A Niamey, la mutuelle proposait des taux d’intérêt de l’ordre de 50% aux déposants en si peu de temps. A Zinder, l’Ong promet des crédits de l’ordre de trois millions de FCFA pour tous ceux qui déposent 60.000 FCFA. Certains auraient hypothéqué leurs champs, leurs parcelles, leurs maisons ou même leurs voitures. Plus de 5.000 épargnants ont été grugés à Zinder. Les montants épargnés vont de 5.000 à 3 millions de Francs. Et comme à Niamey, ces individus recrutent quelques Nigériens pour donner un faux semblant de leur sérieux, le temps juste d’amasser les épargnes des pauvres citoyens. Une fois qu’ils ont fait le plein, ces escrocs arrivent toujours à prendre la clé des champs et franchir les frontières, laissant ainsi leurs agents locaux qui paient souvent de leur liberté, le prix fort de cette escroquerie.

Ces véritables adeptes de Madoff surfent non seulement sur la crédulité, l’ignorance mais aussi sur l’appât du gain facile de certains concitoyens. Cependant, la responsabilité des services étatiques chargés d’encadrer ce secteur, est plus que jamais engagée. Comment ces escrocs d’un genre nouveau arrivent-ils si facilement à obtenir les autorisations d’exercice ? Quel est le niveau de rigueur mis en œuvre pour contrôler les activités de ces vendeurs d’illusion ? Comment en l’espace de quelques mois des individus ayant les mêmes modes opératoires ont-ils pu réussir leur coup ?

Il est clair que, quelque part, certains services ont fait preuve de laxisme. Pire, ces événements démontrent, si besoin est, qu’aucune leçon n’a été tirée des faits similaires qui se sont passés au Niger. En effet, les exemples de structures de micro finance qui se sont volatilisées avec l’épargne des Nigériens sont nombreux. Les services chargés de la régulation et du contrôle doivent faire plus et mieux pour que les pauvres Nigériens qui peuvent encore épargner soient plus sécurisés.

Siradji Sanda(onep)

21 juin 2019
Source : http://www.lesahel.org