Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid a présidé, hier à Dosso, l’ouverture d’un forum national sur les dépenses ostentatoires lors des cérémonies au Niger. Cette rencontre qui durera trois jours regroupe les gouverneurs des régions, les présidents des conseils régionaux, les chefs traditionnels, les leaders religieux, les représentants des organisations féminines et des jeunes ainsi que de nombreux invités. Il s’agit au cours des travaux qui dureront trois jours de mettre à contribution les différents acteurs pour comprendre davantage ce phénomène et identifier les voies et moyens pour contribuer significativement à sa réduction et de susciter un engagement fort des différentes parties prenantes dans la communication pour un changement de comportement et de mentalités à travers particulièrement la pédagogie de l’exemple.

Dans le discours qu’il a prononcé à l’ouverture des travaux, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat M. Mohamed Hamid a indiqué que la culture du gaspillage se développe de plus en plus dans notre société. Jadis comme en milieu rural après les récoltes à travers les mariages et les jeux de hasard, cette culture, a dit en substance M. Mohamed Hamid, caractérise aujourd’hui nos principales manifestations qu’elles soient de joie ou de peine dans tous les milieux, aux dépens de la rationalité qu’impose le contexte socio-économique de notre pays.

Tout au long de son intervention, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a beaucoup insisté sur les dépenses ostentatoires, un phénomène qui se perpétue par le mimétisme qui caractérise notre société, de telle sorte que pauvres et riches ne sont pas épargnés. Le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a reconnu le travail méritoire que les chefs traditionnels et leaders religieux, les organisations de la société civile abattent depuis toujours pour accompagner les gouvernements, les institutions et les partenaires au développement dans l’éveil des consciences sur les questions qui constituent les véritables défis de la renaissance culturelle. C’est pourquoi le ministre Mohamed Hamid a, au nom du Président de la République et du Premier ministre, apprécié cette collaboration indispensable pour la construction de notre pays, une collaboration qui, a-t-il notifié, sera perpétuée avec détermination.

Le ministre en charge de la Culture a précisé que le présent forum doit être l’occasion d’échanges entre ceux qui connaissent la société nigérienne et qui ont développé de bonnes pratiques et ceux qui ont puisé dans les saintes écritures et dans nos us et coutumes des références susceptibles de nous permettre d’éviter que nos cérémonies aussi bien de joie que de malheur ne débouchent sur un véritable cauchemar. Au sortir de ce forum, le ministre de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat a souhaité que les différents acteurs soient mobilisés autour de la lutte contre le gaspillage liés aux cérémonies et dégagent des pistes de solutions en vue d’élaborer un véritable plan d’actions y relatif.

Auparavant, le gouverneur de la région de Dosso M. Albachir Aboubacar a indiqué qu’en décidant d’organiser la présente rencontre, le ministère de la Culture fait œuvre utile pour la société nigérienne gangrenée par ces pratiques qui jurent non seulement avec nos croyances religieuses, nos us et coutumes mais aussi qui se perpétuent paradoxalement prenant souvent des formes d’exposition de la suffisance. «Ces pratiques ne sauraient perdurer si on veut promouvoir le développement de notre pays à travers des investissements durables», a estimé le gouverneur de Dosso. Il a enfin a espéré que des discussions sortiront les voies à suivre pour faire de cet excès/vanité un vieux souvenir dans notre pays.

Mahamane Amadou ANP-ONEP/Dosso