Milices ethniques
Reste que les moyens mis en oeuvre par les autorités pour faire face à la menace enveniment la situation, décrédibilisant ainsi la réponse de l’Etat et de ses soutiens, notamment celui de la France. “Les autorités soupçonnent souvent les jeunes Peul d’entretenir des liens de proximité avec les groupes jihadistes. Le gouvernement nigérien aurait autorisé des groupes armés touareg imghad et doosaak du Mali à pourchasser des éléments jihadistes sur son propre territoire. Profitant de ce prétexte, ces groupes auraient pris régulièrement pour cible des Peul de la région de Tahoua et de Tillabéry. Des représentants peul ont déclaré à Crisis Group qu’ils soupçonnaient la France de soutenir également ces groupes à travers l’opération Barkhane”.
Déjà engagés sur plusieurs fronts, dans le nord à la frontière libyenne et dans l’est voisin du Nigéria, les forces de sécurités nigériennes débordées feraient également désormais appel à des milices ethniques pour lutter contre la menace à l’ouest. “Ces milices risquent alors d’aggraver les tensions intercommunautaires et, par conséquent, de pousser davantage de jeunes Peul à chercher la protection des groupes jihadistes. Ces derniers saisissent l’occasion pour nouer des relations encore plus étroites avec les communautés locales rurales et semi-nomades en favorisant les mariages ou les liens commerciaux, en garantissant une protection ou en mettant en œuvre des mécanismes de résolution des conflits pour les communautés marginalisées.”
11 octobre 2017
Source : https://mondafrique.com/niger-mali-frontiere-a-haute-risque/