Les récriminations des populations de la capitale du Dendi à propos de la gestion de cette entité trouvent en partie son explication dans la déclaration du 12 décembre 2021. Elles expliquent aussi l’attitude du préfet sortant à vouloir imposer Boureima Mounkaïla au poste de maire de la commune urbaine de Gaya au mépris des lois de la République. Plus grave, le préfet se serait arrogé les pouvoirs de la justice au cours du simulacre de mise en place des organes dirigeants de la commune le 25 mai 2021. Dans la déclaration des populations de cette commune, il ressort qu’à l’issue de la prise de fonction du maire imposé par le préfet, les caisses de la commune, l’une des plus viable du pays, au regard des ses potentialités et le dynamisme des échanges, ne disposaient que de 7 000 F CFA et une dette d’environ cent cinquante millions (150 000 000). Cette annonce amène les observateurs à se poser des questions. Comment les dirigeants de cette commune se sont-ils débrouillés pour s’endetter à cette hauteur ? Si l’on sait que le maire imposé, Boureima Mounkaïla, était, depuis le début de la décentralisation, depuis quinze ans, vice maire, il est légitime de se demander ce qu’il peut apporter à cette commune. Il est responsable de cet endettement. Comment pourrait-il justifier cet endettement ? En clair, il passera le mandat de cinq ans à payer les dettes. Il ne pourra initier aucun investissement. On comprend alors les raisons du passage en force du préfet pour imposer le maire. L’objectif étant certainement de s’asseoir sur la mauvaise gestion durant les quinze dernières années. Tous les détournements seront passés pour perte et profit. L’autre incongruité dans le caractère faramineux des créances.
Comment Boureima Mounkaïla pourra-t-il les justifiées ? Facile de se mettre dans un coin et produire des documents comptables d’un tel montant sans une expertise indépendante ? Quelle valeur auront ces documents ? Quelle est la part de responsabilité de Boureima Mounkaïla dans ce qui semble être le résultat d’une mauvaise gestion ? La commune n’a-t-elle pas fait de recettes durant les quinze dernières années ? Où sont passées ces recettes ? La suite que le maire a donnée à la déclaration des populations de Gaya en dit long sur l’état d’esprit des responsables actuels de la commune. Le lendemain de la déclaration, le maire écrit au préfet pour se plaindre de son premier adjoint. Il lui reproche l’attribution et l’autorisation d’occupation de places, sans son autorisation ; l’autorisation d’une manifestation sur une place publique ; des absences et boycotts de réunion du conseil.
En fait deux choses ont courroucé Boureima Mounkaïla. En son absence, le premier adjoint a désavoué le deuxième adjoint en autorisant la déclaration des populations de la commune. Quelques jours avant cet épisode, Sani Moussa Ekoye, le premier adjoint, et quelques conseillers ont opposé une fin de non recevoir de dépenses prévues par le maire. La commune a enregistré des entrées d’environ 36 millions et Boureima Mounkaïla a présenté, sans base acceptable, des dépenses de 35 millions. Voulait-il honorer les créances ? On pourrait penser que le fait de produire de telles créances n’est en fait qu’un moyen de dissiper les recettes à venir. Vivement un tour de la HALCIA à Gaya.
Modibo