Hamza HAMOUMOU dit DJATA est le porte-parole de ces acteurs en colère. Il confie au journal la NATION que le comité que nous avons mis en place n’a pas répondu aux attentes des vrais acteurs de la migration. C’est pour cela qu’ils ont créé un comité de crise qui a entamé des démarches partout pour avoir des éclaircissements sur cette mascarade ; mais rien ! Il poursuit : « A partir de ce moment nous ne reconnaissons plus les responsables de l’association des passeurs ; nous ne reconnaissons plus le comité chargé de sélectionner les acteurs qui vont bénéficier du fonds fiduciaire ; nous demandons au président du conseil régional de s’impliquer pour mettre de l’ordre et nous remettre dans nos droits ; c’est une affaire sérieuse ; il faut que ces partenaires qui ont donné leur argent sachent que leur fonds fiduciaire n’est pas arrivé dans les mains des concernées », fait-il remarquer.
DJATA, au nom de tous ces camarades, exige la dissolution du comité de sélection des dossiers. « Ces gens sont malhonnêtes ; on a des preuves de toute leur magouille ; c’est regrettable que des gens à l’ombre bénéficient de ce qui ne leur revient pas ; on est dans quel monde ! Il faut que les autorités au plus haut niveau sachent que cette fausse liste et d’autres qui peuvent suivre peuvent créer des désagréments au pays ; on en a marre du traitement que nous subissons depuis l’application de cette loi qui criminalise notre activité », conclut DJATA tout irrité.
En groupe, les acteurs réunis à la place du citoyen crient : « On ne sera jamais d’accord ; il faut de la transparence dans ces dossiers de la migration ; nous ne sommes pas des handicapés ; si le Niger veut que la stabilité continue à Agadez, il faut nous trouver nos droits ; migration interdite ; nos fonds détournés ! Vous voulez qu’on reste sans réagir ? ça jamais ! Jamais ! », disent-ils.
Tout est clair, aucune mascarade
Ahmed KOUSSA 2ème vice Maire de la commune urbaine d'Agadez et président du comité de sélection de dossiers donne des précisions sur les critères de la sélection. Il confie au journal la NATION : « Tout a été fait dans la transparence ; c’est un comité composé des représentants des acteurs de la migration qu’ils ont eux-mêmes désignés ; des représentants de la HACP, des services techniques, on n’a pas sélectionné au hasard. Les dossiers étaient numérotés, on ne connaît même pas les noms des acteurs qui ont les dossiers, mais il y a des critères ; on a sélectionné 246 dossiers éligibles mais 98 ont été retenus conformément aux critères qu’ils ont rempli et la pertinence des projets montés ».
Le 2ème vice maire nous confie ceci : « Nous ne connaissons même pas ceux qui ont déposé des dossiers ; ce n’est pas la mairie qui gère ; il y a des représentants de la HACP et KARKARA qui sont venus même de Niamey et qui ne connaissent personne ; nous accuser de magouille comme ils disent c’est trop dire ; ceux qui ont été rejeté ne répondent pas aux critères qui sont d’abord être sur la liste validée par le COCORAT, avoir un projet bien ficelé et c’est sur cette base que le comité a fait l’analyse de 829 dossiers reçus. Le financement que nous avons eu est de 145 Millions de FCFA repartis entre les dossiers qui seront pris par KARKARA et HACP. Il faut que ces acteurs de la migration arrêtent d’accuser les gens à tort et travers ; la réalité est là ; on ne peut pas satisfaire tout le monde. En tant que président du comité, je suis satisfait de la qualité de travail et on va continuer à solliciter les partenaires pour poursuivre cette reconversion des vrais acteurs de la migration. Je dis bien des vrais acteurs et sur des bases bien précises, des critères bien clairs. On espère que ceux qui sont en train de nous engueuler ce matin reviennent à la raison et qu’ils arrêtent leur délire », conclut Ahmed KOUSSA 2ème vice maire de la commune urbaine d’Agadez.
Vu la colère de ces acteurs, après la proclamation de cette première liste, les autorités régionales et nationales doivent agir pour calmer cette humeur de ces jeunes désorientés depuis l’application de la loi 2015 qui criminalise la migration au Niger et cela pour consolider la paix et la quiétude à Agadez.
Issoufou Hadan (Agadez)
28 août 2017
Source : La Nation