D'abord, l'intéressé a l'obligation de soumettre un dossier à la municipalité et au ministère des Mines ; ensuite, le dossier est examiné par une commission de dix membres pour des raisons de conformité. Le comité a le libre choix d'autoriser ou de rejeter le dossier qui leur est soumis pour étude. Très malheureusement, la réalité sur le terrain est tout autre chose. En effet, le respect des normes de construction n'est pas pris en compte dans certains cas. Figurez-vous que, dans la plupart de ces cas, les propriétaires des stations services ne respectent pas la limite autorisée pour la construction. C'est-à-dire la limite qui sépare les routes et les stations et celle des propriétés voisines. Le plus dangereux dans cette affaire est surtout l'inexistence des systèmes de refroidissement dans certaines stations services d'hydrocarbure à Niamey. Ces systèmes permettent maintenir une température stable des hydrocarbures par l'installation de la verdure au-dessus des réservoirs enfouis sous la station. A cela s'ajoute l'absence du mur de sécurité qui doit être construite en béton armé, un mécanisme qui permettra en cas de sinistre de contenir les ondes de choc ou les flammes dans la parcelle de la station… Bref la liste est longue. La municipalité et les Institutions concernées ont aussi leur part de responsabilité. S'il n'y a pas de suivi en ce qui concerne les normes de construction et de sécurité des stations services d'hydrocarbure, c'est justement du fait de la réticence de ces institutions à agir comme il se doit.

La question de la sécurisation des populations face au danger qu'engendre l'installation anarchique des stations services dans nos villes a fait l'objet d'une interpellation parlementaire du ministre de l'Energie et du Pétrole Foumakoye Gado en avril 2013. De cette interpellation, il est ressorti que quatre cent quatre-vingtdix- sept (497) stations d'essence sont en services au Niger dont cent dixsept (117) à Niamey. Malgré les échanges avec les parlementaires, le problème reste entier. Aucune mesure adéquate n'a pu être prise. Ce qui explique la persistance du problème et du risque réel pour les populations.

Yacouba HABIBOULAYE

12 mars 2017
Source : La Nation