Par contre dans le bassin de korama (Magaria-Matamey-Mirriah) on rencontre des points bas dont l'altitude moyenne tourne autour de 350m. Cette région de vallées est occupée par d'anciennes dunes de sable stabilisées. Dans le Sud et le Sud-ouest, on rencontre des formations de dunes vives d'origines éoliennes. Mais dans la partie Est on voit des dunes stabilisées avec des cuvettes inter-dunaires.
Le massif du Koutous qui se compose de plateaux abrupts aux couleurs contrastées d'où dévalent des koris en saison de pluies saison des pluiesoccupe la partie sud à la limite entre les départements de Gouré et de Mirriah, se prolongeant de reliefs résiduels d'affleurement du socle dans le Nord Mirriah. Tranquilles et pittoresques, de nombreux petits villages en terre sont incrustés sur les plateaux et au pied des vallées. Les formations du socle du Damagaram-Mounio, métamorphiques, sont recoupées par des granites attribuées au Suggarien. Le Damagaram, le Mounio et plus au Sud le Termit forment des massifs isolés entre l'Aïr et le Cristallin du Sud.

La conquête coloniale française et la résistance du sultan Amadou Kouran Daga.

Ancien carrefour de routes commerciales de caravanes transsahariennes qui reliaient dès le XIe siècle le Maghreb à l'Afrique Noire, Zinder était déjà la capitale d'un État musulman entre le XVIe et le XIXe siècle. En 1898, la mission coloniale française dirigée par Gabriel Marius Cazemajou, officier et explorateur français débarquement dans le Damagaram. Le 5 mai 1898, les officiers Cazemajou et Olive sont assassinés par des guerriers du sultan du Damagaram.
La région est conquise en 1899 malgré la résistance du sultan Amadou Kourandaga par la mission Joalland-Meynier les nouveaux commandants de la mission Voulet-Chanoine .Un poste militaire fut installé et la ville devint un important centre de décisions. Zinder devient la capitale du territoire militaire du Niger créé en 1900. De 1900 à 1903 puis de 1911 à 1926, lorsque le Niger devient colonie française en 1922, Zinder prend le statut de capitale jusqu'en1926. La capitale est alors transférée à Niamey.
L'occupation coloniale prit la forme, rencontrée ailleurs, d'une conquête du territoire et de ses ressources, notamment humaines (travaux forcés et appropriation des femmes). Conjointement à cet objectif de contrôle se manifesta, comme ailleurs, la politique « civilisatrice » de la France.
À Zinder, une lignée dissidente, rompant avec la continuité dynastique retracée depuis Malam, fut installée. Mais le Sultan Amadou dan Tanimoun Dan Bassa fut finalement déporté en Côte d'Ivoire en 1906. Le sultanat est aboli la même année par la France et n'a été rétabli qu'en 1926 (Danda 2004 : 244). En dépit de tout durant le periode 1923 - 1950, Barma Moustafa était le Sultan du Damagaram. Mais la chefferie, rétablie malgré l'installation de l'administration, représente la véritable autorité aux yeux des habitants de Zinder fiers de leur passé et de leur spécificité régionale.
Durant la période coloniale, la chefferie traditionnelle, notamment le sultanat, était associé comme auxiliaire de l'administration. A ce titre, le sultan était membre du conseil d'administration de la colonie et était impliqué dans la politique coloniale (recouvrement des impôts, travaux coloniaux). Zinder, également connue sous le nom de Damagaram, chef-lieu de la région de Zinder est la deuxième ville du pays.

Des éléments de la culture musulmane, à Zinder depuis sa fondation.

La population de Zinder est à l'image du Niger, majoritairement musulmane. La pénétration de l'Islam dans cette région a été possible grâce aux marchands arabes et berbères entre le 13éme et le 14éme siècles. La religion islamique a été acceptée par la cour du sultanat de Damagaram de manière pacifique.
Les éléments de la culture musulmane étaient présents à Zinder depuis sa fondation en 1812. Cependant, il a fallu attendre 1840 pour que le Damagaram soit proclamé officiellement État islamique sous le contrôle du Sultan Tanimoune. L'islam a amené dans son sillage l'enseignement coranique qui est très développé actuellement dans le Damagaram. Des centaines d'écoles coraniques sont implantées partout dans les différents quartiers de la ville.
Trois églises chrétiennes, une catholique et deux protestantes, sont par ailleurs présentes depuis plus d'un demi-siècle à Zinder, ainsi qu'une diversité d'églises plus récentes. Ils rassemblent une minorité de chrétiens, partiellement composée des ressortissants de pays côtiers voisins. La mission catholique locale a compté une église, une école et un collège. Ce dernier, le collège Fatima, a été repris par l'État nigérien en 1974, à la suite du coup d'État militaire contre le président Diori Hamani d'avril 1974.

Économie régionale

L'agriculture occupe plus de 80 % des populations qui exploitent près de 40 % des terres mises en valeur, lesquelles totalisent 2 937 616 ha. Le potentiel irrigable représente quelque 18 000 ha.

Quant à l'élevage, il est extensif dans un domaine pastoral qui occupe la moitié du territoire régional, les effectifs ayant été estimés en 1999, à plus de 720 000 bovins, un million et demi d'ovins et de caprins, 85 000 camelins, 175 000 asins et 64 000 équins.
La région de Zinder a un fort potentiel en produits forestiers non ligneux, avec des peuplements importants de hanza, dattier du désert, marula, jujubier, jiga, baobab, épine du christ, et plusieurs autres arbres alimentaires. Ces produits sont généralement cueillis pour la consommation à usage domestique par les populations rurales, mais ils font aussi l'objet d'activités commerciales avec la présence d'une industrie de transformation des produits de cueillette dans la ville de Zinder. La majorité de ces arbres et arbustes alimentaires poussent de manière spontanée en association dans les champs de cultures céréalières.

Réseau hydrographique, ressources en eaux.

Réseau hydrographique, ressources en eaux et halieutiques. Il est constitué de vallées fossiles aux écoulements temporaires mais actifs en saison des pluies. Les plus importantes parmi celles-ci sont les Korama ou goulbi, système de vallées au Sud, la haute vallée de la Tarka et ses ramifications. Les autres ressources en eaux sont des eaux de surface en mares permanentes et semi-permanentes ou retenues d'eaux, et les eaux souterraines.
Selon une monographie (2011), la région compte moins de 350 mares dont une vingtaine permanentes, couvrant 3 000 ha de terres irrigables (mares de Guidimouni et Guidiguir qui furent d'anciens lacs vastes et profonds, les chaînes de mares des Koramas et de la haute Tarka).

Environnement, ressources et espaces forestiers

Tous types et catégories confondus, la région de Zinder a bénéficié de la création de 31 espaces forestiers classés, mais disposerait aujourd'hui de 16 de ces ressources dont 15 forêts restantes et la récente RNNTT, les autres forêts ayant en partie ou en totalité disparu des espaces classés qui ne témoignant plus que des vestiges des forêts et des gommerais, en majorité classées pendant la période coloniale (en 1935, puis de 1942 à 1956) et une partie en 1976-1977 sous le régime Kountché, notamment les forêts-gommerais au nombre de 7 sur les 30 forêts objets de classement. La forêt de Takeita s'étend sur 6 720 ha et 2 départements, Kantché (communes de Kantché et Ichirnawa) et Takeita (communes Tirmini et Garagoumsa). L'exploitation comprend l'agriculture, l'élevage, la pharmacopée, la pêche etc.

Tourisme et artisanat

L'artisanal de Zinder est riche de chef-d'œuvres de bijoutiers, potiers(es), maroquiniers, tailleurs, teinturiers, peintres, calebassiers, cordonniers, etc) tiennent leurs boutiques.
La Région de Zinder regorge aussi d'importantes potentialités touristiques. Dans la Ville du même nom, les sites susceptibles d'être visités se rapportent au Sultanat du Damagaram, le quartier Birni, aux merveilleuses façades de ses habitations qui datent de plusieurs siècles, la maison de l'Explorateur Allemand Henri Barth se trouve aussi dans le quartier Birni. A cela s'ajoutent le Palais du Sultan du Damagaram, la Grande Mosquée, le quartier Birni, le quartier Zongo, le grand Marché de Zinder, le Musée de Zinder, le village artisanal, le marché de bétail, la résidence de Sarkin Fulani – Chef traditionnel Peulhetc.
Autres attraits touristiques : le massif du Termit et les impressionnantes dunes de sable dans la zone de Tin Touma ainsi que les rares espèces protégées d'animaux sauvages. Dans le canton de Mirriah, l'histoire de l'ex Royaume du peuple Tsosébaki est assez intéressante à connaître.
Il existe plusieurs autres sites repères dans la région de Zinder il s'agit de : le fort Tanimoune (Au centre du quartier administratif porte longtemps le nom du capitaine Cazemajou et se dresse sur un chao de roc énorme en forme de boucles .
Ils abrite la zone militaire N°III du Niger, la Mare de Chia : un habitat remarquable pour les oiseaux migrateurs, notamment les cigognes blanches.
Il y a aussi la source de Ganatcha, une mare permanente visible au sommet d'une montagne située à environ 15 km de MOA (chef lieu de canton). La source communique avec le lac de Guidimouni à 70 km au sud de Ganatcha, le lac de Guidimouni. Le site est composé de deux étendues d'eau qualifiées de mâle et femelle par les autochtones, la Montagne des jeunes Mariées : située sur la route reliant la ville sainte d'Ilallo au marché de Gaï. Elle supporte des statuettes rupestres d'une jeune mariée et de la délégation qui l'accompagne composée de jeunes filles, de griottes, de cavaliers etc. Des réjouissances populaires y sont organisées chaque année après la récolte sous la direction du Chef de Canton de Wacha, la grotte sans fin de Hamdara.
La Région de Zinder dispose de trois Agences de voyage agréées, 9 Agences de location de véhicules, 11 restaurants, six pensions et 6 Auberges. On dénombre au total 14 Hôtels dans la région avec 171 chambres.
Et dans le domaine de l'exploitation minière, on notera qu'une raffinerie de pétrole est installée à Ganaram dans la commune de Ollelewa.

Par Abdoulaye Harouna (onep)

(Sources : ''Le Damagaram ou sultanat de Zinder au 19e siècle'' de André Salifou
et ''Eude bilan du code rural (Zinder), monographie de la ville de Zinder'', Août 2004, de Mahamadou Danda.

18 décembre 2018
Source : http://www.lesahel.org