Pour le Business Développer du CIPMEN, on ne peut pas pour autant parler de retard, car dit-il, le développement d’une véritable application mobile est un processus de longue haleine. En plus, la multitude d’acteurs qui entrent en jeu, dans la plupart des cas, est d’une lourdeur non négligeable pour la structuration des systèmes d’informations. M. Moulaye Sidi Habib indique que l’opérationnalisation des plateformes est dépendante de ces partenaires. Il précise que les candidats n’ont pas reçu d’investissements proprement dits, il s’agit des prix, qui sont certes sensés booster leurs différents projets. «Parallèlement nous avons intégré les lauréats dans un programme de formation, de renforcement de capacités, pour leur permettre de développer leurs modèles économiques et aussi leurs plans d’affaires. Ils ont à leur disposition un coach technique qui les assiste dans la structuration de leurs startups. Dans cette optique nous organisons souvent des rencontres avec les acteurs, et c’est de là que devraient se présenter les opportunités d’investissement », a-t-il expliqué. En termes de difficulté, le Business Developper indique que les contraintes sont en grande partie liées à l’adhésion des institutions impliquées dans la structuration des programmes. « C’est des efforts que nous déployons sans cesse, en vue de leurs concertations. C’est ce qui freine principalement la finalisation des projets », relève-t-il, avant de reconnaitre l’indisponibilité de certains promoteurs, occupés largement par leurs études.

Par ailleurs, il y’a parmi ces lauréats primés, ceux qui sont pleinement en activité et génèrent des chiffres d’affaires. C’est l’exemple de l’application Karatou Post Bac, développée par Idriss Laouali Abdou promoteur de ILANTS, lauréat du quatrième prix. La compétition lui a permis de formaliser son activité, pendant que d’autres étaient majoritairement en phase de finalisation de leurs business plan. L’application est actuellement à sa troisième version, mise à jour le 6 Janvier 2019, disponible sur la plateforme Play Store, depuis 3ans. Cependant, sa vulgarisation reste mitigée, accusant moins de 2000 téléchargements à son compteur, depuis sa mise en ligne. Cela peut se justifier du fait de son contenu. En effet, il n’ya aucun référencement aux universités ou écoles publiques, dans le listing des quelques filières. Pourtant la plateforme est défendue dans l’idée d’offrir aux scolaires nigériens des solutions d’orientation post bac, avec des informations nécessaires et détaillées pour des choix éclairés des filières. Aussi, les actualités sur l’Agence Nationale des Allocations et des Bourses ne sont toujours pas disponibles. Quant aux trois autres lauréats, ils seraient en phase de tester leurs prototypes.

Ainsi en plus de leur volonté, les porteurs de projets numériques doivent aussi se remettre en question relativement à la faisabilité de leurs projets et à la mise à disposition des applications développées au profit des populations. La dynamique de culture digitale qu’entend promouvoir la compétition de l’entreprenariat numérique e-Takara se veut d’être redevable, de répondre aux attentes publiques des utilisateurs et d’être à la hauteur de l’innovation et de l’utilité publique prônées.

Pour l’édition de cette année 2019, les résultats du concours e-Takara ont été proclamés à Zinder, lors des festivités de la fête tournante du 18 décembre. Sur les 558 candidats inscrits en 2018, contre 217 en 2017. Une trentaine de lauréats ont été primés ; ils ont reçu leurs prix le 3 février dernier des mains du Président de la République. Le lauréat du premier a reçu un chèque de 20 millions de FCFA.

Mahamane Chékaré Ismaël (Stagiaire)

12 février 2019
Source : http://www.lesahel.org/