Face à la recrudescence de ces actes contre cette espèce protégée, la justice a décidé de prendre les taureaux par les cornes en interpellant interpellant il y a une dizaine de jours, une vingtaine de personnes dont 4 chefs de villages. Ces derniers ainsi quelques habitants de la localité ont été par la suite libérées et convoquées pour le 16 juillet prochain par la justice qui a pris le dossier en main. A la date d'aujourd'hui, une dizaine de personnes restent en détention dans le cadre de cette affaire.

On apprend également que la population a organisé une violente manifestation de protestation par rapport à l'arrestation de certains habitants du département. Les hippopotames sont régulièrement accusées d'être responsables du saccage des certaines plantations ainsi que du blocage de la navigation sur le fleuve. Selon l'AFP, un chef local qui s'est exprimé sur les ondes du studio Kalangou prévient : "Il faut que l'Etat leur trouve une réserve (...) ou nous-mêmes nous allons les diminuer".

Ce n'est pas la première fois que les hippopotames sont pointés du doigt par la population. L'on se rappelle ainsi qu'en 2014, une douzaine d'écoliers avaient été tués dans l'attaque par un hippopotame d'une pirogue sur le fleuve aux environs de Liboré. L'animal avait par suite été abattu par les services de l'environnement en raison de la menace que faisait courir l'animal aux riverains.

Selon l'organisation Conservation Nature, les activités qui menacent la vie des hippopotames sont : les Activités agricoles, la Chasse, la Pêche, les dérangements sur les sites de reproduction, le drainage et le Curage des zones humides, la perte et la dégradation de l'habitat, le réchauffement climatique et l'urbanisation.

Avec la pression démographique, les hippopotames ont été tués en grand nombre en Afrique. En effet, ils occupent des zones riches en eau, et parfois irrigables, ce qui peut entraîner des conflits avec l'homme, en particulier pendant les périodes de sécheresse. Par ailleurs, les hippopotames ne faisant pas la différence entre une graminée sauvage et une autre, plantée par l'homme, ils ont été éliminés des cultures et des plantations. Dans certaines régions, pourtant, les agriculteurs ont essayé les méthodes non violentes pour éloigner leur gourmand voisin : par exemple, les Tonga ont installé un réseau de cordes, s'appuyant sur des huttes, le long de leurs terres cultivées. Attachées à ces cordes, des boîtes. Dans celles-ci, des galets. Quand un gardien voit un hippopotame approcher, il secoue la corde la plus proche, et de loin en loin, les vibrations font résonner les cailloux. Ce bruit suffit à faire fuir les bêtes. Une initiative qui doit inspirer les habitants d'Ayorou en collaboration avec le service départementale de protection de l'environnement.

Garé Amadou

10 juillet 2017
Source : La Nation