« Le gouvernement aurait pu éviter cet amalgame en s’informant tout simplement » renchérit Albert Chaïbou, un journaliste expérimenté sur sa Page Facebook.
L’un dans l’autre, dans plusieurs de ses messages à la Nation, le président de la République Issoufou Mahamadou citait expressément Reporters sans frontières (RSF) aujourd’hui vilipendé. Rien que dans son message à la nation du 2 août 2016 à l’occasion du 56ème anniversaire de l’indépendance du Niger, le Président Issoufou disait « en 5 ans, (…) dans le domaine de la liberté de la presse, le Niger a gagné 87 rangs pour se hisser à la 52ème place mondiale dans le classement de Reporters sans frontières (RSF). Notre pays est aujourd’hui le 7ème pays le plus libre d’Afrique. »
Peu avant, aux vœux du nouvel an 2015, le chef de l’Etat a encore cité RSF dans son adresse aux Nigériens : « contrairement au progrès réalisé dans la lutte contre la corruption, notre classement sur la liberté de la presse s’est, selon reporter sans frontière, dégradé en 2014 puisque nous passons de la 43ème à la 48ème place dans le monde. Néanmoins, nous sommes le 5ème pays le plus libre d’Afrique. Le gouvernement prendra toutes les dispositions pour consolider et faire progresser la liberté de la presse »
En 2014 également, Issoufou Mahamadou s’est aussi référé au classement mondial de RSF : « (…) cela est confirmé par tous les indicateurs de bonne gouvernance : de l’indicateur de perception de la corruption de Transparency international à celui de reporter sans frontière sur la liberté de la presse ».
Ainsi, c’est aujourd’hui que le gouvernement voit en Reporters sans frontière comme une association dirigée par un « extrémiste, raciste et xénophobe ».
En vérité cette réaction disproportionnée est le propre du régime de Niamey qui, dès qu’il est dit autre chose que la gloire de son chef suprême perd complètement les pédales et se met à injurier dans tous les sens. Ce faisant, la Renaissance prouve à la face du monde qu’elle est un régime aux relents dictatoriaux qui ne tolère aucune contradiction d’où qu’elle vienne et quel que soit son objectivité. Pour s’entendre avec ce régime, il faut toujours applaudir les actions du Président Issoufou dont les actes ne seraient que trop bons pour le devenir de l’humanité. Depuis tout ce temps que nous crions à la dictature, c’est maintenant que la communauté internationale commence à comprendre la nature cachée de cet Etat policier drapé sous le manteau démocratique. Mais en fait, la vérité finit toujours par éclater au grand jour. La Renaissance est désormais à découvert, la nostalgie de l’ami Hollande se fait ressentir chaque jour un peu plus.
27 juillet 2017
Source : L'Eclosion