Selon plusieurs sources locales, huit personnes, arrêtées par des présumés éléments des forces de défense et de sécurité à Fiego, dans la commune de Gueskerou, ont été retrouvées mortes aux environs du village de Alla. Il s'agit de messieurs Madou Goubo Elhadji Ngafe, Mamadou Elhadji Ngafe, Madou Abba Gana, Ousmane Mallam Barwama, Daoua Mallam Barwama, Zarami Madou Koura, Madou Koura Katchalla, Mallam Oumara Mamadou.

Les sources locales affirment que ces personnes ont été froidement exécutées et leurs corps laissés sur place. Ce drame intervient quelques semaines après la disparition, à Barwa, de plus de dix (10) personnes, elles aussi arrêtées par des présumés éléments des forces de défense et de sécurité; il indique clairement que les violations des règles élémentaires du droit international humanitaire ne sont toujours pas observées dans les zones affectées par le conflit armé.

Au cours de ces dernières années, à Diffa comme à Tillaberi, plusieurs cas d'exécutions sommaires attribuées à des éléments des forces de défense et de sécurité ont été signalés; mais, aucune mesure conséquente n'a été prise pour rechercher les auteurs de ces actes, qui constituent des crimes de guerre. On se souvient du cas emblématique des exécutions sommaires de civils dans la zone de Inates à Tillaberi, révélé par un rapport bien documenté de la CNDH.
Dans la situation actuelle de notre pays, il est important que les autorités politiques et judiciaires, ainsi que les responsables des forces de défense et de sécurité, prennent leurs responsabilités et sanctionnent, conformément aux lois de la république, des tels actes; car, l'impunité dans ce domaine, comme d'ailleurs dans tout autre, ne fera que profiter aux groupes armés qui écument certaines contrées des régions de Diffa, Tillaberi, Tahoua et Maradi.
La dégradation de la situation sécuritaire dans la région de Tillaberi prouve à suffisance que les exécutions sommaires ne sont pas de nature à arranger les choses; elles viennent ternir l'image de nos forces de défense et de sécurité, qui ont besoin de la confiance des populations civiles pour gagner la guerre. C'est le lieu de souligner que les exactions contre les populations civiles ont partout contribué à l'aggravation de la crise sécuritaire.

Par Moussa Tchangari

25 novembre 2021
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