La Haute autorité à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA) organise, les 8 et 9 mars à Niamey, un atelier sur la transparence et les bonnes pratiques en matière de gestion des ressources en faveur des institutions de contrôle interne et externe. L’atelier qui bénéficie du soutien technique et financier du Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité de Genève (DCAF) ainsi que la Norvège et du Danemark est destiné à de nombreuses structures de contrôle nationales dont la Cour des Comptes, l’ARMP, les organes de presse des secteurs public et privé. La cérémonie d’ouverture a été présidée par M. Mai Moussa Elhadji Basshir, président de la HALCIA en présence du Coordinateur résident du DCAF Niger, M Musongera Louis Pasteur.
Pour le président de la HALCIA, cette session de deux jours est importante en ce sens qu’elle réunit des personnes dont les structures respectives jouent un rôle de premier plan dans la promotion de la bonne gouvernance dans le secteur de la sécurité au Niger. L’organisation de l’atelier, illustrant les nombreuses actions par lesquelles le DCAF entend contribuer au renforcement de la sécurité au Niger, répond selon M. Mai Moussa Elhadji Basshir, à l’impératif de renforcement périodique des compétences des agents et celui de favoriser la coopération entre les organes en charge du contrôle au Niger, ainsi que ceux chargés de veiller à son exécution à savoir les organisations de la société civile. Le président de la HALCIA a expliqué que le Niger investit d’énormes ressources publiques pour la défense et la sécurité impactant fortement les allocations budgétaires des autres secteurs sociaux.
Pour M. Mai Moussa Elhadji Basshir, la gestion de ces ressources du contribuable doit répondre à de bonnes pratiques qui se doivent d’être transparentes et contrôlables. Il a en outre soutenu qu’un effort doit être fait pour la transparence et la reddition des comptes afin de poser les bases pour «la gestion des ressources du secteur de la sécurité afin de dissuader d’éventuels contrevenants» et pour l’amélioration de l’efficacité du système de gouvernance du secteur de la sécurité afin d’éviter les problèmes de surfacturation ou d’équipements non livrés que le secteur a récemment connus. La transparence et la reddition des comptes sont des indicateurs de bonne gouvernance pouvant susciter la confiance et l’adhésion des populations et des personnels des FDS à l’action des pouvoirs publics pour mieux affronter et endiguer l’insécurité.
Cet atelier qui se veut participatif et inclusif est l’occasion pour les participants d’exprimer leurs préoccupations et de formuler des recommandations. Le président de la HALCIA a expliqué aux participants qu’il leur revient de passer au crible les bonnes pratiques anti-corruption mises en place au Niger et d’identifier les améliorations qui peuvent être apportées au cadre institutionnel existant. Il leur a annoncé qu’ils auront à plancher aussi sur les recommandations issues de la rencontre régionale de Bamako afin de les examiner minutieusement. M. Mai Moussa a indiqué que l’objectif de la HALCIA et de ses partenaires est de susciter leurs réactions vis-à-vis des recommandations et de renforcer leurs capacités en matière de prévention de la corruption en particulier dans le secteur de la sécurité en leur exposant les outils, le mécanisme et l’état des lieux sur la prévention de la corruption ainsi que sur les principes de passation des marchés dans ce secteur.
Le Coordinateur résident du DCAF Niger a rappelé que le Centre mène des activités depuis 2014 dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance du secteur de la sécurité tout en soulignant que l’un des principes majeurs de la bonne gestion des ressources est la transparence «qui veut dire que les décisions prises et mises en application est faite d’une manière qui suit les lois et règlements». Allant dans le même sens que le président de la HALCIA, M Musongera Louis Pasteur a rappelé que le DCAF a organisé en 2021 à Bamako, une rencontre régionale sur la bonne gestion des ressources ayant regroupé les représentants du Niger, du Burkina, de la Mauritanie, du Tchad et du Mali assortie des recommandations qui seront présentées aux participants à l’atelier. Soulignant le rôle central que joue la HALCIA dans le dispositif anti-corruption du Niger, M Musongera a indiqué que le DCAF a choisi de collaborer avec celle-ci dans le cadre de la mise en œuvre de cette session qui cadre avec sa démarche et son programme de l’amélioration de la bonne gouvernance du secteur de la sécurité.
Zabeirou Moussa(onep)