Les zones d’opérations de ces prostitués d’une nouvelle époque sont un secret de polichinelle à Niamey. Qui parce qu’il les fréquente, qui parce que c’est sa route habituelle, qui s’y étant rendu au moins une fois pour satisfaire sa curiosité, tout le monde, connait ces zones : autour de l’ancien bar Hermitage, la voix devant l’ancien hôtel Rivoli, du château 5 aux alentours de Diado Sékou… avec souvent des filles d’à peine douze ans dans la rue, à moitié nues, certaines montant à moto derrière un « show gars » ou à bord d’une voiture, d’autres ramenées à véhicule, d’autres encore en train d’être marchandées, ou tout simplement déambulant à la recherche de clients. Bref, de véritables marchés très animés à certaines heures. Des marchés qui ont chacun un nom : Doubaï (comparativement à cette ville asiatiques où les commerçants partent faire « ciko », « Ganda » (par rapport à la position basse de cette zone proche du fleuve)…
Par cette décision, c’est donc à un problème très épineux de l’heure à Niamey que le gouvernement s’engage à attaquer à bras le corps. Depuis des années maintenant, la débauche et au-delà, la délinquance juvénile, pire, la délinquance tout cours a pris de l’ampleur au Niger. Meurtre, viol, toutes les sortes de vol, trafics de tout genre, même des formes de criminalité dont nous n’entendons que des récits de la bouche de ceux qui ont fait l’étranger, ont fait leur apparition.
L’insertion dont parle le communiqué est une résolution très adaptée à l’équation car pour guérir un corps malade, ce serait faire le travail à moitié que de traiter seulement les symptômes, il faut en même temps s’attaquer aux causes, tuer le mal à la source comme on dit.
C’est une vidéo triste qui a servi d’alerte pour qu’enfin on se lève contre un mal qui sévit depuis longtemps. Personne ne peut dire exactement quand et comment ça a commencé. Mais tout le monde était au courant et laissait faire. Donc personne n’est innocent dans cette affaire, c’est pourquoi tout le monde est appelé à prêter main forte aux autorités dans ce combat. « Il faut s’impliquer, a dit Kaïdan Gaskia, chacun a valeur dans cette lutte pour une vie meilleure ».
Une chose est de vouloir combattre un mal, une autre est de s’y mettre effectivement. Le gouvernement s’est engagé, pourvu que cette décision ne subisse pas le même sort que toutes les autres qui n’ont jamais évolué de leurs stades de décision. Assainissement, renaissance culturelle, 25% du budget à l’éducation, les exemples sont légions. Contre tous ces maux qui minent notre pays, nous disons avec le groupe de rap cité plus haut, « trop de temps perdu, il est temps d’agir ».
21 janvcier 2018
Source : http://nigerdiaspora.net