Idées et opinions
C'est une bien vilaine histoire qui débordera, à n'en point douter, le cadre temporel des élections générales actuelles et verra s'agrandir le petit groupe de protagonistes aujourd'hui cause : plus de deux mois après le début du feuilleton judiciaire qui a entouré l'affaire, on n'est toujours pas fixé, au-delà de tout doute raisonnable, sur l'authenticité des documents attestant de la nationalité d'origine du candidat à la présidence de la République du Niger, Bazoum Mohamed, le "favori" des media publics français aux élections présidentielles dont il disputera le second tour le 21 février prochain avec l'ancien chef de l'Etat, Mahamane Ousmane.
Dans son arrêt N°12/CC/ME rendu le 17 décembre 2021, la Cour constitutionnelle du Niger a, en tout cas, clos le débat, estampillant le dossier du sceau de ce que les magistrats appellent dans leur jargon "l'autorité de la chose jugée". Traduit en langage ordinaire, cela veut dire que personne ne peut plus publiquement en discuter, sans prendre le risque de s'exposer à des poursuites judiciaires. Ce qui est dit et dit. Ainsi soit-il…
Amen !
Le fait est qu'aucun juge terrestre n'a, nulle part, encore acquis le pouvoir de mettre dans les fers l'esprit et la mémoire. On nous permettra donc, ici, de nous souvenir que M. Bazoum Mohamed a, dans un passé pas très lointain, déjà été mêlé à une histoire falsification de documents administratifs.
Peu après l'assassinat du colonel Mouammar Kadhafi en octobre 2011 en Libye, et la longue chasse à l'homme engagée contre ses serviteurs et proches (2012- 2013), de nombreux hauts fonctionnaires et cadres civils et militaires du régime déchu trouvent refuge au Niger. Parmi eux, deux coffres-forts ambulants, dont le propre fils du guide de la Révolution libyenne, Saadi Kadhafi, et un certain Béchir Saleh Béchir, directeur de cabinet et homme de confiance du leader assassiné dont il a par ailleurs été grand argentier pour avoir présidé aux destinées du Fonds libyen d'investissement, un fonds souverain évalué à quelque huit milliards de dollars.
Sous la houlette de son chef, Bazoum Mohamed, l'administration diplomatique du nouveau pouvoir fraîchement installé prend le dossier en charge et se met à la tâche. Le cas de Saadi Kadhafi et de ses compagnons d'infortune est rapidement traité sous le chapitre des droits de l'homme. Haut en verbe, le ministre de la Justice, Marou Amadou, précisera que les riches hôtes de marque libyens de Niamey le seront aussi longtemps qu'ils n'entreprendront pas d'activités politiques de nature à nuire à leur pays d'origine et tant que des garanties de sécurité ne leur seront pas assurées dans celui-ci.
Quelques mois plus tard, pourtant, les malheureux, dépouillés et ruinés, sont livrés pieds et poings liés à Tripoli, Niamey expliquant avoir drastiquement négocié les conditions humanitaires de cette opération qui a laissé pantoises les ONGs de défense des droits humains dans le monde entier. La presse spécialisée évoqua, un moment, de scandaleuses transactions financières, mais on n'en saura pas plus, même s'il se dit encore, dans certains milieux, qu'une plainte de Saadi Kadhafi est toujours dans le circuit contre les autorités de Niamey.
Tout aussi ténébreuse s'est révélée être la gestion du sort de Béchir Saleh Béchir, alors recherché par Interpol à la demande des autorités de son pays. Le 12 mars 2012, le célèbre fugitif, mué en Conseiller à la Présidence du Niger, reçoit un passeport diplomatique nigérien qui le fait naître en 1946, à Agadez, au Niger, alors même qu'il a vu le jour en cette année 1946 dans la localité de Traghan, dans la région de Mourzouk, en Libye… Ce document de voyage officiel lui permettra un moment de circuler de capitale en capitale dans une relative quiétude, avant de s'établir à Johannesburg, en Afrique du Sud. De mémoire de nigérien, personne, pas même le président Mahamadou Issoufou dont l'institution a été associée à cette forfaiture, n'a cherché à en connaître les tenants et aboutissants et encore moins à en inquiéter les auteurs.
Interpellé une fois par un journaliste sur le sujet, Bazoum Mohamed, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale, de l'Intégration africaine et des Nigériens de l'étranger déclare tantôt avoir été induit en erreur par ses services, tantôt avoir reçu … des instructions. L'affaire fit l'objet de quelques entrefilets dans les media, et on n'en parla plus.
En 1996, catégoriquement opposé à la candidature du général Ibrahim Baré Mainassara aux élections présidentielles consécutives à son coup d'Etat, M. Bazoum Mohamed effectue, au titre du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS), une série de missions à l'extérieur pour supplier les partenaires du Niger de … couper toute forme de soutiens au régime en gestation au pays. Au cours d'une conférence très médiatisée, il eut, en conclusion de son réquisitoire, ce propos pathétique qui doit encore bourdonner dans les oreilles des diplomates réunis pour la circonstance : "J'ai honte pour mon pays" !
Trois années plus tard, en 1999, le même homme salua "le putsch démocratique" qui venait de voir le président Baré Mainassara tomber sur le tarmac de l'escadrille de Niamey, déchiqueté sous les balles de sa propre garde prétorienne…
Plus récemment, en novembre 2020, lors de son passage dans le cadre d'une série de rencontres initiées fort intelligemment par les étudiants de l'Université de Niamey avec les candidats à l'élection présidentielle en cours, le potentiel futur magistrat suprême du Niger s'énerve à la seule évocation des détournements de dizaines de milliards de francs survenus au ministère de la Défense nationale et, complètement hors de lui, qualifie de "mensonges" les commentaires unanimement salués comme courageux faits quelques mois auparavant par un ancien collègue en charge du département sur le rapport officiel établi sur la question, le Pr Issoufou Katambé.
Devant cet auditoire de rêve, M. Bazoum Mohamed avait une occasion en or "d'avoir honte !" pour la gouvernance de son pays : il n'eut pas un mot de compassion ou d'empathie à l'égard des soldats morts sur le front de la lutte contre le terrorisme parce qu'équipés d'armes défectueuses du fait de la cupidité de bureaucrates et de leurs hommes de main.
Contre toute évidence, le dauphin du président Mahamadou Issoufou qui l'a d'abord proposé comme candidat,à son parti, le PNDS, avant de l'imposer comme présidentiable à l'ensemble du pays,nie tout en bloc. Par de-là le cercle des parents et proches du Pr Katambé, tous ceux qui ont mal à ce pays se sont sentis blessés par cette attitude déni.
Il faut dire qu'en dénonçant les truands en col blanc qui ont peuplé les couloirs de son ministère en particulier et de l'administration nigérienne en général tout au long des dix ans du si mal nommé régime de la "Renaissance", le Pr Issoufou Katambé a, son corps défendant, désigné un système de prédation, d'usurpation et d'imposture que Bazoum Mohamed entend "CONSOLIDER", selon les termes du slogan phare de sa campagne.
L'enjeu du second tour de l'élection présidentielle du 21 février prochain, qui prendra l'allure d'un véritable référendum "POUR" ou "CONTRE" Bazoum à mesure qu'approche l'échéance, est de savoir si l'électeur nigérien lui en donnera l'occasion.
Par BORY Seyni, Journaliste
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Le débat politique est actuellement très pollué , des risques de dérapages préjudiciables à la cohésion sociale présent lourdement sur la quiétude sociale du fait des comportements de certains acteurs politiques.
Ces invectives violentes, ces insultes , jamais égalées dans l'arène politique de notre pays , sont dûes entre autres, aux effets de d'amoclès savamment entretenus par les deux camps politiques rivaux, qui pèsent sur les têtes de deux candidats les plus en vue aux élections présidentielles. Chaque camp spécule sur la décision de la cour constitutionnelle, l'invalidation de certains candidats est annoncée selon les cas.
Par conséquent, il serait hautement souhaitable que des dispositions utiles et diligentes soient prises afin d'activer les mécanismes des préventions des conflits préélectoraux et postélectoraux pour éviter le pire et les ingérences extérieures humiliantes dans les affaires de notre pays
.
Restons nous-mêmes, réglons nous-mêmes nos propres contradictions internes. C'est le Niger qui gagne.
Une réunion de la classe politique nigérienne s'avère très indispensable afin de convenir des modalités de suivi sur le respect de l'ethique politique et d'un consensus national acceptable par tous pour aborder ces élections générales constitutionnelles dans la sérénité.
L' orgueil et la politique d'autruche sont contreproductifs
Le droit doit aller, d'une part, à la rencontre de la volonté populaire et d'autre part à régulation de la cohésion sociale, de la concorde nationale et de l'unité nationale.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse.
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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Le débat politique est actuellement très pollué , des risques de dérapages préjudiciables à la cohésion sociale présent lourdement sur la quiétude sociale du fait des comportements de certains acteurs politiques.
Ces invectives violentes, ces insultes , jamais égalées dans l'arène politique de notre pays , sont dûes entre autres, aux effets de d'amoclès savamment entretenus par les deux camps politiques rivaux, qui pèsent sur les têtes de deux candidats les plus en vue aux élections présidentielles. Chaque camp spécule sur la décision de la cour constitutionnelle, l'invalidation de certains candidats est annoncée selon les cas.
Par conséquent, il serait hautement souhaitable que des dispositions utiles et diligentes soient prises afin d'activer les mécanismes des préventions des conflits préélectoraux et postélectoraux pour éviter le pire et les ingérences extérieures humiliantes dans les affaires de notre pays.
Restons nous-mêmes, réglons nous-mêmes nos propres contradictions internes. C'est le Niger qui gagne.
Une réunion de la classe politique nigérienne s'avère très indispensable afin de convenir des modalités de suivi sur le respect de l'éthique politique et d'un consensus national acceptable par tous pour aborder ces élections générales constitutionnelles dans la sérénité.
L' orgueil et la politique d'autruche sont contreproductifs
Le droit doit aller, d'une part, à la rencontre de la volonté populaire et d'autre part à régulation de la cohésion sociale, de la concorde nationale et de l'unité nationale.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse.
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Les pouvoirs publics doivent se concentrer sur l'essentiel : le dialogue politique franc et constructif , la sécurité du pays, lutte contre les narcotrafiquants, lutte contre la famine, lutte contre la pandémie COVID19, luttes contre les terroristes, les trafiquants d'armes et autres, éviter d'ouvrir des fronts sociaux, sources des tensions inutiles .
Une quantité importante de dix sept tonnes de drogues , d'une valeur de près de vingt milliards (20 000 000 000 ) de francs, a été saisie le 4 mars 2021, dans un entrepôt de Niamey.
Treize personnes ont été interpellées dont deux algériens et neuf nigériens.
La drogue est en provenance du Liban via le port de Lomé. ( source : le ministre en charge de l'intérieur et de la sécurité publique).
Par ailleurs, nous apprenons que les bureaux des partis politiques de l'opposition sont interdits d'accès par les leaders politiques et les acteurs politiques . ( source : l' ancien président de la République, Mahamane Ousmane devant les caméras des journalistes de la télévision Labari )
Le pouvoirs publics doivent éviter d'ouvrir d'autres fronts , des tensions inutiles.
Le pays doit retrouver sa sérénité, sa cohésion sociale, pour faire face efficacement aux grands défis très importants qui l'attendent.
Dans un pays où une drogue d'une valeur de près de vingt milliards (20 000 000 ) de francs CFA a été saisie dans la capitale, dans un grand entrepôt, il y a lieu de s'interroger sur la sécurité de la capitale, car les narcotrafiquants vont de pair avec les trafiquants des armes.
Nous préconisons une extrême vigilance, les forces de défense et de sécurité doivent être dotées des moyens matériels et financiers plus importants pour les permettre de faire face avec beaucoup plus d'efficacité à la sécurité du pays .
Il semblerait que le transport de cette drogue se faisait à travers des gros camions, des citernes, dans la capitale.
Cette affaire de drogue doit attirer la haute attention des plus hautes autorités du pays.
Les vaillants éléments de notre police nationale qui s'acquittent honorablement de leur noble mission , doivent être encouragés, récompensés à la hauteur de leurs sacrifices .
Par rapport à la fermeture des bureaux des partis politiques, à notre humble avis, en régime démocratique et surtout en période électorale, alors que les contentieux électoraux n' ont même été ouverts sur les résultats globaux des élections présidentielles, il n'est pas souhaitable de fermer les bureaux des partis politiques de l'opposition.
Cette façon de faire risquerait d'être mal comprise d'une part, par l'opinion publique nationale et internationale et d'autre part de ternir ainsi l'image de marque de notre cher pays.
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Les responsables syndicaux et les travailleurs nigériens ne doivent jamais oublier les facteurs: unité, solidarité, abnégation , qui avaient permis à l’Union des Syndicats des Travailleurs Nigériens, USTN et les centrales syndicales qui l'avaient précédée , d'obtenir les acquis que nous avons aujourd’hui : le code de travail, les allocations familiales, le droit de créer des partis politiques, le droit des congés payés, le droit de grève , les retraites pour vieillesse, l'obtention de créer les associations , le multipartisme intégral, ect .
Dans les années 1945 à 1956 ,malgré la diversité des organisations syndicales, et associations, les doyens qui nous avaient précédés, avaient joué leur partition .
Notre génération avait pu faire ce qu'elle pouvait.
La génération actuelle des syndicalistes se devrait d'éviter de se lancer dans la guerre de clochers que se livrent actuellement les partis politiques, cela ne veut pas dire que les syndicats ne doivent pas se prononcer sur la situation sociopolitique du pays et prendre position dans le débat politique lorsque les intérêts de leurs militants sont menacés.
Le débat sur les tendances politiques des syndicats, ne devrait être une occasion pour les syndicats d'exarceber les divisions au grand jour , au moment où le monde du travail traverse une crise économique sans précédent.
La diversité dans l'unité d'actions syndicales doit être le mot d'ordre des syndicats pour faire face à la défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs qui attendent des lendemains meilleurs.
Les camarades de SYNACEB, se devraient d'éviter de verser de l'huile sur des braises, les aînés de la CDTN , ceux des autres centrales syndicales, se devraient de prendre des initiatives afin de conseiller les cadets sur la conduite à suivre afin éviter de jeter le mouvement syndical en pâture tant recherchée par certains anarcho-syndicalistes.
Chaque centrale syndicale ou syndicat professionnel, a droit à une autonomie d'action dans le cadre de la défense des intérêts matériels et moraux de ses militants , cependant l'éthique syndicale lui interdit de s'ingerer dans les affaires intérieures des syndicats amis .
Si des malentendus subsistent, il serait hautement souhaitable d'en discuter entre organisations syndicales dans la discrétion, dans le fair-play, ce n'est pas souhaitable de créer des tensions inutiles entre responsables syndicaux.
C'est le Niger qui gagne et le mouvement syndical nigérien qui garde son unité dans la diversité , car les étapes qui attendent les syndicats sont plus importantes que celles qui les divisent .
Par conséquent, nous nous permettons de demander aux responsables syndicaux d'éviter certaines invectives unitiles qui sont monnaie courante chez certains partis politiques.
Les responsables syndicaux ne devraient pas oublier que les organisations syndicales nigériennes ont précédé les organisations politiques.
Soyez prudents , tolérants et conséquents afin d'éviter les pièges des partis politiques, ils n'ont pas toujours les mêmes objectifs que les syndicats.
C'est un simple avis d'un Doyen soucieux de l'unité du mouvement syndical nigérien.
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI .
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357 385 454 699 de francs CFA, c'est le total des ressources prévues pour les ministères sectoriels de l'éducation dans le projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2022. L'année dernière, à l'ouverture de la session budgétaire de l'Assemblée nationale, le gouvernement avait inscrit 316 090 991 673 de francs CFA pour ces mêmes ministères.
Ainsi, les prévisions de dépenses du secteur de l'éducation enregistrent donc une hausse de 41 294 463 026 francs CFA; mais, il faut savoir que le budget de l'Etat enregistre lui aussi une hausse de 244 257 697 554 francs CFA, passant de 2 644 533 967 254 francs CFA à 2 888 791 664 808 francs CFA.
En 2022, les prévisions de dépenses des ministères sectoriels de l'éducation, à moins que l'Assemblée nationale n'en décide autrement, ne représenteront que 12,37% des ressources totales du projet de budget de l'Etat pour l'exercice. Elles représentaient 11,95% des prévisions du projet de budget de l'exercice 2021; et n'atteignent pas encore leur niveau, en proportion des dépenses totales de l'Etat, de la première année de l'ère Issoufou Mahamadou (14% en 2011).
Si l'on regarde plus attentivement le projet de budget soumis par le gouvernement, on constate d'abord que la hausse des dépenses d'éducation, qui est seulement nominale, concerne d'abord le ministère de l'enseignement supérieur dont les allocations passent de 56 242 259 918 francs CFA en 2021 à 66 985 227 730 francs CFA; elle concerne ensuite le ministère de l'éducation nationale (enseignement primaire et enseignement secondaire) dont les allocations sont passées de 228 515 833 065 francs CFA à 262 504 663 879 francs CFA.
Le ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle est le seul ministère du secteur de l'éducation à enregistrer une baisse de ses prévisions de dépenses, qui passent de 31 332 898 690 francs CFA à 27 895 563 090 francs CFA; mais, pour ceux et celles qui, comme nous, ont espéré un grand bond des dépenses publiques d'éducation, ce n'est pas le seul point de déception.
En effet, la hausse des dépenses d'éducation, qui est plutôt nominale, est globalement si modeste qu'elle trahit la profession de foi du président Bazoum sur l'importance qu'il attache à ce secteur stratégique. En 2021, le Burkina Faso, pays voisin affichant des meilleures statistiques en matière d'éducation, avait prévu pour ce secteur 588,85 milliards FCFA sur un budget qui ne dépasse pas celui du Niger.
La priorité à l'éducation, ce n'est donc pas encore arrivée au Niger, comme diraient les Burkinabè; en tout cas, pas sur le plan de l'allocation des ressources.
Par Moussa Tchangari
07 octobre 2021
Source : Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
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M. Mohamed Bazoum,
J’ai suivi avec intérêt votre passage dans l’émission « L’Invité du jour», de la chaîne internationale Africa 24, notamment vos propos relatifs aux dispositions de la constitution relatives à la dissolution de l’assemblée nationale par le président de la République et les justifications servies aux auditeurs sur notre rang peu enviable et déshonorant de dernier pays au classement annuel de l’Indice de Développement Humain (IDH) du PNUD durant la décennie entière de gouvernance de la « Renaissance ». J’ai été notamment, profondément bouleversé et scandalisé par les propos tenus par le candidat que vous êtes, aspirant à assumer les plus hautes charges dans notre pays.
Le plus surprenant dans cet entretien c’est sa diffusion le 21 janvier 2021, soit à peine une semaine avant la très prochaine proclamation des résultats définitifs du premier tour de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, ouvrant la voie à l’ouverture de la campagne électorale pour le deuxième tour, ce, en violation du code électoral en son article 91, avec un silence complice de la CENI et des autorités. Puisque le dernier alinéa de l’article 91 dispose : « L’autorité chargée de la régulation de la communication et le ministère chargé des questions électorales veillent à l’application stricte de cette interdiction. »
Vous aviez notamment dit à l’endroit de certains candidats ciblés de par vos propos : « des partis qui sont au gouvernement qui sont avec nous qui ont collaboré doivent poursuivre notre collaboration…c’est plus facile de continuer le travail plutôt que d’envisager le scénario catastrophe de ce que proposent les autres, c’est-à-dire de venir se faire reléguer dans l’opposition pendant 18 mois, c’est ce que dit la constitution et de miser sur des élections législatives anticipées dont le résultat peut être deviné, c’est très clair. Je ne vois pas pourquoi en dix-huit (18) mois le rapport de force peut changer puisque nous disposons d’une majorité à l’Assemblée nationale. C’est le partage des responsabilités, des postes absolument… ».
Avant de vous porter la contradiction, je vous rappellerais que Fénelon a dit : « Quiconque est capable de mentir est indigne d'être compté au nombre des hommes, et quiconque ne sait pas se taire est indigne de gouverner » (in, « Les aventures de Télémaque, fils d'Ulysse » (Edition 1841). Et je fais mienne la suggestion de Katherine Pancol : « Il ne faut pas se taire. C'est en se taisant qu'on devient victime. J'écris pour ne plus me taire….»
Face à tant de contrevérités dites dans votre interview, j’ai le devoir de vous écrire à quelques heures de la proclamation par la Cour Constitutionnelle des résultats définitifs des élections du premier tour du scrutin de l’élection présidentielle.
Selon vos dires, la constitution de notre pays interdit au président de la République de dissoudre l’Assemblée Nationale avant dix-huit (18) mois, ce qui suppose que tout parti politique qui s’aventure à soutenir un candidat autre que vous, sera confiné à l’opposition pendant 18 mois. Puisque vous prétendez disposer d’une majorité dans cette institution non susceptible d’être remise en cause même en cas de dissolution anticipée de l’assemblée. Raisonnement trivial puisque les résultats des élections législatives ne sont que provisoires et au regard des dysfonctionnements graves constatées lors de ce qui a été qualifié d’élections législatives, rien ne vous est garanti. Sans compter que la transhumance politique que votre régime a érigée en mode de gouvernance pourrait bien vous jouer des sales tours même dans le cas d’un statu quo. Sans vous en rendre compte, vous avez violé à la fois le code électoral et notre loi fondamentale. A moins que vous n’ayez agi délibérément en vous considérant comme un super citoyen au-dessus des lois de la République.
Sur le code électoral, en promettant un partage des postes de responsabilités avec vos partenaires, vous vous êtes lancé dans une campagne électorale pernicieuse en violation des articles 91 et 193 qui disposent :
Article 91 : « Avant l’ouverture de la campagne électorale, tous actes de propagande électorale déguisée, toutes manifestations ou déclarations publiques de soutien à un candidat, ou à un parti politique ou coalition de partis politiques, faits directement ou indirectement par toute personne, association ou groupement de personnes, quels qu’en soient la nature ou le caractère sont interdits …. ».
Article 193 : « Quiconque, par des distributions d’argent et/ou de biens, par des dons ou libéralités en argent ou en nature, par des promesses d’emplois publics ou privés faits en vue d’influencer le vote d’un ou plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entremise d’un tiers, quiconque, par les mêmes moyens aura déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir, est puni d’un (1) à cinq (5) ans d’emprisonnement et d’une amende de cent mille (100.000) francs CFA à un million de (1.000.000) francs CFA ».
Comment qualifier de telles violations de la loi, si de surcroît, elles sont perpétrées sur fond de désinformation relativement aux conditions de la dissolution de l’Assemblée Nationale ? En effet, vous affirmez, urbi et orbi, pour convaincre des électeurs ou des leaders partenaires que vous méprisiez il n’y a pas si longtemps. Pourtant, l’article 59 de notre loi fondamentale est clair puisqu’il dispose : « - Le Président de la République peut, après consultation du président de l'Assemblée nationale et du Premier ministre, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale…Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les vingt-quatre (24) mois qui suivent les élections. »
Pour quel dessein une personnalité de votre rang, aspirant aux plus hautes charges dans notre pays, proférerait-elle de telles contrevérités sur une chaine internationale ? Est-ce par méconnaissance de notre constitution ou par mauvaise foi, pour tromper la frange la moins avertie du peuple nigérien et/ou la communauté internationale que vous avez commis une telle forfaiture, puisque, c’en est véritablement une ? Ou alors, est-ce tout simplement par une parfaite ignorance de notre constitution, ce qui serait proprement scandaleux ? L’un dans l’autre, à un tel niveau de responsabilités, vous le savez, vous êtes franchement impardonnable d’autant plus que l’article 121 du code électoral dispose : « Constituent des causes d’annulation des élections : - la participation à la propagande électorale par des actes ou déclarations, réprimés conformément aux dispositions pénales de la présente loi ; …». Cette tentative de désinformation de l’opinion nationale comme internationale constitue une diffusion de fausses nouvelles dans le but de détourner des suffrages doublée d’un chantage sur des grands électeurs. Elle est punie par le code électoral en son article 189 qui dispose : Article 189 : « Ceux qui, à l’aide de fausses nouvelles, calomnies ou autres manœuvres frauduleuses, auront détourné des suffrages, déterminé un ou plusieurs électeurs à s’abstenir de voter, sont punis d’un emprisonnement de deux (2) à cinq (5) ans et d’une amende de cinquante mille (50.000) francs CFA à cinq cent mille francs (500.000) francs CFA ».
Vous prenez ainsi le risque de voir la Cour Constitutionnelle vous disqualifier en faveur d’un autre candidat à l’élection présidentielle en vertu dudit article.
Ne craignez-vous donc pas d’être poursuivi en justice par un candidat ou un électeur pour violation des dispositions précitées du code électoral ? Ou alors vous comportez-vous ainsi parce qu’assuré d’une parfaite impunité devant la loi qui vous autorise à considérer les autres candidats comme des citoyens de seconde zone ? Savez-vous qu’en agissant régulièrement comme vous le faites, vous indisposez votre mentor en lui faisant violer la constitution de notre pays qu’il a juré de respecter et faire respecter sous serment coranique et qui dispose en son article 10 : « Tous les Nigériens naissent et demeurent libres et égaux en droits et en devoirs… » ?
Salutations fraternelles
Niamey, le 29 janvier 2021
Djibrilla Baré Mainassara
Candidat à l’élection présidentielle2020-2021
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Cher grand-frère,
L’inauguration, le jeudi 15 octobre 2020 à travers une cérémonie officielle de l’Hôtel des Finances devant abriter tous les services relevant du Ministère des Finances érigé en plein centre-ville, sur le site des annexes de l’ex Lycée National et actuel Lycée Issa Korombé, et la récente visite qui m’a été rendue par les deux jumeaux et la Veuve Elh Amadou Souley dit Papa du Lycée (paix à son âme), un ancien serviteur dudit établissement que nous avions fréquenté dans les années 60-70, m’a rappelé la toute dernière lettre que je vous avais adressée sur nos souvenirs du Lycée National. Je m’y étais fait le devoir de vous rappeler les services reçus de cette grande famille, afin que vous le rappeliez à votre tour à vos camarades.
Je récidive parce que la famille de Papa Amadou, plus connu sous son petit nom « Papa Lycée », m’a rappelé les propos que vous aviez tenus lorsque vous vous étiez rendu dans la famille du défunt pour présenter les condoléances suite au décès de ce dernier courant février de l’année 2003 en exprimant votre entière disponibilité. Le geste les avait touchés du fond du cœur, à tel point qu’ils avaient fondé beaucoup d’espoir de concrétiser cet élan de générosité après votre accession à la Magistrature suprême. Mais la rencontre tardant à se concrétiser malgré de multiples tentatives infructueuses en 2013 et 2019, et en désespoir de cause, à quelques mois de la fin de votre mandat, ils se sont résolus à s’adresser à ma modeste personne. En espérant être reçus par l’ancien pensionnaire du Lycée que vous avez été et qui a apprécié le couscous et autres macaronis du père. Ils attendent avec impatience votre appel, puisque je leur ai confirmé ce qu’ils savaient déjà, que vous êtes généreux puisqu’aucun de ses enfants n’est candidat à quoi que soit. Ce, d’autant plus que, dans ma précédente lettre, j’avais tenu à rappeler à vos camarades de parti que dès votre tendre enfance, vous aviez bénéficié, tout comme moi, des bienfaits de l’école publique nigérienne gratuite. En tenant certains propos déplacés, vos camarades avaient-ils perdu de vue que le Gouvernement Djibo Bakary et ceux de la première République du Président Diori Hamani (paix à leurs âmes), vous a assuré une éducation de qualité à l’école publique gratuite ? Une santé gratuite et de qualité ? Ignoraient–ils tant que les régimes du Président Diori et de Seyni Kountché vous ont gratifié d’une formation universitaire de qualité au Centre d’Enseignement Supérieur (CES), l’ancêtre de l’Université Abdou Moumouni Dioffo, et en France aux frais de l’Etat ? Vous viviez à « Londres » (nom des dortoirs du CES) tout en étant à Niamey. Quel privilège !
J’avais tenu à rappeler que :
- les cahiers, les livres et les fournitures scolaires nous étaient distribués à chaque rentrée et gratuitement par Le surveillant Robert COULDIATI (paix à son âme);
- votre habillement, de la tête aux pieds, était assuré par Garé de l’intendance du Lycée national, votre restauration par Papa Amadou dit Papa lycée, Johnson, et Hassoumi du célèbre Réfectoire du Lycée National, vos desserts en fruits livrés par notre maman Hadjia Tacko, votre courrier et vos mandats distribués par le brave vaguemestre Seydou. Le très sympathique Econome du Lycée national, Hassan SIDDO, veillait à ce qu’il ne vous manqua de rien. Ces conditions matérielles et morales exceptionnelles vous avaient permis, disais-je, de mener vos études dans la sérénité.
Mais suite à cette lettre, je dois avouer que nombre d’ex promotionnaires et pensionnaires du Lycée n’avaient pas manqué de m’interpeller pour me signaler des omissions de taille, celles
Du Surveillant Robert Couldiati qui aura marqué toute notre génération de lycéens des années 60 à 70. De surveillant, il n’avait que le nom puisqu’il faisait plus office de père, d’éducateur, de psychologue, de conseiller pédagogique pour ces centaines de lycéens venus souvent de contrées lointaines et qui devaient passer toute une année scolaire loin des parents. En ces temps mémoriaux, il n’y avait ni télé, ni téléphone portable, encore moins de messages whatsApp qui permettent aujourd’hui aux enfants séparés de leurs parents, de rester connectés aux villages ou villes lointaines des parents. Robert Couldiaty, l’ancien, veillait sur tout et tous avec une empathie d’une rare intensité. Il inspirait confiance à tous. Quand il sortait son « courboundou » ou « moutchia » (spatule en bois à remuer la farine de mil), ce n’était que pour impressionner l’indiscipliné convoqué dans son bureau pour cause d’indiscipline. Il ne s’en servait presque jamais. Le plus indiscipliné et récalcitrant de ces pensionnaires de l’ex Lycée National, ressortait de son bureau plein de bonnes intentions, voire redevenait l’un des plus disciplinés de sa classe ou de son dortoir. De même il fermait les yeux quand ces « jeunes » lycéens aux culottes gonflées avec un début de barbe, jugement supplétif oblige, sautait la grille de la porte principale la nuit tombée, bravant l’interdit, pour disparaitre du côté de « la petite forêt » pour se rendre on ne sait où, il fermait les yeux. Nous les puceaux de l’établissement, nous nous tenions à carreaux à l’internat. M. Couldiati n’était pas non plus très regardant sur ce qui se passait dans les dortoirs la nuit tombée. C’est pourquoi, quand il tira sa révérence courant février 2003, à une semaine d’intervalle avec Papa Amadou, nombre de Lycéens avaient tenu à l’accompagner à sa dernière demeure.
Du proviseur Djibo Habi (paix à son âme) qui s’imposait par sa prestance et sa tenue lors des délibérations quand il faisait le tour des classes à la fin de chaque trimestre pour distribuer les sanctions, bonnes ou mauvaises. Ce furent des moments solennels inoubliables ! La grosse écriture mémorable de son épouse sur nos bulletins trimestriels, inspirait confiance et était en même temps redoutée par les mauvais élèves qui attendaient les sanctions au bas du document.
Du discret Censeur, Abaché Chaibou, tout aussi imposant que le précédent avec qui il faisait corps lors de leurs visites trimestrielles des classes.
C’est ainsi j’en ai oublié d’autres et je m’en excuserai à l’avance. Ne méritent-ils pas lui et tous les autres serviteurs de cet ancien antre du savoir, vivants ou non, une décoration pour service rendus ?
Parmi nos professeurs je citerai M. Bozola, le couple Negro, Madame Gaudreau, le couple « OCHO », M. Bondil, Ferraci, Mme Boutourlinski et surtout les professeurs de dessin Jean Caffe et celui de musique, M. Surrugue dont les bâtiments viennent d’être hélas, sacrifiés à la faveur de l’érection du nouvel hôtel du ministère des finances. Les domiciles du Proviseur Djibo Habi, de l’Econome Siddo, des dortoirs de nos icones d’antan, Mariama Alassane, Josephine Kadidia, Yao, Fassouma Moussa, Adama Jataou, Aichatou Any, Hadiza Mamane, Hadjara B., pour ne citer que celles-là, viennent de subir le même sort à notre grand désespoir. Quel lycéen n’aurait pas un pincement au cœur en voyant ce que ces lieux sont devenus ? Il est vrai que « la petite forêt » a subi, quelques décennies plus tôt, ce sort peu enviable. Dire que c’est l’œuvre d’anciens lycéens tels que Massaoudou, Ouhoumoudou le Dircab. Les Lycéens se souviendront sans nul doute que l’espace séparant les domiciles du Proviseur Habi et de l’Econome Siddo du Lycée, vous servait de lieu d’études à vous le destructeur en chef de ces lieux qui dressait sa table en face de la porte d’entrée principale. En détruisant lesdits bâtiments, ignoriez-vous ce que les Economistes désignent par patrimoine immatériel parce que chargés d’Histoire et trouver un espace neutre pour un tel projet immobilier, aussi important soit-il ? Il est vrai que la modernité a un coût. Pour toutes ces raisons, en tant qu’ancien du Lycée National, je dois avouer que j’ai été peiné lors de la destruction de ces bâtiments. E je suis sûr que je n’étais pas seul. Le bâtiment aussi majestueux soit-il, ne remplacera jamais ces anciennes bâtisses, aussi vétustes fussent-elles, dans nos cœurs à nous, Lycéens de l’époque. Frère Massaoudou, tu nous dois tous des excuses puisque le Ministre Diop, un ancien lycéen, a vendu la mèche dans son discours, comme pour se dédouaner.
En écrivant ces mots j’ai une pensée pour mon ami le défunt Ibrahim Alassane, Ibrahim Yaro, Jean Padonou, Afro et tous les autres qui nous ont devancés dans l’au-delà. Que leurs âmes reposent en paix ! Amine !
Salutations fraternelles tout de même !
Niamey, le 22 octobre 2020
Djibril Baré, Ancien pensionnaire du Lycée National de Niamey (1967-1974)
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Niamey, le 21/08/2022
À
Son excellence Président de la République du Niger Mohamed Bazoum
Excellence Monsieur le Président,
Je décide de vous adresser cette lettre afin de vous exprimer mon message par rapport aux problèmes qui minent notre patrie. Qui suis-je pour avoir la prétention de dire au Président de la République les problèmes du pays dont il a la direction des affaires courantes et qu’il a la responsabilité de conduire ? En réalité, je ne suis personne mais j’ai voix au chapitre en tant que citoyen pour mêler ma voix sur les problèmes de la nation, tant pis qu’on ne puisse pas les entendre, les écouter. Je me souviens encore de mon jeune âge quand j'étais député junior, on nous disait que nous sommes la relève de ce pays, que nous comptons pour l’avenir de notre pays. Nous avons eu la chance qu'aucun notre jeune nigérien de notre âge n'a eu en siégeant à l'hémicycle en tant que représentants de la jeunesse auprès de l'assemblée nationale qui avait la responsabilité de nous coacher, de guider nos pas sur la responsabilité de la gestion délicate de l’État. C'était une expérience unique, irremplaçable qui nous avait forcés aux valeurs de la nation et de la République notamment à l'unité nationale et à la citoyenneté responsable. Nous avons été initiés aux valeurs démocratiques, seuls gages de l’harmonie sociale. Depuis, j'ai intégré l'idée que le Niger est une famille, et par cette essence de la nation, je ne fais plus aucune différence entre Hausa, Zarma, Touareg, Arabe, Peuhl, Kanouri, Toubou, Goumantché et toutes les différentes couches de notre pays : nous sommes un, nous sommes Nigériens au-delà des barrière arbitraires. C'est grâce à ces convictions que je n'ai pas hésité à soutenir votre candidature et à réaffirmer votre nigérinité pendant que certains tentaient de vous dénigrer. Jamais dans mes discours ou propos je ne condamne x ou y à cause de son ethnie, de ses origines, mais les juge en tant que citoyen nigérien responsable, soucieux du devenir de la nation. Je vous écris pour donner des chances à notre pays si dispersé, à se rencontrer, à se rassembler, à pouvoir faire l’économie de ses rancunes et de ses malentendus. C’est le meilleur bien que vous puissiez faire à ce pays, nôtre.
Excellence Monsieur le Président,
Votre prise de pouvoir au Niger est une véritable révolution et une évolution pour notre pays. Pour nous cela marque la fin d'une époque qui a fait tant souffrir notre patrie dans les années antérieures à savoir "les coups d'État". En effet, pour qu'un pays puisse atteindre son plein développement, il doit être stable politiquement. C'est ainsi que nous avons félicité le succès de votre prédécesseur qui a su concrétiser cela pour notre pays.
Excellence Monsieur le Président,
Notre pays souffre. Mais en tant que chef de l'État vous en savez quelque chose plus que moi. L'objectif de cette lettre, ce n'est pas de vous informer sur ce que vous ne savez pas, mais plus de vous transmettre mon message en tant que jeune nigérien soucieux de l'avenir de notre patrie. C'est aussi mon plaidoyer en tant que jeune pour faire entendre ma voix au plus haut sommet.
Excellence Monsieur le Président,
Lors de la conférence des cadres vous avez partagé avec l'ensemble de l'opinion nationale et internationale certaines réalités indéniables de notre nation. Certains de nos compatriotes considéraient cela comme une exposition du secret de l'État. Même si on n'était pas d'accord avec vous sur tous les points on est obligé de vous reconnaître la maîtrise historique et contextuelle du pays. C'est d'ailleurs pour cela que nous croyons que vous êtes l'homme de la situation. Notre nation doit survivre à ses tiraillements, à ses adversités dévastatrices qui la tenaillent. Depuis longtemps.
Excellence Monsieur le Président,
Plusieurs questions nous brûlent les lèvres sur votre prise de position par rapport à l'installation des bases militaires étrangères dans notre pays. Même si dans plusieurs de vos interventions vous avez expliqué de plusieurs manières la nécessité de cette dernière, nous sommes toujours, pour des raisons que vous même vous connaissez, contre cette présence militaire étrangère dans notre pays. On peut nous taxer d'être des anti-français, mais nous ne sommes aucunement contre la prospérité, la paix et le bienêtre d’un notre peuple qu'il soit européen ou américain. Nous sommes pour la paix, la prospérité et le bien-être de tous les peuples où qu'ils soient. Nous savons vos efforts depuis que vous êtes au pouvoir mais, il y a à réfléchir encore, sur bien de choix. Pensez-y.
Vous le savez mieux qu’un autre : l'insécurité est aussi un autre obstacle au développement d'un pays. Cela fait plus d'une décennie que l'insécurité sévit dans certaines régions de notre territoire. Cette situation qui échappe au contrôle de nos États, met en péril la destinée de notre continent, nous détourne de nos combats. Votre prédécesseur, dans sa vision, a voulu mettre en place une force conjointe sous régionale pouvant aider à ramener la paix et la sécurité dans tout le Sahel. Le G5-Sahel était une très belle initiative et aurait dû permettre à nos États de prendre en charge eux-mêmes la guerre qu'ils mènent contre le terrorisme. Malgré les efforts consentis, le G5 Sahel est tombé dans l'eau, inopérant. En tant que jeune Africain, j'ai la ferme conviction que nos États sont capables de venir à bout de l'insécurité au Sahel. Hélas, les coups d'État dans les pays voisins semblent nous diviser. Chacun suivant avec égoïsme, trace solitairement sa voie, peu importe que l'autre sombre. Sachant que si un de nos pays sombre, c'est nous tous qui sombrerons avec lui. L’Afrique est incapable de s’entendre et de pouvoir rêver pour tous. Dans tout ça, il y a un acteur tout aussi coupable que les dirigeants africains dans la situation actuelle, il s’agit la "France", le vieil ami assez troublant. Ce pays qui ne peut pas vivre sans l'Afrique, il va sans dire, ne nous laissera pas vivre tranquillement. Il faut faire attention à ses offensives de charme ! Son partenariat, dans le principe, n'est pas mal en soi mais l’opacité de ses accords intrigue bien d’Africains. Peut-elle savoir plus que nous, plus que nos dirigeants, plus que nos intellectuels, ce dont nous avons besoin pour avancer ? On ne peut donc pas comprendre qu’elle veuille se substituer aux africains pour traiter des problèmes africains en usant de toutes sortes de manigances. Une telle posture condamnable est une forme de re-colonisation que nous ne pouvons pas accepter.
Pour moi, la France est le premier responsable de l'insécurité au Sahel malgré son engagement sur le terrain. Ce dernier ne semble pas produire le résultat escompté, car pour parler de moyens, elle a plus qu’il n’en faut pour combattre des hommes qui se déplacent et tuent à moto. C'est pourquoi je me demande ce qui vous garantit que l'armée française a encore une place au Sahel et plus particulièrement au Niger ? Sur quoi comptez-vous pour croire à sa nouvelle parole de « changer » ? La France a des intérêts, jamais des amis. Ne l’oubliez pas.
Excellence Monsieur le Président,
Vous êtes d'une grande ambition. Ce que d'ailleurs nous apprécions beaucoup chez vous et qui a permis, malgré le grand bruit autour de votre candidature, d’apaiser un climat social et politique délétère, aujourd’hui remarquablement assoupi. Pendant un an quelques mois que vous avez passé à la magistrature suprême de notre pays, vous nous avez impressionné par votre approche participative et transparente de la gestion des affaires du pays, par une certaine élégance politique, philosophiquement gérée. Vos multiples rencontres avec les acteurs de la société civile de tous bords confondus sont véritablement à saluer et à encourager. Cela veut dire non seulement que vous avez la volonté de faire mieux que votre prédécesseur, mais aussi de gagner la confiance des Nigériens et faire comprendre à certains qu’ils avaient eu tort de vous préjuger. Votre engagement ferme de la réforme de notre système éducatif et pour la scolarisation de la jeune fille est une chose remarquable que les Nigériens attendaient depuis longtemps pour voir enfin notre école sortir de l’ornière.
En effet, excellence Monsieur le Président, nous avons deux problèmes majeurs auxquels vous devrez vous attaquer sans cesse : "l'ignorance" et la "pauvreté". Ce sont là les mères de tous les maux mais aussi des cancers pour la démocratie. L'un engendre l'autre réciproquement. Récemment à l'occasion de 3 Août 2022 j'avais publié ceci sur mon blog : Le résultat de 62 ans d’indépendance est qu’aucun cadre de l’Etat ne fait assez confiance à l’école publique pour laisser ses enfants y étudier. On ne parle même pas des enfants des Présidents, et même souvent, curieux que cela puisse paraitre, ceux de l’enseignant lui-même. Au sortir de l’indépendance, nos états n’avaient qu’une seule voie à prendre pour que nos pays puissent aujourd’hui se développer et devenir véritablement indépendant. Et cette voie n’est autre que l’éducation et l’école publique avait pleinement joué ce rôle pour nous en laisser des souvenirs nostalgiques. Nelson Mandela n'avait certainement pas tort de dire que : " l'éducation est l'arme la puissante pour changer le monde". Alors qu’au fil des années nous avons tué notre système éducatif jusqu’à ce qu’il devienne aujourd’hui un danger même pour notre pays. Certains choix l’ont détruite et la politisation du secteur est venue l’achever. C’est triste et grave. C’est un échec de l’éducation que de voir au 21ème siècle des gens prendre des armes pour une guerre aussi insensée et déraisonnable que le terrorisme, tuant les leurs, aveuglément, sans revendication. C’est le signe de la faillite de notre école. Si nous avons pu créer des écoles dans tous les hameaux, toutes les campagnes et tous les villages, en principe, aujourd’hui, le terrorisme n’existerait peut-être pas. Et des problèmes comme le mariage des enfants et autres comportements irresponsables de notre société aurait dû être éliminés. Après 62 ans d’indépendance, la jeune fille n’a pas encore la plénitude de poursuivre ses études jusqu’à la fin. Et le comble de tout, c’est qu'en 62 ans d’indépendance, nous n’avons pas encore notre autosuffisance alimentaire. Mais comment aurions-nous pu atteindre cela si nous ne partons pas à l’école pour apprendre à lier « le bois au bois » comme on peut le lire dans L’Aventure ambiguë de Cheikh Hamidou Kane pour bâtir des édifices résistant au temps non pour devenir que des fonctionnaires de l’Etat qui ne peuvent vivre que de leur salaire ! Au lieu de moderniser notre agriculture, après 62 ans d’indépendance, perpétuant la vieille civilisation, c’est avec houe et daba que nous labourons nos terres assez vastes et riches pour nous nourrir et nourrir nos voisins. C’est une petite situation de nos 62 ans d’indépendance. Le bilan est sans doute vaste et lamentable. Il y avait à faire mieux pour que notre école produise les cadres, les hommes dont il a besoin pour se construire et aller dans le progrès : une éducation mieux adaptée à nos réalités et à nos besoins. Une éducation où nos langues ne seraient pas interdites à l'école mais exploitées pour mieux transmettre les ʺsciences", l’amour du pays, de l’autre, du travail.
Excellence Monsieur le Président,
Je ne dirais pas que j'ai complètement raison mais je ne peux pas, non plus, avoir complètement tord. Je suis un jeune qui croit que notre pays a la possibilité de rattraper son retard dans l'éducation. Mais il faudra des réformes audacieuses et pragmatiques et des décisions révolutionnaires qu'un homme de votre carrure pourra prendre. Selon moi, il faut arrêter l'enseignement primaire privé. On pourra permettre aux gens d'avoir des écoles privées secondaires. Mais l'enseignement primaire devrait être assuré par les écoles publiques, exclusivement. Aussi, il faut changer le statut des enseignants des écoles primaires, comme vous l’avez à juste titre annoncé lors de votre visite à l’école normale de Niamey. C'est à dire qu’il faut limiter le diplôme minimum pour enseigner à l'école primaire à partir du baccalauréat. Ainsi, ces derniers suivront une formation pédagogique adéquate dans un délai déterminé avant d'être déployé sur le terrain. Cela aura un double Impact. Premièrement, sur la qualité de l'enseignement primaire et deuxièmement sur le chômage. Car vous l'avez dit vous-même, vous voulez revaloriser le statut des enseignants contractuels. C'est l'occasion d'arrêter l'enseignement contractuel au niveau primaire. Cela ne veut pas dire qu’il faille chasser tous les enseignants qui n'ont que le BEPC et sans diplôme de l'école normale, mais plutôt de faire en sorte qu'il y ait une réforme qui, non seulement, prendra en compte le recrutement des enseignants du Primaire avec le baccalauréat mais aussi de garder les enseignants contractuels brevetés ayant une expérience d'au moins 5 ans ou qui ont un diplôme de l'école normale, en tout reconnus aptes à exercer le métier.
Excellence Monsieur le Président,
Cette lettre est aussi pour vous transmettre les doléances de la jeunesse. Depuis votre arrivée au pouvoir, vous avez rencontré toutes les forces vives de la nation sauf la jeunesse, une force numériquement importante dans le pays. Pourriez-vous ne pas compter sur son énergie, sur sa force, sur son intelligence ? Cette dernière a besoin aussi de s'entretenir avec vous pour un échange de partage et de dialogue intergénérationnel. Les jeunes attendent de vous plus d'engagement en leur faveur, notamment en favorisant l'entrepreneuriat de la jeunesse. Une année, j'avais fait une proposition que beaucoup ont trouvée très pertinente. Il s’agissait de mettre en place un fond de solidarité nationale pour soutenir les jeunes entrepreneurs et d'autres couches sociales ayant le besoin. Les jeunes Nigériens ont besoin des emplois décents, et surtout, à leur propre initiative, de créer des entreprises, des start-up. Sur ce point, nous fondons espoir sur la concrétisation de vos promesses faites pendant la campagne électorale.
Nous sommes nombreux, jeunes, désœuvrés assis à propager la rumeur à la fada et à ne faire rien de leur temps sinon que de boire du thé. Dans une de mes récentes publications, je me suis mis dans la peau de ces jeunes pour exprimer ce qu'ils pensent de nos dirigeants. Dans les fadas, les jeunes expriment fréquemment le fond de leurs pensées sans gêne aucun. Ils critiquent, ils insultent, ils condamnent les dirigeants sur la gestion du pays. Et grâce aux réseaux sociaux et les informations qui circulent sur ces plateformes, les jeunes exposent de plus en plus leurs frustrations et désespoirs sur la situation du pays. Cette jeunesse a besoin d'être occupée. Cela est possible grâce aux nouvelles technologies. Grâce à ces dernières beaucoup d'emplois pourraient être créées pour la jeunesse. À titre illustratif, les téléphones mobiles de nos jours créent des centaines voire des milliers d'emplois pour la jeunesse. Si vous partez au grand marché et autre marché du pays vous allez trouver des jeunes réparateurs des téléphones. Certains d'entre eux n'ont jamais été à l'école.
Excellence Monsieur le Président,
Si aujourd'hui un portable a un problème c’est ceux-là qui vont le réparer, pas l'ingénieur ou l'informaticien formé à l'UAM ou dans une autre prestigieuse université du monde. Ces jeunes sont des génies. Le lien que je voudrais faire ici, c'est comment créer des centres d'apprentissage de réparation des téléphones mobiles pour orienter une partie de notre jeunesse diplômée. Ou bien, carrément, pister ces talents, les formés et les aider à créer des entreprises allant dans ce sens et créer de l’emploi. Pour cela, il faudra créer des marchés uniquement pour les téléphones mobiles, services et autres accessoires. En créant ces marchés dans chaque grande ville de notre pays, beaucoup d'emplois seront créés pour la jeunesse. Je propose également d'encourager l'entrepreneuriat agricole de la jeunesse. Faire en sorte que les jeunes qui constituent la majorité de notre pays nourrissent le reste des Nigériens. C'est le sens que je donne aux programmes 3N. L'idée ici c'est que l'État peut chaque année financer 1000 projets agricoles et d’élevage portés par des jeunes pendant la campagne agricole. Supposons que chaque jeune reçoive 500 000 FCFA c'est seulement 5 milliards de FCFA qui doivent être inscrits au budget de l'État. On peut créer un mécanisme qui fera en sorte que ces jeunes remboursent l'argent dans un délai déterminé. Excellence Monsieur le Président, c'est en quelques sortes avec de telles initiatives que je trouve utiles et possible d’occuper la jeunesse.
Excellence Monsieur le Président,
Nous vivons un moment critique de l'histoire de l'humanité. L'inflation actuelle engendrée par le conflit russo-ukrainien ne semble pas épargner notre nation. D'ores et déjà, les prix des hydrocarbures sont en hausse en plus de la rareté de gasoil. Cette situation peut sembler du coup incompréhensible pour le Nigérien lambda vu que notre pays fait désormais partie de ces prestigieux pays du monde qui exploitent et exportent du pétrole. Mais nous avons l'impression que depuis que notre pays a commencé l'exploitation de son pétrole, les prix des hydrocarbures ne font que grimper au lieu de baisser, toute chose qu’une crise en Ukraine, pour le Nigériens lambda, ne saurait expliquer. À ce niveau nous osons espérer que des mesures seront prises pour contrer la hausse des prix des produits alimentaires sur le marché. Ce que le Nigérien attend désormais de vous c'est de lui faciliter la vie pas la lui rendre chère, encore difficile qu’il ne la vit déjà.
Excellence Monsieur le Président, je vais me n’arrêter là pas parce que j'ai épuisé mon encre mais parce qu’il y a beaucoup à dire. C'est comme si on me demande d'écrire tout ce que j'aurais envie de vous dire dans une seule lettre. Mais j'ose espérer que cette dernière vous parviendra et que vous prendrez en compte mon message.
Veuillez recevoir, excellence Monsieur le Président l'expression de mes salutations les plus distinguées.
Maman Daouda Boukary
Ecrivain, poète et blogueur
Ancien député junior (2009-2010)
Ancien membre du parlement francophone de la jeunesse (2015-2017)
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Madame la Secrétaire Générale,
Je tiens, en tant que modeste citoyen, à vous assurer que le peuple Nigérien a eu le plaisir d’accueillir au mois de septembre dernier, la mission de haut niveau dépêchée par la prestigieuse organisation dont vous avez la charge, en vue de procéder à l’audit très attendu du fichier électoral biométrique, pour lequel son expertise est mondialement reconnue.
Les acteurs politiques nigériens tous bords avaient espéré que cette mission conduite par les Experts de votre organisation sur laquelle ils avaient fondé un grand espoir, allait durer plus que les sept (7) jours impartis, soit du 02 au 09 septembre 2020.
Cette délicate mission dans notre pays était d’autant plus attendue qu’elle avait coïncidé avec l’exacerbation de la crise multidimensionnelle dans le pays frère du Mali voisin. A l’issue de l’intervention de vos Experts, les acteurs de l’Opposition et des partis dits « Non affiliés », avaient espéré être en droit de disposer d’un fichier incontestable par les parties en compétition. Ce qui assurerait des élections transparentes et crédibles, gage d’une stabilité politique et économique puisque le Protocole A/SP1/12/01 Sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance régissant notre communauté exige en son article 5 que « Les listes électorales seront établies de manière transparente et fiable avec la participation des partis politiques et des électeurs qui peuvent les consulter en tant que de besoin » et en son article 6 que « L’organisation, le déroulement des élections et la proclamation des résultats s’effectueront de manière transparente ».
Bien que l’ensembles des observateurs de la scène politique avaient déploré le fait que les deux (2) experts désignés par l’opposition politique n’aient pas pu accéder au fichier électoral aux fins de son contrôle, et l’absence des Experts de l’Union Africaine et de ceux de la CEDEAO tel que prévu par l’arrêté du 04 septembre 2020 du président de la CENI créant le Comité chargé de l’audit du fichier électoral, la classe politique avait été soulagée de constater que ledit fichier électoral avait été présenté et remis au ministre en charge de l’intérieur, ce qui lui avait permis de convoquer les trois collèges électoraux.
La polémique qui avait suivi la validation de ce fichier et qui avait fait rage dans l’opinion publique Nigérienne est qu’à l’examen du document « synthèse des travaux de l’audit du fichier électoral biométrique du Niger », à la rubrique «Représentation des électeurs par leur Profession » découlant de l’Analyse catégorielle et thématique du Fichier électoral il a été dénombré :
- 554 Avocats
- 280 Greffiers
- 439 Huissiers,
- 539 Notaires
- 852 Ingénieurs,
- 19108 Magistrats (Juge)
- et 10.034 Médecins.
Ces chiffres qui ne semblent en aucune façon correspondre à la réalité vécue et observée dans notre pays, méritent à mon humble avis qu’une attention particulière leur soit portée, tant dans leurs définitions que pour leurs comptabilisations. C’est du fait de leur incohérence que ces chiffres ont fait l’objet de commentaires les plus tendancieux sur les réseaux sociaux, parce qu’émanant d’un fichier électoral dit biométrique audité par la prestigieuse organisation que vous pilotez, dont le cordon ombilical se trouve enterré dans notre pays.
Madame la Secrétaire Générale,
Nous avons été tous témoins du fait que vous avez été brillamment élue au prestigieux poste de Secrétaire Générale de l’Organisation International de la Francophonie suite à une sélection rigoureuse autant pour vos qualités intrinsèques, que pour le prestige du Chef de l’Etat de votre pays, très admiré aussi bien par mes compatriotes que par les Africains en général, pour sa clairvoyance et sa vision prospective.
C’est pourquoi, connaissant votre attachement personnel à la conduite d’un processus électoral soutenu par un fichier électoral crédible et accepté par toutes les parties en compétition électorale dans nos différents pays, et pour défendre la crédibilité fortement engagée sur ce fichier de votre institution, je demeure plus que convaincu que vous ne manquerez de faire jeter un regard attentif par vos Experts sur ledit fichier électoral contesté. En l’état ce fichier ne peut que conduire les acteurs politiques que nous sommes à des contentieux post électoraux, dommageables pour la quiétude et la stabilité de notre pays et notre sous- région déjà confrontée depuis plusieurs semaines à toutes les formes d’instabilité liées aux fichiers électoraux contestables.
Veuillez agréer, Madame la Secrétaire Générale, l’expression de ma très haute considération.
A Niamey, le 23 novembre 2020
Djibrilla Baré Mainassara
- Ancien membre de la Conférence Nationale Souveraine – Président du Groupe des Organisations Internationales
- Ancien Auditeur Interne de la BCEAO Siège - Membre de « The Institute of Internal Auditors (IIA) Section du Sénégal
- Ancien Conseiller Spécial du président Baré, Chargé des Questions Economiques et Financières
- Candidat à l’élection présidentielle 2020-2021 au titre de l’UDFP-Sawaba (créé en 1954 par Djibo Bakary)
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Ne soyez point étonnés lorsque, pendant la saison des pluies, vous apercevez un père de famille sur le toit de sa maison. Sûrement que celle-ci coule et il est le seul à savoir avec exactitude par où passent les gouttes qui le trouvent sur son lit pour l’empêcher de dormir. Donc le 26 Juillet 2023, notre pays le Niger connaissait son sixième coup de force, coup d’Etat si vous préférez et si l’on considère que même la Conférence Nationale Souveraine, était aussi un coup d’Etat perpétré par le peuple contre un régime d’exception, mettant face à face, la force du verbe contre celle du fusil. Et, le verbe l’emporta.
A cette date mémorable, l’armée prenait le pouvoir et mettait fin à la septième république et à toutes ses institutions. Les partis politiques étaient suspendus, l’Assemblée Nationale dissoute, les frontières aériennes et terrestres fermées, un couvre-feu instauré. Comme le Conseil Militaire Suprême en 1974, le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, formé par un groupe de jeunes officiers dirigés par le Général de brigade Tiani Abdourahamane, allait pour une durée encore non déterminée exercer le pouvoir pris au PNDS (Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme) au nom duquel régnait le président Mohamed Bazoum, un professeur de philosophie qui avait succédé au président Mahamadou Issoufou de la même formation politique après dix ans de vie à la tête du pays.
L’histoire est souvent cruelle : Mahamadou Issoufou avait passé les commandes à Mohamed Bazoum, d’un pouvoir qu’il détenait du Général Salou Djibo qui l’avait pris de force au président Tanja Mamadou et que Bazoum à son tour venait de perdre par la force.
Mahamadou Issoufou et Mohamed Bazoum, étaient tous les deux élus aux suffrages universels même si ceux-ci étaient quelquefois contestés parce qu’entachés d’irrégularités.
Mais qu’importait la manière de leur venue au pouvoir à partir du moment où le principe démocratique était respecté : diriger par la voie des urnes.
Mahamadou Issoufou avait même reçu le prix Mo Ibrahim pour avoir, contrairement à ce qui se passait ailleurs, gentiment cédé la place à un autre après deux mandats de cinq ans. Ce comportement avait beaucoup émerveillé les Occidentaux qui voyaient en lui un fervent défenseur de la démocratie.
Ce qui étonne lorsqu’un coup d’Etat survient dans un de nos pays, c’est la condamnation spontanée qui émane de certains citoyens et surtout des partenaires extérieurs, qui, normalement, doivent observer une neutralité totale leur permettant de mesurer la valeur de l’évènement.
Dans tous les cas, lorsque la société civile qui, après une forte contestation renverse un régime comme dans le cas d’une conférence nationale souveraine, l’action devient normale et personne ne se plaint. Mais lorsque ce sont les militaires qui entrent par la force des armes dans l’arène politique, alors on crie tout de suite à la perturbation, voire au scandale parce que dit-on, ils viennent tordre le cou et assassiner la démocratie.
Croire que les soldats ne sont pas des démocrates, c’est refuser de reconnaître que la démocratie revêt deux formes qui obéissent toutes deux au principe de la violence. C’est oublier que l’homme est formé d’une partie humaine et d’une autre bestiale qui sont constamment en conflit. Il faut constamment et absolument engager une lutte acharnée contre soi pour agir en bien ou en mal.
Lorsque Seyni Kountché, tombeur de Diori Hamani met son propre frère en prison pour abus de pouvoir et que Ali Saibou qui lui succède autorise la tenue d’une conférence nationale souveraine qui lui ôte tout pouvoir de décision, tous deux généraux de l’armée nigérienne, n’était-ce pas là une attitude démocratique ?
Le soldat intervient lorsque la démocratie se transforme en autocratie, lorsque la démocratie ne respecte plus les libertés et les droits humains que le soldat a le devoir de protéger.
L’Occident a colonisé l’Afrique sans avoir psychologiquement fait l’effort de connaître ses habitants et d’une manière spécifique. Par exemple, le Nigérien est un homme pieux, patient et solidaire. Mais derrière son air affable qui frise la naïveté, se cache un homme intelligent et brave qui tient absolument à sa dignité comme à la prunelle de ses yeux. Respectez-le et il vous rendra la monnaie. Surtout ne le sous-estimez pas en croyant que vous pouvez le dompter par la force. Il n’oublie jamais de quels hommes illustres il est l’héritier : Kaocen, Bawa Jangorzo, Ousmane Dan Fodio, Mali Béro, Tagour, Korombeyzé Modi, Dan Kassaoua, Marou Karma, Amadou Kouran Daga, Alpha Mamane Diobbo, Mayaki Namaïlaya...qui ont laissé des traces indélébiles dans l’histoire.
Au regard de ce qui s’est passé dans mon pays depuis le 26 Juillet 2023 date à partir de laquelle le Général Tiani et ses compagnons ont décidé de prendre leur responsabilité et vu le comportement des pays de la CEDEAO où l’on ne trouve aucun sage, une organisation africaine téléguidée par la France à nous faire la guerre, on peut aujourd’hui, sans avoir un boeuf sur langue aisément comprendre et dire pourquoi à une certaine époque, cette dernière s’était catégoriquement opposée au projet d’un autre pays européen qui proposait à la Sonichar de transformer les montagnes des déchets provenant de la combustion du charbon, en ciment et en goudron. En effet, par ce refus, la France faisait comprendre à ce pays et aux Nigériens que le Niger et tout ce qui se trouve dans ou sur son sol sont sa propriété et qu’elle ne permet à personne d’y toucher.
Au lieu de nous faire la cour et de nous témoigner sa gratitude pour l’avoir aidée durant près d’un siècle à devenir ce qu’elle est aujourd’hui, la France, si elle pouvait le faire, n’hésiterait pas à détruire toute la population du Niger afin de disposer indéfiniment de toutes les ressources minières dont regorge notre sous-sol. Car elle n’a pas d’amis mais des intérêts à défendre. Elle l’a dit et redit à maintes reprises.
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Vouloir utiliser la force et ramener Bazoum au pouvoir et l’imposer lui ou un autre de sa formation politique aux Nigériens prouve parfaitement ce que nous disions tantôt : que la CEDEAO ne dispose d’aucun sage en son sein. A qui rend-t-on service et où est la justice en agissant de la sorte ? Pourquoi nous ramène-ton aux temps révolus des empires et des empereurs ?
Au fond, de qui, ces chefs d’Etats de la CEDEAO, auxquels nous nous garderons de manquer de respect parce que nous sommes bien éduqués, détiennent-ils le droit d’imposer un dirigeant à un pays souverain ? Si c’est de la France, comme tout semble nous le faire croire, alors nous demandons au Président français de nous dire si, par télépathie le Général De Gaulle lui aurait soufflé que la cérémonie de proclamation de l’indépendance du Niger, à laquelle assistaient certains hauts dignitaires français, ce fameux 3 Août 1960, n’était qu’un simulacre, une comédie, une plaisanterie, une farce.
Si c’est le cas, alors nous disons à Macron, ce jeune et beau président mal aimé chez lui, de publier un communiqué annonçant au monde, l’accession récente du Niger à une vraie indépendance politique, sociale et économique depuis la désormais inoubliable date du 26 Juillet 2023 et que le Général TianiAbdourahamane est son président pour une durée de mandat que nous, Nigériens, sommes seuls habilités à lui accorder.
Nous nous chargerons de porter l’information à la connaissance de Diori, Kountché, Ali Saibou, Wanké, Baré et Tanja qui sont en droit de porter plainte auprès de qui nous savons pour avoir été abusés. Mamane Ousmane, Issoufou Mahamadou, DjiboSalou et Bazoum, seront plus tard cités comme témoins. Imposer un président au Niger, si c’est un rêve, nous dirons à celui qui le fait de se réveiller parce que le pays est aujourd’hui peuplé d’une jeunesse consciente qui ne supportera pas d’être asservie comme l’avaient pendant plusieurs décennies été leurs parents.
Au lieu de chercher à s’imposer par tous les moyens, normalement un président démocrate qui aime son pays, de lui-même, sans contrainte, avant terme, doit être capable de rendre le tablier dès l’instant où il constate que ceux qui l’ont élu, lui ont retiré leur confiance afin d’éviter de provoquer la colère des soldats pour s’être transformé en despote. Ceux qui viennent de perdre le pouvoir ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes, tant, il est vrai que l’homme est l’auteur de sa propre répression. Leur premier péché en prenant la direction des affaires a été de s’attaquer, aux principaux partis politiques fortement implantés dans le pays : Particulièrement le Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD), la Convention pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) et le Lumana Africa qu’ils ont concassés et réduits en petits partis qui sont allés s’agglutiner autour du leur pour le rendre plus puissant sur tous les plans. Ce faisant, ils divisaient des liens de fraternité, de solidarité et d’amitié qui existaient depuis de longues dates entre les Nigériens qui ne se faisaient plus confiance. Les adhésions au parti au pouvoir se multipliant, on tendait progressivement et dangereusement vers l’instauration de la pensée unique. N’était pas considéré et n’obtenait rien, qui n’était pas militant du PNDS et ce, quelle que soit sa valeur intrinsèque.
Le deuxième péché a consisté à ériger l’impunité en principe de gouvernance. Qui avait détourné des deniers publics ou émis des fausses factures, allait se cacher sous la protection des gouvernants sans poursuite judiciaire même s’il existait un dossier dressé par la Halcia, un organe de répression qui n’avait aucun pouvoir.
Le troisième péché a été l’opacité qui entourait la gestion des ressources du pays. Aucun Nigérien ne pouvait se vanter de savoir ce que rapportaient l’uranium, l’or et le pétrole et l’usage qui en a été fait. Le comportement suffisant de l’équipe au pouvoir avait, pendant douze ans, maintenu les Nigériens dans la famine et dans une pauvreté extrême pendant que ce formait une génération d’insolents nouveaux riches qui les narguaient en faisant l’étalage de leur opulence à travers des villas somptueuses, les voitures rutilantes et les comptes bancaires pleins à vomir.
Le quatrième péché c’était d’avoir mal équipé notre armée et d’avoir été complices dans la situation d’insécurité créée et entretenue par les occidentaux et qui a causé beaucoup de torts aux pays des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger) : attaques meurtrières, enlèvements et assassinats, prélèvements d’impôts, vols d’animaux, incendies des villages, fermeture des établissements scolaires, déplacements des populations, etc…
La liste des péchés est loin d’être exhaustive mais le tout dernier a été d’avoir accepté contre la volonté du peuple, d’héberger l’armée française après qu’elle eût été chassée du Mali.
En considérant individuellement les pays Africains, ceux de la CEDEAO et de l’UEMOA en général mais tout particulièrement le Nigeria, le Tchad, le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo, auquel nos soldats ont-ils causé du tort en prenant chez nous le pouvoir ? A aucun ! Alors, au risque de nous répéter, pourquoi cet acharnement à vouloir nous porter la guerre. ? De quel droit nous empêche-t-on de mouiller notre case qu’un incendie était en train de consumer ? En envahissant notre pays par une armée internationale, nous aimerions connaître le nom du pays qui entreprend ainsi sa reconquête. Autrement dit à qui profitera le crime ?
Nous restons polis jusqu’à une certaine limite mais à présent qu’on cherche à nous faire accepter l’arbitraire, nous disons ouvertement « MERDE » à tous ceux qui s’emploient à vouloir cyniquement, coûte que coûte détruire notre cher pays.
S’ils ne le savaient pas, alors qu’ils le sachent aujourd’hui que le Nigérien est ainsi fait que, Dieu Seul est capable de lui faire accepter ce qu’il ne veut pas.
Nous les voyons déjà baisser de honte la tête quand reviendra le calme et il reviendra « Incha Allahou ». Ils nous donneront alors raison parce que Dieu le Tout Puissant nous aura aidés devant notre détermination à vouloir réinstaurer la justice, la solidarité, la fraternité, l’équité, la paix et le bonheur dans notre pays et parce que toutes les armées des pays des présidents pyromanes qui veulent notre destruction, auront par la volonté divine, fait prévaloir le principe de la fraternité d’arme qui existe entre tous les soldats du monde.
Puisse Dieu faire que ces personnages sanguinaires subissent l’effet boumerang de leur funeste dessein.
Il faut saluer la manifestation de patriotisme des Nigériens dans tout le pays à travers les marches, les déclarations de soutien, les conférences. A nos vaillants soldats nous demandons, afin de mieux nous convaincre de la sincérité de leurs intentions en prenant le pouvoir :
-de rester soudés et tenir ferme
-d’occuper tous les postes stratégiques
-de réviser les contrats d’exploitation de nos ressources minières (pétrole, or, uranium, ciment…)
-de ne pas remettre le pouvoir aux civils avant d’avoir doté le pays d’une nouvelle constitution qui limiterait le nombre de partis politiques, définirait le système de gouvernance et la durée des mandats, réorganiserait la société pour une réelle participation au développement en réhabilitant la Samaria comme l’avait fait Kountché -avant d’avoir détruit le terrorisme et empêché toute rébellion
-d’auditer les 12 dernières années de gestion
-de combattre l’impunité en jugeant tous les dossiers en souffrance à la justice
-de définir le système économique en réformant l’agriculture et l’élevage
En jouant le jeu des Occidentaux qui ne cherchent qu’un prétexte pour déclencher la troisième guerre mondiale, les chefs d’Etats africains, avec les évènements survenus chez nous, sont en train de se comporter comme ceux par lesquels doit arriver le scandale.
Pour finir, nous disons : honte à l’intellectuel qui n’a pas convenablement su utiliser son savoir au service de son pays et de l’humanité.
PS : Des coups d’Etat, personne, hormis Dieu n’est et ne sera capable de faire en sorte que celui du 26 Juillet 2023 soit le dernier.
Il en existe qui sont en cours à travers le monde ; d’autres se préparent. Qui nous dit qu’un autre ne surviendra pas pendant qu’on s’occupe injustement de celui qui ne concerne que les Nigériens ?
Et si le Niger se retirait de la CEDEAO ?
Fraternellement
Ada Bouréima
Fonctionnaire à la retraite
Cel : 96.82.96.75 - Niamey
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La question est tragique. Mais elle est fondée dans ce Niger qui tangue depuis que, par le cruel destin, il eut la malchance de tomber dans les mains insouciantes d’un socialisme contrefait, badaudant avec le pouvoir pour lequel il semble être peu préparé. Kountché, dans ses visions prémonitoires n’avait pas eu tort de s’inquiéter pour le pays. Il pouvait d’ailleurs prier pour que ceux qui le trahiront et trahiront son peuple, subissent les malédictions de l’enfer. C’est à croire qu’il voyait venir une génération qui ne saura pas se mettre à la hauteur de la responsabilité étatique pour comprendre ce que la nation et l’histoire attendent d’elle et savoir gouverner pour l’intérêt général et pour lui seul. Le Niger, depuis près de trente années de parcours démocratique, n’en sort que meurtris, malmené par une classe politique qui n’a que trop menti, incapable de porter l’Etat, de rêver pour tous, de consolider les acquis de quarante années de difficile construction des Etats. A regarder de près, ce pays est en passe de tout perdre et ce jusqu’aux acquis liés à la consolidation de la nation pour laquelle, âprement, d’autres avant les socialistes, s’étaient engagés, portant la nation sur les fonts baptismaux de l’indépendance.
Depuis plus de d’onze ans d’amateurisme socialiste, que reste-t-il donc de ce beau pays trahi et condamné par des socialistes qui n’ont, en réalité, aucune ambition vraie pour le pays ? Alors que Diori, Kountché, Ali Chaibou, Ibrahim Baré Maïnassara, Mahamane Ousmane, Tandja Mamadou pouvaient trop se soucier pour le pays, les socialistes ne font montre que d’une insouciance agaçante, ne se préoccupant que d’accumuler de la richesse.
Mais alors que reste-t-il donc à ce pays qui se perd ?
Il n’en reste rien, à la vérité. Et c’est triste pour un pays que tout promettait à un bel avenir. Son école est à l’agonie même si, faut-il le reconnaître, son effondrement ne date pas d’aujourd’hui quand même les socialistes peuvent avoir la sinistre réputation de l’avoir achevée, de l’avoir ensevelie. Aujourd’hui, c’est à coups de réformes inadéquates, de mesures transplantées et inappropriées que l’on essaie, sans y parvenir, de soigner l’école de son mal, ses nouveaux chirurgiens, n’ayant aucune expertise avérée à l’en guérir. L’école est à terre et il faut craindre que Bazoum Mohamed qui en fait un axe central de son programme, ne réussisse pas aussi à poser le bon diagnostic et donc à bien reconnaître son mal pour lui inoculer la meilleure thérapie. On rafistole, on improvise, on tâtonne et l’école s’enfonce dans la crise avec des enseignants qu’on apprend de plus en plus à mépriser.
Mais bien plus que sur un autre plan, c’est deux autres axes majeurs de la vie nationale que le socialisme nigérien a horriblement échoué : la promotion des valeurs, disons dans la gestion des affaires publiques et la sécurité du territoire national.
Mais d’abord des valeurs. Il est impossible, lorsqu’on ne peut pas donner le bon exemple, de faire la promotion de valeurs qui ont jusqu’ici caractérisé la société nigérienne, et l’homme nigérien que l’on sait très attaché à la probité, au sens du devoir, à la justice, au sacrifice, à la rigueur. Aucune de ces valeurs n’est aujourd’hui en place, les socialistes ayant, pendant onze ans, cultiver des contre-valeurs qui ont donné au monde une mauvaise image de nous et de notre démocratie. Depuis plus d’une décennie, les socialistes n’ont fait que la promotion du vol, de la médiocrité, de l’injustice, de l’affairisme et du favoritisme. On aurait cru que pour ceux-là, «la fin justifie les moyens» et qu’il fallait s’enrichir à tout prix trahissant leur socialisme, sans jamais se soucier de morale, d’éthique, tant pis que ce soit par le kidnapping, le vol, la lâche corruption qui a gangrené leur pouvoir, sale à tout point de vue. Ils ne nous donnaient aucune fierté, car en plus de nous humilier, ils pouvaient, pour plaire à leurs tuteurs hexagonaux, brader notre souveraineté pour paraître aux yeux de la France, les enfants les plus soumis du continent. Ils ont par la pédagogie de l’exemple d’autant plus «contaminé » toute la société que tous, ne cherchent qu’à parvenir, refusant l’effort pour réussir. Et nous avons eu les enfants que nous méritons : aux examens ils trichent, développant une grosse industrie de la tricherie. Ces enfants, à l’école ne savent plus consentir l’effort et aspirent à la facilité et pouvaient, brutaliser des enseignants, les tuer même, et dans certains cas, casser et détruire, pour s’en plaindre hypocritement demain, le rare confort qui leur permet d’étudier dans des conditions acceptables. C’est à croire que nous avons eu nos enfants, les enfants que nous méritons car bien inspirés par les pères : voler, tricher ainsi que les fils les voient faire. Notre société vit une profonde crise morale que rien ne pourra changer tant que notre système éducatif n’est pas refondé pour savoir ce que nous devons désormais apprendre à nos enfants et comment nous devrons le faire. De la même manière que les pères n’ont plus honte de tricher et de voler pour paraître les plus futés de la société, les enfants, eux, ne se gênent plus d’obtenir leurs parchemins par les mêmes moyens. D’ailleurs, la manière n’importe plus car comment peut-on savoir qu’on a volé et avoir – pardonnez- nous le terme, Lecteur – le culot de se pavaner dans la société pour narguer les Nigériens et faire ostentation de son opulence ? Dans notre société nouvelle, les voleurs et les incompétents, les médiocres et les méchants sont célébrés quand les hommes bons sont mis en marge, leurs compétences ignorées.
Combien sont-ils aujourd’hui à ne servir à rien dans notre administration et dans notre armée parce qu’ils refusent de porter une étiquette politique, ou parce qu’ils sont connus pour être d’un bord politique opposé ? Peut-on d’ailleurs construire un Etat dans le bannissement de l’autre, par un clanisme institué et méthodique ?
Il est arrivé même que, depuis des années, ne pouvant plus avoir de la fierté, certains des nôtres peuvent exporter à l’extérieur notre misère ou notre propension à vouloir la facilité et à refuser de nous battre. De l’Algérie, de la Libye, du Togo, du Bénin, du Sénégal, du Ghana, nos compatriotes qui vont dans ces pays pour tendre la main ont produit une image de nous, ils nous ont humiliés et rabaissés à travers le monde et partout l’on se moque et se rit de nous. Et pourtant ces hommes et ces femmes qui partent viennent de ce pays dans lequel on exploite de l’or, de l’uranium, du pétrole. Il ne peut pas en être autrement car la gestion patrimoniale de l’Etat ne pouvait pas permettre de répondre aux attentes d’une population dont la jeunesse est sacrifiée sur l’autel l’avarice et le goût immodéré de socialistes pour la brillance, au luxe insolent, à la bonne vie, trahissant ainsi leur option doctrinaire. Dieu sait ce que pensent de nous tous ces pays dans lesquels certains partent pour exhiber notre prétendue misère et Dieu sait aussi combien les Nigériens, dans ces pays, en souffrent et notamment d’être assimilés à ces «exilés de la honte» pour faire croire que leur expatriation pouvait se fonder sur les mêmes mobiles.
L’injustice est la règle depuis onze ans et tous ceux qui peuvent ne pas épouser leurs opinions sont brimés, et de l’aveu même d’un ancien ministre du régime, «isolés» pour que n’existent que ceux qui ont la faveur de leur système. La démocratie, elle-même ne peut désormais fonctionner que selon leurs désirs. C’est par un certain gangstérisme que les élections sont tenues dans le pays et que le pouvoir est géré, n’ayant que faire de la parole d’un autre tant qu’il ne serait pas des rangs, aspirant à uni polariser le champ politique.
L’autre valeur, et non des moindres que le socialisme a sapée est le respect que chaque nigérien a pour l’autre et qui soustend notre cohésion, notre fraternité que célèbre la devise du pays. Les Nigériens n’ont jamais été aussi catégorisés que sous ce régime pour donner à croire que l’Etat devenait la propriété de personnes, de quelques individus. Comment par exemple, ainsi que le rapportait un confrère dans sa livraison de la semaine dernière, cette dame, Mme. Betty, pouvait-elle gérer sa boite comme si elle lui a été conçue à sa mesure, pour son seul bonheur et celui de son clan, disons le mot, pour le confort de sa famille ? Une structure nationale peut-elle exister pour une personne pour y loger les seuls qui viendraient de son entourage familial ? On ne connait pas de telles pratiques dans le pays et sans doute qu’en fouillant, l’on verrait encore d’autres exemples à travers le pays, dans les ministères et dans d’autres sociétés d’Etat et autres structures étatiques où certains qui n’ont même pas les qualifications requises sont catapultés à certaines positions dans l’administration et dans les sociétés d’Etat.
Sur tout un autre plan – la sécurité en l’occurrence – la situation est pire. Alors que le PNDS héritait d’un pays normal, après dix ans de gestion, il rendit à Bazoum Mohamed, un pays complètement malade avec des pans entiers du territoire continuellement harcelés par la horde de terroristes qui écument le Sahel. Quand on sait qu’en 2011 le pays n’était attaqué d’aucun côté, aujourd’hui, il n’y a pas une seule portion de terre qui soit en sécurité. C’est pourtant avec un tel bilan qui place les populations dans l’inconfort total qu’on voudrait qu’on couvre Issoufou et le pouvoir qu’il laisse en héritage d’éloges indus, immérités. Peuton franchement être fier de ces hommes, de leur socialisme, de leur PNDS et de ses alliances militaires étrangères quand partout, dans le pays, ça ne va plus et que personne n’ose s’aventurer dans certaines parties du pays de peur de tomber dans un guet-apens, au mauvais moment et au mauvais endroit ?
Enfin, au chapitre politique, rien ne présage du bien, de la fin du calvaire, malgré la reddition d’un Mahamane Ousmane, qui prend acte de l’arrêt de la Cour de la CEDEAO et qui renonce à son combat pour se ranger définitivement. En politique, depuis que les socialistes sont au pouvoir, les relations n’ont jamais été exécrables, difficiles, tendues entre les acteurs au point de se détester les uns et les autres avec des haines inouïes.
Mais ce qui est tragique dans ce qui arrive à ce pays est de constater que le peuple est déçu, et pour ce ne sait plus se battre. Il a même perdu la mémoire, ne pouvant plus se rappeler de rien de son histoire. Pour autant, il ne faut pas croire que le système socialiste peut dormir sur ses lauriers. Les colères restent encore profondes et elles peuvent à tout moment exploser et ce tant que, pour gouverner, les problèmes continuent à se multiplier et à se compliquer face à son incapacité à les résorber et à les affronter avec intelligence et savoir-faire. L’histoire des transformations sociales ayant montré qu’il y a toujours, lorsque acculé et mis dos au mur, pour les peuples, des choix de survie à faire, à risquer.
Et tôt au tard, si ces situations devraient perdurer, les populations se réveilleront, et se battront pour faire face à leur destin. On peut d’ailleurs voir, dans tout l‘ouest du continent, des énergies qui commencent à prendre forme, couvant depuis quelques années que la vie des peuples est menacée et l’on peut voir pour le continent, ainsi que certains de ses enfants l’on rêvé, une aube nouvelle se lever, ce que Cheikh Hamidou Kane appelle dans L’Aventure ambiguë, «un matin de gésine». Et forcément, pour que les choses changent, ainsi que cela s’est produit dans toutes les sociétés, l’histoire devra s’écrire, face aux entêtements des hommes, par tant de sueur et de sang, à consentir pour voir surgir les prochaines lueurs des nouveaux soleils.
Ce pays est donc allé trop loin dans sa désagrégation et il n’y a pas à se leurrer : mentir pour faire croire que tout va bien et qu’on a la maîtrise de la situation ne peut que conduire des hommes bouffis de vanité à la catastrophe.
Il est temps d’ouvrir les yeux : rien ne va dans le pays. Le sachant, Issoufou pouvait savoir pourquoi il partait pour laisser un autre dans le pétrin pour le regarder se débattre dans le piège.
Et le soleil de la Renaissance acte III est si triste…
AI
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Mais elle est fondée dans ce Niger qui tangue depuis que, par le cruel destin, il eut la malchance de tomber dans les mains insouciantes d’un socialisme contrefait, badaudant avec le pouvoir pour lequel il semble être peu préparé. Kountché, dans ses visions prémonitoires n’avait pas eu tort de s’inquiéter pour le pays. Il pouvait d’ailleurs prier pour que ceux qui le trahiront et trahiront son peuple, subissent les malédictions de l’enfer. C’est à croire qu’il voyait venir une génération qui ne saura pas se mettre à la hauteur de la responsabilité étatique pour comprendre ce que la nation et l’histoire attendent d’elle et savoir gouverner pour l’intérêt général et pour lui seul. Le Niger, depuis près de trente années de parcours démocratique, n’en sort que meurtris, malmené par une classe politique qui n’a que trop menti, incapable de porter l’Etat, de rêver pour tous, de consolider les acquis de quarante années de difficile construction des Etats. A regarder de près, ce pays est en passe de tout perdre et ce jusqu’aux acquis liés à la consolidation de la nation pour laquelle, âprement, d’autres avant les socialistes, s’étaient engagés, portant la nation sur les fonts baptismaux de l’indépendance.
Depuis plus de d’onze ans d’amateurisme socialiste, que reste-t-il donc de ce beau pays trahi et condamné par des socialistes qui n’ont, en réalité, aucune ambition vraie pour le pays ? Alors que Diori, Kountché, Ali Chaibou, Ibrahim Baré Maïnassara, Mahamane Ousmane, Tandja Mamadou pouvaient trop se soucier pour le pays, les socialistes ne font montre que d’une insouciance agaçante, ne se préoccupant que d’accumuler de la richesse.
Mais alors que reste-t-il donc à ce pays qui se perd ?
Il n’en reste rien, à la vérité. Et c’est triste pour un pays que tout promettait à un bel avenir. Son école est à l’agonie même si, faut-il le reconnaître, son effondrement ne date pas d’aujourd’hui quand même les socialistes peuvent avoir la sinistre réputation de l’avoir achevée, de l’avoir ensevelie. Aujourd’hui, c’est à coups de réformes inadéquates, de mesures transplantées et inappropriées que l’on essaie, sans y parvenir, de soigner l’école de son mal, ses nouveaux chirurgiens, n’ayant aucune expertise avérée à l’en guérir. L’école est à terre et il faut craindre que Bazoum Mohamed qui en fait un axe central de son programme, ne réussisse pas aussi à poser le bon diagnostic et donc à bien reconnaître son mal pour lui inoculer la meilleure thérapie. On rafistole, on improvise, on tâtonne et l’école s’enfonce dans la crise avec des enseignants qu’on apprend de plus en plus à mépriser.
Mais bien plus que sur un autre plan, c’est deux autres axes majeurs de la vie nationale que le socialisme nigérien a horriblement échoué : la promotion des valeurs, disons dans la gestion des affaires publiques et la sécurité du territoire national.
Mais d’abord des valeurs. Il est impossible, lorsqu’on ne peut pas donner le bon exemple, de faire la promotion de valeurs qui ont jusqu’ici caractérisé la société nigérienne, et l’homme nigérien que l’on sait très attaché à la probité, au sens du devoir, à la justice, au sacrifice, à la rigueur. Aucune de ces valeurs n’est aujourd’hui en place, les socialistes ayant, pendant onze ans, cultiver des contre-valeurs qui ont donné au monde une mauvaise image de nous et de notre démocratie. Depuis plus d’une décennie, les socialistes n’ont fait que la promotion du vol, de la médiocrité, de l’injustice, de l’affairisme et du favoritisme. On aurait cru que pour ceux-là, «la fin justifie les moyens» et qu’il fallait s’enrichir à tout prix trahissant leur socialisme, sans jamais se soucier de morale, d’éthique, tant pis que ce soit par le kidnapping, le vol, la lâche corruption qui a gangrené leur pouvoir, sale à tout point de vue. Ils ne nous donnaient aucune fierté, car en plus de nous humilier, ils pouvaient, pour plaire à leurs tuteurs hexagonaux, brader notre souveraineté pour paraître aux yeux de la France, les enfants les plus soumis du continent. Ils ont par la pédagogie de l’exemple d’autant plus «contaminé » toute la société que tous, ne cherchent qu’à parvenir, refusant l’effort pour réussir. Et nous avons eu les enfants que nous méritons : aux examens ils trichent, développant une grosse industrie de la tricherie. Ces enfants, à l’école ne savent plus consentir l’effort et aspirent à la facilité et pouvaient, brutaliser des enseignants, les tuer même, et dans certains cas, casser et détruire, pour s’en plaindre hypocritement demain, le rare confort qui leur permet d’étudier dans des conditions acceptables. C’est à croire que nous avons eu nos enfants, les enfants que nous méritons car bien inspirés par les pères : voler, tricher ainsi que les fils les voient faire. Notre société vit une profonde crise morale que rien ne pourra changer tant que notre système éducatif n’est pas refondé pour savoir ce que nous devons désormais apprendre à nos enfants et comment nous devrons le faire. De la même manière que les pères n’ont plus honte de tricher et de voler pour paraître les plus futés de la société, les enfants, eux, ne se gênent plus d’obtenir leurs parchemins par les mêmes moyens. D’ailleurs, la manière n’importe plus car comment peut-on savoir qu’on a volé et avoir – pardonnez- nous le terme, Lecteur – le culot de se pavaner dans la société pour narguer les Nigériens et faire ostentation de son opulence ? Dans notre société nouvelle, les voleurs et les incompétents, les médiocres et les méchants sont célébrés quand les hommes bons sont mis en marge, leurs compétences ignorées.
Combien sont-ils aujourd’hui à ne servir à rien dans notre administration et dans notre armée parce qu’ils refusent de porter une étiquette politique, ou parce qu’ils sont connus pour être d’un bord politique opposé ? Peut-on d’ailleurs construire un Etat dans le bannissement de l’autre, par un clanisme institué et méthodique ?
Il est arrivé même que, depuis des années, ne pouvant plus avoir de la fierté, certains des nôtres peuvent exporter à l’extérieur notre misère ou notre propension à vouloir la facilité et à refuser de nous battre. De l’Algérie, de la Libye, du Togo, du Bénin, du Sénégal, du Ghana, nos compatriotes qui vont dans ces pays pour tendre la main ont produit une image de nous, ils nous ont humiliés et rabaissés à travers le monde et partout l’on se moque et se rit de nous. Et pourtant ces hommes et ces femmes qui partent viennent de ce pays dans lequel on exploite de l’or, de l’uranium, du pétrole. Il ne peut pas en être autrement car la gestion patrimoniale de l’Etat ne pouvait pas permettre de répondre aux attentes d’une population dont la jeunesse est sacrifiée sur l’autel l’avarice et le goût immodéré de socialistes pour la brillance, au luxe insolent, à la bonne vie, trahissant ainsi leur option doctrinaire. Dieu sait ce que pensent de nous tous ces pays dans lesquels certains partent pour exhiber notre prétendue misère et Dieu sait aussi combien les Nigériens, dans ces pays, en souffrent et notamment d’être assimilés à ces «exilés de la honte» pour faire croire que leur expatriation pouvait se fonder sur les mêmes mobiles.
L’injustice est la règle depuis onze ans et tous ceux qui peuvent ne pas épouser leurs opinions sont brimés, et de l’aveu même d’un ancien ministre du régime, «isolés» pour que n’existent que ceux qui ont la faveur de leur système. La démocratie, elle-même ne peut désormais fonctionner que selon leurs désirs. C’est par un certain gangstérisme que les élections sont tenues dans le pays et que le pouvoir est géré, n’ayant que faire de la parole d’un autre tant qu’il ne serait pas des rangs, aspirant à uni polariser le champ politique.
L’autre valeur, et non des moindres que le socialisme a sapée est le respect que chaque nigérien a pour l’autre et qui soustend notre cohésion, notre fraternité que célèbre la devise du pays. Les Nigériens n’ont jamais été aussi catégorisés que sous ce régime pour donner à croire que l’Etat devenait la propriété de personnes, de quelques individus. Comment par exemple, ainsi que le rapportait un confrère dans sa livraison de la semaine dernière, cette dame, Mme. Betty, pouvait-elle gérer sa boite comme si elle lui a été conçue à sa mesure, pour son seul bonheur et celui de son clan, disons le mot, pour le confort de sa famille ? Une structure nationale peut-elle exister pour une personne pour y loger les seuls qui viendraient de son entourage familial ? On ne connait pas de telles pratiques dans le pays et sans doute qu’en fouillant, l’on verrait encore d’autres exemples à travers le pays, dans les ministères et dans d’autres sociétés d’Etat et autres structures étatiques où certains qui n’ont même pas les qualifications requises sont catapultés à certaines positions dans l’administration et dans les sociétés d’Etat.
Sur tout un autre plan – la sécurité en l’occurrence – la situation est pire. Alors que le PNDS héritait d’un pays normal, après dix ans de gestion, il rendit à Bazoum Mohamed, un pays complètement malade avec des pans entiers du territoire continuellement harcelés par la horde de terroristes qui écument le Sahel. Quand on sait qu’en 2011 le pays n’était attaqué d’aucun côté, aujourd’hui, il n’y a pas une seule portion de terre qui soit en sécurité. C’est pourtant avec un tel bilan qui place les populations dans l’inconfort total qu’on voudrait qu’on couvre Issoufou et le pouvoir qu’il laisse en héritage d’éloges indus, immérités. Peuton franchement être fier de ces hommes, de leur socialisme, de leur PNDS et de ses alliances militaires étrangères quand partout, dans le pays, ça ne va plus et que personne n’ose s’aventurer dans certaines parties du pays de peur de tomber dans un guet-apens, au mauvais moment et au mauvais endroit ?
Enfin, au chapitre politique, rien ne présage du bien, de la fin du calvaire, malgré la reddition d’un Mahamane Ousmane, qui à pris acte de l’arrêt de la Cour de la CEDEAO et qui renonce à son combat pour se ranger définitivement. En politique, depuis que les socialistes sont au pouvoir, les relations n’ont jamais été exécrables, difficiles, tendues entre les acteurs au point de se détester les uns et les autres avec des haines inouïes.
Mais ce qui est tragique dans ce qui arrive à ce pays est de constater que le peuple est déçu, et pour ce ne sait plus se battre. Il a même perdu la mémoire, ne pouvant plus se rappeler de rien de son histoire. Pour autant, il ne faut pas croire que le système socialiste peut dormir sur ses lauriers. Les colères restent encore profondes et elles peuvent à tout moment exploser et ce tant que, pour gouverner, les problèmes continuent à se multiplier et à se compliquer face à son incapacité à les résorber et à les affronter avec intelligence et savoir-faire. L’histoire des transformations sociales ayant montré qu’il y a toujours, lorsque acculé et mis dos au mur, pour les peuples, des choix de survie à faire, à risquer.
Et tôt au tard, si ces situations devraient perdurer, les populations se réveilleront, et se battront pour faire face à leur destin. On peut d’ailleurs voir, dans tout l‘ouest du continent, des énergies qui commencent à prendre forme, couvant depuis quelques années que la vie des peuples est menacée et l’on peut voir pour le continent, ainsi que certains de ses enfants l’on rêvé, une aube nouvelle se lever, ce que Cheikh Hamidou Kane appelle dans L’Aventure ambiguë, «un matin de gésine». Et forcément, pour que les choses changent, ainsi que cela s’est produit dans toutes les sociétés, l’histoire devra s’écrire, face aux entêtements des hommes, par tant de sueur et de sang, à consentir pour voir surgir les prochaines lueurs des nouveaux soleils.
Ce pays est donc allé trop loin dans sa désagrégation et il n’y a pas à se leurrer : mentir pour faire croire que tout va bien et qu’on a la maîtrise de la situation ne peut que conduire des hommes bouffis de vanité à la catastrophe.
Il est temps d’ouvrir les yeux : rien ne va dans le pays. Le sachant, Issoufou pouvait savoir pourquoi il partait pour laisser un autre dans le pétrin pour le regarder se débattre dans le piège.
Et le soleil de la Renaissance acte III est si triste…
A.I
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Par Moussa Tchangari
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Nous prions pour que n’importe qui parmi vous accède à cette fonction s’assure que le pacte soit honoré. Peu importe vos projets ou programmes politiques, le Président que le peuple nigérien attende doit être le serviteur dévoué du peuple. Celui qui consentira les efforts nécessaires pour briser le sort qui place le Niger toujours le dernier pays de la planète.
Excellences futurs Présidents,
Sachez que le Niger a suffisamment fait pour vous. À vous maintenant d’en faire autant.
Sachez que vous jouissez aujourd’hui des fruits des systèmes et engagements politiques de ceux qui vous ont précédés.
Sachez que si vous êtes aujourd’hui des candidats c’est parce que dans le passé des hommes et des femmes ont voulues à ce qu’il en soit ainsi.
Sachez que vous n’êtes pas plus intelligents ou plus méritants que les autres Nigériens et Nigériennes.
Sachez que des hommes et des femmes, enfants et vieillards fondent espoir sur vous.
Sachez que vous n’êtes pas en guerre entre vous, mais plutôt en compétition pour construire notre chère patrie.
Sachez que vous n’êtes pas des ennemis les uns contre les autres mais des frères et sœurs issue d’une même mère patrie qui est le Niger.
Sachez que le poste que vous convoitez tous a été convoité dans le passé par d’autres.
Sachez que devenir Président de la république n’est pas un privilège mais une responsabilité dont vous vous engagez à assumer.
Sachez que vous avez un pays pauvre à transformer pour qu’il devienne riche.
Sachez l’éducation des enfants et de la jeunesse de ce pays est désormais votre tâche.
Sachez que des millions des nigériens et nigériennes connaitront seulement le bien être selon que :
Vous remplissez votre part du contrat à créer les conditions de produire suffisamment de la nourriture pour que les nigériens nourrissent les nigériens.
Vous veuillez à ce que chaque nigérien et nigérienne ait un travail décent lui permettant de vivre dignement.
Vous veuillez à ce que vos réalisations politiques soient profitables à tous et toutes et particulièrement à ceux qui sont plus vulnérable.
Vous veuillez à ce que la paix et la sécurité résonne dans toutes les régions du pays.
Vous veuillez à ce que chaque nigérien et nigérienne ait accès aux soins de santé adéquats.
Sachez que celui d’entre vous qui deviendra Président et ceux d’entre vous qui accepteront de travailler avec lui auront la lourde responsabilité de satisfaire le vœu de chaque mère qui voit naitre son enfant. Ce dernier a besoin de vivre dans un environnement favorable à sa croissance physique et mentale ce qui fera de lui plus tard un homme soucieux de ses parents et patriote à son pays.
Devenir Président est sans doute la tâche la plus difficile à assumer. Vous, Président de la république du Niger, vous avez entre vos mains la clef pour ouvrir au pays des voies vers les nouveaux horizons.
Sachez que celui d’entre vous qui deviendra Président et ceux d’entre vous qui accepteront de travailler avec lui auront la lourde responsabilité de satisfaire le vœu de chaque mère qui voit naitre son enfant. Ce dernier a besoin de vivre dans un environnement favorable à sa croissance physique et mentale ce qui fera de lui plus tard un homme soucieux de ses parents et patriote à son pays.
Sachez que la gestion d’un pays est à l’image de celle de la famille dont vous êtes tous responsable.
Vous êtes pour les Nigériens ce que vous êtes pour vos familles respectives.
Dans vos familles, vous êtes les pères qui assurent le bien être et le confort de tous et toutes.
Vous veuillez à ce que vos maisons soient confortables et sécurisées.
Vous veuillez à ce qu’il y ait chez vous l’eau et l’électricité.
Vous veuillez à ce que vos enfants soient bien éduqués dans un environnement d’apprentissage compétitif et de qualité.
Vous veuillez à ce que vous et vos familles aient le soin de santé adéquat.
Vous veuillez à l’habillement, à l’alimentation, la distraction et au bien être de vos familles.
Le pacte qui vous lie avec vos familles n’est pas écrit dans un quelconque document et vous n’avez nullement fait serment de faire tous ce que vous faites pour eux. Si vous le faîte c’est par devoir, le bon sens et la foi qui vous anime. Tandis que le pacte qui vous lie avec le peuple est écrit par la plume et l’encre du sang de nos martyres qui ont donné leur vie pour que le peuple soit libre. Et que vous, vous ayez la possibilité de le diriger un jour. Ce pacte qui nous lie tous et toutes et sur lequel vous aurez à jurer d’être le père de la nation vous engage à faire pour le peuple plus que ce que vous faîtes pour vos familles. Vos actions en tant que Président détermineront l’avenir de notre chère patrie.
Devenir Président est sans doute la tâche la plus difficile à assumer. Vous, Président de la république du Niger, vous avez entre vos mains la clef pour ouvrir au pays des voies vers les nouveaux horizons. Selon que vous en faîte bon usage, vous ouvrirez pour le pays la porte du succès et du développement durable.
Nous prions pour que n’importe qui parmi vous accède à cette fonction s’assure que le pacte soit honoré. Peu importe vos projets ou programmes politiques, le Président que le peuple nigérien attende doit être le serviteur dévoué du peuple.
Par Boukary Maman Daouda (Écrivain, poète) https://boukarymamandaouda.wordpress.com
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Au cours de ces dix (10) dernières années, la générosité de son chef suprême ne lui a jamais fait défaut. Bien sûr, elle fait toujours pâle figure face à nombreuses autres villes soeurs; mais, elle peut se vanter de ses trois (3) ponts enjambant le fleuve Niger, de ses trois (3) échangeurs, de son nouveau centre international de conférence, de ses nouveaux hôtels de luxe, de sa voie expresse qui fait jonction à un chemin de fer bien spécial, de ses kilomètres de nouvelles routes goudronnées, de son nouvel immeuble clinquant où sont gérés les deniers du pays tout entier, de ses rond-points parmi les plus chers au monde, de sa centrale thermique des plus gourmandes en fuel, de ses installations aéroportuaires entièrement rénovées, comprenant même un carré des martyrs et où stationnent les engins de mort des armées les plus puissantes au monde.
Oui, elle est choyée, Niamey; mais, les 13 et 27 décembre derniers, elle n'a pas oublié qu'elle était sous les eaux quelques mois avant ces scrutins, que des milliers de ses habitants n'ont pas d'argent pour se faire soigner à son hôpital de référence, lui aussi tout neuf, que des milliers de ses enfants s'entassent dans des classes trop exiguës, que plus de 2 de ses habitants sur 5 ne mangent pas à leur faim, bref qu'elle est la capitale du pays qui occupe, depuis de 10 ans, le dernier rang sur l'échelle de l'indice du développement humain.
Ce matin, en posant la première pierre du 4ème échangeur, le président Issoufou a envoyé un message fort à ses habitants : "Ce n'est pas un problème, si vous n'êtes pas reconnaissants pour toutes ces belles oeuvres; c'est la preuve que vous n'avez pas encore compris qu'il vaut mieux afficher un bon taux de croissance plutôt qu'un bel indice de développement humain. Le 21 février, vous pouvez encore voter contre mon candidat; ce n'est pas un problème, ailleurs, là où les gens n'ont rien obtenu et n'attendent rien de l'Etat, nous ferons le plein de procès verbaux, avec l'argent des commissions et rétro-commissions. L'histoire retiendra que nous avons réussi à nous maintenir aux affaires, en ignorant le sort de petit peuple, grâce à ceux que vous adulez".
A Niamey et ailleurs, ce message résonnera fort, ce soir, dans toutes les oreilles sensibles. Certains, fous de rage, n'auront pas le sommeil ; mais, beaucoup auront le sommeil lourd jusqu'au soir du 21 février. Ce jour-là, ils comprendront certainement que seule lutte paie, et qu'elle ne peut être menée que par ceux et celles qui y ont intérêt.
Moussa Tchangari
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
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Le Niger fait face à un défi crucial après le coup d'État militaire en 2023 et les sanctions internationales qui en ont découlé. Ces sanctions, en particulier celles imposées par la CEDEAO, ont créé une crise humanitaire sérieuse avec des pénuries alimentaires, médicales et financières, ainsi que des coupures d'électricité. La fermeture des frontières, principalement avec le Bénin, a bloqué l'approvisionnement en produits de première nécessité tels que le riz et l'huile, faisant monter en flèche les prix et mettant à l'épreuve les ménages nigériens.
Cependant, cette épreuve peut être vue comme une opportunité pour le Niger de chercher son autonomie véritable. Le pays dispose d'énormes ressources naturelles, y compris des minerais, du pétrole, des terres agricoles fertiles et de l'eau. En capitalisant sur ces ressources, le Niger peut travailler vers l'indépendance alimentaire et énergétique.
Il est impératif pour le pays de diversifier son économie en développant des secteurs tels que l'agriculture, l'exploitation minière et les énergies renouvelables. L'investissement dans l'éducation et la formation de la main-d'œuvre locale est également essentiel pour exploiter pleinement le capital humain du pays. En créant un environnement favorable aux entreprises locales et étrangères, le Niger peut attirer des investissements et stimuler la croissance économique.
L'autonomie alimentaire peut être réalisée en encourageant les pratiques agricoles durables, en modernisant les infrastructures agricoles et en soutenant les agriculteurs locaux. L'essor des énergies renouvelables, telles que l'énergie solaire et éolienne, peut aider le pays à atteindre l'autonomie énergétique, réduisant ainsi sa dépendance aux importations d'énergie.
En surmontant les défis actuels et en travaillant vers une véritable autonomie, le Niger peut se positionner comme un pays économiquement stable et indépendant sur la scène internationale, mettant fin à sa vulnérabilité face aux pressions extérieures.
Nigerdiaspora
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L’investiture, comme candidats aux prochaines élections présidentielles, de deux autres poids lourds de la politique nigérienne, constitue à n’en point douter un évènement qui constitue un tournant majeur dans la campagne électorale 2020-2021. Par leur expérience politique et l'idée que les Nigériens se font de leurs personnalités, Hama Amadou et Albadé Abouba cristallisent les attentions comme épouvantes politiques pour certains et espoirs pour d'autres. Leurs envergures et l’importance de leurs réseaux à l'intérieur comme à l'extérieur du pays, en font des adversaires redoutables, pour les autres candidats aux élections présidentielles.
Reste à voir leur capacité à proposer des alternatives suffisamment crédibles pour espérer emporter l'adhésion du peuple et d'autres formations politiques dès le premier tour puis préparer de solides alliances pour le second. Alliances susceptibles de libérer les talents politiques et valoriser des leaderships porteurs d'espoir pour permettre au pays d'affronter les défis qui l'attendent.
Il faut dire que la pratique politique de ces dernières années a fini par avoir raison des velléités « fragiles » et a désorganisé le paysage politique dans son ensemble.
Les multiples affaires de corruption et certaines pratiques impertinentes employées comme moyen politique de soumettre toute autre expression ont largement contribué à dégrader la qualité du débat politique. Les difficultés que rencontre la justice à poursuivre les auteurs d'actes graves s’explique à l’évidence par la crainte de certains cercles du Pouvoir de devoir rendre compte de leurs agissements et restituer au peuple ce qui a été usurpé. Cette instrumentalisation excessive de la justice risque de conduire au désordre et à la déstabilisation d’un processus démocratique encore embryonnaire et hésitant.
En effet, un bref regard sur certains aspects du fonctionnement de la justice au Niger démontre le caractère par trop sélectif des affaires mises au-devant de la scène et qui font l'objet de traitements particulièrement zélés. Les obstacles juridiques, à cause du doute qui entoure la motivation de ceux qui ont contribué à les poser, ne sauraient abuser ni l’intelligence collective des citoyens, ni leur volonté de s'affranchir de l'instrumentalisation outrancière de leur conscience politique.
L’intérêt du pays réside dans le respect des règles garantissant un fonctionnement non partisan des institutions de l'État. La puissance publique ne saurait être utilisée pour brider l’avènement d’un Etat de droit et d’une culture républicaine idéalement intégrée par l’ensemble des citoyens.
Le Niger n’a pas les moyens politiques de se permettre une crise électorale qui pourrait le précipiter dans une confusion supplémentaire. La classe politique, notamment le Président de la République, devrait s’attacher à créer les conditions d’une compétition inclusive, loyale et équitable, garantissant à tous les candidats, sans autre forme de préjugés, la possibilité de se présenter devant les électeurs en toute transparence et impartialité. Le réalisme commande de ne pas s’enfermer dans un juridisme suspect qui n’aura pour conséquence que de déstabiliser le pays et diviser davantage les citoyens. Les institutions sont encore trop fragiles et pas assez crédibles aux yeux de l’opinion pour que leurs décisions ne fassent l’objet de suspicions. Parfois, l’intérêt supérieur doit primer sur toute autre considération afin de préserver l’essentiel, c’est-à-dire le respect des fondamentaux sur lesquels repose l’existence même du pays.
Le pays a plus que jamais besoin de stabilité et de retrouver un climat apaisé. Pour cela, les échéances électorales à venir auraient besoin d’une attention particulière afin d’éviter que la fraude et l'achat de consciences n'atteignent un niveau qui risquerait de dénaturer la volonté du peuple et donner lieu à des tensions inutiles.
Le marasme politique actuel maintient le pays dans un doute existentiel dans lequel les valeurs qui fondent la société sont mises à rude épreuve par des intérêts particuliers dont les agendas exposent le pays à des lendemains incertains. Ainsi, le pays tarde à concevoir la politique comme moyen de viser le bien-être des populations car le concept d'intérêt général s’efface au point de n'être qu'un rêve ressassé par quelques illuminés en marge de la société.
Le contexte géopolitique invite à un leadership national non clivant, à même de porter les intérêts du pays de manière convaincante sur le plan international.
Lyon le 21 septembre 2020
Abdoulahi ATTAYOUB
Consultant
@attayoub
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« Je tiens de façon particulière au respect de certaines valeurs de notre société : le travail bien fait, l’intégrité, le stoïcisme, le sens de la responsabilité et l’amour de la patrie » Professeur Cheick Modibo DIARRA, Ph.D., Astrophysicien Navigateur interplanétaire de la NASA
« Les politiques industrielles ont particulièrement connu du succès en Asie de l’Est en raison de l’engagement et de la vision des dirigeants et des institutions politiques qui ont mis au point et appliqué des critères stricts de performance pour les industries, lesquelles bénéficient de subventions et de mesures protectionnistes avec l’appui d’une administration publique compétente en grande partie à l’abri des pressions politiques »
RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE, 2013 / Union Africaine
De retour au pays dans les années fin 80 – début 90, bardé de diplômes après un long séjour au Canada, l’occasion me fut donnée d’apporter ma modeste contribution à la formation de la jeunesse nigérienne qui est l’avenir du pays par le Doyen de la faculté des sciences économiques et juridiques de l’Université Abdou Moumouni, Dr Kiari Liman Tinguiri, un nigérien d’une honnêteté intellectuelle exemplaire qu’on ne retrouve plus dans le Niger d’aujourd’hui ; en tout cas très difficilement ! Il m’approcha en ces termes : « Youssouf, tu viens de rentrer du Canada avec un Ph.D. ; tu es le plus apte de nous tous pour assurer le cours de ‘’Développements récents en Analyse économique ». Il s’agissait de présenter aux étudiants de maîtrise les théories les plus récentes dans différentes spécialités des sciences économiques. Et comme pour joindre le geste à la parole, il veilla à ce que je sois classé Maitre de Conférences (l’unique) alors que lui-même était encore Maître-Assistant !!
Dans ce contexte, j’ai élaboré mes cours en ayant à l’esprit de former des individus compétents et patriotes certes mais aussi volontaires et optimistes c’est-à-dire confiant que l’Homme peut changer beaucoup de choses et que tout n’est pas écrit d’avance. Que leur destin n’est pas de vivre misérables dans un pays immensément riche en ressources naturelles et que le salut viendra des politiques économiques mises en œuvre avec intelligence et détermination par des dirigeants prêts au sacrifice ultime pour le bonheur de leur peuple. Travail, discipline, patriotisme et … la prospérité sera au rendez-vous. Qu’ils doivent être vigilants devant des théories pessimistes qui incitent au découragement et font de nous les éternelles victimes d’un ‘’système mondial impitoyable et injuste qui n’a pas fondamentalement changé depuis des siècles’’. Pour atteindre cet objectif, tous les cours étaient présentés théoriquement dans un langage mathématique rigoureux, passés au tamis des vérifications empiriques et débouchaient sur des implications en matière de politique économique ; montrant, ainsi le pouvoir du savoir pour changer les choses. Réveiller en eux la fibre patriotique en leur exposant l’histoire économique (la vie au quotidien) des (dans les) pays développés où j’ai eu l’occasion d’y séjourner (France, Canada, Etats Unis,…… Chine) ; ou toucher leur amour propre et exacerber leur sentiment de fierté en leur dévoilant les défis énormes, notamment dans le domaine économique et plus particulièrement dans le secteur industriel, qui ont été relevés par les générations de la lutte anti coloniale et de l’indépendance au Niger. Il n’y a, donc, pas de fatalités au sous-développement ; la misère n’est pas inéluctable et la notion que tout est fatalité est destinée aux intelligences inférieures (Hung Liang Chi, 1809). Mieux, il y a bien une alternative puisque certains pays l’ont montré avec brio de même que certains dirigeants de pays aujourd’hui pauvres parce que leur politique a été remise en question après eux. En effet, un grand humaniste français contemporain, Alain Peyrefitte, a rappelé dans un essai magistral (‘’Du miracle en Economie : leçons au Collège de France’’, édition Odile Jacob) que tous les pays du monde ont connu à un moment de leur histoire la condition de sous développé. C’est même la condition humaine normale depuis des millénaires. Il y a seulement deux siècles que certaines sociétés humaines ont pu sortir de cette situation. Ainsi, le sous-développement n’est pas une malédiction mais c’est le développement qui est un miracle ! Il suggère, donc, aux pays en développement de ne pas perdre leur temps à faire des diagnostics de leur cas mais d’observer et copier intelligemment les pays qui ont réussi car s’ils ne sont pas certains de réussir en le faisant (toute entreprise comprend un risque) il est clair que l’échec est assuré pour ceux qui font le contraire !
L’histoire de la pensée économique nous apprend que la plupart des théories en sciences économiques évoluent dans le sens de donner plus d’importance à l’action de l’homme. Voyons quelques exemples ! Le paradigme des ‘’bienfaits de l’arriération’’ suggère qu’un pays sous-développé ou en développement a plus de chance d’avancer vite parce qu’il bénéficie de l’expérience des autres pays avancés. Profiter des cas de réussite en utilisant plus efficacement les solutions déjà trouvées par eux tout en évitant de supporter les coûts de la recherche-développement ; corrigeant les erreurs faites par ces pays ; anticipant sur les obstacles pour les contourner ou les lever. En définitive, capitaliser autant sur les succès que sur les échecs des uns et des autres qui ont réussi. Allant plus vite, il est normal qu’il les rattrape !! Donc, le sous-développement ne doit pas être une fatalité mais bien un état qui peut évoluer en fonction de la volonté humaine. Alexandre Gerschenkron, historien anglais, insiste sur les obstacles à la croissance rencontrés par les pays tardivement industrialisés (fin XIX – début XX siècle) après les pionniers de la révolution industrielle (Grande Bretagne, Belgique, France) et sur les moyens politico-économiques par lesquels ils ont contourné ces difficultés. Dans cette perspective, l’élément le plus important est constitué par l’intervention décisive de l’Etat, à la fois substitut et complément de l’initiative privée : mobilisation des capitaux, développement de l’infrastructure, protection ou création d’entreprises, vieille technologique, etc….Parallèlement, le financement bancaire se substitue à l’autofinancement insuffisant, l’épargne étrangère se substitue à l’épargne intérieure limitée , les technologies importées se substituent à la technologie nationale embryonnaire. La Corée du Sud l’a bien compris et tira de l’expérience japonaise beaucoup de leçons sur la façon de faire tourner une économie fondée sur le secteur privé, mais à gestion étatique !
Il existe cinq théories du commerce international dans le modèle de société ‘’dominant’’ de notre sphère. La théorie des ‘’avantages absolus’’ (Adam Smith) qui stipule qu’un pays a un avantage absolu s’il produit plus de biens qu’un autre en utilisant la même quantité d’input (en d’autres termes il est plus efficient). La théorie des ‘’avantages comparés’’ (David Ricardo) où un avantage relatif entre produits domestiques suffit pour justifier une spécialisation donc un échange entre pays ; cette théorie est vérifiée dans la plupart des échanges que les compagnies effectuent au niveau international. La théorie de la ‘’dotation en facteurs’’ (Eli Heckscher et Bertin Ohlin) affirme que même si les technologies sont identiques, certains pays jouissent d’avantages comparés sur les autres pays parce qu’ils sont dotés de facteurs particuliers (terre, travail, capital, savoir-faire) nettement plus en abondance ; elle explique pourquoi certains pays se spécialisent dans la production de certains produits (Argentine pour la viande, Inde pour la gestion informatique). La théorie du ‘’cycle de vie du produit’’ (Raymond Vernon) montre comment le développement du commerce international passe par trois phases : création d’un nouveau produit pour satisfaire un marché domestique, exportations puis production sur place pour satisfaire la demande des autres pays industrialisés, délocalisation de cette production dans les pays sous-développés où les coûts salariaux sont plus bas. Ainsi, la boucle est bouclée en ce sens que le pays industrialisé qui exportait un produit qu’il a conçu devient plus tard un importateur de ce même produit. Il y a beaucoup d’évidence empirique qui supporte la théorie du cycle du produit ; un cas emblématique est le poste de TV en couleur inventé en Grande Bretagne qui n‘en produit plus aucun. La théorie des ‘’clusters’’ (Michael Porter) stipule qu’il est important d’avoir un réseau de firmes de la même industrie avec leurs fournisseurs concentrés dans une seule zone géographique. Les entreprises se nourrissent réciproquement de leur savoir-faire et leur compétition les pousse à innover plus rapidement ; les meilleurs et plus brillants employés se déplaceront plus facilement vers celles qui offrent de meilleures perspectives en termes de salaires, carrière et sécurité. En fait, il s’agit moins d’une théorie que d’une explication ex post des succès enregistrés par certaines régions du monde dans la concrétisation d’avantages au niveau mondial dans une technologie ou un produit sans avoir un avantage particulier dans un facteur spécifique de production. C’est le triomphe de l’intelligence et du volontarisme qui explique ce qui suit.
En 1960, le premier gouvernement du Niger indépendant a opté pour une politique industrielle basée sur le modèle de la stratégie de substitution aux importations. Sa mise en œuvre est simple dans ses principes ; Il s’agit :
- d’abord cibler les débouchés importants (intérieurs), tels que les reflètent les achats substantiels effectués à l’étranger au fil des années ;
- ensuite s’assurer de la capacité des industriels locaux à maîtriser les techniques de production ou de la volonté des investisseurs étrangers à fournir des techniques, des gestionnaires et du capital ;
- enfin ériger des obstacles protecteurs (tarifs douaniers ou contingents à l’importation) afin de couvrir les coûts initiaux élevés de la production locale et d’assurer la rentabilité des industries prioritaires pour des investisseurs potentiels.
La stratégie de substitution est généralement traduite par le choix comme premières cibles d’un investissement des industries de biens de consommation, notamment les produits alimentaires transformés, boissons, textiles, habillement, chaussures. La fabrication de ces produits fait appel à des techniques relativement normalisées et aisément accessibles aux industries des pays en développement. En l’absence d’un capitalisme national et d’investissements directs étrangers, l’Etat a créé quelques unités industrielles de transformation de produits locaux pour satisfaire une demande domestique solvable. C’est au cours de cette période que fut créée la quasi-totalité des entreprises et sociétés d’Etat ou d’Economie mixte qui constituent l’essentiel du tissu économique et industriel du Niger. Après le coup d’Etat de 1974, cette option de politique économique n’a pas été remise en cause. Au contraire, profitant de l’embellie due au boom des recettes d’exportations de 1976 à 1980 et, donc, de la hausse rapide et substantielle des ressources de l’Etat, les nouvelles Autorités ont entrepris de vastes programmes de modernisation et d’extension des grandes entreprises publiques comme la Nigelec, l’Ortn, la Sntn, l’Opt et créé d’autres non moins importantes comme la Sonichar, la Sonidep, la Leyma, la Nitra, l’Onaha, l’Onarem, etc….. . C’est ainsi que le parc industriel était composé de 72 entreprises en 1988. Déjà à la veille de l’ajustement structurel (1983), le secteur des entreprises publiques (non compris le secteur privé et celui de l’économie mixte) se composait de 54 entreprises qui réalisaient 24 % de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6 % du produit intérieur et employait environ 13.000 personnes soit 46,6 % de la population active occupée dans le dit secteur.
Voici quelques entreprises industrielles et commerciales créées par le PPN-RDA (Parti Progressiste Nigérien section du Rassemblement Démocratique Africain) et le CMS (Conseil Militaire Suprême) sur le modèle de la stratégie de substitution aux importations et des avantages comparés : Société Nigérienne des Cuirs et Peaux (SNCP), Société Nigérienne de Tannage (SONITAN), Société Nigérienne de Textile (NITEX/SONITEXTIL), Société Nigérienne de Fabrication Métallique (SONIFAME), Société Nigérienne de Céramique (SONICERAM), Société Nigérienne de Plastique (SONIPLA), Société nigérienne de Cimenterie (SNC), Société Nigérienne d’arachide (SONARA), Société Nigérienne de Primeurs (SONIPRIM), Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP), Société Nigérienne du Charbon (SONICHAR), Société Nigérienne d’Assurance et Réassurance (SNAR-LEYMA), Société Nigérienne d’Electricité (NIGELEC), Société Nigérienne de Transit (NITRA), Société Nationale de Transports Nigériens (SNTN), Société Nigérienne de Transports Fluviaux (SNTF), Société du Riz du Niger (RINI), Société de Transformation du Mil (SOTRAMIL), Société Nigérienne de Télévision (SNT), Société Nigérienne des Télécommunications (SONITEL), Société Nationale des Eaux (SNE), Société Nigérienne de Produits Vétérinaires (VETOPHAR), Société de Produits Pharmaceutiques (SONIPHAR), Société des Mines du Niger (SMDN), Office du Lait du Niger (OLANI), Abattoir Frigorifique de Niamey (AFN), Office des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA), Office National de Recherches et Exploitation Minières (ONAREM), Office des Postes et Télécommunication (OPT), Office des Eaux du Sous-sol (OFEDES), Office National des Produits Pharmaceutiques et Chimiques (ONPPC), Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), Société Nationale d’Exploitation et de Recherches Animales (SONERAN), Imprimerie Nationale du Niger (INN), Centre des Métiers d’Art du Niger (CMAN), Centrale d’Approvisionnement (CA), Usine des Phosphates de Tahoua, Usine de Cigarettes de Maradi, Usine d’Allumettes de Maradi, Usine de Craie à Malbaza, Huilerie de Maradi (SICONIGER), Huilerie de Matamèye (SHN), Huilerie de Magaria (SEPANI), Société Nigérienne de Commercialisation des Produits (COPRO-NIGER), Société Nigérienne d’Urbanisme et de Construction Immobilière (SONUCI), etc………….. !
Ce parc industriel et commercial est soutenu par un système financier adéquat composé de banques spécialisées : Banque de Développement de la République du Niger (BDRN), Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA), Caisse de Prêts aux Collectivités Territoriales (CPCT), Société Nigérienne de Crédit Automobile (SONICA), Crédit du Niger. C’est ainsi que toute une gamme assez variée de biens industriels étaient produits pour satisfaire une demande domestique en hausse. Ce sont notamment ; huile, farine, semoule, biscuit, bonbons, lait, viande, cuirs et peaux, maroquinerie, savon, parfum, pommade, cigarettes, allumettes, plastiques, chaussures, médicaments et produits pharmaceutiques, équipements et menuiserie métalliques, couvertures, pagnes, briques rouges, ciment, craie, fourneaux, chauffe-eaux et pompes solaires, fruits et légumes (tomates, haricots verts, fraises, etc……), etc…….
Une anecdote rend mieux que n’importe quel discours sur l’ambiance de cette époque ! Un jour que je manifestais ouvertement mon étonnement devant une telle performance du régime du PPN-RDA dans sa marche forcenée vers l’industrialisation du Niger, un ‘’jeune loup ‘’de cette époque (un ‘’Ancien’’ pour moi) nous révéla qu’au temps fort de la mise en œuvre de cette politique industrielle ; la création d’une entreprise était annoncée à chaque Conseil des Ministres ! Il y avait même un ‘’Expert’’ pour cela à la Présidence de la République que le microcosme politico-administratif de Niamey affublait du sobriquet ‘’Monsieur Entreprise’’ avec un sentiment mêlé de moquerie et d’admiration, jaloux certainement de sa proximité avec le Président Diori Hamani.
Il est vrai que ce tissu industriel a complètement disparu à la suite des différents programmes d’ajustement structurel.
Dans le milieu des années 70, le Gouvernement nigérien a fait le choix de stimuler l’activité économique par le développement du secteur des entreprises publiques. Aux termes d’un Arrêté du Ministère du Commerce et des Transports, le SEP se composait, en mai 1983, de 54 entreprises qui réalisaient 24% de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6% de la population active occupée dans le secteur. Jusqu’en 1982, sous les effets conjoints de la croissance en volume des exportations d’uranium, de la bonne tenue des cours mondiaux de ce minerai et des facilités de l’endettement extérieur, les Autorités ont aisément trouvé les ressources pour mener à bien cette politique. En revanche, avec le retournement de conjoncture internationale qui a accompagné le second choc pétrolier et la baisse d’activité sensible observée dans les mines uranifères, la situation des finances publiques s’est fortement tendue. Subséquemment, les contre-performances d’un secteur parapublic largement subventionné sont devenues éclatantes car plus difficiles à supporter. Dans l’explication de ces mauvais résultats, l’accent a bien sûr été mis sur les défaillances propres à la gestion interne de certaines entreprises. Mais la responsabilité des déficits a également été imputée à des facteurs externes, en l’occurrence la qualité insatisfaisante des relations institutionnelles entre l’Etat et ses entreprises ainsi que les faiblesses de l’environnement macro-économique. A partir de 1983 ce diagnostic a inspiré le programme de réforme du SEP qui a été mis avec l’assistance financière des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale, CCCE devenue AFD). Ce programme se présente sous la forme d’un triptyque.
- Privatisation totale ou partielle des activités financièrement viables mais sans un intérêt stratégique pour le pays.
- Liquidation des entreprises ne présentant ni viabilité financière ni intérêt stratégique.
- Réhabilitation des entreprises destinées à rester dans le portefeuille de l’Etat.
Malheureusement, ce programme a connu un échec retentissant apportant la preuve que les bonnes intentions ne font pas forcément les bonnes politiques et …….encore ; si il n’y a pas d’agenda caché ! D’ailleurs, un peu partout en Afrique les programmes de stabilisation d’abord et d’ajustement structurel ensuite ont contribué à une désindustrialisation massive des économies. Ne voulant pas, dans un premier temps, admettre la responsabilité unique des programmes d’ajustement, les institutions de Brettons Wood ont trouvé le concept de gouvernance (environnement socio-économique dissuasif et politiques macroéconomiques inadéquates) pour expliquer cet échec. Au Niger, en plus du caractère inopérant des propositions faites s’ajoutent la mauvaise exécution et le contexte socio-politique. Dans ce dernier registre, il faut rappeler que le PAS a été appliqué dans un contexte d'instabilité politique, institutionnelle et sociale. Ainsi, le pays a connu en l’espace d’une décennie (de 1990 à 1999) ; une Conférence Nationale Souveraine, quatre Républiques, deux coups d’Etat, deux régimes militaires et deux rébellions armées. Cette situation d’instabilité a sévèrement contrarié la mise en œuvre d’une politique économique cohérente et durable. Il n’est pas question, ici et maintenant de faire le bilan du PAS au Niger mais plutôt d’aller de l’avant en initiant une nouvelle politique industrielle hardie.
Ce n’est pas une honte de reconnaître ses erreurs. Beaucoup de pays ont connu des revers en matière de stratégies de développement mais ont su se relever après une remise en question douloureuse. La Corée, par exemple, avait dans un premier temps opté dans le cadre de sa politique industrielle pour une stratégie de l’industrie lourde avant de renoncer et s’orienter vers l’industrie légère. Dans tous les cas, l’humanitaire dans lequel se complait le Niger n’est pas une stratégie de développement et la sommation des projets ne constitue pas forcément un tissu industriel. Au contraire, l’aide extérieure peut avoir un effet dépressif sur la production domestique, donc, sur la croissance lorsqu’elle se substitue à l’effort interne au lieu d’en être un complément comme le suggère ‘’le modèle à deux déficits’’ en anglais ‘’two-gap model of planning’’ (Hollis Chenery, Michael Bruno).
Pourquoi une telle fixation sur la politique industrielle ? Parce que l’industrialisation dans un pays impose une philosophie du rendement et de l’efficacité ; une méthode de travail fondée sur l’effort, la discipline (ponctualité, constance et sérieux), et la solidarité. Le produit de tout cela étant sanctionné par un juge intraitable mais juste, invisible et pourtant bien réel et présent donc non soumis aux pressions du pouvoir politique ; c’est le marché. Ainsi, propagées à tous les secteurs de l’économie cette philosophie et cette méthode de travail ; il y aura un ‘’effet de propagation ‘’ automatique à partir d’un ‘’pôle de croissance’’ provoquant un développement général de tous les secteurs. (François Perroux)
En définitive, il faut, donc, réhabiliter la politique de substitution aux importations des années 60 et aller plus loin sur le plan conceptuel et de l’exécution pour élargir la gamme de produits et diversifier les débouchés en tenant compte de l’évolution économique au niveau mondial et de l’abondance relative des ressources naturelles et ….humaines au niveau national. ‘’La critique est facile mais l’art est difficile’’ ! Or si la science économique moderne est quasiment une science exacte par sa méthode, elle est aussi inévitablement un art par son objet. Pourquoi toutes les conditions sont parfois réunies à un endroit précis à un moment donné et pourtant ça ne décolle pas pour reprendre l’expression ‘’take off’’ chère à Walter Rostow ?
Youssouf MAYAKI, Ph.D.
Economiste
Haut Fonctionnaire des Finances
Administrateur Civil
Homme politique
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Les démocraties dévoyées - celles dans lesquelles tout s'achète et se vend, les consciences comme les hommes, les partis comme les suffrages; où tout se justifie, les tricheries comme les tromperies - on ne le sait que trop bien, ne sont que des parodies, des simulacres et des fourre-tout.
Ces démocraties on le sait, n'ont point vocation à être le pouvoir du peuple par le peuple pour le peuple, mais bien au contraire, le pouvoir par-delà les peuples, contre les peuples, pour le malheur des peuples.
Ces démocraties infestent l'ancienne Afrique occidentale française, avilissent les hommes et les institutions. Elles s'installent avec la bénédiction de Paris, l'ancienne métropole. Elles sont à ses ordres et lui obéissent au doigt et à l'oeil. Elles s'opposent à toute idée de souveraineté et de liberté des peuples.
Dans ces démocraties dévoyées, la volonté populaire est détournée au moyen d'élections alambiquées. Les électeurs participent comme des faire-valoir qui donnent à la supercherie des allures de sincérité et de de vérité.
Ces démocraties qui ne sont au service ni des peuples ni de leurs intérêts, qui naissent de la volonté de maîtres étrangers et qui servent les intérêts des maîtres étrangers ne portent ce nom que par abus de langage.
Ces démocraties sont le lieux où tous les crimes, toutes les forfaitures, toutes les injustices trouvent leur absolution. Elles sont le lieux où la loi, le droit sont mis au services de tous les imposteurs et de toutes les impostures.
Nous sommes des démocraties, nous sommes en démocratie, veut-on nous convaincre. En démocratie, nous dit-on encore, tout le monde a le droit de choisir, et la majorité fait loi.
Que tout le monde choisisse, oui. Mais il y a des choix qui ne sont pas bons pour un pays. Et on ne peut réduire la politique à une activité qui ne s'embarrasse ni de vergogne, ni de scrupules, ni de décence, ni de morale ou d'éthique.
Quelle Imposture !
Mérite-t-on d'être une démocratie quand on est l'émanation d'une volonté extérieure plutôt que celle d'un peuple ?
Qu'est-ce qu'une Majorité créée de toutes pièces dans les officines de la fraude ?
Est-on libre quand on agit contre soi-même, contre ses intérêts, contre ceux de son peuple et de son pays ?
D'aucuns le font parce qu'ils sont à mille lieues de se douter de ce qui se trame au-dessus d'eux. D'autres le font sciemment par volonté de puissance et par cupidité.
L'ère des "Nègres de service" n'est pas encore révolue. Tant s'en faut. Ils peuplent encore les démocraties dévoyées
Existe-t-il spectacle plus affligeant que celui de ces hommes et de ces femmes qui exultent, qui chantent, qui dansent, qui crient victoire : une victoire qui n'est pas la leur, une victoire qui consacre la soumission et la servilité, une victoire qui brade le pays, sa liberté, sa souveraineté.
On compte déjà plusieurs démocraties dévoyées dans le pré carré françafricain. La question est à présent de savoir si le Niger sera de leur nombre, le 21 février prochain.
La démocratie dévoyée a ses partisans au Niger, cela va sans dire. S'ils font partie du peuple, ils ne constituent pas le peuple. Ils doivent savoir qu'aucune partie du peuple ne peut faire endurer ses turpitudes à l'ensemble du peuple.
Le Niger n'est pas né pour être dominé.
Il n'est pas né non plus pour servir les intérêts qui ne sont pas les siens.
Farmo M.
Lire aussi >>> De la corruption : Par Farmo Moumni
On fait grand cas des corrompus, avec raison, au moment où on songe à confier la gestion des affaires publiques aux hommes qui aspirent à exercer le pouvoir, mais pas assez des corrupteurs. Or, les uns ne sauraient être sans les autres.
Ensemble, ils forment la corruption. Ils en sont à la fois les termes et les agents.
La corruption est la rencontre hors-normes de deux besoins, une valse illicite du donner et du recevoir, une réjouissance au cours de laquelle le corrupteur donne et reçoit, où, le corrompu reçoit et donne.
Bombance et bamboula clandestines, sous nos tropiques. Moments où l'illégal et l'illégitime s'associent pour narguer la misère et la pauvreté.
Confier la gestion des affaires publiques dans un contexte démocratique, exige l'observance des règles induites par les valeurs éthiques et démocratiques.
Au nombre des valeurs démocratiques figurent : le respect de la Constitution, la primauté du droit, la défense des droits et libertés, celle de l'intérêt général, la responsabilité. Les valeurs éthiques s'entendent essentiellement de l'honnêteté, de l'équité, de la probité et de l'intégrité, dont la jonction avec les valeurs démocratiques concourent à une bonne gouvernance.
Pires pourfendeurs des valeurs démocratiques, les corrupteurs et les corrompus sont aussi les destructeurs exécrables des valeurs éthiques et morales.
Aucune communauté humaine, soucieuse de son bien-être et de son développement, ne saurait mettre la direction de ses affaires entre les mains de ces deux catégories de dirigeants, s'il en est.
Farmo M.
08 février 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD
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Au cours de la journée d’hier, de Bamako, Ouagadougou et autres contrées lointaines, plusieurs personnes, surtout des camarades de longue date, alertées par des rumeurs de coup d’état au Niger nous ont appelé ; elles voulaient toutes savoir si ces rumeurs, appuyées même par des vidéos d’événements anciens, étaient fondées, mais aussi prendre de nos nouvelles et savoir comment nous nous positionnons par rapport à l’événement annoncé. Leurs voix étaient toutes hésitantes ; et leurs questions étaient presque les mêmes : qu’est-ce qui se passe à Niamey ? Est-ce vrai qu’il y a un coup d’état en cours ? qu’est-ce que vous en pensez ?
A chaque camarade, il a fallu expliquer qu’il ne se passe rien à Niamey, en tout cas à notre connaissance ; mais, comme chacun semblait sûr d’avoir la bonne information, le doute s’est installé aussi dans notre esprit. Comme dans les autres pays de la région (Mali, Burkina Faso, Guinée, Tchad), un coup d’état militaire est bien sûr possible au Niger aussi ; il peut s’y produire aussi, comme le souhaitent d’ailleurs vivement de nombreux citoyens, y compris d’éminents esprits éclairés, qui espèrent que d’une des casernes des alentours de Niamey sorte enfin le messie en treillis qui viendrait rendre au peuple sa dignité et au pays sa souveraineté.
En Afrique, c’est bien connu de tous, les moments de grandes crises ont toujours été propices à des tels accès de fièvre messianique ; et en ce qui concerne le Niger, il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’une partie notoire de son élite a été gagnée par cette fièvre. Le 27 janvier 1996, à peine trois (3) ans après les premières élections démocratiques de l’histoire du pays, un coup d’état militaire, vivement souhaité par beaucoup, y compris dans certains cercles du pouvoir, est intervenu en plein jour ; mais, ceux qui l’ont salué ont été les premiers à déchanter, lorsque son auteur a décidé, avec le soutien de Paris, de dérouler un agenda dans lequel ils ne devraient tenir aucun des rôles prestigieux auxquels ils aspiraient.
Trois (3) années durant, ceux qui ont salué ce coup d’état, tout comme ceux qui l’ont condamné dès le début, en ont fait les frais, certains dans leur chair et dans leur dignité ; mais, comme en janvier 1996, beaucoup se sont remis, après tant de désillusions, à prier pour qu’un autre militaire surgisse de quelque part pour refermer la parenthèse et rétablir la situation antérieure. Le 9 avril 1999, de façon tout à fait prévisible, l’homme du 27 janvier 1996 a été sauvagement assassiné, avec quelques compagnons, sur le tarmac de l’aéroport international de Niamey. Cette tragédie n’a servi de leçon ni aux politiques, pour pacifier l’espace public, ni aux militaires, pour rester à l’écart des luttes de pouvoir.
En tout cas, dix (10) ans après cette tragédie, le 18 février 2010, un autre coup d’état militaire s’est encore produit au Niger, à la grande satisfaction de certains acteurs politiques et sociaux ; révélant en même temps que dans les cercles politiques et sociaux, tout comme dans les casernes militaires, les déconvenues du passé ne constituent point des obstacles pour des aventures nouvelles. Ceux et celles qui, aujourd’hui encore, souhaitent un coup d’état militaire au Niger, ne pensent, certains, qu’au plaisir qu’ils sentiraient de voir chuter un régime qu’ils n’aiment pas pour des bonnes et des mauvaises raisons, et d’autres qu’aux opportunités qui peuvent s’offrir à eux ; mais, il est certain que beaucoup perdent de vue que dans le contexte actuel, un coup d’état militaire peut coûter à tous bien plus que ce que les précédents nous ont coûté.
A Bamako et à Ouagadougou, mais aussi à Conakry, les professionnels de la politique, ceux qui ont été renversés par les coups d’état, tout comme ceux qui les ont souhaité et facilité, sont aujourd’hui malheureux pour la plupart ; ils ne savent vraiment plus à quel saint se vouer, vivent certains en exil, et redoutent presque tous qu’il ne soit même plus possible pour eux de faire la politique. Les figures historiques des luttes démocratiques, celles qui, pendant des décennies, se sont dressées fermement sur les barricades pour dénoncer les dérives autoritaires et les politiques dictées de l’extérieur, sont également réduites au silence et dessaisies de leurs discours anti-impérialistes. Certaines se sont senties obligées de s’aligner derrière les nouveaux maîtres des pays ; mais, elles ne sont plus que des pales copies d’elles-mêmes.
Aujourd’hui, il est de notoriété publique que les régimes militaires de ces trois (3) pays sont allés encore plus loin que les régimes civils qu’ils ont renversés, en matière de restriction des libertés publiques ; ils s’appuient non plus seulement sur l’appareil répressif de l’État, mais aussi sur des escouades de partisans chauffés à blanc et prêts à faire taire n’importe quelle voix dissidente par tous les moyens. Les sbires de ces régimes militaires, qui s’érigent en censeurs, n’hésitent point à menacer ouvertement ceux qui critiquent leurs dérives ; mais, le plus grave c’est que la gestion de la crise sécuritaire, surtout au Burkina Faso où elle est marquée par un renforcement du rôle des volontaires pour la défense de la patrie (VDP), tend désormais à s’ancrer dans la stigmatisation de certaines communautés.
Aussi, tenant compte de tous ces éléments factuels, et même s’il est de bon ton de se féliciter de la volonté affichée des régimes militaires de ces pays de défendre leur souveraineté, en refusant notamment d’abriter chez eux des forces françaises, on ne peut souhaiter un coup d’état militaire au Niger ; car, le désir de souveraineté nationale, qui est tout à fait légitime, ainsi que la lutte nécessaire contre les divers groupes armés, doivent pouvoir se réaliser autrement que par une remise en cause des acquis des luttes démocratiques. Certes, ces acquis sont aujourd’hui en péril également sous des régimes civils ici et ailleurs ; mais, on ne peut perdre de vue qu’ils le sont et le seront davantage sous des régimes militaires.
Par Moussa Tchangari
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54
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Chers amis,
La question de l’usage de supports électroniques dans nos futurs scrutins électoraux et le probable différé de l’enrôlement des électeurs de la diaspora défraient la chronique, actuellement.
Je me permets d’en partager avec vous mon opinion personnelle.
1- Sur la question de la biométrie, la plupart des intervenants réduisent le débat à la seule carte électorale.
Donnons-nous la peine de consulter le code électoral, particulièrement en ses articles 36, 37, 46 et 56.
Que dit-il ?
- Art. 36, alinéa 1er : « Il est institué en République du Niger un Fichier Electoral Biométrique (FEB)… » ;
- Art. 37, alinéa 1er : « Le fichier électoral est unique et national. Il est le produit de l’ensemble des listes des régions, des ambassades et/ou des consulats… Les listes électorales des différentes circonscriptions sont centralisées dans un fichier national dit fichier électoral ; le fichier électoral s’intègre dans un dispositif biométrique permettant l’émission des cartes d’électeurs. » ;
- Art. 46, alinéa 2 : « …Avant sa remise officielle, le fichier peut être audité, après consultation des partis politiques, sans compromettre le processus électoral… » ;
- Art. 56, alinéa 1er : « L’inscription sur la Liste électorale biométrique (LEB) donne droit à la délivrance d’une carte d’électeur biométrique dont le format et les mentions sont fixés par acte règlementaire du Président de la CENI, après délibération de la plénière… »
Qu’ai-je compris des responsables de la CENI, en réponse à nos questions répétées aux dernières sessions du CNDP, relativement à l’emploi de la biométrie dans le processus électoral en cours ?
- La carte biométrique à puce coûte trop cher ; les électeurs disposeraient d’une carte électorale sécurisée et non d’une carte électorale biométrique ;
- Le vote n’est ni électronique ni biométrique mais bien manuel, et il n’y aura pas de terminaux de lecture des cartes d’électeur à la disposition des agents électoraux dans les bureaux de vote.
Qu’entend-on ailleurs ?
Le FEB est bien intégré au niveau régional pour le dédoublonner mais pas au niveau national.
Qu’avons-nous à dire ?
Le personnel politique et le Législateur ont préféré l’usage de la biométrie à d’autres moyens dans notre processus électoral pour éliminer, à tout le moins, pour limiter la fraude électorale, les votes multiples par des électeurs.
Le drame du Niger, c’est que notre service public électoral, la CENI, pour des raisons comptables, disons-le, pour de banals motifs de coûts budgétaires, a choisi de nous priver du moyen déterminé par la loi électorale (la carte électorale biométrique) ainsi que des supports de lecture de la CEB. Ils ont ainsi maladroitement préféré l’économie budgétaire à la garantie de nous protéger des menaces sur la transparence et l’intégrité du processus électoral.
À tous ceux qui pensent que c’est une polémique inutile, je leur demande : à quoi vous sert votre Ferrari lorsqu’elle est immobilisée au garage ?
Que ce soit clair : pour moi, l’emploi de la biométrie dans notre processus électoral pouvait et devait être un progrès pour le pays même si, actuellement, je crois savoir que seuls une quinzaine de pays dans le monde utiliseraient la biométrie dans leurs enjeux électoraux. Un pays comme la France, par exemple, n’utilise pas la biométrie dans son processus électoral.
Il est vrai que l’identification des citoyens y est si facile et transparente et que les citoyens si confiants dans leur administration publique qu’ils n’ont pas besoin d’un organisme indépendant comme la CENI pour garantir la transparence, l’intégrité et la crédibilité de leurs processus électoraux. L’administration du ministère de l’Intérieur suffit pour ça.
Revenons à notre sujet et à notre cas :
La carte électorale a beau être « sécurisée », « sécurisée biométrique » ou « biométrique » ou je ne sais quoi d’autre expression maligne, à puce ou à code barre, à quoi servirait-elle si les agents électoraux ne disposent pas d’équipements pour en vérifier l’authenticité dans les bureaux de vote ?
Mon point de vue est que, clairement, tout titulaire de carte, fraudeur, peut alors, si l’on n’y prend garde, faire usage de sa carte dans des bureaux de vote situés dans plus d’une région, sur des listes manuelles additives, dans le scrutin présidentiel à circonscription nationale. Nous serions alors en plein dans le syndrome de la Ferrari au garage.
2- Pour ce qui est du 2e sujet, l’enrôlement différé sine die des électeurs de la Diaspora aux motifs de la pandémie COVID-19 :
Que nous dit-on ?
Croyez-nous sur parole, on a été explorer dans tous les pays où des centres d’enrôlement et de vote ont été prévus. Mais, après avoir programmé l’enrôlement des électeurs de la région Diaspora avec ceux des régions de Niamey, Maradi, Zinder et Diffa, en raison de la COVID-19, tous les pays d’accueil concernés de nos concitoyens ont fermé leurs frontières et la Cour constitutionnelle a jugé que la CENI est en face d’un cas de force majeure. Qu’il faut être raisonnable et accepter qu’ils soient enrôlés et intégrés plus tard au FEB qui est programmé pour être remis au président de la CENI le 02 septembre 2020. Que, dans tous les cas, quand ce sera confortable, ils vont organiser des élections partielles pour désigner les 5 députés de la Diaspora.
Que disons-nous ?
La CENI et la Cour constitutionnelle, dans leurs formations actuelles, sont là depuis des années. La CENI nous a dit avoir reçu du Gouvernement les moyens de son action.
Pourquoi n’ont-ils pas pu programmer à temps l’identification des électeurs ?
Pourquoi, au début de la pandémie COVID-19, a-t-on préféré programmer l’enrôlement des électeurs de la Diaspora dans la dernière phase ?
Pourquoi n’a-t-on toujours pas utilisé nos câbles diplomatiques, notre réseau diplomatique dont on vante tant les performances pour accueillir les missions d’enrôlement des électeurs ou utiliser nos missions diplomatiques et nos postes consulaires à cet effet, ne serait-ce qu’en zone CEDEAO où plusieurs pays sont dans un processus électoral où les frontières sont actuellement ouvertes ?
À ceux qui nous disent, vous n’êtes pas raisonnables, il ne s’agit que de quelques centaines voire quelques de milliers de gens et vous devez accepter que le virus circule encore, j’oppose le fait qu’il s’agit d’un droit constitutionnel mais aussi bien d’un enjeu électoral pour les partis politiques et, au moins dans 4 pays de la CEDEAO avec une forte diaspora nigérienne, des élections vont se faire d’ici la fin 2020 et le processus d’identification des électeurs y suit son cours.
Mais, ce qu’il faut comprendre, c’est que, alors que la loi électorale prescrit que le FEB est unique et national, sans l’enrôlement des électeurs de la Diaspora, le FEB sera amputé de la région entière Diaspora -affectant son caractère national- et ses électeurs seront privés de leur droit de participer à la désignation du tout prochain président de la République, le 27 décembre 2020. L’élection présidentielle est l’élection majeure dans notre pays, parce que le président de la République, qu’on le veuille ou non, est la clef voûte de notre vie politique, de la vie publique.
Quand on sait que tout n’a pas été essayé pour leur permettre de jouir de leur droit légitime et quelle est la contribution de la Diaspora à la vie de nos populations en milieu rural, c’est juste impensable, absurde à tous égards.
Rappelons-nous, par ailleurs, que plusieurs législatives partielles étaient attendues, depuis des années, pour diverses raisons,dans notre pays. Elles n’ont pas été organisées au seul motif que l’État n’a pas d’argent. Sauf à être naïf, comment peut-on raisonnablement faire confiance à quelqu’un qui n’a pas honoré son premier crédit ?
Si des solutions consensuelles ne sont pas opportunément trouvées à ces défis électoraux, il y a fort à craindre que nous ne soyons confrontés à des conflits électoraux et/ou post-électoraux aux conséquences imprévisibles sur notre vie en commun. Je ne le souhaite pas.
Ressaisissons-nous et que Dieu veille sur notre pays et son peuple ! Amine
Par Hamma Hamadou
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« Qu’on en finisse avec cette affaire d’élections ! » Ainsi s’exclamait un usager des services publics, fatigué d’attendre une simple signature, au motif que la personne habilitée à lui satisfaction est en permission d’absence pour des raisons politiques. Des lamentations de ce genre sont monnaie courante par ce temps d’élections où l’administration tourne quasiment au ralenti.
Administrations quasi désertes, de surcroît dans la fonction publique, c’est là un constat qui frappe dès lors qu’on est amené à solliciter un service public. Certains bureaux donnent même l’impression de n’avoir jamais ouvert leurs portes, tant la poussière a envahi les lieux. Les auxiliaires de service chargés de la propreté des lieux ne s’en offusquent pas de cette situation. « Tous les patrons sont dans la brousse. Pourquoi se donner la peine de dépoussiérer ? Moi je viens au boulot trois jours par semaine » ; déclare Hamidou. S, technicien de surface dans un ministère. A la question de savoir s’il ne redoute pas une sanction administrative, il répond : ‘’Le DRH (Directeur des Ressources Humaines) est en congé. Son adjoint et ses autres collaborateurs viennent au bureau vers 10h, certains pour faire juste acte de présence. Même attitude des inspecteurs de service qui ne s’offusquent guère des retards’’. ‘’C’est la politique’’ ; explique son collègue coursier qui trouve la désertion de l’administration publique normale, tellement il est habitué à voir ce genre de situation. En effet, c’est pareil chaque fois qu’on rentre dans un cycle électoral au Niger. Malheureux est l’usager du service public obligé de faire des va-et-vient avant d’avoir satisfaction. ‘’Chaque fois que je viens, c’est le même refrain : le patron n’est pas là’’ ; s’indigne Mamane. L qui a dû renoncer à une simple demande de crédit bancaire du fait qu’il lui était impossible de réunir tous les documents afférents à ce type de service. Combien sont-ils comme Mamane. L à manquer à la satisfaction d’un service public à cause d’une telle déconvenue ?
Que faut-il faire pour rendre normale le fonctionnement de l’administration publique en période électorale ? Ce n’est pas qu’ici seulement que pose une telle équation. Même dans les démocraties occidentales dites modèles, les citoyens se plaignent du dysfonctionnement de l’administration pendant les périodes d’effervescence politique, surtout dans les systèmes francophones où les administrations sont très centralisées et politisées. La solution à ce problème passe par la dépolitisation de l’administration ; dira l’autre. Mais, de cette dépolitisation de l’administration, et bien plus, de la remise des Nigériens au travail, on en parle depuis la 3ème République sans parvenir à imposer le bon rythme de fonctionnement à l’administration publique.
Oumarou Kané Abou
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La question de la mendicité au Niger est une question complexe et ancienne qui mérite une analyse minutieuse afin de mieux la cerner pour une prise en charge plus pérenne.
Au Niger, le contexte socioculturel et religieux incite, voire oblige, l’entraide, par solidarité, avec les nécessiteux, les vulnérables, les proches parents etc. Ceci pourrait bien avoir été le facteur déterminant au développement à la mendicité.
A l’origine la mendicité était acceptée et tolérée par la communauté nigérienne du fait qu’elle était exercée essentiellement par les Talibés. Ces élèves des écoles coraniques généralement en déplacement et en grand nombre, loin de leur(s) famille(s)étaient généralement à la charge de la communauté, consciente que cette dernière était de l’incapacité financière de leurs maitres à assurer leur prise en charge. C’était aussi probablement, une autre forme d’éducation qui préparait les jeune talibés (y compris ceux issus de familles plus ou moins aisées) à l’austérité et l’humilité pour la vie d’adulte, de prédicateur et de modèle sociétal.
Avec le temps, le champ de la mendicité s’est progressivement élargi avec l’acceptation de la mendicité de la part de certains groupes sociaux vulnérables comme : les handicapés, les infirmes, les vieilles personnes, les nécessiteux etc. Dès lors la mendicité va prendre une autre connotation pour passer de la simple source conjoncturelle d’assistanat envers les personnes en situation de vulnérabilité, à une source de subsistance voire un métier permanent beaucoup de personnes.
Du fait de cet ancrage socioculturel et religieux mais aussi de la pauvreté endémique dans notre environnement nous constatons ainsi une persistance de la mendicité malgré que, de façon conceptuelle, l’entraide, la solidarité et la compassion envers les nécessiteux, des valeurs cardinales religieuses et traditionnelles ne devraient aboutir qu’à une réduction de la fracture sociale et un épanouissement spirituel du fidèle. Ce dernier point joue une place prépondérante dans les gestes de solidarité qui semblent contribuer à la persistance de la mendicité dans notre société car la récompense espérée dans l’au-delà est immense. Il est en effet, rapporté par ADI Ibn Hatem que le Prophète (alayhi salat wasalam) a dit « Protégez-vous du feu de l’enfer ne serait-ce que par un morceau de datte ». C’est ainsi que chaque jour des millions de francs sont donnés soit en guise d’assistance, d’aumône, de zakat (aumône légale purificatrice en Islam) à ce lot de plus en plus important des mendiants.
Avec un tel soubassement pour ce phénomène sociétal quasi avilissant, comment faire alors pour déconstruire cette tare décriée de tous et qui continue à ternir l’image de tous ? Il faut réaliser qu’aussi longtemps qu’il y aurait pour des raisons culturelles, sociales ou religieuses, une main qui donne, elle (main) trouvera une autre prête à recevoir. Le cycle de la mendicité dans un tel contexte, restera intact sinon s’accroitra toujours dans nos sociétés. Pour y remédier, il faut plutôt réduire par divers mécanismes le nombre de ceux qui peuvent se sentir en besoin de tendre la main.
Il nous semble que nous devons revoir notre système de solidarité, présentement mis à rude épreuve par « la professionnalisation de la mendicité », afin de le redynamiser et le rendre plus efficace dans l’atténuation de la pauvreté et l’autonomisation des groupes vulnérables. A terme, l’objectif devrait clairement de casser le cycle de la pauvreté et de la dépendance. Nous suggérons un changement de paradigme dans la manière de vivre notre solidarité et notre spiritualité sur le sujet. Aider son prochain, assister un parent en détresse, couvrir la « honte » de son parent est de nos jours dévoyé et son efficacité très mitigée. Or pour lutter convenablement contre cette mendicité, il faudrait penser un véritable système endogène de mutualisation de nos efforts individuels afin de gagner dans l’envergure de l’action. Mettre par exemple nos aumônes, zakats et autres donations ensembles pourrait nous permettre la réalisation de plus grandes et plus efficaces actions d’atténuation de la pauvreté et d’autonomisation des groupes vulnérables.
La mutualisation des efforts peut, par exemple être orientée vers un Fonds National de Solidarité, et/ou sous forme de waqf. Ce fonds permettrait par exemple d’agir dans le développement local des zones les plus touchées par le phénomène de la mendicité à travers des actions concrètes en réinsertion socioéconomique des populations vulnérables. En outre, il faudrait qu’au nom du principe et de l’engagement politique affichés des plus hautes autorités du pays que les enfants enrôlés dans la mendicité soient récupérés dans des écoles de seconde chance afin de leur faire apprendre un métier, acquérir des compétences de la vie et leur garantir ainsi un avenir plus radieux.
En créant aussi les conditions de sédentariser les populations mobiles ou nomades, quand c’est possible, par des actions de soutien à l’activité économique et d’atténuation de la vulnérabilité, le Fonds National de Solidarité, peut contribuer progressivement à redonner aux enfants issus de ces communautés des chances de sortie du cycle de la mendicité et de la dépendance.
Pour finir, nous pensons qu’une revalorisation du travail comme source de revenus et de stabilité sociale doit occuper une place centrale dans toute stratégie à adopter pour résorber ce problème.
La mendicité est un fléau social, une tare et une atteinte grossière à l’humanité de tout individu ou groupe social. Elle doit de ce fait bénéficier de toute l’attention nécessaire afin de poser le meilleur diagnostic pouvant servir de base pour l’élaboration des meilleures stratégies pouvant y mettre fin. Une approche communautaire et organisée, sous l’égide de L’Etat, pourrait constituer la voie difficile mais nécessaire à suivre pour l’éradiquer et restaurer la dignité de tout un peuple trop fréquemment stigmatisé et bafoué à cause de ce fléau.
Par ALOU AYE Issa, Sociologue-communicateur
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Pour le moment, entre autres, les priorités des autorités de la transition pourraient prendre s'intéresser aux questions suivantes :
1/ sur le plan international :
- La diplomatie nigérienne doit mener une grande offensive à l'extérieur du pays pour expliquer aux partenaires du Niger les causes du changement anticonstitutionel intervenu au Niger, les ambitions des nouvelles autorités pour le pays,
- rassurer les partenaires économiques, financiers et diplomatiques du Niger sur le respect scrupuleux des accords internationaux .
- diversifier la coopération militaire en vue de renforcer la capacité de la défense du territoire pays.
2/ sur le plan national :
- réorganiser les cabinets des institutions de la république ,
- mettre les hommes qu'il faut à la place qu'il faut et se mettre au travail,
- opérer une sélection rigoureuse des experts chargés de la rédaction des avant-projets des textes devant régir la future République débarrassée de toutes les scories antidémocratiques et autres virus dangereux,
- procéder à une sélection rigoureuse des délégués devant participer au forum national sur la refondation de la république, ce qui éviterait des erreurs du passé.
- définir des critères objectifs et pertinents pour leur désignation reposant sur l'intérêt supérieur du pays.
- les ressources publiques provenant de la vente du pétrole, de l'uranium, de l'or , les recettes fiscales , les recettes diverses, non fiscales, doivent être centralisées au compte unique du trésor national.
- le trésor public ayant un statut de banque, permettra aux particuliers qui le souhaitent d'ouvrir les comptes courants, bancaires , comptes des dépôts, dans les livres du trésor public national. À cet effet, des carnets des chèques , des cartes bancaires de retraits, doivent être mis à la disposition du public.
Le trésor public est représenté sur toute l'étendue du territoire national, il est présent, dans toutes les régions et tous les départements du pays , donc il dispose du plus grand réseau que les autres banques commerciales.
- le gouvernement se devrait de rationaliser les réseaux comptable et bancaire du trésor, ce qui permettrait de bien aménager l'espace de la trésorerie générale de l'Etat.
- bien réfléchir sur l'organisation des élections générales constitutionnelles démocratiques, transparentes, honnêtes et crédibles.
Une réflexion sur la création d'une monnaie nationale ou commune aux pays du Liptako Gourma doit être envisagée dans la sérénité.
À notre humble avis, entre autres, telles doivent être les priorités des autorités politiques et administratives, de la période de la transition démocratique.
La partie ou la mort nous vaincrons !
C'est le Niger qui gagne !
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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Pendant que je devisais avec les temps troubles, un moment me fut accordé pour parler du Mali. Si le Mali n’avait pas existé, n’aurait-il pas fallu le créer ? demandais-je. Mes interlocuteurs, en chœur, répliquèrent alors : « Fort heureusement il existe, pour l’heur de l’Afrique, et à l’heure propice »
A mon oreille inquiète, ils soufflèrent encore : « Quand l’Histoire amorce ses tournants, il convoque ceux qui savent les négocier »
Le Mali, héritier et synthèse du Ghana, du Manding, du Songhay, du Sosso, du Kénédougou et du Wassoulou, répond à l’appel de l’Histoire, auréolé de la gloire multiséculaire.
Ce pays, je vous le dis, est né dans la cour des Tounka, il a été élevé dans celle des Mansa, formé aux armes dans les armées victorieuses de Dali, il a fréquenté l’école du courage de Sikasso et la faculté de stratégie de Bissandougou.
Les premiers mots de ce pays, lorsqu’il s’extirpa des griffes acérées du colonialisme furent : « Pour toi l’Afrique et pour toi, Mali »
Sur quel autre pays pensiez-vous que le choix de la Providence s’arrêterait pour mener la lutte inachevée, mais irrépressible de la libération du continent ?
Mais je vois dans sa proximité, des pays-hères poussés par leurs chasseurs, des pays-boucs poussés par leurs bouchers, placés comme des écueils sur le chemin du Mali. Je vois dans le voisinage des moutons de Panurge, cornes baissées, suivant leurs bergers contre le Mali.
Pauvres hères, Boucs émissaires et Moutons de Panurge, si seulement vous saviez que le fusil pointé vers le Mali vous abattra, que le couteau brandi contre lui vous tranchera, et que l’enclos qui lui est destiné vous enfermera !
Ici on souhaite l’échec du Mali, on appelle sur lui tous les malheurs, feignant d’ignorer que l’échec du Mali est le nôtre, que ses malheurs sont les nôtres, c’est du masochisme.
Là, on mande que le Mali reprenne ses réfugiés, sans songer qu’on peut être réfugié au Mali, c’est du sadisme.
Là-bas, on se réjouit qu’une large portion du territoire malien soit occupée par des forces qui projettent de conquérir nos terres du Lac Tchad à l’océan Atlantique, c’est de l’inconséquence.
Mais, du Mali-Koura, préfiguration de l’Afrique libérée, les pourfendeurs du Mali n’en ont cure. Ces ennemis de la liberté se gaussent des souffrances de l’esclavage et des blessures du colonialisme. Ils vivent dans le déni, et vivent grassement des rentes de la cession du continent aux intérêts étrangers. Il ne se soucient ni du sort des générations à venir, ni de la destinée de leurs pays, ni du devenir de leur continent. Ils aiment porter le joug de la servilité dans l’opulence.
Le plus grand péril vient de l’intérieur, de ces Africains contempteurs du Mali, et colporteurs du continent.
Du Mali qui les irrite et de l’Afrique qui les porte, qui ne sait qu’à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ?
Farmo M.
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Bien qu’elle compte plusieurs lauréats potentiels, l’Afrique est, cette année encore, totalement absente de la liste des prix Nobel scientifiques. Dans la recherche comme ailleurs, l’argent est le nerf de la guerre.
À l’exception notable de l’Égypte, qui peut se prévaloir d’un prix Nobel en chimie, et de l’Afrique du Sud qui en recense cinq en chimie, physiologie ou médecine, on ne compte en Afrique que des prix Nobel de littérature ou de la paix. À titre de comparaison, les États-Unis trustent la première place avec 296 lauréats, devant l’Allemagne et le Japon, avec respectivement 94 et 25 récompenses.
Beaucoup seraient tentés de trouver l’explication de cette piètre performance africaine dans un défaut, chez les nôtres, de « prédispositions pour les sciences » ou « d’esprit scientifique ». Il n’en est rien : la capacité à produire de la science et à faire des découvertes ne résident pas dans une quelconque « intelligence supérieure », dans un supposé « génie », dans de prétendues « prédispositions génétiques », dans « l’esprit » ou la culture des peuples…
Tous les êtres humains, à condition d’avoir reçu l’éducation nécessaire, ont une égale capacité de ce point de vue. Les deux facteurs les plus importants contribuant à la performance dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation technologique sont le niveau de développement économique du pays – et, par conséquent, l’importance des ressources humaines et financières qui leur sont affectées –, ainsi que le nombre de scientifiques rapporté à la taille de la population générale.
Chercheurs et gros budgets
Les performances académiques ou scientifiques des différents pays ne résident pas dans des prédispositions innées supposées caractériser « l’esprit » de tel ou tel peuple. Elles résident d’abord et avant tout dans les conditions économiques, les moyens financiers et techniques dont disposent les institutions de recherche, ainsi que la qualité de l’éducation offerte aux membres d’une société. Aujourd’hui, la recherche scientifique se fait dans des laboratoires dont le coût s’élève à des centaines, voire à des milliers de milliards de nos francs. Certains de ces laboratoires sont si onéreux que des pays pourtant très riches doivent s’associer pour les bâtir et les faire fonctionner.
Les seules recettes d’exploitation d’Harvard avoisinent 6 milliards de dollars, soit près de la moitié du PIB du Niger
Aux États-Unis, le budget d’une université, d’un centre de recherche ou même d’un petit « college » est parfois plus élevé que le PIB ou le budget annuel de certains pays de plusieurs millions d’habitants. Par exemple, les seules recettes d’exploitation de l’université Harvard avoisinent 6 milliards de dollars, soit près de la moitié du PIB du Niger, un pays de 25 millions d’habitants. Quant au fonds de réserve de cette même université, il s’élève à 50 milliards de dollars, soit plus de onze fois le budget annuel de ce pays africain. Harvard, ce n’est pas seulement la rencontre de cerveaux exceptionnels, c’est surtout un budget inégalé.
Si certains pays moins riches font exception à la règle, comme la Hongrie et la Pologne, qui ont décroché respectivement 11 et 8 prix Nobel en sciences, c’est parce qu’ils affectent une part relativement importante de leur budget à l’éducation, à la science et à la recherche. En 2018, la Hongrie comptait 3 238 chercheurs pour un million d’habitants et la Pologne en recensait 3 106. Des chiffres au dessus de la moyenne mondiale (1150), même s’ils n’atteignent pas les niveaux de l’Allemagne et de la France (respectivement 5 212 et 4 715). Cette année-là, l’Afrique n’enregistrait que 198 chercheurs pour un million d’habitants – même l’Afrique du Sud et l’Égypte, qui sont parmi les pays les plus avancés sur le continent, n’en avaient formé respectivement que 518 et 687.
On observe ainsi une corrélation étroite entre d’une part le niveau de richesse des pays et d’autre part la qualité de leurs publications et le rang qu’occupent leurs universités et leurs chercheurs dans les classements internationaux. L’Unesco indique par exemple que 93 % des dépenses mondiales en recherche sont imputables aux seuls pays du G20. Ils sont par conséquent ceux qui sont scientifiquement et technologiquement les plus avancés. La probabilité pour un scientifique américain de décrocher un prix Nobel en sciences est donc infiniment plus élevée que pour un scientifique africain.
Pas de fatalité
Seul le développement économique permet de libérer toutes les potentialités contenues dans ce que certains (surtout à droite) appellent le « génie » d’un peuple. La capacité à investir dans la recherche scientifique est proportionnelle à la capacité à produire des brevets, à faire des découvertes et à trouver des solutions innovantes aux problèmes auxquels les populations sont confrontées.
On remarque d’ailleurs qu’un très grand nombre de prix Nobel américains sont d’origine étrangère. Beaucoup d’entre eux n’auraient certainement pas été récompensés s’ils n’avaient bénéficié des conditions offertes par les institutions de recherche américaines. Longtemps, la Chine n’a ainsi pas figuré parmi les pays les plus performants scientifiquement alors même qu’un nombre appréciable de citoyens étrangers d’origine chinoise étaient lauréats.
Il n’y a aucune raison pour que l’Afrique ne puisse pas se hisser au niveau atteint par la Chine
Si la Chine a une très longue tradition de découvertes scientifiques, occupe souvent le haut du podium dans les concours internationaux et si certaines filières les plus sélectives de prestigieuses universités américaines accueillent jusqu’à 80 % d’étudiants chinois, elle ne compte à ce jour que cinq prix Nobel en sciences, dont quatre en physique et un en physiologie-médecine, soit presque autant que l’Afrique du Sud. Mais il ne faudra sans doute plus très longtemps pour qu’elle rattrape son retard. Aujourd’hui que ce pays est devenu une puissance économique, sa production scientifique (le nombre de publications et d’articles les plus cités) est plus élevée que celle des États-Unis.
Il n’y a absolument aucune fatalité sur la voie du développement scientifique et technologique. Il n’y a aucune raison pour que l’Afrique ne puisse pas se hisser au niveau atteint par la Chine. Nous devons pour cela et comme Pékin, bâtir des économies puissantes, éduquer nos peuples, lutter contre les vieilles croyances et les superstitions et, surtout, promouvoir sans complexe l’esprit et la recherche scientifiques comme part intégrante de notre histoire et de notre culture.
Par Gado Alzouma
27 octobre 2021
Source : https://www.jeuneafrique.com/1
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Permettez nous d'abord, de faire un bref rappel de ce que nous avons écrit à la veille du coup d’Etat avant de donner notre appréciation sur le discours à la nation du président du CNSP, ce qui permettrait de bien comprendre notre position.
En effet, le 23 juillet 2023, nous avons lancé un appel pressant à une mobilisation générale des enseignants- chercheurs et des autres élites du pays, pour créer des cadres de réflexions tendant à trouver une solution heureuse et définitive à la problématique de l'insécurité qui se pose avec acuité dans notre pays.
Le pays nous a tout donné, nous n'avons pas le droit de démissionner face au danger qui l'assaille .
La lâcheté, la fuite des responsabilités, ne sont pas l'apanage des nigériens.
La situation sécuritaire actuelle, dans les régions de Tillabery, Maradi, Tahoua , Diffa, Agadez ect , est très préoccupante, elle exige une réflexion conséquente de nos penseurs.
Il serait hautement souhaitable que nos élites se joignent aux forces vives du pays, pour créer un cadre de réflexion en vue de donner espoir au peuple souverain du Niger qui attend et espère des lendemains meilleurs.
La sécurité n'a pas de prix, il ne peut y avoir de démocratie, de recherche du savoir et de développement économique et social, sans sécurité
La situation sécuritaire actuelle exige des nigériens un minimum de sacrifice, de prise de conscience collective patriotique, un engagement patriotique désintéressé pour sauver la patrie de l'abîme.
Nos appréciations sont légitimes car à quelque différence près ce message à la nation rejoint, en partie , notre pressant appel du 23 juillet 2023.
Nous avons noté que beaucoup de nos compatriotes conscients de la situation sociopolitique et économique qui y prévaut, ont répondu à notre appel.
Cependant, les événements du 26 juillet 2023, ont anticipé les choses, nous n'avons pas encore pu lancer nos réunions de réflexions . Ce n'est que partie remise.
Nous pensons que les forces de défense et de sécurité nigériennes étant partie intégrante du peuple souverain du Niger, avaient eu la même lecture de la situation sociopolitique , économique et sécuritaire que nous , mais n'avaient pas la même solution que nous, nous avons constaté en ce qui les concerne, la solution première, c'est de faire changer le régime de la 7ème république , puis créer les conditions d'un veritable cadre des réflexions qui tiendront compte de nos réalités socio-culturelles et économiques , ensuite faire appel
aux propositions écrites concrètes tendant à refonder la république , en fin , mettre en place des nouveaux organes de la nouvelle république qui permettront à chaque nigérien de s'épanouir dans un Niger uni, démocratique et prospère, dans la cohésion sociale.
Dans son message à la nation le président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ( le CNSP), le général Abdourahamane Tiani, a dans un premier temps fustigé les caractères, illégaux, illégitimes, inhumains.et criminels des sanctions prises par la CEDEAO contre le Niger, suite au changement anticonstitutionel du régime de la 7ème république.
Le président Tiani a bien expliqué les raisons qui ont amené les forces de défense et de sécurité nigériennes à prendre leur responsabilité face aux dérives qui risqueraient de plonger le pays dans l'abîme. Il s'agit, de la mauvaise gouvernance, démocratique, économique et sécuritaire .
Il faudrait reconnaître aussi que le pays vivait un malaise réel , dans toutes les "fadas", sous les arbres à palabre, les langues se déliaient , en parlaient, les plus audacieux écrivaient des articles pour alerter, d'autres s'étaient retrouvés en prison pour leur opinion , malheureusement ce qui devrait arriver, est déjà arrivé .
Le vin est tiré , il faudrait le boire .
Les forces des défense et de sécurité nigériennes, conscientes du soutien populaire, ne reculeront pas devant aucune menace , elles vont à la rencontre de la volonté populaire , quel que soit le prix à payer.
La menace d'une intervention militaire contre le Niger ne leur fera pas reculer dans leur noble et exaltante mission de défense des intérêts supérieurs du peuple souverain du Niger.
Le président Tiani a rendu un vibrant hommage mérité, aux dirigeants des pays amis, le Burkina Faso , le Mali, la Guinée Conakry, qui ont manifesté leur solidarité légendaire africaine aux côtés du peuple souverain du Niger.
Il a salué également le soutien des autres pays amis , Algérie, la Mauritanie, la Turquie, la Fédération de la Russie ect, qui soutiennent le Niger dans cette rude épreuve que lui imposent certains pays membres de la CEDEAO avec l'aide d'une puissance mondiale ex colonisatrice, la France, qui n'est pas membre de la CEDEAO.
Un forum des forces vives du pays sera bientôt organisé en vue de bien définir les principes fondamentaux devant régir les organes de la transition démocratique, pendant une période de trois ans.
Ce forum aura pour mission de bien organiser la refondation de la république dans un délai d'un mois.
Les enjeux géostratégiques et géopolitiques internationaux exigent des forces vives du pays à adhérer à un tel projet pour apporter leurs précieuses contributions.
La situation sociopolitique, économique et sécuritaire , exige de chaque nigérien un minimum de sacrifice pour sauver la patrie.
Les nigériens de tous les bords politiques se doivent s'unir ou périr..
Telle est notre modeste compréhension du message à la nation du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, ( le CNSP) sans prétendre détenir le monopole de la vérité.
"Il y a ma vérité, il y a ta vérité, il y a sa vérité, il y a la vraie vérité , la vraie vérité est au centre, " cherchons donc à tendre vers la vraie vérité, comme disait le sage Amadou Hampaté BA.
C'est le Niger qui gagne !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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D'après le rapport de la mission effectuée au Mali, présenté par le Président Goodluck Jonathan, ancien président de la république fédérale du Nigéria, chef de la délégation de la CEDEAO, au Mali, la junte militaire au pouvoir, a fait des concessions, elle a donné une suite favorable à la demande de la libération du président déchu pour lui permettre de se faire soigner dans le lieu de son choix, une promesse ferme d'organiser les élections générales , libres , démocratiques et transparentes, en concertation avec la classe sociopolitique malienne, a été faite, en contre partie, nous aurions compris, que la CEDEAO devrait faire des concessions et poursuivre des négociations avec les militaires, dans un climat apaisé.
Il semblerait que c'est la promesse qui aurait été faite à la junte.
Cependant, à la surprise générale, le sommet extraordinaire de la CEDEAO, tenu ce vendredi 28 août 2020, en visioconférence , semble maintenir son embargo sur le Mali, malgré les démarches diplomatiques engagées par la junte militaire, le ton est durci !
Quelles conséquences faudrait- il craindre pour la sous-région ?
Tout d'abord, nous constatons que la CEDEAO semble plus privilégier la situation actuelle au Mali, elle oublierait d'attirer la plus haute attention de certains chefs d'Etat africains de l'espace CEDEAO, qui sont train d'insister à vouloir briguer un 3ème mandat en violation flagrante du protocole additionnel sur la bonne gouvernance et la démocratie. On denombre plusieurs morts et des nombreux blessés graves, suite aux manifestations populaires contre les 3ème mandats , dans certains pays ,la CEDEAO n'a pas fait état de cette douloureuse situation , dans son discours final !
Seules certaines grandes puissances étrangères se sont prononcées, les USA, la France et l'Union Européenne, ont exigé des enquêtes judiciaires pour situer les responsabilités sur les pertes en vie humaine et de rendre la justice.
Certes les coups d'Etat et les années scolaires blanches sont d'une part, sources de recul démocratique et d'autre part, d'un grand retard sur le plan de développement économique et social pour les pays africains.
Mais face aux coûts sociaux très élevés des dégâts que cause la mauvaise gouvernance, seules les forces organisées sont à même d'arbitrer.
On se souvient qu'au Niger , suite aux conflits politiques aux coûts sociaux et économiques très élevés , seules les différentes interventions, certes déplorables des forces armées, avaient permis d' éviter le pire.
On ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs.
"Le seul remède" contre les coups d'Etat, en Afrique, reste la bonne gouvernance démocratique et économique.
La CEDEAO doit tendre plutôt vers une CEDEAO des peuples qu' une CEDEAO des chefs d'Etat .
Le ministre des affaires étrangères français a laissé entendre, dans un point de presse , que la France et certains chefs d'Etat africains avaient déjà attiré l'attention du Président malien déchu, Ibrahim Boubacar Keita sur les conséquences de sa mauvaise gestion de la gouvernance démocratique, ce qui laisse entrevoir que la France, l'Union Européenne et les autres grandes puissances néo-imperialistes ne s'accomoderont plus avec la mauvaise gouvernance en Afrique en général et dans les pays qu' elles considèrent comme leur chasse gardée en particulier.
Une prise de conscience collective en vue de prendre en charge notre destin commun en main est plus que nécessaire si nous voudrions nous libérer des jougs des grandes puissances néo-imperialistes .
Face à l'entêtement de certains gouvernants africains , d'une part, à faire la promotion de la mauvaise gouvernance, et d'autre part, face aux contestations populaires clairvoyantes , il ne serait pas impossible que les grandes puissances étrangères néo-imperialistes, s'entendent pour aider les forces bien organisées à mettre de l'ordre dans certains pays africains quelques soient les prix .
Elles préféreront continuer à nous piller dans un minimum d'ordre qui les arrange.
Il n'est pas exclu également que certaines grandes puissances étrangères puissent bien aider le Mali à contourner l'embargo de la CEDEAO, ce qui serait un grand revers pour la CEDEAO et la grande revanche d'une puissance, à défaut de provoquer la dislocation de la CEDEAO tant souhaitée par certaines puissances ex colonisatrices.
Nous conseillons à la CEDEAO d'être très prudente par rapport à ses prises de positions tranchées sur le Mali innocent, victime d'une mauvaise gestion de la gouvernance.
La CEDEAO aurait dû profiter de ce sommet extraordinaire du vendredi 28 août 2020, pour se désolidariser des événements malheureux qui se produisent actuellement en Côte d'Ivoire et en Guinée Conakry et créer les conditions nécessaires pour la mise en œuvre des réformes qualitatives sur la bonne gouvernance démocratique et économique. En effet, les causes des ces situations malheureuses dans son espace sont dûes à la mauvaise gouvernance.
Les décisions prises à l'issue de ce dernier sommet extraordinaire risqueraient d'affaiblir encore la CEDEAO car elle ne disposerait pas des moyens de sa politique au Mali.
Les différents régimes africains ont manqué de solidarité entre eux, et de grande vision dans la pratique de la bonne gouvernance pour le continent, ils ont laissé aux autres les soins de décider à leur place. Même les simples élections générales constitutionnelles sont financées grâce l'argent des contribuables des autres, avec une telle attitude les pays africains devraient faire profil bas par rapport à certaines prises de positions .
La géopolitique et la géostrategie telles qu'elles se dessinent en Afrique, devraient imposer à nos chefs un minimum de réflexion objective, approfondie avant de prendre certaines décisions. La situation au Mali donnerait un prétexte encore aux autres pour bien nous divertir et nous nuir .
La problématique qui se pose est la suivante : est-ce que la CEDEAO a les moyens d'imposer des sanctions productives contre le Mali sans l'apport de ces grandes puissances étrangères qui sont déjà d'accord avec les orientations de la junte militaire malienne ?
Ces grandes puissances étrangères se sont déjà rangées aux côtés du peuple souverain malien, lisons bien leurs discours entre les lignes .
Evitons de marcher sur les œufs, c'est l'Afrique qui gagne !
A bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Il y a sept ou huit mois, je rédigeais avec force, conviction et franchise, un texte dans lequel j'exposais mon choix, ma vision mes espoirs et mes attentes pour un Niger renouvelé.
L'entreprise avait été motivée par l'abjection que m'inspire la manière de faire de la politique au Niger - je parlais alors d'impolitique - l'état de déliquescence dans lequel cette pratique avait mis le pays depuis une décennie au moins, la gouvernance calamiteuse, le niveau de corruption sans précédent, l'injustice endémique, l'impunité chronique, de même que par les sentiments de colère et de culpabilité que je ressens encore quand, spectateur, j'assiste à la décrépitude de ce pays, ma patrie.
Je crois que notre engagement - individus et partis - s'il est sincère, ne peut être dissocié de la mission générationnelle dont parle Frantz Fanon. Je crois que la découverte de la mission s'opère dans la rupture avec l'ordre établi, la prise de conscience de la nécessité du changement, du but de celui-ci, et du rôle que nous pouvons y jouer; que remplir la mission exige que soit dissipée l'opacité qui entoure l'engagement et que la trahir c'est participer à la perpétuation de l'ancien ordre.
Or nombre de partis et d'hommes - anciens et nouveaux - prônent le changement, veulent en être l'incarnation quand ils ne s'en font pas les prophètes. La saison est prometteuse, on sème bonnes paroles et promesses à tout vent, en attendant la récolte des suffrages.
Combien de temps se laissera-t-on labourer et lacérer, remuer et retourner, biner et bêcher ?
C'est aussi le temps de la rencontre avec le peuple, le moment où on va au-devant des électeurs. Il faut déjà apprendre à rendre compte au peuple, c'est-à-dire l'informer de ses intentions, avant de lui rendre des comptes c'est-à-dire expliquer, justifier son action, en être comptable et responsable devant le peuple, si d'aventure on est élu.
Le peuple a donc besoin de savoir, il a besoin d'être informé sur le sens de notre engagement, sur le but de notre mission. Et voici le moment le meilleur pour dissiper l'opacité par la révélation de nos intentions, par le dire des actions que nous entendons mener, pour remplir notre mission afin que survienne le changement.
Les peuples ont une conscience. Le peuple nigérien en a une. La conscience des peuples comme celle des hommes est sujette à des traumatismes provenant de causes diverses. Ils appellent une thérapie comme condition de leur cessation.
Qui niera que conscience du peuple nigérien est affectée depuis une décennie par une série des évènements violents, tragiques, humiliants, par un ensemble d'événements choquants, déchirants, mortels, et que de tous, celui dit "Affaire MDN" avec son cortège de détournement, de corruption, de morts, de veuves et d'orphelins a été le plus traumatisant, celui qui réclame justice et réparation comme thérapie ?
Le silence est désormais complice ou coupable.
Que chacun dise au peuple meurtri comment il entend traiter cette affaire. Qu'il dise au peuple s'il laissera courir assassins, délinquants et voleurs, s'il leur offrira une protection ou si au contraire, il leur fera subir le sort qu'ils méritent.
Qui, après les précipitations et inondations meurtrières, évoquera le réchauffement planétaire et dira les mesures envisagées pour prévenir, atténuer ou endiguer ses effets, leurs impacts sur l'environnement, sur l'agriculture, l'alimentation et l'élevage (pertes de cultures et de bétail), sur l'éducation (occupation des classes par les sinistrés), sur la santé (paludisme) ?
Qui songe un seul instant à parler de changement sans parler de souveraineté, sans dire comment il entend mettre fin à la soumission du Niger à un autre État, sans dire comment il entend défaire les liens néo-coloniaux, sans dire comment il entend libérer notre territoire de toute présence militaire étrangère non désirée ?
Qui osera parler d'indépendance en s'adressant au peuple à partir de la Françafrique, au milieu du pré carré français ?
Qui parlera au peuple, sans lui mentir, de développement et de prospérité, s'il ne dit pas au peuple qu'il doit être maître chez lui, maître de l'or, maître du pétrole, maître de l'uranium, maître du vent et de l'eau, maître du fer et du feu, maître de toutes ses ressources, qu'il doit transformer chez lui pour créer des richesses, pour investir dans son bien-être, dans l'agriculture, dans l'éducation, dans la santé, dans l'industrie ?
Qui enfin jurera devant le peuple, écoutant l'hymne national, regard le drapeau flotter, la main sur le cœur, qu'il a renoncé aux pratiques archaïques, à l'enrichissement illicite, à la corruption, qu'il est immunisé contre tous les maux en isme, qu'il est tout entier dévoué à la patrie, et qu'au terme des mandats que le peuple lui aura confiés, il rendra au peuple le pouvoir qui lui appartient ?
Tout parti est libre de répondre ou de ne pas répondre à ce questionnement d'intérêt national. Tout candidat à la présidence de la République est libre de se prononcer sur ces questions vitales pour le pays qu'il aspire à diriger, il est libre de se taire.
Je suis libre, en tant que citoyen appartenant au peuple nigérien de m'éloigner de tout parti et de tout candidat qui ne daignera pas éclairer le peuple.
Farmo M.
2! octobre 2020
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD
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Le mot est dans tous les discours depuis que, par la volonté d’une minorité, le Niger sort d’élections p r é s i d e n t i e l l e s tropicalisées.
Oui, le mot est là et doit dire la chose. Il est là, mais les actes ne suivent pas. En dehors du bureau de l’Assemblée nationale ou la loi fait obligation dans les postes de vice présidents de tenir compte du poids de chaque parti politique ou de groupement de partis politiques, nous ne voyons nulle part où les actes suivent le discours . Il faut qu’on se dise les quatre vérités : comme au Gondwana, la politique est une activité rentable. Les politiciens nigériens n’ont ni boutiques où exercer un quelconque commerce, ni des champs de labour. Ils ont pour unique activité la politique et les prébendes qui vont avec. Ainsi, dès qu’ils ne sont plus aux affaires, c’est la disette, c’est la faillite, c’est la traversée du désert.
Si vous les privez de postes politiques, vous les privez de l’essentiel
Lorsqu’on leur parle de réconciliation, derrière, ils voient espèces sonnantes et trébuchantes ou postes lucratifs. Soyons sérieux. Nul, parmi la «hétérie» politique ne se fonde sur l’idéologie pour adhérer à un parti ou à une coalition de partis. Les prébendes, c’est ce qui guide chacun.
Depuis quelques temps, ceux qui sont en rade du pouvoir, piaillent, jacassent fulminent contre tout et tous. Oui, ils savent que cinq ans d’opposition, c’est long. Si l’on n’est plus au pouvoir, il faut dire que les temps deviennent sombres, obscurs, difficiles. Dès qu’on leur parle de réconciliation, ils sont preneurs, s’ils ne devancent même pas le discours ambiant.
On les entend dire, on les voit venir. «Celui qui est élu ne veut pas défendre sa victoire, à quoi bon se battre pour quelqu’un qui ne veut faire aucun effort »?
Des lors, toutes les options deviennent possibles, y compris le reniement et la renonciation à la lutte, la compromission. L’intelligence d’un homme d’Etat c’est de pouvoir réunir les contraires dans koinè dont il est seul à comprendre les rouages et à maitriser les contours.
Malgré les affrontements post électoraux, malgré les cris de douleur et de Haine, Mohamed Bazoum semble maitriser de plus en plus la situation. Il a vu passer l’orage.
D’ailleurs, sur nombre de points stratégiques, les forces de l’ordre ont quitté sinon, elles ne se font plus discrètes. Les combattants sont lasses, découragés et sont prêts a rendre les armes, s’ils ne les ont pas déjà rendues.
Mohamed Bazoum sait qu’il est mal élu. Mais il possède la force publique et, apparemment un trésor de guerre immense. Il faut combiner intelligence et insertion des politiques dans un système dont la matrice est la prébende. Il n’y a pas d’autres solutions. Les politiciens ne peuvent survivre sans postes du même nom. Il faut faire avec. Ce n’est pas les corrompre que de leur offrir des strapontins pour les faire taire, pour les contenter. Les médecins ont des pratiques du genre «procréation médicalement assistée». Dans le cas des politiciens nigériens, le vocabulaire manque, mais essayons de trouver une formule malgré tout .Il s’agit d’assister des politiciens en perdition. Il s’agit d’apporter assistance à des politiciens en déshérence.
Le voeu de tout politicien est de parvenir, malgré la démocratie, à unifier les contraires pour un retour au parti unique. Avec notre mentalité nouvelle, nos moeurs politiques actuelles, cela reste du domaine du possible. Il suffit d’avoir l’intelligence nécessaire et la volonté de faire. Les moyens ne sont autres que les nominations derrière lesquelles tout le monde court.
Réconciliation rime donc avec tout cela ; tout autre discours, tout autre acte n’allant pas dans le sens que je viens de décrire ne passe pas chez les politiciens de notre pays.
Gageons que Mohamed Bazoum aura retenu la leçon et fera en, sorte que chacun se retrouve dans un système qui crée et détruit en fonction de la volonté du prince.
Amadou Bounty Louindou Diallo
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La suspension de la connexion internet du 25 février au 5 mars 2021, à la suite des manifestations violentes de Niamey ayant suivi la proclamation des résultats du deuxième tour des élections présidentielles, a eu un impact considérable, bien que difficilement quantifiable aux plans sociaux et économiques. Même si le gouvernement et les opérateurs de téléphonie n’ont donné aucune explication, on peut aisément comprendre que cette suspension vise à calmer la situation et éviter que ceux qui ont engagé ces manifestations n’enflamment la toile en jetant de l’huile sur le feu.
La violence ne peut en aucune façon être une solution à aucune crise. Et disons comme Kofi Annan que nous devons rejeter la voie de la violence, qui est le produit du nihilisme et du désespoir. Michel de Montaigne affirme « qu’il n’y a pas une idée qui vaille qu’on tue un homme », et selon Edward James Olmos « L’éducation est le seul vaccin contre la violence ».
Il faut noter que cette coupure d’internet a entrainé une rupture d’égalité entre une minorité de privilégiés, disposant de réseau wifi fixe, continuant de bénéficier de la couverture et pouvant même accéder aux réseaux sociaux via des applications comme « Unseen online » (débloquer des sites bloqués) alors que la quasi-totalité des utilisateurs en sont totalement dépourvus. Il faut aussi le dire clairement cette interruption porte atteinte au droit fondamental d’accès à internet, reconnu par les Nations Unies depuis 2012. Une résolution adoptée le 1er juillet 2016 par le Conseil des droits de l'homme de l’ONU condamne officiellement les restrictions d’accès à internet. Elle condamne “sans équivoque les mesures qui visent à empêcher ou à perturber délibérément l’accès à l’information ou la diffusion d’informations en ligne, en violation du droit international des droits de l’homme” et “invite tous les États à s’abstenir de telles pratiques et à les faire cesser”. La résolution affirme que les mêmes droits dont les personnes disposent hors ligne doivent être aussi protégés en ligne, en particulier la liberté d'expression, conformément au droit international. Elle souligne, en outre, qu'il importe de combattre les appels à la haine qui constituent une incitation à la discrimination ou à la violence sur Internet, notamment en encourageant la tolérance et le dialogue.
L’utilisation des réseaux sociaux devient aujourd’hui de plus en plus usuelle. Elle est devenue un phénomène en vogue de nos jours et le nombre d’utilisateurs ne fait qu’augmenter.
Au Niger, selon les statistiques du rapport 2019 de l’Autorité de Régularisation des Communications Electroniques et de la Poste (ARCEP), le parc d’abonnés essentiellement mobiles est de 11 418 301 contre 10.367.535 abonnés en 2018 soit une croissance de 11.7%. En ce qui concerne la pénétration globale des services de téléphonie, pour l’année 2019, on enregistre un taux de 52,90% contre 47,92% en 2018 soit une progression de 5%, alors que le taux global de pénétration des services Internet (fixe et mobile) s’établit à 24,53%.
Les adultes mais aussi les adolescents s’inscrivent et utilisent les réseaux sociaux de manière fréquente. Internet et les médias sociaux offrent de nombreuses opportunités de communication, d’apprentissage et d’accès à des informations diverses. Il existe des espaces comme Edmodo ou Google Classroom, conçus pour l’éducation, au profit des élèves, étudiants et leurs enseignants. Mais, l’utilisation d’internet comporte aussi des risques d’addiction (passer trop de temps à l’écran), de cyber harcèlement, de se faire escroquer, voire de protection de sa vie privée pour ne citer que ceux-là.
Il revient à l’Etat, aux parents, aux ONG et Associations de la Société Civile de sensibiliser surtout les jeunes aux bonnes pratiques d’utilisation du numérique qu’il s’agisse d’internet ou des réseaux sociaux. Il est grand temps que les ministères en charge de l’Education intégrèrent dans les programmes d’enseignements, des disciplines qui s’y prêtent, des contenus de sensibilisation pour bien utiliser internet et expliquer comment réagir face à ces risques potentiels.
L’importance des réseaux sociaux est désormais capitale pour toute la société dans des activités innombrables comme l’administration, le commerce, les finances, les divertissements, la recherche, etc. Désormais le manque d’internet même pour une journée entraine un ralentissement généralisé de tous les services et des conséquences négatives sur la vie sociale et économique.
Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante du quotidien d’un grand nombre de personnes et il est donc essentiel de s’interroger sur les problèmes qu’ils engendrent et comment les régler dans le respect du droit et de la satisfaction de l’ensemble des utilisateurs.
En définitive, au Niger, sauf les récentes violences post électorales de Niamey, nous n’avons pas connu de manifestations violentes de cette ampleur ni de coupure d’internet, depuis l’avènement de la démocratie. Nous espérons ne plus revivre cette situation. C’est pourquoi, nous appelons les acteurs politiques et toutes les forces vives à se ressaisir afin de contribuer au maintien de la paix, de la tolérance et de la cohésion sociale et d’œuvrer pour le renforcement de l’unité nationale et le développement de notre pays.
Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Éducation à Zinder
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L’’épidémie de Covid-19 vient nous rappeler que nous vivons, que nous le voulions ou non, dans un monde interconnecté. Nos frontières sont poreuses, plus proches de la membrane vivante que du mur en dur.», écrit Michaël Marder, un philosophe et observateur avisé des questions internationales, éminent universitaire canadien.
La fin de la guerre froide entre les blocs de l’Est et de l’Ouest, le triomphe progressif des principes démocratiques dans le monde et l’apogée de l’ère numérique ont sans doute été à l’avant-garde de l’avènement de ce que l’on appelle aujourd’hui la mondialisation ou la globalisation, la terminologie important peu devant le contenu du concept. Les idées de l’économie de marché professées depuis le XIXème par l’économiste anglais, Adam Smith, et ses épigones historiques, ont, semble-t-il, trouvé leur point d’achèvement dans le taylorisme et le fordisme qui devaient jeter les jalons futurs de la société de consommation qui caractérise aujourd’hui le dogme libéral auquel a adhéré l’Occident dans bon nombre de pays qui le composent.
Abandonnant l’héritage extraordinaire des Lumières, c’est-à-dire la primauté de l’humanisme et l’universalisme de la Raison, la civilisation occidentale, sans doute imbue de sa supériorité technique et technologique, a cru trouver son salut dans ce que certains penseurs ont appelé le matérialisme historique, c’est-à-dire le primat de la matière sur l’esprit, bref la condition matérielle de l’homme comme seul déterminisme de son être. C’est alors le début du triomphe de l’économisme, mieux du consumérisme, la nouvelle religion des temps modernes, la mort de Dieu étant actée depuis longtemps, les religions traditionnelles étant devenues de simples vestiges d’un monde de la transcendance de Dieu à jamais révolu. Partout, on proclame, on loue, on vante les mérites de ce nouveau monde, ce monde globalisé, devenu une sorte de village planétaire grâce à un dense réseau de connexion où les échanges entre les quatre coins de la planète se déroulent à un rythme vertigineux. C’est désormais plus à un monde virtuel que l’on a affaire qu’à un monde réel, toutes les frontières physiques étant abolies, l’immatériel prenant le dessus sur le concret.
Cependant, très tôt, la désillusion suprême ne tardera pas à surgir, la mondialisation dans sa forme actuelle étant loin de constituer cette panacée universelle que ses promoteurs ont voulu lui attribuer. Au final, la mondialisation n’aura été qu’une grande mystification, vite découverte comme telle à l’épreuve des nouveaux défis et enjeux contemporains auxquels fait face aujourd’hui l’humanité. En premier lieu, il conviendrait de souligner que la mondialisation dans sa version actuelle n’est qu’une mondialisation des échanges et non une mondialisation de la condition humaine. Il s’agissait en effet de soumettre la planète entière au diktat de l’économie de marché qui signifiait libre accès pour les pays du Nord aux marchés des pays du Sud, et également libre accès pour ceux-ci aux ressources naturelles de ceux-là !
Pendant que l’on prônait à tuetête la mondialisation des échanges, au moment où l’on en vantait les mérites, on voyait aussi les égoïsmes étatiques s’élever avec le durcissement des législations nationales ou communautaires en matière d’immigration, montrant ainsi le caractère unidimensionnel de la mondialisation ou une mondialisation à un sens unique, pour parler simplement. Le cas de l’Afrique et de l’Europe, ainsi que celui de l’Amérique du Sud et du Centre avec l’Amérique du Nord, sont la parfaite illustration de cette mondialisation à double vitesse. Les drames humains liés à l’immigration ont cessé depuis belles lurettes de déranger la bonne conscience de la Communauté internationale. Or, lorsqu’il s’agit pour les Etats du Nord d’accéder aux marchés, aux matières premières et aux capitaux des Etats du Sud, l’on fait à cet effet prévaloir les principes de la mondialisation. Mais, quand il est question d’immigration, de transfert de technologies ou d’aide au développement envers les pays du Sud, la donne change, la réciprocité ne jouant jamais en la matière !
Aujourd’hui, la propagation de la pandémie Covid-19 vient apporter une preuve supplémentaire de cette mondialisation tronquée, biaisée, dans la mesure où, une fois encore, les Etats du Sud sont les victimes collatérales d’une pandémie qui ne trouve pas ses origines sur leurs terres, mais qui est apparue ailleurs dans le monde (Chine), et qui a trouvé son terrain de prédilection en Occident (Europe, Amérique). Pandémie pour pandémie, rappelons-nous, lorsque le virus Ebola faisait des hécatombes sur le continent africain, il y a de cela quelques années, les pays occidentaux avaient ‘’oublié’’, justement, la mondialisation en fermant systématiquement leurs frontières aux ressortissants des pays touchés par le fléau. Pourtant, de nos jours, étant un des épicentres de la Covid-19, les pays occidentaux ne se sont pas abstenus de venir dans les pays du Sud jusqu’à ce que, face à l’aggravation de la situation, les autorités de ces pays-là décident de la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes de leurs territoires.
Mais, le mal était déjà fait, les contacts étroits entre le continent africain et l’Europe avaient déjà constitué, sans doute, les facteurs de risques importants de propagation de la pandémie dans les pays africains. L’Occident a beau afficher sa suffisance matérielle et technologique, la réalité prouve que c’est l’Occident qui a apporté ou mieux exporté dans ses cargaisons maritimes et aériennes le virus mortel de la COVID 19, tout comme ils sont à l’origine dub réchauffement climatique à cause de leur grande émission de CO2. . Cela prouve à profusion que l’Occident reste encore tributaire des pays du Sud et son inclinaison actuelle à l’auto-centrisme n’est, en fin de compte, que la manifestation du triomphe du consumérisme sur l’humanisme.
Comme on le voit, un constat se dégage : face à tous les périls contemporains (terrorisme, réchauffement climatique, Covid- 19), l’Afrique apparaît comme une victime innocente et demeure le seul continent vulnérable pour les raisons que l’on sait. Ainsi, lorsque les calamités naissent sur ce continent, celui-ci est très souvent seul à en souffrir silencieusement et stoïquement, dans l’indifférence générale d’une mondialisation qui a plus d’autres chats à fouetter qu’à s’intéresser à la misère du monde.
Voilà la grande mystification à laquelle aura abouti la mondialisation actuelle, qui devrait, aujourd’hui, être repensée dans ses fondements et dans ses finalités ! L’apparition et la propagation de la pandémie de Covid-19 viennent rappeler à l’humanité entière sa condition de mortelle qui est sa destinée inéluctable, et l’arracher ainsi à cette vaine prétention en la continuité de son espèce sans une véritable solidarité entre tous les hommes de la planète, indistinctement des différenciations physiques des uns et des autres ! L’humanité est et demeure, n’en déplaise aux nationalismes et autres égoïsmes primaires, une seule et unique famille, une chaîne de solidarité ininterrompue depuis le processus d’hominisation jusqu’à la fin des temps. L’apparition et la propagation de la pandémie de la Covid-19 pourraient être, à ce sujet, comme une sorte de piqûre de rappel de cette vérité intangible !
Par Ayouba Karimou, CT/DG-ONEP
26 août 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Aux organisations internationales et régionales dont nous préemptons les réactions cyniquement intéressées, nous nous permettons de rappeler, comme dans le précédent du Mali, la Résolution 2131, intitulée « Déclaration sur l’inadmissibilité de l’intervention dans les affaires intérieures des États et la protection de leur indépendance et de leur souveraineté », adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies le 21 décembre 1965 sans opposition, avec 109 voix pour et une seule abstention. Elle pose les principes suivants :
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Il vous souviendra que dans une tentative désespérée de légalisation et de perpétuation des pratiques malsaines ayant caractérisé la gestion de l’administration diplomatique et consulaire et qui ont conduit au dysfonctionnement actuel de l’administration publique nigérienne, l’ancien ministre des affaires étrangères et de la coopération saisissait son homologue de la fonction publique et de la réforme administrative aux fins de modification du Statut Particulier du personnel de l’administration diplomatique et consulaire. J’avais déjà à l’époque alerté le Premier ministre sur les dangers qui entourent une telle intention et les vraies raisons derrière cette manière cavalière tendant à légaliser et à perpétuer des pratiques honteuses et malsaines en violation flagrante des textes et lois de la République. Fort heureusement, la réponse défavorable du ministère de la fonction publique fut très claire et des plus salutaires : le reversement, non limité dans le temps, est assimilable à un changement de cadre, encadré strictement par l’article 65 de la loi 2007-26 du 23 juillet 2007, portant Statut Général de la fonction publique de l’Etat. Le reversement d’agent d’autres cadres mis à la disposition du ministère des affaires étrangères, est donc prohibé et viole les dispositions législatives et règlementaires et impacte négativement le bon fonctionnement de l’administration publique en ce qu’il contribue à la désagrégation des autres cadres d’emploi de la fonction publique de l’Etat. (Voir Lettre 001065/MFP/RA/SG du 23 octobre 2020).
Il faut ajouter qu’en plus de la désagrégation des autres cadres d’emploi de la fonction publique de l’Etat, cette pratique malsaine encourage la culture de la médiocrité et surtout la rupture d’égalité des citoyens devant la loi et les emplois publics en ce qu’elle permet à quelques privilégiés d’accéder à des cadres autres que leurs cadres d’origine par des voies illégales.
Permettez-moi, Excellence monsieur le Président de la République de saisir l’occasion de la récente déclaration rendue publique par les centrales syndicales pour fustiger le comportement méprisant des responsables du ministère de la fonction publique et de la réforme administrative vis-à-vis des partenaires que sont les représentants des travailleurs dans la conduite du processus de révision cité en objet, pour attirer votre attention sur les intentions malveillantes cachées derrière cette révision inopportune du Statut général de la fonction publique de l’Etat.
En effet, si des pratiques malsaines comme le reversement d’agents
d’autres cadres dans d’autres cadres autres que leurs cadres d’origine devaient être légalisées et perpétuées, il faut craindre le pire pour l’administration publique de notre pays.
Ceci se fera au détriment du mérite et de la compétence et encouragera la culture de la médiocrité et la recherche du gain facile chez nos concitoyens et aggravera la politisation de l’administration publique et le développement des pratiques néfastes telles que le népotisme, le favoritisme et le trafic d’influence.
Il est inadmissible que les ministres et autres cadres véreux utilisent leur position pour favoriser leurs proches en leur ouvrant les voies pour accéder à des fonctions auxquelles ils n’ont pas droit.
Pendant ce temps, ils ne se gênent pas de détruire lâchement, la carrière et l’avenir de cadres valeureux et honnêtes dont le seul tort est d’avoir dénoncé leurs magouilles.
C’est le lieu de vous rappeler, Excellence monsieur le Président de la République que la lettre que je vous ai adressée depuis le 06 mai 2021 pour demander ma réhabilitation est restée sans suite jusqu’à cette date.
Au nom de la loi et de la neutralité de l’administration, et conformément à vos engagements énoncés dans votre discours d’investiture, dans lequel vous vous engagiez notamment à respecter les libertés fondamentales, individuelles et collectives syndicales, d’expression et d’association et de ne prendre ni cautionner aucune mesure avilissante contre les citoyens et surtout à votre serment sur le Livre Saint, je vous prie, Excellence monsieur le Président de la République, de bien vouloir ordonner ma réhabilitation dans les plus brefs délais dans mon cadre d’origine, le cadre diplomatique et consulaire et la reconstitution de ma carrière administrative ainsi que le remboursement de mes salaires suspendus illégalement depuis septembre 2015, comme l’a du reste fait le Médiateur de la République (voir lettre n° 0491/MR/SG/DR/ DT/2019 en date du 26 août 2019).
Dans l’attente d’une suite favorable, veuillez accepter, monsieur le Président de la République, mes salutations distinguées.
Ali Issoufou, Mle 85336/J- Niamey
Ancien Secrétaire Général du Syndicat National de l’Administration Diplomatique et Consulaire (SYNADIC)
Fait à Niamey, le 23 juin 2021
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Au cours de la saison électorale dernière, vous avez empêché. L'échéance court à sa fin, vous tergiverser. Si, dix ans de règne sans partage vous ont permis de construire une popularité sans pareille, pourquoi n'allez-vous pas avec diligence et sans crainte aux élections inclusives ?
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD
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La solution à nos problèmes réside dans un dialogue franc et constructif entre nigériens de tous les bords politiques .
L' utilisation de la force, les agitations sociales dans les rues, l'arrogance, les menaces de part et d'autre, les invectives, les actes de violence et de vandalisme, les faux-fuyants, les mensonges, les fausses accusations, ne peuvent être des solutions heureuses et définitives à cette crise sociopolitique.
La seule solution heureuse et définitive à cette situation lamentable et dramatique que vit notre cher pays, c'est d'abord, avoir les pieds sur terre, puis , nous regarder en face , entre nous, nous dire franchement toute la vérité , nous pardonner les uns aux autres, car nous avons tous fait du mal à ce pays, qui ne mérite pas d'être le dernier en indice du développement humain, l' IDH, de la planète.
On ne peut pas gouverner un pays quand une partie du pays proteste dans la rue, conteste les résultats provisoires issus des urnes et que l'autre partie soit contrainte de faire recours aux forces de défense et de sécurité pour pouvoir vaquer à ses préoccupations.
Il y a lieu de retourner aux fondamentaux qui nous unissent : les intérêts supérieurs du pays , appartenance à un même pays, à une même nation, malgré notre diversité culturelle et idéologique.
Le pays a connu par le passé plusieurs élections générales constitutionnelles, toutes les crises sociopolitiques ont pu être résolues dans la sérénité, grâce un dialogue franc et constructif, dans la cohésion sociale et dans la consolidation de l'unité nationale.
Aujourd’hui , certains énergumènes au lieu de chercher à apaiser les esprits, posent le problématique née de la publication des résultats des élections présidentielles par la Commission Électorale Nationale Indépendante , la CENI, en problème d'ordre ethnique, tribal et régionaliste . Ceux qui s'adonnent à ce jeu trouble , doivent incessamment l'arrêter.
Rappelez-nous, de la crise sociopolitique des années 1990, malgré les forces de défense et de sécurité dont disposait, le général Ali Chaibou et les pyromanes qui gravitaient autour de lui, il avait préféré choisir la voie de dialogue de franc et constructif, car disait-il, les intérêts supérieurs du peuple souverain du Niger sont au-dessus de tous . Il avait autorisé le multipartisme intégral et avait créé les conditions de la décrispation du climat sociopolitique de l'époque.
Inspirons-nous , entre autres , de la sagesse et de la clairvoyance de ce grand homme politique , que son âme repose en paix ! pour résoudre nos contradictoires internes au lieu d'écouter les pyromanes irresponsables qui ne vivent que grâce aux conflits sociaux.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse !
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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La communauté internationale daigne s'intéresser au Niger semble-t-il, non pas pour le scandale qui s'y déroule - le hold-up électoral - mais pour condamner ses conséquences directes - les violences post-électorales - d'une part, et pour d'autre part, appeler au dialogue.
Elle déborde d'attention, la Communauté internationale ! Elle vient à nous chargée de compassion et de modération.
Mais qu'est-ce cette communauté internationale que nous invoquons, que nous évoquons, que nous appelons et prenons à témoin, et qui parfois s'ingère dans nos affaires sans attendre que nous la sollicitions.
Qui est-elle ? Où est-elle ?
C'est nous dit-on une ensemble d'États, de Sociétés transnationales et d'Organisations non-gouvernementales.
Elle est partout et nulle part. Elle n'a ni corps ni figure. Elle est dispersée, éclatée. Jamais entière, c'est une partie du tout indéfini qui prétend être l'ensemble.
Sa voix n'est souvent que la voix des plus forts. En elle, trois choses sont fondamentales : l'imprécision, l'ambiguïté et le paraître.
Qu'à tout cela ne tienne ! Elle se veut quand-même la conscience du monde. Elle veut paraître à la fois comme la moralité universelle et la sagesse du monde.
D'ailleurs, nous en sommes membre, nous y participons comme figurants et plaignants.
La violence est chose condamnable. Mais il faut admettre aussi que la violence réponde à la violence. D'où qu'elle vienne - du gouvernant comme du gouverné - elle est répréhensible.
Or, c'est faire violence aux citoyens que de les dépouiller de leurs suffrages, c'est faire violence que de voler la victoire, c'est faire violence que de réprimer les protestations, d'étouffer la liberté d'expression et de procéder à des interpellations et arrestations arbitraires.
La gentille Communauté internationale, porteuse de morale et de sagesse, n'est point attentive à cela. Placée devant deux pôles de violences, elle en choisit un et condamne.
Mais encore, elle appelle au dialogue : un dialogue autour de la victoire, dialogue entre le camp auquel la majorité des Nigériens a donné la victoire, et celui qui a ravi la victoire.
Sage façon de reconnaître le hold-up électoral !
À quoi la sibylline Communauté internationale veut nous mener et nous astreindre ?
Les vainqueurs sont libres d'y aller, de prêter allégeance, et de vivre désormais dans la servitude. Ils sont libres de ne point négocier leur victoire de la défendre, de vivre dans l'honneur et la dignité.
Faire partie de la Communauté internationale n'empêche pas d'être Maître chez soi.
Tout à l'exception de la victoire pourrait être négocié entre Nigériens.
Et si d'aventure il y avait négociations, c'est le président victorieux : Mahamane Ousmane, qui devrait en fixer les conditions.
Farmo M.
28 février 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD
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L’histoire de l’humanité montre que les conflits les plus meurtriers ont été suscités ou nourris essentiellement par un ou des stéréotypes. On constate aujourd’hui une montée vertigineuse des stéréotypes dans notre pays. Elle est actuellement une des plus grandes menaces pour la paix au Niger. Dans une dynamique de prévention de tout emballement axé sur ce phénomène, il y a un besoin important et urgent de renforcer les analyses et l’éducation populaire autour de cette cause vérifiée de violence. Mais qu’est-ce donc et comment se manifeste le stéréotype ? Comment nous en prémunir aux fins de maintenir et renforcer la paix sous nos cieux ?
Le stéréotype est cette façon d’attribuer le même qualificatif, la même caractéristique à un groupe de personnes. Par exemple, « Les militants de tel parti politique sont violents » ; « les étudiants de tels faculté sont des idiots » ; « les adeptes de telles religions des fourbes » ; etc. Le stéréotype, c’est donc le fait de croire ou de vouloir faire croire que tous les éléments d’un groupe sont identiques et méritent le même traitement. Le stéréotype gomme les différences qui existent entre les membres du groupe. « Ils sont tous les mêmes » est l’expression du stéréotype la plus répandue que l’on entend souvent. Selon le dictionnaire, le stéréotype vient du latin « typus » désignant un modèle, une image, précédé du préfixe stéréo, lui-même dérivé du grec ancien « stereós » (selon www.linternaute.fr ).
Au-delà de l’origine étymologique, il est pertinent de se poser la question des causes, des raisons qui poussent à l’émission des stéréotypes.
Il est possible qu’un individu sous le coup d’une émotion, d’un choc, extrapole un vécu ou un témoignage, attribue la même force ou la même faiblesse à un groupe entier. Il est possible que l’individu se construise une opinion basée sur le traumatisme d’un fait heureux ou malheureux. On voit ainsi des gens dire « je ne retournerai plus jamais à tel endroit parce que ses habitants sont des voleurs ou des méchants » ; « Je déménagerai volontiers à tel lieu parce que les habitants y sont gentils »…
La paresse intellectuelle peut également entrainer les humains à répéter ce qui se dit continuellement dans son entourage et dans son histoire. A force d’entendre les parents ressasser un préjugé sur un groupe ; à force de lire sur les réseaux sociaux ou d’entendre à la télévision à longueur de journée qu’une catégorie donnée de la société a un défaut précis, ancré, immuable, des jeunes finissent par s’approprier durablement de cette opinion. Pire ils pourront la réémettre voire construire des actes sur cette fondation erronée et ces stigmatisations.
"Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix" (préambule, Acte constitutif de l'UNESCO)
Il demeure cependant que plus souvent, les stéréotypes partent de constructions délibérées et manipulatrices. « Les individus ont besoin de développer un sentiment d’appartenance à un ou plusieurs groupes. Le phénomène est à double sens ; d’une part, nous avons tendance à accentuer notre identification à un groupe de référence, par souci de repères, de structures et d’identité. D’autre part, le regard que nous portons sur les autres groupes est marqué par les différences qui nous éloignent. Exagérer les similitudes à l’intérieur d’un groupe accentue les différences entre les groupes» (Duperray Charlotte, 2009: http://www.slate.fr/story/ne-me-pr%C3%A9jugez-pas
Quoique non systématique, les humains ont donc une propension à « embellir » leur groupe et à « noircir » les autres groupes afin de se renforcer et de s’identifier. Malheureusement, cette attitude humaine banalisée, acceptée produit les affrontements, les guerres, les génocides. Le conditionnement de l’opinion fini par produire des monstruosités du type que l’humanité connait de plus en plus ( en Europe en milieu du siècle précédent, dans les grands-lacs, en Afrique du sud, dans les Balkans, en Côte d’ivoire, au Soudan, en Centrafrique, au Nigeria, etc).
Paradoxalement, il s’avère que les solutions préventives des conflits d’intolérance de diversité (les stéréotypes, les préjugés, les discriminations, les stigmatisations) sont portées par les mêmes forces et les mêmes potentialités. En effet, toutes les expériences de conflits « claniques » montrent que :
- Le passage à l’acte est suscité par des leaders mus par des intérêts politiques, économiques, géopolitiques avoués ou non. De même, toutes les fois où les communautés humaines ont pu éviter les drames, malgré les tendances malheureuses, c’est qu’il y a eu des leaders qui ont su saisir les opportunités du moment pour arrêter la descente aux enfers : Ce fut le cas de Nelson Mandela et d’autres que l’histoire n’énumère pas beaucoup malgré les mérites. Une réaction vigoureuse et massive des pouvoirs d’opinions et une meilleure valorisation de notre patrimoine culturelle pourront atténuer les risques liés aux dérives des stéréotypies. Les pouvoirs d’opinion s’entendent ici aussi bien par les autorités formelles que l’ensemble des leaders d’opinion à tous les niveaux. Le cousinage à plaisanterie s’assoit sur les stéréotypes, transforme cette tare (le stéréotype) en un instrument d’immunisation, de prévention de conflit. C’est un exemple, à conforter, d’une technologie sociale au service de l’harmonie dans la diversité.
-Les ressources de communication ont joué un rôle déterminant dans les embrasements récents (Radio milles collines au Rwanda, les réseaux sociaux dans les cas en cours). Nous savons que ces mêmes réseaux sociaux et les échelles élargies de diffusion des médias traditionnelles sont des opportunités de construire la paix.
A un niveau individuel, chaque citoyen a la responsabilité immense de contribuer à nourrir la paix. Cela se fera, entre autres :
- En réfléchissant chacun pour soi-même. Ce que nous disent les médias, les leaders religieux, les leaders politiques, les leaders économiques, l’ami-e, le/la collègue, le/la voisine est très souvent une opinion. Il est crucial pour l’être humain doté de sa propre raison de savoir prendre toutes ces opinions (avec leurs contradictions, leurs diversités, leur similitudes, leurs erreurs possibles etc), les digérer pour se faire sa propre idée.
- En évitant les décisions et actes basées sur les émotions. Il est toujours contre-productif de se laisser guider par la peur, la colère dans ce nous entreprenons.
- En analysant, avant coup, ce que l’on « partage » sur les réseaux sociaux. Du fait qu’il est très facile de « partager » (en fait « transférer ») les posts/messages/images que l’on reçoit des « ami-es » sur Facebook, Twitter, WatsApp, on constate que les fausses informations, les images discriminantes, les appels à la haine pullulent et circulent sans peine. Nous pouvons chacun contribuer à la paix en vérifiant un peu la véracité, la crédibilité et la portée des messages que nous véhiculons.
Par Niandou Ibrahim http://nomaniandou.afrikblog.com/
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Comme dirait le philosophe « to be or not to be,... » ? N’est ’-il pas temps de réécrire une nouvelle Page politique et historique de notre pays sur une base de fraternité vraie retrouvée, et de sauvegarde de l’intérêt supérieur de la Nation ? La pressente réflexion a pour ambition de montrer que cela est possible, en mettant en exergue des déterminants pour y parvenir.
Rappel succinct du Contexte sociopolitique
Au regard des défis immenses de développement à relever, qui du reste ne sont pas solutionables sur quatre Générations, à plus forte raison sur un Mandat Présidentiel, il est important que notre pays s’inscrive résolument dans la voie du Travail hard , le seul qui soit véritablement libérateur. Le verdict du Tribunal de la CEDEAO accepté par le Président Mahamame Ousmane peut et doit marquer le point de départ de cette avancée claire dans la voie du Travail, c’est-à-dire l’accélération de la mise en oeuvre du Programme politico-économique pour lequel le Président BAZOUM Mohamed a été élu. Le temps de la politique doit céder la place à celui de la construction nationale. Cela est d’autant plus impérieux que les incertitudes au plan international s’amplifient, créant des contraintes supplémentaires à l’ensemble des pays, particulièrement aux pays sous-développés. Le Déterminant principal du succès sera la capacité de mobiliser les populations, avec enthousiasme autour d’Actions publiques impactant positivement leurs conditions de vie. Le Président BAZOUM Mohamed ne peut être maintenu continuellement dans une posture de surcharge par la gestion ‘’ des petites choses’’, de complotistes politiques, au lieu de prendre la hauteur pour avancer résolument vers l’implémentation de Programmes de développement véritablement structurants. Naturellement cela suppose également que nous acceptions de revisiter le Modèle de gestion des Affaires publiques qui est routinier, improductif dans plusieurs de ses compartiments, et couteux pour le Budget de l’Etat . C’est le lieu de souligner que les contre-valeurs sociales ont proliféré dans tous les compartiments de la Société. Leur élimination nécessite une lutte de chaque instant, impliquant toutes les Filles et tous Fils de notre pays qui acceptent de redevenir Nigériens Tout Court (NTC), des Citoyens qui placent l’intérêt supérieur du Niger au-dessus de toute considération. Cela n’est pas compliqué ! Comme nous l’avons abordé dans des réflexions antérieures , il suffit pour toute Action publique , de se poser les bonnes questions , de privilégier le questionnement sans état d’âme sur leurs opportunités , leurs pertinences , sur les Forces et les faiblesses des Acteurs en cause , et de s’attaquer à ce qui ne marchent pas , voire d’innover. De ce point de vue il faut mettre fin à la diversion sur des questions comme la limitation des naissances, la règlementation des cultes. Tous les Programmes non structurants, qui détournent l’énergie sociale, et qui à court terme n’apportent rien aux conditions de vie des Populations, doivent être déclassés en termes de priorité. Il en est de même des Actions de lutte contre la Corruption. Cette Activité devrait être laissée à la discrétion des Institutions dont la mission est de les déceler, et de les combattre. Sur ce chapitre il faut souligner que nous avons une Société civile efficace et en alerte. Le Président de la République doit s’assurer simplement que les Institutions en question font leur Travail avec les moyens requis. De ce point de vue également nous devrions nous concentrer sur les Partenariats extérieurs contributifs, maximiser les avantages de proximité géographique sur le plan de la promotion des Affaires économiques, de la lutte contre le Terrorisme. Notre intérêt de pays en construction, doit nous guider à sauvegarder des Relations pragmatiques avec des pays comme le Mali, le Burkina Faso ou d’autres, ce, malgré les contextes politiques qui peuvent y prévaloir. Les pays Européens qui sont considérés comme les chantres ou modèles de Démocratie, ne sont-ils pas dans des Relations Diplomatiques et d’Affaires pragmatiques, avec des pays qui sont à mille lieux de l’idéal démocratique au sens européen du terme ? Par exemple concernant le Mail sans préjudice des Postures politiques de la CEDEAO, nous devrions pouvoir de façon intelligente, rétablir des Relations fraternelles avec leurs Dirigeants. Et pour ce qui est du Burkina Faso nous devrions veiller à les sauvegarder. Il convient de souligner que notre pays lui-même est toujours en transition démocratique. Nous venons de connaitre la 1 ère passation du pouvoir entre deux (2) Présidents démocratiquement élus. D’ailleurs cela nous cause notre ‘’Malaise Hollandais’’ politique à la nigérienne, ou nous vivons la coexistence de deux Images de Présidents. Avant de terminer avec le contexte introductif, il nous parait important de souligner certains traits de caractère chez le Présidente BAZOUM Mohamed, qui naturellement influent sur sa Méthode de gouvernance (MG-BM). Des traits de caractère qui sont à la fois un atout et une faiblesse. Il s’agit de son volontarisme et son engagement patriotique. Dans certaines Tribunes nous avons essayé d’identifier l’origine de tels traits de caractère chez l’Homme. Nous en sommes arrivés à les expliquer par son Education nomade, qui forme à la générosité, à la solidarité, à la patience, à la disponibilité ; et la spontanéité dans les Relations Humaines. En ce qui concerne l’attachement à la Patrie, l’explication réside dans son Parcours syndicale, dans le militantisme panafricaniste engagé, et dans son parcours politique fait de loyauté, également fait de respect des Biens Publiques. Voilà pourquoi il est débordant d’énergie et de volonté ; Il veut être sur tous les Fronts, surtout que la Machine administrative ne suit pas la cadence qu’il tente d’impulser. Toutefois il y a un inconvénient majeur que lui-même reconnait, lors qu’il dit qu’ « après un certain Age on ne refait par le caractère d’un Homme ». Cet inconvénient c’est le fait que le Chef étant le dernier recourt, une fois qu’une Décision est prise, ou qu’un Discours est tenu dans la spontanéité, il est difficile d’en atténuer les effets si toutes fois il s’avère que des difficultés techniques ou opérationnelles peuvent se poser dans leur mise en oeuvre. Parfois les Décisions sont prises mais dans le souci de vouloir rapidement satisfaire des Besoins, il n’est pas fait d’étude des options, pour obtenir la maillure Solution. Ainsi expliquons-nous par exemple, la mésaventure vécue avec des Amphithéâtres en en tentes, au lieu de chapiteaux aux normes admises internationalement. Au demeurant ce Contexte étant rappelé, nous devons composer avec les aouts liés au caractère du Président, et aider à faire avancer les Choses. Ne dit-on pas que celui qui n’a pas de défaut n’a qu’à lever le doigt.
De l’impératif de la mobilisation Populaire citoyenne
Après un An sur le terrain, pratiquement seul, un an en réalité de tentative de consolidation des Acquis, il est plus que temps d’avancer dans une démarche qui mobilise tous les Nigériens autour des Enjeux de développement de notre pays. La survie de notre pays dans un environnement international plein d’incertitudes, puis son véritable épanouissement socio-économique, sont tributaires de notre capacité à nous tous, de nous mobiliser ensemble, au-delà des obédiences politiques, des sectarismes professionnels, et autre pour nous investir dans la bataille du développement. Le Président Bazoum Mohamed a toujours été dans cette disponibilité, il s’agit à présent d’identifier des Cadres de concertation innovants, et intelligents pour impulser cette dynamique, qui dépasse l’exercice du Dialogue politique au sein de CNDP. D’ores et déjà, de façon non exhaustive nous entrevoyons deux chantiers possibles sur lesquels le Président de la République peut engager une mobilisation populaire. Il faut décourager les Pensées divisionnistes, sectaristes agrippées à de petits intérêts, pour oser la grande ouverture à toutes énergies constructives, et libérer les Compétences et les Intelligences.
Des chantiers possibles de mobilisation citoyenne
Il s’agit d’une démarche prospective qui consiste à faire en sorte que les Citoyens s’approprient d’un Projet, d’un Programme ou d’une Activité publique , dans sa complexité , ses implications , ses enjeux , pour se projeter vers l’Avenir . C’est un préalable essentiel si l’on veut obtenir les meilleurs scenarios qui structureront notre futur, (les Rencontres d’Appropriation Citoyenne, les RAC). A défaut , ce serait la continuité dans la routine , le surplace dans certains domaines et , la régression du fait de la prévalence quasi générale des contre-valeurs ( corruption, recherche de la facilité, régionalisme , intolérance multiforme, divers conflits , incivisme , vacance de l’Etat et du sens de la Patrie etc. ) .
Des Assises Nationales sur la Défense de la Patrie
Sur cette question hautement prioritaire, nous avons publié une Tribune dans laquelle, nous invitions à la tenue d’une RAC Défense et Sécurité. Dans la mesure où nous sommes d’accord que la Défense d’un pays ne saurait être uniquement l’Affaire des Forces de défense et de Sécurité (FDS),ou du Présidente de la République tout seul , certes son Devoir Constitutionnel , nous devrions donc repenser notre approche de la question sécuritaire. Malgré la détermination de nos FDS, leur engagent patriotique, le dévouement et le volontarisme du Président de la République dans la guerre contre le Terrorisme et les autres formes de banditisme, nous gagnons des batailles. Il nous faut gagner la Guerre aussi. Cela implique la participation de toutes les Filles et de tous les Fils du Niger, chacun avec sa capacité et son Expertise. Par exemple comment nous assurer que les Prières conscientes et collectives sont organisées, si les Oulémas ne sont pas formellement associés à une démarche nationale de mobilisation. C’est valable pour les autres Obédiences religieuses. De ce point de vue la question sécuritaire à Tillabéry par exemple ne devrait pas être l’affaire des Ressortissants de la Région de Tillabéry uniquement. Leurs Frères et Soeurs des autres Régions doivent être dans la solidarité active et le soutien. Un Forum spécifiquement concentré sur une région donnée, conduit à une solution pas nécessairement dynamisante. C’est pourquoi il faut réfléchir à une démarche à caractère national, qui associerait toutes les bonnes intelligences du Pays pour faire des suggestions. Une des Finalités de ces Assises nationales citoyennes est l’opportunité qu’elles offrent, de faire internaliser par tous , les Stratégies et politiques retenues, de mobiliser les citoyens sur la base de leur pleine conscience des Enjeux. Pour ce faire un Panel de Haut niveau pourrait être mis en place, pour suggérer un Format des Assises en question, les modalités pratiques de leur Organisation, et de leur Tenue effective. En l’occurrence notre pays regorge de Personnalités de grandes qualités morales, et socio-professionnelles qui peuvent être associées à un tel Projet, s’il advenait que la Proposition retienne l’Attention des Hautes Autorités du pays . De façon non exhaustive nous citerons des Personnalités comme Mahamadou DANDA , ancien Premier Ministre , Mr Akoli Daouel ancien Ministre, ancien Député National, ancien 1 er Vice-président du CESOC , Mr Katambe Issufou ancien Ministre de la Defense , Mr Mounkaila Goumandakoye ancien Responsable Afrique du PNUE à Nairobi, Mme Aichatou Mindaoudou, Mme Bayard Mariama Gamatche, Mr Mohamed Anako et Ewangue Mohamed respectivement président Conseil Régional d’Agadez, et Haut Cadre à la HACP, Mr Issoufou Kado Magagi Panafricaniste , ancien leader syndicaliste , Mr MAIGA Amadou Adamou Conseiller spécial du Présidant de la République , Mme Traore Salamatou de l’ONG Dimol , etc.
Des Assises nationales de la Ruralité
Les Contraintes multiples d’ordre sécuritaire qui affectent la capacité de production du monde rural ( crise sanitaire , guerre en Ukraine) , les changements climatiques , nous interpellent sur notre capacité de riposte pour assurer l’alimentation des populations nigériennes. Plus que jamais la ruralité devient un secteur stratégique prioritaire, autour duquel une mobilisation est nécessaire en vue d’en tirer tous les profits possibles. Une question simple mais pertinente dans le domaine de l’agriculture, est par exemple celle de savoir si la politique de promotion des cultures de contre-saison , conjuguée à celle de la distribution gratuite ciblée de vivres , à des populations impuissantes devant les caprices de la Nature, sont des solutions viables et durables pour garantir l’autosuffisance alimentaire ? Devant la dispersion des efforts et des énergies dans le secteur rural, et surtout pour assurer un succès au Programme pôle agro-industriel par Région, il serait bien que des Assises d’appropriation citoyenne, dans l’esprit de ce qui a été proposé pour la Défense de la Patrie, soient organisées.
Elhadj MAIGA Alzouma
Nigerien Tout Court N T C
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Mais M. Talon vous et quelques-uns de vos pairs vous vous méprenez (à dessein ?!) lamentablement sur les prérogatives et les attributions de la CEDEAO.
Celle-ci n’a pas mandat et n’a jamais reçu le mandat politique d’intervenir dans les affaires intérieures des États membres pour rétablir, en cas de changement de régime par les moyens non «démocratiques» (comprendre par un coup d’Etat essentiellement) je ne sais quel ordre constitutionnel et l’état de droit. Jamais les États membres de la CEDEAO n’ont entendu, dans ses textes fondateurs, transférer une portion de leur Souveraineté nationale sur cette question au niveau communautaire. La CEDEAO n’est pas le gendarme de l’état de droit et de l’ordre constitutionnel dans les Etats membres.
Ainsi il appartiendra à chaque État membre et à sa population de s’autodéterminer et de choisir leurs dirigeants par les voies, y compris la force, qu’ils auront eux-mêmes choisies ou voulues. Ainsi si l’accession au pouvoir par la force de leurs autorités ne lui convient pas il appartiendra à chaque peuple national et à lui seul de l’exprimer en toute liberté et de faire en sorte, par les moyens dont il dispose (rébellion, soulèvements, révolution, coup d’état etc.), de faire partir le régime qu’il jugera illégitime.
Autrement dit si un régime même démocratique venait à être renversé par la force il appartient au peuple soit de désapprouver par divers moyens d’expression les nouvelles autorités, soit au contraire de les accueillir favorablement en lui conférant une légitimité a posteriori par un soutien populaire massif comme c’est le cas en l’espèce (légitimité a posteriori ou post scrutin). Autrement dit encore, un régime même démocratique devrait pouvoir être balayé par un coup d’Etat (si c’est la seule voie comme en l’espèce) dès lors que la démocratie se trouve dévoyée et toutes les voies de justice et de contestation étouffées, les contre-pouvoirs inexistants. Pour qu’il y ait démocratie, il faut qu’il y ait participation du citoyen.
Si donc le peuple n’approuve pas la prise de pouvoir par la force et par la voie constitutionnelle il devrait avoir la latitude de manifester massivement pour rétablir le (la) président(e) renversé(e) dans ses fonctions. Or, la liberté de manifester qui est une liberté publique constitutionnelle en démocratie lui a été retirée sous le règne du régime déchu.
C’est pourquoi, même si on est en démocratie, la possibilité de destituer par la force un président élu est une garantie pour les peuples de s’affranchir d’un régime démocratique devenu tyrannique et totalitaire tel que fut le régime déchu. A défaut ce serait la porte ouverte à la tyrannie et à la dictature en démocratie de la majorité car il n’y a de pire tyrannie que celle qui est exercée à l’ombre des lois et de l’ordre constitutionnel avec les couleurs de la justice et l’état de droit vidé de sa substance. Même en démocratie le pouvoir peut être tyrannique et les dirigeants cruels.
On voit ainsi les limites et la complexité de l’exercice en démocratie consistant à vouloir vaille que vaille que l’ordre constitutionnel (sans chercher à connaître les soubassements) soit respecté et que l’accession au pouvoir des autorités légitimes ne se fasse nécessairement que par des voies dites démocratiques à savoir après un scrutin populaire.
Dès lors, en tout état de cause, il appartient donc au seul peuple nigérien de choisir librement ses dirigeants quel que soit leur mode d’accession au pouvoir et de leur apporter la légitimité nécessaire : soit a priori en cas de scrutin libre et transparent ; soit a posteriori après un coup d’état militaire ou civil (constitutionnel) par adhésion massive. En l’espèce, n’en déplaise donc au syndicat des chefs d’État de la CEDEAO, c’est une affaire nigéro-nigérienne.
Enfin et par ailleurs à considérer même que les États membres de la CEDEAO ont entendu transférer une partie de leur Souveraineté nationale (ce qui serait une première mondiale) en matière de rétablissement de l’ordre constitutionnel et de respect de l’état de droit, à une organisation communautaire dont la vocation est d’abord et avant tout économique, il conviendrait de mettre ses textes fondateurs (et additionnels) en accord avec le Droit international en l’occurrence le traité des NU. En droit international << Aucun État ni aucun organisme international n’a la latitude de juger de la légitimité ou de la légalité des dirigeants issus d’un changement de régime, quel que soit le mode opérationnel d’accession au pouvoir. ..>>. En droit international la légitimité des autorités de chaque Etat n’est donc pas, sous peine d’ingérence, à discuter par d’autres États quel que soit leur mode d’accession au pouvoir».
En France, le General De Gaulle avait bien mis fin, par un coup d’Etat militaire, au régime démocratique de la 4ème République caractérisé par le gouvernement des partis et l’instabilité gouvernemental.
Les Etats unis d’Amérique qui avaient déjà une longue tradition démocratique ne se sont pas pourtant insurgés contre ce mode d’accession au pouvoir par la force et n’ont pas qualifié d’illégale et d’illégitime l’autorité du Général de Gaulle. La suite est connue de tous. Ce coup de force fut favorablement applaudi par le peuple français dans sa majorité. Le salut du peuple français et la solidité des institutions républicaines de la Vème république dont se targuent les Français tiennent de l’ingénierie de De Gaulle et de son premier ministre d’alors Michel Debre.
Pour ceux qui veulent s’adonner aux comparaisons, n’y a-t-il pas une similitude entre la ferveur du peuple nigérien à l’égard des événements du 26 juillet et la ferveur du peuple français après son coup de force. Faisons le pari que les événements du 26 juillet permettront l’avènement d’une véritable démocratie plus vertueuse et saine plaquée sur nos réalités socioculturelles, débarrassée de toutes les tares du passé. Les événements du 26 juillet qualifiés par certains de «coup d’état de trop doit être le «coup d’état décisif». Et il revient au peuple nigérien, et à lui seul, d’en décider et d’y veiller.
Sur la base de l’analyse qui précède, les autorités déchues ont perdu naturellement toute forme de légitimité et par voie de conséquence elles n’ont aucun pouvoir pour représenter le Niger notamment au sommet de l’ONU. Pas plus que cette dernière, sur la base de la même analyse, ne peut s’autoriser, sans violer le traité l’instituant, à recevoir les autorités déchues, en l’occurrence le ministre des Affaires étrangères. Partant de là, l’ONU ne peut donc, sans outrepasser ses prérogatives, interdire aux nouvelles autorités légitimes du Niger de siéger à son assemblée générale.
Par ailleurs, il est enseigné dans les facultés de droit, en matière de hiérarchie des normes la primauté du droit international sur le droit communautaire et le droit national dans toutes les matières régies en même temps par ces ordres juridiques. En cas donc de contradiction ou d’incompatibilité entre la norme internationale et la norme communautaire, c’est la première qui prévaut.
En conséquence, le syndicat des chefs d’Etat de la CEDEAO n’est donc pas fondé ni pour contester (pas plus que les fonctionnaires onusiens qui n’ont d’autorité que sur leurs employés), la légitimité des autorités militaires nigériennes issues des événements du 26 juillet ni pour envisager une intervention militaire sous l’égide de la CEDEAO, sans violer le traité des NU, en l’absence d’une résolution préalable du Conseil de Sécurité de l’ONU autorisant une telle intervention. Dès lors les chefs d’Etat de la CEDEAO qui prétendent vouloir intervenir militairement au Niger au nom du respect, à géométrie variable, de l’état de droit et qui le font en violation flagrante et délibérée des traités (communautaire et international), n’ont pas l’autorité légale et légitime pour le faire. Par conséquent en cas d’agression militaire du Niger par ces États, ceux-ci (leurs chefs d’Etat et de gouvernement) devront en répondre devant les juridictions communautaires et internationales compétentes. Le Niger ne tolérera plus aucune violation du droit communautaire et international qui lui porte préjudice. Le Niger ne tolérera plus la violation en toute impunité des traités communautaires et internationaux.
ISSA MAHOMED-LAOUEL
Juriste en droit économique et des affaires,droit de l’immobilier et métiers de l’urbanisme
Source : https://www.lesahel.org/
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Malgré la mise en garde du procureur de la république près du tribunal de Grande instance de Niamey, à travers sa lettre circulaire, des appels voilés à la violence circulent déjà sur les réseaux.
Des cortèges des partis politiques en pleine campagne électorale , sont caillassés dans certaines localités du pays .
Les accusations réciproques de fraudes électorales fusent de tous les côtés avant la tenue du scrutin. Le climat politique devient délétère.
Dans le cadre de la recherche d'une solution heureuse à cette surenchère électorale , à ces escalades , il pourrait être bon d'explorer la possibilité d'une rencontre de sensibilisation avec tous les acteurs concernés en vue de faire baisser la tension .
A l'occasion de cette réunion de concertation avec toute la classe politique, les acteurs chargés de l'organisation des élections et les acteurs de la société civile, il pourrait être convenu des modalités d'organisation des élections présidentielles apaisées, de fixer les limites qu'il faudrait éviter de franchir dans les jougs oratoires car la parole non contrôlée peut mettre en péril la paix sociale.
Il faudrait également sécuriser davantage les sites des opérations des votes, renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité à contrecarrer les éventuelles fraudes électorales, les braquages des urnes, les falsifications des procès-verbaux, ect .
L' observation des dispositions réglementaires semblerait être difficile à faire respecter eu égard à la qualité de certaines personnalités qui violent les dites dispositions réglementaires.
La propension que prend la gueguerre politique actuelle exige de chaque acteur politique , de chaque responsable politique, un minimum de pondération, de retenues, de fair-play , dans l'arène politique, pour sauvegarder la paix sociale.
Les autorités politiques, administratives et coutumières, ( les gouverneurs, les délégués spéciaux auprès des communautés urbaines, les maires, les préfets, les chefs traditionnels ) , doivent observer une neutralité dans les débats politiques conformément à la réglementation en vigueur, en période électorale.
L' organisation d'une telle concertation générale de sensibilisation, d'anticipation, n'est pas tard, car vaut mieux prévenir que guérir .
La paix sociale, la cohésion nationale, l’unité nationale, n'ont pas de prix, s'employer à les sauvegarder est un devoir pour les pouvoirs publics , les acteurs politiques , les acteurs de la société civile.
Les invectives, les caricatures, les insultes, les menaces, sont contreproductives, les mentalités des nigériens, des citoyens électeurs , ont évolué, seul un dialogue franc constructif, honnête, et juste peut permettre de mieux sauvegarder la paix sociale.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse !
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Notre pays va très mal et nous sommes dans l'imminence d'une révision constitutionnelle pour instituer un Sénat alors que l’Assemblée Nationale ne sert déjà pas à grand-chose !
Les déficits budgétaires s’accumulent, le terrorisme tue et pille toujours sans distinction civils et FDS sans que nous n’ayons jusqu’ici de réponse adaptée, la famine menace actuellement 4,6 à 8 millions de nos concitoyens, le pays est confronté à la maladie sans possibilité de soins appropriés, l’école est malade comme jamais…
Au lieu de se préoccuper de nous protéger, de lutter contre la famine, la maladie et l’analphabétisme, nos dirigeants sont focalisés essentiellement sur leur confort personnel par des arrangements d’officines politiques. Le peuple, esclave de leur bon vouloir, est, lui, devenu l’otage de leurs décisions égoïstes.
Le lien pour signer la pétition
Je lance un cri d'appel d'urgence à vous tous, gens du peuple, pour que cesse immédiatement ce projet inutile, au moyen de vos nombreuses signatures de cette pétition citoyenne.
Nous sommes très nombreux, et je pense que nous sommes majoritaires, face à cette élite politique qui nous gouverne, qui revendique être le courant majoritaire en tout au Niger et qui fait la pluie et le beau temps avec nos ressources publiques.
Nous ne devons plus accepter d’être taiseux et passifs face à ces dérives.
Soyons nombreux à dire NON à l’institution d’un Sénat aussi budgétivore qu’inutile !
Merci
Par Hamma Hamadou
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Le Nigéria, le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal entre autres pays membres de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sous la houlette de la France s’apprêtent à intervenir militairement au Niger pour restaurer l’ancien Président Bazoum dans ses fonctions à la suite du renversement de son régime par des forces de défense et de sécurité nationales.
Deux options (diplomatique, militaire) sont diversement privilégiées ou soutenues par les instances régionales et internationales. Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine dans son communiqué PSC/PR/1169 du 14 août 2023 s’inscrit entièrement à l’option diplomatique en des termes ci-après :
- Prend note de la décision de la CEDEAO de déployer une Force en attente et demande à la Commission de l'UA d'entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires du déploiement d'une Force en attente au Niger et d'en faire rapport au Conseil ;
- Salue et soutient fortement les efforts inlassables déployés par la CEDEAO en vue du rétablissement pacifique de l'ordre constitutionnel dans la République du Niger ; et demande à la Commission de l'UA de nommer et de déployer un Haut Représentant pour encourager les efforts de médiation de la CEDEAO ;
- Porte des réserves sur les mesures et sanctions prises par des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO sur la situation politique au Niger, du 30 juillet 2023, concernant l'imposition de mesures punitives, tout en veillant à son application progressive et en minimisant son effet disproportionné sur les citoyens du Niger ;
- Rejette fermement toute ingérence extérieure d'un acteur ou d'un pays extérieur au Continent dans les questions de paix et de sécurité en Afrique, y compris les engagements de sociétés militaires privées sur le continent, conformément à la Convention de l'OUA de 1977 pour l'élimination du mercenariat en Afrique
L’initiative des options diplomatique et militaire n’émane pas des nouvelles autorités du Niger, lesquelles d’une part, adhèrent à l’option diplomatique pour marquer leur attachement à la paix et sa préservation et d’autre part s’opposent à toute intervention militaire extérieure.
La présentation du cas du Niger sur la scène internationale se limite sur ces deux seuls registres de la gouvernance mondiale. Or, il y a une autre option qui s’offre aux nouvelles autorités du Niger pour rompre à la pratique ordinaire des règlements conflits.
L’option légitime et légale reste juridique à travers la saisine de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crime d’agression, infraction prévue et sanctionnée par le statut de Rome ratifié depuis lors ratifié par le Niger.
La légalité des nouvelles autorités du Niger
Il est un principe coutumier international de reconnaître la qualité d’autorités légales aux nouvelles autorités issues de la prise du pouvoir politique par la force armée.
L’histoire socio-politique africaine a été toujours marquée par ce principe, et la légitimité complémentaire pour exercer la plénitude du pouvoir d’Etat vient du soutien de la population.
Telle est la situation actuelle du Niger avec des militaires au sommet de l’Etat et des manifestations populaires de soutien constatées partout sur le territoire national.
Toutes les réserves restent sans objet relativement aux décisions prises par ces nouvelles autorités. L’entrée en contact avec les nouvelles autorités par la Cedeao, l’obtention d’accord pour évacuer les ressortissants occidentaux, les nombreux précédents des coups d’état de la génération « couleur de la terre » sont bien des exemples illustratifs.
Le crime d’agression du Niger par la Cedeao sous la houlette française
Le préambule du statut de Rome créant la Cour pénale internationale rappelle avec exigence les obligations internationales de tous les pays membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) de s’abstenir de recours à la menace ou à l’emploi de la force soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique, dans les affaires intérieures d’un autre Etat.
Les Etats de la Cedeao et la France étant membres de l’ONU, donc, tout recours de leur part, à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité, l’indépendance politique et dans les affaires intérieures du Niger, autre pays membre tombe sous le coup de la qualification de crime d’agression.
Le champ de qualification conformément à l’article 8 bis 1 et 2 et ses paragraphes suivants du statut de Rome est ouvert à la planification, la préparation, le lancement ou l’exécution de tout recours à la force, au blocus des ports (c) ; à l’attaque extérieure armée terrestre, aérienne, maritime (d) ; à l’emploi des forces armées en stationnement au Niger avec son agrément mais en violations des accords signés, qui du reste, ont été dénoncés par les nouvelles autorités (e) ; à la permission du survol aérien pour mener des attaques contre le Niger (f) ; à l’envoi des bandes, des groupes, des troupes irrégulières ou mercenaires armés contre le Niger (g). Les agissements constatés contre le Niger illustrent les éléments constitutifs de l’infraction de crime d’agression. Le Niger peut cumulativement saisir la CPI aux fins d’enquêtes contre les dirigeants politiques et Chefs militaires des pays précités.
L’état de contextualisation favorable de la saisine de la Cour pénale internationale pour crime d’agression
Tout recours à la force contre un Etat, son intégrité territoriale, ses dirigeants politiques dans les affaires intérieures doit être approuvé par le Conseil onusien de sécurité sur la base d’une résolution.
Une de mes publications antérieures a traité entièrement de cette question sous l’angle juridique et ce serait une surcharge d’écriture d’y revenir. Il reste à aborder les préalables constitutionnels nationaux à tout déploiement armé à l’extérieur des pays agresseurs contre le Niger.
En France, les opérations militaires extérieures sont certes prises par son Président en conseil de défense avec l’obligation d’informer le parlement dans un délai de trois jours mais sans vote.
Toutefois, au-delà d’une durée maximale de 4 mois, une autorisation parlementaire est obligatoire depuis la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 apportant des modifications à l’article 35 de la constitution. L’histoire récente des interventions militaires françaises extérieures révèle leurs échecs dans un court, moyen et long terme. Le Président français reste totalement handicapé avec une absence de majorité parlementaire depuis le début de son deuxième. La politique de défense de la France : les enjeux à l’horizon 2030, reste irréalisable sur le plan budgétaire avec un gouvernement dépendant de la température de la représentation nationale dans son ensemble.
Pour le Bénin, l’article 53 de la Constitution avec la révision de novembre 2019 met en exergue le serment de Patrice Talon à œuvrer avec toute sa force pour la recherche de la promotion de la paix, de la cohésion nationale et de la préservation de l‘intégrité du territoire national.
Tout déploiement des forces armées béninoises pour entrer en guerre contre le Niger devient la négation de l’économie générale dudit serment. En outre, les articles 63 à 68 qui posent les conditions du recours des forces armées béninoises et de police n’ont pas prévu leur déploiement extérieur comme dans le cas du Niger et l’article 101 soumet l’obligation de déclaration de guerre à l’assemblée nationale.
Le traité de la Cedeao et ses protocoles subséquents contrairement à la charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples enchâssée dans la constitution du Bénin sont aussi des obstacles majeurs pour fonder toute intervention militaire extérieure. Sur le plan de l’ordre constitutionnel béninois, le Président Patrice Talon n’est pas une référence démocratique dans sa gouvernance politique.
En effet, une culture de parodie de justice avec des condamnations et détentions contestables de l’ex garde des sceaux Reckya Madougou et du professeur de droit Joël Aïvo et bien d’autres en sont les preuves.
Pour le Sénégal avec son Président Macky Sall en fin de mandat pour une courte durée restante de 6 mois, on peut citer à l’aise les condamnations systématiques des opposants politiques dont Ousmane Sonkho et l’absence de toute opposition politique considérée.
Dans la Constitution avec sa révision de janvier 2001, il est clairement inscrit en son article 37 que le Président sénégalais est tenu de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine.
La participation du Sénégal à une quelconque intervention militaire contre le Niger, pays africain est contraire aux objectifs de l’unité africaine. L’article 96 de la même constitution ajoute que le Sénégal ne peut faire partie à un accord d’association ou de communauté qui comprend l’abandon partiel ou total de sa souveraineté, que s’il permet de réaliser l’unité africaine. L’article 70 de la constitution exige l’autorisation de déclaration de guerre par le Parlement sénégalais.
Pour la Côte d’Ivoire et à l’actif de son Président Alassane Ouattara, il y a toute une série suspecte de morts des anciens premiers ministres Amadou Gon Coulibaly et de Hamed Bakayoko en mars et juillet 2020. Aucune enquête indépendante n’a été ouverte pour savoir les causes réelles de ces morts suspectes et aussi pour situer les responsabilités. Dans ce pays également, la déclaration de guerre est autorisée par l’Assemblée nationale en vertu de l’article 73 de la constitution.
Les articles 122 et 123 ne prévoient pas d’accord d’association avec d’autres Etats pour faire la guerre dans l’espace commun de la Cedeao sans compter les traitements contre toute conscience politique des opposants Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et de Guillaume Soro comme bilan démocratique du Président Ouattara.
Quant au Nigéria, le sénat a refusé toute autorisation d’entrée en guerre contre le Niger et les Etats fédérés du sud tout comme ceux du nord sont majoritairement opposés au déploiement des forces armées nigérianes contre le Niger, pays voisin où les liens historiques, culturels, religieux, économiques et sociaux ne sont pas à démontrer. Le contrôle de l’intégrité du territoire du Nigéria qui échappe à ses autorités politiques, les massacres de populations, le taux élevé des refugiés, les enlèvements avec des demandes des rançons, les complicités étatiques sont autant des préoccupations pour le Chef d’état du Nigéria. Il a décidé unilatéralement de fermer les frontières avec le Niger alors même que la liste des membres allant composer son gouvernement était aux débats d’approbation. Une telle décision porte atteinte au principe de séparation des pouvoirs dans la République fédérale du Nigéria.
Le déclenchement de la saisine de la CPI
L’article 4. 2 du statut de Rome donne compétence à la cpi pour exercer ses fonctions et ses pouvoirs sur le territoire de tout état signataire de son statut comme le Niger, les autres pays de la Cedeao et la France. Le déploiement des forces armées contre le Niger dont tous les éléments annoncés suivant les conclusions des sommets extraordinaires des chefs d’état et de gouvernement sont publics, il est clair que le Niger a qualité aux fins de saisine même dans le cadre de la prévention du crime d’agression.
Le Procureur de la Cpi sur la base des articles 14 et 15 du Statut de Rome peut faire ouvrir des enquêtes sur la situation des conflits avec les autres Etats de la Cedeao. La constante de la jurisprudence récente pour le Soudan et la Russie est toujours d’actualité.
Il revient donc au parquet général de fournir tous les éléments servant à l’ouverture d’une enquête du Procureur de la Cpi au Niger et à ses frontières. Outre cette faculté, les nouvelles autorités du Niger peuvent de bon droit saisir le conseil de sécurité pour constater le crime d’agression sur la base des conclusions des sommets de la Cedeao et du commencement d’exécution du plan d’attaques et ce conformément à l’article 15. 7 du Statut de Rome. La constitution des forces armées, leur stationnement avec un état-major sont autant des indices concordants de crime d’agression.
Le Statut de Rome exclut toute immunité, toute erreur de fait, toute erreur de droit pour des Chefs d’état, des officiers et soldats qui se seraient rendus coupables de crime d’agression en application des articles 33. Les ordres hiérarchiques et de la loi manifestement illégaux n’exonèrent pas les coupables de leur responsabilité pénale et ce par référence à l’article 34. L’ordre attendu par la force militaire en attente sans respect des règles constitutionnelles précitées et sans aune résolution du conseil de sécurité est manifestement illégal. Pour rappel aux officiers et soldats qui seront engagés dans la guerre contre le Niger, son peuple et ses dirigeants, l’histoire a toujours rattrapé ceux qui vont à son encontre.
Le droit n’existe que s’il est manifesté, la création de la Cour pénale internationale n’est pas une simple imagination. C’est en revanche, un organe de lutte contre les graves crimes de portée internationale et de prévention des conflits pouvant donner naissance à ces crimes, dont l’histoire de l’humanité en retient parfaitement sur tout ce qui heurte sa conscience au plus haut degré.
Notre conclusion est affirmative de la possibilité de la saisine de la Cour pénale internationale par le Niger pour crime d’agression en préparation et dont les auteurs, co-auteurs et complices sont déjà connus. Il revient au parquet général de réunir les faits d’appréciation et d’opportunité dans les paroles, gestes, agissements, rapports divers, actes, témoignages, entrevues, les comptes rendus d’unité d’enquêtes policières, les renseignements généraux, la doctrine, les législations et la jurisprudence abondante pour communiquer au Procureur de la Cour pénale internationale un dossier solide pour toutes fins utiles.
Par Me Amani Yahouza,
Avocat à la Cour et au Barreau de Niamey (Niger)
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Je suis originaire de l’Illinois, dans le Midwest des États-Unis. Bon nombre d’entre vous connaissent la ville de Chicago, en Illinois, qui, avec ses 2,7 millions d’habitants, est la troisième plus grande ville des États-Unis. Cependant, vous seriez peut-être surpris de savoir que l’Illinois est en plein milieu de la région agricole américaine. Selon le Ministère de l’Agriculture Américain, les terres agricoles couvrent environ 75 % du pays. La plupart des fermes de l’Illinois produisent des céréales telles que le maïs et le soja. L’Illinois se classe au septième rang de la production agricole et quatre des cinq États avec qui il partage une frontière terrestre se classent parmi les 12 premiers : l’Iowa (2), le Wisconsin (8), l’Indiana (9) et le Missouri (12). C’est dans cette optique que j’évalue l’importance de l’eau, de l’agriculture et du développement rural pour la sécurité alimentaire et la prospérité économique au Niger.
Afin d’aider le Niger à atteindre ses objectifs, l’Ambassade travaille principalement, entre autres, avec le Millenium Challenge Corporation (MCC), un Compact Hydraulique et Agriculture durables de six ans, avec un financement de 437 millions de dollars avec la République du Niger, qui en est maintenant à sa quatrième année. L’objectif du Compact est de réduire la pauvreté en accélérant la croissance économique de la population du Niger.
En fait, nous sommes tout à fait convaincus du potentiel énorme de l’entrepreneuriat rural au Niger et de sa situation d’épine dorsale économique du pays. En tant que tel, le Compact fait face à deux obstacles majeurs à la croissance économique : 1. le manque d’accès à l’eau pour des utilisations productives ; 2. les obstacles institutionnels et physiques au commerce, y compris les réseaux routiers pauvres et les infrastructures de marchés délabrées.
Le Compact vise à surmonter ces obstacles grâce à deux projets phares : le premier projet est l’irrigation et l’accès aux marchés. Le deuxième projet est celui des collectivités résilientes au climat. Ces deux projets visent à accroître les revenus ruraux grâce à une production et des rendements agricoles plus élevés, ainsi qu’à une augmentation de la valeur et des ventes des produits agricoles. Ces projets sont mis en oeuvre dans les régions du sud-ouest de Dosso, Tahoua, Tillaberi et Maradi. La MCC estime qu’environ 3,9 millions de nigériens vont y bénéficier directement !Nous avons honoré quelques-uns de ces 3,9 millions de nigériens le 14 septembre 2021. J’ai organisé une cérémonie de remise de subventions pour célébrer la deuxième de deux séries de subventions pour les entreprises agroalimentaires rurales dans le cadre du Compact. La Fondation des États-Unis pour le Développement en Afrique (USADF) gère le mécanisme de subvention au nom du Millennium Challenge Account Niger (MCA Niger), et des représentants de la MCC, de MCA Niger et de l’USADF se sont joints à moi pour honorer neuf bénéficiaires.
Les bénéficiaires sont passé par un processus de sélection rigoureux. Mon équipe a examiné des centaines de propositions soumises par des entreprises agricoles et des coopératives rurales nigériennes. Nous avons accordé des subventions en deux phases. La première phase a accordé 47 subventions d’un total de 4 481 268 $. La deuxième phase avait déjà accordé des subventions à 35 organismes pour un total de 2761290 $. Plus de 50% des bénéficiaires sont des groupes de femmes et de jeunes, qui développent différents types d’agro entreprises, y compris l’agriculture pluviale (40%), la transformation et la commercialisation (37%), les services vétérinaires (12%), la fourniture d’intrants tels que les semences et les engrais (8%), ainsi que l’agriculture irriguée, la volaille et la pisciculture.
Le 16 septembre dernier, à notre Espace Américain d’Agadez, j’ai lancé avec nos partenaires des femmes entrepreneures, les Femmes Emergentes d’Agadez (FEMAZ), un Salon de l’Entrepreneuriat Féminin des Produits « Agro-Alimentaires ». La foire s’est déroulée du 17 au 19 septembre à Agadez, et les femmes ont présenté leurs entreprises et leurs produits allant des jus et thés aux céréales et légumesséchés. Nous avions organisé une foire similaire des femmes entrepreneures à Niamey en juillet dernier. Nous espérons organiser d’autres en 2022, car soutenir les femmes entrepreneures les aide à développer des entreprises formelles, leur permettant de s’intégrer pleinement au tissu économique.
L’Ambassade des États-Unis appuie aussi les programmes de développement rural et d’entrepreneuriat féminin, parce qu’un secteur privé fort est essentiel à une croissance économique diversifiée et significative. Un secteur privé fort permet aussi la création exponentielle d’emplois au-delà de la planification gouvernementale. Tout cela mène au développement économique et à la stabilité, et l’eau, l’agriculture et le développement rural sont la base de tout cela.
Chaque fois que nous travaillons avec nos partenaires nigériens pour renforcer l’économie du Niger, nous pouvons tous dire que « Le Niger se lève ! », car ce faisant, nous travaillons à assurer un avenir sûr et prospère au Niger.
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Voici ce que dit l'article 59 de la constitution du 25 novembre 2010 : Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
{xtypo_quote}"Article : 59 - Le Président de la République peut, après consultation du président de l'Assemblée nationale et du Premier ministre, prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale. Une nouvelle Assemblée est élue quarante-cinq (45) jours au moins et quatre-vingt-dix (90) jours au plus après cette dissolution. Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les vingt- quatre (24) mois qui suivent les élections. Après expiration du délai fixé à l'alinéa précédent, si les élections législatives ne sont pas organisées, l'Assemblée nationale dissoute est réhabilitée de plein droit." {/xtypo_quote}
C' est nécessaire de le rappeler afin d'éviter toute confusion dans l'interprétation du dit article, qui a déjà commencé sur les réseaux sociaux.
Il suffit de bien lire pour comprendre cet article.
Personne ne peut intimider le peuple souverain du Niger.
Nous souhaitons que tout se passe dans la sérénité, dans la cohésion sociale, dans la fraternité légendaire , reconnue au peuple souverain du Niger et le fair-play.
Prions que Dieu le plus puissant, préserve le Niger de toute catastrophe !
C'est le Niger qui gagne et notre démocratie qui progresse !
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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