Selon le rapport de l’ONUSIDA, la région montrant les plus importants progrès est l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe, la plus affectée par le VIH et qui compte plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH. « Depuis 2010 les décès ont chuté de 42%. Les nouveaux cas d'infection ont chuté de 29%, avec une baisse de 56% des nouveaux cas d'infection parmi les enfants pour la même période », souligne le rapport. Ces résultats sont le fruit de l’effort de prévention, mettant ainsi l’Afrique de l’Est et l’Afrique Australe sur la voie de l’éradication de l’épidémie de SIDA.
Les progrès réalisés en 2016 laissent croire que les cibles 90-90-90 sont atteignables. En effet les cibles ont été fixés en 2014 afin d’accélérer les progrès pour qu’en 2020, 90% des personnes porteuses du VIH soient informées de leur séropositivité, 90% de toutes les personnes diagnostiquées séropositives aient accès à une thérapie antirétrovirale soutenue, et 90% de toutes les personnes ayant accès au traitement antirétroviral soient viro-inactivées. Le rapport montre qu’en 2016 plus des deux tiers (70%) des personnes porteuses du VIH étaient informées de leur séropositivité. De toutes les personnes porteuses du VIH, 77% avaient accès au traitement, et 82% des personnes sous traitement étaient viro-inactivées, protégeant leur état de santé et aidant à la prévention de la transmission du virus. Ainsi, le rapport souligne que sept pays, dont un en Afrique, ont déjà réalisé les cibles 90-90-90. Il s’agit du Botswana, du Cambodge, du Danemark, de l’Islande, Singapour, de la Suède et du Royaume Uni de Grande-Bretagne et l’Irlande du Nord. Et de nombreux autres sont sur le point d’y parvenir.
L’un des progrès les plus importants est la réduction des décès liés au SIDA, qui ont diminué de près de la moitié au cours des 10 dernières années. De ce fait, l’espérance de vie a augmenté de manière significative dans les pays les plus touchés. En Afrique de l’Est et Afrique Australe, l’espérance de vie a augmenté de près de 10 ans entre 2006 et 2016. Cependant, le chemin pour l’atteinte des cibles 90-90-90 reste encore long et des efforts restent à consentir. En effet, les progrès vers les objectifs 90-90-90 se sont révélés timides au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ainsi qu’en Europe de l’Est et en Asie centrale où les décès liés au SIDA ont augmenté respectivement de 48% et de 38%. En outre, près de 30% des personnes porteuses du VIH ne sont toujours pas informées de leur séropositivité, 17,2 millions de personnes porteuses du VIH n’ont pas accès au traitement antirétroviral, et plus de la moitié de toutes les personnes porteuses du VIH sont viro-inactivées selon le rapport.
Quelques statistiques importantes à retenir de ce rapport : 19,5 millions de personnes avaient accès au traitement antirétroviral en 2016 ; 36,7 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH en 2016 ; 1,8 million de personnes ont été nouvellement infectées par le VIH en 2016 ; 1 million de personnes sont mortes de maladies liées au sida en 2016 ; 76,1 millions de personnes ont été infectées par le VIH depuis le début de l'épidémie ; 35,0 millions de personnes décédées de suite de maladies liées au sida depuis le début de l'épidémie.
Parmi les 36,7 millions de personnes vivant avec le VIH en 2016, on compte 34,5 millions d’adultes, 17,8 millions de femmes (15 ans et plus) et 2,1 millions d’enfants (< 15 ans). En outre, 1,8 million de personnes ont été infectées par le VIH en 2016. Cependant, Depuis 2010, les nouvelles infections par le VIH chez les adultes ont diminué d’environ 11 %, passant de 1,9 million (en 2010) à 1,7 million en 2016. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants ont diminué de 47 % depuis 2010.
Quant aux décès liés au SIDA, ils ont diminué de 48 % depuis le niveau le plus élevé de 2005. Ainsi en 2016, 1 millions de personnes sont mortes de suite des maladies liées au sida dans le monde, contre 1,9 million en 2005 et 1,5 million en 2010. En termes d’investissements, 19,1 milliards de dollars US étaient disponibles en 2016 pour la lutte contre le sida dans les pays à revenu faible ou intermédiaire selon le rapport de l’ONUSIDA.
La même source indique que les ressources intérieures représentaient 57 % des ressources totales pour le VIH dans les pays à revenu faible ou intermédiaire en 2016. Enfin l’ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars US seront requis pour la lutte contre le sida en 2020 dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.
Siradji Sanda,(Sources : Rapport ONUSIDA)
26 juillet 2019
Source : http://lesahel.org/