La vérité est amère, mais elle est bien meilleure au mensonge. Car, lorsqu’on emprunte la voie du mensonge, c’est à dire la propension à user du faux, de la corruption et de la fraude, on ne peut faire, à l’heure des comptes (les élections), que du hold-up électoral. Et lorsqu’on fait du hold-up électoral, c’est l’impasse. On passe, mais on ne passe pas. Les discours ronflants, les chiffres et statistiques tronqués, forgés dans un dessein de tromper, tombent comme des feuilles mortes, c’est à dire bonnes à être piétinés. Or, chez nous comme ailleurs dans d’autres cultures, ce qui est piétiné n’a plus aucune valeur. Ne vous faites pas d’illusions, Mahamadou Issoufou est aujourd’hui rattrapé par ses actes. Malgré le reportage pompeux des médias d’Etat, tout le monde sait que l’homme n’a pas la crédibilité que l’on chante. Ni au Niger ni à l’extérieur. Deux faits, justement liés à son bref séjour à New York, méritent d’être évoqués.
Le premier, c’est qu’il ne figure pas sur la liste des chefs d’Etat conviés à dîner par le Président américain, Donald Trump. Et tout le monde sait, là aussi, pourquoi ceux qui ne figuraient pas sur cette liste ne l’étaient pas. Trump n’a pas sa langue dans sa poche et il l’a dit sans...: « D’aucuns racontent d’ailleurs que Mahamadou Issoufou serait parti de New York pour ne pas digérer le coup de pied de Trump. En tout cas, pour quelqu’un que les médias d’Etat présentent comme un «président»crédible et écouté à l’extérieur, il est curieux de remarquer qu’il n’ait pas fait partie de ce dîner politique hautement symbolique.
Le second, c’est que, malgré ses discours et ses théories sur la sécurité ; malgré l’engagement du Niger au Mali, Mahamadou Issoufou a été littéralement éclipsé au profit du président mauritanien qui a finalement porté la voix des cinq pays membres du G5. Un pied de nez que la rumeur publique attribuerait au Président malien, Ibrahim Boubacar, qui n’aurait pas été correct avec Mahamadou Issoufou. Bref, le voyage de New York n’a pas été un heureux déplacement pour lui.
On ne gagne pas une élection comme l’a fait Mahamadou Issoufou, en emprisonnant son challenger direct et avec des taux de participation de 99,65% à Aderbissinaat ; de 104,25% à Danet et de 131,34% à Gougaram, entre autres, et espérer continuer à parader comme si l’on avait gagné les élections à la régulière. À New York, c’est tout simplement le retour de la manivelle pour un homme qui a juré, la main sur le Saint Coran, de ne jamais travestir les aspirations de ses compatriotes et qui a déclaré solennellement, à la face du monde, que le jeu démocratique sera respecté pour ensuite perpétrer un hold-up électoral. Mahamadou Issoufou n’a visiblement plus rien à vendre et le retour de la manivelle risque d’être douloureux, très douloureux/
18 mois après ces forfaits qui ne souffrent d’aucune contestation, il est regrettable, voire choquant, de constater que Boubé Ibrahim et maître KadriOumarouSanda ne sont nullement gênés de leurs performances. Au contraire, ils y tirent une satisfaction multiforme qui n’a pas besoin d’être décortiquée pour être comprise. 18 mois après ces forfaits qu’ils ont largement favorisés avec l’arrêté autorisant le vote par témoignage, ils viennent de déposer, enfin, le «rapport» de leur travail. Et à vrai dire, il est plus convenable de parler d’une compilation de documents liés à l’organisation des élections qui ne saurait prendre plus de dix jours, au maximum. Un véritable déni de la réalité, ce rapport de la Ceni ! Un déni qui vient s’ajouter à ce forcing de Mahamadou Issoufou, vu désormais sous son vrai jour.
Le faux peut faire diversion pendant un temps. Et le Niger, malgré tout, se relèvera de ces coups de poignard de certains de ses fils égarés. Car, il n’est pas peuplé que de gens qui peuvent produire un relevé bancaire de 400 millions. Probablement mal acquis.
29 septembre 2017
Source : Le Canard en Furie