Quand les gouvernants n’écoutent pas. Ils peuvent faire plusieurs choses pour s’occuper. En l’occurrence, ils marchent.
Quand les gouvernants marchent au lieu de gouverner, ils font une promenade.
Quand ils quittent les centres de décision pour prendre la rue, les centres sont déserts, et les décideurs, en déplacement.
Quand des gouvernants pensent qu’une marche peut renverser une opinion publique, ils font un mélange de genres.
Quand les gouvernants descendent dans les lieux de contestation, et contestent. Il n’est pas faux de les appeler : contestataires.
Quand une loi votée à l’Assemblée nationale est portée dans la rue, on la fait descendre dans les lieux de la contestation. On admet donc qu’elle est contestable.
Quand les députés parlementent non pas dans l’hémicycle, mais sur la Place de la Concertation, la représentation nationale est dehors. Elle est à découvert.
Quand des partis politiques de la majorité, décident de marcher pour soutenir une loi, ils font de la politique en marchant, et peut-être en chantant.
Quand par la rue on veut refaire les élections ou juger de sa popularité, c’est qu’on n’accorde pas une foi totale et absolue aux résultats des urnes.
Quand, sachant tout ce qui précède, les partisans du président de la République lui disent : « Nous marchons pour vous soutenir! » ils cachent quelque chose au premier des Nigériens.
Quand enfin, le président de la République les regarde marcher, c’est que lui, fait autre chose.
Farmo M.
25 février 2019
Source : https://www.facebook.com/moumouni.farmo