La frontière le long de la Komadougou est déclarée zone rouge, interdite aux populations, tout comme les îles du lac Tchad, qui avaient été vidées de leur population il y a deux ans. Des habitants qui avaient été envoyés dans des camps de déplacés où ils sont toujours. C'est d'ailleurs dans un village qui jouxte l'un de ces camps, Kabalewa, qu'un attentat-suicide avait fait deux morts la semaine dernière.
A quelques kilomètres de là, à Ngalewa, neuf personnes ont été tuées et 37 kidnappées dimanche dans une attaque de Boko Haram. L'armée est donc sur les dents. Mais dans une zone aride où la nourriture manque, les populations font ce qu'elles peuvent pour semer ou récolter dès que possible.
Abadam, c'est d'ailleurs un village qui avait déjà payé le prix fort. Il y a deux ans, 36 personnes y avaient été tuées dans un bombardement de l'aviation nigériane qui avait pris une cérémonie dans une mosquée pour un rassemblement d'éléments de Boko Haram.
Selon le ministère de la Défense, une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de la mort des réfugiés. A Diffa, Bosso et Toumour, des voix se sont élevées pour dénoncer cette bavure, mais en attendant les résultats de l'enquête, l'état d'urgence est toujours en vigueur et les forces de sécurité toujours en alerte.
07 juillet 2017
Source : http://www.rfi.fr/