Pour Ahmed, un autre libyen, propriétaire de parc à Agadez, « la fermeture de la filière migration a permis aux propriétaires de parcs d’avoir des chauffeurs à bon prix pour acheminer les voitures jusqu’à Agadez ».
Et d’ajouter : « il fut un moment où l’on manquait de chauffeurs pour conduire nos véhicules à travers le désert parce que tous les jeunes s’étaient tournés vers le trafic de migrants qui rapportait beaucoup plus ».
Par semaine, d’après Hassan Amadou, un agent de la Douane d’Agadez, ce sont des dizaines de voitures toutes neuves qui affluent de la Libye vers Agadez. « On y trouve toutes les marques et pour toutes les bourses », souligne-t-il.
En effet, les clients de ces parcs qui pullulent à Agadez se comptent parmi des gens venus expressément du Mali, du Burkina Faso et du Tchad. « C’est normal ! On trouve des 4x4 sortis d’usine en 2016 à la moitié de son prix réel. C’est une sacrée aubaine », rapporte Moussa, un tchadien rencontré à Agadez.
A ce jour, le commerce de voitures de la Libye vers Agadez constitue une manne inespérée pour les recettes locales. La commune d’Agadez perçoit un revenu mensuel sur chaque parc exploité. Idem pour la police qui encaisse environ 50.000 FCFA par véhicule pour frais divers tels qu’Interpol et autres.
La question que beaucoup se posent est relative à l’origine de ces véhicules de luxe presque bradés à Agadez. D’aucuns pensent qu’ils proviennent d’un réseau louche qui permet d’inonder le Niger et ses pays limitrophes comme le Mali, le Nigéria, le Tchad et le Burkina avec des véhicules volés en Libye. D’autres par contre attribuent cette floraison de parcs de vente de véhicules à des lobbies libyens proches des milices qui contrôlent le centre et le sud de la Libye.
Ibrahim Manzo Diallo
31 mars 2017
Source : http://sahelien.com