Aussi, soucieux du bon fonctionnement du CSM, et en tant qu’organe de gestion des carrières, le SAMAN « exige » du gouvernement, « le bannissement pur et simple de ces pratiques illégales », avant de déplorer « l’intervention des affectations à la fin des vacances judiciaires », une situation qui engendre beaucoup d’énormes conséquences sur les familles des magistrats affectés. Aussi, dénonce-t-il « le manque d’objectivité de la chancellerie dans l’application du principe de l’inamovibilité des magistrats du siège aux uns et aux autres ». Le BEN/SAMAN s’insurge aussi contre l’affectation d’un de ses membre de Niamey à l’intérieur du pays, ce qui selon lui,« traduit une remise en cause d’un acquis en la matière, consistant à opérer plutôt le contraire ». Pour toutes ces raisons, le syndicat dit qu’il se « réserve le droit de faire recours en temps utile, à tous les moyens légaux, pour faire échec à ces pratiques illégales qui violent allégrement les dispositions du Statut Autonome de la Magistrature et de la loi sur le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM).

Inquiétant

Ces dénonciations portées à la connaissance de l’opinion par le SAMAN inquiètent à plus d’un titre, quant au péril qui pèse sur l’indépendance de la justice. Des dénonciations qui doivent être prises au sérieux par l’autorité de tutelle, et au-delà le premier magistrat du pays qui s’est engagé à « renforcer la justice » et à créer les conditions de son indépendance. Mais à l’allure où vont les choses, et ce, telles que déclinées par le syndicat des magistrats, il ya de quoi pour que les nigériens s’inquiètent pour leur sécurité judiciaire. Une inquiétude qui s’accentue d’ailleurs au regard des sorties récurrentes du syndicat des magistrats pour dénoncer des « pratiques illégales » qui plombent le bon fonctionnement de l’appareil judiciaire, et qui met à mal l’indépendance de la justice. Au premier magistrat du Niger de revisiter ses engagements pris en faveur de la justice nigérienne. Une promesse que les nigériens attendent d’ailleurs de pieds fermes, car sans une justice indépendante, leur attente de voir la lutte contre l’impunité, une autre promesse faite par le président Issoufou, ne saurait être satisfaite.

C’est dire que ce combat que mène le SAMAN pour une justice indépendante au Niger n’épargne personne. Gouvernants comme gouvernés sont tous concernés. Chacun de nous doit le comprendre et œuvrer pour affranchir la justice, considérée comme le dernier rempart contre l’arbitraire. Au syndicat des magistrats et la tutelle de poser la balle à terre pour travailler ensemble dans le sens de renforcer notre justice et pouvoir garantir aux « citoyens, à tous les citoyens sans exception, une vie meilleure dans la liberté, l'égalité, la justice et la solidarité ».

Par Sahirou Youssouf

31 octobre 2018
Source : L'Evènement