Boubacar Massi dit Petit Boubé serait-il effectivement entre le marteau et l’enclume ? Des sources bien informées affirment que depuis quelque temps, les autorités nigérianes seraient très fermes sur leur exigence de voir l’intéressé mis à la disposition des enquêteurs nigérians. Des limiers investis de la mission de faire la lumière sur des milliards de dollars dissipés dans le cadre de la lutte contre Boko Haram et dont une partie aurait atterri dans des banques, à l’étranger, notamment à Niamey. Selon nos sources, un certain Sambo Dasuki, conseiller militaire de l’ancien président nigérian, Goodluck Jonathan, serait le cerveau du détournement de plusieurs milliards de dollars destinés à équiper convenablement les forces de défense nigérianes. Outre les faux marchés de livraison d’armes diverses, notamment des hélicoptères de combat qui auraient profité, entre autres, à Petit Boubé, d’autres fonds auraient été transférés par les soins de Sambo Dasuki dans deux banques de la place au profit de partenaires nigériens. Une pression qui se fait de plus en plus forte et qui mettrait Mahamadou Issoufou dans un embarras diplomatique terrible. Doit-il, oui ou non, livrer Petit Boubé aux autorités nigérianes ? La réponse n’est pas facile, même si des conseillers obscurs suggèreraient volontiers au Président nigérien de se débarrasser de ce colis à la fois compromettant et embarrassant. Un malheur ne venant jamais seul, il semble que Petit Boubé aurait également beaucoup de soucis avec certains personnels politiques qui essaieraient, en ces temps de vaches maigres, de mettre le grappin sur ce qu’il a pu amasser à coups de casse. Protégé par les uns, acculé et traqué par les autres, Petit Boubé vit dans l’angoisse permanente d’un homme qui ne sait plus où poser les pieds. L’extérieur n’est pas sûr et l’intérieur devient de moins en moins rassurant. Une situation des plus complexes et des plus délicates pour Petit Boubé qui sait qu’il sait que ses amis se résisteraient pas longtemps face aux pressions du puissant voisin nigérian. En tout cas, Mohamad Buhari a solennellement juré à ses compatriotes qu’il recouvrerait tous les fonds détournés par le clan Dasuki.
29 septembre 2017
Source : Le Monde d'Aujourd'hui