Déjà en 2008, sous le régime Tandja, de nombreux maires des communes avaient été épinglés suite à des investigations menées par les Inspecteurs d'Etat mis à leurs trousses. Ils étaient accusés d'avoir détour- né des fonds de leurs collectivités. La même année à Dosso, 43 maires des différentes communes de la région ont été accusés d'avoir détourné entre 3 et 200 millions de francs CFA. Les maires ont alors tenté de faire diversion en rendant publique une déclaration à travers laquelle ils avaient accusé les inspecteurs d'avoir menti à leur sujet.
Ces 43 maires avaient par la suite rendu publique une déclaration par laquelle ils avaient rejeté les résultats de l'inspection et demandé une contre inspection afin selon eux de rétablir la vérité. Au cours de la même année 2008, les maires des trois communes de Maradi avaient été entendus par les juges de la Cour d'Appel de Zinder relativement à une affaire de détournement de fonds. Ils avaient par la suite été placés sous mandat de dépôt à la prison civile de Zinder.
Aujourd'hui, force est de constater que le phénomène continue de perdurer au vu des différents scandales qui sont mis à nus par des inspections diligentées par les plus hautes autorités du pays.
Certains maires des communes continuent aujourd'hui de gérer leur entité sans souvent consulter les conseillers qui doivent en principe servir de contrepoids face à la tentation d'un abus de pouvoir. Des que-relles surviennent régulièrement entre les conseillers au sein des communes concernant la gestion des communes.
A travers une Thèse intitulée " Le fonctionnement des communes au Niger : gestion et recevabilité " par Hassane Moussa Ibrahima, selon le haut conseil aux collectivités territoriales (HCCT aujourd'hui supprimé), 15% des maires élus en 2004 ont été destitués avant même la fin 2008, soit par l'Etat, soit par les conseils municipaux, pour cause de mauvaise gestion, détournements, absence de compte rendu, irrégularité des sessions des conseils municipaux. Certains maires font actuellement face à des opérations de défiances de la part de leurs collègues conseillers pour les mêmes raisons.
C'est dire que le cas des maires indélicats de la région de Zinder ne constitue qu'une goutte dans l'océan des pratiques de mauvaise gestion qui ont lieu au sein de certaines municipalités du Niger. La fuite de ce maire vers le Nigeria peut être interprétée comme un aveu de culpabilité de la part d'un élu local qui a trahi le vote de ceux qui l'on élu lors des élections locales.
G.A
04 avril 2017
Source : La Nation