Toutefois, la vie d’un couple étant faite de certains aléas, il reconnait néanmoins que certains ulémas soutiennent qu’un mari pourrait « frapper » son épouse avec un tissu, c’est-à-dire la manche d’un boubou juste pour lui montrer qu’il est fâché. Mais, il serait encore mieux de s’en abstenir même dans le cas d’un coup de colère ou d’amertume car, a-t-il expliqué «même si c’est avec une feuille de papier qu’un mari tente de frapper sa femme, si celle-ci prend peur, tombe et se blesse, l’Islam lui fait obligation de payer pour le dommage subi ». Soulignant que cela existe dans les écrits, Son Altesse Muhammad Sanusi II s’est insurgé contre la manière trop facile, irresponsable et irréfléchie dont certains hommes divorcent d’avec leurs femmes, les abandonnant parfois avec les enfants sans se soucier de leur sort et au mépris de toute règle islamique.

L’Emir de Kano a évoqué également la question de la polygamie, qui est tout à fait acceptée en Islam mais qui doit obéir à certaines règles comme la séparation des lieux de résidence afin que chacune se sente épanouie avec ses enfants. Parlant des droits des époux, Son Altesse Muhammad Sanusi II a précisé que les femmes comme les hommes ont des droits les uns vis-à-vis des autres. Pour lui cela implique que l’homme doit agir dans le respect des droits de sa femme et vice-versa. Relativement aux conditions de mariage, il a rappelé leur importance en Islam tout en expliquant qu’il est souhaitable que l’homme dispose du minimum avant de se marier, cela pour assurer la satisfaction des besoins et la jouissance des droits de son épouse conformément à son devoir de chef de famille. Au cas contraire, a expliqué l’Emir de Kano, l’Islam conseille la patience jusqu’au jour où les conditions minimales soient réunies.

Zabeirou Moussa(onep)

10 avril 2018
Source : http://lesahel.org/