L’Archevêque de Niamey a ajouté que nous fêtons Noël dans un climat de joie d’une part et d’autre part avec des difficultés que nous connaissons tous. « Nous avons été gratifiés d’un hivernage plus satisfaisant que les années passées. Dans plusieurs régions de notre pays, les récoltes ont été abondantes tant au niveau vivrier que fourrager. Une volonté ferme tant au niveau politique, religieux que coutumier à une recherche de paix à travers le dialogue intra et inter-religieux. Un effort d’embellissement de nos villes à l’instar d’autres pays de la sous-région. Une volonté ferme de dialogue au niveau de la classe politique pour l’intérêt général du pays » a-t-il souligné. Mais à côté de ces joies, a-t-il continué, « nous avons d’énormes difficultés en face de nous, qui perturbent notre vie tant aux niveaux social, religieux, politique et économique ».
« Nous pensons au radicalisme religieux venant de tout bord qui, de nos jours, ralentit la fraternité entre nous, pousse à la violence et empêche le dialogue franc dans les relations. L’insécurité généralisée : plusieurs de nos régions sont déclarées « zones rouges », c’est-à-dire des zones où l’ennemi peut d’un jour à l’autre enlever des individus (nous pensons au père Pier Luigi et tant d’autres retenus en captivité), massacrer des populations et attaquer des postes de sécurité du pays. Ce fléau nous plonge dans la peur et freine notre élan de travailler pour la population qui devient de plus en plus pauvre. Une jeunesse en perte de valeurs culturelles et qui ploie sous le chômage. Elle est souvent tentée au découragement car les perspectives semblent fermées à l’horizon. Une classe politique qui a besoin de s’estimer, de respecter les convictions des uns et des autres, de dialoguer dans la franchise et de travailler pour l’intérêt général du peuple nigérien » a dit l’Archevêque de Niamey.
Pour sa part, le Ministre d’Etat, M Bazoum Mohamed est venu témoigner de la volonté du gouvernement à œuvrer pour un Niger épris de paix et de tolérance. « Aussi minoritaires que vous soyez ici au Niger, vous n’en êtes pas moins des citoyens à part entière » a dit le Ministre d’Etat, avant de soutenir que « nous avons les mêmes repères et les mêmes valeurs [NDLR chrétiens et musulmans]. Le ministre a ensuite exprimé son sentiment envers le père Pier Luigi, enlevé, selon ses termes par des personnes « qui ne partagent pas nos valeurs communes ». Il a ensuite eu une pensée à l’endroit des familles de tous ceux qui ont été victimes de « cette frénésie de la mort portée par des hommes qui se réclament de Dieu, qui pourtant en sont très loin ».
Abandé Moctar - Correspondance particulière
26 décembre 2018
Source : http://www.lesahel.org/