Né en 1937 à N’Dounga, l’homme à la chevelure blanche est connu pour son caractère d’homme réservé, affable et courtois. Journaliste et planificateur de formation, cet ancien élève de William Ponty de Dakar, après des études économiques de planification à l’institut de Hautes Etudes d’Outre –Mer à Paris, a débuté sa carrière en 1960 comme fonctionnaire au Commissariat général au Plan. Mais très vite, la carrière à peine entamée, Idé Oumarou va s’intéresser malgré lui, à la politique car dès 1961, alors qu’il n’avait que 24 ans, le voilà Rédacteur en chef du journal gouvernemental « Le Niger », et ce jusqu’en 1963 où ses qualités de meneur de groupe et de rassembleur le font distinguer. De 1963 à 1970, il est à la tête de la direction de l’information, au Ministère de l’information, puis nommé Commissaire général à l’information. Nommé directeur général de l’Office des Postes et Télécommunications, Idé Oumarou a été appelé dès le lendemain du coup d’Etat d’avril 1974 à diriger le cabinet du Chef de l’Etat, le Lieutenant-Colonel Seyni Kountché. C’est à partir de cette date que sa carrière politique et diplomatique avait véritablement commencé. Pendant cinq ans, il fut le collaborateur le plus proche du président Seyni Kountché avant d’être nommé en janvier 1979 Ambassadeur-Représentant permanent du Niger aux Nations Unies à New York. En fevrier 1983, le Chef de l’Etat le rappela pour lui confier le portefeuille de ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération. L’homme politique est aussi un homme de lettres. Il est l’auteur de plusieurs romans dont « Gros Plan » paru en 1978 et qui reçu le Grand prix littéraire de l’Afrique noire, et « Le Représentant » édité en 1984. La caractéristique fondamentale de l’écriture de Idé Oumarou, est la pondération. Son premier roman « Gros Plan », en est une éclatante illustration. Comme pour le prouver davantage, il fait de son deuxième roman, «Le Représentant », une œuvre équilibrée, sereine et significative. « Les significations qu’il donne aux personnages et à leur environnement, la variation des ressources stylistiques, et l’usage de la parole proverbiale font de ce roman un petit miroir où l’on peut regarder Idé Oumarou, et à travers lui la société nigérienne » souligne un critique nigérien dans une parution de Jeune Afrique en 1983. Le 13 février 2002, le diplomate chevronné au sens élevé de l’Etat, et l’écrivain pondéré tire sa révérence à Niamey clôturant ainsi une riche carrière d’homme d’Etat et de culture.
Oumarou Moussa
05 juillet 2019
Source : http://www.lesahel.org/