Les perspectives sombres qui se dessinent au plan électoral ajoutent au désarroi et à l’inquiétude des Nigériens. Face à une volonté du pouvoir en place de faire les élections comme bon leur semble, se dresse un mur de refus qui s’élargit de plus en plus. A la voix de l’opposition traditionnelle vient de s’ajouter celle de KishinKassa qui a dénoncé une loi électorale taillée sur mesure et des hommes choisis sur des bases partisanes pour conduire le processus électoral.La conviction d’une volonté de truquer les élections pour s’assurer une victoire certaine est d’autant forte chez les Nigériens que le régime n’a jamais été aussi impopulaire.La désaffection des Nigériens vis-à-vis du régime actuel est si grande qu’il faut craindre une victoire usurpée du camp présidentiel. Le Moden Fa Lumana Africa de Hama Amadou a d’ailleurs mis en garde le pouvoir contre toute tentative de réédition du hold-up électoral de 2016. Mais, le régime n’en a cure. La récente incarcération de Foukori Ibrahim, un baron du Mnsd Nassara, a été perçue dans les milieux politiques comme étant un début des grosses manoeuvres. Jusque dans les cercles les plus restreints du Mnsd, on pense que Foukori est en train d’être sacrifié sur l’autel d’un deal politique des plus ignobles. Il est embastillé, précisément à la veille du renouvellement des structures de son parti. Et comme la rumeur publique le dit candidat à la succession de Seïni Oumarou, alors ? En tout cas, les couteaux s’aiguisent de part et d’autre, ce qui fait dire à un grand serviteur de l’État à la retraite que…le pire est à venir.
Bouba Alfari
13 juin 2018
Source : Le Courrier