Difficile cohabitation avec les girafes
Si les girafes émerveillent les touristes, pour Aïssa, c'est chose commune. Il faut dire que les girafes sont ses voisines. Animaux et population locale cohabitent dans la réserve de Kouré. Les habitants ont d'ailleurs été associés à la création du parc, pour lui assurer son succès. Car avant la création de l'AVN, la girafe était principalement menacée par l'homme. "Elles étaient abattues pour être utilisées dans des préparations pharmaceutiques traditionnelles ou pour leur viande", explique Hama Moumouni Dibachir. "Et au-delà de cela, les habitants étendaient leurs champs de culture au détriment des girafes. Ils coupaient également les arbres pour faire du feu et se nourrir". Aujourd'hui, les habitants sont maigrement dédommagés pour les pertes occasionnées par les mammifères. "Maintenant, elles s'attaquent à nos champs de haricots. Pendant la saison sèche, c'est les mangues", se lamente Aïssa, que nous croisons en compagnie de ses nombreux enfants et d'autres villageois. "Nous, nous souhaitons que les girafes restent, mais nous voudrions aussi des aides plus importantes. La mairie ne trouve pas assez d'argent pour nous apporter un soutien financier".
Peu de touristes, peu de rentrées
50% du prix billet d'entrée sont pourtant destinés à venir en aide aux villageois. Problème: les touristes se font extrêmement rares désormais au Niger. "On arrive à avoir quelques visiteurs, surtout le weekend", explique Hama Moumouni Dibachir. "Environ deux voitures par jour. Mais c'est malheureusement beaucoup moins qu'il y a cinq ans.", déplore-t-il. "90% des visiteurs sont des expatriés qui viennent de Niamey ou des pays voisins". Pourtant, l'expérience en vaut le détour. Une vraie parenthèse magique en plein cœur de l'Afrique.
03 mai 2017
Source : https://www.rtbf.be