Ce qui est choquant dans l’affaire, c’est que souvent, ‘’le gaillard’’ (pour reprendre l’expression d’une troupe musicale célèbre de notre pays) qui a jeté son dévolu sur la jeune fille qui n’a pas encore atteint sa majorité pour la prendre comme épouse sans son consentement, après avoir corrompu en amont ses parents, l’abandonne purement et simplement une fois qu’elle est déclarée victime de la fistule obstétricale. A la charge de ses parents. Plus grave encore, il y a même certains parents qui chassent carrément la jeune femme du domicile familial lorsqu’elle est répudiée par le mari, pour ne pas devoir supporter les désagréments multiformes liés à son état de santé. Est-ce que l’islam recommande ces comportements abjects ? La réponse est assurément non ! Conclusion : les institutions étatiques et non étatiques ainsi que les ONG et associations, qui se battent au quotidien pour éradiquer les mariages précoces, n’exercent pas une œuvre satanique à travers les activités de sensibilisation contre le mariage précoce qu’elles mènent dans le pays. Bien au contraire, leur travail contribue grandement à préserver la dignité de la femme, qui dispose du même droit à la santé que l’homme. Lequel droit passe nécessairement par le respect de son intégrité physique et psychologique, qui implique évidemment le respect de sa volonté. Les autorités compétentes doivent mettre en place un mécanisme de contrôle des émissions religieuses sur les médias en vue d’éviter que les efforts de sensibilisation qu’elles mènent sur le terrain par rapport aux pratiques néfastes ne soient permanemment voués à l’échec.

Ousseini. O    

10 janvier 2018
Source : La Nation