Ces moments de décontraction ne sont qu’un temps de répit ; les voyageurs doivent reprendre la route avec le tronçon Abalak-Agadez encore plus dégradé. A certains endroits, la route n’existe même plus. L’on est tenté d’affirmer que la RTA sert juste de repère mais pas une route. Si la pluie vient à se mêler, certains passages sont occupés par les eaux devenant souvent un piège pour ceux qui ne connaissent pas très bien cette route. Ainsi pendant que nous roulons, nous fûmes interpellés par un conducteur d’un minibus à quelques encablures du hameau de Ikzam. Ce chauffeur et ses passagers ont de la chance, eux qui ont failli quitter la chaussée au niveau d’un Kori qui coupe la route. Mais le véhicule a pris un coup, car le moteur s’est arrêté. Ce dont il a tenu à nous prévenir. C’est ainsi que le petit Assalekh (10 ans) et son petit frère nous ont servi de guide pour pouvoir traverser la large flaque d’eau qui occupe la chaussée.
C’est à cet exercice que se soumettent quotidiennement les conducteurs qui empruntent cette route. Une situation, dit-on, qui a poussé certaines compagnies de transport à suspendre momentanément de desservir Agadez. Pour ceux qui vont à Ingall, le calvaire prend fin à partir de Mararaba à 50 km de la commune. Ici, le tronçon est dans un bien meilleur état que le reste des tronçons de la RTA. Mieux, le voyage devient encore plus agréable avec la vue panoramique des plaines verdoyantes de l’Irazher, les multiples campements d’éleveurs et surtout avec les troupeaux de vaches, de moutons et de chèvres. Les importantes précipitations enregistrées dans la zone ont produit une abondance des pâturages. La robe reluisante des animaux en dit long sur leur embonpoint.
Par Siradji Sanda, envoyé spécial(onep)
26 octobre 2018
Source : http://lesahel.org/