Cette prouesse, fait de ce jeune homme un exemple de réussite à Konni. Aujourd’hui c’est avec fierté qu’il accepte de partager son expérience avec les autres jeunes nigériens. Tout a commencé en 2017, après sa Licence en logistique-Transport, diplôme qui lui a ouvert les portes aux stages de fin de cycle dans le bureau de transit d’une de ses connaissances à Niamey. Au bout de six (6) mois de stage avec l’expérience acquise, son patron lui propose la gestion d’un bureau de transit à Konni. Arrivée à Konni, Mahamadou a effectué un autre stage de perfectionnement d’un an auprès du Société Africain de Transit (SAT) avant de commencer le travail. Ces stages ont permis à ce jeune ambitieux d’entretenir des relations avec d’autres jeunes transitaires. « Par la grâce de Dieu, un jour un autre jeune transitaire fait appel à moi pour me transférer la gestion de ses affaires, après son admission en tant que fonctionnaire au CNUT. Entre temps j’avais mon agrément de Yotoré transi, sur lequel j’ai continué mes activités. C’est comme ça que j’ai hérité de tous ces clients », a expliqué M. Mahamadou Nazaye Idi Maman.

M. Mahamadou se réjoui de l’évolution de sa société en si peu de temps. « Notre principale activité à Yotoré Transit c’est le transit du ciment gris. Nous commandons jusqu’à 250 camions. Arrivée ici, nous intervenons pour faciliter leur transit jusqu’à destination où nous intervenons aussi pour faciliter la consommation de la marchandise. Donc moi je suis, à la différence de certains, un transitaire mobile », confie-t-il tout remerciant Dieu qui, grâce à la bienfaisance de qui, les affaires de Yotoré Transit marche conformément à ses attentes.

Réussites enregistrées et expériences acquises

A un an d’activité la société de transit Yotoré fait partie des sociétés qui compte dans le domaine de transit au Niger en général et à Konni. Son promoteur, M. Mahamadou Nazaye Idi Maman se réjouit. Il compte, aujourd’hui, parmi les jeunes espoirs du Département de Birni N’Konni. Cette réussite est le fruit d’un grand sacrifice, caractérisé par un don de soi et une grande ambition. « Dans la vie il faut savoir ce que l’on veut. Il faut avoir de la vision dans tout ce vous entreprenez. Il faut de l’orientation et d’un guide. Pour ma part la quête de l’autonomisation et de l’indépendance était et demeure l’un de mes combats. Aujourd’hui, dans ce travail j’ai construit ma propre maison, j’ai construit une autre maison qui me sert de siège pour la société, j’assiste mes parents, mes proches, mes amis et apporte de l’assistance à beaucoup de mes camarades. Je me suis marié, j’ai trois personnes qui travaillent sous ma coupe, en un mot, je peux dire que je suis un jeune comblé grâce à cette activité», dit-il.

Parlant de son expérience Mahamadou Nazaye Idi Maman a exprimé son regret sur les gens, surtout les jeunes qui continuent à dire qu’il n’y a pas de travail au Niger ou qui attendent toujours de la fonction publique. Selon lui, l’environnement des affaires et aujourd’hui favorable aux Niger. Il suffit, poursuit-il, que l’on saisisse les opportunités. « Certes tout n’est pas facile. Quand je faisais mes stages, on me donne 4000 franc CFA par semaine, en raison de 2000 francs le mercredi et 2000 francs le samedi », a-t-il expliqué.

L’actualité oblige, M. Mahamadou Nazaye Idi Maman, n’a pas manqué de déplorer la situation qui prévaut suite à la fermeture des frontières de Nigéria. Il a souligné que c’est une situation très difficile pour des milliers des gens. « Par exemple j’ai commandé 50 camion pour Zinder et 25 autres pour Maradi, c’est à leurs arrivée à Illéla (Nigéria) que la décision de la fermeture des frontières a été prise. Ces camions ont été obligés d’être retournés à Sokoto faute d’ouverture des frontières. Aujourd’hui nous sommes bloqués par cette situation pendant près de trois mois. C’est dur, nous ressentons l’impact négatif de cette fermeture. Notre souhait c’est la réouverture des frontières, c’est même un espoir », notifie-t-il.

Ali Maman, Envoyé spécial

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Née en 1987 à Konni où il a grandi jusqu’à cet âge de 32 ans, Bassirou Chaibou Naroua plus connu sous le nom d’artiste Boda a depuis sa petite enfance été passionné par la culture en particulier la chanson et la danse. Au fils du temps, il devient un acteur artistique et culturel incontournable à Konni. Malgré les difficultés qui freinent le développement artistique et culturel à Konni, le jeune Bassirou s’est toujours battu pour donner du plaisir, de la joie et du sourire à la population de Birni N’Konni et même au delà.

Aujourd’hui, grâce à son dynamisme et sa persévérance, son nom est connu au-delà des frontières de Konni et du Niger, au Nigéria notamment. Sans aucune formation professionnelle proprement dite Boda, comme on l’appelle affectueusement dans sa ville, a su exploiter son ouverture d’esprit, ses relations, les opportunités des rencontres auxquelles il prend part, pour arriver à ce niveau de perfectionnement artistique et culturel élevé. Rencontré à Konni, vers la fin du mois d’Octobre, à la station départementale de la radio Sarraounia de Konni où il intervient en tant qu’animateur, M. Bassirou Chaibou Naroua raconte, avec passion, sa vie d’artiste, les difficultés dont soufre ce domaine à Konni, et ses ambitions artistiques et culturelles pour le département de Birni N’ Konni.

Artiste polyvalent, M. Bassirou précise d’entrée de jeu qu’il n’est pas issu d’une famille d’artistes. Orphelin de mère à l’âge de 7 ans, c’est dès l’école primaire qu’il commença ses premiers pas dans la culture. « J’ai été piqué par la passion de l’art et de la culture dès l’école primaire. J’ai été toujours meilleur au concours des activités socioculturelles pendant toute ma scolarité du premier degré, (du CI au CM2). Cela m’a donné le goût de poursuivre mes petites comédies, chants et danses, jusqu’au collège. Pendant les vacances j’ai été l’un des principaux animateurs de nos jeux d’enfants », a-t-il témoigné. C’est véritablement au collège que l’étoile de ce jeune artiste a commencé à briller où son talent a été remarqué dans la cour de l’établissement avec ces animations pendant les récréations et lors de toutes les activités socioculturelles de l’école.

C’est, ainsi, à ce niveau qu’il a été identifié comme un potentiel artiste de l’établissement qu’il a représenté dans toutes les sorties des élèves et autres concours inter scolaires. Malheureusement, parce qu’il le regrette, sa scolarité s’est arrêtée en classe de 6ème. Fréquentant les lieux des manifestations socioculturelles, comme la MJC de Konni, Boda se rend compte que dans la plupart de cas, ce sont les artistes du Nigéria qui viennent animer ces lieux et les gens paient des tickets pour rentrer et suivre le spectacle. Cela a fait mal à M. Bassirou. « Pendant que je réfléchit pour créer un groupe, j’ai appris la création d’un groupe de danse et de chant à la Station départementale de la Radio Sarraounia de Konni. Je me suis approché d’une dame qui s’appelle Inna Mati qui m’a facilité la participation à un concours de danse. C’est ce concours qui m’a ouvert les portes de ce club de la Radio Sarraounia », a-t-il rapporté. Après quelques années les choses ne tournaient pas bien, le club s’est disloqué et chacun a pris son chemin.

Pendant ce temps, Boba a été approché par le responsable de la radio Sarraounia, à l’époque M. Daouda Kaka, qui lui a proposé un stage, qu’il accepté sans hésitation. Grâce à ce stage et avec ce qu’il gagne dans ces prestations en ville (aux mariages et autres manifestations sociopolitiques), M. Bassirou réussit à créer une boutique de vente des Cassettes. Un business qui lui a beaucoup rapporté avant de tenter une autre aventure avec un orchestre local et avec les chanteurs du Nigéria (Sani Danja et bien d’autres). « Grâce à l’art et à la culture, j’ai tout gagné. C’est dedans que je me suis marié et que j’arrive à prendre en charge ma famille, à subvenir à mes besoins et à assister certains. Mieux, ce domaine m’a ouvert les portes où j’ai fait beaucoup des connaissances au Niger et au Nigéria », a-t-il dit.

Au-delà de son succès personnel, M. Bassrou Chaibou Naroua est aussi l’artisan du succès des autres. Il a créé les conditions d’encadrement d’autres jeunes filles et garçons en danse et en chant. Plusieurs de ces jeunes sont devenus célèbres au Niger ou au Nigéria. « Ce dont je me réjouis, c’est que tous ces jeunes me sont reconnaissants », souligne M. Bassirou. Avec son groupe il a toujours œuvré dans la lutte contre certains fléaux sociaux et à la promotion des valeurs et des bonnes pratiques sociales, à travers des chansons et sketchs de sensibilisation.

Les Difficultés

Cependant Bassirou Chaibou Naroua déplore le manque de considération à l’égard des artistes au Niger, le manque d’appui et d’accompagnement, au niveau local, le manque des partenaires. En effet, si ce n’est pas pour des publicités ou de la propagande, les sociétés et les entreprises et même les personnalités n’ont pas besoin des artistes. M. Bassirou, déplore aussi, le manque d’un cadre approprié pour les artistes à Konni. « Notre maison des Jeunes et de Cultures (MJC) est dégradée. Nous avons réussi à réhabiliter un espace dans cette maison pour nous permettre de faire des répétitions. Mais c’est aussi le même espace que les sportifs (en art martiaux) utilisent pour leurs entrainements. Donc nous avions ensemble élaboré un calendrier qui nous permet de travailler tous sans se déranger les uns les autres », a indiqué M. Bassirou. Boda déplore surtout aussi, le manque du matériel de travail. « Depuis que je suis là, à ma connaissance, il n’y a eu aucun appui en matériel aux artistes de Konni. Nous avons régulièrement des annonces des visites des artistes du Nigéria, mais nous ne pouvons pas les accueillir parce que nous ne sommes pas dans les conditions de les héberger et pour des prestations. Aujourd’hui mon vœu c’est de faire connaitre le nom de mon département à travers l’art et la culture et je travaillerai pour cela », a-t-il conclu.

Ali Maman, Envoyé spécial

05 novembre 2019
Source : http://www.lesahel.org/