Apparemment, les deux quinquennats de Mahamadou Issoufou n’ont servi qu’à enrichir des individus sans vergogne qui se sont spécialisés dans le pillage systématique de deniers publics.

Ils se seraient enrichis à la vitesse de lumière par la mise à sac des richesses de l’Etat. Ces derniers temps, l’opinion publique parle, de plus en plus, du cas d’un ancien député qui semble avoir touché le jackpot pendant les dix (10) ans de règne d’Issoufou Mahamadou. En tout cas, il aurait construit une richesse énorme qui suscite beaucoup d’interrogations. Aujourd’hui, tout son entourage s’interroge sur l’origine de sa richesse. En plus de ses belles maisons construites à grand frais, il se fait tailler un hôtel.

A-t-il un génie cracheur d’argent ou une mine d’or ?

Toutes ses interrogations sont légitimement posées. Car l’ancien député n’est pas un opérateur économique. Il n’aura pas également hérité de grandes richesses. Hier encore, simple agent de développement rural avec un salaire de misère, il sera député au cours du premier mandat du président Issoufou. Son poste de président de groupe parlementaire ne pouvait pas lui ouvrir la voie d’un enrichissement pour devenir un Crésus des temps modernes. C’est après les élections de 2016 qu’il sera nommé gouverneur d’une région réputée être un centre commercial. C’est probablement là-bas, loin de sa hiérarchie et surtout de la fouineuse presse, que le gouverneur a trouvé sa caverne d’Ali Baba. Hormis les cadeaux des autorités des Etats fédéraux du puissant voisin, notre gouverneur a, peut être, utilisé sa position pour recevoir de l’argent de la part des commerçants de ces Etats et ceux de la région. Et cela certainement (le doute est permis) contre quelques faveurs qui n’auront pas manqué de grever les caisses des services des impôts de la région. Cette région fut aussi secouée par une affaire d’argent qui donne la mesure de la boulimie de l’homme. Il s’agit d’un sac contenant des devises étrangères qui aurait été retrouvé par des habitants de la région. Au vu de l’importance du montant estimé à plusieurs milliards et surtout l’honnêteté de ceux qui ont retrouvé et remis le sac des devises, beaucoup de nigériens se sont demandé et se demandent toujours la destination prise par cet argent. Un militant de la société civile a même gardé prison après avoir dénoncé le flou qui entoure cette affaire. Devant ce qui pourrait constituer un enrichissement illicite, la justice doit faire son travail. La lutte contre la corruption et l’impunité, dont le nouveau régime entend faire son cheval de bataille, doit commencer par là. Des autorités d’un pays voisin que nos dirigeants traitent mécaniquement de non légales et légitimes le font sans désemparer.

Ali Soumana