C'est le n° 700 de votre journal, le Courrier. 700 numéros, cela fait un peu plus de 13 ans de dur labeur et d’abnégation au service, d’une part, du devoir d’informer pour nous et d’autre part, du droit à l’information pour les publics. Plus de 13 ans au service d’un pari, certes noble, mais difficile, voire dangereux dans un pays où même le droit, qui garantit en principe la sécurité juridique pour tout le monde, ne peut pas protéger le journaliste contre ceux qui, au nom du pouvoir, pensent jouir du droit à décider du sort des autres. Un pays dans lequel, parfois, ceux qui ont le devoir de protéger la liberté des journalistes peuvent subitement devenir des vautours cherchant à vivre de leurs carcasses. Bref, ce n’est pas facile d’informer, mais le Courrier, qui a subi les affres de ces travers, conduira, quoi qu’il advienne, sa part de mission dans la quête citoyenne d’une bonne gouvernance dans notre pays.
Accusé tantôt de propager de fausses informations, tantôt de servir des intérêts mesquins quand il ne s’agit pas encore de mener une mission par procuration pour des règlements de compte, le Courrier est resté professionnel. Il ne peut en être autrement, c’est le Niger qui est en jeu. Que ce soit sur l’affaire Africard, l’aide alimentaire pakistanaise ou encore l’uraniumgate pour ne citer que ces dossiers, le Courrier a fait son devoir, uniquement son devoir, d’informer, conformément à sa mission de service public. Notre préoccupation, c’est le Niger, ce ne sont pas les individus.
Ce pari d’informer, au prix de notre liberté et peut-être plus, nous l’avons fait il y a plus d’une décennie et nous continuons, continuerons, n’en déplaise aux prédateurs, à mener notre mission sans faiblesse, mus par la seule volonté d’apporter notre modeste contribution à l’émergence d’un Niger meilleur, un Niger où le bien public sera sacré, où la justice est équitable pour tous et où les gouvernants n’auront qu’un souci : travailler à améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens. Tel est notre sacerdoce et nous l’acceptons avec le bonheur d’être convaincus que nous rendons ainsi service au Niger et à son peuple.