Le deuxième objectif, a expliqué Pr Boureima Alpha Gado, c’était de faire en sorte que la faim soit jugulée pendant une longue durée. Pour se faire, il y a eu un cadre stratégique avec des projets de développement qui ont permis des améliorations significatives dans le domaine de la lutte contre l’insécurité alimentaire et l’atteinte de la sécurité alimentaire. Entre 1975 et 1982, la production a augmenté considérablement avec la réhabilitation des anciens périmètres irrigués, des aménagements hydro agricoles en raison d’à peu près 1000 Hectares par an ; l’approvisionnement du monde rural en intrants agricoles, la subvention des intrants (semences, engrais et machines agricoles) ; le crédit agricole, la mobilisation de soutien des prix aux producteurs ; le développement sans précédent des cultures maraichères appelées aujourd’hui les cultures de contre saison, la mise en place d’unités de production et de transformation des produits agro-pastoraux etc. Dans le domaine de l’élevage, la politique d’autosuffisance alimentaire a permis la reconstitution du cheptel après la sècheresse de 1973.
Parlant de la politique extérieure du Président Kountché, M. Sandi Abouba, ministre de l’époque a souligné quelques exemples sur lesquels on peut se référer. Il a évoqué le discours du président Kountché dès les premiers jours de son arrivée au pouvoir, lorsqu’il déclarait : «nous réaffirmons notre appartenance à toutes les organisations à l’échelle du continent africain et à celles de la Communauté Internationale, le respect de tous les engagements précédemment souscrits à condition qu’ils tiennent compte des intérêts et de la dignité de notre peuple ».
Les premiers actes que le Président Kountché a posés après ce discours étaient la fermeture de la base militaire française à Niamey en mai 1974 ; le deuxième c’était la reconnaissance de la République Populaire de Chine et celle de Corée et le troisième la reconnaissance du Mouvement Populaire de libération de l’Angola (MPLA) comme successeur légitime des portugais en Angola.
En effet, a expliqué M. Sandi Yacouba pour le Président Kountché, le développement des pays africains était la responsabilité des pays africains, l’aide étrangère n’était qu’un complément pour assurer le développement des pays. Pour cela il a utilisé deux canaux dont les premiers ce sont les Ambassades et les Consulats, quand on sait qu’il avait trouvé à son arrivée au pouvoir 13 Ambassades et 3 Consulats. C’est ainsi qu’il a transformé les Consulat du Bénin et celui d’Abidjan en Ambassades pour que les relations deviennent d’Etat à Etat alors qu’elles étaient des relations très amicales entre le président du Niger et les Présidents de ces deux pays. Aussi, il a créé huit (8) Ambassades, celles d’Addis Ababa, de New York, de Dakar, de Yaoundé, de Pékin, de Moscou, du Koweit et de l’UNESCO et une antenne à Rome. Il recevait régulièrement les Ambassadeurs des pays qui sont représentés pour faire la situation de la coopération entre les pays.
S’agissant de la dimension culturelle de l’époque Kountché, M. Harouna Niandou a indiqué que le Président Seyni Kountché a eu à rassembler le peuple nigérien à travers notamment : le festival de Diffa en 1981 avec une station terrienne qui a permis au Niger de vivre tous ce qui se passait à Diffa, le Festival d’Agadez avec une retransmission en direct, l’institutionnalisation de la lutte traditionnelle.
À cela s’ajoute la création pour la première fois en 1976 d’un Ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports pour permettre à la jeunesse de revivre la Samaria pour redonner confiance à la jeunesse. Lors de cette journée commémorative, le public a eu également droit à la projection d’un film sur les témoignages de la famille et des proches du Président Seyni Kountché et une présentation du livre sur le défunt président écrit par le journaliste et écrivain Amadou Ousmane son ancien chargé de communication. En outre, cette journée a été aussi marquée par une exposition photo.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)
08 novembre 2017
Source : http://lesahel.org/