Après donc le pays d’Emmanuel Macron, après les USA et la RFA, c’est l’Italie qui annonce sa venue avec l’envoie très prochain de troupes et de véhicules de guerre terrestres et aériens. Selon le journal Français Le Monde, dans un article en ligne en date du 28 décembre 2017, 200 soldats devaient arriver au Niger début 2018. Ce serait Le président du Conseil italien Paolo Gentiloni en personne qui aurait donné l’information. Et au total 470 militaires seraient prévus pour cette opération à la demande du Niger. Il y aurait également plusieurs dizaines de véhicules et deux avions.

La mission de cette base militaire est d’aider l’armée nigérienne à contrôler les frontières du pays de plus en plus poreuses face à la menace terroriste avec, en 2017, des attaques venues des pays voisins dans plusieurs villages de la région de Diffa et dans la région de Tillabéry notamment à Bankilaré, Ayorou, Tongo-Tongo, jusqu’à la prison de Koutoukalé... Cette intervention vise « à faire ce que nous faisons normalement dans ces pays, comme par exemple en Libye : renforcer les instruments de contrôle du territoire et des frontières et renforcer les forces de police locales » a dit M. Gentiloni toujours d’après Le Monde en ligne.

Mais aux yeux de beaucoup d’observateurs, une intervention italienne en Libye et maintenant au Niger ne peut pas ne pas s’inscrire également dans la lutte contre la migration clandestine. Quand on sait que ce pays a pendant longtemps été la principale destination des milliers d’Africains qui, chaque jour, tentent de gagner l’Europe par la mer via le désert. Il y a donc dans cette affaire un relent de contrôle des flux migratoires vers la Libye et donc la méditerranée.

L’opinion nationale au Niger n’est ni contre le contrôle des migrants, ni opposée à la lutte contre le terrorisme, elle n’est même pas contre l’aide des puissances occidentales devant des groupes de plus en plus denses, de fois supérieurs en armement et aux tactiques très peu conventionnelles. Les Nigériens sont tout simplement sceptiques quant aux raisons avancées pour justifier ses bases militaires. D’où leur réticence.

Notre pays, et ça, le gouvernement s’en est toujours gargarisé, est resté des années un havre de paix au milieu d’une énorme poudrière. À en le ministre nigérien de la défense Kala Ankaraou, « des bords du lac Tchad à la frontière du Burkina Faso, en faisant le détour par l’est et le nord-est, tous les pays qui nous entourent sont infestés de terroristes, de bandits armés et de trafiquants de tous ordres ». Et pourtant l’armée nigérienne que le ministre félicite pour sa bravoure, son abnégation et tous ses sacrifices a tenu et continue de tenir. Alors, a-t-on vraiment besoin d’autres troupes, fussent-ils des puissances militaires ? Pourquoi ne pas juste former et équiper nos hommes d’avantage ? Que viennent réellement faire ces armées occidentales dans notre pays ? Que cherchent-elles dans notre désert ? Voilà en substance les questions que se pose le peuple nigérien, dans son écrasante majorité, par rapport à ces forces étrangères dont la présence ne lui a pas empêché d’essuyer plusieurs attaques meurtrières.

Vive le Niger, vive l’armée nigérienne et vive la coopération internationale honnête et bénéfique à tous.

09 janvier 2018
Source :  http://nigerdiaspora.net