De nos jours, les réseaux sociaux sont des outils incontournables, leur utilité dans la vie professionnelle et sociale est importante, mais souvent avec des conséquences néfastes tendant à remettre en cause la quiétude sociale, l’existence de nos entreprises et leurs réputations. Face à ces dérives, la commission de l’UEMOA a jugé nécessaire d’informer et de sensibiliser les utilisateurs des risques que comportent ces mauvaises pratiques tant pour eux-mêmes que pour les autres en initiant un « Séminaire régional d’information et de sensibilisation relatif aux comportements délictuels sur les réseaux sociaux ». Une session de formation de deux jours qui vise à partager les expériences des experts en matière de prévention et de répression des comportements délictuels sur les réseaux sociaux. Cette formation virtuelle est la première d’une série de rencontres que la Commission envisage d’organiser, dans le but de créer et de renforcer des initiatives d’assainissement et de moralisation du cyber espace.
Ce séminaire virtuel regroupe une soixante de participants dont les acteurs numériques, les autorités en charge de l’audiovisuel, les autorités en charge des communications électroniques, des parlementaires, des autorités judiciaires et auxiliaires de justice et des professionnels des medias de l’espace. Trois jours durant, il y’a eu des présentations par des acteurs spécialisés sur des questions abordées et des expériences de plusieurs Etats membres.
Ouvrant les travaux, le directeur de cabinet du Commissaire chargé du Département du Développement de l’Entreprise, des Mines, de l’énergie et de l’Economie Numérique (DEMEN), M. Guynand Maxime-Thierry Kouame a rappelé le rôle important du numérique comme moyen de facilitation et d’accélération des échanges.
Tout en se réjouissant des avantages qu’offre le numérique en ce temps de crise sanitaire liée à la Covid 19, le représentant de l’UEMOA en tant qu’acteurs du numérique, se félicite de son utilité. « Grâce au numérique, notamment à travers le télétravail, le téléenseignement et le e-Commerce, le monde a pu faire face à la pandémie, atténuant ainsi ses effets négatifs sur l’économie mondiale. Nous sommes en effet à un moment de révolution. L’usage des communications électroniques accrues avec l’avènement d’Internet ont révolutionné le monde. Elles ont significativement modifié les mécanismes classiques de diffusion de l’information ainsi que les moyens de collaboration et d’interaction entre les êtres humains. La situation géographique n’est plus un frein à l’établissement des rapports et des communications, car, avec l’avènement d’Internet, une vie virtuelle s’est développée », a-t-il déclaré.
Il a été relevé que parmi les moyens facilitant cette vie virtuelle, une large part est occupée par les réseaux sociaux, a-t-il indiqué. Les entreprises l’utilisent, dit-il comme outils de communication pour la promotion de ses produits et services.
Parlant des organes de presse et de communication, il soutient que les réseaux sociaux constituent des outils d'information et de partage par lesquels les actualités se relaient en temps réel dans le monde. Les réseaux sociaux sont également des outils de rapprochement par le biais desquels les proches se retrouvent et s’informent des événements les concernant. Il a par ailleurs souligné que des relations se créent et se développent à travers les réseaux sociaux.
En outre, il a non seulement évoqué les avantages qu’offrent les réseaux sociaux, mais aussi des inconvénients majeurs constituant un frein au développement. Retenons que l’utilisation des réseaux sociaux présente aujourd’hui des risques dus à leur mauvaise utilisation notamment la violation de la vie privée, le harcèlement, l’intimidation, la publications de messages inappropriés et de contenus haineux, la propagation d’images violentes, la diffusion d’informations mensongères communément appelées « fake news », la publication de photos ou récits sans l’autorisation des personnes concernées, l’incitation à la haine, au racisme et même l’apologie du terrorisme.
Soulignant que la confiance numérique fait partie des préoccupations majeures des organisations et des Etats, il a précisé que l’espace UEMOA ne saurait être en reste. « Notre espace communautaire est dans une phase de transition numérique indissociable de la sécurité. La réussite de cette transition ne peut être effective sans la confiance des utilisateurs ». Selon lui une bonne information et une sensibilisation bien ciblée contribueront à prévenir les multiples impacts négatifs que la transformation numérique pourrait avoir sur la croissance de nos Etats et la vie des populations.
Quant à la Présidente de la Commission de l’Informatique et des Libertés 5CIL) du Burkina Faso, Mme Margueritte Ouedraogo Bonane, elle a dans son intervention loué les avantages qu’offrent les TIC dans la vie quotidienne, surtout professionnelles avant de déplorer ces effets néfastes sur les activités humaines notamment sur la protection des données personnelles et la vie privée. Elle appelle à un éveil de conscience sur les conséquences négatives des TIC qui nécessitent selon une large conscientisation des utilisateurs.
Selon les intervenants, les défis sont énormes pour assainir la toile certes, mais ils nourrissent bien l’espoir qu’au sortir de ce séminaire, les acteurs du numérique seront suffisamment outillés pour faire face à ce fléau et faire des réseaux sociaux des lieux de rencontres et d’opportunités d’affaires pour tout internaute. A cet effet, la Commission de l’UEMOA compte sur les réflexions et apports des uns et des autres pour atteindre ses objectifs combien importants de sécurisation de l’espace numérique.
Aïssa Abdoulaye Alfary
28 octobre 2021
Source : http://www.lesahel.org/