Collision entre politique et religion Koudou Karanta, le vice-président de l’Association islamique du Niger au centre du scandale
Image d'illustration Depuis sa création, il y a plus d’une trentaine d’années, c’est sans doute la toute première fois que la respectable Association islamique du Niger (AIN) a, au sein de son bureau exécutif, une personnalité politiquement affichée. L’actuel vice-président de cette association est un militant dur du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (Pnds Tarayya), le principal parti au pouvoir. Et l’homme ne le cache à personne. Candidat malheureux aux dernières élections législatives, il semble tout autant actif dans le militantisme politique que dans les activités de l’AIN. La semaine dernière, le monsieur était à la conférence organisée par la section du Pnds Tarayya de Niamey et portait fièrement une écharpe du parti. On le voit sur une photo qui a été postée sur Facebook et qui continue à alimenter la polémique sur la toile. Nombre d’internautes ont, naturellement, trouvé l’attitude de cet «uléma» totalement déplacée, dès lors qu’il occupe une place importante au sein de l’Association islamique du Niger. Mais comme il fallait aussi s’y attendre, des partisans du pouvoir s’échinent à minimiser l’acte de l’»uléma», soutenant. qu’il est un citoyen et qu’il a le droit de militer au sein du parti politique de son choix. Cependant, pour qui connaît le degré de l’intolérance du pouvoir du Pnds Tarayya, il n’allait jamais permettre à un opposant d’agir comme le fait actuellement le vice-président de l’AIN. Si ce monsieur était un opposant et de surcroît militant du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden/FA Lumana) de Hama Amadou, il y a longtemps que le ministre de l’Intérieur et président du parti au pouvoir aurait pris un arrêté pour le suspendre et justifier sa décision sur la nécessité d’un respect scrupuleux de la séparation de la religion et de la politique. Dans le meilleur des cas, son association aurait été sommée de le rappeler à l’ordre, au risque de voir ce qu’elle va voir. C’est malheureusement cela une des multiples tares de la société nigérienne. Au regard des agissements du sieur Karanta, sans considération pour son illustre famille et la religion islamique qu’il prétend servir, nombre de Nigériens se demandent s’il est habilité à diriger la prière. ALPHA ALI