Toutes dimensions qui doivent se fondre dans une politique nationale de l »urbanisme et de l’urbanisation contrôlée et durable.
Au-delà des constats de l’insalubrité et de la poubellisation galopantes, il faut poser les problèmes qui s’imposent :
- Quel type d’urbanisation saine et durable voulons-nous ? Au plan de la capitale et des villes secondaires, tertiaires, etc.
- Quelle politique et quelles stratégies et quels plans d’action à court, moyen et long termes ?
- Les missions et rôles des différents acteurs de la vie urbaine et inter- urbaine
- Proximités rurales et urbanisation maîtrisée durable : interfaces villes/campagnes et intégrations socio - économiques équilibrées.
- Ecologie, foresterie et agriculture urbaines et péri – urbaines
- Financement et prises en charge de l’assainissement et de la salubrité urbaines ; sanctions et récompenses ;
- Systèmes de suivi, de contrôle, de rapportage, statistiques et analyses.
Faute de passer à travers cet exercice et d’en tirer des plans d’actions responsabilisant tous les acteurs, on est condamné à gérer à la petite semaine les ramassages d’urgences et la mauvaise gestion des maigres moyens des communes sur fonds de plaintes croissantes.
Nous, Nigériens, Nigériennes, avons des problèmes sérieux avec la vie en ville : nous vivons en ville le plus souvent comme au village et parfois moins proprement qu’au village. Nous nous comportons, dès notre porte de maison franchie comme si la concession commune, la rue de quartier, les trottoirs, les devantures des édifices publics, des commerces étaient nos poubelles.
Dans le monde entier les citoyens d’une ville sont les premiers responsables de sa salubrité ou de son insalubrité ; soit qu’ils se conforment volontairement aux règles collectives établies, soit qu’ils y soient contraints par des amendes et sanctions.
Encore faut-il que les citoyens, résidents et passants trouvent dans la ville les équipements et les mécanismes de salubrité qu’ils peuvent et doivent utiliser. C’est, en premier lieu aux unités élémentaires de gestion, les communes de pourvoir aux voiries et moyens d’enlèvement et d’assainissement des ordures et d’entretenir les voies publiques.
Encore faut-il que les communes puissent accéder à des moyens (financiers, techniques, humains et organisationnels) pour remplir leur mission qui ne consiste pas à ramasser 10% des déchets et de les verser sur les terrains périphériques.
Encore faut-il que la Mairie centrale joue ses rôles de coordination, de supervision, d’appui et de contrôle des communes/
Encore faut –il que l’Etat définisse et conduise une politique planifiée d’urbanisation et d’urbanisme ; qu’il fixe avec le concours de l’Assemblée nationale le cadre légal et juridique de la gouvernance urbaine.
Aujourd’hui il est estimé qu’une ville comme Niamey (2.5 millions d’habitants produit plus de 1200 à 1300 tonnes] déchets par jour. Le taux d’urbanisation étant de 7à 10% et le taux d’enlèvement quotidien des ordures étant de 5% au mieux, calculez le jour de l’ensevelissement total de la ville qui a une superficie de 350 Km².
Il est plus que temps de tenir des Etats généraux de l’urbanisation et de la salubrité publique.
AMADOU MAHAMADOU
ANCIEN MINISTRE
02 octobre 2017
Source : La Nation