Selon nos informations tout est parti de l’envoi, le 27 juillet 2016 par Sidi Lamine, député nigérien, à l’aide de son neveu Cherif Sidi et de son beau-fils Ali Abdoulahi, d’une camionnette frigorifique à destination d’Agadez. Le véhicule en question sensé transporter des poulets congelés ou des produits laitiers, transportait en réalité dans une planque deux tonnes de kif marocain d’une valeur de deux milliards 600 millions. La drogue selon nos sources appartient à « El Chapo sahélien » via un patron d’une société de transport. Le député Sidi Lamine, à en croire nos sources, aurait appelé des personnes à Agadez pour leur dire que la marchandise est en route et que ses parents à bord de la camionnette simuleraient une panne dans les encablures du village de Tamaya sur la route d’Agadez non loin d’Abalak. C’est ainsi que Mohamed Hassane se servant de son jardin à Agadez comme couverture et Dyna Taouling interceptèrent la marchandise à l’endroit indiqué. La fausse attaque perpétrée, les assaillants écoulèrent très rapidement la « cargaison » à des clients rivaux à notre « El Chapo » du Sahel.
Ce dernier ayant senti un coup fourré de la part de son « homme de main » du Niger Sidi Lamine tenta d’abord de le raisonner pour restituer la drogue détournée mais en vain. Sidi Lamine aurait juré n’être au courant de rien. C’est alors que les représailles vont commencer. Sidi Lamine serait alors brièvement gardé par des sbires de son patron Cherif Ould Tahar avant d’être relâché après qu’il ait donné des garanties. On parle de la livraison de son neveu Cherif Sidi et de son beau-fils Ali Abdoulahi, liés à la disparition de la drogue.
Ayant eu des aveux de ceux qui ont fait le coup de Tamaya, « El Chapo » du Sahel va commanditer leur enlèvement via des hommes à lui. C’est ainsi Mohamed Hassane, un toubou ayant pignon sur rue à Agadez et Dyna Taouling, un arabe connu à Agadez. Pour avoir la liberté de ses ouailles pris en otages par « El Chapo » du Sahel, le député Sidi Lamine aurait déboursé selon des sources dignes de foi la somme de d’un milliard 300 millions de francs CFA. Ils seraient tous les deux actuellement au Burkina voisin.
Aux dernières nouvelles, les deux autres, c’est-à-dire Mohamed Hassane et Dina Taouling, feraient des pieds et des mains pour rembourser à « El Chapo » l’argent qu’ils ont perçu de leur braquage de Tamaya. L’un d’entre eux a même mis tous ses biens meubles et immeubles d’Agadez sur le marché. Certaines sources rapportent que Mohamed Hassane serait déjà en liberté et vaque à ses occupations en Libye.
Le député Sidi Lamine au cœur de cette affaire scabreuse serait quant à lui en convalescence au Maroc, ce qui s’apparente à une exfiltration au moment où sa levée d’immunité parlementaire a été demandée par la justice nigérienne.
Le fait est que tous ces enlèvements et règlements de compte entre parrains de la mafia de la drogue coïncident avec certains indices du FBI indiquant que l’enlèvement du ressortissant américain Jeffery Woodke a un lien avec cette affaire. Une mission d’enquête nigérienne qui aurait séjourné au Mali voisin serait à en croire nos sources revenue bredouille du fait de « l’intouchabilité » du baron Cherif Ould Tahar dans ce pays. Un personnage cité lors de l’atterrissage en 2010 d’un appareil « transportant 4 tonnes de cocaïne, piloté par quatre Sud-Américains, s’est posé sur une piste à Kayes ».
A la lecture de ce qui précède, et quand on sait que trafic de drogue rime avec terrorisme, il est utile de se poser les questions suivantes : Pourquoi Cherif Ould Tahar, parrain incontesté de tous ces trafics de drogue, continue de bénéficier de faveurs de certains dirigeants d’Etats du Sahel ? Comment continuer à protéger un tel individu jusqu’à lui délivrer le titre de conseiller de certains présidents ?
Le FBI qui serait toujours sur les trousses des ravisseurs de l’humanitaire ne doit pas fléchir dans son enquête qui a des ramifications au-delà de la personne de Cherif Ould Tahar et sa bande.
A notre humble avis, les citoyens du Sahel qui continuent de payer le laxisme de leurs autorités empêtrées dans des marécages de la corruption et de la concussion doivent exiger de leurs Etats plus de justice et de sévérité à l’endroit des auteurs, coauteurs et autres complices de cette économie criminelle. Il y va de la stabilité du Sahel tout court.
Aksar MOUSSA
03 février 2017
Source : L’EVENEMENT