Le Niger a occupé en 2016 le rang peu enviable de 101e sur 176 pays dans le classement de l'ONG allemande de lutte contre la corruption Transparency International. Devant l'ampleur du fléau et ses effets dévastateurs sur le développement économique du pays, les autorités ont lancé plusieurs initiatives pour tenter de mettre un terme à ces pratiques qui ont gangrené tous les secteurs du pays.

C'est ainsi que dès son arrivée au pouvoir en 2011, le président Mahamadou Issoufou a créé un organe de lutte contre la corruption, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HALCIA). Pour lui permettre de réaliser plus efficacement les objectifs, ses pouvoirs ont été par la suite renforcés en 2016 par l'adoption au Parlement d'une loi contre la corruption.

Par ailleurs, le gouvernement a, au travers d'autres reformes, impulsé une politique pénale qui prône "la tolérance zéro". Il s'agit, entre autres, de la mise en place d'un Bureau informations-réclamations, lutte contre la corruption et le trafic d'Influence dans le secteur judiciaire, d'un pôle judiciaire et des chambres spécialisées en matière économique et financière, de la modification du code pénal et du code de procédure pénale.

C'est fort de ce dispositif, que le président nigérien a lancé en 2017 son opération "Mai Boulala" en vue de châtier tous les auteurs ou complices de délinquance financière.

Cependant, en dépit de tous ces mécanismes de prévention et de répression, le phénomène continue, tel un cancer, de gangrener l'économie du pays.

Pour M. Abdoulaye, il faut s'inspirer du modèle chinois, "en s'attaquant au mal à la racine", sans état d'âme ni exception à la règle. "Il faut trouver les bonnes personnes, intègres, pour animer les organes anti-corruption et sévir, quelle que soit la personne impliquée", contre toutes les formes de délinquance économique ou d'incivisme lié aux finances.

"Au-delà de l'effet de mode pour se faire écouter par les bailleurs de fonds occidentaux, il faut une réelle volonté politique", martèle-t-il. "C'est ce qui existe dans certains pays asiatiques, comme la Chine notamment, et même africains tels que le Rwanda et le Botswana, entre autres".

De l'avis de certains observateurs, la campagne anticorruption de la Chine peut avoir aussi des effets bénéfiques, directs ou indirects, pour l'Afrique, en ce sens qu'elle permet de mettre hors état de nuire certains principaux acteurs qui ont facilité la corruption sur le continent.

Pour plus d'efficacité, il propose au gouvernement nigérien de mener des investigations par corps de métier. "Les services ciblés vont faire extrêmement attention à l'avenir", assure-t-il.

29 janvier 2018
Source : http://french.china.org.cn/