Une après midi de  » Kopto  » à la pintade braisée à la ferme d’Ali

À la sortie de Niamey, sur la route de Namaro ( village du Général Salou Djibo, ancien Président du Niger ) et du Burkina, se dresse dans une broussaille zigzag au bric broc la ferme d’Ali Idrissa. Ce militant nigérien des causes sociales justes. De passage à Niamey, l’ami Ali Idrissa me fit l’honneur de partager un copieux dîner avec lui et une poignée d’amis ( chercheurs, universitaires, syndicalistes, leaders de la société civile). Autour de petits fours de méchoui bien assaisonné et de grillade de pintades à la sauce tomate farcie mélangée avec du  » kopto », cette feuille verte célèbrement appelée au Mali, en Mauritanie et au Sénégal  » Hako « , réputée pour ses vertus médicinales d’anti- diabète, les invités ouvrent le mercato. Politique nigérienne sous les feux de l’actualité, géopolitique internationale, élections présidentielles en Afrique qui se profilent à un horizon proche, leaders modèles d’un continent émergent, sont passés à la moulinette. Une discussion sur fond de positions tranchantes mais politiquement correctes. Ça volait haut. Un tour de table sans modérateur riche en enseignements, respectant les codes de bonne civilité urbaine. En académie, on parle de fertilité croisée. Chez Ali, le fervent soldat de la démocratie, quand le soleil se couche sur son verger perdu dans la brousse, après une journée remplie, les visiteurs s’essayent à refaire le monde. À satiété. Pendant des heures d’horloge, il n’a cessé de nous balancer ce compliment avant de le quitter un peu avant minuit 30 mn, dans un brin de franchise et d’honnêteté : << Vous êtes pour moi une référence. Vous êtes un journaliste africain de haute facture >>. Ali, l’ami, l’artiste !.

Ismael AIDARA, envoyé spécial à Niamey
13 mars 2018
Source : http://confidentielafrique.com