Idées et opinions

 

En cette période critique de transition politique, l'heure est à la défense inébranlable de la patrie. Les événements récents ont mis en lumière le besoin urgent de cohésion et d'engagement sincère envers le Niger nouveau qui se dessine. Face à cette conjoncture décisive, chaque Nigérien a un rôle crucial à jouer pour bâtir un avenir meilleur pour notre nation bien-aimée.

Il est indéniable que des éléments opportunistes et hypocrites tentent de semer la confusion et de poursuivre leurs intérêts personnels au détriment de l'intérêt général. Cependant, en rejetant ces attitudes nocives et en se concentrant sur l'intérêt supérieur de notre pays, nous pouvons construire une société plus unie et prospère.

La contribution de chacun est la bienvenue dans cette quête d'un Niger nouveau, plus fort et plus juste. Nous avons besoin de l'engagement de tous les citoyens, qu'ils soient politiciens, membres de la société civile ou simples citoyens, pour créer ensemble un environnement où règnent la transparence, la démocratie et le respect des droits de l'homme.

En restant solidaires et en mettant de côté nos différences pour l'intérêt commun, nous pouvons consolider notre unité nationale et faire face aux défis qui se dressent sur notre chemin. C'est un moment décisif pour notre pays, et chaque geste, chaque parole compte.

Soyons des acteurs engagés dans la défense de la patrie, en mettant de côté nos égos et en travaillant ensemble pour construire un Niger nouveau, résolument tourné vers un avenir meilleur. Le temps est venu de faire preuve de patriotisme et de dévouement envers notre pays, car c'est en unissant nos forces que nous pourrons surmonter les obstacles et bâtir un avenir prometteur pour les générations à venir.

Ensemble, en tant que peuple uni et déterminé, nous pouvons écrire un nouveau chapitre de l'histoire du Niger, empreint de progrès, de justice et de prospérité. La patrie a besoin de nous tous, et notre contribution collective est essentielle pour construire un Niger fort et florissant.

Le moment est venu de se tenir côte à côte, main dans la main, pour écrire ensemble l'histoire d'un Niger nouveau, d'un Niger rayonnant, où la fierté nationale est portée haut et où l'espoir est offert à chaque citoyen. Unis dans notre engagement envers la patrie, nous pouvons forger un avenir radieux pour le Niger, un avenir qui sera le fruit de notre dévouement et de notre amour pour cette terre que nous chérissons tant.

En avant, vers un Niger nouveau, où chaque voix compte, où chaque action a du sens, où chaque Nigérien peut se sentir fier d'appartenir à cette grande nation !

Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)

« Je tiens de façon particulière au respect de certaines valeurs de notre société : le travail bien fait, l’intégrité, le stoïcisme, le sens de la responsabilité et l’amour de la patrie » Professeur Cheick Modibo DIARRA, Ph.D., Astrophysicien, Navigateur interplanétaire de la NASA

« Les politiques industrielles ont particulièrement connu du succès en Asie de l’Est en raison de l’engagement et de la vision des dirigeants et des institutions politiques qui ont mis au point et appliqué des critères stricts de performance pour les industries, lesquelles bénéficient de subventions et de mesures protectionnistes avec l’appui d’une administration publique compétente en grande partie à l’abri des pressions politiques »

RAPPORT ECONOMIQUE SUR L’AFRIQUE, 2013 / Union Africaine

De retour au pays dans les années fin 80 – début 90, bardé de diplômes après un long séjour au Canada, l’occasion me fut donnée d’apporter ma modeste contribution à la formation de la jeunesse nigérienne qui est l’avenir du pays par le Doyen de la faculté des sciences économiques et juridiques de l’Université Abdou Moumouni, Dr Kiari Liman Tinguiri, un nigérien d’une honnêteté intellectuelle exemplaire qu’on ne retrouve plus dans le Niger d’aujourd’hui ; en tout cas très difficilement ! Il m’approcha en ces termes : « Youssouf, tu viens de rentrer du Canada avec un Ph.D. ; tu es le plus apte de nous tous pour assurer le cours de ‘’Développements récents en Analyse économique ». Il s’agissait de présenter aux étudiants de maîtrise les théories les plus récentes dans différentes spécialités des sciences économiques. Et comme pour joindre le geste à la parole, il veilla à ce que je sois classé Maitre de Conférences (l’unique) alors que lui-même était encore Maître-Assistant !!

Dans ce contexte, j’ai élaboré mes cours en ayant à l’esprit de former des individus compétents et patriotes certes mais aussi volontaires et optimistes c’est-à-dire confiant que l’Homme peut changer beaucoup de choses et que tout n’est pas écrit d’avance. Que leur destin n’est pas de vivre misérables dans un pays immensément riche en ressources naturelles et que le salut viendra des politiques économiques mises en œuvre avec intelligence et détermination par des dirigeants  prêts au sacrifice ultime pour le bonheur de leur peuple. Travail, discipline, patriotisme et … la prospérité sera au rendez-vous. Qu’ils doivent être vigilants devant des théories pessimistes qui incitent au découragement et font de nous les éternelles victimes d’un ‘’système mondial impitoyable et injuste qui n’a pas fondamentalement changé depuis des siècles’’. Pour atteindre cet objectif, tous les cours étaient présentés théoriquement dans un langage mathématique rigoureux, passés au tamis des vérifications empiriques et débouchaient sur des implications en matière de politique économique ; montrant, ainsi le pouvoir du savoir pour changer les choses. Réveiller en eux la fibre patriotique en leur exposant l’histoire économique (la vie au quotidien) des (dans les) pays développés où j’ai eu l’occasion d’y séjourner (France, Canada, Etats Unis,…… Chine) ; ou toucher leur amour propre et exacerber leur sentiment de fierté en leur dévoilant les défis énormes, notamment dans le domaine économique et plus particulièrement dans le secteur industriel, qui ont été relevés par les générations de la lutte anti coloniale et de l’indépendance au Niger. Il n’y a, donc, pas de fatalités au sous-développement ; la misère n’est pas inéluctable et la notion que tout est fatalité est destinée aux intelligences inférieures (Hung Liang Chi, 1809). Mieux, il y a bien une alternative puisque certains pays l’ont montré avec brio de même que certains dirigeants de pays aujourd’hui pauvres parce que leur politique a été remise en question après eux. En effet, un grand humaniste français contemporain, Alain Peyrefitte, a rappelé dans un essai magistral (‘’Du miracle en Economie : leçons au Collège de France’’, édition Odile Jacob) que tous les pays du monde ont connu à un moment de leur histoire la condition de sous développé. C’est même la condition humaine normale depuis des millénaires. Il y a seulement deux siècles que certaines sociétés humaines ont pu sortir de cette situation. Ainsi, le sous-développement n’est pas une malédiction mais c’est le développement qui est un miracle ! Il suggère, donc, aux pays en développement de ne pas perdre leur temps à faire des diagnostics de leur cas mais d’observer et copier intelligemment les pays qui ont réussi car s’ils ne sont pas certains de réussir en le faisant (toute entreprise comprend un risque) il est clair que l’échec est assuré pour ceux qui font le contraire !

L’histoire de la pensée économique nous apprend que la plupart des théories en sciences économiques évoluent dans le sens de donner plus d’importance à l’action de l’homme. Voyons quelques exemples ! Le paradigme des ‘’bienfaits de l’arriération’’ suggère qu’un pays sous-développé ou en développement a plus de chance d’avancer vite parce qu’il bénéficie de l’expérience des autres pays avancés. Profiter des cas de réussite en utilisant plus efficacement les solutions déjà trouvées par eux tout en évitant de supporter les coûts de la recherche-développement ; corrigeant les erreurs faites par ces pays ; anticipant sur les obstacles pour les contourner ou les lever. En définitive, capitaliser autant sur les succès que sur les échecs des uns et des autres qui ont réussi.  Allant plus vite, il est normal qu’il les rattrape !! Donc, le sous-développement ne doit pas être une fatalité mais bien un état qui peut évoluer en fonction de la volonté humaine. Alexandre Gerschenkron, historien anglais, insiste sur les obstacles à la croissance rencontrés par les pays tardivement industrialisés (fin XIX – début XX siècle) après les pionniers de la révolution industrielle (Grande Bretagne, Belgique, France) et sur les moyens politico-économiques par lesquels ils ont contourné ces difficultés. Dans cette perspective, l’élément le plus important est constitué par l’intervention décisive de l’Etat, à la fois substitut et complément de l’initiative privée : mobilisation des capitaux, développement de l’infrastructure, protection ou création d’entreprises, vieille technologique, etc….Parallèlement, le financement bancaire se substitue à l’autofinancement insuffisant, l’épargne étrangère se substitue à l’épargne intérieure limitée , les technologies importées se substituent à la technologie nationale embryonnaire. La Corée du Sud l’a bien compris et tira de l’expérience japonaise beaucoup de leçons sur la façon de faire tourner une économie fondée sur le secteur privé, mais à gestion étatique !

Il existe cinq théories du commerce international dans le modèle de société ‘’dominant’’ de notre sphère. La théorie des ‘’avantages absolus’’ (Adam Smith) qui stipule qu’un pays a un avantage absolu s’il produit plus de biens qu’un autre  en utilisant la même quantité d’input (en d’autres termes il est plus efficient). La théorie des ‘’avantages comparés’’ (David Ricardo) où un avantage relatif entre produits domestiques suffit pour justifier une spécialisation donc un échange entre pays ; cette théorie est vérifiée dans la plupart des échanges que les compagnies effectuent au niveau international. La théorie de la ‘’dotation en facteurs’’ (Eli Heckscher et Bertin Ohlin) affirme que même si les technologies sont identiques, certains pays jouissent d’avantages comparés sur les autres pays parce qu’ils sont dotés de facteurs particuliers (terre, travail, capital, savoir-faire) nettement plus en abondance ; elle explique pourquoi certains pays se spécialisent dans la production de certains produits (Argentine pour la viande, Inde pour la gestion informatique).  La théorie du ‘’cycle de vie du produit’’ (Raymond Vernon) montre comment le développement du commerce international passe par trois phases : création d’un nouveau produit pour satisfaire un marché domestique, exportations puis production sur place pour satisfaire la demande des autres pays industrialisés, délocalisation de cette production dans les pays sous-développés où les coûts salariaux sont plus bas. Ainsi, la boucle est bouclée en ce sens que le pays industrialisé qui exportait un produit qu’il a conçu devient plus tard un importateur de ce même produit. Il y a beaucoup d’évidence empirique qui supporte la théorie du cycle du produit ; un cas emblématique est le poste de TV en couleur inventé en Grande Bretagne qui n‘en produit plus aucun. La théorie des ‘’clusters’’ (Michael Porter) stipule qu’il est important d’avoir un réseau de firmes de la même industrie avec leurs fournisseurs concentrés dans une seule zone géographique. Les entreprises se nourrissent réciproquement de leur savoir-faire et leur compétition les pousse à innover plus rapidement ; les meilleurs et plus brillants employés se déplaceront plus facilement vers celles qui offrent de meilleures perspectives en termes de salaires, carrière et sécurité. En fait, il s’agit moins d’une théorie que d’une explication ex post des succès enregistrés par certaines régions du monde dans la concrétisation d’avantages  au niveau mondial dans une technologie ou un produit sans avoir un avantage particulier dans un facteur spécifique de production. C’est le triomphe de l’intelligence et du volontarisme qui explique ce qui suit.

En 1960, le premier gouvernement du Niger indépendant a opté pour une politique industrielle basée sur le modèle de la stratégie de substitution aux importations. Sa mise en œuvre est simple dans ses principes ; Il s’agit :

  • d’abord cibler les débouchés importants (intérieurs), tels que les reflètent les achats substantiels effectués à l’étranger au fil des années ;
  • ensuite s’assurer de la capacité des industriels locaux à maîtriser les techniques de production ou de la volonté des investisseurs étrangers à fournir des techniques, des gestionnaires et du capital ;
  • enfin ériger des obstacles protecteurs (tarifs douaniers ou contingents à l’importation) afin de couvrir les coûts initiaux élevés de la production locale et d’assurer la rentabilité des industries prioritaires pour des investisseurs potentiels.

La stratégie de substitution est généralement traduite par le choix comme premières cibles d’un investissement des industries de biens de consommation, notamment les produits alimentaires transformés, boissons, textiles, habillement, chaussures. La fabrication de ces produits fait appel à des techniques relativement normalisées et aisément accessibles aux industries des pays en développement. En l’absence d’un capitalisme national et d’investissements directs étrangers, l’Etat a créé quelques unités industrielles de transformation de produits locaux pour satisfaire une demande domestique solvable. C’est au cours de cette période que fut créée la quasi-totalité des entreprises et sociétés d’Etat ou d’Economie mixte qui constituent l’essentiel du tissu économique et industriel du Niger. Après le coup d’Etat de 1974, cette option de politique économique n’a pas été remise en cause. Au contraire, profitant de l’embellie due au boom des recettes d’exportations de 1976 à 1980 et, donc, de la hausse rapide et substantielle des ressources de l’Etat, les nouvelles Autorités  ont entrepris de vastes programmes de modernisation et d’extension des grandes entreprises publiques comme la Nigelec, l’Ortn, la Sntn, l’Opt et créé d’autres non moins importantes comme la Sonichar, la Sonidep, la Leyma, la Nitra, l’Onaha, l’Onarem, etc….. . C’est ainsi que le parc industriel était composé de 72 entreprises en 1988. Déjà à la veille de l’ajustement structurel (1983), le secteur des entreprises publiques (non compris le secteur privé et celui de l’économie mixte) se composait de 54 entreprises qui réalisaient 24 % de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6 % du produit intérieur et employait environ 13.000 personnes soit 46,6 %  de la population active occupée dans le dit secteur.

Voici quelques entreprises industrielles et commerciales créées par le PPN-RDA (Parti Progressiste Nigérien section du Rassemblement Démocratique Africain) et le CMS (Conseil Militaire Suprême) sur le modèle de la stratégie de substitution aux importations et des avantages comparés : Société Nigérienne des Cuirs et Peaux (SNCP), Société Nigérienne de Tannage (SONITAN), Société Nigérienne de Textile (NITEX/SONITEXTIL), Société Nigérienne de Fabrication Métallique (SONIFAME), Société Nigérienne de Céramique (SONICERAM), Société Nigérienne de Plastique (SONIPLA), Société nigérienne de Cimenterie (SNC), Société Nigérienne d’arachide (SONARA), Société Nigérienne de Primeurs (SONIPRIM), Société Nigérienne des Produits Pétroliers (SONIDEP), Société Nigérienne du Charbon (SONICHAR), Société Nigérienne d’Assurance et Réassurance (SNAR-LEYMA), Société Nigérienne d’Electricité (NIGELEC), Société Nigérienne de Transit (NITRA), Société Nationale de Transports Nigériens (SNTN), Société Nigérienne de Transports Fluviaux (SNTF), Société du Riz du Niger (RINI), Société de Transformation du Mil (SOTRAMIL), Société Nigérienne de Télévision (SNT), Société Nigérienne des Télécommunications (SONITEL), Société Nationale des Eaux (SNE), Société Nigérienne de Produits Vétérinaires (VETOPHAR), Société de Produits Pharmaceutiques (SONIPHAR), Société des Mines du Niger (SMDN), Office du Lait du Niger (OLANI), Abattoir Frigorifique de Niamey (AFN), Office des Aménagements Hydro-Agricoles (ONAHA), Office National de Recherches et Exploitation Minières (ONAREM), Office des Postes et Télécommunication (OPT), Office des Eaux du Sous-sol (OFEDES), Office National des Produits Pharmaceutiques et Chimiques (ONPPC), Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN), Société Nationale d’Exploitation et de Recherches Animales (SONERAN), Imprimerie Nationale du Niger (INN), Centre des Métiers d’Art du Niger (CMAN), Centrale d’Approvisionnement (CA), Usine des Phosphates de Tahoua, Usine de Cigarettes de Maradi, Usine d’Allumettes de Maradi, Usine de Craie à Malbaza, Huilerie de Maradi (SICONIGER), Huilerie de Matamèye (SHN), Huilerie de Magaria (SEPANI), Société Nigérienne de Commercialisation des Produits (COPRO-NIGER), Société Nigérienne d’Urbanisme et de Construction  Immobilière (SONUCI), etc………….. !

Ce parc industriel et commercial est soutenu par un système financier adéquat composé de banques spécialisées : Banque de Développement de la République du Niger (BDRN), Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA), Caisse de Prêts aux Collectivités Territoriales (CPCT), Société Nigérienne de Crédit Automobile (SONICA), Crédit du Niger.  C’est ainsi que toute une gamme assez variée de biens industriels étaient produits pour satisfaire une demande domestique en hausse. Ce sont notamment ; huile, farine, semoule, biscuit, bonbons, lait, viande, cuirs et peaux, maroquinerie, savon, parfum, pommade, cigarettes, allumettes, plastiques, chaussures, médicaments et produits pharmaceutiques, équipements et menuiserie métalliques, couvertures, pagnes, briques rouges, ciment, craie, fourneaux, chauffe-eaux et pompes solaires, fruits et légumes (tomates, haricots verts, fraises, etc……), etc…….

Une anecdote rend mieux que n’importe quel discours sur l’ambiance de cette époque ! Un jour que je manifestais ouvertement mon étonnement devant une telle performance du régime du PPN-RDA dans sa marche forcenée vers l’industrialisation du Niger, un ‘’jeune loup ‘’de cette époque (un ‘’Ancien’’ pour moi) nous révéla qu’au temps fort de la mise en œuvre de cette politique industrielle ; la création d’une entreprise était annoncée  à chaque Conseil des Ministres ! Il y avait même un ‘’Expert’’ pour cela à la Présidence de la République que le microcosme politico-administratif de Niamey affublait du sobriquet ‘’Monsieur Entreprise’’ avec un sentiment mêlé de moquerie et d’admiration, jaloux certainement de sa proximité avec le Président Diori Hamani.

Il est vrai que ce tissu industriel a complètement disparu à la suite des différents programmes d’ajustement structurel.

Dans le milieu des années 70, le Gouvernement nigérien a fait le choix de stimuler l’activité économique par le développement du secteur des entreprises publiques. Aux termes d’un Arrêté du Ministère du Commerce et des Transports, le SEP se composait, en mai 1983, de 54 entreprises qui réalisaient 24% de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6%  de la population active occupée dans le secteur. Jusqu’en 1982, sous les  effets conjoints de la croissance en volume des exportations d’uranium, de la bonne tenue des cours mondiaux de ce minerai et des facilités de l’endettement extérieur, les Autorités ont aisément trouvé les ressources pour mener à bien cette politique. En revanche, avec le retournement de conjoncture internationale qui a accompagné le second choc pétrolier et la baisse d’activité sensible observée dans les mines uranifères, la situation des finances publiques s’est fortement tendue. Subséquemment, les contre-performances d’un secteur parapublic largement subventionné sont devenues éclatantes car plus difficiles à supporter. Dans l’explication de ces mauvais résultats, l’accent a bien sûr été mis sur les défaillances propres à la gestion interne de certaines entreprises. Mais la responsabilité des déficits a également été imputée à des facteurs externes, en l’occurrence la qualité insatisfaisante des relations institutionnelles entre l’Etat et ses entreprises ainsi que les faiblesses de l’environnement macro-économique. A partir de 1983 ce diagnostic a inspiré le programme de réforme du SEP qui a été mis avec l’assistance financière des bailleurs de fonds internationaux (FMI, Banque Mondiale, CCCE devenue AFD). Ce programme se présente sous la forme d’un triptyque.

  • Privatisation totale ou partielle des activités financièrement viables mais sans un intérêt stratégique pour le pays.
  • Liquidation des entreprises ne présentant ni viabilité financière ni intérêt stratégique.
  • Réhabilitation des entreprises destinées à rester dans le portefeuille de l’Etat.

Malheureusement, ce programme a connu un échec retentissant apportant la preuve que les bonnes intentions ne font pas forcément les bonnes politiques et …….encore ; si il n’y a pas d’agenda caché ! D’ailleurs, un peu partout en Afrique les programmes de stabilisation d’abord et d’ajustement structurel ensuite ont contribué à une désindustrialisation massive des économies. Ne voulant pas, dans un premier temps, admettre la responsabilité unique des programmes d’ajustement, les institutions de Brettons Wood ont trouvé le  concept de gouvernance (environnement socio-économique dissuasif  et politiques macroéconomiques inadéquates) pour expliquer cet échec. Au Niger, en plus du caractère inopérant des propositions faites s’ajoutent la mauvaise exécution et le contexte socio-politique. Dans ce dernier registre, il faut rappeler que le PAS a été appliqué  dans un contexte d'instabilité politique, institutionnelle et sociale. Ainsi, le pays a connu en l’espace d’une décennie (de 1990 à 1999) ; une Conférence Nationale Souveraine, quatre Républiques, deux coups d’Etat, deux régimes militaires et deux rébellions armées. Cette situation d’instabilité a sévèrement contrarié la mise en œuvre d’une politique économique cohérente et durable. Il n’est pas question, ici et maintenant de faire le bilan du PAS au Niger mais plutôt d’aller de l’avant en initiant une nouvelle politique industrielle hardie. 

Ce n’est pas une honte de reconnaître ses erreurs. Beaucoup de pays ont connu des revers en matière de stratégies de développement mais ont su se relever après une remise en question douloureuse. La Corée, par exemple,  avait dans un premier temps opté dans le cadre de sa politique industrielle pour une stratégie de l’industrie lourde avant de renoncer et s’orienter vers l’industrie légère. Dans tous les cas, l’humanitaire dans lequel se complait le Niger n’est pas une stratégie de développement et la sommation des projets ne constitue pas forcément un tissu industriel. Au contraire, l’aide extérieure peut avoir un effet dépressif sur la production domestique, donc, sur la croissance lorsqu’elle se substitue à l’effort interne au lieu d’en être un complément comme le suggère ‘’le modèle à deux déficits’’ en anglais ‘’two-gap model of planning’’ (Hollis Chenery, Michael Bruno).

Pourquoi une telle fixation sur la politique industrielle ? Parce que l’industrialisation dans un pays impose une philosophie du rendement et de l’efficacité ; une méthode de travail fondée sur l’effort, la discipline (ponctualité, constance et sérieux), et la solidarité. Le produit de tout cela étant sanctionné par un juge intraitable mais juste, invisible et pourtant bien réel et présent donc non soumis aux pressions du pouvoir politique ; c’est le marché. Ainsi, propagées à tous les secteurs de l’économie cette philosophie et cette méthode de travail ; il y aura un ‘’effet de propagation ‘’ automatique à partir d’un ‘’pôle de croissance’’  provoquant un développement général de tous les secteurs. (François Perroux)

En définitive, il faut, donc, réhabiliter la politique de substitution aux importations des années 60 et aller plus loin sur le plan conceptuel et de l’exécution pour élargir la gamme de produits et diversifier les débouchés en tenant compte de l’évolution économique au niveau mondial et de l’abondance relative des ressources naturelles et ….humaines au niveau national. ‘’La critique est facile mais l’art est difficile’’ ! Or si la science économique moderne est quasiment une science exacte par sa méthode, elle est aussi inévitablement un art par son objet. Pourquoi toutes les conditions sont parfois réunies à un endroit précis à un moment donné et pourtant ça ne décolle pas pour reprendre l’expression ‘’take off’’ chère à Walter Rostow ?

Youssouf MAYAKI, Ph.D.

Economiste

Haut Fonctionnaire des Finances

Administrateur Civil

Homme politique

 

 

 

 

 

La mission assignée à Barkhane, selon moi, c'est trois(3) choses :

  1. De par le nombre, pérenniser la chasse gardée dont doit servir le pays hôte qui représente en général un intérêt économique ou/et géostratégique ; 
  2. Créer un cadre efficace au développement du jihadisme qu'elle entretient militairement et financièrement pour justifier sa présence et son utilité aux yeux de ceux qui n'y comprennent pas grand chose;
  3. Exploiter dans le noir les gisements de richesses minières qui sont devenues indispensables pour le monde entier si l'on veut se hisser à la première ligne des nantis.

C'est le lieu de préciser que : 

  • L'or en tête parce qu'il sert de valeur socle à l'émission monétaire
  • Certains minerais sont rares et d'utilité de pointe dans la fabrication industrielle de certains objets bien élaborés et bien quotés sur le marché international
  • D'autres matières premières non moins importantes et dont les pays industrialisés tiennent à s'assurer l'approvisionnement.
  • Le grand mal que constitue aujourd'hui le partenariat avec la France, c'est qu'elle l'exerce sans partage d'intérêt, sans le moindre respect de la règle "gagnant-gagnant à laquelle les africains (les populations) tiennent aujourd'hui tant parce que l'ayant compris seulement maintenant pour la plupart.

Tobo Altiné

 A la fin d’une gouvernance rendue célèbre par des communicateurs internes et externes, le président Issoufou Mahamadou a enfin ouvert les yeux sur certaines réalités qui hypothèquent désormais son séjour au Niger. En effet, le regard des veuves et orphelins victimes des travers du Président Issoufou Mahamadou et de ses indélicats collaborateurs dans la gestion de la crise sécuritaire ; le regard des gens frustrés par les détournements dans tous les secteurs d’activités qui ont fabriqué un ramassis de nouveaux riches sortis du néant qui narguent ceux qu’ils ont spoliés de leurs biens du haut de leurs étages et de l’intérieur de leurs grosses cylindrées ; le regard des gens déguerpis et privés d’activités qu’ils menaient depuis vingt (20) ou trente années dont certains étaient obligés de quitter le Niger pour des aventures incertaines dans les pays côtiers comme le Nigeria, le Ghana, le Togo, le Bénin et autres ; le regard des fonctionnaires exclus des affaires rien que par népotisme et affairisme politique ; et la grande donne serait l’incertitude dans la grogne du peuple qui a compris que des gents protégées par Issoufou Mahamadou auraient construit des immeubles mirobolants avec l’argent du contribuable nigérien.

Un adage dit que rien n’est tard si la vie se prolonge et quelle que soit la hauteur atteinte par un caillou lancé dans l’air, il finira toujours par retomber sur terre. Le Miséricordieux Allah nous rappelle dans une Sourate bien connue en Islam qu’un jour viendra où tout mal, tout bien, aussi minime soit-il, sera récompensé à la hauteur de sa teneur. Ici ce n’est nullement question d’un caillou que retombe après un séjour en l’air; il est question d’un homme et de ses sbires qui pensent avoir suffisamment dupé les nigériens pour qu’ils leur accordent carte blanche sur tous les forfaits qu’ils ont eu à commettre. C’est connaître mal la nature humaine en matière de psychologie. En effet, l’homme peut tout oublier sauf les frustrations dont il est victime. C’est le cas avec tous les frustrés que le régime du président Issoufou a créés en dix (10) années d’exercice d’un pouvoir sans partage. Un pouvoir dans lequel Issoufou Mahamadou est resté la clé de voûte et la plaque tournante de toutes les décisions. Que de gâchis en termes de gouvernance ! Pendant qu’on donnait l’impression au peuple que les choses se géraient par vraie démocratie au PNDS et même au Niger, un homme tirait les ficelles de toutes choses, lassant agir qui il voulait et clouant systématiquement le bec à toute contradiction. Résultat, le président Mahamadou Issoufou a posé tellement d’actes indélicats, méchants et mêmes tragiques que le Niger serait devenu aujourd’hui invivable pour lui.

Tenez ! les nigériens dans leur ensemble n’oublieront jamais que c’est une bourde incompréhensible qui a provoquée la colère des Djihadistes contre le Niger. Boko Haram, notamment, n’aurait jamais sévi au Niger si l’ex-président n’avait pas clamé haut et fort à la Place de la Concertation que le Niger sera le tombeau des partisans de Shekaou. Ce dernier, dans une vidéo très célèbre a déploré cet état de fait et avait juré de changer de comportement vis-à-vis du Niger. Et, depuis, combien de nos soldats sont tombés innocemment sous les balles de Shekaou ? De plus, après avoir provoqué l’essaim d’abeilles, le président Issoufou s’est plongé dans un sommeil complice qui a donné l’occasion aux agents du ministère de la Défense nationale de dilapider l’argent destiné à assurer la protection du peuple nigérien et de nos militaires. Convenez-en que la meilleure protection pour un soldat sur le Front ou en situation d’insécurité demeure son arme ; une arme égale ou supérieure à celle de l’ennemi en face. C’est la condition incontournable et le minimum pour quelqu’un que l’on envoie face à un feu ennemi. Mais non ! Le Président Issoufou a tellement manqué de vigilance sur ce point que ses sbires ont acheté des armes inefficaces ; si carrément ce ne sont pas de fausses factures pour n’avoir rien livré. Quelles monstruosités ! Le minimum que l’ex président Issoufou Mahamadou aurait fait était de s’assurer que tout tourne rond au ministère de la Défense car, il avait provoqué les terroristes et il savait qu’ils ne feront pas de cadeau à nos soldats et à notre peuple. Le laisser-aller dont il a fait preuve dans cette situation est un crime dont il porte la responsabilité éternelle. Et, comme le coeur lui n’est pas fait de pierre, celui des veuves et des parents des victimes ne pardonnera jamais au Président Issoufou Mahamadou cette légèreté. A quelque coin de rue qu’il rencontrera une veuve ou un orphelin, Dieu seul peut le tirer des jets de pierres qui seront dirigés contre lui. La seule alternative pour Issoufou est de ne plus sortir de chez lui, de se terrer dans son bunker.

Si même on occultait le volet sécuritaire, celui des déguerpis et autres frustrés créés par des décisions hâtives et indélicates du président Issoufou va lui peser lui aussi sur la conscience. S’il vous plait ! nous sommes conscients que notre capitale n’est pas aussi rayonnante que celles des autres pays de la sousrégion ; par conséquent, il faut l’assainir et le programme ‘’Niamey Nyala’’ était le bienvenu ; chapeau à Issoufou même si ce chapeau s’est mué en paille. Au fait, on ne change pas les habitudes en les brisant systématiquement et radicalement. Tout changement, aussi salutaire soit-il, doit intervenir sur la durée, à coup de communications justes, plausibles, convaincantes et mêmes conciliantes. Nous sommes un pays pauvre, le dernier de la planète. Notre économie est régie beaucoup plus par l’informel, un secteur que même les pays nantis ont du mal à contenir. Comment se fait-il que d’un seul coup, en une décision prise en Conseil de Ministre qu’on veuille briser tous les maillons des transactions commerciales à Niamey et dans certaines grandes villes du pays ? Les statistiques vous montreront que l’essentiel du commerce qui fait vivre notre économie par les «Tébourkoy», les «maytebour», les «maykanti», les «maïkwakou», bref, des gens installés depuis des lurettes à des carrefours et à des coins de rue. Que le président Issoufou lui-même jure s’il ne connaît pas un «Tébourkoy» à un coin de Niamey qui a fait plus de vingt (20) ou trente (30) ans ! Cela veut dire tout simplement qu’un tel individu a passé trente années à fonder et à gérer une famille (sans compter le soutien pour les proches du village qui descendent inopinément) avec ce petit commerce de coin de rue. Alors, comment voulez-vous qu’en l’espace d’un conseil de ministres, en moins d’une année, qu’il puisse se retrouver ailleurs dans des marchés improvisés, anarchiques où d’ailleurs ce sont les barons du régime même qui se taillent les places ? (Un député à Niamey aurait acheté 300 places à lui seul au nouveau marché «Dollé» ! Haba ; soyons un peu conséquents. Tous ces gens chassés des carrefours et dispersés à coup de bulldozer ne vont jamais tolérer ce forfait au président Mahamadou Issoufou. Certains ont pris la poudre d’escampette pour se jeter à l’aventure ; on a même enregistré des morts par infarctus ou par maladie provoquée par ce désastre. En tout cas, un militant même du PNDS aurait succombé à ce forfait aux alentours de l’arène de lutte de Niamey.

Comme pour nous donner raison, depuis l’avènement du président Bazoum Mohamed, la plupart de ces places sont réoccupées par les commerçants. Les routes désertes et des forêts en plein Niamey, cachées par des boutiques, ont repris vie. Les carrefours devenus incertains et repères d’insécurité sont redevenus pleins d’entrain. Même les collecteurs de taxes pour le compte des municipalités savent que les choses ont changé car leur chiffre d’affaire a sensiblement augmenté. Tout ceci nous fait dire que cette décision aurait dû attendre et les choses auraient pu se dérouler par phases, petit à petit. Cette réalité des frustrés provoqués par les décisions intempestives et hâtives d’Issoufou Mahamadou représente un autre goulot d’étranglement pour sa gouvernance. Jamais les gens dans cette situation ne le lui pardonneront. Il fera l’objet de jets de pierres à chaque fois qu’il croisera un d’entre eux à un coin de rue de Niamey ; à ce niveau aussi, Niamey devient incertaine pour un éventuel séjour du président Issoufou ; l’alternative, c’est de s’enfuir vers le Sénégal.

Autres vagues de frustrés, ce sont tous les fonctionnaires, les nigériens compétents des autres horizons politiques, ethniques et familiaux qui ont été écartés de la gestion des affaires du pays par des considérations népotistes, politiciennes et affairistes. Le régime du président Issoufou Mahamadou a en effet fait sortir des gens du néant, des individus qui n’ont jamais touché à un million de francs ; ces gens sont aujourd’hui dans des étages à trois niveaux dans des quartiers inexistants il y a cinq ans ; ils circulent dans des cylindrées qui coûtent des dizaines de millions ; ils sont à la tête des agences fictives qui tournent avec des milliards de francs ; ils ont des domaines avec des souterrains qui valent des milliards. Comment comprendre qu’un fonctionnaire qui ne possède même pas une parcelle et qui touche moins de 500 mille par mois s’offre une maison de plus de cent millions et une voiture de plus de 50 millions ? Ceux dans cette situation se reconnaissent et ils sont des milliers. Que voulez-vous que fassent les humbles citoyens traqués dans leur âme pour des questions de simples impôts de moins de cent mille ? Ces gens mis à l’écart des affaires mais harcelés pour des miettes dues à l’Etat ? Ces gens aussi gardent une dent acérée contre Issoufou Mahamadou. Surtout quand on bascule du côté des actes tordus que les grandes dames du Président Issoufou auraient commis. Tel château, tel villa, tel domaine très onéreux appartiendrait à une dame du président ; telle alimentation, tel commerce, tel service… tous seraient gérés par la première dame ! Que dire des suspicions qui pèsent encore sur l’entourage immédiat du Président Issoufou Mahamadou !

Somme toute, toutes ces gabegies et ces errements étaient arrivés parce que le Président Issoufou avait régné en maître absolu. Il n’écoutait personne si ce n’étaient ses sbires, ses femmes et ses proches qui n’osaient jamais le contredire. Vous savez, en Afrique on ne contredit pas un dictateur ; on fait l’éloge de chacune de ces décisions ; on lui chante des poèmes à longueur de journée. Pourtant, autour du président Issoufou Mahamadou, il y a des hommes vertueux et travaillant dans l’orthodoxie et la droiture. Eh oui ! Les nigériens ont enfin compris qu’autour de cet homme, il y a des gens sérieux et travailleurs qui n’ont jamais eu l’occasion de le contester, protégé qu’il était par un lobby qui clouait systématiquement le bec à tout contestataire. L’exemple le plus plausible est aujourd’hui celui du président Mohamed Bazoum qui montre, depuis son investiture, des signes extraordinaires et inattendus d’une gouvernance exemplaire. En commençant par démanteler un à un tous les artifices de frustrations et de dictatures mis en place par le régime de l’ex président, Bazoum Mohamed donne l’exemple fort d’hommes avertis et justes qui n’ont jamais eu le temps de s’exprimer contre les faux pas d’un homme adulé par des sbires malhonnêtes et hypocrites. Cet homme, le Président Issoufou Mahamadou n’a aucune alternative solide qui lui permette de bien vivre et respirer au Niger.

KAILLO

Depuis que la République Centrafricaine puis le Mali s’étaient tournés vers la Russie pour reconstruire leurs armées, la France et les membres du réseau Françafrique sont devenus très agités, car leur monde commence à s’effondrer. Dans cette agitation fébrile, Ils ont entrepris une propagande médiatique anti malienne et antirusse qui s’intensifie au fur et à mesure que les peuples des autres pays gravement affectés par les attaques terroristes, notamment le Burkina Faso et le Niger accentuent leurs luttes pour exiger le départ des bases françaises de leurs pays respectifs et un rapprochement avec la Russie. L’une des caractéristiques de cette propagande est l’infantilisation habituelle des Africains décrits comme des peuples éternellement incapables de se prendre en charge et auxquels il faut toujours le tuteur blanc. Ainsi, la présence de l’armée française est présentée indispensable pour lutter contre les djihadistes sinon le chaos s’installera dans toute la région. Ceux qui (le lobby français des chefs d’états Africains réunis au sein de la CEDEAO) avancent cet argument font cyniquement semblant d’ignorer que c’est sous les yeux de l’armée Française et des armées de l’OTAN que le chaos s’est installé dans toute la sous-région. Le djihadisme a progressé de Kidal dans l’extrême Nord du Mali, Jusqu’au Burkina Faso, Niger le Nord Benin et le Nord Togo. Au Burkina Faso tout le Nord échappe au control de l’Etat, avec plus de 2 millions de déplacés, tandis qu’au Niger les régions Ouest et Nord-Ouest sont durement frappés par les Djihadistes, avec des milliers déplacés ; à 50-60 km de Niamey l’insécurité est totale. Si la réussite d’une opération se mesure par la réalisation des objectifs claironnés, alors l’intervention militaire française est un échec patent ; elle n’a servi qu’à propager le djihadisme au Sahel. De manière incroyable malgré les résultats négatifs de Barkhane, les hommes de paille de Paris continuent de décrire la France comme la puissance salvatrice contre le djihadisme. Ils ne cessent de présenter la France comme une grande puissance mondiale. Au 21e siècle, présenter la France comme une grande puissance militaire mondiale est soit de la niaiserie ou de la propagande démagogique ou les deux à la fois. Le but de cet article est justement de démontrer aux jeunes Africains que la France n’est pas cette puissance mondiale tant vantée dans les médias et les membres du réseau Françafrique. Nous partons d’une simple hypothèse : si cette puissance est réelle elle a dû certainement se manifester lors des conflits majeurs où la France a été directement impliquée en tant que belligérante. Il s’agit ici des grands conflits du 20e siècle.

Commençons donc par la première guerre mondiale (appelée la Grande Guerre en Europe) qui a bouleversé le monde entier. Les hostilités avaient commencé en fin Juillet 1914 et, à la mi-août 1914 l’armée française était pratiquement en déroute. C’est ce moment critique que la Russie, alliée de la France, choisit pour lancer une offensive sur la Prusse Orientale contraignant les Allemands à transférer une partie de leur armée à l’Est pour faire face au danger Russe. Ce transfert de troupe desserra l’étau allemand sur les armées françaises et créa les conditions de la victoire de la Marne. C’est ainsi que la Russie, par l’ouverture d’un deuxième front sauva la France d’une catastrophe imminente. Après la révolution bolchevique d’Octobre 1917, la Russie s’était retirée de la guerre mais les USA y entrèrent à la même année. Seule l’entrée des USA dans la guerre pencha la balance au profit des alliés. La 1e guerre mondiale finit avec le traité de Versailles où les USA étaient la vedette principale et avaient dicté ses conditions, les 14 points du président Wilson. Mais les élites européennes savaient que ce traité n’a créé qu’une paix éphémère.

Le deuxième round de la grande guerre, appelée 2e guerre mondiale commença officiellement le 03 Septembre 1939. Mais entre les déclarations de guerre et le déclenchement des hostilités sur terre il y eu une période calme de huit mois, appelée la drôle de guerre. Cette période finit le 10 Mai 1940 quand l’Allemagne déclencha son offensive contre la Belgique, la Hollande et la France. Le 17 Juin 1940, la France s’est avouée vaincue, et par la voix du Maréchal Pétain demanda aux Allemands l’armistice qui fut signé le 22 Juin 1940. Ainsi, il n’a fallu que 37-38 Jours aux Allemands pour défaire l’armée Française et occuper Paris. En réalité, dès le 15 Mai 1940, Paris savait que la situation était catastrophique pour l’armée française. Entre le 16 et le 18 Mai, le Maréchal Pétain et le chef d’Etat Major le général Weygand avaient disparu de Paris. Ils se seraient rendus clandestinement derrière les lignes ennemies pour négocier les conditions de l’armistice (voir les livres : L’Etrange défaite de Mark Block, et Le choix de la défaite, les élites Françaises dans les années 30 d’Annie Lacroix-Riz). Le Gouvernement Français dirigé par Pétain s’était déplacé à Vichy dans la zone non occupée suivant les termes de l’armistice. Vichy continua sa collaboration avec l’Allemagne jusqu’en 1945. Aucun des pays occupés d’Europe ne pouvaient se libérer lui-même des Nazis. Pour ces pays l’espoir et le secours étaient venus d’abord de l’URSS/Russie car les premières défaites militaires de l’Allemagne eurent lieu dans ce pays attaqué par surprise en Juin 1941. La défaite à Stalingrad (la plus grande bataille dans l’histoire de l’humanité) a sonné le glas pour l’Allemagne nazie. La signification historique de cette défaite fut reconnue à travers le monde. La question n’était plus de savoir si l’Allemagne sera battue mais quand. Dans son livre sur la destruction de la Libye, le Professeur Américain, Francis A. Boyle rappelle aux Européens leur dette envers la Russie lorsqu’il écrit «si les Soviétiques/ Russes n’ont pas arrêté les nazis à Stalingrad, aujourd’hui l’Europe serait en train de parler Allemand ». C’est L’URSS/Russie qui avait anéanti l’armée allemande. Aujourd’hui les Européens voulant oublier cette dette envers la Russie, célèbre chaque année le débarquement du 06 Juin en Normandie comme le début de la libération de l’Europe. Mais la bataille de Normandie ne fut gagnée par les alliés occidentaux que grâce à l’opération Bagration lancée par les Russes le 22 Juin 1944. Cette large offensive Russe, la plus grande opération militaire terrestre de l’histoire, avait obligé Hitler à transférer toutes ses forces disponibles à l’Est. C’est ce transfert de troupes allemandes d’Ouest vers l’Est qui a permis aux angloaméricains de gagner la bataille de Normandie (voir le livre Why Normandy was won : Opération Bagration ; en Français Opération Bagration, la raison de notre victoire en Normandie par Kevin Wyler). L’Opération Bagration était si foudroyante et la destruction des divisions allemandes si rapide que Winston Churchill disait ceci : «(…) Les Russes ont éventré/ dépiécé l’armée allemande ».

Si nous avons tenu à expliquer le rôle décisif de la Russie dans l’écrasement de l’Allemagne Nazie, c’est parce qu’en Afrique ce fait est très peu connu et d’autre part les Africains ont été conduits à croire que la libération de la France et de l’Europe a commencé avec débarquement des alliés occidentaux à Normandie et l’appelle du 18 Juin à Londres du général de Gaulle. Les américains savaient que sans l’invasion de la France, les Russes seraient à Paris et vont occuper toute l’Europe. C’est une des raisons pour lesquelles les américains ont fait pression sur les anglais pour ne pas retarder d’avantage le débarquement de Normandie. Certes, la contribution des USA à la défaite de l’Allemagne nazie a été importante, mais elle n’était pas le facteur décisif. Par contre économiquement et financièrement parlant, les USA constituent le seul gagnant de cette guerre car le territoire américain n’avait pas été touché par la guerre, tandis que l’Europe a été totalement détruite ; toute la partie européenne de la Russie était entièrement ruinée, en plus la Russie a perdu plus de 20 millions de personnes au cours de la guerre.

Quant à la France Libre, le fameux appel du 18 Juin a eu très peu d’échos en France, elle était largement ignorée par les Français. Le nombre de Français ayant répondu à cet appel ne pouvait même pas remplir un terrain de tennis. La France libre n’était pas née à Londres. Elle était née au coeur de l’Afrique noire, plus précisément à Fort Lamy, actuelle Ndjamena ; Brazzaville était sa capitale. En 1940 tous les gouverneurs Français avaient refusé de suivre de Gaulle et étaient demeurés Vichystes à l’exception d’un seul, Félix Éboué, un noir Guyanais, Gouverneur du Tchad plus tard Gouverneur General de l’AEF. Le ralliement de l’AEF et du Cameroun a donné une assise territoriale et donc une légitimité à la France Libre (pour en savoir davantage, consulter le livre d’Eric Jennings aux Éditions Perrin : La France Libre fut Africaine). Cette assise territoriale a fait échouer la tentative américaine de remplacer de Gaulle par le général Henri Giraud qui est plus obéissant aux ordres de Washington et de Londres. C’étaient les colonies de L’AEF (Cameroun, Tchad, Centrafrique (Oubangui Chari), Gabon et Congo) qui avaient fourni les hommes pour former la première armée de la France libre. Les Français ne voulant plus se battre pour leur pays, il fallait de gré ou de force enrôler les jeunes Africains dans l’armée de la France Libre. Notons ici que les jeunes Français, à l’image de beaucoup de jeunes européens, avaient préféré rejoindre l’armée allemande (les Waffen SS) pour se battre contre les Russes/Soviétiques. Par milliers ils étaient partis mourir dans les plaines de Russie et autour du Bunker d’Hitler.

Quant aux soldats Africains de l’armée de la France libre ils se sont battus héroïquement sur plusieurs théâtres, à Kouffra et au Fezzan dans le désert Libyen et en Ethiopie où ils avaient battu les Italiens. Puis ils s’étaient illustrés à Bir Hakeim où ils avaient bloqué la redoutable armée de Rommel pendant plusieurs jours, créant ainsi une condition favorable pour la victoire Britannique tant célébrée d’El Alamein. Il faut noter que ces performances ont été réalisées dans des conditions très misérables. Les soldats africains étaient mal équipés, mal nourris (la nourriture était constituée de farine de manioc et de grains de mil), sous-payés et soumis aux traitements racistes de toute sorte. La performance exceptionnelle des soldats Africains a permis de rehausser l’image de la France aux yeux de ses alliés Britanniques et Américains. En plus des hommes, l’Afrique et plus particulièrement l’Afrique Centrale a fourni d’énormes moyens financiers notamment l’or qui a permis à la France Libre de fonctionner ; I‘exploitation des mines d’or se faisaient dans les conditions horribles d’esclavage/ travail force. L’AEF a également fourni beaucoup de matières premières nécessaires pour la machine de guerre des alliés dont l’hévéa pour la production du caoutchouc et de pneus d’automobiles (Avec l’occupation japonaise de l’Asie, l’hévéa devrait provenir de l’Afrique). Tout comme pour l’or, la production de ces matières premières se faisait dans les conditions cruelles de travaux forcés. La contribution des Africains à la France libre était si essentielle que le général de Gaulle avait fait une tournée africaine pour demander l’aide des Africains et en retour, après la guerre, le système des travaux forcés sera éliminé. Cette sollicitation de l’Afrique par de Gaulle était d’autant plus indispensable pour la France qu’il n’ignorait pas que l’importance stratégique du continent africain avait pas échappée à Hitler aussi qui avait ses plans pour occuper le continent. (Pour plus de détails sur ce point, il faut consulter : Hitler voulait L’Afrique, du Professeur Camerounais Prince Alexandre Kum’a N’doumbé III). Cette promesse ne sera Jamais tenue car le général de Gaulle et les colons Français vivant en Afrique déclarèrent que la France ne peut pas éliminer les travaux forcés et ne doit en aucun cas autoriser les Syndicats dans les colonies. Le Gouverneur Félix Éboué a été lui-même mis de côté et le pauvre est parti mourir dans un hôpital du Caire en Egypte. Jusqu’aujourd’hui beaucoup d’Africains ignorent que le fameux général de Gaulle était un virulent négrophobe. Il avait horreur de voir un noir (Voir l’ouvrage : Du racisme français, quatre siècles de négrophobie, par Odile Tobner).

Les Africains s’étaient battus aussi en Syrie, et en Europe où ils ont immensément contribué à la libération de la France. Toutefois, si on consulte les vidéos et les photos de la libération de Paris, on notera que lors du défilé sur les Champs Elysées les soldats africains ont mystérieusement disparu de la scène bien que les Africains constituassent plus de 50% des armées de la France libre. Où étaient-ils donc passés ? Ils avaient été parqués hors de la ville et sous menace de mort il leur avait été interdit de sortir du camp d’internement. Ce serait une honte nationale pour la France de montrer au monde que des noirs ont participé à la libération de Paris. Il ne faut donc pas s’étonner qu’à la fin de la guerre les Français aient massacré à Thiaroye, au Sénégal, des combattants Africains retournant dans leurs pays, dont le seul crime était de réclamer les restants de leurs payements. C’était cela la récompense de la France envers ceux qui l’ont libérée.

Il n’y a pas l’ombre d’un doute que les évènements de la 2e Guerre mondiale montrent que la France n’est plus une puissance mondiale, mais une puissance secondaire. Cela est clairement confirmé par le fait que la France n’avait été invitée et n’avait participé à aucune réunion entre les alliés et notamment les trois grandes conférences : Téhéran, Yalta et Postdam. Ces trois conférences avaient regroupé, Joseph Staline de la Russie /URSS, Winston Churchill de la Grande Bretagne et Delano Roosevelt des USA. À Postdam, le Président Américain était Henri Truman. La France était donc insignifiante. La conférence de Téhéran tenue du 28 Novembre -01 Décembre 1943 avait pour objectif principal l’organisation stratégique de la guerre. La conférence de Yalta (Russie) a eu lieu en Février 1945. Son objectif est la conclusion de la guerre, la définition des zones d’influence des puissances, la création des bases de L’ONU et les relations futures entre les pays du monde. La Conférence de Postdam, tenue en Juillet après la défaite de l’Allemagne Nazie, avait pour objectif la définition de l’ordre mondiale d’après-guerre et la conclusion de la guerre contre le Japon.

Quelques années plus tard, une autre confirmation de la chute de la France est venue de l’Indochine. Au cours de l’invasion japonaise en l’Indochine (Vietnam, Cambodge et Laos) en 1940 les Français avaient fui ou s’étaient rendus au Japonais. Les peuples indochinois s’étaient mobilisés pour organiser la résistance anti japonaise et avaient tout naturellement déclaré les indépendances de leur pays à la fin de la guerre. Mais la France refusant de reconnaître ces indépendances avait décidé de reconquérir ses colonies indochinoises. C’est le début de la longue guerre d’Indochine. Près de 200 mille Africains ont participé à cette sale guerre. En 1954 les vietnamiens sous la direction d’Ho Chin Minh et du General Vo Nguyen Giap avaient administré une sévère défaite militaire à la France lors de la bataille de Dien Bien Phu. Vaincue et humiliée la France était obligée de reconnaitre l’indépendance des pays de l’Indochine lors de la conférence de paix de Genève et de quitter définitivement cette région du monde.

C’est aussi en 1954 que les Algériens avaient déclenché leur guerre de libération nationale. Ne pouvant pas vaincre la résistance Algérienne, les Français se sont mis à commettre des crimes horribles sur les populations. Plus d’un million d’Algériens trouveront la mort au cours des huit années que durera la guerre de libération Nationale.

Il est clair qu’à la fin des années 1950, il ne restait que les pays d’Afrique noire sous la domination Française. L’importance de ces colonies pour la reconstruction de la France, le maintien de son statut en tant que puissance moyenne avait été bien comprise par les dirigeants Français, de droite comme de Gauche. Ils étaient tous conscients d’une chose : la France est « Africaine » comme le disait Mitterrand ; c’est-à-dire que le futur de la France dépend de l’Afrique. Si la colonisation directe ne peut plus continuer, alors il faut trouver une autre formule pour maintenir les pays Africains sous le ferme contrôle de la France pour absorber ses richesses. C’est exactement ce que la France entrepris dès le milieu des années 1950. C’est sous cet optique que François Mitterrand, le Vichyste notoire devenu socialiste, Ministre des territoires d’outre-mer ou de L’intérieur écrivait dès 1953 que les terres africaines sont un domaine réservé de la France, et que cela doit être clairement indiqué aux alliés de la France (par alliés il faut comprendre ici les USA qui ne voulaient pas du système colonial qui l’empêchait d’étendre son influence en Afrique). Mitterrand ajoutait que la France doit mettre un système en place « qui permettra à la France de gérer l’essentiel, l’armée, la diplomatie, la définition de la monnaie, le control du crédit, la possession du sous-sol ou encore l’occupation des zones stratégiques, tandis que les autorités locales n’auront à gérer que les affaires secondaires et locales ». Toujours d’après Mitterrand « un tel system a l’avantage de fournir à la France une protection peu couteuse de ses possessions de l’Afrique ». Les africains qui se disent socialistes et qui sont fiers d’appartenir à l’international socialiste doivent se réveiller, s’ils ont un grain de patriotisme en eux. Le parti socialiste a toujours été et demeurera toujours un parti colonialiste. Comme le dit le Professeur Cheick Anta Diop, la gauche française est même plus minable que la droite. Ce système Mitterrand sera affiné et mis en place par le général de Gaulle et son équipe à partir de 1958. Ils avaient compris que le succès du système Mitterrand dépend du choix des hommes locaux qui doivent gérer « leurs pays » pour le compte de la France. Justement avant d’accorder ces indépendances, la France, pour citer ici Pierre Messmer, a pris soins d’écarter ou physiquement éliminer tous les dirigeants patriotes et confier ces pays à des gens qui ne voulaient même pas de l’indépendance. Dès 1959 les accords de coopérations qui ôtent toute souveraineté à ces pays furent signés. Ces accords permettent à la France de :

1. Effacer tous les crimes coloniaux en obligeant les Africains à payer pour les infrastructures créées et les services fournis par la France durant la période coloniale. La France estime que c’est elle qui a emmené la civilisation en Afrique et que les Africains doivent payer pour l’acte civilisatrice de la France. C’était la première source d’endettement de nos pays. Les pays continuent à payer cette dette ;

2. imposer le Franc des Colonies d’Afrique (FCFA). Avec cette monnaie la France s’accapare de tous les revenus des anciennes colonies, contrôle entièrement leurs commerces extérieurs et intérieurs, leur système de crédit et de finance ; elle s’assure un approvisionnement gratuit en matières premières industrielles et agricoles. Ainsi la France ne paye aucun centime pour tout ce qu’elle prélève de ses anciennes colonies utilisant le CFA. Cette monnaie était copiée du système monétaire que l’Allemagne Nazie avait imposé aux pays qu’elle avait conquis afin de siphonner leurs richesses ; le FCFA est conçu pour s’auto déprécier, donc créer une inflation endémique ; c’est-à-dire une augmentation constante des prix sur les marchés. Notre pauvreté est savamment créée et entretenue par la France.

3. Obtenir l’exclusivité ou le monopole de l’exploitation de toutes les ressources du sous-sol ; donc le sous-sol appartient à la France

4. Contrôler entièrement le système éducatif, du primaire au supérieur. L’utilisation de la langue Française est obligatoire, et aucun manuel scolaire ne doit être utilisé sans l’approbation de la France. Donc les Africains n’ont pas le droit de décider ce qu’ils vont enseigner à leurs enfants qui deviendront des colonisés d’esprit.

5. Contrôler l’armée par la formation des officiers devant se faire préférentiellement en France (à défaut dans un pays amis de la France), et par l’organisation de l’armée dont la France est chargée. On comprend ainsi aisément l’explosion des coups d’Etats orchestrés par la France dans nos pays et la peur bleue qu’ont les politiciens de la France.

6. Inféoder la diplomatie à celle de la France. Ainsi à l’ONU les pays doivent toujours supporter la France et voter derrière la France même si cela va l’encontre des intérêts d’un autre pays Africain.

Les mécanismes des accords coopération assurent la reproduction continue de l’élite bureaucratique ou plus exactement bureaucratico-militaire entièrement dévouée à la France considérée désormais comme le centre de l’Univers. Comme des prostitués, les membres de cette élite qui appartiennent au réseau Françafrique se font une concurrence acharnée pour se vendre à la France parce que dans leur entendement obtenir le soutien de la France est le seul gage d’accéder au pouvoir. Cette attitude devient nauséabonde à l’approche d’élections nationales. Les membres de cette soi-disant élite sont irresponsables de nature, extrêmement corrompus et arrogants ; ils se croient naturellement supérieure au reste de la population. Les constitutions écrites en crayon à papier sont facilement ignorées et/ou modifiées pour maintenir les dictateurs.

En ce qui concerne la sécurité, ces accords fragilisent les pays tout en leur empêchant de développer des capacités de défense nationale. Chaque fois qu’il y a un danger, les pays doivent alors faire appel à la France pour protection car les armées nationales ne sont, pour la plupart des cas, que des armées de parade. En prenant tout ceci en considération on comprend aisément l’origine du mythe de la France en tant que puissance mondiale. Ce mythe est savamment entretenu par les membres du réseau Françafrique, le système éducatif et les media. Mais les faits historiques montrent clairement que depuis la deuxième guerre mondiale, la France a définitivement cessé d’être une puissance mondiale. Le maintien de son statut de puissance secondaire dépend entièrement de l’application du Code noir révisé et actualisé par François Mitterrand. Rappelez-vous que Mitterrand en 1953 disait que la France doit occuper les zones stratégiques. On comprend aisément la présence de bases militaires françaises dispersées sur le continent. Aujourd’hui le djihadisme qui est entrain de ravager nos pays devrait servir de prétexte aux pays occidentaux pour occuper nos pays en installant de nouvelles bases militaires. Il n’y a pas de djihadisme, mais des mercenaires à la solde des Occidentaux. Les Wahabbi, les Salafi, les frères musulmans sont tous des créations de l’impérialisme Britannique pour fragiliser le monde musulman et faciliter sa conquête ou créer un chaos permanent qui empêcherait à ces pays de se relever. Un prochain article sera consacré à la naissance de ces mouvements. Ces terroristes sont maintenus pour le compte de l’occident par le Qatar, l’Arabie Saoudite et la Turquie d’Erdogan. Les djihadistes qui avaient attaqué le Mali en 2012 étaient entrainés au Qatar et en Jordanie par L’OTAN et leurs armements étaient fournis par les monarchies du Golfe pour d’abord détruire la Libye de Kadhafi et envahir la Syrie avec l’appui de l’OTAN. L’ancien président français, François Hollande et son ministre des affaires étrangères ont tous deux reconnu que la France fournissait des armes aux rebelles syriens (en réalité les terroristes d’Al-Qaïda) ; Laurent Fabius ne disait –il pas qu’Al-Nostra faisait du bon boulot en Syrie. Après la destruction de la Libye et de la Syrie, L’OTAN et les Emirats du Golfe ont transféré les djihadistes au Nord Mali sachant très bien que les membres locaux du réseau Françafrique avaient accompli leur tâche de désorganiser et affaiblir l’armée nationale. Quand l’armée Française avait stoppé l’offensive des troupes Tchadiennes à Kidal au Nord Mali en 2012, c’était sous la pression du Qatar qui voulait exfiltrer ses officiers qui encadraient les djihadistes avant qu’ils ne fussent faits prisonniers par les Tchadiens.

En résumé, depuis la deuxième guerre mondiale tous les dirigeants Français, qu’ils soient de gauche ou de droite savent que sans l’Afrique, la France ne peut pas se maintenir en tant que puissance moyenne ; elle va mourir et se momifier tel un vampire qui ne trouve plus de proie. De l’autre côté, si les relations actuelles de la Françafrique continuent ce sont les africains qui vont mourir et se momifier. Il n’existe pas une autre alternative. C’est un combat violent même quand il n y’à pas de coups de feu car comme le disait le Prof Cheick Anta Diop durant sa conférence de Niamey en 1984, « c’est contre les Africains qu’on fait la guerre psychologique la plus intense et la plus violente que le monde ait connue ». Le but de la guerre psychologique c’est de démoraliser, désorienter et affaiblir l’ennemi avant que les coups de feu ne soient tirés. C’est la raison d’être des media occidentaux. Etourdir les africains, puis contrôler leur compréhension et vison du monde ainsi que leur réaction tels sont les buts de la propagande française à travers ses médias conçus pour l’Afrique, RFI, TV5 et France 24, et surtout les réseaux sociaux. Avant que les Africains ne se réveillent, les Occidentaux espèrent avoir le temps d’exécuter leur plan de reconquête coloniale. Cette fois-ci les occidentaux veulent réduire substantiellement la population du continent (toutes ses agitations sur le control de la population depuis les années 1960), chasser les populations des régions jugées stratégiques et remorceler l’Afrique en plusieurs petits pays insignifiants et incapables de se défendre. De cette manière l’homme Africain sera dominé pour l’éternité et l’Europe contrôlera entièrement les vastes ressources du continent. Voilà le plan macabre conçu pour l’Afrique. Pour ce ceux qui doutent encore rappelons que le Soudan a subi une première division ; une deuxième division est en cours avec la rébellion dans le Darfour. L’Ethiopie est en train de lutter contre une tentative de division. Au Cameroun il y a un mouvement séparatiste, des parties dites anglophones, et des ONG financés par les occidentaux sont à l’oeuvre pour créer un mouvement indépendantiste des Kanouris. Au Nigeria les mouvements séparatistes sont très actifs. En 2009 Le Président Français Sarkozy a reçu une délégation des Touaregs à l’Elysée et leur a promis qu’ils auront leur pays s’ils abandonnent Mouammar Kadhafi. La carte de la République de l’Azawad existe déjà. Une fois chassée du Mali, la France, pour faire payer le régime malien, va certainement faire intensifier les attaques djihadistes au Mali, et il est fort probable qu’elle réactive la rébellion Touareg dans ce pays. Mais cette rébellion concerne aussi Le Niger. Que fera le régime de Niamey inféodé à la France ? Le Niger, où est désormais basée Barkhane, va-t-il servir de base arrière pour ces djihadistes et les rebelles touareg pour attaquer le Mali ? et qui sait, le Burkina Faso, si le jeune Capitaine Traoré adopte la ligne de Goîta ?

Ce qui se passe particulièrement au Mali, en République Centrafricaine, au Burkina Faso et ailleurs sur le continent ne concerne pas uniquement ces pays. C’est l’ensemble du continent africain qui est concerné car les troubles que nous vivons ne sont que le résultat du début de l’application du plan cruel d’occupation et de reconfiguration de l’Afrique.

C’est l’avenir du continent qui se joue. Dans monde occidental, de la manche à la mer baltique, les fascistes ont le vent en poupe. Ces fascistes/nazis prennent de plus en plus le pouvoir dans ces pays. L’occupation de l’Afrique et la destruction de ses populations à fin d’exploiter librement les vastes ressources du continent est une priorité pour ces fascistes.

Face à ce grave péril que font peser aujourd’hui sur la bande Sahélo-saharienne et les pays du golfe de Guinée ces vautours de l’Occident et aussi de l’Orient qui veulent nous appliquer le plan hitlérien de l’occupation et l’extermination des peuples noirs par tous les moyens, la jeunesse africaine doit savoir se mobiliser sans se tromper.

Ainsi seulement pourra-telle faire échec à cette conspiration dont les racines sont profondément ancrées dans l’histoire. Cette jeunesse se doit d’attiser la flamme que les ainés ont allumée depuis les luttes anticoloniales. Cette jeunesse se doit, comme l’a si bien écrit Frantz Fanon : « (…) découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » ( article publié le 28 décembre 2022)

I.K Abdourahamane

 
On connait désormais le poids électoral de chacun des 30 candidats engagés pour le 1er tour des présidentielles du 27 janvier 2020. Ils sont au nombre de 25 à n’avoir pas atteint le cap de 5% de suffrages exprimés. Leur débâcle convertie en argent donne 625 millions de FCFA jetés par la fenêtre.
Aucune surprise à l’issue du double scrutin du 27 décembre 2020, en dehors de la percée de la Convergence Pour la République (CPR Inganci) de Kassoum Moctar aux législatives. Au 1ertour des présidentielles, rien d’inattendu. Le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), Bazoum Mohamed était pronostiqué 1er même dans les sondages de ses adversaires. Pour certains, ce serait avec la formule ‘’un coup K.O’’. Au finish, ce ne fut pas le cas. Tout de même Bazoum Mohamed prend la première place.

Avec le soutien du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa) et la consigne de ‘’l’autorité morale’’ donnée à ses adeptes en faveur de Mahamane Ousmane, on ne pouvait pas ne pas s’attendre à ce que le candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR Tchandji) prenne la seconde place. Disons de même des positions occupées par Seini Oumarou du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara), Albadé Abouba du Mouvement Patriotique et Républicain (MPR Jamhuriya) et Ibrahim Yacoubou du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN Kiishin Kassa). Ce sont là, ceux qui ont pu franchir le cap de 5%.

Pour les autres, c’est l’intervalle compris entre inférieur ou égale à 2,99% (score du Général 4 étoiles à la retraite Salou Djibo du parti Paix Justice Progrès (PJP Génération Doubara)) et supérieur ou égale à 0,25% ( score du candidat Ismael Oumarou Idé de FANN Niger). Ils sont 25 candidats compris dans cet intervalle à avoir jeté par la fenêtre 25 millions de FCFA, chacun ; ce qui fait un total de 625 millions de FCFA. Imaginez combien de voisins ces 25 candidats pourraient aider à se réaliser en injectant leur caution non pas dans un but uniquement humanitaire mais en investissant en faveur des initiatives très porteuses portées par exemple par des jeunes. Et dire qu’il s’agit pour la plupart de jeunes candidats censés connaitre les besoins et les préoccupations des jeunes autour d’eux. Et dire que c’est la relève générationnelle qui se prépare ainsi.1er tour des présidentielles du 27 décembre 2020

625 millions jetés par la fenêtre
On connait désormais le poids électoral de chacun des 30 candidats engagés pour le 1er tour des présidentielles du 27 janvier 2020. Ils sont au nombre de 25 à n’avoir pas atteint le cap de 5% de suffrages exprimés. Leur débâcle convertie en argent donne 625 millions de FCFA jetés par la fenêtre.
Aucune surprise à l’issue du double scrutin du 27 décembre 2020, en dehors de la percée de la Convergence Pour la République (CPR Inganci) de Kassoum Moctar aux législatives. Au 1ertour des présidentielles, rien d’inattendu. Le candidat du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS Tarayya), Bazoum Mohamed était pronostiqué 1er même dans les sondages de ses adversaires. Pour certains, ce serait avec la formule ‘’un coup K.O’’. Au finish, ce ne fut pas le cas. Tout de même Bazoum Mohamed prend la première place.

Avec le soutien du Mouvement Démocratique Nigérien pour une Fédération Africaine (MODEN/FA Lumana/Africa) et la consigne de ‘’l’autorité morale’’ donnée à ses adeptes en faveur de Mahamane Ousmane, on ne pouvait pas ne pas s’attendre à ce que le candidat du Renouveau Démocratique et Républicain (RDR Tchandji) prenne la seconde place. Disons de même des positions occupées par Seini Oumarou du Mouvement National pour la Société de Développement (MNSD Nassara), Albadé Abouba du Mouvement Patriotique et Républicain (MPR Jamhuriya) et Ibrahim Yacoubou du Mouvement Patriotique Nigérien (MPN Kiishin Kassa). Ce sont là, ceux qui ont pu franchir le cap de 5%.

Pour les autres, c’est l’intervalle compris entre inférieur ou égale à 2,99% (score du Général 4 étoiles à la retraite Salou Djibo du parti Paix Justice Progrès (PJP Génération Doubara)) et supérieur ou égale à 0,25% ( score du candidat Ismael Oumarou Idé de FANN Niger). Ils sont 25 candidats compris dans cet intervalle à avoir jeté par la fenêtre 25 millions de FCFA, chacun ; ce qui fait un total de 625 millions de FCFA. Imaginez combien de voisins ces 25 candidats pourraient aider à se réaliser en injectant leur caution non pas dans un but uniquement humanitaire mais en investissant en faveur des initiatives très porteuses portées par exemple par des jeunes. Et dire qu’il s’agit pour la plupart de jeunes candidats censés connaitre les besoins et les préoccupations des jeunes autour d’eux. Et dire que c’est la relève générationnelle qui se prépare ainsi.

Oumarou Kané Abou

À Chacun sa façon de lire les résultats actuels provisoires des élections générales constitutionnelles, sortis  des  220 communes sur les 266  : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Il est légitime que  chaque camp espère pouvoir remporter ces élections présidentielles dès le premier tour,  mais  selon les projections et  la nature du système électoral nigérien, le scrutin au 2ème tour se préciserait  pour février 2021.

Certes le candidat du PNDS/TARAYYA est en tête  avec 37,26 %, il est suivi du candidat de RDR /TCHANDJI, qui a obtenu 17, 6%.
Au moment où  nous produisons cette analyse, Il reste 46 communes dont les résultats ne sont pas encore publiés, il s'agit : Tahoua : vingt une (21)communes, Maradi : une (1) commune,  Zinder: douze (12 ) communes et  Tillabéry: douze ( 12) communes.

Sur les trente candidats engagés dans la course au scrutin présidentiel , deux candidats se sont donc  détachés.

Le candidat du PNDS/ TARAYYA,  a obtenu 37,36%  , les autres candidats qui viennent après lui se partagent entre eux  62, 64 %, ils sont au nombre de vingt-neuf candidats . D'où la difficulté certaine,  pour un seul candidat d'obtenir  51% dès le 1er tour .
Le Niger a sa grande spécificité en matière des élections électorales.
La multitude des candidats très importants , qui pèsent lourd, ne permettent pas à un seul candidat de remporter les élections générales dès le premier tour. Le système électoral actuel nigérien ne  permet pas ce genre d'exploit qu'on rencontre ailleurs.

Aucun candidat, ne  peut obtenir 51% de suffrage dès le premier tour.

Rappelons-nous ,  aux premières élections générales présidentielles démocratiques de 1993 ,le candidat du MNSD/ NASSARA , le Président Mamadou Tandja avait obtenu au premier tour,  34,22 % .
Les partis qui le suivaient, s'étaient partagés les 65, 78 % .
Il était suivi du candidat de la CDS/RAHAMA, Mahamane Ousmane, qui avait obtenu 26,59 %.
Au second tour, en mars 1993, soutenu par  une alliance de  neuf  partis politiques,  Alliance des Forces Changement, AFC , le candidat de la CDS/ RAHAMA, Mahamane Ousmane avait remporté les dites élections avec un score de 54,4%.

De 1993 à nos jours aucun grand parti politique n'a pu remporter des élections générales constitutionnelles dès le premier tour , les victoires avaient été toujours remportées grâce aux alliances politiques.

L ' histoire  risquerait de se répéter car à l'allure où vont les choses, le PNDS/ TARAYYA, victime du slogan,  " COUP KO " risquerait de faire face seul à tous ces grands partis politiques déjà dans une coalition qui cherche à contrer son candidat dont la nationalité nigérienne d’origine , a été contestée  devant la  justice par beaucoup des candidats , malgré que la cour constitutionnelle a rejeté leurs différentes requêtes,  ce scrutin de février 2021,  sera une   bataille politique entre le PNDS /TARAYYA et les partis politiques qui ont contesté la nationalité nigérienne d'origine de son candidat, la dite bataille sera farouche car les adversaires du PNDS/TARAYYA , mobiliseront  les électeurs pour chercher à prendre leur revanche .
Les consignes de vote données par le Parti politique  FA LUMANA AFRICA, de Hama Amadou , ont >porté des fruits, en effet, tous les fiefs de  FA LUMANA AFRICA , ont voté Mahamane Ousmane de RDR/TCHANDJI. Ce qui lui a permis d'être  2ème au premier tour.

L 'appel du leader de l'UDR/ TABBAT , le Président Boubacar Amadou Cissé , de voter le Président Mahamane Ousmane, n'a eu aucune effet, ces électeurs habituels ont voté pour lui.  Donc son appel n'a pas porté. De même que certains candidats qui ont désisté en faveur du candidat du PNDS/TARAYYA. Certainement ils se rattraperont tous au second tour.

Le PNDS/TARAYYA est sans nul doute conscient de ce qui se dessine, et il se prépare en conséquence.
C'est un habitué des ces genres des compétitions.

L' analyse des  résultats qui sont en train de tomber , laisse entrevoir, qu'aucun candidat ne peut remporter ces élections présidentielles au premier tour.

Par conséquent, les Etats Majors de deux candidats se devraient de se bien  préparer pour affronter le second tour  au lieu de s'attarder sur des calculs qui font croire à une victoire dès le premier tour.
Au Niger tant qu'on n'aura pas changé le système électoral actuel, faire la promotion des partis représentatifs,  il serait difficile, pour ne pas dire impossible à un candidat d'un grand parti politique de remporter les élections dès le premier tour.  
Les deux charismatiques politiciens,  Mamadou Tandja et Issoufou Mahamadou n'avaient pas pu réaliser cette prouesse malgré leur popularité.

Il serait donc hautement souhaitable d'aborder le second tour dans la sérénité, dans la cohésion sociale, dans le fair-play et la fraternité légendaire reconnue à notre peuple souverain.

Que le meilleur gagne, c'est toujours le Niger qui gagne et notre démocratie qui progresse.

À bon entendeur salut !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

 

Désormais, nous n’aurons plus à entonner la Nigérienne. Nous ne chanterons plus à tue-tête, ses paroles écrites par Maurice Albert Thierry. Nos fanfares, nos ensembles instrumentaux et orchestres ne s’appliqueront plus à reproduire sa musique composée par Robert Jacquet et Nicolas Abel François Frionnet. Ainsi en a décidé l’Assemblée nationale pour les citoyens qui s’égosilleront. L’hymne national nouveau est arrivé. Il a pour titre : Pour l’honneur de la patrie. Il nous épargne le déshonneur de clamer d’être fiers et reconnaissants (a je ne sais qui) de notre liberté nouvelle, quand celle-ci a été acquise par les luttes et sacrifices des hommes et des femmes de chez nous. Outre son titre qui évoque l’honneur dont nous avons grand besoin pour refuser l’asservissement et les humiliations dont nous sommes victimes, et la patrie que nous avons à protéger et à préserver pour nous-mêmes et pour les générations à venir, le mérite du nouvel hymne est d’avoir été composé (paroles et musique) par des Nigériens et des Africains (s’il est vrai que les arrangements ont été faits par le Malien Bonkana Maiga). Mais cet hymne nouveau reprenne-t-il l’État et la nation à hauteur souhaitée ? Represente-t-il notre identité culturelle ? Eveille-t-il et entretient-il suffisamment le sentiment de l’appartenance commune ? Crée-t-il chez celui qui chante, chez celui qui écoute cet élan affectif qui envahit le corps et l’âme et les unit à la patrie ? Je veux parler ici de l’émotion. Fait-il enfin mieux que son prédécesseur ? Pour pour moi, et c’est avec un fort sentiment de déception et de regret que je le dis, la réponse à ces questions est : non !
Sur le plan strictement littéraire et esthétique, le texte n’est pas d’une grande facture. Je déplore que la Muse n’ait pas de inspiré le poète Adamou Idé, et que le génie créateur de Monsieur Hadari ne se soit pas exprimé. De tous les éléments culturels, la langue est la plus intime, celle qui mieux que les autres véhicule l’identité. Rien, sinon l’absence de créativité et d’innovation, n’empêchait nos experts d’accorder une place prépondérante à nos langues nationales. Deux options majeures: Rédiger l’hymne entièrement dans nos langues nationales en agençant vers, couplets et refrains; Utilisation de la langue officielle, et introduction des langues nationales; Cela me paraît techniquement et artistiquement faisable. Peut-être n’ai-je pas l’oreille musicale. En écoutant cet hymne nouveau je n’entends qu’un air festivalier. Il est ici question de l’Etat et de la nation. Le chant qui leur est dédié doit dépasser celui du festival, pour être lyrique c’est-à-dire être capable de communiquer l’émotion, l’enthousiasme et l’exaltation. Je crois enfin - meme si j’ai été un des pourfendeurs de l’ancien hymne national - que le nouveau ne lui est pas supérieur tant du point de vue de l’écriture que de la musicalité. Le nouvel hymne aurait pu mieux faire. Nous perdons trois occasions : une occasion d’exprimer notre génie créateur, l’occasion d’affirmer notre identité, et l’occasion de promouvoir nos langues nationales.

Par Dr Farmo Moumouni

L’objectif du propos du Président Bazoum sur l’armée malienne et les armées africaines, ce n’est pas tant de froisser les Maliens que de faire croire aux partenaires européens de la France que les pays africains, à commencer par les voisins du Mali, ne cautionnent pas ce qui s’est passé dans ce pays mais qu’ils trouvent juste et raisonnable la posture de Paris sur le Tchad en l’endossant. À peine Bazoum Mohamed a-t-il claqué la langue sur les grands sujets de préoccupation de ses compatriotes qu’il a gaffé. L’homme, on le sait, ne sait pas tenir sa langue et ce n’est pas toujours, hélas, pour dire ce qui est vrai et/ou juste. Le vendredi, à Paris, lors de la conférence de presse conjointe qu’il a animée avec Emmanuel Macron, le président français, Bazoum Mohamed, a froissé plus d’un. Non pas pour avoir dit des vérités qui blessent, mais pour avoir parlé exactement dans le sillage de la nouvelle vision de la présence militaire française sur nos terres, en épousant strictement les desiderata et les nouvelles approches, tels que le président français les a déclinés. Ce qui, en apparence, pourrait être pris pour une vérité que son prédécesseur Issoufou n’a pas osé dire en son temps, n’en est pas évidemment une. C’est une question de tempo, corrélé à un contexte et à une musique qui sied à une situation nouvelle et le président Bazoum semble avoir bien appris la leçon avant de la réciter devant les caméras.

Le fait d’avoir écorché l’armée malienne, au pouvoir avant tout, n’est certainement que la volonté de reprendre à son compte, à la demande de Paris, le discours officiel d’une France hypocrite qui ne se gêne plus par rapport à ses prétendues valeurs, de jouer au deux poids, deux mesures ; une France qui ne comprend toujours pas qu’elle rame à contre-courant et qu’elle finira, tôt ou tard, par être emportée par le courant. Et comme la chanson, diffusée à profusion par Emmanuel Macron et Jean-Yves Le Drian porte mieux dans la gorge d’un chef d’Etat pair africain, le président Bazoum a accepté de faire le sale boulot. L’objectif ? Ce n’est pas tant de froisser les Maliens que de faire croire aux partenaires européens de la France que les pays africains, à commencer par les voisins du Mali, ne cautionnent pas ce qui s’est passé dans ce pays, mais qu’ils trouvent juste et raisonnable la posture de Paris sur le Tchad en l’endossant. Un sale coup dans lequel le président nigérien s’est empêtré puisqu’il a été obligé, dans une incohérence totale, d’expliquer que la situation au Tchad est plus acceptable que celle du Mali.

Bazoum Mohamed a parlé mais il est loin d’avoir dit la vérité, particulièrement à propos des prétendus déboires militaires sur les fronts de guerre qui expliqueraient les coups d’Etat dans nos pays. Il sait très bien qu’il n’en est rien. Les coups d’Etat, en particulier, sont le corollaire d’une gouvernance aux antipodes des attentes populaires et des serments solennels que les chefs d’Etat font de travailler exclusivement dans l’intérêt de nos pays. Mais, que se passe-t-il ou plutôt que font-t-ils ? Tout autre chose. Dans le cas du Niger, la corruption, les détournements massifs des deniers publics, les conflits d’intérêts, le trafic de drogue, n’ont-ils pas anéanti l’Etat et fait émerger sur ses cendres des fortunes privées colossales ?

Dans le cas du Mali, la rectification intervenue récemment par une armée malienne décidée à oeuvrer dans l’intérêt du Mali et non de la France, n’a pas d’autre objectif que d’écarter des hommes qui travaillaient à perpétuer la position plus que préjudiciable de la France le Mali ; des hommes, pour dire les choses telles qu’elles sont, qui ont trahi leur pays et son profond désir de contrer désormais la volonté de la France de saucissonner le Mali en deux. Cela, bien évidemment, est inacceptable pour la France…et pour Bazoum Mohamed qui agit ainsi dans le sillage d’Issoufou Mahamadou. Pourtant, le processus de transition entamé au lendemain du coup d’Etat qui a déposé Ibrahim Boubacar Keita, n’a pas été suspendu. Ce sont des hommes qui travaillaient à saboter la transition militaire ¯ pour le compte de qui ? ¯ et par rapport aux actes desquels les émissaires de la Cedeao ont été pris à témoin, qui ont été soigneusement écartés. Pour ça, la France a poussé des cris d’orfraie. Un petit jeu hypocrite qui a choqué le monde entier.

Pour un petit jeu hypocrite, c’en est un. Au Tchad où un peu plus tôt, un président en exercice, Idriss Deby Itno, a été assassiné, la France a été la première à soutenir la transition militaire et à adouber immédiatement le successeur désigné manifestement par ses soins. Le prétexte ? Ce sont les chefs d’Etat africains, notamment dans le cadre de la Cedeao, qui vont se mettre à le chanter et à le faire passer comme un alibi solide pour accepter ce qu’ils trouvent inacceptable ailleurs. Ils prétendent, comme Bazoum Mohamed l’a encore chanté à Paris, que ce pays courait un grave danger face à la menace terroriste et qu’il fallait nécessairement cautionner l’assassinat d’un des leurs, tel que le veut Paris. Ridicule, n’est-ce pas ? La thèse l’est d’autant plus que Bazoum et le siens veulent faire croire que le respect de l’ordre constitutionnel, qui commandait une transition dirigée par le président de l’Assemblée nationale, aboutirait à une guerre civile. En revanche, le fait de cautionner l’inacceptable a pour effet systématique et… magique, de mettre un terme à la rébellion et à l’imminence d’une guerre civile. À moins que celui a imposé le successeur du président assassiné ne soit le même qui a suscité la rébellion et l’assassinat d’Idriss Deby, on ne comprend pas cette logique démentielle. On le comprend, Bazoum Mohamed a un intérêt certain à chanter comme le coq gaulois. Sa prétention à soutenir que nos pays, dans leur lutte contre le terrorisme, n’ont pas besoin de 1000 ou de 10 000 soldats français mais plutôt d’une assistance militaire et financière s’inscrit exactement dans la logique du nouveau cadre stratégique promis par Emmanuel Macron. La vérité, que Bazoum s’est gardé de dire puisque n’étant pas autorisé à aborder le sujet sous cet angle, c’est que le Niger s’apprête à recevoir sur son territoire tous les déchets rejetés par les autres. Le correspondant de France 24 l’a bien expliqué : Paris a quelques difficultés avec le fils Deby qui, on l’imagine, sous la férule des cadres de l’armée et du giron familial, ne veut pas entendre parler de son retrait des élections à venir. Ce qui mettrait davantage la France dans une posture délicate. Paris a également des difficultés, on le sait, avec le Mali dont les fils ont repris en main leur destin, en s’éloignant du giron français, acquis manifestement à la cause d’un Mali désintégré.

Il n’y a qu’au Niger où la France obtient tout ce qu’elle veut, que cela compromette les intérêts du Niger ou pas. L’allié sûr de la France, a dit le journaliste français, c’est le Niger dans cette zone et Bazoum Mohamed, comme Issoufou Mahamadou, hier, ne peut que miser sur cette coopération tordue qui dessert le peuple nigérien. L’actuel président est d’ailleurs, suivant les signaux laissés par Paris, sur le point de supplanter tous les autres aux yeux de la France. Alors que c’est le fis Deby qui préside le G5 Sahel, c’est curieusement lui qui a été retenu pour être à Paris à la date indiquée, déjeuner avec Emmanuel Macron et animer avec lui une conférence de presse.

Le Président Bazoum, pour tout dire, a commis un impair diplomatique et il est sans doute meilleur, ne serait-ce que dans le discours, que Issoufou Mahamadou qui a prétendu que celui qui dénonce la présence militaire étrangère sur nos terres est pire que ceux qui s’attaquent à notre pays.

BONKANO.


Soyez raisonnables pour ne pas entraîner le Niger dans un conflit dont il n’a pas besoin. Les crises électorales, tragiques ou pas en termes de conflits humains entrainant parfois mort d’hommes, sont en partie le fait de certaines organisations internationales qui n’ont aucun souci de ce qui pourrait advenir des gouvernances qu’elles encouragent et soutiennent, parfois sans fioritures. L’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) est assurément au rang de ces organisations internationales. Et ce n’est pas sans raison qu’un peu partout, sur le continent, et particulièrement au Niger, les citoyens se raquent contre l’Oif qui se veut plutôt un solide paravent pour tout chef d’Etat prêt à violer les lois de son pays, à voler l’argent de son peuple et à s’offrir toutes sortes de manipulations, subtiles ou grossières, pour se maintenir au pouvoir et continuer à gouverner comme bon lui semble, contre la volonté de son peuple. On ne fera pas, ici, le débat que posent facilement ceux qui, sans aucune précaution d’usage, considèrent que l’OIf, c’est la France et la France, c’est l’Oif ; que l’organisation ne sert, en fin de compte, que les intérêts de la France, d’une certaine France qui se rend incapable de faire sa propre mutation ; une certaine France engluée dans ses certitudes et ses assurances d’hier, et qui se fait remarquer par son refus d’épouser Aujourd’hui pour pouvoir préparer demain. Mais, la France, malgré tout, n’est pas toute l’Oif et c’est les façons de faire de l’organisation francophile et francophone qui nous intéressent. Parlons, donc, de l’Oif, cette organisation qui, par ses accointances malheureuses avec tout ce qui est tordu dans l’évolution de nos systèmes démocratiques, contribue beaucoup à plomber nos efforts, nos luttes pour la liberté, la démocratie et la justice.

Nous ne parlerons, donc, pas de la France, mais bien de l’Oif qui vient de cautionner ce qu’il ne faut pas hésiter à qualifier de mascarade et de complicité avérée pour des élections telles que les conçoit, de notre part, une certaine philosophie condescendante et méprisante. Ce qu’ils appellent «élections tropicalisées», c’est-à-dire que l’on ne retrouve que chez nous, sous les tropiques. Par cette expression, on nous dénie toute capacité d’organisation, toute aptitude à conduire un processus électoral digne du nom et ce qui leur plaît, qui leur convient, c’est d’avoir justement des chefs d’Etat tels qu’Issoufou Mahamadou du Niger, Alassane Dramane Ouattara de Côte d’Ivoire, Alpha Condé de Guinée et bien sûr un certain Ibrahim Boubacar Keita, aujourd’hui démis de ses fonctions. C’est en trouvant en face des chefs d’Etat de cet acabit, prêts à imposer à leurs peuples des processus électoraux dits «tropicalisés», avec des codes électoraux taillés sur mesure, des fichiers électoraux faits pour faire gagner qui on veut, que des institutions telles que l’Oif trouvent une justification à leurs pensées.

Alors, on va tête baissée, sans aucun souci de ce qui pourrait advenir de cette volonté machiavélique de soutenir des régimes politiques impopulaires à se maintenir au pouvoir par des voies frauduleuses. Dans le processus électoral actuel du Niger, l’Oif a certainement cautionné, soutenu et crédibilisé à sa façon ce qui est plus que susceptible de provoquer un conflit sociopolitique grave. Ce n’est pas son affaire. Le Niger n’est pas une préoccupation et le sort du peuple nigérien ne semble nullement être dans cette posture honteuse de l’Oif.

Si ce processus électoral débouche sur une crise électorale tragique, et cela est prévisible, les Nigériens doivent savoir qu’ils n’ont rien à attendre d’une organisation aussi inconséquente qui tient des discours pour poser des actes contraires à ce qu’elle prétend défendre. Ce n’est pour rien que la Francophonie est plombée dans son organisation et ses actions. Tel un albatros, ses ailes de géant au pie d’argile l’empêchent de voler.

L’audit du fichier électoral qu’elle prétend avoir réalisé est du pipo. Les Nigériens, l’Oif doit le savoir, ne l’acceptent pas et l’opposition et les non affiliés l’ont martelé. Si le pouvoir de Niamey s’entête à aller aux élections dans les conditions actuelles, il y a de gros risques que le Niger bascule dans un conflit dont personne ne peut prévoir la nature et la portée. Issoufou Mahamadou, qui termine un second et dernier mandat à la tête de l’Etat, est particulièrement interpellé. C’est pour la forme. Dans le fond, il ne viendra à aucun Nigérien raisonnable et de bonne foi, d’interpeller un homme qui, à la tête de l’Etat, a étalé et clamé son parti pris. Le drame du Niger et de son peuple est là, dans cette posture et cette attitude d’Issoufou Mahamadou qui ne se souvient doute plus de son serment coranique.

Il faut le dire clairement, le pouvoir actuel ne compte pas, et tout le monde le sait, sur les suffrages des Nigériens pour se maintenir au pouvoir. Sa belle assurance tient à ce processus électoral, particulièrement à ce fichier électoral taillé sur mesure. C’est pourquoi il a interdit, par le biais d’une Ceni trop docile, l’accès à la base de données électronique aux experts de l’opposition et des non affiliés. Dans ces conditions, point besoin d’organiser un simulacre d’élections. Il faut simplement proclamer sa volonté et sa décision de se maintenir au pouvoir ou de placer qui l’on a décidé. Aucun candidat présenté par le pouvoir ne peut gagner une élection démocratique au Niger, en décembre prochain. Si la liberté de choisir est garantie, même la corruption, et des expériences probantes l’ont démontré dans ce pays, ne peut suffire à gagner une élection démocratique. Alors, les gens du pouvoir doivent savoir raison garder en commençant à faire leurs valises pour partir. Vous êtes tellement sales de vos détournements, trafics et violations de la loi que vous ne pouvez pas gagner une élection démocratique dans ce pays. Soyez raisonnables pour ne pas entraîner le Niger dans un conflit dont il n’a pas besoin.

Bonkano


A 15h, ce mardi 13 avril de l’an 2021, quand nous sommes revenus en classe, après la pause de midi, la maitresse avait l’air très épuisée ; mais, elle s’efforçait, comme toujours, de nous sourire, nous, ses « petits anges » qu’elle adorait et traitait comme ses propres enfants. En ce premier jour du ramadan, la soif et la faim semblaient lui avoir volé une bonne partie de son énergie ; et pour une fois, elle n’avait pas eu besoin de crier « silence » pour que tout le monde, même les plus indisciplinés parmi nous, se taisent. « Vous êtes vraiment sages aujourd’hui », nous avait-elle d’ailleurs lancé, sur un ton presque moqueur ; avant d’entamer, dans un mélange de langues (Français, Hausa, Zarma) dont elle a seule le secret, le cours de géographie qu’elle avait promis de nous faire sur le Niger, notre pays.

Le Niger, c’est un peu comme votre quartier « Pays-Bas » en plus grand, avait-elle dit, en guise d’introduction ; il fait 1 267 000 km2, et compte plus de 22 millions d’habitants. Comme à « Pays-Bas », la majorité de la population, en tout cas pas moins de 60%, est constituée de jeunes, filles et garçons, comme vous ; et comme ici, la plupart des habitants du pays vivent avec des revenus très bas, tirés essentiellement de l’agriculture et de l’élevage, les deux mamelles de l’économie nationale. « Le Niger, nous disait-elle, est considéré comme l’un des pays les plus pauvres du monde » ; « il est dans le monde comme « Pays-Bas » est à Niamey, l’un des quartiers les plus pauvres de la capitale ». Ces deux bouts de phrase, prononcés sur un ton goguenard, suscitèrent une brusque crispation des visages ; et mesurant notre grande déception, la maitresse se reprit, comme inspirée par une force surnaturelle, pour faire cette précision : « le Niger n’est pas en réalité pauvre ; il regorge de pétrole et de minerais précieux, des jeunes gens comme vous aussi ».

Après cette précision de la maitresse, l’atmosphère s’était immédiatement détendue dans cette classe en paillotte où nous étions plus d’une cinquantaine, entassés et collés les uns aux autres, malgré la chaleur torride de ce mois d’avril. Cette précision était nécessaire ; elle nous donnait un peu d’espoir. Le cours de géographie de « Madame » avait pris, après cet épisode, des allures d’un meeting à la Place de la concertation ; elle avait alors commencé à égrener quelques chiffres, montrant que l’État pouvait faire mieux pour nous. Elle nous informa que cette année, les prévisions de dépenses de l’État pour l’ensemble des ministères du secteur de l’éducation s’élèvent à 316,09 milliards FCFA sur un budget général de l’État établi à 2 644,53 milliards FCFA. En 2020, ces prévisions étaient de 302,12 milliards FCFA sur un projet de budget général de l’État établi à 2 266,15 milliards FCFA. La part des ministères sectoriels de l’éducation et de la formation dans le budget général de l’État, avait-elle affirmé, est seulement de 11,95% en 2021 ; en précisant que depuis 2014, la part relative de ces ministères dans le budget général de l’État n’a jamais atteint son niveau de l’époque (17%).

Selon la maitresse, cette situation n’est pas due seulement à la hausse des dépenses militaires et de sécurité consécutive à la dégradation de la situation sécuritaire dans certaines régions du pays ; même s’il est vrai, avait-elle dit, que c’est à partir de 2015 que la part du secteur de l’éducation dans le budget général a amorcé une tendance à la baisse. La maitresse nous précisa qu’en 2021, le Burkina Faso, qui consacre 20,22% de son budget à la défense, prévoit de dépenser 588,85 milliards FCFA dans le secteur de l’éducation, soit 29,92% de ses ressources budgétaires ; alors que le Niger n’a jamais atteint ce niveau de dépenses d’éducation depuis pratiquement 2000, avait-elle fait remarquer, d’une voix étranglée par la colère. Cette comparaison nous avait fait aussi l’effet d’une douche froide ; elle nous donnait la mesure du manque d’intérêt de l’État du Niger pour le secteur de l’éducation. Nous avons compris que les articles 12 de la Constitution, et 2 de la loi d’orientation du système éducatif nigérien, n’ont aucune valeur pour ceux qui votent le budget de l’État ; et nous avons réalisé que, si rien ne change, le Niger mettrait des décennies à offrir une éducation de qualité à ses enfants.

En tout cas, selon notre maitresse, qui citait le rapport 2014 de l’UNESCO sur les progrès en matière d’EPT, le Niger fait partie de la poignée des pays du monde qui n’ont pu atteindre, à l’horizon 2015, aucun des six (6) principaux objectifs définis par la conférence de Dakar 2000 ; et pour nous expliquer l’ampleur du retard accusé par le pays, elle avait indiqué que l’objectif d’un taux d’achèvement à 97% au primaire ne pourrait être réalisé au Niger qu’en 2120 pour les filles rurales, et 2090 pour les garçons ruraux. Cet objectif ne pourrait être réalisé qu’en 2068 pour les filles urbaines et en 2060 pour les garçons urbains. La maitresse soulignait également que l’objectif d’un taux d’alphabétisme des jeunes filles supérieur à 97% ne pourrait être atteint pour les filles les plus riches qu’en 2078 et pour les filles les plus pauvres qu’en 2130 ; non sans préciser que, selon le rapport de l’UNESCO, moins de 10% des enfants sont capables de lire et écrire après 4 ans de scolarité, et moins de 30% après 5 à 6 ans de scolarité au primaire. Ces propos de la maitresse nous avaient littéralement assommés, quand un gros nuage de fumée noire a envahi toute la classe.

Après, les choses sont allées très vite : la classe en paillotte était totalement en feu de chaque côté ; il était impossible, pour certains d’entre nous, de sortir. La maitresse, qui était pourtant à côté de la porte, était d’abord restée immobile ; puis, elle s’était précipitée au fond de la classe, pour venir à notre secours. Elle avait réussi à sortir du brasier quelques élèves coincés entre les bancs ; mais, son pagne ayant pris feu, elle s’était effondrée tout juste lorsqu’elle était arrivée à notre niveau. Nous étions une vingtaine d’élèves coincés par le feu ; et nous n’avons rien pu faire pour notre maitresse. Elle est morte, sous nos yeux, brulée par le feu ; elle est morte pour nous qu’elle a tenté de sauver. Elle n’a pas voulu écouter les injonctions de la foule qui, dehors, criait « sortez vite Madame » ; elle s’est crue en devoir de tenter quelque chose pour nous, ses petits anges. Nous sommes morts ensemble en classe, certains dans ses bras ; et nous disons à nos parents : « respectez et soutenez les enseignants ; ils sont ces vrais héros qui se sacrifient pour l’avenir de vos enfants ».

Demain, lorsque le soleil va se lever à nouveau, nous prions chaque personne, homme ou femme, jeune ou senior, d’avoir une pensée pieuse pour les milliers d’enseignants et enseignantes qui triment pour transmettre le savoir aux enfants. Ce mardi 13 avril, notre école a connu une affluence jamais égalée ; les hommes et les femmes de « Pays-Bas », ainsi que des quartiers Talladjé et Aéroport, ont été nombreux à être témoins de notre martyre. Ceux-là, nous les avons vus pleurer pour nous, les pauvres enfants, morts brulés dans une classe en paillotte ; mais, ils ne savent pas ce que nous avons ressenti en les voyant dans cet état, ni ce que nous avons pensé en voyant le Premier ministre et quelques membres de son gouvernement hébétés face aux décombres des classes calcinées. « Qu’est-ce qu’ils retiendront de cette tragédie ? Seront-ils longtemps tourmentés par le souvenir des flammes consumant leurs enfants, dans un pays où l’on commence à s’habituer à toute sorte de drames ? Vont-ils enfin se mettre en ordre de bataille pour le sauvetage de l’école publique ou continuer à se morfondre ? ». Telles étaient nos questions ; mais, la maitresse était déjà loin dans le ciel, morte d’une « belle mort » tel Socrate dans le Phedon, entourée de ses meilleurs élèves qu’elle n’a pas voulu abandonner.


Au Niger, on s’habitue facilement à tout ; et l’on attend parfois du ciel ce que nous pouvons accomplir nous-mêmes. C’est ce que nous disait souvent et nous pouvons dire que la tragédie d’hier est le résultat d’une sorte de démission collective face à la déliquescence du système éducatif nigérien. Cette déliquescence a commencé le jour où, sur les conseils des institutions financières internationales, le gouvernement des militaires a pris la grave décision de réduire les dépenses du secteur de l’éducation pour rembourser la dette publique ; elle s’est poursuivie lorsque le gouvernement des civils démocratiquement élus a décidé de comprimer encore plus la masse salariale du personnel enseignant, en instaurant la contractualisation de la fonction enseignante. La situation est devenue pire depuis dix (10) ans que le sous-sol du pays vomit chaque jour des barils et des barils de pétrole : la part de l’éducation dans les dépenses publiques n’a fait que baisser ; on construit, parfois à crédit, plus d’infrastructures de prestige que de classes dans les écoles ; les enseignants, qui jouissaient jadis d’un grand prestige, sont devenus plus précaires que jamais.

Au cours de ces dix (10) dernières, les parents d’élèves n’ont rien fait pour arrêter la dérive ; enseignants et élèves ont été seuls à se battre contre l’incendie qui ravage l’école nigérienne depuis 1982. Oui, ils ont été presque seuls, comme hier quand le feu nous consumait tels du bois. Certes, il y avait hier des braves pompiers qui ont fait ce qu’ils peuvent pour sauver ce qui pouvait l’être ; mais, la grande masse était là, tétanisée, indignée, on dirait incapable de saisir la responsabilité qui est la sienne face à la tragédie de l’école publique. La dilapidation de l’argent public pour la construction d’infrastructures non essentielles n’a pas rencontré la forte résistance populaire qu’elle devrait susciter dans un pays où un enfant sur deux en âge d’aller à l’école n’y va pas. Les milliards dilapidés dans des œuvres non essentielles, ainsi que les sommes colossales détournées et empochées par quelques individus véreux, auraient permis de construire des classes ; et surtout de revaloriser la rémunération des enseignants, eux qui font tout pour nous hisser là où leurs prédécesseurs ont hissé ceux qui, aujourd’hui, dirigent le pays et préparent leurs progénitures, formées dans les meilleures écoles, à une sorte de succession aristocratique.

Par Moussa Tchangari
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54

En 2003, le pays fait partie de la centaine d’entités qui ont ratifié la CONVENTION INTERNATIOANLE DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION. Près de vingt ans après, on se rend compte que cette ratification est un leurre. Jamais la corruption n’a autant gangréné la société Nigérienne que ces dix dernières années. La convention à laquelle référence est faite supra, tout en encourageant la mise en place d’instruments juridiques nationaux et internationaux, les voulait indépendantes et autonomes du pouvoir politique. A son entrée en fonction, le 7 avril 2011, le président Issoufou Mahamadou avait promis de lutter de manière implacable contre un phénomène qui, de son propre aveu, mine le développement du pays.

{xtypo_quote}«Le Niger n’est pas un pays pauvre, mais un pays mal gouverné ».{/xtypo_quote}

Pour prouver sa bonne foi, quelques semaines après sa prise de fonction, il mettait en place la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées (HALCIA). Mais, contrairement aux recommandations de la convention internationale de lutte contre la corruption, en lieu et place d’une autorité autonome, aussitôt créé, le nouvel organe est logé à la présidence de la République, faisant d’elle un simple outil politique ou, a tout le moins, au service d’un pouvoir politique . A l’heure des bilans, (le président Mahamadou Issoufou quitte le pouvoir le 2 avril prochain), qui se souvient encore de la dernière affaire de corruption traitée par la HALCIA ? Sur nombre de détournement, elle est restée sourde, muette ou amnésique. Là où on l’attend, sur des questions d’importance par exemple, elle n’y est jamais. Son pouvoir a beau être renforcé par coup de décrets et autres arrêtés, elle n’a donné satisfaction ni a l’opinion nationale, ni à celle internationale. Par contre son silence complice en dit long sur ses relations avec un pouvoir politique.

Jamais, sur les soixante ans de son indépendance, le Niger n’a connu un régime aussi prédateur comme celui de Mahamadou Issoufou. Tout y passe, l’achat de l’avion présidentiel, comme la construction d’infrastructures. Sous la barbe et le nez de la HALCIA, une nouvelle classe est née dont le nom de baptême peut aller de la corruption à des passes droits, en passant par le blanchiment d’argent sale ou carrément l’implication supposée de certains nigériens dans le trafic de drogue.

Selon un rapport de l’organe des Nations Unies contre le trafic de drogue, le Niger et la Mauritanie sont devenus, les deux plaques tournantes du trafic des substances illicites dans notre sous-région. La drogue et les deniers qui l’accompagnent ou qui en sont issus fragilisent nos Etats et les économies formelles. Dans de telles conditions, à quoi aura servi l’organe de lutte contre la corruption ? De l’aveu de nombre de nigériens, la HALCIA est un des organes budgétivores, crées pour classer ou loger amis et connaissances. Des fortunes spontanées ont été bâties avec l’argent sale de la drogue dans les deux pays (NIGER–MAURITANIE), ce qui a pour conséquence l’émergence d’une économie criminelle dont les tentacules s’étendent à l’ensemble des activités de la vie sociale. L’argent sale ayant des difficultés à être placé dans les paradis fiscaux hier florissants, est investi sur place, dans les deux pays, dans divers domaines : stations d’essence, compagnies de transports, magasins d’alimentation, constructions de prestige, etc… sur le plan intérieur, les marchés publics mêmes n’échappent à la boulimie des nouveaux criminels en col blanc. La concurrence n’a plus sa place dans l octroi de tels marchés. Elle est faussée par des dessous de tables consentis à de hauts fonctionnaires sans scrupules. Dès lors le principe du moins disant n’est plus la règle/ Celui-ci est remplacé par le principe du plus offrant sous table. Les chinois qui dans le domaine de la corruption ne sont pas des enfants de coeur ont trouvé la formule «petite commission, gros travail ; grosse commission, petit travail». C’est tout dire. Après dix ans de gestion hasardeuse, voilà dans quel état le président Issoufou laisse le Niger. Une paix exsangue, un pays en ruine, un pays ou la corruption fait fuir les investisseurs honnêtes. Désormais le Niger est considéré comme un pays où il faut éviter d’investir. La communauté internationale longtemps bernée par des propos du genre «le Niger est un pays d’avenir» a fini par se rendre compte qu’il s’agit d’un voeu pieux et que le présent du pays est incertain, et son avenir s’inscrit ou s’écrit en pointillés. Voilà où nous ont conduits la corruption, ses corolaires et accessoires.

Par AMADOU BOUNTY LOUIN DOU DIALLO

 

Ballet ministériel français à Niamey : Par Moussa Tchangari

Trois (3) jours seulement après la visite au Niger de la ministre française de la défense, Mme Florence Parly, venue discuter des derniers développements de la situation sécuritaire au Niger et au Sahel, ce fut au tour de M. Jean Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères, de poser, hier, ses valises à Niamey pour des échanges avec les autorités nigériennes. Le Niger, nous le savons, est un pays stratégique pour la France ; pas seulement pour l’uranium qu’elle y exploite depuis bientôt 50 ans et qui contribue à assurer son indépendance énergétique, mais aussi et surtout pour sa position géostratégique et militaire (c’est à partir d’ici que Barkhane opère en partie), et son engagement dans la lutte contre ce qu’on appelle à Paris la « migration irrégulière ».

Au Sahel, la république du Niger est, on le sait très bien, l’un des pays les plus importants pour la France ; et par conséquent, sa stabilité mérite bien un ballet de ministres français à Niamey où l’atmosphère semble très chargée en ce moment. Les élections générales, qui se préparent dans ce pays, n’intéressent donc pas seulement les quelques 7 millions de Nigérien(ne)s inscrits sur les listes électorales ; elles intéressent aussi le gouvernement français qui, échaudé par les tensions post-électorales en cours dans certains pays du pré-carré, est certainement conscient qu’ici les risques liés à un dérapage du processus électoral sont largement plus élevés qu’ailleurs.

Au cours des points de presse qu’ils ont animés, les ministres français n’ont certes pas évoqué ces risques ; mais, il est difficile de s’imaginer que la question n’ait pas été abordée lors des entretiens en tête-à-tête. Les ministres français ne sont certainement pas venus au Niger pour parler seulement des opérations militaires conjointes contre les groupes armés qui écument certaines contrées du pays ; ils ne sont certainement pas venus non plus pour parler uniquement de la coopération entre les deux pays, de la situation humanitaire, des inondations et des conséquences de la COVID 19. L’enjeu au cœur de ce ballet ministériel ne peut être dissocié des élections à venir ; mais, personne ne peut dire, avec exactitude, ce que se sont chuchoté les deux parties.

Selon le compte-rendu de l’Agence nigérienne de presse (ANP), le ministre français des affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, qui considère que « la sécurité du Niger est la sécurité de la France », a dit également ceci concernant les élections au Niger : ‘’les élections vont avoir lieu, au moment où elles doivent avoir lieu, dans le respect de la constitution et avec, je pense, la mobilisation et la transparence nécessaires’’ tout en soulignant que ‘’la qualité de l’élection au Niger sera une référence pour toute l’Afrique’’.On ne saura jamais quelles garanties il a obtenu auprès de ses interlocuteurs nigériens pour afficher un tel optimisme ; mais, on sait au moins que dans les milieux de pouvoir à Paris, élections de qualité en Afrique signifient souvent procédés purement formels garantissant la permanence des intérêts français.

Quoi qu’il en soit, il faut dire que la France peut toujours s’estimer heureuse au Niger ; car, même s’il est acté que le président Issoufou, son meilleur serviteur, cédera le pouvoir en avril prochain, il n’y a pas de risque que ce soit au profit d’un trouble-fête de l’ordre « françafricain ». Sur la trentaine de candidats annoncés, il n’y a pratiquement aucun dont on peut penser qu’il déroulerait un projet politique remettant clairement en cause les « acquis économiques et militaires » de la France au Niger ; et donc, pour cette raison, on ne peut exclure que l’un des objectifs du ballet français soit de concocter avec l’ami Issoufou quelque chose qui puisse faire illusion chez les autres amis qui se battent, encore très timidement, pour des élections au moins un peu plus inclusives. Ce n’est pas évident bien sûr ; mais, ça reste toujours possible.

Par Moussa Tchangari

08 novembre 2020
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54

Le président d'une République qui compte et pleure ses enfants, les uns assassinés dans leurs villages, les autres tombant les armes à la main sur les champs de bataille, se rend dans le pays qu'il dirige, là où, pour la énième fois la terreur meurtrière alourdit les bilans macabres, accroît le nombre de veuves et d'orphelins, affecte la nation entière, et l'affecte.
On aura reconnu Bazoum Mohamed, à Banibangou, en l'occurrence.
C'est un évènement qui ne doit pas être passé sous silence, c'est un évènement qui doit rompre le silence ahurissant observé en tant de guerre
Si je devais, sous plusieurs angles, observer l'événement, je dirais :
C'est bien, d'un pont de vue moral.
J'y vois compassion, courage et leadership en ce qui concerne les qualités personnelles.
Vu sous l'angle de la communication politique, je l'évaluerais comme une réussite.
Mais, la paix, exige plus. Elle exige plus du président de la République et des Nigériens. Elle exige ruptures et mobilisation.
Rompre le silence, en temps de guerre, c'est prendre courageusement la parole, pour questionner l'immobilisme et l'utilité des forces militaires ultra-equipées présentes au Niger.
Rompre le silence, c'est prendre langue avec toutes les forces qui peuvent, dans un esprit de respect mutuel, et d'intérêts biens entendus, contribuer à l'effort de guerre.
Je ne vois pas meilleure meilleure mobilisation que celle qui se ferait autour de la Constitution que nous nous sommes donnée.

L'article 38 énonce :


La défense de la Nation et de l'intégrité du territoire de la République est un devoir sacré pour tout citoyen nigérien


pendant que l'article 66 stipule :


Les Forces armées nigériennes (FAN) assurent la défense de l'intégrité du territoire national contre toute agression extérieure et participent, aux côtés des autres forces, à la préservation de la paix et de la sécurité


et que l'article 46 fait du président de la République le garant de l'intégrité territoriale, l'article 50 l'oblige à jurer de préserver l'intégrité territoriale en prêtant serment, et enfin que l'article 63 le fait Chef suprême des armées.
La Constitution nous place, Citoyens, Armées et Président, devant nos responsabilités, à présent, en ces temps de guerre, plus qu par le passé, il devient urgent que chacun, dans élan patriotique, assume les siennes.

Farmo M.

07 novembre 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

Bannir les tensions politique au Niger : La paix et l’unité nationale doivent prévaloir

Pour le développement de notre cher pays le Niger, tous les acteurs politiques doivent mettre en avant l’intérêt de la nation. C’est difficile, mais c’est possible ! Nous avons tous, tristement des souvenirs des beaux discours des leaders politiques, lors des échéances électorales passées. Dans leurs discours, ils font croire au peuple qu’ils vont transformer le Niger en un Eldorado ou en un paradis terrestre. Néanmoins, quand, on regarde de très près, on comprend aisément que, les politiciens nigériens ont la triste réputation de vouloir engouffrer le Niger. Et malheureusement, c’est ce constat sombre et accablant, qui caractérise toute la classe politique nigérienne (majorité, opposition, non aligné, etc.).

En attribuant ces comportements enfantins et éhonté à nos leaders, dont la plus part, sont de la vieille génération, vous allez peut-être trouver mes propos, trop caricatural ou grotesque, mais malheureusement, c’est la situation navrante et désolante, que nous vivons au Niger. En effet, à quelque pas, du début des élections générales au Niger, des guéguerres intestinales et des petites querelles sont enregistrées, chaque jour, entre les laudateurs du régime de la renaissance et ses adversaires politiques.

Il est vari que, dans un contexte démocratique, chacun doit jouer sa partition, dans le respect des textes réglementaires. Cependant, la sérénité, la paix, la cohésion sociale, l’unité nationale, etc. sont les mots qui doivent caractériser et guider la conduite des acteurs politique en général et le peuple nigérien en particulier, afin de favoriser le développement et l’émergence de notre cher pays, le Niger.  

La nécessité de l’alternance politique

Aujourd’hui, tous les partis politiques sont en train de se préparer pour les scrutins avenirs. Ainsi, les nigériens seront bientôt invités aux urnes pour confier la destiné du pays à une nouvelle équipe dirigeante. En effet, le Président de la République du Niger, Chef de l’Etat SE. Issoufou Mahamadou a l’impérieux devoir de créer les conditions pour organiser des élections transparentes, crédibles et acceptée de tous. ‘’On ne peut certes pas changer le passé, mais il n’est jamais, trop tard pour devenir meilleur ’’a-t-on coutume de dire. En ce sens, le chef suprême de la nation a quelques semaines devant lui, pour réunir l’ensemble de la classe politique nigérienne à accepter le code électoral, qualifié depuis longtemps comme un code électoral ‘’taillé sur mesure’’.

Par Altiné Sadagari

A Paris, le Président Bazoum s'est planté un couteau dans le ventre ; à la grande satisfaction de Macron. En acceptant le redéploiement de Barkhane et Takuba au Niger, il a pris un risque politique majeur; et s'il n'y prend garde, cette décision, clairement impopulaire, pourrait entraîner sa chute.
Comme le dirait quelqu'un, à cette prise de risques inutile, il n'y a qu'une seule explication : c'est le "hawwu", cette force insaisissable qui vous conduit à faire des choses dont vous savez vous-même qu'elles ne vous porteront pas bonheur. C'est vraiment lamentable; mais, c'est son choix.

La France veut encore rester, apparemment karhi da yaji, quelques mois au Mali; alors que le gouvernement du pays lui demande de retirer ses forces sans délais. Le président français, Emmanuel Macron, réagissant à l'injonction souveraine du Mali, affirme qu'il n'en est pas question : « Nous avons annoncé la “réarticulation” du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mal », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bruxelles; avant d'avertir qu'il « ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité ».

Ainsi donc, si le Niger décide demain, pour une raison ou une autre, de demander à la France de retirer ses forces, elle pourrait recevoir la même réponse du locataire de l'Elysée. En tout cas, l'enseignement qu'il convient de tirer de cette réaction de la France à la légitime demande malienne, c'est qu'il ne faut jamais introduire le loup dans la bergerie lorsque l'on sait pertinemment que l'on n'a pas les moyens de décider du moment où on le sort de là. On ne sait pas pour l'instant comment les militaires maliens, qui n'ont aucun contrôle effectif de leur vaste territoire, vont faire partir sans délais Barkhane et Takuba; mais, cette histoire sonne déjà comme un avertissement pour ceux qui s'apprêtent à les accueillir chez eux.

Comme l'a dit un fin observateur, cette histoire est plus que pathétique et indigne d'un pays qui se veut grand, mais incapable d'assumer les conséquences de ses propres turpitudes; elle met en scène une épouse arrogante qui, après avoir été répudiée pour mauvaise conduite, n'a plus aucun sujet de querelle que le temps pour faire ses valises. Certes, c'est légitime chez nous qu'une épouse répudiée réclame un temps avant de partir (c'est le temps de la Idda en Islam); mais, lorsque son projet est de s'installer chez le voisin avec lequel ses relations n'ont jamais été au dessus de tout soupçon, on peut comprendre que l'époux en colère, qui a des bonnes raisons de ne pas se sentir pas en sécurité, lui refuse ce petit droit.

Par Moussa Tchangari 
Source : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54 

Billet - Les caméléons : Par AMADOU BOUNTY LOUIN DOU DIALLO

Dans la nature le caméléon est un reptile singulier. Sa parti cularité, c’est la métamorphose. Il mue ou s’adapte en fonction du milieu dans lequel il évolue. Cette capacité de mutation en fait un animal particulier. Ainsi, les caméléons sont définis comme des «animaux qui se caractérisent par la mobilité indépendante de leurs yeux, leur langue protractile qui leur permet d’attraper leurs proies à distance, les doigts groupés en deux blocs opposables assurant une bonne prise sur les branches, leur capacité à changer de couleur, et enfin leur queue qui sert à se stabiliser ».

Reptiles ou lézards, les caméléons sont donc particuliers. C’est cela la nature.

Dans la société, surtout sur le plan politique au Niger, nous avons des caméléons. Leaders politiques ou acteurs de la société civile, ils sont des caméléons. Ils n’ont ni champs autour de Niamey, ni jardins, ni boutique, ni magasins d’alimentation. Anciens petits fonctionnaires de l’administration ou agents de sociétés privées ayant pignons sur rues, ils sont, dans le champ politique, non pas pour l’intérêt public, mais pour assurer leur pitance. Pour cela, ne leur demandez ni morale ni éthique, ni dignité. Leur seul motivation, c’est le lucre, c’est la concussion. Pour préserver leurs prébendes, ils sont prêts à tout. Ils sont des spécialistes de la métamorphose et des dribles politiques. La ou vous attendez d’eux une prise de position nette, ils ne savent que louvoyer. Diego Armando Maradona est un nain à leurs cotés. Ils driblent, feintent sautent d’un bord a l’autre car c’est dans leur gènes. Ils sont capables de défendre toutes les positions politiques, pourvu que le commanditaire paie cher ou lourd. Dans leur jargon, on dit «casque» ou « gombo ». Routiniers de la politique, ils ont fait carrière partout : dans le crime tout court, tout comme dans celui économique. Individus sans vergogne, ils sont spécialistes de raids meurtriers sur les deniers publics.

Dans cette voie rocambolesque suivie, ils ne font pas de quartier. Leur amitié même est à géométrie variable.

Ils peuvent prendre le petit déjeuner avec un ange, le déjeuner avec Satan et le diner avec le diable. Le noble coran et les hadiths, ils n’y croient guère. Ils ont un dieu, l’argent. Ils ont un ‘’maître’’, celui qui leur permet de rester dans les grâces du pouvoir jusqu’à leur mort.

En un mois, ils sont capables de défendre deux thèses contraires devant leur «peuple». Ils te pourfendent si tu n’es pas avec eux, t’encense des que tu remplis leur besace de sous immondes. Dans une entreprise aussi immonde, ne vous en faites pas. Ils agissent avec une haiterie dévouée. Ils ont des affidés qui les suivent dans toutes les aventures car ils reçoivent aussi leur part. Qui sont ces affidés ? d’anciens directeurs d’entreprises d’Etat ou privées et qui, a cause de leur mauvaise gestion ont fini par déclarer faillite, d’anciens hauts fonctionnaires qui n’arrivent pas a se faire une situation par les urnes et des ouailles souvent choisies a cause de leu fidélité intéressée. Tel est le portrait sommaire des caméléons politiques et consorts. Depuis deux ou trois décennies, ils polluent l’atmosphère politique du Niger. A chaque fois que ces joueurs de Pari Mutuel Urbain (P. M .U), jouent, ils tirent toujours la combinaison gagnante. Tantôt, ils dégradent, expressément leur propre image devant l’opinion pour mieux se faire coopter par un mentor, tantôt, ils pratiquent la politique de l’esbroufe pour gagner gros. Dans tous les cas, ne coptez pas sur eux pour aller dans une opposition au statut précaire. Ils n’ont aucune conviction politique. Derrière ou sous les boubous amidonnés ou les vestes de grande marque se cachent de véritables monstres.

Si vous vous fiez à leur prise de position du moment. Vos serez vite déçus car ils ne croient même pas a leurs propres propos. Le second tour des élections présidentielles nous a fait découvrir ces individus sans foi ni loi. Ils sont ce qu’ils sont et désormais nous savons tous a quoi nous en tenir avec eux. Caméléons devant l’éternel, ils ne peuvent plus nous tromper. Ils l’ont fait trois décennies durant. A présent, c’est fini. Les caméléons ont fini par mordre leur propre queue.

A force de subir des métamorphoses, ils ne savent plus quelle couleur prendre. Ils sont tout simplement ridicules dans leur métamorphose sans fin.

Par AMADOU BOUNTY LOUIN DOU DIALLO  

C’est du " Albichir servi", "il n’y a pas de phrase qui donne envie de sortir du lit le matin”, “c’est une régression”, pour les uns, un chef d’œuvre pour les autres. Le fait est là, le nouvel hymne national ne fait pas l’unanimité. Rien de plus normal, comme toute œuvre humaine. S’agissant surtout d’un chant solennel censé célébrer l’enthousiasme des fils d’une même patrie, traversés par divers courants dont la politique n’est pas le dernier, l’idéal est qu’il soit un brin fédérateur.

Le capitaine Claude Joseph Rouget ne pensa pas si bien faire, surpris de voir la composition de son « chant de guerre pour l’armée du Rhin » se répandre et prendre le succès de sorte qu’il fut déclaré chant national, la Marseillaise, en France le 14 juillet 1795. Au Niger, le premier hymne national, La Nigérienne, date du lendemain de l’indépendance, c’est-à-dire 1961 ; il serait composé par Maurice Albert Thiriet et mis en musique par Robert Jacquet et Nicolas Abel François Frionnet. Après des décennies de bons et loyaux services, aux motifs que certains vers expriment une inféodation à l’ex puissance colonisatrice, il a été décidé de le modifier, voire le changer afin de l’adapter au nouveau contexte du pays.

L’Arrêté n°0135/PM du 13 septembre 2019, porte création, missions, composition et fonctionnement du Comité National d’orientation chargé de l’élaboration d’un projet d’hymne national. Ledit Comité est assisté d’un Groupe d’Experts. Le 22 juin 2023, l’Assemblée nationale a voté le projet d’hymne, L’Honneur de la Patrie, ouvrant commentaires et observations de forme et de fond.

En la forme :

Il est permis de constater que L’Honneur de la Patrie est largement moins long que La Nigérienne ; ce qui est une bonne chose. En effet, la pertinence d’un hymne ne se résume pas au nombre de strophes mais à son contenu aussi laconique soit-il.

Sur le plan poétique, à l’écrit les appositions sont marquées par des virgules où on procède à enjambements. Le non-respect de cette règle détruit le ton, le rythme du texte. Un texte qui est mis en musique ou chanté doit avoir une métrique organisée pour une question d’harmonie.

Dans le texte, il n’y a aucun refrain qui met l’accent sur le mot honneur, or c’est bien cette vertu, fil conducteur de l’hymne, qui est célébrée.

Au fond :

L’hymne peut s’assimiler au " Kirari" (autoglorification) des gladiateurs de nos arènes avec cette différence qu’il magnifie, galvanise, encense une nation et met en transe l’ensemble de ses fils. Il doit unir, souder au-delà de tous les clivages politiques, socioculturels. De ce point de vue, les observateurs attentifs de la vie musicale affirment sans ambages que la mélodie servie s’apparente au style musical du groupe Albichir, très engagé en politique. Or, au Niger, plus qu’ailleurs, la politique divise. N’aurait on pas fait mieux de travailler sur les mélodies traditionnelles qui foisonnent et qui fédèrent ? Lorsque la fanfare des FAN ou de la Garde Républicaine reprend certaines chansons du terroir, on a comme la chair de poule.

Et puis, sans vouloir donner du grain à moudre aux intégristes de tout acabit, il n’y a aucune référence à Dieu. Le peuple Nigérien est profondément religieux. Les défis multiples et multiformes qui l’assaillent auraient mérité d’en appeler la protection et la bénédiction du tout puissant. La laïcité…pardon… la séparation de l’Etat et de la religion proclamée à l’article 3 de la Constitution n’en constitue pas un obstacle à cette référence. L’honneur de la dignité doivent être puisées avant tout dans la foi.

Si l’un des buts poursuivis par le changement d’hymne était de se débarrasser des relents à consonnance colonialiste, il est pleinement atteint ; mais est-ce suffisant ? Le Pr Farmo relève que le nouvel hymne n’est pas supérieur à l’ancien tant du point de vue de l’écriture que de la musicalité.

Alors devrait on déduire que la montagne a accouché d’une souris ?

Abdourahamane Oumarou LY

Contribution web.

La toile est devenue ces derniers jours, une vaste arène où s'affrontent ceux qui brandissent l'article 47 de la constitution d'un côté et ceux qui claironnent l'article 8 du code électoral de l'autre.  Les uns prévoient la disqualification du candidat investi par le parti au pouvoir, à travers l'alinéa 3 de l'article 47 et notamment le critère de la nationalité d'origine. Les autres agitent le spectre de l'inéligibilité du chef de file de l'opposition, qui serait visé par l'article 8 du code électoral, du fait d'avoir été condamné à 1 an de prison ferme.

La précampagne de la présidentielle 2021, semble ainsi vouloir faire la part belle aux juristes.   Et chacun y va de son interprétation. On multiplie les arguments et argumentations, autour des textes ayant pourtant les mêmes contenus.

Dans le processus, les profanes s'interrogent. Le plus dure n'étant plus de mieux comprendre les textes en question, mais de dresser la typologie des spécialistes en la matière. Quel serait l'éclairage crédible ? A qui accorder plus de crédit, les rigides ou les flexibles ? Les conservateurs ou les progressistes ? Dure, dure !

Plus dure encore, serait le fait de constater que certains s'appuient par moment sur des textes français pour étayer leur thèse.   Rien d'anormal, dirait-on. Le Niger étant une "ancienne" colonie française, les textes administratifs et juridiques sont calqués sur le modèle français. L'absurdité du procédé, réside surtout dans l'obstination à occulter l'évolution positive observée dans le contexte évoqué.

En effet, la question d'éligibilité des citoyens d'origine étrangère exposée dans la loi électorale française de 1962 a été modifiée en 1983, il y'a donc plus de 3 décennies déjà !  De même, la privation définitive des droits civiques à la suite de condamnation pour certains types de délits et crimes a été transformée en privation temporaire ( de 5ans maximum pour les délits et 10 ans pour les crimes)  en 1994, et en 2010, il a été laissé aux juges le soin de fixer la durée temporaire de privation des droits civique dans l'énoncé de la sentence, en vertu du principe d'individualisation des peines.

Doit-on ignorer les avancées enregistrées ailleurs, pour le simple besoin de faire de ces 2 articles des instruments d'exclusion, de disqualification et de règlements de compte ? L'avenir de ce pays, serait-il réductible aux candidatures des Sieurs Hama Amadou et Bazoum Mohamed ? Pourquoi donc se priver d'une réforme sereine et profonde des règles du jeu, juste parce que la démarche profiterait éventuellement à ces deux candidats ? Ne pourrait-on donc pas aller au-delà des constats d'impossibilité pour explorer les horizons du possible ?   

A la place de toutes ces interprétations  irréconciliables entre "doctrines" et "doctrinaires", il serait peut être fructueux de plutôt conjuguer les efforts, afin de concevoir, de façon ingénieuse, des normes innovantes, appropriées et à même de permettre la tenue d'élections libres, transparentes, inclusives, apaisées et apaisantes.

Vivement..

Par Elisabeth Sherif

S’il est un phénomène qui m’irrite au plus haut point – moi qui ne me fâche presque jamais – c’est la prise de parole publique et illégitime. Qu’est-ce à dire ?
Chaque jour que Dieu fait, nous sommes des milliers de téléspectateurs, d’auditeurs de la radio et de lecteurs de journaux à subir, impuissants, le spectacle d’individus sortis de nulle part, prétendant parler au nom du peuple pour nous dire ce que nous devons faire, en particulier nous dresser contre des dirigeants qu’ils qualifient d’illégitimes ; mieux, toujours au nom d’un peuple qui ne les a jamais élus, ils invectivent et interpellent un président élu par des centaines de milliers de Nigériens, et profèrent des insultes à l’égard d’un gouvernement et d’autres institutions de la République tout aussi légitimes, puisqu’issus de processus constitutionnels.

Ces messieurs (car il y a peu de dames dans ce milieu) qui, la bave à la bouche, passent le plus clair de leur temps à faire le tour des chaînes de télévision pour crier leur colère contre tout et n’importe quoi, sont une espèce hybride apparue au début des années 1990, à la faveur d’un croisement entre un monde politique qui faisait feu de tout bois, et des organisations de la société civile opportunistes et prébendières.

Dans un système normal, ces deux domaines devaient être nettement séparés. Mais au Niger, où durant les trente dernières années les gouvernements n’ont pas brillé par une forte application de la loi, ils se sont imbriqués et alimentés : abandonnant leur vocation première qui est justement une surveillance indépendante du jeu politique et la promotion de la citoyenneté, les organisations de la société civile se sont mises au service des appareils politiques partisans ; percevant l’intérêt qu’il y a à avoir plusieurs cordes à leur arc, les partis politiques ont lancé avec succès des OPA sur les organisations de la société civile ; ils en ont même créé de nouvelles, tout à leurs ordres…

Les déboires connus dans un passé récent par certains acteurs de la société civile, notamment leurs emprisonnements répétés, ne s’expliquent que par le mélange des genres qu’ils opèrent eux-mêmes entre le combat politique et l’engagement citoyen. Il en est de même pour quelques journalistes qui, oubliant que leur devoir était d’être auprès de leur public et non en prison, ont définitivement enterré au Niger le concept de médias indépendants. Au point que de nos jours, indépendant signifie juste non étatique. Mais véritablement indépendant, il n’y en a pas : ce sont d’ailleurs des officines dans les états-majors des partis politiques qui dictent la ligne éditoriale et veillent sur son respect, en entretenant les rédactions.

Il est grand temps que les organisations de la société civile se ressaisissent et donnent un vrai sens à leur existence au lieu de se complaire dans le « ni ni » et de mener un combat politique par procuration.

Quant à certains de leurs « leaders », qui n’arrivent plus à cacher des ambitions politiques plus qu’évidentes, qu’ils arrêtent de servir de réservoir de prisonniers politiques à des politiciens qui n’ont ni les arguments, ni le courage ou la volonté de se battre loyalement pour défendre ce qu’ils prétendent être leur cause. Qu’ils franchissent le pas et créent leurs propres formations politiques : ainsi, dès les prochaines joutes électorales, nous saurons s’ils peuvent, ou non, parler au nom du peuple.

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Les «entrepreneurs politiques» prospèrent au Niger. Mais, font-ils, en retour, le bonheur du Niger ? La question est sur toutes les lèvres. Et la réponse est quasi-unanime : non ! Que la Constitution du Niger consacre «le multipartisme intégral», soit. Que chaque citoyen jouissant de ses droits civils et politiques participe à un degré quelconque à la vie de la Cité, passe encore. Mais, que des «recalés» de scrutins populaires, des prétentieux et même des voyous aient le droit de parasiter le jeu démocratique et, pire, de vivre de la politique, aux crochets de la République, cela passe de moins en moins dans l’opinion publique nationale.

Le phénomène ne date pas d’aujourd’hui et, si rien n’est fait, on lèguera de sérieux problèmes aux générations futures, car personne ne voudra travailler ; tout le monde voudra être «entretenu» par l’Etat-providence transformé alors en «maîtresse» nationale. L’Etat le supportera-t-il ? Non, assurément !

Déjà, l’autre jour, parlant de ces «Présidents de partis politiques» qui pullulent à Niamey, une connaissance à nous s’indigna que lesdits «Présidents» gagnent plus qu’un ouvrier ou un agent de l’Etat qui sont obligés de «pointer» au chantier ou au bureau, voire un paysan contraint de labourer son champ pour subsister, alors que lesdits «Présidents» ne sont ni plus Conseillers ou plus Chargés de mission que quiconque. Et pourquoi ? Parce qu’ils brandissent, à longueur d’élections et de coalitions politiques hétéroclites ou d’alliances de circonstances, le titre de propriété d’un parti politique groupusculaire et/ou «satellite».

En fait, ce que nous disons n’est pas du poujadisme ; mais, alors, ces «profiteurs de la République» peuvent, à la longue, créer de malencontreuses réactions poujadistes. Or, la France que nous copions tant en maints domaines a toujours su, au-delà des urnes, couvrir de ridicule les vaniteux qui prétendent la diriger là où même ses grands hommes d’Etat peinent à la hisser au niveau du seul pays de Nietzsche.

Le fait est qu’au Niger, il n’y a, à notre connaissance, que deux partis politiques et un homme politique de premier plan qui aient essayé de mettre le holà. A leur manière. En effet, au moment de choisir entre le régime présidentiel et le régime semi-présidentiel, seuls le MNSD-Nassara et la CDS-Rahama avaient opté pour le premier, garant, selon eux, d’une plus grande stabilité, car donnant plus de marge de manœuvres à l’Exécutif. Plus récemment, lors de son investiture à la présidentielle de 2021, l’ancien Général Salou Djibo avait frappé l’esprit des observateurs en affirmant haut et fort qu’il faudrait se pencher sur la prolifération des partis politiques.

Le fait est que, confronté à des menaces de plus en plus grandes et complexes comme le terrorisme, la crise migratoire, la crise sanitaire, les changements climatiques et la pauvreté qui en est le terreau, le Niger a plus que jamais besoin d’une classe politique unie autour de valeurs cardinales et non d’une camarilla de politicards fondant, tels des charognards, sur les ressources du pays.

Comment y parvenir ? Une loi fondamentale étant faite pour les hommes et non contre leurs intérêts supérieurs, il nous est loisible de modifier notre Constitution en réaffirmant, certes le multipartisme intégral, mais assorti d’une disposition: «Tout parti politique qui n’obtiendrait pas X pour cent d’élus aux scrutins locaux et législatifs sera dissout». C’est radical, mais, cela aura le mérite de clarifier le jeu politique, de remettre tous les petits malins et autres fainéants profitant de la politique seulement à la seule place qu’ils méritent : la dernière. Cette règle de barème minimal est très souvent à l’honneur dans les démocraties scandinaves (Suède, Danemark, Finlande). On pourrait aussi recourir au système de parrainages pour les candidats aux élections présidentielles afin d’éviter des candidatures farfelues, des ‘’candidatures de témoignage’’. Il serait également possible de revoir à la hausse la caution électorale qui serait de nature à dissuader les candidatures peu sérieuses. Au Bénin, le président Patrice Talon en a déjà montré la voie en portant à 250 millions de nos francs la caution pour l’élection présidentielle.

L’autre mérite serait tout aussi grand : éviter la concussion, les trafics et les passe-droits qu’engendrent la détention et l’abus par nombre de ces «présidents» de passeports ou autres documents administratifs qui en font des «petites terreurs» pour le citoyen lambda. Bref, devant la création d’une kyrielle d’autres partis politiques à l’orée des élections générales prévues en 2020-2021, il faudra à terme «encadrer» le multipartisme intégral au risque de tomber dans l’ancien schéma politique italien qui avait accouché du délitement de l’Etat et de la montée en puissance de la mafia.

Par Sani Soulé Manzo(onep)

23 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

Maitre Bachir, Docteur en Droit Public, Enseignant-chercheur,  Directeur du Centre d’Etudes et de Recherches en Droit International et Communautaire --- CERDIC
Maitre Bachir, Docteur en Droit Public, Enseignant-chercheur, Directeur du Centre d’Etudes et de Recherches en Droit International et Communautaire --- CERDIC

Avertissement : Ce texte est tiré du manuscrit d’un ouvrage à paraitre instamment et qui porte sur le commentaire de l’ensemble de la Constitution article par article. La publication de cet article choisi tient à la nécessité de prévenir les conséquences d’un débat politique naissant et qui prend quotidiennement de l’ampleur. Ce débat mérite que l’on s’y attarde tant il semble occuper l’opinion publique nationale.

A cet effet, le but principal de cette réflexion purement analytique, est de mettre en lumière le contentieux de l’éligibilité de l’élection présidentielle tel qu’il est consacré par le constituant nigérien.

Le sujet est d’un intérêt certain au regard des questions qu’il suscite notamment, celles relatives aux contentieux de l’éligibilité à l’élection présidentielle. Au regard des passions qu’elles suscitent, il est de bon ton qu’une réflexion soit menée sur les dispositions de la Constitution et dans le cas d’espèce, sur son article 47 dans sa version consolidée par la loi n° 2017-50 du 06 juin 2017 qui dispose que :

« - Le Président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelable une (1) seule fois.

En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux (2) mandats présidentiels ou proroger le mandat pour quelque motif que ce soit.

Sont éligibles à la Présidence de la République, les Nigériens des deux (2) sexes, de nationalité d’origine, âgés de trente-cinq (35) ans au moins au jour du dépôt du dossier, jouissant de leurs droits civils et politiques.

Nul n’est éligible à la Présidence de la République s’il ne jouit d’un bon état de santé physique et mental, ainsi que d’une bonne moralité attestée par les services compétents.

La loi précise les conditions d’éligibilité, de présentation des candidatures, de déroulement du scrutin, de dépouillement et de proclamation des résultats.

La Cour constitutionnelle contrôle la régularité de ces opérations et en proclame les résultats définitifs. »

Cet article pose, outre les conditions de l’élection du président de la République et la durée de son mandat, les conditions subjectives de l’éligibilité aux fonctions de Président de la République. Dans le cadre de cette réflexion, la question de l’éligibilité, en tant qu’aptitude à être élu, d’un candidat doit être vérifiée avant l’élection

Les conditions subjectives de l’éligibilité à l’élection présidentielle comprennent, entre autres, des prescriptions relatives à la nationalité, à l’âge, à la jouissance des droits civils et politiques et des facultés mentales et à la moralité du candidat. Le traitement de ces questions est parfois source de graves conflits et traduit parfois des difficultés de construction des nations démocratiques[1]. Nous axerons donc notre réflexion sur deux points majeurs de l’éligibilité : l’état civil (I) et la capacité juridique (II).

  1. L’éligibilité tenant à l’état civil:

Le constituant exige du citoyen candidat qu’il satisfasse à un certain nombre de conditions pour accéder à la plus haute fonction de l’Etat. Les conditions liées à la nationalité (A) et à l’âge (B) constituent les exigences préalables à l’éligibilité définies par le constituant de 2010 et dont la méconnaissance entraine une inéligibilité du candidat.

A. La nationalité comme condition première de l’éligibilité

Pour le constituant nigérien, le candidat à l’élection présidentielle, contrairement aux autres élections, doit être de nationalité nigérienne d’origine. Cette condition se justifie par le fait que la fonction présidentielle est la plus haute fonction de l’Etat et par les prérogatives qu’elle consacre. Le Président de la République est le chef de l’Etat, il est le chef de l’Exécutif, chef suprême des armées et magistrat suprême. Au regard de toutes ces prérogatives, il exerce une fonction qui le conduit à prendre des grandes décisions qui engagent l’Etat, c’est tout naturellement que le constituant a réservé l’exercice de cette fonction aux seuls nigériens. Pour éviter toute interprétation subjective et lever tout équivoque, le constituant a pris le soin de préciser que la nationalité du candidat à l’élection présidentielle doit être une nationalité d’origine, c’est-à-dire une nationalité d’attribution (différente de la nationalité d’acquisition) en raison soit de la naissance au Niger soit de la filiation.

S’il est permis de regretter que le Constituant n’ait pas été plus rigoureux dans sa démarche en donnant lui-même la définition de la « nationalité d’origine », on doit en même temps constater que celle-ci n’est pas le fruit d’une formule évasive, elliptique ou banale, énoncée au passage, et que l’on pourrait en conséquence considérer comme une clause de style secondaire et à tout dire négligeable[2]. On retrouve souvent la formule, dans les mêmes termes dans presque toutes les Constitutions. Le difficile débat auquel donne lieu sa compréhension actuellement, traduisent bien, au contraire, la volonté de garantir le rapport de confiance qui doit exister entre le futur Président de la République et le peuple, en faisant de la nationalité d’origine un des gages de la confiance et un des attributs de la loyauté du futur Président envers le peuple et sa fidélité à la Nation.

La question de la nationalité nigérienne est régie par l’ordonnance n°84-33 du 23 août 1984 portant code de la nationalité nigérienne modifiée par l’ordonnance n°88-13 du 18 février 1988 et l’ordonnance n°99-17 du 4 juin 1999 et son décret d’application n°84-132/PCMS/MJ du 23 août 1984 modifié par le décret n°88-58/PCMS/MJ du 18 février 1988.
Depuis 2014, une loi n°2014-60 du 05 novembre 2014 est venue modifiée certaines dispositions de cette ordonnance.

La notion de nationalité d’origine a été consacrée par l’Ordonnance du 23 août 1984 portant code de la nationalité nigérienne qui a opéré une distinction entre la nationalité par attribution et la nationalité par acquisition. Ainsi, conformément au Titre I de l’Ordonnance, la nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine s’acquiert en raison soit de la naissance au Niger (chapitre 2) soit de la filiation (Chapitre 3).

Les articles 8, 9 et 10 de l’Ordonnance du 23 août 1984 attribuent la nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine à : « tout individu né au Niger d’un ascendant direct au premier degré qui y est lui-même né » ; « l’enfant né au Niger de parent inconnus (…) jusqu’à sa majorité » ou encore « l’enfant nouveau-né trouvé au Niger jusqu’à preuve de contraire ».

Conformément à l’article 11 de l’Ordonnance n°99-17 du 4 juin 1999 modifiant l’Ordonnance du 23 août 1984, la nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine est aussi attribuée par filiation à « l’enfant légitime né d’un père nigérien ou d’une mère nigérienne » et « l’enfant naturel, lorsque le père ou la mère à l’égard duquel la filiation est établie est nigérien ».

Quant au titre II de l’Ordonnance, il consacre les modalités d’acquisition de la nationalité nigérienne, différente de la nationalité d’origine prévue au Titre I. Ainsi, la nationalité nigérienne peut être acquise par mariage, par adoption ou par décret de naturalisation.

On distingue traditionnellement trois aspects dans la nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine. La nationalité nigérienne à titre de nationalité d’origine est définie comme une nationalité par attribution en raison soit de la naissance au Niger d’un parent biologique qui y est lui-même né ; soit de la filiation au profit de l’enfant né dans les relations du mariage ou non et dont il est établi qu’au moins l’un des deux parents biologiques est nigérien.

En intégrant la nationalité nigérienne d’origine parmi les conditions d’éligibilité à la fonction présidentielle, le constituant a entendu limiter l’exercice de la haute fonction de l’Etat à une catégorie de citoyens, en excluant ainsi les personnes ayant acquis la nationalité par mariage, par adoption ou par naturalisation. Mais ce qu’il convient surtout de retenir, c’est que le choix de la nationalité d’origine dans le présent article, exclut d’office la catégorie d’individus nés au Niger d’un parent ayant acquis la nationalité sans y être lui-même né nigérien ; ou celui dont le parent a acquis la nationalité par naturalisation ou dans les conditions prévues au titre II de l’ordonnance, c’est-à-dire, par mariage ou adoption.

Toutefois, cette limitation est exclusive à la seule élection présidentielle. Pour les autres fonctions électives, la seule condition limitative est celle relative à la durée de l’acquisition de la nationalité par naturalisation.

Conformément à l’article 28 de la loi du 05 novembre 2014, l’individu ayant acquis la nationalité nigérienne par naturalisation ne pourra, « pendant un délai de 10 ans, à partir du décret de naturalisation, être investi de fonction ou de mandats électifs pour l’exercice desquels la qualité de nigérien est requis ». Le même article prévoit que l’individu ayant acquis la nationalité par naturalisation, ne pourra, « pendant un délai de 5 ans à partir du décret de naturalisation, être nommé dans la fonction publique nigérienne ou nommé titulaire d’un office ministériel ». Toutefois, en ce qui concerne la nomination à la fonction publique, cette restriction n’est pas absolue et peut-être, dans certains cas, inapplicables. Il en est ainsi du naturalisé qui a rendu ou est susceptible de rendre au Niger, des services importants, ou dont la naturalisation présente pour le Niger, un intérêt exceptionnel. Il en est également de même du naturalisé dont l’Etat dont il était le ressortissant au moment de sa naturalisation accorde, par convention, sans restriction, aux nationaux nigériens, la possibilité d’exercer la fonction considérée. Dans ce dernier cas c’est la règle de réciprocité qui le commande.

La loi du 5 novembre 2014 a affecté le contentieux de la nationalité au juge judiciaire (article 43) dont la compétence en la matière est exclusive et constitue, devant les autres juridictions, une question préjudicielle qui oblige le juge, y compris le juge constitutionnel, juge du contentieux de l’élection présidentielle, à surseoir à statuer.

 B. La condition de l’âge

Le candidat à l’élection présidentielle doit, outre la nationalité, être âgé de 35 ans au moins. Ce principe de limitation d’âge rompt ostensiblement avec le principe d’égalité des citoyens dans leurs droits. Rien ne semble d’ailleurs justifier une telle limitation d’âge qui était de 40 ans sous l’empire des Constitutions précédentes. La limite d’âge a été rabaissée à 35 ans en 2010, au cours des travaux préparatoires. Le Conseil consultatif national, assemblée constituante, chargée de l’adoption du projet de la Constitution n’a d’ailleurs jamais pu s’accorder sur la question. C’est de façon totalement aléatoire que le Président du Conseil consultatif, Monsieur Morou Amadou a alors choisi de mettre au vote de la plénière, la proposition faite par la commission des textes fondamentaux, de fixer une tranche d’âge comprise entre 35 ans minimum et 70 maximum pour les candidats à l’élection présidentielle. Mais, contre toute attente, l’Assemblée plénière n’a pas retenue de limite d’âge maximum. Cela s’explique sans doute par le fait que la plupart des leaders politiques de l’époque, qui sont les candidats potentiels, avait un peu plus de la soixantaine. Ce paradoxe est encore aujourd’hui difficilement justifiable, tant il est vrai qu’après 70 ans, généralement, l’être humain aura perdu une part importante de sa condition physique et de son dynamisme à produire des résultats efficaces alors qu’à 35 ans, l’être humain se trouve au summum de sa maturité et de sa forme, donc plus apte à servir efficacement la Nation.

Il est à se demander si par l’effet de cette limitation d’âge, cette disposition ne remet pas en cause l’article 24 de la présente Constitution qui prescrit à l’Etat l’obligation de protéger la jeunesse contre l’exploitation et l’abandon et de veiller à son épanouissement matériel et intellectuel.

A l’évidence, le contraste saisissant entre l’article 47 et l’article 24 de la Constitution pose la question de la hiérarchie des droits consacrés par la Constitution. La balance des intérêts en présence entre le droit d’éligibilité du citoyen âgé de moins de 35 ans et la protection de la fonction présidentielle pencherait inéluctablement vers le premier. C’est d’autant plus évident que par cette limitation, c’est toute la jeunesse qui se trouve déposséder de son droit d’éligibilité. Cela explique la pérennité de la gérontocratie dans notre pays où on attribue aujourd’hui encore, vraisemblablement à tort, une certaine sagesse aux personnes les plus âgées, que l’on considère mieux qualifiées pour occuper les plus hautes fonctions électives. Par la suite, on s’étonne que la jeunesse soit marginalisée, alors qu’on a créé sciemment les conditions de son sous-développement. Il y a tout intérêt à écarter cette limitation d’âge, en vertu du principe de l’égalité des citoyens, notamment l’égalité des électeurs tant dans l’expression de leur suffrage que dans leur prétention à se porter candidat à une élection, en ramenant l’âge limite à la majorité civile qui est de 21 ans.

Outre la condition de la nationalité d’origine et de l’âge, la capacité juridique est également déterminante parmi les conditions de l’éligibilité.

II. La Capacité juridique

Au sens de l’article 47 de la Constitution, la capacité tient tant à la jouissance des droits civils et politiques (A) qu’à la santé physique et mentale (B). Ainsi, l’inéligibilité d’un candidat peut être motivée par une interdiction pour motifs liés à la santé mentale ou des condamnations pénales. Le candidat à l’élection présidentielle doit ainsi faire preuve de dignité morale et présenter un bon état général de santé. Cette condition raisonnable dans le principe, devient problématique dans l’hypothèse de son instrumentalisation pour écarter la candidature d’un concurrent sérieux ou gênant à la compétition[3].

 A. La capacité tenant à la jouissance des droits civils et politiques

Tout citoyen est par principe titulaire de droit civils et politiques, jusqu’à preuve de contraire. Dès lors, en tant que sujet de droit, il a normalement vocation à les exercer, c’est-à-dire à les mettre en œuvre par lui-même. Mais dans certaines circonstances, l’on peut être privé de l’une ou de l’autre de ces aptitudes. Ainsi par exemple, un citoyen peut se voir refuser certains droits civils ou civiques. Il sera frappé d’une incapacité de jouissance dans l’hypothèse où ces droits lui seront refusés. Dans ces conditions, une incapacité de jouissance correspond à une véritable privation de droit notamment le droit d’être éligible en l’espèce et exclut d’office la capacité d’exercer. L’inéligibilité est la situation dans laquelle une personne est empêchée de se présenter à une élection ou encore celle qui s’oppose à la poursuite d’un mandat électif[4].

La déchéance des droits civiques entraîne donc l’inéligibilité du candidat. Se pose alors la question de la constitutionnalité de l’inéligibilité qui résulterait de plein droit d’une condamnation pénale.

Le législateur apporte des éléments de réponse à l’article 38 du Code pénal selon lequel la condamnation pénale entraine de plein droit la non-inscription sur la liste électorale ou la radiation de cette liste ainsi que l’inéligibilité. Toutefois, l’article 39 alinéa 2 du même code vient atténuer cette logique répressive en donnant ainsi au juge pénal, la possibilité de déroger au principe posé aux articles 38 et 39 alinéa 1.

En vertu du principe constitutionnel de l’individualisation de la sanction pénale, le code pénal a prévu à ses articles 21 et 25, des peines complémentaires à la peine principale et qui peuvent porter, entre autres, selon la matière, sur la dégradation civique ou l’interdiction partielle ou totale, pour une durée précise, des droits civiques, civils et de famille.

A la différence de la dégradation civique qui est prononcée en matière criminelle (art 19 du Code pénal), l’interdiction prononcée en matière correctionnelle (article 25 du Code pénal) constitue une peine complémentaire, c’est-à-dire une peine prononcée par le juge pénal, en complément de la peine principale, et qui pouvait être fragmentée par le juge.

Le débat a été compliqué par l’article 8 de la loi électorale du 14 août 2017 qui reprend la logique répressive des articles 38 et 39 du code pénal qui instituent, parallèlement à la peine complémentaire prévue aux articles 19 à 25 du code pénal, une peine accessoire automatique qui résulte de la condamnation sans que le juge n’ait à la prononcer. Cette logique répressive de l’article 8 de la loi électorale, répond à un impératif de moralisation de la vie politique, conduisant ainsi, pour préserver la qualité du corps électoral qui fait cruellement défaut, à l’institution de l’incapacité électorale en raison d’une condamnation judiciaire.

Selon cet article, par l’effet d’une condamnation, l’individu doit donc être regardé comme ayant été privée de ses droits civiques, bien que le juge pénal n’ait pas prononcé contre elle la peine complémentaire de l’interdiction des droits civiques. Cette conception maximaliste de la peine entraîne, à la fois, la perte de la qualité d’électeur et l’inéligibilité.

Il apparaît à l’évidence, que l’inéligibilité qu’instaure l’article 8 du code électoral avec les articles 38 et 39 du code pénal, constituent une sanction ayant le caractère d’une accusation en matière pénale alors même qu’elle n’était pas directement prononcée par le juge pénal et pouvait ainsi ressembler à ce qu’il est convenu d’appeler la peine accessoire automatique, c’est-à-dire celle qui résulte automatiquement de la condamnation, mais sans que le juge ait à la prononcer. Se pose alors la question relative à la conformité de cet article aux droits et libertés que la Constitution garantit.

Il est de jurisprudence que le principe constitutionnel d’individualisation de la peine implique qu’elle soit prononcée par une juridiction de jugement et suppose une appréciation de la culpabilité[5]. Ce principe a également été consacré à l’article 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, qui fait partie des textes de référence constitutionnelle intégrés dans le bloc de constitutionnalité. C’est ce que certains textes constitutionnels[6] ont qualifiés de « principe de nécessité ». La jurisprudence a par ailleurs déduit du principe de nécessité des peines une règle de prohibition des peines automatiques[7].

Ainsi, dans une situation comparable à celle de l’article 8 de la loi électorale nigérienne, le juge constitutionnel français, dans ses observations relatives aux élections législatives des 25 mai et 1er juin 1997, a estimé que « la peine automatique d’inéligibilité prévue par [une loi électorale] appelle de sérieuses réserves au regard des principes de la nécessité des peines, des droits de la défense et du procès équitable. Cette disposition constitue en réalité une survivance sur le maintien de laquelle il est légitime de s’interroger ».

Mais c’est dans sa décision n° 99-410 DC du 15 mars 1999 qu’il a clairement posé le principe de la prohibition des peines accessoires automatiques, en affirmant que « l’incapacité d’exercer une fonction publique élective ne peut être appliquée que si le juge l’a expressément prononcée, en tenant compte des circonstances propres à l’espèce ».

Aux termes de cette jurisprudence, il a ainsi été jugé que « la radiation des listes électorales constitue une sanction ayant le caractère d’une punition. Cette peine est attachée de plein droit à diverses condamnations pénales sans que le juge qui décide de ces mesures ait à la prononcer expressément et sans qu’il puisse en faire varier la durée. Dès lors, cette peine accessoire, à la fois automatique et insusceptible d’être individualisée, méconnaît le principe d’individualisation des peines ». Cette décision a ainsi affirmé la valeur constitutionnelle du principe d’individualisation des peines, corollaire du principe du plein pouvoir de juridiction qui exclut les peines accessoires automatiques.

Dès lors, les caractéristiques de l’interdiction prévue par l’article 8 du code électoral et l’inéligibilité automatique, qu’elle implique emportent son inconstitutionnalité.  La perte des droits civiques qui entraine la non-inscription ou la radiation de la liste électorale ainsi que l’inéligibilité ne peut résulter que d’une condamnation pénale prononcée par le juge et non d’une application de la loi électorale.

C’est également la position affirmée par le Conseil constitutionnel français dans sa décision
n° 2010-6/7 QPC du 11 juin 2010 en estimant que la peine en elle-même, qui trouvait à s’appliquer sans que le juge l’ait prononcée, méconnaissait le principe constitutionnel d’individualisation des peines. Le Conseil a jugé que ce principe implique que l’incapacité
« doit être prononcée par le juge en tenant compte des circonstances propres à l’espèce ».

S’il était inscrit dans la Constitution le principe selon lequel ne peuvent faire acte de candidature les personnes dont le casier judiciaire comporte une mention de condamnation pour une infraction criminelle ou pour une infraction délictuelle, l’article 8 de la loi électorale n’aurait pas été incompatible à la Constitution. Mais à l’heure actuelle, les informations recherchées par le juge constitutionnel, par ailleurs juge électoral, lorsqu’il demande aux candidats à l’élection présidentielle, de produire leur casier judiciaire, se résument à la dégradation civique pouvant résulter d’une condamnation pénale pour crime ou l’interdiction des droits civiques, civils ou de famille, prononcée par un tribunal, pour une durée précise, résultant d’une condamnation pour infractions délictuelles.

Face à des dispositions législatives qu’il est chargé d’interpréter et dont l’application a pour effet d’exclure des postulants de la compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir, le juge invite au soutien de cet exercice, la hiérarchie des normes qui place la Constitution et les instruments juridiques internationaux au-dessus des lois.

 B. La Capacité tenant à la santé et à la moralité du candidat

La fonction présidentielle est d’une importance telle qu’elle requiert, pour son exercice, un « bon état de santé physique et mental ». S’il ne fait aucun doute que la déficience mentale est un motif justifiable de l’inéligibilité, la question de l’état de santé physique mérite d’être discutée, tant celle-ci demeure « ambiguë ». En l’absence de définition précise, on peut légitimement s’interroger sur la situation du handicap physique d’un candidat, tel que par exemple, l’infirmité, la cécité, etc. Le cas ne s’est pas encore posé en jurisprudence. Toutefois, il serait difficilement concevable, au regard du principe d’égalité posé aux articles 8 et 10 de la Constitution et au principe de non-discrimination posé à l’article 26 de la Constitution, de déclarer l’inéligibilité d’un candidat en raison de son handicap, sauf à démontrer que l’intensité du handicap est telle qu’il lui sera impossible d’exercer la fonction, de sorte qu’il sera déclaré inapte au travail. Mais, le seul constat du handicap ne saurait suffire à le rendre inéligibilité. Autrement dit, la situation de handicap n’est pas incompatible avec la fonction de Président de la République.

En dernier lieu, figure la condition de la « bonne moralité ». Celle-ci doit être attestée par les services compétents. En pratique, elle donne lieu à une enquête de moralité des candidats à l’élection présidentielle par les services de la Direction de la Sureté du Territoire (DST). Toutefois, si la finalité recherchée est la probité des candidats, il serait bien plus efficace de se reporter au casier judicaire. Car, on ne saurait, là encore, sans méconnaître le principe de la légalité de l’infraction posé à l’article 18 de la Constitution et au principe de la présomption d’innocence garantit à l’article 20 de la Constitution, se fonder sur des seuls rapports d’enquête de police pour écarter des candidats à l’élection présidentielle tant l’enjeu est considérable. En effet, on imagine mal la Cour constitutionnelle se fonder, en l’absence de tout jugement, sur une enquête de police, pour déclarer l’invalidité d’une candidature. C’est pourquoi, pour éviter tout risque de crispations du jeu électoral, il conviendrait, de notre point de vue, de se reporter au casier judiciaire, pour vérifier la condamnation prononcée par un tribunal pour manquement à la probité et/ou aux bonnes mœurs, en lieu et place de l’enquête de moralité des services de police.

A la différence de nombreux Etats africains, la condition de la résidence ne figure pas parmi les conditions de candidature à l’élection présidentielle au Niger. Cela s’explique certainement par le fait que la diaspora est intégrée dans le corps électoral et considérée comme la neuvième région électorale du Niger.

Les précisions relatives aux conditions objectives d’éligibilité notamment, la présentation des candidatures, le déroulement du scrutin, le dépouillement et la proclamation des résultats sont renvoyées au domaine législatif, sous réserve de leur conformité à la Constitution.

Maitre Bachir, Docteur en Droit Public, Enseignant-chercheur,
Directeur du Centre d’Etudes et de Recherches en Droit International et Communautaire --- CERDIC

[1] Léon Dié KASSABO, « Le Contentieux de l’élection présidentielle en Afrique », disponible sur la revue en ligne Afrixlex.

[2] Philippe ARDANT, « L’article 5 et la fonction présidentielle », op. cit., p. 39.

[3] Léon Dié KASSABO, « Le Contentieux de l’élection présidentielle en Afrique », op.cit.

[4] S. LAMOUREUX, « La disparition de la sanction automatique d’inéligibilité pour les comptables de fait : quel avenir pour la sanction électorale ? », Revue Française de Droit Constitutionnel, n°55, 2003/3, p.609

[5] Conseil constitutionnel français, Décision n° 86-215 DC du 3 septembre 1986, Loi relative à la lutte contre la criminalité et la délinquance, cons. 3 et 23.

[6] L’article 8 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose : « la loi ne doit établir que des peines strictement et évidemment nécessaires, et nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi établie et promulguée antérieurement au délit, et légalement appliquée »

[7] Conseil constitutionnel français, Décision n° 93-325 DC du 13 août 1993, Loi relative à la maîtrise de l’immigration et aux conditions d’entrée, d’accueil et de séjour des étrangers en France, cons. 49.

Coup de gueule : ‘’Consommons local ‘’ au-delà des discours 

La consommation est l’un moteur de la production, de l’économie et donc de la croissance. C’est dans cette optique que l’élite (politique, associative, économique) tient, depuis un certain temps, un discours qui prône la consommation des produits locaux. Ce qui est certes louable.

Mais à y regarder de plus prêt, l’on s’aperçoit que cela reste surtout au stade de discours. En effet, comment peut-on convaincre quand on porte des chaussures made in Italie ? Quand on est habillé par des couturiers d’ailleurs ? Comment peut-on convaincre quand toute la décoration de sa maison et de son bureau est faite de produits importés souvent de Dubaï ? Comment convaincre quand on consomme de l’eau minérale produite outre Atlantique?

En somme, que va-t-il rester de cette part de marché pour nos artisans, nos menuisiers, nos couturiers, stylistes et modélistes, pour nos PME-PMI agro-alimentaires ? Tous ces métiers peinent à recevoir un appui conséquent des pouvoirs publics. Par ailleurs, outre les coûts élevés de production, nos entrepreneurs devront aussi faire face à la concurrence déloyale des produits importés fortement subventionnés par leurs pays d’origine.

Qu’il s’agisse des produits dits de luxe ou même des produits alimentaires, il est à déplorer cette tendance à préférer les ‘’kay na tourey’’ (importés) qu’à ceux produits ici au Niger.

Il est temps que nous (dirigeants et classe moyenne) commencions à prêcher par l’exemple comme l’ont si bien fait nos voisins du ‘’Pays des hommes intègres’’ avec le Faso Dan Fani. Si toutes les hautes personnalités et autres hauts fonctionnaires pouvaient fournir l’effort de se faire habiller par Alphadi, Rabé Oumalé, ou Hadyline, et porter des chaussures AROGMK, c’est encore mieux que tous les discours sur la consommation des produits nigériens.

Siradji Sanda(onep)

14 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/   

Coup de gueule : Business humanitaire

A la faveur des crises sécuritaires, alimentaires et des inondations qui ont affecté la région du Sahel en général et Niger en particulier, l’on assiste, ces dernières années, à une sorte de développement du business humanitaire. Une situation qui se caractérise par un afflux des Organisations internationales et une prolifération des Organisations non gouvernementales locales ou étrangères vers le Niger pour, dit-on assister, les populations.

Du coup, ces organisations mobilisent des fonds au non des populations du Niger. Certains partenaires du pays préfèrent passer par les multiples ONG qui ‘’sous-traitent l’humanitaire’’. Des consortiums se forment pour exécuter ou gérer tel ou tel projet financé souvent à coup de centaines de millions, voir à coup de milliards par les partenaires du Niger qui est devenu ainsi un véritable terrain propice au business humanitaire.

Un état de fait certainement favorisé par les conditions extrêmement faciles avec lesquelles on peut créer une ONG au Niger. Ainsi comme les parties politiques, les ONG foisonnent. Presque n’importe qui peut créer une ONG et mobiliser des financements au nom des populations.

A titre illustratif, l’on enregistre selon les statistiques du Ministère de l’Aménagement du Territoire et du Développement communautaire, quelque 3.169 ONG/AD agréées au 31 Décembre 2019 contre 2.895 ONG/AD au 31 Décembre 2018 et 2.735 au 31 Décembre 2017.

L’humanitaire est devenu un secteur presque aussi lucratif, sinon plus lucratif que l’entreprenariat au Niger. Mais, si d’importants fonds sont mobilisés au nom des populations nécessiteuses, combien est réellement investi au profit des mêmes populations ?

C’est pour mettre un peu d’ordre dans ce secteur que la réglementation nationale fait obligation aux ONG et AD de transmettre chaque année, un rapport d’activités au Ministère de l’Aménagement du Territoire. Malheureusement, on est loin du compte. En effet, pour l’année 2019, seulement 637 Rapports ont été transmis au Ministère alors qu’on dénombre plus de 3100 ONG.

Côté financier, il y a aussi à dire. En effet, selon le Ministère de l’Aménagement du Territoire, 281 ONG ont déclaré avoir investi 103 milliards de FCFA en 2019 sur l’ensemble des 8 régions du Pays, Diffa étant la région la mieux servie avec 14,9 milliards d’investissement.

Cette situation doit nous interpeller tous. Malheureusement même le politique semble accepter tacitement cette mentalité d’assistés. C’est du moins ce que traduisent ces images de réception d’aides humanitaires souvent d’une valeur symbolique. Un sursaut s’impose pour rompre avec cet esprit d’assistés et ces pratiques qui rendent paresseuses les populations et leur enlèvent le goût de l’effort pour se reconstruire après les crises. Il est temps qu’on change de paradigme dans nos relations avec nos partenaires, cela notamment en exprimant notre préférence pour l’investissement extérieur et contre l’assistanat. Les mentalités doivent évoluer tant au niveau politique qu’au niveau social. Il faut rompre avec cette image de peuple en constant besoin d’assistance. Le Niger a beaucoup plus besoin d’investissements que d’assistance humanitaire.

Siradji Sanda

15 décembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/

Mardi 6 octobre dernier, 39 pays majoritairement occidentaux ont signé une déclaration dans laquelle, ils demandaient à la Chine de «respecter les droits des Ouïghours», une minorité musulmane qui vit principalement dans la province de Xinjiang.

Cette prise de position rappelle la situation d’un autre groupe ethnique les Rohingyas, pratiquement abandonnés par la communauté internationale. Les Rohingyas, ce sont ces populations musulmanes vivant dans l’Etat d’Arakan entre la Birmanie et le Bangladesh. Persécutés depuis les années 1824 à la fois par le pouvoir et les bouddhistes radicaux, les Rohingyas sont aujourd’hui apatrides, principalement du fait de leur particularisme.

Cette violence contre les Rohingyas a atteint son paroxysme dans les années 2012 et en 2016 quand certains d’entre eux ont même essayé de prendre les armes pour se défendre et protéger les leurs menacés d’extermination. Pendant cette même période la Birmanie a interdit aux Nations Unies et aux Ongs humanitaires d’accéder à l’Etat d’Arakan, où s’entassent comme des sardines plus 150.000 Rohingyas dans des conditions de vie sous-humaines. Plus de 30.000 Rohingyas ont dû fuir en Bangladesh selon l’OIM suite aux violences. Plusieurs sources dont l’ONU et même le Pape François mentionnaient qu’en 2016 entre 603.000 et un (1) million de Rohingyas se sont retrouvés dans les camps de réfugiés au Bangladesh.

Mais ce qui est encore plus révoltant, c’est que ces populations se voient aussi refuser la nationalité au pays de la prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi. Voilà que la situation de ce peuple sans attache territoriale, dont les enfants n’ont pas droits à l’un des 1er droits à savoir celui d’être enregistrés à la naissance et d’obtenir des pièces d’état civil, ne suscite pas autant de réprobation.

Il est tout simplement curieux que la situation des Ouïghours qui, eux ont le droit de pratiquer leur culte, à une nationalité chinoise et ont les mêmes droits que tous les autres Chinois, suscite plus d’intérêt pour les pays signataires de la déclaration du 6 octobre. Devant cette attitude de la communauté internationale, une question nous vient à l’esprit : La situation que vivent les Royingyas en Birmanie est-elle meilleure que celles des Ouïghours quoique en réédication car dans cette rééducation on peut trouver des aspects positifs relatifs à la sécurité nationale de la Chine ?

De toute évidence, il ya dans cette attitude deux poids deux mesures. Une telle attitude s’inscrit beaucoup plus dans la logique de la guerre économique que mène l’Occident contre la Chine, que dans un quelconque souci de droits de l’Homme. Si l’on s’en tient au bon sens, le Rohingyas ont plus besoin de la protection internationale que les Ouïghours et la Chine fait mieux que la Birmanie par rapport aux respects des droits  humains des deux communautés musulmanes sus-évoquées.

Siradji Sanda

 08 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

Coup de gueule / Coup de gueule : La santé…avant tout !

Cette année, les pluies ont été particulièrement abondantes dans la sous région du Sahel. Comme une bénédiction, le ciel a complètement ouvert ses vannes pour arroser nos terres longtemps asséchées par les affres incommensurables des saisons sèches à répétition. Et dans nos villes en mal d’assainissement, les flaques d’eau de ruissellement se sont très vite transformées en de véritables marigots occupant les rues de part en part. La flotte a même envahi des dépotoirs sauvages dans les quartiers créant ainsi de gigantesques nids de reproduction des moustiques. Et depuis lors, les cas de paludisme dans les formations sanitaires aussi bien à Niamey que dans les villes de l’intérieur du pays ont atteint des cimes. Hommes, femmes, enfants, et même bébés ne sont pas épargnés par les piqûres meurtrières de l’anophèle.

Conséquence, les files d’attente dans les hôpitaux, les CSI, et même les cliniques privés sont particulièrement longues. Au niveau de toutes les pharmacies de la capitale, on assiste à un impressionnant ballet de malades munis de leurs ordonnances à la recherche du précieux remède contre le palu. Et au vu de ces attroupements sans fin, on peut dire sans risque de se tromper que ces officines enregistrent dans cette période leur plus grand taux de fréquentation. Heureusement que dans bien de cas, la disponibilité des médicaments est assurée à la satisfaction générale de la clientèle. En plus de l’imminence de la rentrée des classes, le budget de la santé grève davantage les maigres ressources des familles. Cette problématique de la lutte contre le paludisme se pose d’ailleurs avec acuité chaque année en cette période de saison pluvieuse.

S’il incombe à l’Etat, à travers ses démembrements, de chercher la solution la plus idoine pour tous, il n’en demeure pas moins que les citoyens individuellement et collectivement, ont aussi un rôle capital à jouer dans ce combat. Car l’assainissement de notre cadre de vie est d’abord notre affaire. Nous devons agir en veillant toujours à la propreté de nos maisons, de nos rues et de nos quartiers. Avec l’aide des services de la municipalité les dépotoirs sauvages doivent être combattus ou tout au moins maitrisés pour limiter les foyers de multiplication des moustiques. Chacun à son niveau doit veiller à la propreté du cadre de vie. C’est notre plus grande contribution au combat contre le paludisme.

 Oumarou Moussa(onep)

07 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/

Coup de gueule : Les idées plutôt que les muscles

Les scolaires et l’opinion publique en générale ont été choqués par les images ayant circulé la semaine passée sur la toile par rapport à la tenue du congrès de l’Union des scolaires Nigériens (USN), l’une des plus vieilles organisations scolaires de laquelle sont d’ailleurs issus beaucoup de dirigeants à la fois politiques ou de la société civile nigérienne.

A Bermo (dans la région de Maradi) où se tenaient ces assises, les Forces de sécurité, se sont vu obligées d’intervenir pour éviter l’irréparable. En effet, une centaine d’étudiants et quelques loubards recrutés ont été arrêtés avec en leur possession, un arsenal d’armes blanches. On y voyait sur les images (qui circulent sur les réseaux sociaux), une exhibition de muscles. Certains posaient cagoulés, gris-gris et amulettes au bras comme dans une cérémonie des ‘’Yan Tawri’’ (les invulnérables).

D’après le témoignage d’un agent de la Garde Nationale du Niger, certains loubards ont été acheminés depuis Niamey, d’autres de Maradi. Une telle situation doit interpeller la communauté scolaire et au-delà tous les Nigériens. Qu’est-ce qui peut justifier un tel agissement au point où ceux qui aspirent diriger la très respectueuse USN fassent recours à des bras armés extérieurs à l’organisation ?

On connaissait la très célèbre CASO (Commission des Affaires Sociales et de l’Ordre), mais pas avec une telle exhibition de la violence et un recours à des armes blanches contre les militants. L’on peut légitimement se demander si de tels agissements ne cachent-ils pas des intérêts autres que ceux de la défense des intérêts matériels et moraux des scolaires.

Quelles qu’en soient leurs motivations, ceux qui ont emprunté cette voie ne méritent pas de diriger une organisation de surcroit idéologique (du moins dans le temps) où les débats d’idées font la différence.Les protagonistes de cette situation doivent plutôt chercher à civiliser leurs rapports, à faire valoir leurs arguments, leurs idées plutôt que les muscles et la force brute. Autrement, ils renvoient une image dégradante des scolaires nigériens et de la jeunesse en général. Cette attitude ne traduit-elle pas en somme l’embourgeoisement rampant de l’élite dirigeante des organisations syndicales scolaires en porte-à-faux avec les idées marxistes léninistes qui jadis guidaient ces organisations ?

Devant de telles images, les martyrs du combat de l’USN (Alio Nahantchi, Issaka Kaïné, Amadou Boubacar ou encore Mala Bagalé) se tourneraient et retourneraient dans leurs tombes. Les anciens leaders encore actifs dans leurs domaines respectifs, comme les Moussa Tchangari, Nouhou Arzika, Manzo Mahaman Laouali, Marou Amadou, Abdoulmoumouni Ousmane, et bien d’autres ne peuvent que s’émouvoir face à ce spectacle désolant.

 Siradji Sanda(onep)

13 octobre 2020

Source : http://www.lesahel.org/  

La triste nouvelle a plongé toute la ville de Niamey, et au-delà, tout le Niger dans un profond émoi. Comment cela a-t-il pu arriver en pleine journée, et dans un quartier aussi populaire que celui de «Pays-bas», avec comme voisin un autre quartier archi populaire, celui de «Talladjé» ? Comment une vingtaine de  jeunes écoliers peuvent-ils mourir dans un incendie alors qu’à deux pas de là des centaines des personnes se pavanent allègrement ? Nul n’a pu répondre à ces interrogations que tout le monde pouvait légitimement se poser. Le Commandant du Groupement des Sapeurs Pompiers qui a intervenu, a évoqué une «rapide propagation du feu» qui a maintenu prisonniers une grande partie des enfants dans les flammes dévastatrices. Même si le feu a pu être maitrisé avec promptitude par les pompiers, il reste que les pertes humaines dépassent l’entendement : plus de vingt enfants ont perdu la vie dans ce qui était au début leur salle de cours, mais qui s’était très vite transformée en  un brasier incandescent. De mémoire d’homme, un tel drame ne s’est jamais produit au Niger dans une école. Certes, en cette période où souffle l’harmattan, la moindre étincelle est porteuse de danger pour des écoles à classes en paillotes. Mais il faut reconnaître que dans la conception même de ces classes en paillotes les moindres précautions de sécurité sont très souvent foulées au pied. Et lorsque l’irréparable se produit comme ce fut le cas mardi dernier à l’école Pays-bas, on se rend compte qu’on a pêché par imprudence. Ce drame repose sur le tapis, la lancinante problématique des classes en paillotes en milieu urbain. Car quoi qu’on puisse dire, l’utilisation des classes en paillotes dans nos villes comporte des dangers réels. Et de manière générale, elle est nuisible aussi bien pour la qualité de l’enseignement, que pour la sécurité des apprenants. Car il ne se passe pas une seule année sans que des incendies se déclarent dans nos écoles à classes en paillotes. La récurrence de ce phénomène est indubitablement une source de hantise et d’angoisse pour les enfants. Dans le programme de renaissance III, le Président de la République, Mohamed Bazoum envisage de «travailler à un programme performant de construction de salles de classe en matériaux définitifs dans les deux cycles de Base pour remplacer progressivement les classes en paillotes car la paillote constitue un facteur défavorable aux apprentissages en raison de son impact négatif sur le temps scolaire». C’est  assurément cela la réponse idoine et urgente à l’épouvantail «paillote» qui commence à endeuiller nos familles.

Oumarou Moussa

15 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/

Hier, le candidat de l’alternance, qui revendique la victoire de l’élection présidentielle, a informé l’opinion du dépôt de son dossier de recours auprès de la Cour Constitutionnelle.
Aussi, au moment où les regards de tous les citoyens épris de paix et de justice sont tournés vers la Cour constitutionnelle, il serait peut-être important de revenir sur un fait qui est passé presque inaperçu en 2011, mais qui reflétait le degré de professionnalisme du juge électoral de l’époque. Et ceci, dans l’espoir que ce rappel sera inspirant pour la Cour constitutionnelle actuelle, qui a désormais l’historique responsabilité de prendre une décision qui aurait immanquablement un impact sur l’issue du contentieux électoral et l’évolution d’un climat politique marqué par une tension sans précédent.

En effet, l’examen de l’intégralité de l’arrêt n° 006 / 11 / CCT / ME du 22 février, permet de constater que la Cour de l’époque a procédé à l’annulation des résultats de près de 555 bureaux de vote. Une annulation, à l’issue de laquelle le nombre des suffrages exprimés valables est passé de 3.376.611 (dans les résultats provisoires transmis par la CENI) à 3.298.641, comme indiqué dans l’arrêt portant sur les résultats définitifs. Ce fut ainsi pas moins de 77970 voix, qui ont été invalidées.

Comme je l’avais indiqué dans un article de sensibilisation publié en… janvier 2016, les motifs d’invalidation de ces 77970 voix, peuvent globalement être divisés en deux. Ceux qui sont relatifs à la composition du bureau de vote, d’une part, et, d’autre part, ceux qui ont trait au Procès-verbal établi par les membres des bureaux de vote.

Les annulations ayant un lien avec le Procès-verbal concerneraient 516 bureaux de vote, soit 93% des 555 cas évoqués. Et elles seraient fondées, selon les explications données par le juge électoral, sur l’article 89 du code électoral. Repris intégralement à la page 4 de l’arrêt n° 006 / 11 / CCT / ME du 22, celui-ci stipule, entre autres, que : «Le président donne lecture à haute voix des résultats du scrutin qui sont aussitôt affichés par ses soins dans la salle ou à l’entrée du bureau de vote. Mention de ces résultats est portée au procès-verbal rédigé par le Président ou le Secrétaire et signé par tous les membres du bureau de vote ainsi que tous les délégués des partis politiques ou des candidats présents [...] ».

Ainsi, sur les 516 bureaux de vote dont les résultats avaient été annulés pour des raisons liées au procès-verbal, on dénombre :

  • 255, avec des procès-verbaux manquant le nombre requis de signatures ;
  • 126, dont les procès-verbaux ne seraient pas parvenus au juge électoral. Une situation qui ne lui permettait par conséquent pas d’exercer le contrôle indispensable à la validation des résultats de ces bureaux.
  • 106 cas dans lesquels, les Procès-Verbaux auraient été dépourvus d’une ou de plusieurs mentions exigées, ou bien jugés inexploitables par le juge électoral, car illisibles ou manquant de clarté.
  • Et 29 cas d’incohérence, au niveau de la retranscription des résultats sur les Procès Verbaux, avec des suffrages exprimés valables inférieurs aux voix réparties entre les candidats.

Quel sort, la Cour constitutionnelle actuelle réservera-t-elle donc aux Procès-Verbaux qui n’ont pas été signés par les représentants du candidat de l’alternance ? Va-t-elle invalider les résultats des bureaux de vote concernés ? Et au cas où elle décidait, malgré tout, de les prendre en compte, n’enfreindrait-elle pas le code électoral en vigueur, qui indique clairement, en son article 88, que « la signature des membres du bureau de vote ainsi que celle des délégués des partis ou groupements de partis politiques et des représentants des candidats indépendants présents », figure parmi les mentions que le procès-verbal doit comporter ? Et dans ce cas, quel crédit serait-on tenu de lui accorder ?

Ces questions se posent, car les PV litigieux concernent surtout les bureaux de vote des communes où le candidat de la continuité avait été déclaré vainqueur, et sur lesquels reposent d’une certaine manière sa victoire. Une application stricte du code électoral, comme cela avait été fait en 2011, pourrait remettre en cause les résultats provisoires.

Les décisions et avis de la Cour ne sont susceptibles d’aucun recours et sont donc mis à l’abri des contestations, par loi. Mais la loi, serait-elle en droit d’exiger le respect du verdict d’une Cour qui serait elle-même coupable de violations flagrantes de la loi ? La question se pose et s’impose surtout aux citoyens qui sont attachés à la fois au respect de la loi et à la survie du processus démocratique nigérien, dans ce qu’il a d’authentique et légitime.

Enfin, la Cour Constitutionnelle tient entre ses mains, la précieuse occasion de prouver à l’opinion nationale et internationale que le scepticisme, la méfiance, les doutes, etc., dont elle a fait et fait l’objet, sont complètement injustifiés, en prenant une décision objective, impartiale, digne des rangs de ses membres, et qui serait surtout à la hauteur de la gravité de cette situation inédite que traverse ce pays.
Vivement....

 
Tout est parti de l’article 47 alinéa 3 de la Constitution du 25 novembre 2010 qui dispose que : « Sont éligibles à la Présidence de la République, les Nigériens des deux (2) sexes, de nationalité d’origine, âgés de trente-cinq (35) ans au moins au jour du dépôt du dossier, jouissant de leurs droits civils et politiques.»
Pourtant, de l’initiative à la promulgation, en passant par l’adoption de la Constitution, ce terme nationalité d’origine n'avait attiré l’attention d’aucun nigérien, y compris celle des membres du Conseil Consultatif National (dont Bazoum lui-même) qui ont même travaillé en commissions. Certainement chacun trouvait qu’il y va de soi jusqu’au jour où Bazoum Mohamed fut désigné, par Mahamadou Issoufou, candidat du PNDS Tarayya au titre des élections présidentielles 2020/2021.

A partir de là, le ton est donné pour toutes sortes de supputations. Pour beaucoup de nigériens, Bazoum Mohamed qu’ils ont connu (scolaire, syndicaliste, opposant, député, ministre) pourrait ne pas répondre à cette exigence constitutionnelle de nationalité d’origine, précisée par le code de nationalité nigérienne en ces termes : « Est ainsi nigérien d’origine l’enfant né au Niger d’un ascendant direct au premier degré (père ou mère) qui y est lui-même né ».
D’aucuns diraient que Bazoum, lui-même, n’est pas né au Niger et qu’il a été transporté à dos de chameau en provenance du Tchad. Pour certains, il est bel et bien né au Niger mais qu’aucun de ses deux ascendants directs n’y est né. Par contre, d’autres battent en brèche ces deux thèses en clamant haut et fort que Bazoum et tous ses deux ascendants directs sont nés au Niger.

Pour les tenants de la première thèse, Bazoum est né à Nokou, actuellement chef-lieu du département du Nord Kanem au Tchad. Selon eux, il a été amené au Niger à l’âge de onze (11) ans par son grand-frère Mohamed Saloum Kallam, garde républicain de son état, décédé le 6 décembre 2013 à Niamey. Ceux-là vont jusqu’à dire que Bazoum porte le nom de son frère Mohamed pour les besoins de sa scolarisation à Tesker où servait son tuteur.
Pour les tenants de la deuxième thèse, Bazoum est né à Bilabrine au Niger où ses parents, éleveurs de chameaux, en provenance du Tchad, se sont installés avant de venir camper à Tesker où il fit sa scolarité primaire.

Pour les tenants de la dernière thèse, Bazoum est né à Bilabrine. Les défenseurs de cette thèse ajoutent que mêmes ses deux parents (père et mère) sont tous nés au Niger sans qu’ils ne situent, nulle part, leur lieu de naissance. Ils signalent que son père est décédé en octobre 1998 à Blakawoua à 70 km de Tesker et sa mère, quant à elle, est décédée en 2004, on ne sait où. Mais chose curieuse, on ne rencontre encore personne qui prétend avoir connu les parents de Bazoum bien que leurs rappels à Dieu soient récents.

Toutefois, certains militants du PNDS vont jusqu’à s'improviser historien généalogiste pour faire un rapprochement entre la famille de Bazoum à sa belle-famille aux fins de soutenir cette position. Dans leur démarche, il a fallu explorer tous les livres écrits par les éminents historiens sur la pénétration coloniale au Niger. Pour eux, le jeu en vaut la chandelle.

Voilà alors la vraie situation : trois thèses s’affrontent. De quel côté se trouve la vérité ? Franchement, nul n’est, pour le moment, intelligent pour le savoir ; chacun prend la position qui correspond à sa conviction personnelle. Bref, aujourd’hui la nationalité d’origine de Mohamed Bazoum est devenue une controverse politique que lui seul pourra vite arrêter pour poursuivre sereinement sa pré-campagne. Il doit s’inspirer de l’histoire de certains grands hommes politiques ayant connu une situation quasi-identique à la sienne. Pour mémoire, nous rappellerons d’abord un cas dans un pays en voie de développement ensuite un autre cas, dans un pays développé.

En effet, en 1994, l’Assemblée Nationale ivoirienne avait voté une modification du Code électoral qui prévoit que nul ne peut être élu Président de la République s’il « n’est ivoirien de naissance, né de père et de mère eux-mêmes ivoiriens de naissance». Cette disposition visait à empêcher la candidature d’Alassane Dramane Ouattara (ADO) dont les opposants affirment que son père est d’origine Burkinabé. Au vu de la persistance du doute, le samedi 4 septembre 1999, ADO a tenu une conférence de presse afin de démentir la nationalité douteuse qu’on lui attribuait. Dans sa démonstration, il s’était appuyé sur les pièces authentiques d’état civil de ses parents et de lui-même. A chaque étape, il brandissait devant les caméras la pièce visée. A partir de là, mêmes les plus incrédules ont été convaincus. Alors, quand Bédié avait persisté dans sa volonté de son élimination, les ivoiriens ont trouvé cela injuste et inacceptable. Chacun connaît la suite : des violences politico-éthiques ayant entrainé plusieurs centaines de morts et Ouattara, en dépit de tout, est arrivé au pouvoir.

Allons aux Etats-Unis d’Amérique (USA) très loin de la Côte d’Ivoire. La Constitution prévoit qu’il faut être né aux USA pour être éligible à la Maison Blanche. Saisissant cette brèche, certains républicains, aidés par les médias, avaient entretenu une controverse autour de l’éligibilité de Barack Obama (en mettant en doute le fait qu’il soit né aux USA) pour chercher à empêcher sa réélection aux élections présidentielles de 2012. Cependant, pour faire dissiper la pression médiatico-politique, Barack Obama, pourtant Président en exercice, avait mis en ligne la version longue de son acte de naissance, le mercredi 27 avril 2011 à 19 h 47 mn. Il est allé jusqu’à permettre aux journalistes sceptiques de vérifier l’authenticité dudit document.

Aujourd’hui, le peuple nigérien attend impatiemment que Bazoum Mohamed emprunte la voie de ces deux exemples pour faire arrêter le doute persistant et inquiétant sur sa nationalité d’origine. Ce faisant, en homme d’Etat, il allégera la mission de la Cour Constitutionnelle qui voudrait bien que ses décisions ne souffrent ni de doute ni de suspicion. Il est grand temps que Bazoum arrête d’esquiver ou de déplacer le problème. Cette posture dans laquelle il se place est périlleuse pour lui. Surtout, il faut qu’il cesse de tribalisme une affaire personnelle. Dans les débats, personne ne parle de tribu ou de race comme Bazoum veut le faire croire. Il veut être candidat à des élections présidentielles encadrées par la Constitution au Niger, eh bien! qu’il s’assume par responsabilité.
Chose surprenante ! Où sont passés tous les grands gueulards proches de Bazoum qui conseillaient à Hama Amadou de publier juste le test ADN de ses enfants pour mettre fin à la fausse affaire dite des bébés importés ? Comment pouvaient-ils conseiller Hama Amadou et laisser tomber Bazoum ? S’il vous plait, reprenez service et demandez à Bazoum la même chose. Pourquoi de plus en plus vous laissez Bazoum mouiller tout seul le maillot ? En tout cas, l’on constate que mêmes les caciques du PNDS sont en hibernation depuis l’investiture au forceps de Monsieur Bazoum.
Par Issa Kanga

Ce jour Mercredi 03 Août 2022, date anniversaire de la proclamation de l’Indépendance de Notre cher Pays, le Niger, République Démocratique et Sociale, Nous Organisations de la Société Civile Nigérienne, Syndicats, Citoyens, Hommes, Femmes et Jeunes réunis en session extraordinaire pour apprécier la vie socioéconomique et politique de notre Pays, notamment la nouvelle mesure du gouvernement portant augmentation du prix à la pompe du Gasoil de 538FCFA à 668FCFA, soit une hausse brutale de 130FCFA représentant une augmentation de plus de 24% sur le prix du litre, rendons la déclaration dont la teneur suit :

  • Considérant que la hausse a été justifiée par le Gouvernement par le conflit russo-ukrainien, en l’absence d’importations, le prix de cession SORAZ et les impôts n’ayant connu aucune variation sur le prix du litre de Gasoil, l’analyse de la structure des Prix fixés par arrêté ministériel, révèle que cette hausse profite presque exclusivement à la SONIDEP et au Fonds de l’Énergie.
  • Considérant les dispositions pertinentes de la constitution du 25 Novembre 2010, loi fondamentale de la République du Niger, notamment, l’article 3 qui dispose :

La République du Niger est un État unitaire. Elle est une et indivisible, démocratique et sociale avec pour principes fondamentaux :

  • Le gouvernement du Peuple par le Peuple et pour le Peuple ;
  • La justice sociale ;
  • La solidarité nationale.............

L’article 146 : L'action de l'État en matière de politiques de développement économique et social est soutenue par une vision stratégique. L'Etat fait de la création des richesses, de la croissance et de la lutte contre les inégalités un axe majeur de ses interventions.............

  • L’article 148 : Les ressources naturelles et du sous-sol sont la propriété du peuple nigérien..........
  • L’article 149 : ...........L'exploitation et la gestion des ressources naturelles et du sous-sol doit se faire dans la transparence et prendre en compte la protection de l'environnement, du patrimoine culturel ainsi que la préservation des intérêts des générations présentes et futures.
  • Considérant l’opacité qui entoure la gestion des ressources naturelles notamment celle du pétrole comme l’illustre le refus du parlement d’autoriser une enquête parlementaire sur la gestion des revenus pétroliers.
  • Considérant qu’aucune explication rationnelle ou lumière n’a été apportée sur les pénuries répétitives et continues du gasoil et du gaz-domestique impliquant clairement, une gestion mafieuse des stocks de sécurité par les autorités en charge du pétrole, qui semble être désormais la propriété privée d’un groupuscule de privilégiés.
  • Considérant la crise sécuritaire et alimentaire menaçant près de dix millions des nigériens et le faible niveau de revenus des Nigériens ainsi que la cherté de la vie auxquels l’Etat peine à apporter le minimum nécessaire de réponse.
  • Considérant que l’augmentation du prix du gasoil a des répercussions directes sur les coûts des produits de grandes consommations et de premières nécessitées.
  • Considérant les multiples assassinats de nos populations civiles de la force barkhane chassée du Mali et illégalement présente sur notre territoire qu’elle estime conquit pour matérialiser son dessin funèbre de déstabilisation du Sahel.

1. Rejetons catégoriquement la mesure portant augmentation du prix à la pompe du gasoil.

2. Réitérons notre opposition à la présence militaire française dans notre Pays et exigeons son départ immédiat.

3. Décidons de lancer « Le Mouvement M62 : UNION SACREE POUR LA SAUVEGARDE DE LA SOUVERAINETE ET DE LA DIGNITE DU PEUPLE » ‘’MOUTUNTCHI-BOURTCHINTAREY’’.

4. Lançons la « Semaine de la Dignité » à compter de ce jour Mercredi 03 Août marquant le 62e anniversaire de la date de proclamation de l’indépendance du Niger et engageons à cet effet toutes les citoyennes et tous les citoyens à se constituer en « Comité Citoyen pour la Dignité » dans les quartiers, les villages, les communes en organisant des initiatives de sensibilisation de leurs pairs, voisins, camarades, collègues, frères, sœurs, parents, amis et connaissances sur les conséquences de cette mesure et le rôle individuel et historique qui repose sur chaque citoyen à assurer une gouvernance au service du peuple.

5. Lançons un appel à tous les Syndicats, les OSC, les Universitaires, les Hommes de Médias, les Transporteurs, les Agriculteurs et Eleveurs, les Commerçants, les Leaders religieux, les Organisations formelles et informelles des jeunes et des femmes, et à tous les citoyens, hommes, femmes et jeunes de toutes les couches sociales et les catégories socio-professionnelles à se joindre à nous pour la défense et la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple dangereusement menacés.

6. Appelons à une journée de protestation à travers l’organisation d’une marche pacifique suivie de meeting le Mercredi 17 Août 2022 à partir de 9Heures sur l’ensemble du territoire national notamment dans tous les chefs-lieux de communes, de départements et de régions pour :

  • La levée de la mesure d’augmentation du prix du gasoil et contre la vie chère;
  • Le départ immédiat de la force barkhane de notre Pays.

Fait à Niamey le 03 Août 2022

Ont Signé les structures ci-après :

1. Association Nigérienne de Défense des Droits de l’Homme (ANDDH)

2. Association Jeune Ambassadeur pour un Niger Autrement (JA-ENA)

3. Agir pour les Malades Mentaux (AMAM) »

4. Association des Jeunes Patriotes pour le Développement (AJPD)

5. Actions Gestion Participative des Ressources Locales (A-GPIRL)

6. Cercle Indépendant de Réflexion et d’Actions Citoyennes (CIRAC)

7. Front Révolutionnaire pour la Souveraineté de l’Afrique (FRSA)

8. Groupe de Réflexion et d’Actions sur le Industries Extractives (GREN)

9. Initiative Citoyenne (IC-Faîmta)

10. Jeunesse pour une Nouvelle Mentalité (JENOME) »

11. Mouvement pour une Citoyenneté Responsable (MPCR)

12. Mouvement Dynamique Citoyenne (MDC)

13. Réseau National Dette et Développement (RNDD)

14. Réseau Panafricain pour la Paix, la Démocratie et le Développement (REPPAD)

15. Union des Travailleurs du Transport et Assimilés du Niger (UTTAN)

Plus de dix jours après la tenue du sommet Afrique- France de Montpellier, les débats autour de la refondation des relations entre l’Hexagone et le continent sont loin d’être terminés. Bien au contraire. L’événement en lui-même, la teneur des échanges et les pistes évoqués ont reçu de nombreux échos au sein des populations, de la société civile ou encore des acteurs économiques. Amadou Chékaraou Barou, administrateur d’une société de conseils et logistique, bouillonne ce vendredi soir. Le regard fixé sur l’écran de son téléphone, ce Nigérien, rencontré dans les allées de l’Arena de Montpellier, est, comme beaucoup de participants ayant fait le déplacement, resté sur sa faim. Pourtant ce sommet se voulait le point de départ d’un changement de perspectives dans les relations entre la France et l’Afrique. De quoi se poser la question de savoir ce qu’il faut retenir finalement de ce sommet. Autre question : quelle suite attendre sur le terrain du développement et du monde des entreprises ? Amadou Chékaraou Barou dit « Ange » a partagé avec Le Point Afrique son point de vue.

Le Point Afrique : Que vous inspirent les propositions faites lors du sommet Afrique- France de Montpellier ?

Amadou Chékaraou Barou : J’aurais aimé des discussions plus ouvertes sur des sujets qui parlent réellement aux Africains « lucides ». Les débats en plénière avec M. Macron se sont embourbés sur des questions de forme et ont occulté les sujets réels, tels l’impact de l’aide publique au développement, le financement des projets agricoles, l’industrialisation du continent, le climat, l’éducation, la dette, le blanchiment des détournements des deniers publics africains, le rôle des grandes entreprises françaises en Afrique, l’appui au développement des infrastructures africaines et l’interconnexion des pays, la gestion des effets de la pandémie du Covid-19 ! Au lieu de cela, nous nous sommes enlisés dans une cacophonie sur des sujets comme l’appellation de l’AFD. Et c’est dommage !

{xtypo_quote} Qu’avez-vous pensé tant sur la forme que sur le fond de la teneur des échanges entre le président français et les onze jeunes invités sur scène ? {/xtypo_quote}

D’abord sur la forme, le choix des intervenants ainsi que les sujets abordés montrent clairement qu’on a voulu occulter les sujets techniques en dehors de la question du franc CFA qui, pour moi, a été vaguement effleurée. Les organisateurs ont voulu donner la parole à ceux qui crient le plus fort sur les réseaux sociaux du continent. C’est un choix, je le respecte. Mais je pense qu’ils auraient dû mixer plusieurs profils de personnes (des syndicalistes du secteur public et privé africain, des personnalités libres qui pèsent dans les opinions publiques africaines…) qui allaient être très concrètes et ne pas s’arrêter sur des sujets qui ont surtout une valeur émotionnelle ou symbolique.

Sur le fond, je trouve que ces débats en plénière nous ont montré qu’il y a encore du travail à faire sur l’ensemble des sujets non abordés. Quelles ont été, selon vous, les limites de l’exercice ?

J’ai trouvé plusieurs limites à ce format. La première est d’ordre organisationnel. J’aurais aimé que M. Macron invite au moins cinq présidents africains issus de pays modèles en matière de gouvernance politique et économique et qu’ils participent au débat avec lui. La seconde limite est l’absence de certains contradicteurs constants de M. Macron et de la politique française en Afrique, tels que Kémi Séba qui pourrait parler du franc CFA ou Nathalie Yamb sur la politique générale de la France en Afrique subsaharienne, même si je ne suis pas du tout d’accord avec leurs opinions arrêtées et tranchées sur nos relations avec la France.La troisième limite, et je pense que c’est la plus importante, porte sur le suivi des recommandations faites et leur mise en place. En plus, personne ne peut présager de la réaction des gouvernements africains par rapport à la mise en place de ce fameux fonds pour la démocratie, dont personne ne connaît ni les contours ni les échéances de sa mise en place, encore moins les modalités par lesquelles on y accède. J’ai peur que ce fonds ne soit une fabrique à populistes ou un instrument qui va perpétuer l’esprit d’assistanat dont nous, jeunes Africains, ne voulons pas. À la place ou à côté de ce fonds, je propose à M. Macron de créer un fonds qui permettra aux Africains d’accéder aux crédits ou aux financements de projets porteurs d’emplois et de richesses. Cela permettra de régler quantité de problèmes sur le continent. Il existe des instruments français destinés à ces questions- là, mais je trouve qu’ils manquent d’efficacité et d’ampleur.

Un grand nombre parle de la nécessité de changer de paradigme avec l’Afrique, en particulier sur l’aide au développement. Comment et sur quels points vous paraîtil pertinent de le faire ?

Je pense que l’aide de la France ne doit pas changer de paradigmes uniquement sur la forme. Apparemment, c’est le chemin que cela prend avec l’annonce du changement de nom de l’Agence française de développement (AFD). Beaucoup de pays ont besoin d’aide. La France doit continuer son aide humanitaire via les organisations non gouvernementales et les organismes de l’ONU, car l’Afrique est un foyer de conflits importants (RDC, Sahel, Somalie et Mozambique). Les populations de ces zones en guerre ont besoin d’aide humanitaire. Par contre, l’aide publique au développement doit être revue et corrigée, notamment sur ses cibles. Elle ne doit pas cibler uniquement les ONG locales et les gouvernements. Elle doit permettre aussi le financement des acteurs économiques privés. Je sais que l’AFD le fait via Proparco, mais elle ne touche pas une masse critique de projets sérieux portés par des jeunes qui rêvent de créer et d’entreprendre des choses à une petite échelle. Il y a de jeunes entrepreneurs africains qui ont des besoins de financement ou des garanties sur des petits projets porteurs. Ces personnes, au vu de la taille de leur projet, ne sont pas touchées par les mécanismes de financement standards. Elles sont obligées de se tourner vers les banques privées qui, en Afrique, ne financent jamais de projets pareils ou alors les garanties demandées sont hors de portée pour ces promoteurs. Pour l’aide publique au développement, il faut que nos gouvernements assurent une bonne gouvernance dans la gestion de celle-ci pour que son impact soit ressenti. Nous ne pouvons pas éternellement attaquer la France et la rendre coupable de notre sous-développement du fait de son mécanisme d’aide. Si nos pays, depuis les indépendances, avaient bien géré les maigres ressources dont nous disposions et avec la faible démographie de l’époque, l’Afrique se porterait mieux aujourd’hui et sortirait peut-être du cycle infernal de « l’éternel assisté ». La France a aussi été aidée au sortir de la Seconde Guerre mondiale, mais elle a pu échapper au luxe dangereux de la dette et de l’assistance américaine pour tracer sa propre voie. C’est ce cap qui nous avait manqué dans les années 1970 et 1980. Au lieu de cela, le continent s’est embourbé dans le cycle morbide des coups d’État et des guerres civiles.

D’aucuns mettent en avant une dégradation de l’image de la France. Selon vous, cela est-il réel ?

Quelles conséquences cela a-t-il sur les rapports d’affaires entre les entreprises françaises et africaines ? Je ne pense pas que ce soit un obstacle à gérer. Je pense qu’il y a une petite opinion africaine des villes manipulée par quelques extrémistes et inondée par les fake news de toutes parts qui s’agitent sur la prétendue « recolonisation » de l’Afrique par la France. C’est tellement excessif que c’est ridicule. Mais ces gens tapis souvent dans les grandes villes, capitales de nos pays, et qui n’ont jamais mis les pieds dans ces zones où la « France volerait notre pétrole et notre or » sont ceux qui parlent le plus fort, et cela fait écho auprès d’une jeunesse africaine qui cherche un coupable pour tous ses maux. Le travail à faire des deux côtés doit consister en une relation transparente et une communication saine à propos des relations Afrique-France.

Il a beaucoup été question du Sahel. Comment les États concernés et la France peuvent-ils rendre plus accessibles les termes du débat autour de l’engagement français dans la sous-région ?

Je pense que ce débat a été pris en otage par des populistes d’un côté comme de l’autre. Il est indéniable que certains Africains ont des raisons légitimes de se poser des questions sur l’efficacité de la présence militaire française dans nos pays au vu de la dégradation du climat sécuritaire. Il est aussi légitime pour beaucoup de Français qui apprennent souvent que leurs soldats sont tombés au Mali alors qu’ils ne savent même pas où se trouve ce pays. J’invite à la sérénité, car la question du terrorisme est une question qui concerne tout le monde.

Sans l’intervention française de 2013, le Mali serait sous la coupe des groupes terroristes. En même temps, il faut reconnaître que la France est intervenue pour préserver la paix et la sécurité internationale, car l’effondrement du Mali n’est bon pour personne. Maintenant, les autorités maliennes doivent assumer leur responsabilité en allant vers une sortie démocratique de la transition et que les nouvelles autorités élues engagent un dialogue politique afin de trouver une issue, car le problème du Mali est avant tout politique. La France a sa part de responsabilité dans l’effondrement du Mali puisque c’est vrai que la chute du guide libyen a été quand même un des éléments majeurs dans cette crise, même si cela ne peut être une raison pour les autorités maliennes de mettre tout sur le dos de la France. Si l’État malien était présent dans sa partie nord avec des routes, des points d’eau, des services vétérinaires, un vrai dialogue entre communautés, de la justice et des services sociaux de base, le choc de l’effondrement libyen allait être amorti, du moins atténué.

Le Niger est régulièrement salué pour ses efforts dans son chemin vers la démocratie. Quel est votre regard en tant qu’analyste vigilant et entrepreneur ? Quels efforts doivent être poursuivis et comment faire pour éviter de retourner en arrière ?

Le Niger est sur le bon chemin et je pense que l’unanimité s’est faite sur ce point. L’ancien président de la République Issoufou Mahamadou, qui vient de terminer ses deux mandats constitutionnels, a tenu une promesse difficilement ou rarement tenue dans cette partie du monde, celle de se retirer après deux mandats. Il a réussi, malgré l’environnement régional compliqué, à assurer au Niger une gouvernance de qualité qui a permis au pays, malgré tous les voyants rouges, de progresser et d’être aujourd’hui une exception dans la région. Le nouveau président, Bazoum Mohamed, qui a pris les rênes du pouvoir en avril dernier, booste le pays sur des chantiers vitaux, comme l’éducation (surtout des jeunes filles), le développement du monde rural, l’énergie et la sécurisation de nos frontières et des populations. Je pense que le Niger est sur le bon chemin et les axes prioritaires du gouvernement actuel seront la clé de l’avenir du pays demain.

Que diriez-vous aujourd’hui de l’état de la résistance au terrorisme islamiste dans le Sahel, notamment au Niger ?

Je suis bluffé par le courage et l’héroïsme de nos forces de défense et de sécurité auxquelles je rends un hommage appuyé. Elles sont jour et nuit confrontées aux potentielles attaques asymétriques des terroristes. Malgré tout, elles tiennent bon et lorsqu’on sait que ce sont des jeunes au Mali, au Burkina, au Niger qui risquent leur vie pour notre sécurité, on a de vraies raisons d’être fiers d’eux. L’avenir de l’Afrique appartient à sa brave jeunesse. Enfin, les populations des zones de conflits doivent aussi être saluées pour leur résilience et leur courage face à ces épreuves.

Faut-il s’attendre à un avant et un après dans les relations entre l’Afrique et la France à l’issue de la rencontre, mais aussi de la publication du rapport Mbembe ?

Je ne crois pas qu’il y ait un avant ni même un après-sommet. Je ne crois pas que ce sommet va tout résoudre. J’ai une seule certitude, les jeunes Français et Africains n’ont pas la même mentalité que leurs aînés. Et j’ai confiance en eux pour réinventer une nouvelle relation en dehors du cadre d’un sommet. Cela se fera si la France multiplie les programmes de bourses et d’échanges académiques pour les étudiants et les universitaires africains. Je propose à M. Macron de prévoir un programme de bourse destiné chaque année à une centaine de jeunes par pays dans les meilleures écoles françaises, la promesse que ces jeunes ne seront pas retenus ici et que ces jeunes signent un « contrat d’engagement de retour au pays » à la fin de leur formation. Il y a déjà des bourses et des échanges universitaires et de recherche, mais cela est très limité et manque d‘ampleur.

Vos activités se situent entre le conseil et la logistique. Où en est l’Afrique dans le concert mondial des chaînes d’approvisionnement ?

L’Afrique importe énormément et c’est un grand marché d’avenir pour beaucoup d’autres grandes économies, notamment la Chine. Elle a une place de choix, mais doit fournir de multiples efforts afin de créer les conditions de la transformation de ses matières premières et peser sur l’économie mondiale. Elle ne doit pas être qu’exportatrice de matières premières. En tout cas, même si le marché mondial lui a assigné ce rôle, elle doit en sortir et développer la transformation pour équilibrer les flux logistiques en export.

La logistique est en plein essor en Afrique. Quelle en est l’explication ?

La logistique a toujours été en plein essor en Afrique. Mais, aujourd’hui, je pense que la pandémie de Covid-19 a permis à ce secteur de se développer du fait de la réduction des mouvements humains. C’est aussi, il faut le rappeler, un secteur qui n’a pas été fondamentalement impacté par les mesures prises dans le cadre de la gestion des frontières entre pays.

La pandémie peut-elle ouvrir des opportunités pour le continent africain dans ce domaine concurrentiel, en particulier à l’aune de la Zlecaf ?

Je pense que l’Afrique a sa carte à jouer. Il y a énormément de projets dans beaucoup de pays qui vont bientôt démarrer et cela va accroître ce secteur dans les années à venir. La seule chose est que nos infrastructures doivent être améliorées pour que cela soit bénéfique à nos pays. Enfin, la Zlecaf permettra une explosion des échanges intra-africains et c’est le rêve que nous, qui sommes dans le privé, caressons depuis longtemps.

Propos recueillis par Viviane Forson

 

Bonjour chers tous
Le président de la République du Niger a récemment donné une « conférence de cadre » sur l’épineux problème de l’insécurité qui secoue le Sahel dont le Niger paie l’un des prix fort. Ce qui est sensé s’appeler conférence s’est malheureusement traduit en une sorte de « monologue » à font d’aveux d’impuissance face à un « ennemi à visage masqué ».

Oui, une intervention qui aurait fait à tous l’économie de temps (à lui-même et à tous ceux qui ont fait le déplacement) s’il avait pris soin de faire passer son message à la télévision, puisqu’il était le seul intervenant, sans aucune question ni d’ailleurs débats sur le sujet.

Bref, le caractère unilatéral de son intervention, n’est pas en fait, l’objet de mon post. C’est plutôt ce qu’il convient de retenir dans le contenu de ce discours mal cadré par sa cellule de communication, mais qui a eu le mérite de révéler aux yeux de tous ceux qui l’ont suivi, les prémices d’un « grand complot » qui se prépare contre le Niger.

Je ne vais pas revenir sur les motivations réelles de l’entêtement de la france à vouloir coûte que coûte, établir son arsenal de guerre au sahel, nous savons tous que ce n’est pas pour combattre des terroristes qu’elle a elle-même recrutés, formés, armés et financés. C’est plutôt pour une multitude d’autres raisons que le président de la République du Niger, dans ses propos, a malheureusement laissé entendre par tous ceux qui l’ont écouté.

1°) Si nous devons accepter le redéploiement des militaires occidentaux au Niger, non pas par nécessité mais pour leur exprimer notre reconnaissance pour les routes construites au Niger, cette question de lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte. Le débat est ailleurs et nous y reviendrons.

2°) Si le président de la République a voulu tenir cette rencontre qu’il a appelée dans ses propres termes « conférence de cadre », je crois que c’est aussi pour expliquer aux nigériens pourquoi il s’est laissé convaincre, lui-même, que les FAN et les autres FDS sont des budgétivores pour rien, et qu’il fallait faire venir des forces étrangères pour sécuriser notre pays. On le sait tous, dans un passé assez récent, le président de la République du Niger ne soutenait pas ce projet d’établissement de forces militaires étrangères sur le sol nigérien, mais plutôt, il était d’avis pour un appui logistique, financier et soft, afin de renforcer les capacités de ceux-là même à qui incombe la tâche de sécuriser le pays.

3°) Dans ses propos (du reste, très révélateurs), le président de la République a laissé entendre d’abord, qu’il connait ces acteurs impliqués dans ce que tous les nigériens reconnaissent comme étant la plus grande barbarie de l’histoire du Niger. Il est allé loin en confessant qu’« il a été obligé de libérer de prison » des individus emprisonnés pour faits de terrorisme. La question que j’aurai pu poser (si cela était possible), c’est de savoir comment un dirigeant qui a prêté le serment de sécuriser un peuple (de qui il détiendrait toute légitimité) peut :

a) avoir un tel niveau d’informations sur les terroristes et laisser continuellement ce peuple subir les exactions de ces individus sans foi ni loi ?

b) se permettre de libérer pour quelques raisons que ce soit, des individus déjà reconnus par la justice pour faits de terrorismes et autres crimes assimilés, sans même en discuter avec le peuple ou ses représentants ?

c) libérer sans aucune gêne, des terroristes et laisser croupir en prison, des personnes dont le seul tort a été d’user d’un droit d'expression ou de manifestation pourtant conféré par la constitution ?

Très sincèrement, je redoute ce qui sera la réponse à tous ces questionnements, puisque ni lui-même, ni ces petits apprentis griots, personne ne saura convaincre les nigériens sur le bienfondé d’un tel projet.

Au regard de tout ce qui a été le résultat de ces forces armées maléfiques étrangères dans notre voisinage proche (au Mali), de leurs capacités de déstabilisation (elles détruisent plus nos communautés qu’elles ne contrôlent les terroristes), mais aussi de très probables incidences diplomatiques qu’elles pourraient créer entre le Niger et ses voisins, il serait plus qu'urgent, que le président de la République se retourne résolument vers son peuple. Si ce sont effectivement des nigériens qui l’ont élu, ce sont ces mêmes nigériens qui seront le couvrir envers et contre toute inquiétude de l’occident. Du reste, je demeure convaincu qu'avec un peu plus bonne foi de la part des uns et des autres, une détermination et des engagements à la hauteur de ces défis, UN MEILLEUR NIGER EST ENCORE POSSIBLE.
Excellent début de semaine à tous sous la protection d'Allah SWT

Par Ali Bonguéré

 

Dans une tribune publiée Jeune Afrique, Professeur Alzouma Gado, anthropologue et universitaire, soutient qu’il y aurait un paradoxe dans l’analyse de la relation entre croissance démographique et développement au Niger qui aurait échappé à tous ceux qui s’expriment sur la question. II convoque, pour débusquer ce paradoxe, quelques chiffres[2] <#_ftn2>, sensés montrer, voire démontrer, que la croissance démographique du Niger, loin d’être un frein ou un handicap pour développement économique, serait en réalité la meilleure chose qui soit arrivée à ce pays. En effet, grâce à elle ou malgré elle, on scolariserait plus, on vivrait plus longtemps et on serait moins pauvre.

L’article commence par des références à la démographie de l’Afrique entière. II n'y a pas, à ce jour, à ma connaissance, une politique de population qui se définit et s'exécute à l'échelle du continent. Des efforts de convergence politique, et plus récemment, de stratégie économique par la recherche de consensus sur des secteurs et des investissements structurants sont en cours depuis la création du NEPAD, et il faut les saluer. Des jeunes s'investissent dans nos différents pays, pour entretenir la flamme d'une espérance africaine, allumée par les “pères fondateurs”, comme Kwame Nkrumah et d’autres, et il faut les encourager à persévérer. Mais les politiques de développement économique et social, dont font partie les politiques de population, se font au niveau des états et l'état Afrique n'existe pas encore. Ce qui existe, ce sont des états frères ou amis, mais qui chacun, à l’intérieur de ses frontières, déploie des efforts pour le bien être de sa population. II y a donc très peu ou pas du tout de pertinence à débattre sur le choix et l'efficacité des stratégies de développement, en se situant d’emblée à l’échelle du continent. Et quand bien même la dynamique démographique serait favorable au continent africain, à long terme ou dans les comparaisons intercontinentales, on ne peut concevoir comme un destin enviable pour le Niger d'être, à l'intérieur du continent, le pays ayant le développement humain le plus faible, ce qui est notre cas depuis que l’on mesure l’indicateur conçu pour le saisir.

En parlant de projection, puisque le professeur nous y invite, une modélisation simple mais fiable, effectuée par un homme d’état nigérien (qui sait donc de quoi il parle) suggère qu'au rythme actuel d'augmentation du revenu par tête du pays, il nous faudrait 89 ans (près d'un siècle) pour être un pays émergent (10% du revenu moyen des pays de l'OCDE). Une diminution d'un point de pourcentage de la croissance de la population nous ferait gagner près de 30 ans, soit une génération ! Tous les pays africains ne sont pas logés a la même enseigne. C’est pourquoi, il me semble qu’il faut épurer le texte des généralités continentales, pour en discuter rigoureusement le contenu. Et, comme on le verra, si la comparaison hardie que fait le professeur avec la France invalide en fait sa thèse, celle que l’on peut faire avec des pays qui nous ressemblent, ne nous est pas favorable non plus.

Revenons donc au Niger et concentrons notre propos au cas de celui-ci : Trois indicateurs sont mobilisés par Pr Gado pour soutenir que la croissance extrêmement rapide de la population n'est pas un obstacle au développement économique, bien au contraire. Le Niger serait l’illustration d’une heureuse exception. Le taux de fertilité de plus de 7 enfants par femme en âge de procréer et le taux de croissance de la population de près de 4%, ne sont pas des contraintes à desserrer, mais des atouts à célébrer. II n’est pas superflu de rappeler que l’auteur évite soigneusement de retenir le moindre indicateur de développement économique, comme le classique revenu par tête ou des proxy plus modernes comme la consommation d’énergie par habitant ou l’émission de gaz à effet de serre par tête ou le taux de connexion à internet. II est pourtant très important, lorsque l’on parle de développement de se choisir une définition, tant la question est controversée. Pour notre part, nous nous référons à chaque fois que nous parlons de développement, à une définition large, celle que Amartya Sen donne du développement humain, qui a inspiré le PNUD pour construire l'IDH. Le développement serait « un processus d’élargissement des choix des individus » qui leur permet de mener une vie qu'ils ont de bonnes raisons de vouloir. Les capabilités nécessaires à cela suppose pour chaque individu de disposer d’un minimum d’éducation (faute de quoi nos choix pourraient être mal informés), de jouir d’une santé satisfaisante (ce qui permet d’espérer de vivre suffisamment longtemps) et d’un minimum de ressources matérielles (celles que l'on produit et que mesure, imparfaitement certes, le revenu par tête). Ce sont des variables saisissant au mieux ces trois notions que l’on combine pour mesurer l'IDH d’un pays (un indicateur du niveau d'éducation, l’espérance de vie à la naissance, et le revenu par habitant).

L’espérance de vie à la naissance a augmenté significativement au Niger, mais aussi partout ailleurs et souvent à un rythme supérieur au nôtre, depuis que le PNUD publie l’IDH. Cela est exact et c’est que Pr Gado interprète comme une preuve que la croissance de la population est une bonne nouvelle pour le développement économique du pays. II ajoute ensuite que la mortalité a diminué, ce qui serait une deuxième preuve. En réalité, il n'y a pas là deux arguments, mais une double lecture du même, car l'augmentation de l'espérance de vie à la naissance, c'est juste une autre façon d'exprimer la baisse de la mortalité. On ne peut pas les cumuler comme s’ils étaient complémentaires deux indicateurs reflétant la même chose, qui sont plutôt substituables l'un à l'autre. Les présenter comme deux arguments me semble entacher de redondance, sans force probante supplémentaire.

L’argument est d’autant moins convaincant que le niveau de vie a augmenté davantage là où la croissance de la population a été beaucoup moins rapide que la nôtre. Reprenons, à deux années près, faute de données pour 1960 et 1961, la comparaison entre la France et le Niger, choisie par l’auteur. En 1962, le revenu national brut par tête d’habitant (RNB/T) était au Niger de 150$ US, alors qu’il s’élevait en France à 1550$US, soit un peu plus de 10 fois celui du Niger. En 2020, le revenu par tête d’un français s’élève à 38.500 $US, lorsque le nigérien moyen doit se contenter de 550 $US. En d’autres mots, alors qu’en 1962, le niveau de vie d’un français est comparable à celui de dix nigériens, le français de 2020 à un niveau de vie qui équivaut à celui de 70 nigériens. Cela nous fait une belle jambe d’avoir une population aujourd’hui de seulement 2,5 fois moins élevée que celle de la France alors que celle-ci était 15 fois plus peuplée que nous en 1960. La comparaison avec la France est cruelle pour le plaidoyer populationniste du professeur, mais elle n’est pas juste, car « les deux pays ne boxent pas dans la même catégorie », l’un est industrialisé, l’autre en développement. La même comparaison avec des pays qui nous ressemblent est tout aussi édifiante. En 1968, le RNB/T du Sénégal était de 340$ US, celui du Niger de 160. Le niveau de vie du nigérien moyen équivalait à 47% de celui du sénégalais. En 2020, le nigérien n'a plus que 38,5% du niveau de vie du sénégalais. En 1988, le nigérien avait un revenu de 330 $US ce qui équivalait à 75% des 400$ du guinéen ; une génération plus tard, en 2020 le nigérien a revenu qui ne vaut plus que 54% de celui du guinéen. En 1962, le nigérien moyen, avec 160$ de revenu par tête, vivait mieux que le Dahoméen qui n’en avait que 90$US ; en 2020 le revenu du nigérien (550$) ne représente que 43% de celui du béninois qui s’élève à 1280 $US. Enfin, le Nigeria qui avait en 1970 un RNB/T de 170$US, lorsque celui du Niger était de 150$, affichait en 2020, un RNB/T de 2000$, soit plus de 3,5 fois celui du Niger (550$). Les quatre pays comparateurs ont en commun d’avoir un taux de croissance de la population inférieure d’au moins un point de pourcentage par rapport à celui du Niger (3,8%) en 2020 avec 2,5% au Nigeria, 2,7% au Sénégal et 2,8% au Bénin et en Guinée. A l’exception du Nigeria qui a une espérance de vie à la naissance de 55 ans, les trois autres pays ont une espérance de vie supérieure (Sénégal, 68 ans) ou comparable à celle du Niger (Bénin et Guinée 62 ans contre 63 ans au Niger). Les quatre pays ont un IDH supérieur à celui du Niger en 2020 (0,4 pour eux contre 0,3 au Niger sur une échelle de 0 à 1). Trois des quatre pays ont un taux de pauvreté nettement inférieur à celui du Niger, avec 7,6% de pauvres au Sénégal, 19,2% au Bénin et 23,2% en Guinée contre 41,4% au Niger, battu aussi par le Nigeria qui a un taux de pauvreté de 39.1%. On ne peut donc décemment soutenir, dans ces conditions, que la croissance fulgurante de sa population est une bonne nouvelle pour le développement du Niger, elle ne l’est ni pour la croissance économique, ni pour le développement humain qui dépend de ce dernier en partie et l’est encore moins pour la réduction de la pauvreté

Examinons maintenant, un peu plus en détail, l'augmentation de l’espérance de vie à la naissance au Niger. II apparaît assez nettement que la baisse de mortalité qui en est le miroir est avant tout la baisse de la mortalité infanto-juvénile. Cette évolution heureuse, est essentiellement le résultat des campagnes de vaccination qui ont permis de combattre les hécatombes qu'entrainaient jadis les épidémies de maladies évitables, celles que l'on peut prévenir par la vaccination. Le taux de mortalité des enfants de moins cinq ans est passé de 341 pour mille naissances vivantes en 1974 et 330 en 1990 encore à 78 en 2020. Cette évolution est sans doute la meilleure explication de celle de l’espérance de vie à la naissance. L'augmentation de l’espérance de vie à la naissance ne signifie donc pas qu'une proportion très grande de nigériens vivent aujourd’hui très longtemps (les plus de 65 ans ne représentaient encore en 2020 que 2,60% - 628.000 personnes pour une population de plus de 24,2 millions- contre 20,75% en France, -près de 14 millions de personnes sur une population de 67,38 millions- par exemple, comparateur choisi par Gado). De façon plus générale, l'allongement de la durée de la vie humaine, quand bien même il serait à notre portée, n'est désirable que s’il se fait dans de bonnes conditions de santé et de bien-être. C'est assez facile de comprendre que nul ne veut vivre longtemps pour souffrir longtemps des affres de la pauvreté et de la misère, comme c'est le cas de 40% de nos compatriotes qui vivent avec moins d'un dollar et 90 centimes par jour.

Le professeur invoque ensuite l'augmentation appréciable du taux de scolarisation, résultat d'efforts budgétaires considérables, comme la preuve que notre croissance démographique est non seulement supportable mais même souhaitable, car si l'Etat a pu scolariser tant d’enfants, il pourrait en faire davantage. L’indicateur choisi est, à notre avis, surinterprété. Le taux de scolarisation ne dit pas assez ce que l'école fait de l'enfant et Pr Gado le sait sans doute mieux que moi. C'est pourquoi les auteurs de l'IDH par exemple utilisent un indice composite agrégeant cet indicateur avec la scolarisation au niveau secondaire et le nombre moyen d’années de scolarité dans la population générale. Un indicateur plus simple mais pertinent serait le taux d'alphabétisation des adultes, lorsque la comparaison se fait à une génération de distance. Cet indicateur reste désespérément faible chez nous, il est de 35% en 2018. La situation est pire encore si on affine la chose par une simple désagrégation selon le sexe. II n’y a chez nous que 27% de femmes de plus de 15 ans qui sont alphabétisées (qui savent lire un texte simple, comme un mode d’emploi). C’est indiscutablement un progrès que le taux de scolarisation augmente, mais un progrès dont l’impact reste incertain chez nous, pour s’en réjouir autant, sans nuance. II faut d’abord observer que malgré cette augmentation rapide du taux de scolarisation, il reste encore plus d'enfants d'âge scolaire n’allant pas à l’école en 2014 (1.280.821) qu’en 2003 (1.248.811), et lorsque qu’il cite l’augmentation de 35% des inscriptions entre 2012 et 2020, il se garde bien de dire qu’en 2020, il y avait probablement plus d’enfants d’âge scolaire hors des classes qu’en 2012, puisqu’ils étaient 1.241.317 dans cette situation en 2017, presque autant qu’en 2003, lorsque le taux de scolarisation était beaucoup plus faible. Ce sont les analphabètes de demain, ceux qui sont les moins outillés pour contribuer efficacement au développement économique et même à la vie démocratique du pays. La seule explication à cette tragédie est précisément la croissance plus rapide du nombre d'enfants d'âge scolaire (corollaire de la forte natalité et de la baisse de la mortalité infanto juvénile) que celle de notre capacité à les scolariser. Les efforts de l'Etat (et ceux de ses partenaires financiers, il n’y a aucune honte à le dire) sont littéralement submergés par la croissance fulgurante du nombre d’enfants à scolariser. Avec une natalité plus faible, nous aurions pu les scolariser tous et dans de meilleures conditions.

Mais il y a plus et pire, Pr Gado fait semblant d’ignorer que l'accélération du taux de scolarisation a été obtenue au prix de nombreux compromis avec la qualité de l'enseignement, donc au détriment de l'acquisition réelle des connaissances, mais aussi que la hausse du taux de scolarisation ne se transmette pas totalement sur le nombre moyen d’années de scolarité (en raison du taux de déperdition atteignant 35% dans certaines cohortes), de sorte qu’au total, l’accélération de la scolarisation pourrait n’avoir qu’une incidence très faible sur la productivité du travail dans la population générale. En effet, les efforts de réduction de coût, pour pouvoir scolariser le plus possible d'enfants afin de réaliser les objectifs globaux de développement, ont hélas entraîné une baisse de la qualité de l'éducation. Aucun des ingrédients de la production de l'éducation n’a été épargné par le « cost cutting ». Les infrastructures inadaptés et parfois dangereuses - nous avons 37000 mille classes en paillote-, les maîtres peu ou pas qualifiés - la majorité des enseignants du primaire sont des volontaires, des bénévoles ou des appelés du service civique national, sans formation pédagogique, ni surtout sans aucune vocation pour l’enseignement, payés bien moins que les instituteurs formés pour faire carrière-, les fournitures scolaires officiellement ou insidieusement transférés à la charge des parents, les classes surchargées pulvérisant les records de ratio d’élèves par maître etc. Les évaluations des maîtres et des résultats de leurs élèves rendus publiques ces dernières années en disent long sur les effets pervers de cette stratégie d’accélération du taux de scolarisation sur la qualité. C'est moyennant ces renoncements à la qualité la plus élevée possible, que notre dépense par tète d'éducation a baissé nous permettant d’inscrire massivement à l’école. Avec le même niveau d'effort budgétaire (part des dépenses d'éducation dans le budget, d'environ 20% en moyenne depuis 2011), on aurait disposé, à population constante ou augmentant à un rythme plus faible, du double par élève. Ce serait un scénario totalement différent, un véritable "game changer".

La troisième variable sollicitée par Pr Gado à l’appui de la thèse selon laquelle la forte natalité et la croissance foudroyante de la population qu’elle induit seraient porteuses de progrès au Niger, est le taux de pauvreté. Ce dernier est passé de 45% à 40% entre 2014 et 2017 ; En interprétant cette tendance positive, (sans en attribuer le crédit aux stratégies de lutte contre la pauvreté mises en œuvre à cet effet) Gado ne semble pas réaliser que malgré la baisse du taux de pauvreté, il y a aujourd’hui plus de personnes pauvres au Niger que jamais auparavant ! Et pourquoi donc ? Parce que la population augmente plus rapidement que de raison. Faisons un peu de pédagogie pour les étudiants du professeur. Un taux de pauvreté de 45% dans une population de 20 millions signifie 9 millions de pauvres. Si le taux de pauvreté baisse à 40% mais que la population passe à 25 millions, on aura 10 millions de pauvres. Le taux de pauvreté aura diminué (de 5 points de pourcentage), mais on a 1 million de pauvres en plus! Appliquons le même raisonnement aux chiffres utilisés par Pr Gado ; le taux de pauvreté est passé de 48,2% en 2011 à 42,9% en 2020. Comme dans le même temps, la population est passée de 17,11 à 24,21 millions, la croissance démographique explosive qui est la nôtre a généré, toutes choses étant égales par ailleurs, donc par son seul effet, 2,139 millions de pauvres supplémentaires par rapport à 2011 !

On le voit, lorsque l’on examine attentivement les chiffres du Pr Gado, il apparaît assez vite que ce qui est décrit comme un paradoxe est au mieux une illusion d’optique, au pire une prise de ses désirs pour une réalité, comme cela arrive, parfois, à chacun d’entre nous.

L’article est truffé d’illustrations chiffrées impressionnantes mais qui résistent mal à une lecture critique, même d’un amateur comme votre serviteur. En réalité, il est difficile de ne pas éprouver le sentiment que le professeur a commencé son texte par sa conclusion, qui énonce que chez nous la « pauvreté s’explique d’abord et avant tout par la corruption généralisée, le mauvais choix des politiques nationales de développement, l’insécurité, l’incompétence des dirigeants et le fait que les richesses (abondantes) tirées du sous-sol ne profitent pas au pays et aux populations » et donc que notre croissance démographique n’y est pour rien. En parler serait juste un écran de fumée. Pr Gado a ensuite construit un argumentaire superficiel et suffisamment excessif pour être polémique, ce qui est “vendeur”, donc facile à publier. On ne peut en effet imaginer que les observations ci-dessus aient pu lui échapper.

Le débat public raisonné est nécessaire, indispensable même en démocratie, mais il requiert, pour être utile, un respect sacré des faits. Nier les réalités ne peut en atténuer les conséquences, ni en prévenir l’aggravation. Les narratifs reposant sur des « faits alternatifs », qui polluent le débat démocratique sont dévastateurs partout et démobilisateurs, dans un pays attaqué par les jihadistes sur toutes ses frontières. Le projet funeste de ces derniers est précisément de délégitimer l'État en discréditant la démocratie et la promesse de développement économique et social. On ne s’y prendrait pas autrement si on voulait les aider, ce dont on ne peut suspecter le Pr Gado.

Non, professeur, la croissance démographique du Niger n’est pas un atout. A cause de son rythme époustouflant, nous scolarisons davantage mais le nombre d’analphabètes ne baisse pas, nous réduisons le taux de pauvreté mais le nombre de pauvres augmente, notre espérance de vie a progressé, mais très peu d’entre nous vivent longtemps et notre IDH reste le plus faible, parce que notre revenu par tête croît beaucoup plus lentement que celui des autres. Ce n’est pas un écran de fumée que de reconnaître que notre démographie joue contre nous, ni une diversion que de mettre en œuvre des politiques pour la maîtriser. Que ce ne soit pas notre seul problème est une évidence, mais qu’il n’est pas le moindre de nos défis l’est tout autant.

Non, professeur, il ne suffit pas d’être les plus nombreux ni de faire beaucoup d’enfants pour se développer rapidement. Si cela était vrai, la chose se saurait et nous serions des donateurs pour la Belgique et le Luxembourg et ferions des transferts de solidarité à la Tunisie et au Botswana.

Par  Kiari Liman-Tinguiri, économiste du développement, est ancien doyen de la Faculté des Sciences Economiques et Juridiques de l’Université de Niamey. II est senior fellow à l’école de développement international et de Mondialisation à l’Université d’Ottawa. Ancien haut fonctionnaire de l’ONU, il est actuellement ambassadeur du Niger aux USA. II s’exprime ici à titre personnel et les opinions exprimées ne reflètent pas nécessairement les positions du gouvernement du Niger et ne peuvent donc pas être attribuées à ce dernier.

[2] <#_ftnref2> Tous nos chiffres proviennent de la base de données de la Banque mondiale, consultable sur www.worldbank.org .

 

Source : http://www.iedas.ca/blog/6453702525190144/

 


Un mal qui répand sur la terre : La désolation ! Le stress ! Les angoisses à tous les niveaux !

Des inondations que le ciel a envoyé pour nous rappeler à l'ordre, disent les religieux !

Nous ne travaillons pas pour notre propre bonheur, mais pour le bonheur du peuple !
Même pour organiser des élections générales constitutionnelles, il nous faudrait tendre la main à l'extérieur d'où les ingérences humiliantes de certains agents du néo-imperialisme dans nos affaires internes.

Beaucoup de projets sur la valorisation des eaux des cours d'eaux sont restés dans les tiroirs !

Voyez : Au Niger ,Au Mali, En Algérie, Au Nigéria, au Burkina, en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Soudan, etc, partout c'est la désolation.

Ces inondations longtemps annoncées par la météorologie mondiale , les geomanciens traditionnels, les Aznas de Massalata, de la préfecture de Birni N 'Konni, et ceux de Tchibiri Gobir, de la région de Katchina Maradi, sont arrivées comme annoncé, avec leurs de dégâts difficiles pour le moment à chiffrer.

Les prédictions des ces inondations auraient dû susciter auprès des services compétents , des initiatives en vue de prendre des mesures conservatoires d'anticipation.
Malheureusement, comme il est constaté ,c'est toute l'Afrique qui a manqué d'anticipation.
Au Niger dans les années 1975/1976 , il avait été initié un projet de la création d'un bras du fleuve Niger, qui drainerait de l'eau de crue vers la région de Ouallam ,ce qui éviterait en période de crue ce genre de drame face auquel les services publics sont actuellement débordés. Mais ce projet n'a jamais vu le jour pour raisons qui restent à être élucidées.

Beaucoup de projets sur le désensablement du fleuve Niger sont restés lettre morte par faute de financement de la contrepartie nationale.

Nous devrions à partir de cette catastrophe naturelle, nous investir à ressortirces projets, mis dans les tiroirs depuis de longues dates , afin de mettre en valeur les eaux du fleuve Niger, rendre ces projets porteurs , opérationnels .
Nous ne devrions pas nous lamenter et dire que c'est naturel, c'est toute l'Afrique qui est concernée , qui est punie.
Nos hydrologues techniciens en sciences des cours d'eaux , doivent s'investir dans la réflexion pour la mise en œuvre des projets qui valorisent les eaux du fleuve Niger et les eaux des pluies diluviennes à l'instar du Burkina Faso.
C'est le Niger qui gagne et qui progresse !
À bon entendeur salut !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Nous avons dans une Réflexion antérieure mis un accent sur la nécessité de relativiser le fétichisme des 100 premiers Jours de Gouvernance du Président Mohamed BAZOUM.

Le capital immense de sympathie crée auprès des populations par les premiers Actes de gouvernance du Présidant Mohamed Bazoum , pouvait donner à penser que tous les problèmes peuvent être réglés rapidement . Il fallait donc appeler à une relativisation du fétichisme des 100 premiers Jours . Du reste le Président Mohamed Bazoum lui-même reconnait que la question de l’éducation, par exemple, une réforme efficiente et durable nécessitera un travail de long terme tant les déficiences structurelles cumulées sont lourdes. Il n’en demeure pas moins qu’il s’est engagé dans une démarche de mobilisation citoyenne autour de la problématique, de véritables Rencontres d’Appropriation Citoyenne (les RAC). Nous avions trouvé une explication possible de cette approche de gouvernance dans les origines sociales de l’homme politique , dans son parcours de militant syndicaliste, dans les valeurs culturelles nomades. Toutes choses qui font la différence de comportement social entre les Hommes. C’est également sous les mêmes critères qu’en son temps, nous avons tenté de modéliser la méthode de gouvernance de Issoufou Mahamadou : « Gouvernance décomplexée », « modèle gagnant de lutte contre le Terrorisme » etc. C’était un autre Contexte où un Homme politique , avec ses valeurs et aptitudes humaines, se trouvait également face à son devoir de réaliser sa Vision, et ses promesses de campagne. Notre pays se trouve dans un contexte politique où une Alternance politique tant attendue est devenue finalement une réalité, avec normalement de la joie de vivre , et d’espérer dans la démocratie qui devraient l’accompagner. Il l y a malheureusement comme de l’inconfort , du mal-être chez certains concitoyens . C’est un tel mal-être que les Hollandais ont vécu une certaine époque où ,malgré l’irruption brusque d’une nouvelle Ressource , le pétrole dans l’économie hollandise, les populations n’ont pas senti d’amélioration notable dans leurs conditions de vie .C’est cette sensation de mal-être qui est appelée « Malaise Hollandais ». Nous sommes en train de vivre notre Malaise hollandais dans une version nigérienne .

1.Vivre la réalité du nouveau Contexte de l’alternance démocratique

Notre pays connait donc depuis peu , deux réalités de coexistence de deux Présidents , et deux humanités différentes : les deux Mandats du Président Issoufou Mahamadou , et celui débutant du Président Mohamed Bazoum. Pour cette raison toute posture qui essayerait de comparer de façon simpliste les deux Méthodes de gouvernance, aboutit inévitablement à un sentiment de malaise, d’incompréhension. Il faut tout de même reconnaitre que le Président Issoufou Mahamadou n’a pas toujours été aidé par sa communication politique (dixit l’un de ses Messages à la Nation de son 1 er Mandat, où il a reconnu le déficit de communication autour des Réalisations du Gouvernement). En réalité nous sommes en train d’expérimenter la première alternance démocratique, qui met en situation présentielle deux Présidents : l’ancien Président et le Président en exercice. Sur le plan de la communication politique cela peut dérouter des communicants non avertis, ou qui verseraient dans la facilité, en y voyant de la concurrence entre les deux Images de Présidents.

Nous sommes en train de vivre notre « Malaise hollandais » à la nigérienne », simplement parce que nous vivons une situation inédite de deux images d’hommes d’Etat à gérer. En principe cela devrait être un bon challenge pour des Communicants compétents, et désireux de consolider l’apaisement social suscité par le Président Mohamed Bazoum. Ce qu’il faut souligner avec force en matière de marketing politique, c’est le fait que ce soit la matière politique, les Actes politiques de terrain qui donnent de la matière aux Chargés de communication. En l’occurrence c’est le Président Mohamed Bazoum qui est aux Commandes de l’Etat, et donc ce sont les Actes qu’il pose, et qu’il posera qui vont alimenter les Argumentaires des Communicants. Cela n’a rien à voir avec le Responsable d’une Cellule de Communication Présidentielle. Au demeurant ce Dernier par devoir se doit de bonifier les Actions politiques du Président en fonction. Tant que les uns et les autres ne comprendront pas cette nouvelle donne née de l’expérience en cours, de la 1 erre alternance politique, il seront toujours dans une posture d’incompréhension du nouveau contexte politique, et possiblement dans un désarroi. Ils pourraient en arriver à conclure à une ingratitude à l’égard du Président Issoufou Mahamadou. L’ancien Président Issoufou Mahamadou ne vit ’il dejà pas très bien sa nouvelle vie d’après la Présidence ? Naturellement au plan de la communication, il ne pourrait être constamment sous les rampes de la Communication officielle de d’Etat.

Ce « Malaise hollandais » version nigérienne, fait partie de l’évolution normale des choses. Il devrait s’estomper rapidement au fur et à mesure que les Actions du Gouvernement vont atteindre leur masse critique de visibilité. Il est connu que le Président Issoufou Mahamadou a toujours été dans la prospective . De ce fait , Il est pleinement conscient des enjeux liés au succès de la Gouvernance du Pressent issu de la première alternance démocratique . Il a toujours soutenu et expliqué que nos Etats sont en transition démocratique . Par conséquent inévitablement leur évolution politique ne sera exempte des maladies infantiles de l’apprentissage démocratique. C’est pourquoi il revient aux Communicants autour de l’Image du Président Issoufou Mahamadou, de développer l’intelligence et l’expertise nécessaires pour quitter le confort des modèles désuets, consolider les acquis en Images . Il leur incombe de hisser plus haut en orbite les Images de sa nouvelle vie.

2. Les Fondements théoriques explicatifs

Même n’étant pas Marxiste-léniniste, nous trouvons dans leurs Thèses philosophiques , une dimension qui comporte une force d'explication de certaines situations complexes : le matérialisme dialectique. Une approche qui explique les dynamiques sociales par la dialectique qui met en interaction des systèmes. Ainsi explique-t-on l'évolution sociale à partir de la dialectique entre la superstructure, et l’infrastructure, c’est –à-dire entre le système englobant les Valeurs immatérielles de la société, et le système des Valeurs concrètes de production de biens et les Rapports entre les classes sociales. De ce point de vue l'intelligence d’une bonne Gouvernance sera de maintenir l'harmonie de la dialectique entre les deux systèmes. Tout déphasage dans cette dynamique dialectique , suivant l’intensité et son amplitude, peut entraîner des crises sociales et politiques. L'efficacité de la Gouvernance politique sera donc fonction de l'aptitude du Chef de l’Etat à sauvegarder cette harmonie de la dialectique entre la superstructure et l'infrastructure.

Le bien-être social, c'est-à-dire le meilleur indicateur du développement ( par opposition à l’indice dit du développement ) , dépendra de la capacité du Chef de l’Etat à apporter le dosage adéquat pour maintenir un équilibre bienfaisant entre infrastructures et superstructures. Le Malaise dit Hollandais ne trouve-t-il pas une explication dans cette approche de la Gouvernance. Lorsque les infrastructures atteignent un volume important devançant de loin l’amplitude de la superstructure, le mal-être s'installe dans la Société. C'est pourquoi la démarche de consolidation dans l'esprit de tirer les leçons des expériences passées, libère inévitablement la superstructure, elle l’amplifie inéluctablement.

Ainsi pourrait s’expliquer le Capital de sympathie suscité par la démarche « consolider et avancer » du Président Mohamed Bazoum. Elle booste la superstructure (lutte contre la corruption, le dialogue citoyen, l'éducation etc.). Chaque succès remporté dans la Consolidation des Acquis fera augmenter le capital de sympathie pour le Président Mohamed BAZOUM auprès de ses Concitoyens. Cette façon de Gouverner que nous avons modélisée en MG-MB, Méthode de Gouvernance Mohamed BAZOUM , ne peut être en opposition avec celle d’Issoufou Mahamadou qui relevait d’un contexte donné , avec une philosophie d’Action donnée, et qui a produit des Résultats extrêmement appréciables au plan des infrastructures. La bonne Intelligence commande donc , pour le nouveau Président ; de mètre l'accent sur le développement conséquent de la superstructure, tout en avançant dans la réalisation des infrastructures complémentaires indispensables.

C'est ainsi que nous voyons les choses.

Cela est une bonne chose que, de plus en plus , les Nigériens recherchent la Paix et la cohésion sociale . Qu’ils redeviennent des Nigériens Tout Court, c'est-à-dire des Nigériens résolus de se donner la Main sans distinction d’aucune sorte , autour du Niger, notre Bien Commun précieux . De ce point de vue nous nous devons d’être également reconnaissants à l'endroit des anciens Présidents. Ils font dorénavant partie de notre Histoire glorieuse.

En Nigériens Tout Court (NTC), nous progresserons et nous produirons ensemble le bien-être social.

Elhadj MAIGA Alzouma

Marketing politique et des Institutions

Marketing Évènementiel

Nigérien Tout Court NTC

 

Dire... : Par Dr Farmo Moumouni

Ces mots n'ont pas été tracés par un Nigérien. Ils ne sont même pas de notre siècle : ils appartiennent au premier quart du 20 ème siècle. Ils datent exactement de 1922, l'année où le Niger devint une colonie.
« Le fond politique de la discussion est tellement couvert d'ordures que je n'envie pas l'historien qui plus tard voudra creuser jusque la racine des choses »
Ils sont de Trotsky. Tout honnête Nigérien observateur de la scène politique de son pays, en ce premier quart du 21 ème siècle, aurait pu tenir ces propos qui siéent - sans rides - à la situation actuelle.
Derrière les propos orduriers, se trame un drame dont la pestilence souillerait les siècles à venir, et arracherait des soupirs et des pleurs aux historiens qui oseront se pencher sur notre ère.
Si les Nigériens pouvaient saisir l'ampleur de ce drame, ses répercussions à long terme, sur eux, sur leurs progénitures, sur leur descendance, ils se lèveraient, sans distinction de genre, d'ethnie ou d'appartenance politique, pour protéger et défendre l'intégrité de leurs personnes, leurs droits d'hommes, leur liberté et leur égalité, leur citoyenneté, leur vivre-ensemble et leur devenir dans une commune patrie.
En chaque Nigérien - partisan ou non du régime - il existe assez de bon sens et autant de sensibilité pour saisir par son esprit et dans sa chair les maux qui affectent grièvement la communauté nationale.
Ces maux ont pour noms : rupture d'égalité, exclusion, exaction, injustice, détournement de deniers publics, enrichissement des uns, paupérisation des autres, privilèges pour quelques-uns, fardeau pour les autres, violation des lois, des droits et libertés, impunité pour les uns, châtiment pour les autres, ethnicisation des rapports sociaux, chienlit et zizanie, entretenus.
Ah ! Ces maux, ne les énumérez pas, n'en parlez pas. Vous faites mauvaise publicité au pays. Vous ne l'aimez pas. Fermez vos yeux, et votre bouche, avec. Si vous persistez, c'est que vous êtes apatride.
Non, il ne me plaît pas de clore les yeux. Il ne me plaît pas de me taire devant tant d'évidences criardes, devant tant d'hypocrisie et de mensonge. Il ne me plaît pas de badiner avec l'injustice. Il ne me plaît pas d'accueillir l'intolérable et l'inadmissible par le silence.
Je dirai donc, je dirai encore, pour mon pays, je dirai davantage, par la voix de mon calame, par l'encre de mon écritoire, par la force de mes convictions.
Je parlerai de toutes ces belles réalisations que l'on chante que l'on vante, de ces réalisations qui entrent dans le cadre normal du développement des infrastructures que l'on brandit comme des exploits, de ces réalisations belles mais impertinentes et insolentes.
Je parlerai de ces immeubles resplendissants qui s'élèvent  « jusqu'à ce ciel éblouissant » au pied desquels la misère grouille ; de ces tours qui toisent l'hôpital où l'on meurt faute de médicaments, de ces édifices qui narguent l'université où l'on se tasse, se serre, où l'on peine et sue dans des salles exiguës.
Je parlerai de ces gratte-ciels nains, qui insultent élèves et maîtres logés dans des huttes, des hangars et des cabanes. Je parlerai de ces autoroutes pataugeoires, de ces routes baignoires où les voitures se noient, où les enfants se débattent. Je parlerai des de ces billets jetés à la volée « au son des tam-tams » pendant que l'anophèle vole et porte la mort sur ses ailes, vers ceux qui dorment le ventre vide.
Je parlerai encore de ce pays d'uranium et de pétrole, le mien, souvent dans l'ombre, trop souvent dans les ténèbres. Je parlerai de son fleuve long, qui n'étanche pas la soif, qui n'irrigue pas, qui ne nourrit pas assez, de riz.
Et qui m'empêchera de parler de tous ces scandales, de toutes ces forfaitaires ?
Qui m'empêchera pour ces soldats, pour ces enfants, pour ces fils, pour ces filles, pour ses frères et sœurs, pour ces compatriotes morts à Diffa, à Tillabery, pour avoir aimé et défendu l'arme défectueuse à la main leur pays, de dire pour eux la fathia des morts, la messe de requiem, d'invoquer pour eux les ancêtres, de tirer des salves de mots, de rouler les mots-tambours, jusqu'à ce qu'on rende des comptes, jusqu'à ce qu'on fasse justice ?
Qui m'empêchera de parler de tous ces maux qui rendent les régimes impopulaires, et méritent par les urnes une sanction populaire ?
Allons donc aux urnes ! Mais qui, ayant gouverné comme vous, laisserait par les urnes, échapper le pouvoir qui le protège ?
Mais les urnes, les urnes ! Des urnes funéraires ! Jetez-y vos voix, vous inhumez la démocratie.
Ma voix enlevée, ne participera au rite.
Zélateurs et laudateurs, ici, il n'y a rien à gagner.

Par Dr Farmo Moumouni 

19 novembre 2020
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

M. Mohamed Bazoum, Et les Latins disent «Verba volent, scripta manent», autrement dit, «les paroles s’envolent, les écrits restent». Dans une interview réalisée par l’Hebdomadaire «Le Démocrate», le 3 mai 1999, soit moins d’un (1) mois après l’assassinat du Président Baré, vous aviez tenu les propos sur le président Baré:

1-Sur la mort du Président Baré :

«Je ne crois pas révéler un secret en vous disant que la disparition de la 4e République dont nous avons toujours récusé la légitimité, ne nous cause aucun regret. Nous autres qui sommes résolus à restaurer la démocratie, nous nous battons pour que les Nigériens se réconcilient, nous nous battons pour créer les conditions d’un départ plus promoteur pour notre pays.»

2 - Sur la candidature du président Baré

«Moi, je puis en témoigner parce que j’étais l’un des rares membres du premier gouvernement de Baré à avoir clairement indiqué qu’il n’était pas dans son intérêt de se présenter aux élections présidentielles de 1996.».

3– Sur la requête de votre parti à travers camarade président de parti, Mahamadou Issoufou, introduite le 24 juillet 1996 à la Cour Suprême, enregistrée le 26 juillet 1996 sous le n°633, à l’effet de voir celle-ci prononcer «la déchéance du candidat Ibrahim Maïnassara Baré pour cause d’inéligibilité conformément à l’article 94 du Code électoral » ? Ladite Cour avait rejeté par son arrêt 96-08/CC du 27 juillet 1996 parce que non-fondée.

Selon une règle établie par le tribun de votre parti, Massaoudou Hassoumi, concassé par le Chef Concasseur du fait de votre candidature, vous aviez parlé en son temps du président Baré et de sa candidature à la présidence de la République en des termes orduriers dont vous seul détenez le secret, dans ces conditions je suis en conséquence autorisé à parler de vous puisque par le hasard de l’histoire, vous êtes aujourd’hui candidat à la présidentielle au titre de votre parti.

La Cour Constitutionnelle vient de publier la liste des candidats éligibles à la présidentielle 2021. Puisque nous sommes en république et que la démocratie exige démocratie régie par la règle de la transparence.

Question N°1

Pourquoi vous êtes-vous permis de violer régulièrement les articles 90 et 91 du Code électoral puisque les médias d’Etat couvraient et couvrent encore votre campagne malgré les protestations des autres candidats en lice, ceci, en violation des textes de la République, avant même que la Cour Constitutionnelle ne se prononce pour votre éligibilité. Ces articles stipulent : article 90 : «… pour les élections présidentielles, la campagne électorale est ouverte vingt et un jour avant le scrutin…» ;

Article 91: «Avant l’ouverture de la campagne électorale, tout acte de propagande électorale déguisée, toutes manifestations ou déclarations publiques de soutien à un candidat, ou à un parti politique ou coalition de partis politiques, faits directement ou indirectement par toute personne, association ou groupement de personnes, quels qu’en soient la nature ou le caractère, sont interdits » ?

Etiez-vous donc si certain de votre impunité en violant de manière aussi flagrante, notre loi fondamentale de la sorte ?

Question N°2

M. Bazoum Mohamed, vous aspirez à nous diriger, ce qui est votre droit le plus absolu en République.

Au vu de la vive polémique soulevée par votre nationalité fondée ou non, pourquoi ne pas accepter de publier votre acte de naissance et votre certificat de nationalité au nom de la transparence qui est une règle cardinale en démocratie ? En vous comportant ainsi, n’avezvous pas l’impression d’agir comme une jeune mariée qui refuse de dénouer son pagne le jour fatidique du ‘’koubeyan’’ (rencontre de la première nuit de noces). Dans un tel cas, que voudriez-vous que le jeune marié fasse sinon renoncer au mariage en répudiant la jeune mariée ?

Si par hasard vous êtes élu, pensez- vous pouvoir gouverner les 21 millions de nigériens que nous sommes dans l’opacité la plus totale sur vos origines alors même que notre loi fondamentale exige au citoyen de posséder une nationalité d’origine pour prétendre gouverner le Niger ?

Question n°3

Le Niger a été classé depuis 2012 dernier pays de la planète en matière d’Indice de Développement Humain. Je vous ai vu distribuer à tour de bras des billets de banque à travers tout le pays depuis de plusieurs semaines. Si j’avais fait le déplacement de Douméga et de Nassaraoua j’aurais sans doute reçu ma part du pactole. J’ai aperçu des transhumants septuagénaires de la nouvelle génération braver et la fatigue le soleil pour accéder au distributeur automatique de billets de banque que vous étiez devenu. Quel est le secret de votre «réussite » puisque je vous ai connu lorsque que vous et moi étions abonnés au train 11 dans les années 80 ? Nous luttons tous pour sortir de la «dèche» terme des étudiants que nous étudiants que nous étions) et, loin de vous blâmer, je vous félicite. J’ai l’impression d’avoir perdu mon temps à la BCEAO pendant 30 ans puisque je ne peux supporter une distribution de billets de banque même de la petite coupure de 500 FCFA, 30 minutes d’affilées, alors même que, nouvellement affecté au Siège de la Bceao à Dakar en 1984, je vous avais trouvé sur les bancs de l’université. Est-ce le métier de politicien que avez embrassé à l’instar d’autres crésus de la République qui est si «juteux» dans notre pays comme semble le supposer la Banque mondiale dans son rapport pays de 2018?

Question n°4

La Cour Constitutionnelle juge sur pièces et elle a rendu son verdict sans appel sur la base des pièces qui lui ont été transmises par les candidats que nous étions. Mais au vu de vos états respectifs de service, trouvez- vous alors normal d’être retenu comme candidat alors même que mon frère Hama Amadou est recalé après 50 ans de bons et loyaux services pour son pays ?

Question n°5

Votre candidature est légale puisque validée par la Cour Constitutionnelle. Les Nigériens ont-ils oui ou non le droit de juger sur pièces, les actes de votre nationalité pour en être convaincus sans être accusés de comploteurs ou de «méchants crocodiles aux yeux rouges» de notre compatriote Mamane du Gondwana démocratique, en subissant le courroux des autorités policières ?

Djibrilla Baré Maïnassara

Ancien Conseiller Spécial du Président Baré

Ancien délégué à la Conférence Nationale Souveraine

Ancien auditeur interne à la BCEAO

Candidat à la prochaine élection présidentielle 2020-2021 au titre

de l’UDFP SAWABA

Encore une grand réseau de fraudes électorales dénoncé par la Commission Electorale Nationale Indépendante, la CENI , à l'occasion de ces élections présidentielles du 21 février 2020 : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Nous nigériens nous sommes musulmans de confession, ou chrétiens de confession, ou bahaisme de confession, ou animistes qui croient au pouvoir des génies, toutes ces croyances religieuses prêchent la morale , le bon vivre en société, l'honnêteté, la justice, la droiture , mais dans notre vie au quotidien , certains d'entre nous sont incapables de faire les choses honnêtement.

Encore , ce jour 21 février 2020, par une note d'information , la CENI vient de porter à la connaissance de l'opinion publique de la découverte d'un lot des faux bulletins de vote mis en circulation dans la région de Dosso et d'Agades par certains esprits malveillants.

D'autres informations provenant de certains acteurs politiques font état, dans certaines localités que plusieurs urnes ont été emportées par les fameux braqueurs des urnes.

La situation est très inquiétante, notre démocratie naissante est en danger.

D'autres citoyens nigériens dans la région d'Agades, se plaignent à travers un message vidéo, d'être interdits de voter malgré qu'ils soient en possession de leurs cartes électorales .

Toutes ces informations alarmantes qui fusent , doivent être bien vérifiées dans les meilleurs délais, par les pouvoirs publics, si elles s'avèrent, de bien prendre des dispositions diligentes,utiles, afin de sanctionner les auteurs et co-auteurs et empêcher qu'elles se reproduisent.

Cette introduction des faux bulletins de vote dans le circuit électoral et le braquage des urnes , risqueraient de perturber le processus électoral et nuire à la sincérité des votes .

La fraude prend une proportion inquiétante dans notre société, on la trouve, dans l'organisation des Concours administratifs, dans l'organisation des élections générales constitutionnelles, dans la gestion des fonds publics, dans la distribution d'aide aux populations éprouvées, dans les transactions commerciales , dans le traitement de l'information et dans l' exercice des prérogatives administratives.

Cet état de fait doit interpeller tout esprit conscient , sincère, soucieux du devenir de notre cher pays . En démocratie quand la fraude électorale prend une ampleur grandissante et reste impunie , le pays court des graves risques incalculables.

Nous devrons nous convaincre que transvertir la vérité est une faute ignoble, un grand péché, puni par Dieu le plus puissant et les lois élaborées par les humains créatures de Dieu , le plus puissant.
Si certaines fautes répréhensibles , échappent à la sanction des juges, des hommes, elles ne peuvent éviter la sanction divine .

Dieu le plus puissant nous observe partout où nous nous trouvons, il réprime la tricherie, l'injustice ,les péchés, craignons Dieu le plus puissant.

Quand nous nous écartons de la justice, de la vérité, de la tolérance, de la solidarité, de l'amour du prochain, de la solidarité envers les nécessiteux, Dieu le plus puissant nous observe, il peut commencer à sévir dès ce bas monde.

La justice divine ne pardonne jamais la fausseté, la tricherie et l'injustice sociale.

Faisons très attention, pensons à la justice divine, personne ne peut échapper, quand elle tombe, personne ne peut vous gracier dans ce bas monde.

Soyons indulgents, tolérants entre nous, évitons la tricherie , l'injustice, les fraudes, les péchés, ceci participe à la création d'un climat de paix sociale , de concorde sociale, dans notre cher pays.

Dans un pays où il n'y pas de justice sociale, de bonne gouvernance démocratique, de bonne gestion des ressources publiques, il ne peut y avoir de paix sociale, de développement économique et social.

La frustration, l'injustice , la pauvreté , l'étouffement des libertés publiques, l'insécurité, peuvent créer les conditions nécessaires à une revolte populaire, à un désordre dans la société.

Prenons garde , restons nous-mêmes, évitons la haine, évitons le mensonge , évitons les invectives, respectons nos valeurs socioculturelles.

C'est le Niger qui gagne et qui se stabilise.

À bon entendeur salut !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

Enfin !  un comité chargé de la médiation entre les acteurs politiques de l'opposition et le pouvoir politique, vient d'être créé à l'initiative de la CNDH : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

La Commission Nationale  des Droits Humains, la CNDH, a pris une initiative très salutaire, en effet, face aux risques d'une crise préélectorale ou postélectorale , qui profile à l'horizon, l'histoire retiendra que la commission nigérienne en charge des droits humains est en train de jouer sa partition.
Un comité chargé de la médiation entre les acteurs politiques de l'opposition et le pouvoir politique,  vient d'être créé à l'initiative de la dite institution constitutionnelle .
Il appartiendrait  maintenant, aux pouvoirs publics et aux acteurs politiques de tous les bords de prendre au sérieux cette bonne initiative afin de donner une chance à notre pays d'organiser les élections générales constitutionnelles , consensuelles, transparentes, crédibles, inclusives,honnêtes et démocratiques , dans un climat apaisé, serein.

À notre humble avis, pour donner beaucoup plus de chance à ce comité chargé de la médiation entre le pouvoir politique et l'opposition politique, de réussir sa noble mission , il serait hautement souhaitable que cette initiative de la CNDH soit matérialisée par un acte administratif, notamment un décret presidentiel qui définira les attributions et les objectifs assignés à ce comité de médiation.
Les crises sociopolitiques politiques qui sévissent actuellement dans certains pays africains avec ses  lots des pertes en vie humaine, doit interpeller notre conscience.

Nous souhaitons beaucoup du courage à  et succès continus à ce comité.

C'est le Niger qui gagne et qui progresse dans la sérénité !


Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.


L'image qu'on aimerait garder de l'Algérie est celle de cette ancienne colonie farouche conquérante de son indépendance et protectrice intraitable de sa souveraineté.
C'est l'image de noblesse que l'Algérie projetait depuis sa guerre de libération, c'est cette image qu'elle donnait depuis les Accords d'Évian, c'est encore cette image qu'elle a conservé dans ses rapports, parfois véhéments avec la France.
C'est d'ailleurs dans de telles circonstances, que le président algérien, Tebboune, réaffirmant la souveraineté de son pays face aux prétentions de son homologue français, écorne la souveraineté du Niger.
C'est au nom de la présence naturelle de l'Algérie en Afrique que le président algérien dispute l'influence de la France sur le continent.
L'Algérie tient à sa souveraineté. À preuve le fait seul que la France parle à sa place, l'irrite, énormément :



l'Algérie ne va pas s'impliquer militairement au Mali, et même si nous le decidions, quand la déclaration émane du président français nous ne le ferons pas


L'Algérie puissance régionale, entend exercer son influence, chez elle, en Afrique, même dans le pré carré africain de la France.
Si au Mali, Tebboune n'entend point envoyer « les fils du peuple pour se sacrifier » au Niger, il revendique un droit de préséance et d'ingérence.
« Nous étions les premiers à envoyer une mise en garde à la rue à Niamey qui refuse l'élection de Bazoum »

Ainsi donc, quittant les rues d'Alger où les Algériens vendredissent (manifestations du vendredi) contre lui, il s'adresse par-delà le Sahara à la rue, à Niamey.
Quelle est le sens de la mise en garde à la rue de Niamey ? Est-ce un conseil, un avertissement, un condamnation des violences, de la contestation de l'élection ou les deux à la fois ?

D'ores et déjà on peut répliquer qu'à supposer que les Nigériens élisent le diable - ce qui n'est pas le cas - il n'est point de la compétence du président d'un pays autre de se prononcer sur le choix du peuple nigérien. C'est une question de souveraineté.

Or, l'Algérie ne badine pas avec la sienne. Elle n'aime qu'on touche à sa souveraineté. Elle en connaît le coût. C'est pour elle que l'Algérie a pris les armes de 1954 à 1962. Elle sait combien elle est chère.

Que l'Algérie donc s'avise de ne point faire au Niger ce qu'elle n'aime pas que la France lui fasse.

Farmo M.

06 mars 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

Au Mali, la France a pris encore une nouvelle claque, avec le renvoi de l'ambassadeur du pays ; et celle-ci a réveillé, pour une fois, le cercle des politiques français engagés dans la course à la présidence. La plupart des candidats déclarés à l'élection de mai prochain, notamment Jean Luc Mélenchon, Marine Lepen, Eric Zemmour et d'autres, ont réagi à cette claque; ils sont tous choqués, apparemment au même degré, par le renvoi de l'ambassadeur de la France au Mali, ressenti comme une humiliation infligée à leur pays.

Au cours des prochains jours, il faut donc s'attendre à ce que la crise diplomatique opposant les autorités maliennes à celles de la   France soit au coeur de la campagne pour la présidentielle française; car, désormais, il est difficile pour l'élite politique française d'ignorer qu'au Sahel se joue le sort même de ce qui reste de cet "empire qui refuse de mourrir". Le mérite de ce réveil brutal de la classe politique française revient aux militaires maliens, voués aux gémonies et insultés à chaque sortie médiatique du sieur Jean-Yves Ledrian; et il faut admettre que cette claque diplomatique était le coup qui avait manqué pour qu'enfin, tout ce beau monde se rende à l'évidence : l'échec retentissant de Barkhane au Sahel.

A présent, la France n'a plus d'autres choix que de plier armes et bagages; après avoir réussi, fort brillamment, à créer partout les conditions d'une prise de pouvoir par les militaires locaux. Les forces qu'elle a soutenues, qu'il s'agisse des indépendantistes du Nord Malien ou des politiciens locaux avec lesquels elle s'est toujours entendue, sont désormais en sérieuses difficultés; elle ne peut plus voler à leur secours qu'en prenant le risque d'accentuer le sentiment populaire de rejet dont elle fait déjà l'objet. Le piège sahélien s'est donc refermé sur elle; et on peut dire qu'elle s'est vaincue elle-même.

Par Moussa Tchangari 

 
Nigérien né en Côte d’Ivoire, c’est avec émoi que j’ai vu plusieurs scènes et actes barbares d’hier. C’est aussi avec la plus grande énergie que je les condamne. En effet, ces scènes d’hier ne définissent pas qui nous sommes comme peuples. J’ai une pensée spéciale pour toutes les victimes de ces actes et je souhaite un prompt rétablissement aux blessés.

Petit, j’ai appris l’Abidjanaise, j’ai ressassé «Pays de l’hospitalité », « La patrie de la vraie fraternité », et j’ai retenu du père de l’indépendance feu Félix Houphouët Boigny que « la paix n’est pas un vain mot, mais un comportement ». Plus grand, j’ai appris la Nigérienne qui décrit un peuple ouvert sur le continent et sur le monde « Rajeunisse le cœur de ce vieux continent ! » et « Comme le cri d'un peuple équitable et vaillant ». Le père des indépendances, feu Diori Hamani, fut d’ailleurs un champion de cette intégration africaine.

Pour avoir vécu dans ces deux peuples, je sais que ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous sépare. Aussi tout en demandant que toute la lumière soit faite et que les responsabilités soient situées, je nous appelle tous à cultiver la paix, à faire preuve de tolérance, et à travailler pour le développement harmonieux et le bien-être de nos peuples.

Je finis donc avec des propos de feu Félix Houphouët-Boigny sur le dialogue tenu à Abidjan le 28 Février 1971, longtemps avant ma naissance:

{xtypo_quote}"Nous sommes tous solidaires du même destin, du destin de l’Afrique et si nous pouvons mener de front la lutte pour la paix à l’intérieur de nos pays, la paix entre nos pays, la paix entre nos pays et le reste du monde, alors nous aurons servi l’Afrique." Source: Fondation FHB{/xtypo_quote}

Tahirou Assane Fogaize

Hommage à Baba Tanja : Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Education à Zinder

Les proches lui donnent les qualificatifs suivants :

  • En hausa : Baba, Mai Gaskia, Mai Son Gaskia, Inuwa, Goni ;
  • En français : le Grand Nationaliste, le Grand Patriote, le Grand Serviteur de l’Etat, le Grand Batisseur.

Sa politique avait pour but de servir l’intérêt commun de la société. Ce qui m’a poussé en politique disait Baba Tanja : « C’est de renforcer le pouvoir d’achat des paysans, leur permettre de bien se nourrir, d’éduquer et de soigner leurs enfants ». 

Baba Tanja avait une vision islamiste de la richesse, considérée comme une épreuve, l’argent doit être gagné honnêtement et s’il est mal acquis, on n’en profitera pas. Dans son entendement son serment coranique « touche » aussi ses ministres. C’est conscient de cela qu’il voulait faire de bonnes réalisations et avoir la bénédiction d’ALLAH. Il a même reversé au trésor national des cadeaux qui lui étaient offerts. Que ALLAH lui accorde son pardon pour ses erreurs et le gratifie à la mesure de ses bonnes actions et intentions.

Quand il a été élu président de la république du Niger, le pays était en banqueroute. Mais par ses qualités d’Homme d’Etat pragmatique et intransigeant, il a su mettre fin à la rébellion armée et redressé la situation socio-économique du pays.

Dans les relations bilatérales et internationales, avec les états et ou les entreprises multinationales, il a su défendre l’indépendance nationale, la souveraineté sur les ressources, le libre choix de partenaires pour les contrats et affaires de développement dans l’intérêt du Niger

Pour illustrer le travail de Baba Tanja à la tête du Niger, quelques réalisations phares suffiront à convaincre, aisément, disons même quelques « brevets d’inventions », car personne ne l’a fait auparavant :

  • Exploitation du pétrole avec la SORAZ et les Chinois ;
  • Fêtes tournantes au niveau des chefs-lieux de région avec construction d’infrastructures de modernisation ;
  • Gratuité des soins pour les enfants de zéro à cinq ans et les femmes (consultations prénatales, césarienne, cancer féminin, etc.) ;
  • Electrification rurale ;
  • Achat de céréales auprès des paysans à un prix supérieur à celui du marché ou des spéculateurs, pour encourager la production et accroitre les revenus,
  • Ouvertures d’universités dites de « Technologies », pour renforcer l’enseignement supérieur professionnel et technique, avec des filières variées, appropriées et adaptées aux régions d’implantation et utiles au tissu économique du pays.

SVP, faites des prières pour Baba Tanja et que ALLAH le Tout Puissant, le Miséricordieux lui accorde le paradis Firdaws.

  Par Moustapha Liman Tinguiri

Chers amis, pour ceux d'entre vous qui ont le temps et la patience de lire, je partage ma modeste contribution au débat actuel sur la transparence de la gouvernance publique au NIGER.

Ce qu’il faut dire, de prime abord, c’est qu’il existe un code de transparence en matière de gestion des finances publique au Niger.

Les acteurs de la gestion publique sont bien tenus à l’obligation de déclaration de leurs biens de par des dispositions de la Constitution du 25 novembre 2010, de la Loi organique n° 2020-035 du 03 juillet 2020 déterminant les attributions, la composition, l'organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes et/ou de l’Ordonnance 2020-02 du 27 janvier 2020 déterminant la liste des agents assujettis à l’obligation de déclaration des biens.

La nuance, c’est qu’il s’agit d’une obligation de déclaration de biens et non de patrimoine.

Et il faut comprendre que le patrimoine d'un individu est l'ensemble des biens sur lesquels celui-ci peut faire valoir un titre de propriété ou un droit et qui peuvent être vendus ou donnés.

Un bien est, lui, un droit sur une chose ayant une valeur patrimoniale et susceptible d'appropriation. Les biens sont les moyens qui permettent de satisfaire les besoins.

La déclaration de patrimoine va faire l’inventaire une fois par an des biens meubles corporels et incorporels, les biens immeubles détenus par une personne. Cette déclaration comprend à la fois l’ensemble de l’actif patrimonial du déclarant et son passif patrimonial.

Parmi l’actif patrimonial, la personne déclarante doit mentionner l’ensemble de :
- son patrimoine immobilier qui comprend toutes les propriétés bâties et non bâties ;
- son patrimoine professionnel tel que les entreprises, fonds de commerce ou encore une clientèle ;
- son patrimoine financier c’est-à-dire l’inventaire de ses comptes bancaires, ses livrets d’épargne, ses valeurs mobilières, ses assurance-vie ;
- son patrimoine mobilier.

La déclaration de patrimoine de la personne déclarante comprend également le passif, c’est-à-dire ses dettes et toutes les sommes restant à payer. Là, vous comprendrez la nuance avec la déclaration de biens qui ne fait pas l'état des dettes.

La déclaration de patrimoine contribue à prévenir les détournements des deniers publics, les blanchiments de capitaux et l’enrichissement illicite.

La déclaration de patrimoine renforce la dissuasion contre toute forme de corruption et institue un très haut standard d’intégrité et de transparence professionnelle.

Au Niger, nous n’en sommes, malheureusement, toujours pas à l’obligation de déclaration de patrimoine mais bien à la déclaration de biens, là où il faut mettre en place des dispositifs efficaces et opérants.

La déclaration de situation patrimoniale peut, par exemple, être effectuée en début et en fin de fonctions ou mandat ou périodiquement. C'est la photographie de ce que le déclarant possède à la date où il fait sa déclaration.

Mais qu'en dit notre code de transparence de la gestion des finances publiques ?

LOI 2014 DU 16 AVRIL 2014-07 PORTANT ADOPTION DU CODE DE TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES AU SEIN DE L’UEMOA.

L’organisation financière du Niger est le fruit d’un long processus de maturation et de tergiversation dont les racines remontent à la colonisation française et à la création de l’UEMOA.

S’il est ambitieux et présomptueux de vouloir évoquer la transparence dans les finances publiques, les défis des finances publiques du début du 21e siècle justifient la plus grande transparence vis-à-vis des citoyens et de leurs représentants.

Extraits de l’inspiration de l’UEMOA :
DIRECTIVE N°01/2009/CM/UEMOA du 27 MARS 2009
PORTANT CODE DE TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES AU SEIN DE L’UEMOA
Préambule :
« L’argent public est au cœur de l’État de droit et de la démocratie.
La collecte et l’utilisation des fonds publics respectent les principes de l’État de droit : la légalité́, la transparence, le contrôle démocratique et la responsabilité́. Les institutions de l’État, gardiennes de ce bien commun, ont chacune leurs missions et responsabilités dans sa préservation et son usage pour le bien de tous… Les citoyens, à la fois contribuables et usagers des services publics, sont clairement, régulièrement et complètement informés de tout ce qui concerne la gouvernance et la gestion des fonds publics : ils sont mis en capacité d’exercer, dans le débat public, leur droit de regard sur les finances de toutes les administrations publiques. Les acteurs publics qui pilotent et gèrent les fonds publics, élus ou fonctionnaires, acceptent des obligations d’intégrité́ et de rectitude particulièrement exigeantes, à mesure de la confiance qui leur est faite. Les sanctions prévues sont effectivement mises en œuvre…».

« I- LEGALITE ET PUBLICITE DES OPERATIONS FINANCIERES PUBLIQUES

1.4 La règlementation applicable aux passations de marchés publics et de délégations de service public est conforme au présent Code de transparence ainsi qu’aux normes et meilleures pratiques internationales.

1.5 Les ventes de biens publics s’effectuent de manière ouverte, et les transactions importantes font l’objet d’une information spécifique.

1.9 Lorsque les décisions gouvernementales sont susceptibles d’avoir un impact financier, un chiffrage de l’impact budgétaire complet de ces décisions, en recettes comme en dépenses, est rendu public… »

« VI- INFORMATION DU PUBLIC
6.1 La publication, dans des délais appropriés, d’informations sur les finances publiques est définie comme une obligation légale de l’administration publique...

6.3 L’information régulière du public sur les grandes étapes de la procédure budgétaire, leurs enjeux économiques, sociaux et financiers sont organisés dans un souci de pédagogie et d’objectivité ; la presse, les partenaires sociaux et d’une façon générale tous les acteurs de la société́ civile sont encouragés à participer à la diffusion des informations ainsi qu’au débat public sur la gouvernance et la gestion des finances publiques.

6.4 L’ensemble des informations et documents relatifs aux finances publiques mentionnés dans le présent Code de transparence sont publiés par les institutions compétentes sur leur site internet dès qu’ils sont disponibles… ».

« VII- INTEGRITE DES ACTEURS
7.1 Les détenteurs de toute autorité publique, élus ou hauts fonctionnaires, font une déclaration de leur patrimoine en début et en fin de mandat ou de fonction. Une loi spécifique précise les conditions et le périmètre d’application de ce principe et définit les infractions et sanctions de tout enrichissement illicite.

7.2 Le comportement des agents de l’État est régi par des règles déontologiques claires et largement connues de tous. Un code de déontologie spécifique aux élus, inspiré des principes du présent Code de transparence, est établi par le Parlement. Les règles et procédures disciplinaires de la fonction publique sont renforcées en ce qui concerne les infractions en matière de finances publiques.

7.3 Des sanctions, prononcées dans le respect des règles de l’État de droit, sont prévues à l’encontre de tous ceux qui, élus ou fonctionnaires, ont à connaitre ou à gérer des deniers publics. La non dénonciation à la justice de toute infraction à ces règles par un agent public qui en aurait eu connaissance est sanctionnée pénalement.

7.4 Les procédures et les conditions d’emploi dans la fonction publique sont fixées par la loi. Nul ne peut être nommé ou affecté dans un poste comportant des responsabilités financières sans qu’ait été vérifiées préalablement ses compétences techniques, ses aptitudes professionnelles et les garanties déontologiques qu’il présente. Des programmes de formation adaptés entretiennent et actualisent ces compétences… ».

Donc, le maître mot en matière de finances publiques est désormais la transparence garante de l’égalité fiscale et de l’équilibre budgétaire. La quête de la transparence dans les finances publiques est continue.

La transparence budgétaire se définit comme le fait de faire pleinement connaître, en temps opportun et de façon systématique, l'ensemble des informations budgétaires.

Mais pourquoi la transparence ? Parce que c’est un facteur clef de succès. Elle permettrait de faciliter les échanges entre les membres d'une société et de résoudre les problèmes plus rapidement. Elle permet également d'instaurer plus de confiance envers le management et ainsi d'avoir un impact direct sur le bien-être au travail et les performance.

Comment assurer la transparence des finances publiques ? Au fondement du pacte démocratique, le consentement à l’impôt suppose la garantie de la transparence des finances publiques essentielle à la fois lors du vote (autorisation a priori) et du contrôle de l’utilisation des deniers publics (approbation a posteriori).

La transparence des finances publiques repose sur la tenue d’une comptabilité budgétaire fiable permettant d’assurer la régularité, la sincérité et la fidélité des comptes publics. À ce titre, la loi 2012-09 du 26 mars 2012, portant loi organique relative aux lois de finances (LOLF), elle-même d’inspiration UEMOA, a permis d’enrichir substantiellement, dans le principe, la comptabilité publique grâce à l’instauration des comptabilités budgétaires (de caisse, déjà existante), patrimoniale (en droits constatés) et analytique.

Pour autant, afin de préserver le consentement à l’impôt, et le civisme fiscal, il appartient de renforcer encore davantage à la fois la fiabilité et la complétude des informations comptables et budgétaires.

La LOLF a inspiré l’instauration de la comptabilité analytique de coût (ou « managériale »). Cette dernière vise à calculer, à partir des données patrimoniales (dépréciation, provisions), le coût exact de l’action publique.

Cette transparence comptable et budgétaire s’accompagne d’un contrôle renforcé. D’une part, la Cour des comptes occupe un rôle central dans la transparence des comptes publics.

D’autre part, l’approfondissement des documents budgétaires (près de 1000 pages d’annexe pour la loi de finances) renforce la transparence des finances publiques. En effet, en fournissant des informations plus complètes (toutes administrations publiques) par le biais du contrôle exercé par la Commission des finances à l’Assemblée Nationale .

Si le référentiel comptable a été approfondi, certaines limites subsistent parmi lesquelles des défauts relatifs au système d’information, à la sincérité des enregistrements, par exemple, les litiges fiscaux, et à l’évaluation de certains actifs (financiers et militaires).

Par ailleurs, la transparence est amoindrie par la fragmentation des comptes publics. Celle-ci est double. Elle concerne le champ des administrations publiques (comptes et documents budgétaires séparés). Elle concerne également le budget de l’État.

Enfin, la prolifération de l’information budgétaire a pu également, paradoxalement, faire naître une complexité trop importante au détriment d’une transparence d’efficacité et de simplicité.

D’OÙ ENCORE DES OBSTACLES À LA TRANSPARENCE :

Un des obstacles à la transparence est l’existence ou plutôt l’inexistence d’une comptabilité simple, régulière et complète.

Comme le fait observer Montcloux, déjà en 1840 : « Il ne suffit […] pas que l’impôt soit bien assis et qu’il rende le plus possible de la manière la moins lourde possible ; il ne suffit pas que le Trésor se remplisse et se remplisse aisément ; il faut encore qu’une comptabilité simple, régulière et complète, permette d’apprécier la mesure exacte des ressources du pays et garantisse à tous qu’aucune portion des sacrifices demandés à chacun n’ira se perdre dans des dépenses inutiles… ».

Ce qui revient à dire que la complétude de la comptabilité publique n’a été, voire n’est, pendant bien trop longtemps, qu’un vain mot.

Un deuxième obstacle à la transparence est la séparation entre les politiques et les techniciens et leur rôle respectif.

En effet, comme le souligne Jèze dans son cours de finances publiques de 1935 et comme cela me semble encore être le cas au Niger, si « le rôle des techniciens est considérable, il n’est pas exclusif. Bien plus, il est secondaire en ce sens qu’ordinairement les techniciens n’interviennent qu’après les hommes politiques, une fois que ceux-ci ont résolu le problème politique qui est la base des problèmes financiers. Les techniciens n’ont rien de particulier à dire, en tant que techniciens, sur le problème politique. Ils n’ont d’autre rôle à jouer, touchant le problème politique que celui de sociologues ou de citoyens éclairés… ».

Un troisième obstacle à la transparence est l’aptitude des politiques à comprendre et à contrôler les comptes. Il n’y a pas de méthode et les règles de comptabilité ne sont toujours pas claires.

Les exemples d’arbitraire et de dilapidation sont même légion. Tout a été jusqu’ici plus ou moins livré, quant au maniement des finances, à la discrétion ministérielle et à l’arbitraire.

Les emplois de comptables sont la plupart du temps soit donnés à des hommes de confiance, soit érigés en offices et vendus au plus offrant enchérisseur.

Un quatrième obstacle à la transparence dans la sphère publique, c'est l'inapplication factuelle de l'Ordonnance 2011-22 du 23 février 2011 portant Charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs du fait de l'auto-censure ou du refus de communication des responsables publics.

Un cinquième obstacle à la transparence et non des moindres, c’est l’absence d’obligation de déclaration de conflits d'intérêts à effectuer en début de mandat ou de fonctions par les agents publics. La déclaration d'intérêts ayant pour but de prévenir et sanctionner les conflits d'intérêts, les dispositions d’une telle mesure impliquant qu'un intérêt se définisse en soi comme étant susceptible de faire naître un conflit d'intérêts dans l'exercice des fonctions ou du mandat.

Mais pourquoi la transparence ? Eh bien, parce que c’est un facteur clef de succès. Elle permettrait de faciliter les échanges entre les membres d'une société et de résoudre les problèmes plus rapidement. Elle permet également d'instaurer plus de confiance dans le management public et ainsi d'avoir un impact direct sur le bien-être au travail et les performances des personnels publics.

Et comment assurer la transparence des finances publiques ? Au fondement du pacte démocratique, le consentement à l’impôt suppose la garantie de la transparence des finances publiques essentielle à la fois lors du vote (autorisation a priori) et du contrôle de l’utilisation des deniers publics (approbation a posteriori).

Dans la continuité des progrès effectués, comment approfondir les cadres budgétaire et comptable afin de renforcer la transparence des finances publiques (toutes administrations publiques) ?

Dans la logique de nouvelle gestion publique, la transparence des comptes publics a certes été renforcée, depuis l’avènement de la LOLF. Pour autant, leur fiabilité et leur complétude pourraient être approfondies afin de renforcer cette transparence. Un mécanisme de certification des comptes publics par la cour des comptes ou un organisme indépendant semble essentiel dans ce sens, à l’image des commissaires aux comptes dans les entreprises.

À mon point de vue, cette transparence de la gestion peut être renforcée par l'instauration d'un site internet agrégé des recettes et de la dépense publique au jour le jour, d'amont à aval, avec pour la dépense sa nature, son bien-fondé et le co-contractant de l'État.

Je propose que chaque contributeur à l'impôt y dispose d'un code d'accès. Il en va aussi de la complétude des fameuses communications sur les commandes publiques faites en Conseil des ministres.

Hamma HAMADOU

La flatterie « de base » est une forme grossière de manipulation.
Excessifs, vos compliments sonnent faux, parce qu'ils sont intéressés.
Si, en plus, vous fayotez - autrement dit, faites du zèle - pour être bien vu(e), cela signifie que vous cherchez à « amadouer » un pouvoir qui vous fait peur. Cette posture de servilité ne vous fera récolter que rejet et mépris général, assorti d'une image de « petit(e) ».
Pour être authentiques et sonner vrais, les compliments doivent être désintéressés.
Depuis Jean de La Fontaine en 1668, on le sait : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute ». Qu'elle soit primaire ou raffinée, la flatterie reste un piège. Quand bien même apparaît-elle payante à court terme, elle revient toujours cher au flatteur.
 Par Hamma Hamadou 
 

Au tout début, notre Président de la République sortant, El Hadji Mahamadou Issoufou avait tant prôné le changement de mentalité, justement celui du nigérien. Nous avions été nombreux à être d’avis à ce sujet mais, force est de constater que le changement de mentalité dont l’on parle n’est pas chose simple. En effet, c’est un sérieux au problème auquel l’on fait face, car il ne concerne seulement pas que les uns et les autres mais il concerne tout le monde. N’as-t-on pas coutume de dire que la charité bien ordonnée commence par soi-même ? Et bien Oui, car chacun a quelque chose à corriger, au niveau bien entendu de sa mentalité, sa façon de percevoir les choses mais également de les entreprendre. Bref notre comportement doit refléter notre prise de conscience, autrement dit notre changement de mentalité. Ainsi dit, préalablement, c’est à nos caciques qu’il revient de changer de comportement afin justement de nous amener nous autre à leur emboiter le pas. Combien de fois avions nous été témoins de l’adoption des lois ayant pour but de nous faire changer de mentalité mais qui, malheureusement ne s’appliquent pas à tous ? Comme exemple, nous pouvons citer cette loi qui interdit l’utilisation des téléphones portables au volant. Mais qu’en est-il de la réalité ? Qui sont réellement ceux-là que cette même loi frappe, le citoyen lambda ou celui du sommet ? Si celui qui châtie ne respecte pas la loi, qui d’autre pourra la prendre au sérieux ? Et Oui c’est du sommet que doit commencer ce changement car c’est la base qui porte son poids. Alors s’il se tient dans la même logique que la base, celle-ci ne peut que poursuivre. Les Haoussas ont pour coutume de dire ‘’ab’a gawa ka-shi dan may ray ya ji soro’’ ! Suis d’avis car si les magistrats veulent que la loi ait cet effet de loyauté, faudrait-il qu’elle soit d’abord juste et équitable cette même loi, aussi faudrait-il qu’elle soit rigoureuse et insurmontable, et par quiconque, et qu’enfin elle soit innovante au vu de certaines insuffisances en la matière. A ce point précis, nous pouvons prendre comme exemples premiers l’impunité et notre système d’incarcération.

L’impunité

L’impunité a pris de l’ampleur dans ce pays au point ou le peuple croit de moins en moins en la justice. En effet, il n’est plus un secret pour personne qu’au Niger, l’on peut se permettre de voler l’argent du contribuable sans s’inquiéter d’être rattrapé par la Justice, surtout quand on est de la majorité. Car, jusqu’à preuve de contraire, seuls croupissent en prison pour détournement, les personnes n’étant pas affiliés au régime en place et nul n’e dira le contraire. Ils volent des milliards appartenant à toute la nation et se glorifient, pourtant en réalité même un voleur de basse classe vaut mieux qu’eux. Et paradoxalement ce sont ses personnes là que la société inconsciente apprécie sous prétexte qu’ils ont réussi juste, pour les avoir vu circuler dans de grosses cylindrées qu’ils n’oseraient pas s’offrir si cela venait de leur poche. Que des ingrats et des égoïstes qui abusent du pouvoir. Et c’est grave !

Un système d’incarcération à revoir …

Si les maisons d’arrêts existent, c’est justement pour, incarcérer quiconque enfreint à la loi, afin de le punir et que la même action ne se reproduise. Mais combien sont-ils ceux qui récidivent ? A ce point précis, je crois qu’au lieu de condamner le récidiviste, il y a lieu plutôt de revoir notre système d’incarcération. En effet son système semble être désuet, puisque celui-ci ne répond pas aux attentes objectives et positives de la loi en tant que tel. En occident par exemple, l’on sait bien comment se passent les choses dans ce domaine. Il ne s’agit pas d’incarcérer le concerné, mais il s’agit au-delà de déployer les moyens aussi nécessaires pour sa réinsertion sociale. Quel est le cas chez nous ? ‘’J’aurai appris dans les coulisses que c’est le financement qui fait défaut ‘’ ! Mais en toute franchise, je crois que c’est plutôt le sérieux qui fait défaut. Il y a en plus un exemple qui est surtout ces derniers temps, pleinement débattu entre nigériens, le phénomène de la corruption qui ne fait que prendre de l’ampleur mais qui demeure attisé par qui de droit.

Le phénomène de la corruption

Corrompus nous le sommes et même les statiques nous le démontrent. Et ça personne ne peut le nier. Nous sommes presqu’aussi pareil dans ce domaine les uns comme les autres. C’est pourquoi l’on parle souvent de moindre corruption où de corruption majeure. Selon vous qui est à même de stopper ce phénomène ? N’est-ce bien pas celui-là qui a le pouvoir de châtier ? Car c’est celui-là même qui a le pouvoir de châtier, y compris le corrupteur et le corrompu. N’est-ce pas ces deux individus qui concourent à la réalisation de ce phénomène ? Combien de dénonciations ont été faites s’agissant de la corruption et quelles ont été les suites de ces dernières ? Chaque fois l’on entend certains concitoyens plaider justice pour mettre fin à de telles pratiques mais en vain, la justice elle-même semble être impuissante ou instrumentalisée dirais-je. Et ce qu’il y a lieu de reconnaitre, c’est que si ce phénomène prend de l’ampleur c’est justement parce qu’il y a quelque part un abus de pouvoir.

Abus de Pouvoir…

Voici là une pratique injuste qui nous gangrène et nous tourmente au point où ne savions plus à quel saint nous vouer. Partout l’on abuse, même là où l’on s’attend le moins. Combien sont-ils qui ne respectent pas la loi ou se servent d’elle pour asseoir leur autorité afin justement de satisfaire leur intérêt personnel. Nous n’avions pas à ce sujet oublié l’histoire de l’ex ministre qui avait porté la main sur un agent de la police routière juste parce que ce dernier a tenté de faire son devoir. Aussi de quoi pouvons-nous qualifier le déguerpissement des commerçants dans la capitale, aux abords des voies qui s’est fait sans aucune précaution et dont jusqu’ici nous n’avions vu l’intérêt à part les conséquences fâcheuses que cela a eu engendré dans notre cité ? Si ce n’est l’abus du pouvoir, comment peut-on comprendre que des individus arrivent à s’offrir certains privilèges dont leur salaire n’est à même de leur offrir en toute loyauté et que ces derniers continuent de vivre dans la tranquillité ? En dépit de toutes les dénonciations qui continuent d’être faites en la matière. Combien sont-ils les dossiers qui pendent devant la justice et qui n’ont pas connu de suite ? Et pour quelle raison ? Aujourd’hui même le citoyen lambda a compris le jeu dans lequel l’on l’entraîne mais s’il ne s’interpose ce n’est non pas par faiblesse mais, plutôt par respect des textes qui l’encadrent. Alors par respect de ces mêmes textes qui leur offrent le privilège d’abuser, qu’ils sachent retenir que toute chose à ses limites. Et donc, lorsqu’on abuse, l’on risque de dépasser ses limites et cela peut vous amener à mordre le doigt… N’a-t-on pas coutume de dire que’’ l’excès de tout est nuisible’’ ? Aussi a-t-on coutume de dire ‘’Mieux vaut prévenir que guérir. Bref le changement de mentalité s’impose à nous tous et sans exception.

Amadou. I

Des militaires français de l'opération Barkhane, au Mali, en janvier 2021. (Frédéric Pétry/Hans Lucas via AFP)

Des marches populaires à Mali et au Burkina Faso contre la présence Française au Sahel ; des déclarations, des manifestations  ayant causés mort d’homme et des réactions relatives à l’armée Française au Niger, décidément la présence militaire Française suscite un vif débat au sein des populations sahéliennes. En  effet, la ritournelle classique veut que la France soit à nos côtés  dans un but néo colonial.                                                                                                                                            
Aujourd’hui, les sahéliens partagent un  même espace public grâce aux réseaux sociaux et leur corollaires  de vérité et de contre vérité. Généralement les algorithmes utilisés par ces réseaux présentent une seule facette de l’information ; celle qui nous conforte dans nos convictions. L’intervention Française au Sahel est à la une dans nos discussions, et d’une manière générale est mal perçue et on  y voit qu’un aspect : l’exploitation de nos ressources minières.  Cette idée ancrée au sein  d’une frange importante des populations Sahéliennes,  mérite pourtant d’être nuancée, car la réalité nous parait plus complexe.

La Frances et ses anciennes colonies, un vieux contentieux difficile à solder

De tout temps, les relations entre la France et une bonne partie de l’opinion publique Africaine sont demeurées tumultueuses. Le sentiment anti Français ne va que crescendo  au Sahel, 60 ans  après les indépendances et le cliché populaire veut que nos pays soient une chasse gardée de la France.

Aujourd’hui encore, aux yeux de bon nombre de  Sahéliens, le renversement des président Modibo Keita en 1968 et  Diori Hamani  en 1974, ainsi que l’assassinat du capitaine Thomas  Sankara  en 1987 ont pour maitre d’ouvrage la France. Quant au Tchad,

Pour couronner le tout l’intervention Française au sahel depuis 8 ans et ses résultats  mitigés ont fini par renforcer la conviction des intellectuels et activistes sahéliens que la France doit se retirer de nos pays.

Pourquoi des soldats Français au Sahel !

Le général De Gaule avait l’habitude de dire que la France n’a pas d’amis, elle n’a que des intérêts !

Cette assertion trouve tout son sens dans cette intervention en cours au sahel.

Incontestablement,  le déploiement de  militaires dans cette zone d’influence traditionnelle de Paris n’a d’autres objectifs que de préserver un ensemble d’intérêt, et maintenir les pays concernés dans sa zone d’influence.

Les pourfendeurs de la présence Française  mettent en exergue la volonté de faire main basse sur nos ressources minières, mais la réalité est on ne peut plus complexe.

 En prenant le cas du Niger,  la récente sortie du président  Bazoum nous a permis de savoir que  l’affirmation que 2 ampoules sur 3 en France sont éclairées grâce à  uranium du Niger, n’est qu’une image d’Épinal. Mais même si le Niger ne fournit désormais que 25% du l’uranium utilisé en France, tenter de sécuriser cette source non négligeable nous semble logique dans ce monde ou les prix des matières premières sont en perpétuelle fluctuation .L’ambition du président Macron qui souhaite faire émerger de petits réacteurs nucléaires appelés SMR, pourrait relancer la production de l’Uranium. En somme rechercher la paix pour le Sahel, c’est aussi protéger notamment  les gisements d’uranium du Niger pour le futur.                                                                                                                                                     
Par ailleurs, même si la place d’un pays comme le Niger  est relativement modeste dans les échanges économiques avec la France,  il y a lieu de le situer  dans un ensemble plus vaste à savoir les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest dont le poids économique est non négligeable. A cet égard,  les intérêts   des groupes français sont importants dans des pays comme la cote d’ivoire et le Sénégal. Mieux, Paris a plutôt intérêt à marquer sa présence et à ne pas laisser le champ libre à d’autres acteurs comme la Chine et la Turquie de plus en plus offensifs sur le plan de la coopération économique.  

Dans tous les cas,  la stabilité des Etats  Sahéliens est un élément capital pour  les échanges économiques bilatéraux et multilatéraux.    

La question monétaire considérée comme un des derniers vestiges de la Françafrique,  cristallise elle aussi  les critiques liées à la relation entre la France et les pays Africains francophones.   On peut penser que paris ne veut pas lâcher prise sur le plan monétaire. La  tentative de la création de la monnaie unique de la CEDEAO semble en effet être renvoyée aux calendes grecques, permettant  ainsi au franc CFA  dont la création date de la seconde guerre mondiale de continuer à matérialiser nos échanges et à être garanti par la banque de France.  

Au plan géopolitique, la France qui est l’un des 5 pays membres  permanents du conseil de sécurité, a besoin des pays Africains, notamment les Sahéliens  pour peser sur certaines décisions prises par l’ONU.   A cet effet, la voix des 14 pays francophones  n’est pas négligeable dans certaines prises de décisions. Il convient de préciser que la France occupe un poste stratégique au sein de l’appareil onusien en l’occurrence celui des opérations de maintien de la paix dans le monde.

Une autre raison qui pourrait expliquer l’intervention Française : la question migratoire. Les politiques migratoires européennes, toujours plus restrictives, se tournent vers le Sahel, et particulièrement vers le Niger pays de transit  dont le rôle consiste à contenir les flux migratoires vers la France, mieux, vers l’Europe.

Or, on peut imaginer qu’un sahel occupé par des djihadistes constituera un véritable appel d’air pour l’émigration vers le vieux continent.

Au plan strictement militaire, cette intervention constitue aussi un champ d’expérimentation pour l’industrie militaire dans une région ou les hommes et le matériel  évoluent dans des conditions extrêmes. C’est une occasion pour tester de nouveaux armements et  matériels (véhicules blindés, hélicoptères, drones) ainsi que de nouvelles techniques de combat.

C’est ainsi que les lances roquettes de type LRU ont été utilisées pour la première fois en 2016 au Sahel et des drones destinés à la détection d’engins explosifs  y ont fait leur baptême de feu.

La question  de la francophonie parait aussi être un enjeu important. Le français est aujourd'hui la cinquième langue la plus parlée au monde. La francophonie apparaît  dès lors  pour la France, comme un atout au service de sa diplomatie culturelle et de sa diplomatie d’influence t. Aussi, maintenir un lien fort avec ces mêmes pays sahéliens est un avantage certain pour la France.

L’Organisation internationale de la Francophonie prévoit que d’ici 2050, l’Afrique regroupera environ 85% des francophones du Monde.

En réalité, la France, n’occupe  le rang de 5eme puissance mondiale qu’en raison du rôle diplomatique, politique et culturel qu’elle exerce  dans le monde et non pour son poids économique. Alors venir au secours de pays Francophones en difficulté constitue une opération d’opportunité.

La défiance des sahéliens vis-à-vis de l’intervention militaire Française.

Malgré que les militaires Français de l’opération serval aient contribué à arrêter la vague djihadiste au Mali en 2013, les populations sahéliennes sont de plus en plus hostiles  à cette présence.

En effet, 8 ans après, l’insécurité s’est accrue. Les djihadistes ont repris leur expansion, notamment au centre du Mali, et ont traversé les frontières, s’installant au sud-ouest du Niger comme au nord et à l’est du Burkina Faso. Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaeda, et la branche locale de l’Etat islamique ont exploité des tensions au sein et entre les communautés rurales de ces zones en recrutant des habitants mécontents afin de renforcer leurs opérations.

Ainsi peut-on dire que depuis 2016, les attaques djihadistes ont quintuplé et les violences interethniques se sont incontestablement accrues.

Cette situation qui a entrainé bon nombre de morts parmi les FDS et les populations civiles a atteint son paroxysme avec les destructions des écoles, dispensaires et tout ce  qui semble représenter  un symbole de l’Etat.

Dans ces conditions, les populations sahéliennes ne peuvent comprendre ce qu’elles qualifient de « manque de résultat  » de la part de la 5eme puissance militaire mondiale.

En effet, les militaires Français sont supposés voir et tout entendre sur un espace  de 5 Millions de KM2 que constitue le Sahel avec leurs drones, leurs avions de chasse et leurs systèmes d’écoute perfectionné, même si la réalité mérite d’être nuancée.

Mais si les sahéliens demeurent  suspicieux  voire hostiles vis-à-vis de l’ancien colonisateur, il convient de dire  que  le jeu trouble de la France dans un passé très récent, n’a pas  contribué  à atténuer cette posture.

En effet, en  pleine opération Serval, les militaires Français évitent d’occuper la ville de Kidal qui est aux mains du MNLA. (mouvement national de libération de l’Azawak ), ce qui provoqua un vif émoi au sein de la population malienne

Cette attitude sera  confortée par  les propos sibyllins du ministre Français des Affaires étrangères monsieur Jean Yves le Drian. Dans une déclaration en janvier 2013 le chef de la diplomatie Française, avait déclaré « Mais les Touaregs sont nos amis ! Quand ils sont dans leur territoire au nord Mali, il importe de les respecter  »

D’autre part comment peut-on comprendre que Paris s’oppose résolument à des négociations entre les autorités maliennes et les djihadistes si telle  est la volonté des maliens ? Le droit de négocier est un droit souverain de l’Etat malien. Mieux, négocier n’est pas synonyme de  capitulation, mais  plutôt entendre l’autre, comprendre sa logique et explorer des voies de sorties ou d’atténuations de la crise.

L’opinion Malienne  voire sahélienne  aimerait bien savoir ce qu’en disent ces prétendus défenseurs de la religion islamique quand on leur opposera les exactions commises par leurs disciples  qui tuent indistinctement femmes, enfants, vieillards et civils tout court ,souvent en plein acte de dévotion  dans les mosquées.

Après tout,  faudrait-il se rappeler que durant la seconde guerre mondiale, alors que la France était occupée et que la bataille de la libération battait son plein,  officiers des pays alliés et  officiers nazis se retrouvaient fréquemment à Genève en Suisse pour des négociations.

Enfin la représentation d’une certaine arrogance des dirigeants Français ont aussi contribué à conforter l’image d’un pays néocolonial. La quasi convocation des chefs d’Etats du G5 Sahel à Pau par le président Macron  ou ses déclarations tonitruantes vis-à-vis du Mali et de son premier ministre ainsi que  son récent déplacement avorté au Mali en sont une illustration.

On comprend alors le comportement obsidional des sahéliens par rapport à la présence des troupes de  l’ancien colonisateur.

 Une perception antagonique entre les opinions publiques et les gouvernants

Si les opinions publiques sahéliennes sont dans une large proportion méfiantes vis à vis de l’intervention des troupes françaises au Sahel au point d’exiger leur départ, dans l’hexagone également le grand public s’insurge contre cette intervention. En effet, cette opinion accepte mal de voir des soldats Français ramenés au pays dans des cercueils pour une guerre dont les enjeux sont mal perçus.

On  retrouve cette similarité  également chez les gouvernants des deux entités qui détiennent la réalité du pouvoir. Les autorités Françaises sont persuadées de la nécessité de leur intervention au Sahel pour des raisons économiques et géostratégiques, tandis que les dirigeants Sahéliens, mieux aux faits  des réalités du terrain, saluent et apprécient à sa juste valeur  l’action des troupes Françaises aux côtés de leurs forces armées. C’est dans cette logique qu’il faut situer la phrase du premier ministre malien   à la tribune des nations unies. Choguel Maiga qui n’a visiblement pas une sympathie particulière pour Paris, avait  pourtant accusé la  France « d’abandonner le Mali en plein vol » suite à sa décision de  retirer  ses troupes de certaines localités du Mali.

De fait, une sorte de Dialogue de sourds s’est instaurée entre gouvernants et gouvernés : pour les uns, la gestion de l’Etat et la realpolitik commandent le soutien Français tandis que  pour les autres, la question est perçue comme une atteinte à la souveraineté de nos Etats  et se traduit   sous l’angle de la passion,  des principes et du rejet.

 Démêler cet écheveau embrouillé

En dépit de cette crise de confiance entre les populations sahéliennes et la France il faudrait  tenter de démêler l’écheveau dans leurs rapports.

  1. Pour beaucoup d’entre nous, il suffirait que la France intervienne militairement pour voir les djihadistes bouter hors de nos frontières. Mais c’est méconnaitre  les méandres de la guerre. En effet,  vouloir endiguer le phénomène de déstabilisation du Sahel avec 5.000 hommes pour un territoire vaste de 5 millions de KM2 est une véritable gageure. En comparaison, pour l’Afghanistan,  l’armée américaine  avait mobilisé 100.000 hommes, les pays occidentaux  000 hommes et l’armée Afghane 170.000 hommes .Pourtant, ces troupes  n’ont pu venir à bout des talibans durant 20 années de guerre sur un  territoire dont la superficie équivaut pratiquement à la  région d’Agades.

  2. La France dispose de drones et d’avions de chasse et des moyens d’écoute importants Cependant, il convient de savoir que pour bien mener certaines opérations, la France doit faire  appel aux américains  dont des moyens d’écoute et de surveillance plus performants .(50% des renseignements utilisés par les militaires français sur le terrain  sont fournis par les américains ).

  3. Penser que la France est en train de livrer des armes aux djihadistes pour nous combattre, n’est pas plausible. En effet, si tel est le cas, ces armes serviraient également à tuer des militaires Français sur le terrain. Il serait alors intéressant de voir l’attitude des familles françaises dont les enfants trouveraient la mort sur le champ de bataille. A coup sûr, des juridictions Françaises seront saisies et des mises en examen de membres du gouvernement interviendront. Bref,  cette éventualité d’une collusion avec les djihadistes nous parait  pour le moins invraisemblable.

  4. Comme partout ailleurs, l’intervention de la France au Sahel n’est ni neutre, ni désintéressée. Elle procède de raisons économiques et géostratégiques. Mais cette réalité suffit-elle à faire de ce pays  notre soufre douleur en raison de l’aggravation de la situation sécuritaire dans nos pays ?.
  5. La défense de nos territoires relève certes de l’autorité souveraine de nos Etats. Mais  face à l’insécurité, est-il raisonnable de nous passer de l’assistance aussi modeste soit-elle dans  au moment où des hommes sans foi ni loi tuent nos enfants, brulent nos écoles et enlèvent notre bétail ?

    Le président  Seyni kountché  dont le nationalisme ne fait l’ombre d’aucun doute avait l’habitude de dire que la sécurité n’a pas de prix. C’est sans doute pourquoi en son temps, il avait  autorisé l’armée américaine à construire une piste d’atterrissage à Dirkou dans les années 80  pour freiner les velléités expansionnistes du Colonel Kadhafi  qui, après l’occupation de la bande d’aouzou au Tchad  semblait jeter un regard intéressé sur le Niger.

  6. Malgré la présence de la force barkhane, le terrorisme persiste et s’étend au Sahel. Mais doit-on attribuer l’expansion du terrorisme et la dégradation de la sécurité uniquement à ceux que d’aucuns qualifient d’inefficacité de cette force ?

Une approche holistique dans l’analyse de cette situation nous parait nécessaire.

Interrogeons-nous sur les responsabilités de nos autorités civiles et militaires. Ont-ils toujours adopté les décisions adéquates dans la gestion de cette crise sécuritaire ?  En effet, si les gendarmes Burkinabés de Inata avaient été ravitaillés régulièrement peut être qu’il n’y aurait  pas eu le drame que nous avons connu au Burkina faso.

De même, on pourrait reprocher à la hiérarchie militaire nigérienne de ne pas suffisamment être  proactive  après l’attaque d’Inates. Cela aurait peut-être évité le drame de Chinagoder si on avait perçu plus tôt que les bases militaires classiques étaient vulnérables dans cette région isolée. La question de détournement de fonds alloués au ministère de la défense  constitue également un aspect sombre de la gestion des questions de sécurité par certains de nos gouvernants.

Le financement du terrorisme n’a-t-il pas contribué à renforcer l’implantation et la montée en puissance des groupes armés terroristes ?  En dehors de la constitution d’une économie criminelle basée sur de trafics en tout genre (or, drogue,  etc.), les enlèvements des occidentaux et les razzias du bétail,  on parle de plus en plus du financement de ces groupes   armés par un pays du Golfe voire même par des richissimes citoyens de ce pays.

Il faudrait aussi s’interroger sur  l’impact des informations que livrent certains de nos compatriotes à nos ennemis. Le drame de Banibangou au Niger et celui de Titao au Burkina sont là pour nous rappeler que ces suppôts des djihadistes sont à la base de nombreuses attaques sur le terrain.

Une des fragilités dans notre lutte contre les djihadistes, c’est  aussi de n’avoir pas réussi à entraver la mobilité des djihadistes sur le terrain.                                                                                    Par  quel mode opératoire et par quel circuit, avec quel complicité  se ravitaillent t-ils en plusieurs centaines de motos ? On se rappelle  il y a quelques mois  les douanes nigériennes avaient saisi à Ayérou un camion rempli de motos en pièces détachées en direction du Mali. De même au Burkina Faso, des contrebandiers avaient été arrêtés car soupçonnés de ravitailler les ennemis en carburant.

Enfin cette situation n’est telle pas aussi  due aux recrutements massifs que les groupes armés ont su opérer au sein de nos populations souvent sur des bases communautaires accroissant du coup leur force de frappe  avec des hommes qui ont la maitrise le terrain ?

Tous ces  questionnements méritent une analyse pour mieux appréhender la situation que vivent les pays du Sahel.

Repenser l’intervention militaire française au sahel

Les pays sahéliens semblent être aujourd’hui dans l’impasse. La crise sécuritaire s’aggrave de jour en jour au Mali, au Niger et au Burkina-Faso. Les opinions s’impatientent et portent un doigt accusateur sur la France dont la présence militaire est censée réduire l’expansion djihadiste à sa plus simple expression. La violence n’a pas reculé malgré les victoires tactiques remportées par Barkhane à travers l’élimination de plusieurs chefs djihadistes.

D’ores et déjà nous savons que l’essentiel des combats au sol est du fait des armées sahéliennes. Ce qui est réclamé de notre partenaire c’est la formation de nos soldats notamment celle de certaines unités en forces spéciales à même de faire face à cette guerre non conventionnelle.    

D’autre part, le temps que nos pays renforcent leur capacités sur le plan aérien et en matière de renseignement, l’appui Français ne sera pas de trop dans ce combat contre  cette horde sans foi ni loi.    

S’agissant du Mali, la France doit solder la question de soutien à l’irrédentisme touareg en clarifiant sa position en faveur d’un Etat malien unitaire,

Toutefois, si Paris veut véritablement convaincre, il  lui faudrait des résultats concrets, capables d’édifier les opinions,   doublée d’une communication soutenue. Si Banibangou  , Abala ou  Dori est attaqué par une horde de djihadistes venus à bord de plusieurs dizaines de motos, Barkhane n’a t-elle pas la capacité opérationnelle  avec ses moyens aériens de les empêcher de regagner sans coup férir leurs bases arrières au Mali ?                                                    Après tout, cette armée nous a déjà démontré qu’elle est rompue dans ce genre de manœuvres. A cet égard, la neutralisation  à quelques encablures de la frontière malienne des éléments d’Al qu’aida qui avaient enlevés  2 jeunes Français dans la ville de Niamey, en janvier 2011 est assez éloquente. En réalité c’est tout que les opinions attendent des soldats français.

Si la France réalisait de telles prouesses, ce  malgré   le ressentiment néo colonialiste  persistant au sein de nos populations tant il est si enraciné, les sahéliens lui  devront une fière chandelle.

En matière de communication, la force Barkhane doit régulièrement trouver un canal ou ses actions sur le terrain doivent être connues par un large public.

En attendant que l’Afrique se réveille et prenne conscience  de ce qu’une mobilisation générale contre le terrorisme et une solidarité agissante envers les pays sahéliens s’avère impérieux, il n’y a pas lieu de tomber  systématiquement dans la dénégation et les  croyances complotistes  .La contribution  de ce partenaire doit être considérée comme une valeur ajoutée dans la lutte contre le terrorisme quand bien même elle est intéressée.   Pour le reste,  faisons confiance à nos intellectuels, étudiants acteurs de la société civile et autres porteurs de voix dans  leur rôle de veille. Ils sauront rester vigilants et prêts à dénoncer ou combattre toute éventuelle attitude condescendante ou paternaliste  venant de ce partenaire.

Par Adamou Oumarou, journaliste consultant

Nous avons tous suivi sans surprise le communiqué du ministre Alkache justifiant la hausse du prix du gasoil à la pompe de 130 F .
Voici en résumé les deux raisons avancées:

  1. la pression subie par le Niger liée à la hausse du prix dans les pays limitrophes qui a un effet sur le flux d'approvisionnement; 
  2. c'est la nécessité de renforcer le stock national en prévision de la période de maintenance des installations de la Société de raffinage de Zinder (SORAZ) prévu dans quelques semaines et pour deux (02) mois. "Il va falloir importer du gasoil durant cette période" a expliqué le ministre Alkache Alhada.

Il suffit d'une petite analyse pour comprendre qu'il s'agit d'un faux prétexte et basé sur un grossier mensonge.

Quel est actuellement le prix du gasoil au Nigeria ?
Officiellement le gasoil est vendu à 187 Nairas à la pompe c'est à dire environ 280 F CFA jusqu'à en Juillet 2022.
En réalité dans ce pays , il y'a eu une pénurie du gasoil qui a entraîné l'envolée du prix au marché noir qui avoisinait 1100 FCFA le litre ( encore une fois au marché noir ) .

Donc en quoi une hausse de 130 peut dissuader une déferlante sur le gasoil du NIGER dont le prix reste malgré la hausse en deçà du prix pratiqué au Nigeria lors des pénuries ! ?

C'est un mensonge .
Pour ce qui est du second motif qui n'en est pas un ( puisque l'opération est contenue dans le manuel de procédures de la SORAZ ) car fait l'objet d'une planification chaque fois que nécessaire.

Maintenant ce que le ministre Alkache a omis de donner dans son communiqué c'est la structure du nouveau prix du gasoil. Qui gagne quoi ?
A qui profite cette hausse ? l'État , la Soraz, la SONIDEP , les grossistes ( stations )?.

Il n'y a aucune indication dans le communiqué mais puisque le prix d'enlèvement n'a pas été impacté, il faut écarter la SORAZ.
Si c'est l'État, cela va signifier qu'il va falloir une rectification de la loi des finances pour prendre en compte les ressources additionnelles liées à cette hausse. Donc il faut aussi écarter cette hypothèse car les motifs avancés par Alkache n'en font aucune mention. Donc il reste la SONIDEP et les stations.
Déjà ce matin, on remarque que nombre de stations qui n'avaient pas de gasoil hier seulement en ont ce matin comme par magie.
Déjà dans un précédent post j'avais sur la base d'informations crédibles annoncées que c'est la SONIDEP qui est derrière cette augmentation car la Société est dans le rouge à cause de choix managériaux désastreux depuis quelques années. La SONIDEP peine à équilibrer ses comptes d'exploitation et surtout à honorer ses engagements vis-à-vis de la SORAZ.
Or tout le monde connaît les problèmes qui hypothèquent la santé de la société : personnel surabondant, magouilles et affairisme, détournement etc.....
Sur certains postes de travail , une tâche qui peut être faite par un ou deux agents , est confiée à un service avec 8,9,12 agents .
Des postes de DGA 1 et 2 inutiles concoctés pour les fils de...
Au lieu d'assainir l'administration au moyen de mesures hardies auxquelles on s'attendait vu le profil du nouveau DG ( dont l'intégrité a été saluée par tous ), la SONIDEP a préféré user de subterfuge pour pousser le Gouvernement à prendre l'inique décision de hausse du prix du gasoil avec son corollaire d'inflation du prix des denrées de première nécessité.
Monsieur le Président, vous avez des amis, des parents des partisans comme tout homme politique mais à la différence des autres, vous avez prêté serment de défendre les intérêts du peuple y compris contre vos propres amis, parents et partisans.
Votre serment vous y oblige !

Par Bana Ibrahim 
Source : https://www.facebook.com/KAZA2016 

Je conçois bien que la qualité de la signature d’un individu comme celle d’un pays soit considérée comme un des révélateurs les plus pertinents de la qualité de ses engagements mais est-ce que, dans le cadre des relations entre États-partenaires, le fait pour les autorités d’un pays donné de réclamer ponctuellement un gel négocié d’une partie de leurs engagements suffit à donner droit aux autres États-parties au Traité d’envoyer au « couloir de la mort » l’ensemble du peuple dudit pays ?

On le sait, la sanction économique ou même diplomatique est bien une mesure coercitive, imposée par un pays ou un groupe de pays à un autre pays, son gouvernement ou des entités individuelles dans le but de pousser à un changement de comportement ou de politique.

Les sanctions économiques, monétaires et diplomatiques, telles que décidées aujourd’hui par les 2 Exécutifs communautaires sont assimilables à une imperfection du droit international employée autant pour affaiblir le Mali avant le déclenchement d’une guerre que dans une approche préventive comme une stratégie pouvant permettre d’éviter la guerre.

En remontant l’Histoire des relations internationales, de telles sanctions nous renvoient à la tristement célèbre « Société Des Nations » dont la Charte disposait, en son article 16, que « si un membre de la Société recourt à la guerre contrairement à ses engagements, il est ipso facto considéré comme ayant commis un acte de guerre contre tous les autres... Ceux-ci s’engagent à rompre avec lui toutes relations commerciales ou financières, à interdire tous rapports entre leurs nationaux et ceux de l’État en rupture du pacte et à faire cesser toutes communications financières, commerciales ou personnelles ». L’article 41 de la Charte des Nations Unies a repris cette logique. En revanche, les sanctions unilatérales sont condamnées par les Nations unies : « Aucun État ne peut appliquer ou encourager l’usage de mesures économiques, politiques ou de tout autre nature pour contraindre un autre État à subordonner l’exercice de ses droits souverains ».

À tous ceux qui se gaussent des sanctions de l’UEMOA et de la CEDEAO contre le Mali, il faut comprendre que les retombées des sanctions peuvent être dévastatrices pour les populations civiles. Ce coût exorbitant n’implique pas, pour autant, que les sanctions atteignent leur but, les groupes d’opposition étant généralement fragilisés par la crise économique, laquelle risque de renforcer davantage les autorités en place dans leur rigidité.

La mondialisation démultiplie les flux financiers et commerciaux, les rendant de facto plus complexes à identifier et, a fortiori, à contrôler. Le respect des sanctions économiques devient ainsi plus difficile à contrôler et les possibilités de les contourner, y compris pour des acteurs économiques originaires du pays les imposant, sont plus nombreuses, sauf à isoler complètement le pays sanctionné, à l’exclure du système économique international en rendant plus étanche son accès aux marchés.

C’est d’ailleurs pour lutter contre cela que des pays comme les États-Unis d’Amérique imposent de plus en plus souvent la règle si contestée de l’extraterritorialité, donnant aux autorités judiciaires américaines le droit de poursuivre toute violation de la sanction imposée par un acteur ayant directement ou indirectement des intérêts avec un citoyen américain.

L’imposition de sanctions ciblées, même si elle est d’abord prévue pour limiter l’impact des sanctions sur les populations locales, peut aussi permettre de répondre à cette problématique de la difficulté de contrôle du respect des sanctions dans une économie globalisée.

En effet, il apparaît, surtout avec les moyens modernes d’information et de communication, plus simple de suivre des mouvements ciblés et portant sur des objets et des personnes relativement bien identifiés.

Or, des sanctions ciblées ont déjà été imposées à des autorités et à des citoyens maliens par le Règlement consolidé (Union Européenne) 2017/1770 du Conseil Européen en matière de Politique Étrangère et de Sécurité Commune, en date du 28 septembre 2017, qui met en œuvre la Résolution 2374 (2017) du Conseil de Sécurité́ des Nations unies, modifié par le Règlement (UE) 2021/2201 du 13 décembre 2021.

Prions et agissons tous pour que cela ne se traduise finalement par le génocide d'un peuple qui a donné tant de grandeur à l'Afrique pendant de nombreux siècles.

Par Hamma Hamadou 

En plus des questions légitimes, les évènements dramatiques qui de 2014 à nos jours se sont déroulés dans l'État du Niger, et qui s'y déroulent encore, appellent justice, réparation et restauration.

L'audit de l'inspection générale des armées effectué en 2020, portant sur la période 2014-2019, révèle que 76 milliards de francs CFA affectés à la Défense Nationale ont été détournés par des sociétés fictives, par surfacturations et autres combines. L'audit révèle aussi des commandes de matériels non livrées, du matériel militaire (armes et munitions) livré, mais défectueux.

Le 27 novembre 2021, à Téra, en territoire nigérien, l'armée française ouvre le feu sur de jeunes nigériens, les tue, sans autre forme de procès. À l'assemblée Nationale, des membres de l'exécutif interpellés et des représentants du peuple ne daignent point informer leur mandants.

Le 22 décembre 2021, les tombes des jeunes martyrs de Téra sont encore fraîches, l'État nigérien allant de Charybde en Scylla, renonce à se constituer partie civile dans le plus grand scandale juridico-politico-finanancier qui continue encore d'indigner les Nigériens.

Entre les  "Inculpés" et l'État, il y a eu transactions et compensations. l'État et les justiciables que l'opinion publique tient peu ou prou responsables de la mort de centaines de soldats mal équipés (notamment à Inatès et à Chinagoder), n'ont plus de soucis à se faire, peuvent célébrer leurs ententes dans l'allégresse, quand les familles, les veuves et les orphelins pleurent leurs morts, et que le peuple rumine un sentiment d'inachevé.

Est-ce là une tragédie qui finit bien ? Doit-on admettre que tout est bien qui finit bien ? Y-a-t-il adéquation entre les actes, les décisions de l'État et les attentes des populations arrachées de leurs terres, et privées de leurs biens ?

Au regard des évènements tragiques qui endeuillent le pays, de l'impunité dont jouissent prédateurs, criminels et fossoyeurs, nous sommes en droit d'interroger, nous sommes en droit de demander :

  • Si "La souveraineté nationale appartient au Peuple" comme stipulé à l'article 4 de la Constitution ;

  • Si  "La personne humaine est sacrée" et si l'État s'oblige à la respecter et à la protéger, absolument, au sens de l'article 11 de la Constitution ;

  • Si  "La justice est rendue sur le territoire national au nom du peuple" conformément à l'article 117 de notre Constitution;

  • Si le Niger est l'État de droit voulu par le Préambule de la Constitution, s'il y a prééminence du droit sur la politique, s'il y a séparation des pouvoirs, et si dans la hiérarchie hiérarchie des pouvoirs, la Constitution est placée au sommet ;

  • Si, enfin, l'État n'est qu'une structure juridique et politique placée au-dessus de tous, au-dessus de la Constitution, qui nargue, insulte et entrave le plus grand nombre, pour mieux servir quelques-uns ?


Farmo M.

30 décembre 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

Le Niger, depuis l’arrivée au pouvoir d’une certaine race d’hommes, est gagné par les méchancetés de socialistes qui ne peuvent intégrer l’humain dans la conception somme toute étriquée qu’ils ont de leur idéologie, de leur foi politique. On ne sait rien se pardonner, pas même nos différences. L’autre, tant qu’il pense différemment est haï, écrasé, combattu sans ménagement. C’est pourquoi, depuis dix ans, notre démocratie est devenue la plus violente, la plus brutale, la plus intolérante, la plus minable aussi. Ils oubliaient qu’au-delà de nos différences, de nos opinions divergentes, de nos contradictions, nous restons des frères et des soeurs, des enfants d’une même nation. Ceux qui, se servant du pouvoir, aiment à rabaisser et à déconsidérer d’autres Nigériens, savent bien qu’ils ne peuvent pas être plus forts pour prétendre anéantir tous ceux qui ne pensent pas comme eux et qui, pour d’autres choix ne voudraient pas les suivre – car avant d’arriver au pouvoir qui pouvaient-ils, comptant sur leurs muscles, provoquer dans les rues, dans les quartiers, mêmes avec les arrogances léonines qu’ils peuvent prétendre avoir.

Le pouvoir, ce n’est pas la violence, la brutalité, mais l’intelligence, le tact, la capacité à transcender les clivages pour fédérer les hommes, les intelligences, les forces, pour l’émergence souhaitée et recherchée d’une nation. Depuis dix ans, on a vu des haines cultivées, des méchancetés monter dans le ciel, les coeurs qui les portent étant incapables de tolérance, détruisant notre commune destinée à laquelle la NATION nous condamne à plus de solidarité et de communion. Jamais, des débats identitaires ne se sont développés dans le pays que sous cette renaissance I et II où un homme, par le clanisme cultivé de son système, a profondément divisé le pays et « mélangé » les Nigériens en laissant impunis les paroles graves de ses ouvriers gonflés d’arrogances. Pendant dix, par l’indifférence de celui qui est censé être garant de l’unité et de la concorde nationales, le climat politique délétère s’est continuellement dégradé, compartimentant le pays en deux strates, une qui se croit au-dessus de tous et des lois et une autre, écrasée, marginalisée, vivant dans la nation comme des citoyens de seconde zone. Depuis dix ans, les Nigériens n’ont appris qu’à s’insulter sans concession, allant souvent à des grossièretés inexcusables que proscrivent les règles de la bienséance. Une telle dérive aurait pu être arrêtée pour qu’un tel climat qui ne grandit personne n’ait pas cours dans le pays afin de préserver la cohésion nationale. Alors qu’on condamne souvent des acteurs qui ne sont que poussés à l’ignominie, on oubliait ceux qui, gardiens de la société et de ses valeurs, pouvaient souvent être fiers de propos décalés de certains de leurs « sujets » qui, comme dressés pour le mal, portent et diffusent dans la société, via les réseaux sociaux, la mauvaise parole faite d’avanies. Aussi, est-on en droit de se demander pourquoi pendant tous les régimes qui se sont succédés, les Nigériens se sont interdits de marcher sur ces frontières interdites, laissant toujours dans leurs malentendus et dans leurs discordes quelques marges pour la fraternité et qu’aujourd’hui ils n’en soient pas capables ? Pourquoi donc, c’est seulement pendant ces dix dernières années que l’on pouvait aller à ces démesures, à ces intolérances graves ? Faut-il donc croire que c’est parce que le Chef se serait comporté en chef de clan, laissant faire, ne se préoccupant pas de ces dérives qu’il ne peut jamais abordées dans ses discours si nombreux pourtant en dix années de gouvernance et de bavardage. Il est clair que si les Nigériens sont arrivés à ces extrêmes, souvent à ces extrémismes, c’est parce que le chef de la maison, a laissé faire, content peut-être de ce que ses hommes insultent, tiennent des propos désobligeants, moralement indéfendables, mais rassurés de son impunité et de ses mollesses.

Depuis dix années d’insouciance socialiste le Niger est dans cette pente dangereuse. Mais depuis quelques quatre mois, à la suite de l’accession de son dauphin au pouvoir, les Nigériens sortant du cauchemar, peuvent enfin voir des signes qui rassurent chaque Nigérien d’avoir et d’occuper sa place dans une nation devenue celle de la catégorisation et de la stigmatisation. Cependant, force est de constater des tiraillements dans le nouveau pouvoir avec un camp fidèle à « l’ancien empire » et un autre qui accompagne le nouveau président plus porté sur le changement auquel aspirent les Nigériens pour d’une part soigner les blessures d’une nation fracturée et pour réhabiliter un socialisme dévoyé d’autre part. Les premiers ne veulent pas de cette conduite civilisée et assez policée des affaires publiques, agissant toujours avoir les mêmes brutalités, les mêmes violences, les mêmes injustices et les mêmes exclusions pour régner dans l’ostracisme et la persécution qui ont pourtant poussé ce pays au bord de l’implosion si ce n’est, quoique qualifiée de jusqu’au-boutiste, la conduite assez responsable et sage d’une opposition qui n’a pas souvent céder aux provocations d’adversaires qui peuvent vouloir le chaos pour le pays.

L’incarcération injuste de militants et responsables de l’Opposition, notamment de Hama Amadou, du Général Moumouni Boureima alias Tchanga, de Seybou Tahirou Mayaki, d’Abdou Lokoko, une affaire qu’on ne peut que lier à la gouvernance d’Issoufou Mahamadou, en dit long sur qu’a été la gouvernance de l’homme qui a trafiqué le socialisme pour assouvir des aspirations personnelles. Quand on fait le bien, on le dira. Quand fait le mal aussi. On ne peut donc pas comprendre que certains s’offusquent de ce que les Nigériens, et notamment la presse, soient très critiques à l’endroit de l’homme qu’ils ont érigé en rang de messie et de pharaon. On peut comprendre que Bazoum Mohamed, même s’il n’a pas libéré les prisonniers politiques, ménageant bien ses adversaires et laissant à chacun sa place dans la démocratie, dérange le camp des faucons qui travaillent pour un ordre on ne peut plus révolu. Sans doute doivent-ils souffrir de voir Hama Amadou sortir de prison pour aller en France pour ses contrôles habituels, méritant de la part du nouveau pouvoir, toute la respectabilité due à son rang et surtout bénéficiant d’un séjour prolongé dans l’Hexagone.
En fin de semaine dernière, les Nigériens apprenaient par les réseaux sociaux que l’ancien Chef d’Etat-Major des armées, le Général Moumouni Boureima, sortant de sa prison de Téra, venait pour des soins à l’hôpital national de Niamey. Après les différents examens, son médecin personnel, demanda qu’il reste pour un suivi médical et pour des soins. C’était sans compter sur l’influence nocive de ceux qui croient encore tenir le pouvoir, pour gouverner leurs adversaires avec les mêmes méchancetés d’une époque. Ils rentrent en transe et refusent de donner suite à cette demande pourtant médicalement motivée, intimant l’ordre à leurs bourreaux, de le ramener dans sa prison loin des soins appropriés. Ils croyaient alors qu’ils règnent encore sur le pays pour imposer leur gestion rancunière dans le pays et décider du sort de leurs adversaires. Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s’enflamment, les internautes choqués d’entendre que des hommes qui croient encore survivre avec leurs rancunes, puissent toujours croire avoir les moyens d’imposer leur diktat et leur cruauté, manquant d’altruisme même lorsqu’il s’agit de problèmes de santé. Le Niger et les Nigériens ne peuvent donc pas aller nulle part avec de tels comportements. Un tel socialisme qui manque de coeur ne peut conquérir les coeurs des hommes. Et ils s’étonnent que les Nigériens préfèrent plus le successeur au prédécesseur.

Bazoum, apprend-on, a refusé de s’inscrire dans cette logique qui manque d’humanité et d’humanisme, et a donné ordre, derechef, de le ramener à l’hôpital pour être soigné selon les prescriptions de son médecin traitant. Et alors que Waziri Idrissa n’est plus là pour s’occuper de la communication de Bazoum Mohamed, les Nigériens, sur la toile, ne peuvent arrêter de saluer le geste du Président-philosophe, s’insurgeant contre les sadismes de faucons en perte de repères. Pourquoi et pour quel intérêt priver un homme malade de soins ? Est-ce cela le socialisme sous nos tropiques ? Allez savoir…

Les Nigériens n’ont plus besoin de cette race de politiciens aigris qui ont en dix années de règlements de compte, rabaissé notre démocratie et les débats qui l’animent car les Nigériens sont capables de s’élever. De grandir.

Peut-on ne plus vouloir pour l’autre, au nom de l’adversité, que le mal ?
« Changeons nos coeurs… »

ISAK

 

Au-delà de l’insécurité sociale, sanitaire et alimentaire, le nigérien connait également l’insécurité financière. Depuis un certain temps, les nigériens ne font que crier galère, galère. Non seulement les activités tournent au ralenti mais, la vie coûte également chère. Bref, les prix de plusieurs produits de nécessité ont connu une hausse sur le marché. Tout est devenu si cher que la population s’en plaint. Partant, des multiples plaintes venant de cette dernière les autorités de l’heure ont jugé utile, dans le cadre du plan de soutien aux personnes vulnérables, de lancer la campagne nationale de la vente des céréales a prix modéré, le 19 février 2022. Bien vrai, cette initiative est venue à point nommé et a permis également au gouvernement de venir en appui en priorité aux populations en insécurité alimentaire. Mais est-ce que le problème est résolu ? Absolument non ! Car, hormis les céréales c’est le prix de plusieurs produits qui a augmenté notamment le pain, le savon et l’huile pour ne citer que ceux-là. Et pourtant, le revenu du citoyen lambda quant à lui n’a grimpé d’aucun franc. Dans une telle situation, ce même citoyen ne peut que se sentir financièrement asphyxié. Et voilà la raison pour laquelle il crie galère. Si le citoyen lambda avait un revenu conséquent, pensez-vous qu’il se plaindra de cette cherté de la vie à ce point et de la galère qui plane sur lui? Même si les autorités croient pouvoir lutter contre cette cherté, sont-elles à même de trouver une solution à la galère qui prévaut depuis une décennie dans ce pays ? Il y a lieu de se poser de telles questions car, la situation ne fait que s’amplifier sous le silence complice des uns et des autres. Il suffit juste de prendre un taxi et vous découvririez qu’à bord on parle de la galère au pays ; d’aller vers certains centres commerciaux et vous découvrirez que nombreuses sont les boutiques dont les portes restent fermés du fait de la morosité des affaires. Vous verrez même si vous êtes bienveillants que c’est au-delà de 10h que nos marchés battent leur plein. Le nombre de mendiants et de chômeurs quant à lui ne fait gonfler et la réalité en témoigne. D’ailleurs nombreux sont les citoyens de ce pays qui par faute d’espoir continuent de quitter ce pays et ce, sans faire leurs bagages. Pour cette même cause, certains d’entre eux continuent de mourir dans le désert et sur la mer. Et pour la simple raison que le pays va mal, il est malade et a tant besoin de soins. Mais pourtant jusqu’à preuve de contraire, nos autorités veulent faire croire à la face du monde que tout va bien qu’à part les problèmes sécuritaire et alimentaire dû probablement à la mauvaise récolte de l’an dernier mais singulièrement à une gestion laxiste et partiale. Cette même gestion a engendré assez de maux notamment ceux cités ci-haut au point, où l’on se demande si la renaissance tient encore dans ses bottes. Car, ce que l’on vit aujourd’hui est loin de la renaissance mais plutôt plus proche de la descente aux enfers. Et cet état de fait doit sérieusement inquiéter nos autorités car maintenant, les nigériens ont compris qu’elles ne sont pas à même de relever le défi. Sur qui peuvent-ils et doivent-ils alors compter ? Puisque les personnes en charge de les sortir du gouffre notamment nos dirigeants ne sont pas à même d’honorer l’engagement qu’ils ont pris malgré toutes les conséquences qu’ils encourent. Que cela fait honte ! Surtout lorsqu’on sait ce que ce pays regorge comme ressources naturelles et que malgré cela, il ne fait que se détériorer que d’émerger. Et cela à cause de la mauvaise foi de certains fils de ce pays ayant eu la chance d’être aux affaires mais sans pouvoir et vouloir apporter un plus à l’élan de ce pays. Que de l’ingratitude ! Ce pays leur a tout donné et ils l’ont en retour tout arraché sans pour autant conserver la moindre valeur de ce patrimoine qu’ils ont pris en otage. Voilà ce qui fait de nous des premiers qui se retrouvent à la dernière place. A qui la honte ? A nous, ou à nos dirigeants ? Chers dirigeants, N’oubliez pas une chose, c’est vous qui portez le chapeau. Je me demande souvent comment se sentent-ils en présence de leurs homologues qui se soucient de l’avenir de leur nation et face à toute cette médiocrité dont ils sont taxés. Sont-ils sourds et aveugles ? Peut-être en quête d’orientation…
Amadou. I

 

Depuis quelques semaines, et après plus d’un an de son décès, les Nigériens sont surpris d’apprendre, un certain bruit autour de l’héritage de Maman Abou. Un homme qui, pendant des années d’investissement, de combat de vie discret, a réussi à bâtir un patrimoine immense, et une imprimerie de haute gamme qui s’est imposée, par la qualité de ses installations et de ses prestations, au-delà du Niger, à toute la sous-région. L’homme, tout discret qu’il fut, est un homme riche. Vachement riche diront ceux qui le connaissent bien. Mais voilà que des appétits immodérés de la part de certains membres de sa famille, viennent exposer sa mémoire dans la rue, parlant sans pudeur et sans retenue de sa vie intime, et même, qui l’eût cru, d’une histoire immorale pour des hommes de cet âge, de spermatozoïdes qu’ils peuvent sans gêne conter devant des caméras. Voilà là où l’argent a conduit notre société…

Mais l’homme qui n’a pas fait trop de bruit sur sa fortune, humble sans doute à ne pas trop s’exposer même sur le champ politique et exposer son aisance, ne pouvait pas comprendre, comment, le sachant malade, d’autres, pouvaient avoir tant d’appétit pour son immense patrimoine que l’on dit évalué à des milliards, peaufinant, à son insu sans doute, des stratégies de récupération de son patrimoine.

Saison 1 : normalité…

Dans un premier temps, après un conseil de famille régulièrement tenu, un certain nombre de décisions avait été pris pour mettre les enfants de Maman Abou dans leurs droits, avec à la clé, la responsabilité confiée au frère du défunt, le Général Mahamadou Abou. Mais ayant constaté quelques anomalies, avec, soupçonne-t-on, une imprimerie parallèle située quelque part au quartier aéroport qui détournerait les commandes de la NIN, la dame, s’inquiétant pour l’héritage de ses enfants, demanda qu’elle soit cosignataire pour une question de transparence dans la gestion du patrimoine laissé et hérité par ses enfants qui sont, aussi, au plan civil, ceux de Maman Abou dont ils portent le nom, jusqu’à ce que la mère divorce et ce sans que personne, de ceux qui s’agitent aujourd’hui autour du « puits d’or », n’ait eu le courage de contester la paternité biologique des enfants, aujourd’hui trainés dans la boue avec leur défunt père dont la mémoire depuis des jours est bafouée.

Saison 2 : revirement…

La démarche, pourtant toute légitime, de la mère qu’on tente de déshériter n’a pas, comme il fallait s’y attendre, plu et elle servait de prétexte à la famille, avec au devant, le frère Général, pour dénier aux enfants la succession, allant jusqu’à remettre en cause leur filiation, contestant que le frère accusé d’infertilité par sa propre famille après mort ait pu les concevoir avec la dame accusée de vouloir détourner à son profit l’héritage des enfants qui sont quand même ses enfants. Or, qui plus qu’une mère, peut aimer des enfants, pour savoir s’en occuper, les protéger, protéger leurs biens ? De nos jours, n’eût été cette fortune au coeur de l’enjeu du drame familial, quel frère aimerait hériter de la charge d’enfants que son frère lui laisserait ? Combien d’orphelins de nos jours vivent plus avec une mère même sans travail qu’avec un frère du père ? Qui ne sait pas que lorsqu’un père meurt, plus souvent la charge revient à une mère, quand des familles de père s’en éloignent jusqu’à ce que les enfants aient grandi et réussi dans la vie pour apprendre qu’ils ont un oncle, ou autres, une famille se réclamant d’eux ? Drôle de société matérialiste…

Qui a pu croire que pour le matériel d’un autre, l’on puisse aller à de telles ignominies, jusqu’à exposer, après sa mort, tout ce qu’il est indécent d’étaler sur un « frère », et même à commander les services d’un avocat pour expliquer et justifier de l’infertilité du frère. A parler même de zygotes et quoi d’autre ! En prenant la décision grave de réfuter la paternité de Maman Abou pour ses enfants qu’on tente de spolier, ceux qui, au nom d’une famille, jouent à ce jeu, montrent à suffisance qu’ils n’ont aucun amour pour ces enfants, et demain ne pourront se réclamer de leur sang et prétendre être leurs protecteurs pour garder et sécuriser leur héritage. De ce point de vue, la mère n’est que légitimement fondée à douter et à demander plus de garantie. Et ça fâche ! Allez savoir pourquoi.

Immoralité d’une démarche…

Il est aujourd’hui important de se demander, qui, entre Maman Abou qui jouissait jusqu’à sa mort de ses facultés, et sa famille, est juridiquement fondé à reconnaitre des enfants qu’il a eus, selon ce qui est de la législation islamique, dans un cadre matrimonial valide, en vigueur jusqu’au divorce ? C’est donc en âme et conscience qu’il donnait son nom à ces enfants et à ce que l’on sache, de la même manière que Maman Abou ne saurait dénier à son frère la paternité de ses enfants, le frère non plus, ne peut se donner ce droit insultant à l’endroit du frère. Etre frères c’est être frères et les biens sont personnels, jamais dans la communauté. Allez, rentrez dans la boutique de votre frère et prenez tout ce que vous voulez et sortez ! Ah, la mort, c’est triste. Faut-il croire qu’après Maman Abdou, à la suite de sa mort, la famille peut établir de nouveaux actes de naissances aux enfants et au nom de quel droit ? On est où là ? Triste et sale affaire…

Mais alors, pourquoi de son vivant, ceux qui, aujourd’hui, font un grand bruit sur la succession de Maman Abou, n’avaient-ils pas, au nom de la famille, en face de lui, posé le problème pour le contraindre à renier les enfants ? Faut-il croire qu’ils useraient aujourd’hui de leur positionnement, pour jouer aux gangsters et arracher à des enfants et à leur mère, l’héritage que l’Etat-civil des enfants, d’un point de vue du droit moderne règle, sans trop de bruit ? Peuvent-ils dire que c’est Maman Abou qui leur confiait ses résultats médicaux qui le déclareraient stérile à vie ? Mais alors pourquoi, depuis qu’il était en vie, la famille ne posait pas le problème ? Pourquoi avoir attendu un an après sa mort pour sortir le fameux document dont on voudrait se servir pour spolier des héritiers ?

Dire le droit…

Dans cette affaire sale, nauséabonde, le Juge doit dire le droit en ne cédant pas à quelques influences que ce soit, car plus que de compter sur le droit, les contestataires de la succession, ne misent que l’influence qu’un certain positionnement leur donne dans le système actuel, comptant sur des complicités pour arracher un héritage. Rien, aujourd’hui ne peut attester de l’authenticité des documents avec lesquels « la famille » défend sa chose et il va sans dire que le Niger, en principe, ne pourrait pas aller dans ces considérations d’une bassesse affligeante, lui qui sait qu’un fils est fils d’un homme et d’un seul, jamais de deux, pour qu’un autre, fut-il un frère, en conteste la consanguinité des enfants. L’Etat civil, devra donc régler le problème, en l’absence de doutes fondés sur les documents médicaux dont se sert l’autre partie pour justifier son combat. Et lorsque rien ne peut permettre, logiquement, pour le mort de faire un test nouveau, pour ne pas rentrer dans le «Tankataféri» auquel une famille expose son « enfant » qui dort depuis deux ans auprès des anges. Désormais, rien ne peut prouver au juge que ces enfants sont aimés par leurs prétendus tuteurs pour assurer la garde de leur héritage.

Et parce que Maman Abou, qui sait bien ce qu’il fait, et dans la conscience de sa fortune, lorsqu’il décidait de reconnaitre ses enfants sans que sa famille ne trouve à redire, il sait bien qu’il se choisissait des héritiers pour sa fortune, quand même il a connaissance de cette famille, cette autre famille dont il se réclame par le sang qui voudrait aujourd’hui s’en accaparer. La fortune d’un frère n’est pas la fortune d’un frère : à chacun de chercher la sienne. C’est une règle de la vie. Combien de frères sont riches alors même que leur frères souffrent, manquant souvent jusqu’au minimum vital, et même après leur mort, ne pouvant rien voir de ce qu’ils laissent ?

On voit d’ailleurs une presse qui, peut-être « mouillée », comme en choeur, la semaine dernière, dans ses livraisons, annonce que des avocats de la pauvre dame auraient jeté l’éponge. Même quand cela est vrai, c’est sans doute pour autre chose- suivez mon regard – que parce que le dossier ne serait pas défendable d’un point de vue du droit !

Cet acte posé pour profaner, salir et trainer dans la boue la mémoire d’un grand entrepreneur, du seul fait des calculs d’une famille est un précédent dangereux qui pourrait conduire notre société à toutes les dérives, pour accentuer la crise morale dont elle souffre aujourd’hui. Le Juge doit arrêter ça ! Les autorités du pays surtout.

Un lecteur averti

 Encore appelé transhumance politique, le nomadisme politique est un phénomène très caractéristique des politiques Africaines. Il consiste dans la « migration » d’un parti politique vers un autre. On pourrait y voir a priori un simple changement de parti. Sous ce rapport, il ne soulève pas de questions spécifiques. Si l’on change de religion, pourquoi rester éternellement dans une association ? Toutefois, le « nomadisme » ou la « transhumance » politique est connoté(e). C’est le changement intempestif – et plus ou moins fracassant - de parti politique. Mal perçue, la transhumance politique est assimilée à l’inconstance. L’opinion fustige ceux qui changent fréquemment de parti politique. Car, « un transfuge est toujours un Judas ». (Philipe Alexandre)

Habituellement, on explique le nomadisme par des considérations électoralistes et financières. Certains politiciens seraient prêts à tout, pour échapper aux débâcles électorales ou obtenir des maroquins et autres postes nominatifs, grassement rémunérés. Aux deux premières explications, certains ajoutent le Syndrome de Stockholm : l’étonnante sympathie de la victime pour le bourreau. En cela, le nomadisme est encore plus intéressant, lorsqu’il s’observe chez un opposant virulent, qui rejoint la majorité au pouvoir. Changement de veste ! Volte-face ! Comment passe-t-on de pourfendeur à laudateur ? Ainsi, épuisés par les luttes politiques, dans lesquelles ils connurent la prison et l’humiliation, d’aucuns font le choix de capituler, et « collaborer » pour leur survie physique et politique.

Toutes plausibles, les trois explications ne suscitent pas moins de fortes inquiétudes. Les transhumances politiques seraient donc la conséquence d’ambitions purement personnelles, et de stratégies brutales de phagocytage. Dans les deux cas, l’intérêt général est sacrifié. Pourtant, le phénomène persiste. En Afrique particulièrement, constate Abdourahamane O. Ly la « fréquence des transhumances (…) est telle qu’à moins d’être un scrutateur attentif de la scène politique, il serait difficile d’être à jour relativement à l’appartenance politique des uns et des autres ». Le constat serait drôle, s’il n’était préoccupant.

La Constitution Nigérienne de la 7e République essaie, timidement et avec des résultats mitigés, de lutter contre le nomadisme politique. Elle prévoit que « pendant la législature, tout député qui démissionne de son parti politique perd son siège et est remplacé par son suppléant. Le député qui est exclu de son parti siège comme indépendant au sein de l’Assemblée nationale. Il ne peut, en aucun cas, s’affilier à un autre groupe parlementaire au cours de la législature ».

En complément, il serait important, d’obliger les partis à préciser leur idéologie (libéralisme, socialisme etc..). De la sorte, il sera facile d’apprécier le sérieux du politique qui change de parti. Si, par exemple, un libéral rejoint un autre parti, sa décision contiendrait en elle-même, la preuve de son inconstance. A moins qu’il n’ait changé d’idéologie. Ce qu’il ne pourrait faire indéfiniment, au risque de perdre sa crédibilité ! Il convient, également, de respecter les divergences au sein des partis. Eviter que les fondateurs se comportent en propriétaire totalitaire, réfractaire à toute opinion contraire. Bien souvent, en effet, les démissions se justifient par la caporalisation des partis politiques, par des barons, sans aucune notion de démocratie interne. Il faut, enfin, dé-professionnaliser la politique qui, d’abord, est un sacerdoce. Nul ne doit s’engager politiquement, dans l’objectif exclusif d’avoir un poste. Les formations politiques doivent former leurs militants, leur inculquer la nécessité pour chacun d’exercer un emploi, sans rien attendre de son militantisme. Les responsables des partis doivent donner l’exemple.

Abdou-Malik Issoufa

IDEES ET OPINIONS


 
C’est vrai, la démocratie peut être compliquée mais nos différends ne sont-ils pas l’essence de notre liberté ?
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils veulent la paix et la sécurité pour leur peuple.
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils aspirent juste au bonheur et au progrès partagés.
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils veulent une école qui transmette le savoir.
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils veulent une justice qui les protège équitablement.
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils veulent une alimentation, la santé et un habitat décents.
Les Nigériens n'en veulent à personne, ils veulent du respect et de la dignité pour tous.
J’en profite pour noter, une fois n’est pas coutume, le silence de la communauté universitaire face aux périls qui guettent notre Nation. Je prends particulièrement en exemple les juristes, politologues et sociologues qui se font très discrets depuis le début de la guerre contre le terrorisme. Il y a des exceptions heureusement, mais, dans l’ensemble, il s’agit d’un échec retentissant d’une intelligentsia pourtant essentielle.

{xtypo_quote}Une nation qui produit de jour en jour des élites intellectuelles et politiques corrompues et peureuses achète à crédit sa propre mort spirituelle.{/xtypo_quote}

Les dirigeants évitent de s'attaquer réellement aux problèmes :
 
  • économiques (4,13% des projections budgétaires 2022 consacrées aux finances et à l’économie, soit 1,35% du PIB),
  • éducatifs (12,37% des projections budgétaires consacrées au savoir, soit 4,04% du PIB),
  • judiciaires (0,76% des projections budgétaires, soit 0,24% du PIB),
  • sécuritaires (9,19% des projections budgétaires y compris l’ordre public, soit 2,98% du PIB),
  • et sociaux, notamment en ruralité (8,46% des projections budgétaires, soit 2,76% du PIB pour les ¾ de Nigériens) auxquels font face nos compatriotes, préférant assommer toute dissidence à l’aide d’amalgames tendancieux liant critiques légitimes, complotisme et patriotisme.
 
Les politologues se taisent pour la plupart, tout comme leurs collègues économistes et juristes.
C’est vrai, une société démocratique peut abandonner ses droits les plus fondamentaux dans la panique et ensuite s’accommoder assez bien de la nouvelle normalité. Les cas abondent dans le monde. Une réaction ferme de la société civile, et de la communauté universitaire, est essentielle pour éviter de telles dérives. Il faut des organisations et des individus prêts à prendre le risque de s’opposer quand il le faut.
La communauté universitaire est-elle devenue trop à l’aise avec le pouvoir pour se permettre de le critiquer ouvertement ?
Évidemment, un peuple qui aime dormir fait plaisir à un gouvernement qui aime tricher.
Mais, j’espère finalement que chacun comprenne que, quand le Titanic a coulé, c'était y compris avec les passagers de première classe.

Par Hamma Hamadou

Pour les parents et les élèves partout au Niger, c’est le temps de l’inscription scolaire pour la prochaine année. Les études supérieures sont la base de notre avenir d’adultes. Selon Impact(ed) International’s Discovery Learning Alliance basée au Maryland, États-Unis, chaque dollar investi dans l’éducation et les compétences, génère 10 $ de croissance économique. De plus, 12 % de la population des pays en développement, soit 171 millions de personnes, pourrait sortir de la pauvreté si tous les élèves avaient des compétences de base en lecture. Bien que je mette l’accent sur l’importance pour les filles de fréquenter l’école, ces statistiques démontrent qu’il est essentiel que tous les enfants en âge d’être scolarisés fréquentent l’école.

Aucune fille ou aucune femme ne devrait se voir refuser une opportunité en raison de son genre. Particulièrement dans le domaine de l’accès à l’éducation. Ceci est très important car les femmes et les filles représentent un peu plus de la moitié de la population du pays, et les contributions des femmes instruites peuvent aider à construire un Niger sûr et prospère. En effet, un monde où les filles sont éduquées pourrait être plus sain, plus riche et plus harmonieux. Pour preuve, selon Discovery Learning Alliance, un enfant dont la mère sait lire, a 50 % plus de chance de vivre au-delà de 5 ans, et une année scolaire supplémentaire peut augmenter de 20 % le revenu d’une femme, et l’égalité dans l’éducation pourrait augmenter le revenu par habitant de 23% d’un pays en 40 ans !

Les États-Unis sont profondément engagés à soutenir l’éducation des femmes et les filles dans le monde entier. Au Niger, l’éducation est l’un des domaines prioritaires dans lesquels l’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID) investit au Niger. L’USAID encourage l’alphabétisation des filles en persuadant les parents de faire de l’éducation une priorité pour leurs filles. L’USAID s’emploie également à retarder le mariage précoce des adolescentes afin qu’elles puissent rester à l’école et poursuivre leurs études. L’USAID travaille également avec les jeunes femmes ayant abandonné l’école, en soutenant leur formation professionnelle afin qu’elles puissent intégrer le marché du travail.

Depuis 2018, le Millenium Challenge Corporation (MCC), un partenariat quinquennal de 437 millions de dollars avec le Niger, s’emploie à améliorer les conditions de vie grâce à de meilleures pratiques d’irrigation et à un accès élargi aux marchés. Reconnaissant le rôle important que joue l’éducation dans le développement économique d’un pays, MCC soutient également le renforcement de l’alphabétisation des femmes et des filles, leur permettant d’établir ou de mieux gérer leurs petites entreprises, d’accéder au crédit, d’améliorer leurs techniques d’irrigation et d’agriculture, et aider leurs enfants à apprendre. Depuis 2019, le programme d’alphabétisation du MCC a formé plus de 2 300 femmes en alphabétisation de base, en calcul et en nutrition.

La Section de la Diplomatie Publique de l’Ambassade met l’accent également l’importance de l’éducation. Il gère et supervise des Centres Culturels et d’Information à Agadez, Maradi, Zinder et Niamey, qui donnent accès à l’information sur les études aux États-Unis. Nous disposons d’un Conseiller en Education sur les études aux États-Unis qui peut aider les étudiants à faire des recherches et à postuler aux universités américaines. Nous sommes engagés également avec les clubs de langue anglaise à travers le pays. Nous finançons des programmes d’alphabétisation pour les filles, notamment l’an dernier dans le cadre de notre programme « Pay It Forward », dans le cadre duquel des anciennes boursières de l’Ambassade ont travaillé avec 40 filles en âge d’être scolarisées à Niamey pour améliorer leur niveau d’alphabétisation. Notre programme de diplomatie sportive encourage les élèves à rester à l’école.

Collectivement, nous pouvons contribuer à créer un Niger plus sûr et plus prospère simplement en augmentant l’alphabétisation et l’inscription scolaire dans l’ensemble, et pour les filles en particulier. En ce qui concerne la scolarisation des filles, nous devrions célébrer les réalisations des femmes et des filles, les sensibiliser sur les préjugés et travailler à l’action pour l’égalité. Individuellement, vous pouvez aussi jouer un rôle. Vous pouvez aider en encourageant les femmes et les filles à rester à l’école. Cela vaut aussi pour les sports et les activités parascolaires. En fin de compte, vous pouvez choisir de remettre en question les stéréotypes, d’élargir les perceptions et d’améliorer les situations. L’éducation ouvre de nombreuses portes et forme les gens à mieux relever les défis complexes auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui et ceux de plus en plus complexes de demain. Travaillons donc ensemble pour veiller à ce que le plus grand nombre possible d’élèves – garçons et filles – soient inscrits au cours de la prochaine année scolaire. Après tout, l’éducation des enfants peut maintenant avoir une incidence sur une vie entière de résultats positifs pour chaque enfant individuellement, ainsi que pour l’avenir du Niger. Plus les élèves nigériens, et en particulier les filles, seront éduqués et responsabilisés, plus le Niger deviendra prospère et sûr. En voyageant à travers le pays et en voyant de plus en plus d’élèves rester à l’école, cela confirmera ma conviction que « Le Niger se lève ! »

Eric P. Whitaker

IN MEMORIAM - Hommage à ma sœur Abdoulaye Diori Kadidiatou Ly dite KADJA LY : Par Djibril Baré

{xtypo_quote} « Penser aux morts, c'est assurer la survie des gens qu'on a aimés, en attendant que d'autres le fassent pour vous » - François Mitterrand{/xtypo_quote} 

Ma sœur, tu es partie sur la pointe des pieds, en fin d’année, le 12 décembre 2020, donc en pleine tempête électorale, tel que tu l’aurais sans doute souhaité. Tu es donc partie, écrasée, tels ces millions de fourmis par …. « les pieds du temps », (Le Poète Ponge dixit) comme nous le serons inexorablement tous un jour. Non sans avoir résister de longues années à l’usure biologique causée par le temps. Mais tu demeures cependant, l’absente la plus présente de cette période électorale, historique et agitée, que nous vivons intensément puisque cruciale pour notre patrie, nous, les sursitaires, témoins privilégiés des pages de l’Histoire électorale de notre pays, écrites par toi, à ta manière, et à laquelle tu auras finalement consacré l’essentiel de ta vie professionnelle. Nous nous étions retrouvés à…Soudouré, autour du mausolée familial des Diori, nous tes proches parents, ton « pré carré politiques » ce jeudi pour la cérémonie du 40 ème jour de ta disparition, certains feignant d’ignorer les autres en cette période électorale trouble où les deux camps politiques sont des postures figées. Je dis bien à Soudouré, puisque, c’est aussi le village qui a vu naître et où a été enterré Djibo Bakary, notre autre père politique, le fondateur du parti du dromadaire, le Sawaba, fondé par lui, suite à son départ du parti de l’Eléphant de son cousin Diori Hamani, père de l’indépendance.  Tout un symbole, puisque tu as le privilège d’y être enterrée du fait de ton engagement politique et familial reconnu par tous. Pour toi qui auras choisi le périlleux métier de juge constitutionnelle dans le pays aux sept (7) constitutions et 9 présidents en l’espace de cinq (5) décennies, les observateurs se douteront bien du fait que le choix de la publication de cet hommage à la veille de la publication d’un arrêt de la Cour Constitutionnelle qui impactera la vie de la nation, ne pourrait être le fruit d’un hasard. Je l’ai voulu ainsi sachant ce que les arrêts représentaient pour toi, dans un pays où le bon juge électoral est celui qui donne raison à un bord politique.
A la lecture de ta page Wikipédia, chacun saura que tu es née le 5 mars 1952 à Niamey, et que tu as choisi comme première vocation, celle austère mais voie très engagée de sage-femme. J’ai cru comprendre en t’observant que, suite au départ pour un exil politique de ton défunt époux, Abdoulaye, (fils du président Diori, père de l’indépendance de notre pays) celui-là même, on s’en rappelle,  que toutes les jeunes filles de ton époque rêvaient d’épouser pour son élégance et la finesse de ses traits hérités d’une des plus belles premières dames que l’Afrique ait connu à ce jour. Tu avais remporté le trophée pour le malheur de centaines d’autres postulantes. C’était déjà en soi, un signe de ta force et de ta ténacité. Les vicissitudes de la vie politique aidant, tu t’étais plus tard armé de courage pour reprendre des études dès la fin des années 70 pour décrocher ton baccalauréat qui t’a ouvert les chemins de l’Université Abdou Moumouni Dioffo où, quatre ans plus tard, tu décrochas ta maîtrise en droit public en 1985. C’est ta soif de savoir, doublée d’un ardent désir de te hisser à la hauteur des grands diplômés de certains milieux, développant des complexes et le culte du parchemin par lesquels ils n’avaient de respect que pour le bac +, t’ont sans doute poussé à t’inscrire et décrocher, dès 2005, un Doctorat d’Etat en droit public de l’Université Jean Monet de Paris. Paris-Saclay en France avec une thèse portant sur les travaux gouvernementaux et parlementaires au Niger. Tes efforts méritoires, seront récompensés puisque tu siégeras dès l’an 2006 comme conseillère à la Cour constitutionnelle, créée six (6) ans plus tôt, pour en devenir la présidente en 2013. De ton parcours élogieux de la salle d’accouchement à la Cour constitutionnelle, je retiendrais que l’accouchement d’un bébé en salle est aussi pénible et risqué que celui d’un arrêt ou d’un avis en matière constitutionnelle, dans un pays mondialement réputé pour l’intolérance de ses hommes politiques. L’autre point commun des deux accouchements est qu’il faut parfois avoir recours à une césarienne pour sortir le bébé et que la mère ou l’auteur dans le cas de l’arrêt constitutionnel peuvent y laisser leur vie comme c’est arrivé dans certains pays, ou le risquer même dans des pays réputés démocratiques. Je m’en souviens qu’en janvier 2016, tu m’avais dit toute ta fierté d’avoir usé de ton « droit de désobéissance » pour refuser la disqualification d’un célèbre candidat à l’élection présidentielle.

Le mystère de la mort étant insondable, j’ai pu voir défiler tous les enfants et grands militants du parti de l’Eléphant et de son pendant, le Dromadaire, que je n’avais pas vu, des décennies durant.   

Suite à ta disparition, c’est une page de l’histoire politique du RDA, parti de l’Éléphant, qui se tourne, ce parti que tu auras aidé à se maintenir dans un désert politique aride. Puisque nous sommes tous témoin que ton aide à ton défunt époux de par ta formation et ton engagement auront été décisifs pour sa survie. Le faisant, tu avais confirmé ce que nous savons tous à savoir qu’aucun homme n’est devenu grand sans être épaulé dans son ascension par une grande Dame ! L’adage ne propose-t-il pas que « derrière chaque grand homme se cache une grande Dame » ? Tu as reconfirmé la justesse du célèbre adage.

En revoyant tes enfants ce jeudi à la cérémonie du 40ème jour, je m’étais rappelé, afin de mesurer l’étendue de leur souffrance, les mots de Guy de Maupassant qui disait qu’"On aime sa mère presque sans le savoir, et (qu’) on ne s'aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu'au moment de la séparation dernière" … Comme l’a dit Amadou Hampâté Bâ dans son œuvre « L'enfant Peul », « …la mère est considérée comme l'atelier divin où le créateur travaille directement, sans intermédiaire, pour former et mener à maturité une vie nouvelle. C'est pourquoi, en Afrique, la mère est respectée presque à l'égal d'une divinité. » C’est le même sentiment que nous avions tous nourri pour nos mamans disparues.
Dans notre société ancrée dans l’oralité, je suis certain que tu mesures, de là-haut, l’étendue du risque que j’ai accepté de prendre en décidant d’écrire cet hommage sur ta personne, car il a été écrit que « la parole, si vive et intense soit-elle, demeure éphémère,….de l’ordre de l’instant et renferme (en elle-même) les ressorts de sa propre rectification » tandis que l’écrit, lui, est rigide. Malgré tout, pour toi ma sœur Kadja, je prends le risque de le faire, puisque dire ou écrire que ta vie aura été le cours d’un long fleuve tranquille serait travestir la réalité. Tu auras connu, comme toutes les épouses de politiciens, des moments de bonheur et des temps difficiles, voire cauchemardesques. Tu auras été, comme moi, à l’école d’un père instituteur rigoureux de l’époque. C’est-à-dire que dans la cour de l’école, comme dans ta vie de tous les jours, tu te devais de montrer l’exemple. A l’image de ton père éducateur dont les moindres faits et gestes sont épiés par tous. Moussié Ly (Paix à son âme) comme l’aimait à l’appeler affectueusement ma défunte maman, comme tous les éducateurs de sa génération et de sa dimension, ne pouvait tolérer le moindre écart de conduite. C’est pourquoi, son image de sage, est restée gravée dans tous les esprits. Sa pipe et sa 403 Peugeot berline, bleue nuit, acquise presque en même temps que celle de mon père au milieu des années 50, est restée intacte dans la mémoire des anciens qui l’ont connu. De lui, tu as su garder cette culture politique innée, qui consistait à ne pas confondre engagements politiques et relations personnelles et/ou familiales, ce qui faisait ta force. Tu t’étais efforcée à me raconter, chaque fois que de besoin, les joutes verbales de nos deux défunts pères auxquelles tu avais eu le privilège d’assister, qui, tout en appartenant à deux bords politiques antagoniques d’antan, ton père biologique, je tiens à le préciser puisqu’il est également mien, ayant choisi de rester cheminer avec l’Eléphant tandis que le mien avait succombé au charme du dromadaire. Ils avaient, en dépit de leurs options politiques divergentes, leur amitié historique tel qu’il n’en existe plus de nos jours, qui est à juste titre notre fierté, aujourd’hui, à nous autres les sursitaires. Tu avais toujours gardé à l’esprit que tu comptais parmi mes frères un petit pépé (Dr Amadou notre ainé) et un petit papa Souleymane (le benjamin des garçons). C’est pourquoi, de ton vivant, nos relations fraternelles comme politiques, les plus anciennes comme les plus récentes, à partir des années 90, à l’avènement de la démocratisation copier-coller importée et brouillonne et des acteurs spécialisés dans l’art du concassage mesquin des familles comme des partis politiques, étaient passées par toutes les phases imaginables. Mais, telles des roseaux, elles avaient dangereusement plié, mais n’avaient jamais rompu. Le mot parti ne dérive-il pas du mot italien partire (prononcer partiré) qui veut dire séparer ?

En bonne peuhle, tu as porté avec fierté ton « jetooje », ton nom clanique, Ly, réservé aux Toro’b’be, des peuls plus sédentaires que pasteurs, redoutables guerriers selon leur épopée reprises par de nombreux historiens (1),  aux noms claniques les plus répandus : Ly, Sy et Tal, monosyllabiques comme les clans d’origines Jal, Ka, Kan ou Kane, Ba, Soh. Dans les autres pays de notre sous-région où cette tradition de nos parents est plus enracinée, on t’aurait salué en répétant plusieurs fois ton nom, c’est-à-dire Ly, Ly, Ly….

Ma sœur, dois-je rappeler à mes compatriotes, comme nombre d’entre eux l’ignorent, l’amour du lait que j’ai partagé en secret avec toi, cette substance plus indispensable à mes parents maternels que leur propre sang, d’où découle cette complicité qui nous liait, mêmes dans les moments de doute ou d’un choix kafkaïen ? Non, je crois que ce n’est pas nécessaire, beaucoup le savent, mais feignent de l’ignorer. Ceux qui l’ont tenté, l’ont appris à leurs dépens. Puisque la famille, c’est universellement admis, est sacrée pour tous.  

Tu as tiré de tes origines peules, cette faculté innée d’adaptation à ton environnement, qui te permettait d’évoluer dans les milieux les plus divers, c’est également pourquoi, l’affluence observée à ton domicile, depuis ta disparition d’il y a 46 jours, n’est pas fortuite. Je témoignerais pour dire que ta vie durant, tu auras été naturelle et normale au sens d’Amadou Hampâhé Bâ, notre parent, ce dépositaire de notre culture maternelle, qui a professé que "L'être naturel, normal, commencera par s'aimer lui-même. Puis, selon son aptitude, il répandra graduellement cet amour de lui sur sa famille et ses proches d'abord, puis sur ses amis, sur les personnes exerçant le même métier que lui ou épousant les mêmes idées, puis plus largement sur ses concitoyens, sur sa race... et enfin sur la nature toute entière, sans discrimination….Quand un être atteint le degré de l'amour universel, c'est-à-dire lorsqu'il considère tous les êtres comme ses frères, alors les formes contingentes : race, pays, etc..., disparaissent à ses yeux pour faire place à la lumière de l'Unité. »  Comment pouvait-il en être autrement, puisque, comme toutes les femmes célèbres de notre microcosme politique, très jeune, tu t’étais condamnée à partager ta vie avec un homme populaire. C’est ce que tu auras vécu, stoïquement.

Pour tout cet engagement familial et politique que tu as porté, nous te rendons hommage et prions pour que ton âme repose en paix ! Les Timbo, tes parents maternels et les LY, les paternels sont inconsolables pour le vide que tu laisses, dont ils prennent toute la mesure aujourd’hui.

Que leur dire de plus et à tous tes proches parents, amis et connaissances sinon que « la mort », je ne le répèterais jamais assez, avec les merveilleux mots de Stendhal, « puisqu’elle est inévitable, oublions-la ».

Les quatre merveilleux bouts de bois de Dieu que nous lègues et tes arrêts te rendent immortelle.
Repose en paix Kadja Ly !

Avec une pensée pour mon défunt ami et frère Bassirou LY, le plus sympathique de notre groupe de jeunesse.

Djibril Baré, ton petit frère qui te pleure en silence

 

Dans les pays africains, les solutions proposées pour le développement ne répondent pas aux attentes des populations concernées, mais répondent d’abord et avant tout aux attentes des dirigeants occidentaux. Ce sont les préoccupations des occidentaux envers nos pays qui sont érigées en préoccupations principales pour nous. Il en est ainsi de cette question de « mariages précoces ».

On sait que Bazoum, entre autres promesses, se propose d’instaurer partout des « internats pour  filles » et de créer ainsi les conditions de leur réussite scolaire. En dehors même du caractère probablement démagogique de cette promesse (vu le coût financier excessif que cela entraînerait à long terme), certains observateurs n’ont pas manqué de s’étonner que les internats soient exclusivement réservés aux filles sans qu’on nous explique pourquoi elles seraient prioritaires sur les garçons alors que ces deux groupes de scolaires vivent le même calvaire, notamment dans les zones rurales où l’Etat a totalement démissionné en ce qui concerne la prise en charge des jeunes envoyés dans les chefs-lieux de départements pour poursuivre leurs études secondaires. Souvent totalement abandonnés par leur famille et ceux qu’elles ont désignés pour les accueillir, ils décrochent au bout de quelques mois ou de quelques années, incapables de suivre les cours le ventre creux et confrontés à de multiples autres problèmes. Quant aux jeunes filles, elles sont souvent retirées de l’école par leurs parents pour être mariées à un âge précoce. C’est pour corriger toutes ces inégalités qui touchent principalement les jeunes filles rurales et améliorer leurs performances scolaires qu’on dit vouloir instaurer des internats. Toutefois, la vraie raison pour l’instauration des internats est ailleurs.    

Certes, il existe des inégalités sérieuses de genre au Niger (y compris dans le domaine de l’éducation) et ceci explique en grande partie le retard que nous accusons en matière de développement humain, mais il est clair que cette initiative ne vise pas à corriger ces inégalités-là. Cette initiative a un autre objectif et c’est Bazoum lui-même qui nous le dit : «…j’assurerai en particulier l’éducation des jeunes filles, en créant progressivement dans nos communes des internats où elles seront logées, nourries et blanchies. Je créerai donc les conditions pour les maintenir longtemps à l’école et les mettre ainsi à l’abri du mariage précoce et de ses effets sur le plan de la santé de la reproduction. Une fille qui va à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans, c’est une fille préservée de 3 grossesses en moins, c’est une fille qui aura appris à être autonome et à prendre soin d’elle-même». Donc, de l’aveu même de Bazoum, la création des internats répond à un seul objectif : le maintien des jeunes filles à l’école jusqu’à l’âge de 18 ans en vue de les préserver des « mariages précoces ». Ce n’est ni l’équité, ni la réussite scolaire des jeunes filles qui intéressent ses promoteurs. Il s’agit d’abord et avant tout de confiner les jeunes filles pour qu’elles échappent à l’influence et aux décisions de leurs familles et de les maintenir le plus longtemps possible à l’école afin qu’elles ne puissent se marier avant un âge tardif. Le non-dit ici est donc la question démographique et de ce point de vue, ces idées leur sont dictées par leurs maîtres occidentaux: il faut stopper la croissance démographique dans notre pays et pour cela, il n’y a pas de meilleur moyen que de retarder l’âge au premier mariage, spécialement des filles.

Cette politique n'est donc pas dictée par des impératifs éducatifs (telle que l’amélioration des performances scolaires des élèves nigériens par exemple). Elle est dictée par les préoccupations démographiques des occidentaux envers nos pays. Il leur importe peu que les jeunes filles réussissent à l’école ou non... pourvu qu'elles ne se marient pas!!! C'est pourquoi elles seules sont concernées et pas les garçons, alors que les problèmes auxquels la jeunesse scolaire rurale est confrontée affectent les deux genres dans leur ensemble et de façon similaire.

Ces idées ne viennent pas de Bazoum, bien sûr. Elles ont été pensées par les officines néomalthusiennes (des think tanks et des ONGs internationales notoirement connues pour leurs obsessions antinatalistes telles que par exemple l’International Planned Parenthood Federation, Girls Not Brides, la Fondation Bill et Melinda Gates, etc.) qui initient et promeuvent ces politiques (sinon les imposent) à nos dirigeants qui ensuite répètent comme des perroquets les formules inventées à cet effet, tout en se donnant des airs intelligents et originaux. En même temps aussi, pour eux, répéter ces idées partout où ils vont, c'est donner des gages de servilité aux maîtres occidentaux.

Pour aboutir à leurs objectifs, les dirigeants français ne se gênent plus pour vouloir nous imposer des politiques sociales visant à régenter notre vie privée, convaincus qu’ils sont qu’ils savent mieux que nous ce qui est bon pour nous et que si nous ne voulons pas calquer nos modèles familiaux sur les leurs, c’est parce que nous sommes attardés sur la voie de la « civilisation » comme l’affirmait Sarkozy lors de son discours de Dakar. La propension à vilipender les Africains pour n’être pas « entrés dans l’histoire » n’est d’ailleurs pas propre aux dirigeants occidentaux. Nos propres dirigeants croient qu’il existe un modèle civilisationnel et des attributs sociaux de la modernité auxquels nos sociétés devraient aspirer pour être, en quelque sorte, dans les normes. Les cultures, les croyances et les comportements sociaux étant différents d’une société à l’autre, ils se représentent ce qui se passe en Occident comme étant la norme, le canon ou le standard à partir duquel il faut calibrer et juger des autres cultures. Tout écart par rapport à la norme occidentale (notamment en matière de traditions matrimoniales et de comportements reproductifs) est jugé par eux comme une manifestation d’inculture, de « retard », voire de «sauvagerie ». C’est pourquoi il n’est pas rare de les voir reprendre à leur compte les expressions méprisantes et insultantes par lesquelles les racistes européens jugent des problèmes de natalité et de fécondité dans nos pays : « Ils font trop d’enfants » ; « Ils se reproduisent comme des lapins », etc.

Certes, les problèmes relatifs aux mariages précoces sont réels et nous devons leur trouver des solutions mais ces solutions ne doivent pas être simplistes et expéditives du genre : « Gardons-les le plus longtemps possible à l’école pour qu’elles ne se marient pas».  Les internats pour les filles et seulement les filles, sont une solution fausse et coûteuse. En voici les raisons :

  1. D’abord ce n’est parce que nous aurons confiné les filles dans des internats que nous empêcherons les parents de les marier quand ils le voudront. On ne voit pas ce que les internats changeront de ce point de vue. Des études anthropologiques récentes ont d’ailleurs montré que l’une des raisons pour lesquelles les parents marient leurs filles à un âge « précoce » est la crainte qu’elles ne tombent enceintes hors mariage ou ne trouvent tout simplement pas à se marier à un âge plus avancé car les filles sont confrontées a un problème que les garçons n’ont pas : dans nos sociétés (et peut-être même ailleurs), plus elles avancent en âge, moins elles ont de chances de se marier. Il est sûr et certain que chez nous, peu de parents nigériens souhaiteraient le célibat définitif à leur fille.

  2. Si l’objectif ultime du développement des infrastructures scolaires dans nos pays est par exemple d’avoir des écoles secondaires de proximité, très proches du lieu de résidence des élèves et si possible dans chaque village suffisamment peuplé comme c’est presque déjà le cas pour les écoles primaires, alors l’utilité des internats ne s’explique plus à long terme. Il suffit de développer, comme je le propose ci-dessous, des établissements secondaires de proximité pour faire face à l’isolement auquel ils sont confrontés lorsqu’ils doivent quitter leurs familles.

  3. Il est très peu probable que l’Etat puisse soutenir le coût des internats à long terme puisque l’augmentation de la population scolaire supposerait leur création continuelle. Les internats pèseront d’un poids excessif sur l’ensemble du budget de l’éducation nationale, au détriment des nombreux autres secteurs (aussi bien de de l’éducation que du développement national en général). On peut donc parier que d’ici quelques années cette politique des internats s’arrêtera faute de moyens. Cela aura été un gâchis énorme (en temps et en argent) comme il en existe de nombreux autres dans l’histoire de notre développement. Je pense donc que c’est une initiative démagogique prise sur un coup de tête et qui n’aura aucune pérennité.

Je pense aussi qu’il existe des solutions alternatives aux mariages précoces ; solutions beaucoup moins coûteuses et plus efficaces.

  1. L’argent utilisé pour les internats pourrait être affecté à développer partout des écoles secondaires de proximité qui rendront superflue leur création, car le coût de la création et du maintien annuel d’élèves internées est de beaucoup plus élevé que celui de la création d’un collège ou d’un lycée de proximité. La création d’un collège ou d’un lycée a un coût à peu près fixe alors que l’internat a un coût variable qui aura tendance à augmenter au cours des années, jusqu’à devenir insupportable pour les finances publiques, du fait de l’augmentation de la population scolaire féminine mais aussi de l’inflation et de bien d’autres problèmes.

  2. A mon avis, les mariages précoces des filles scolarisées s’expliquent en partie par l’inscription tardive des élèves à l’école dans notre pays. Dans les zones rurales en particulier, les élèves sont inscrits à l’école à l’âge de 6 ou 7 ans. Ce qui veut dire que les filles ne sont pas très avancées (elles ne seraient alors qu’en 4eme) dans les études quand elles atteignent l’âge de 13 ou 15 ans, l’âge auquel les parents commencent à songer à les marier. S’en suivent 5 années au cours desquelles elles courent le risque d’être mariées à tout moment avant le bac (qu’elles n’atteignent que vers 20 ans). Si ces élèves étaient inscrites à l’école à 5 ans, à l’âge de 15 ans elles auraient déjà leur BEPC et seraient en seconde avec seulement deux ans pour finir leurs études secondaires. Or il n’y a aucune raison que les élèves français fassent en moyenne leur bac à 16, 17 ou 18 ans tandis que les élèves nigériens font leur bac en moyenne à 20, 21, voire 22 ans ou plus. Il faut abaisser l’âge de la scolarisation pour écourter les années et éliminer une bonne partie des risques de mariage précoce.

  3. La baisse de la scolarisation à cinq ans permettra de résoudre en partie le problème des mariages précoces car à 15 ou 16 ans, les filles seraient déjà en seconde ou en première et donc seule une proportion relativement faible d’une cohorte de 15 à 18 ans sera mariée alors qu’une proportion plus élevée le sera dans une génération inscrite à l’école à 7 ans car cela veut dire que les membres de cette génération auront atteint la classe de quatrième à l’âge de 15 ans et la terminale à  20 ans, soit un intervalle long de 3 à 4 ans au cours duquel une plus grande proportion serait mariée que dans un intervalle de 2 ans seulement (15 ans en seconde et 18 ans en terminale). On a donc théoriquement moins de mariages précoces dans le premier scénario que dans le second.

  4. Par ailleurs, la baisse de la scolarisation à cinq ans entrainerait une entrée plus précoce dans la vie active vu que, du fait des nombreuses années blanches, des redoublements, du manque d’emploi, etc., les jeunes (surtout ceux qui sont d’origine rurale et qui sont ceux qui sont le groupe plus affecté par ce phénomène), n’accèdent au premier emploi que vers l’âge de 30 ans (au mieux) ou même l’âge de 40 ans ou plus. C’est là l’une des conséquences des inégalités scolaires dans nos pays car les enfants des fonctionnaires, grands commerçants et personnalités importantes commencent leur carrière professionnelle beaucoup plus tôt en moyenne que les enfants des classes populaires et rurales.

  5. Enfin, bien qu’on insiste lourdement sur les mariages précoces dans notre pays, il faut remarquer que les filles des villes se marient plus tardivement (vers l’âge de 17 ans et plus) que celles des zones rurales et que cet âge tend à s’élever au fil des années. Comme l’urbanisation et le niveau de scolarisation des femmes tendent à augmenter, l’âge au premier mariage tend aussi à s’élever : ce qui veut dire que ce n’est pas un phénomène fixe qu’il faut mettre sur le compte de prétendues « mentalités débridées » des Africains, mais un phénomène pour ainsi dire « naturellement » soumis au changement. Internats des filles ou pas, l’âge au premier mariage des filles continuera à s’élever si ces deux facteurs (urbanisation et taux de scolarisation féminine) continuent aussi à s’élever. Il faut donc laisser tout simplement le temps faire son œuvre en généralisant la scolarisation au lieu de se lancer dans des aventures dispendieuses et sans lendemain.

Gado Alzouma, Professeur titulaire des universités

 

Joe Biden, 78 ans, devient le 46 ème Président américain  et  Kamala Harris, 56 ans, devient la première femme à occuper le poste de la vice-présidence américaine.

Donald Trump est le premier président sortant, dans l'histoire de la démocratie américaine  à défier les institutions républicaines mais il a appris à ses dépens.

Ouf ! Donald Trump est en fin parti pour la Floride en attendant son procès  :

Il a fallu l'armée américaine pour qu'il parte à destination de la  Floride dans un de ses hélicoptères .

Donald Trump a quitté ce mercredi 20 janvier 2021 ,  la Maison Blanche à destination de la Floride.

Comme il a promis, il n'a pas assisté  aux cérémonies d'investiture de son successeur, Joe Biden,  comme le veut la tradition américaine , en pareilles circonstances.

Il continue ainsi  à bouder les résultats issus des urnes malgré les rejets réglementaires de ses  recours orgueilleux,  égocentriques, par la cour suprême américaine.

L 'avènement de la pandémie COVID19 exige,  il n'y a pas beaucoup du monde , pour raison de santé et de la sécurité , aux cérémonies d'investiture du Président démocratiquement élu, Joe Biden.

Pour la première fois dans l'histoire de la démocratie américaine, un président sortant , a bafouillé les principes de la règle  démocratique !

Heureusement,  les institutions républicaines sont très fortes aux États-Unis d'Amérique.

Ces institutions républicaines ont tenu Donald Trump au respect, il est parti à destination de la Floride en attendant son procès en destitution qui sera sans doute exemplaire pour des futurs candidats à l'investiture de la Maison Blanche.

Le monde a évité la catastrophe grâce aux fortes institutions américaines.
Le code nucléaire sera sans nul doute vite désactivé au moment opportun, au profit du nouveau président équilibré Joe Biden.

Le président  Barack Obama avait bien raison de nous avertir , en Afrique nous avons plus  besoin des institutions républicaines fortes que  des régimes forts.
À bon entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

L'échec de notre génération : Par Dr Farmo Moumouni

Je ne me lasse pas de scruter ces mots sculptés dans " Les Damnés de la Terre "
Chaque génération doit dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir.
Je ne cesse d'évoquer et d'invoquer cette sentence parce qu'elle est devenue, à elle seule, le bréviaire dans lequel je lis, hier, aujourd'hui et demain ; le passé, le présent et le futur de nos peuples. Elle aurait été irréprochable, si Fanon y avait placé la chaîne et la solidarité des générations.
Je crois qu'en se succédant, les générations œuvrent les unes pour les autres, consciemment ou non. Je suis convaincu que les responsabilités des unes sont liées aux responsabilités des autres, l'action et l'inaction des unes ont des répercussions sur les autres. Q'une génération accomplisse sa mission ou non, qu'elle la trahisse ou non, elle déteint sur la génération qu'elle précède. Son action et son inaction contribuent à identifier, et à déterminer les responsabilités et la mission de la génération qui vient après elle. Je crois enfin que la réussite ou l'échec de la mission d'une génération lèvent un grand pan de l'opacité qui entoure la mission de la génération qui suit.
Le mérite des premières générations a été de montrer en agissant. Par leurs pratiques, par leurs actes, par leurs erreurs, elles ont enseigné ce qu'il faut faire et ce qu'il ne faut pas faire ; elles ont montré les sentiers obscurs qu'il ne faut pas suivre, et les sentiers tortueux qu'il ne faut emprunter.
En remplissant ou en trahissant leur mission, les premières générations ont rendu possible la definition de notre mission, elles ont aidé ainsi à dissiper l'opacité dans laquelle elle était prise.
Leurs réussites demandaient à être consolidées, leurs échecs demandaient à être surmontées. Au lieu de cela, qu'est-ce que nous avons fait ?
Qu'a fait notre génération ? Cette génération fringante au verbe haut, sortie des Universités d'Orient et d'Occident, des Écoles d'ici et d'ailleurs, exhibant ses diplômes, imbue de sa personne, se targuant d'avoir la connaissance diffuse et la tête pleine, mais peut-être pas bien faite.
Assurément avec notre génération, le Niger a fait un bond - peut-être deux ou trois - en arrière.
Au lieu de tracer de nouvelles voies, de nouvelles pistes, de nouveaux chemins et de nouveaux sentiers, elle a élargi ceux qui existaient déjà, elle y a construit des ponts et des autoroutes qui aboutissent à un cul-de-sac.
Et dans cette impasse elle a retrouvé, réactivé et amplifié les maux et les tares du passé : complexes d'infériorité, larbinisme, subordination, corruption, népotisme, violations des droits de l'Homme, résurgence du tribalisme, de l'ethnocentrisme, de la stratification castes inférieures et supérieures.
Les traits distinctifs de notre génération, il faut le reconnaître sont : la concupiscence, l'impertinence, l'irrévérence, l'insulte, l'horreur de la vérité, de l'honneur et de la dignité.
Partant de là, et constant les dommages, je dis qu'au Niger, la génération, la nôtre, qui a succédé à la génération des " pères de l'indépendance" et aux régimes d'exception, a raté dramatiquement sa mission.
Je dis qu'au milieu de la dégénérescence, il y a des miraculés et des rescapés. Je dis que notre génération a perverti une grande partie de la génération qui vient après elle. Je dis enfin que les missions sont fractionnées, que les miraculés doivent réparer autant qu'ils peuvent, pour que la génération qui suit reprenne et achève la mission de notre génération avant de mener sa propre mission.

Par Dr Farmo Moumouni

20 février 2021
Source : https://www.facebook.com/moumounifarmoPhD

L'éducation, besoins et vouloir : Par Dr Farmo Moumouni

L'éducation a montré combien elle peut être brûlante, incendiaire et dramatique, quand on s'en soucie peu ou pas.
Autour de l'éducation un regain d'intérêt : les idées et les opinions s'enflamment. Serait-ce un feu de paille ?
Nous parlons donc d'éducation avec raison. Cependant, d'aucuns n'entendent par là que cette activité de transmission de connaissances et de compétences confiée aux institutions. Activité essentielle, l'enseignement seul ne constitue pas l'éducation. Elle est tributaire d'une conception et d'une conception de contenu.

Les connaissances qu'elle vise à acquérir sont infinies, les compétences qu'elle tente de conférer sont multiples, et les méthodes de transmission dont elle peut user sont diverses. Nous ne sommes pas seulement concernés par l'éducation, nous sommes collectivement responsables des choix à faire en ce domaine primordial.

L'éducation débute en amont des institutions, dans la famille, en société, se poursuit dans les institutions mises à son service : l'école, l'université et autres centres de formation, elle transite par les corps de la société qui éveillent - par l'apprentissage des droits et des devoirs - à la citoyenneté et à la participation à la vie civique : associations diverses, syndicats, partis politiques, armées, etc., et se propose comme apprentissage continu tout au long de la vie.

Je regarde l'éducation comme la manière dont des hommes et des femmes engagés dans le même vivre-ensemble tirent parti du connaître et du savoir pour produire, reproduire et se développer.

Elle sollicite les facultés intellectuelles et morales, et puisque celles-ci n'ont pas coutume d'être sans support matériel, elle embrasse aussi le corps et ses capacités physiques.

L'éducation est somme toute, notre manière d'être homme. Je ne crois pas me tromper en affirmant que si l'homme a été créé, l'éducation est le moyen par lequel il parachève sa création.

La première conséquence et la conséquence la plus importante de cette observation est que le moyen par lequel nous nous réalisons ne peut être placé dans des mains autres que les nôtres. L'aide des partenaires ne doit être que d'appoint.

Quelle éducation voulons-nous ?

La question est apparemment centrale. Mais nous pouvons vouloir une éducation qui ne sied pas à nos besoins. Le principe de précaution veut que la question initiale soit décentrer au profit de cette autre plus urgente : de quelle éducation nous avons besoin ?
L'éducation dont nous avons besoin, il faut encore la vouloir. Elle appelle en outre un questionnement préalable.

Le questionnement s'ouvre avec l'interrogation portant sur notre être dans le monde. Qui sommes-nous ? Elle renvoie à notre histoire et à notre culture. Vient ensuite celle qui aborde notre situation dans le monde. Elle évoque la géographie et nos présences multiples : sur un continent, dans un pays, dans une société.

Sont introduites les questions de nos relations et de nos rapports avec le monde, avec notre milieu naturel, avec notre environnement, avec le vivant, avec le sol et le sous-sol, celles qui concernent les relations immuables entre les choses (lois scientifiques), celle des procédés pratiques, des méthodes, des savoirs et des savoir-faire dont nous usons pour atteindre une fin (techniques et technologies).
Il prend en charge les questions des relations établies ou tissées entre nous ( les rapports sociaux et économiques), celles de nos croyances, de nos manières de penser et d'agir, celles de nos relations avec le monde, de notre ouverture sur le monde et de notre communication avec le monde.

Il interroge enfin les connaissances, les savoirs, les savoir-faire et le savoir être que nous voulons transmettre, les manières et les moyens de les transmettre, la formation des formateurs, l'image que nous voulons avoir et donner de nous-mêmes, les valeurs que nous voulons promouvoir.

Les problèmes posés doivent trouver réponses dans des programmes et curricula en adéquation avec les attentes et les exigences exprimées, et avec nos besoins particuliers. Il s'agit au demeurant de définir, de redéfinir ou de créer des contenus et des cycles d'apprentissage, de déterminer les objectifs à atteindre, des méthodes d'enseignement et d'évaluation, dans le strict respect de nos besoins.

Nous tenons là, l'occasion de donner à nos programmes souvent inspirés de réalités et de besoins qui ne sont pas les nôtres, une personnalité et une identité propres qui concourent à l'affirmation de notre être, de notre savoir être, et au développement de notre bien-être.

Farmo M.

06 mai 2021

En l’espace de deux mois, des missions à n’en plus finir : une première, «technique et d’évaluation» conduite par le chef de la diplomatie nigérienne, M. Kalla Ankouaraou ; puis une deuxième, ministérielle celle-là, dite de «propositions de solutions de sortie de crise» sous la houlette de l’ancien président du Nigeria, M. Goodluck Jonathan suivie d’un «raid» de cinq chefs d’Etat mené sur Bamako par le président en exercice de l’Organisation, Issoufou Mahamadou du Niger en compagnie de ses homologues du Nigeria, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du Ghana. Et, pour couronner le tout, une conférence au sommet. Rarement, dans son histoire récente, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) aura déployé une telle débauche d’énergie au chevet d’un de ses pays membres, le Mali en l’occurrence. Avec, au bout du compte, l’échec de la médiation et un coup d’Etat…

En ces temps du «politiquement correct » universel où la défense des ordres constitutionnels établis et des institutions «démocratiquement élues» est devenue le pont aux ânes de politiciens dont l’unique horizon est celui borné par les ors des palais, il est de bon ton de dénoncer les officiers putschistes de Bamako et de promettre l’enfer sur terre à eux, leurs partenaires et collaborateurs, si le président Ibrahim Boubacar Kéita n’était pas rétabli dans ses fonctions... On croit rêver, mais il s’agit bien là des termes du communiqué issu du tout dernier sommet extraordinaire de la CEDEAO par visio-conférence-pandémie du Coronavirus oblige-et non de propos de quelque bozo va-t-enguerre ignorant tout de la situation du pays.

En effet, selon le document décliné depuis Abuja au Nigeria où elle a son siège et déclamé à Niamey, l’Organisation «condamne avec la plus grande fermeté le renversement par les militaires putschistes du Gouvernement démocratiquement élu du Président Ibrahim Boubacar Kéita» (point 2-a) ; «exige la libération immédiate du Président Ibrahim Boubacar Kéita et de tous les officiels arrêtés» (point 2-d) ; «décide de la fermeture de toutes les frontières terrestres et aériennes ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières entre les pays membres de la CEDEAO et le Mali et invite tous les partenaires à faire de même» (point 2-f) ; «demande la montée en puissance immédiate de la Force en Attente de la CEDEAO» (bras armé de l’Organisation, NDLA) (point 2-g) ; et «demande la mise en oeuvre immédiate d’un ensemble de sanctions contre tous les putschistes et leurs partenaires et collaborateurs » (point 2-h).

L’histoire ne dit pas si le communiqué de l’organisation sous-régionale a fait consensus chez tous les participants au sommet, mais la réponse venue de Bamako illustre à volonté le fossé abyssal existant entre la perception des évènements qu’ont les dirigeants ouest-africains et la réalité sur le terrain : vendredi 21 août, place de l’Indépendance, les Maliens ont, par milliers, porté en triomphe les officiers putschistes qui, scandaient-ils, ont parachevé «l’oeuvre» entamée dans la rue des mois auparavant, à savoir la chute d‘un pouvoir prédateur majoritairement vomi par la population. La veille, jeudi 20 août, alors même que les injonctions d’Abuja étaient proférées, des pourparlers étaient en cours entre la junte et la classe politique pour déterminer les modalités de gestion de la transition ouverte par le développement de la situation.

LE PRESENT DE L’AVENIR

Faisons court : depuis des mois, semaine après semaine, des manifestants investissent pacifiquement la rue à Bamako et dans d’autres villes du Mali, au mépris du danger (des dizaines de morts et de blessés sont décomptés selon diverses sources), appelant à la démission du président. Ibrahim Boubacar Kéita engage les réformes telles que formulées comme solutions de de sortie de crise par la CEDEAO et, fort du soutien d’une kyrielle de courtisans et de ses pairs de la sous-région, refuse de partir. Le pays est bloqué. Mardi 18 août, un groupe d’officiers l’arrêtent. Dans des conditions qu’on ignore encore, il annonce nuitamment sa démission de ses fonctions ainsi que la dissolution du gouvernement et de l’Assemblée nationale, «avec toutes les conséquences de droit» (sic).

Ce que c’est, c’est ce que c’est ! Le changement de régime à Bamako est consommé. Le coup de menton du président en exercice de la CEDEAO, Issoufou Mahamadou, et les effets de manche «pour le rétablissement immédiat du président Ibrahim Boubacar Kéita dans ses fonctions» résonnent comme le «flop» d’un coup de pied dans l’eau. Au Mali, la page IBK est tournée.

Comment en est-on arrivé là ?

Immense pays aux trois quarts désertique ou semi-désertique, le Mali est, de fait, coupé en deux depuis plus d’une décennie. Appelée au secours lors de la fulgurante descente vers le sud des djihadistes venus de Libye, l’armée française, militairement maîtresse du terrain, stoppe l’avancée des soldats maliens aux portes de Kidal.

Qui a parlé d’agenda néocolonial ?

En tout état de cause, le fait est que cette opération a consacré la partition du pays en un «sud» plus ou moins sous administration centrale de Bamako et un «nord», en théorie fief de la rébellion touarègue en négociation avec Bamako dans le cadre du «processus d’Alger» intervenu entre temps, mais en réalité véritable «no man’s land» où trafiquants en tous genres, terroristes labellisés Al QaÏda au Maghreb Islamique (AQMI) ou Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS) se réorganisent avant d’essaimer dans tout le Sahel ouest-africain.

Dans le reste du pays sous administration centrale, l’Etat peine à assurer la sécurité aux populations rançonnées en permanence sinon assassinées par les tueurs d’un terrorisme métastasé en grand banditisme, lorsqu’elles ne sont pas victimes de conflits intercommunautaires fratricides dont il est permis de se demander s’ils ne sont pas alimentés depuis Bamako par des politiciens en manque de notoriété.

Porté à deux reprises (2013 et 2018) à la magistrature suprême dans des conditions électorales problématiques au regard du contexte que voilà, le président Ibrahim Boubacar Kéita ne règle aucune des questions sécuritaires qu’il a trouvées sur son bureau de Koulouba, semblant, pour ce faire, s’en remettre aux nombreuses forces étrangères présentes sur le terrain (Barkhane, Mission des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA), Takuba et G-5 Sahel).

Le climat d’insécurité se généralise dans tout le pays, jusqu’au coeur de la capitale où les terroristes réussissent des attentats meurtriers ; la corruption à grande échelle et le népotisme grippent le fonctionnement de l’Etat. Il se raconte que, devant la boulimie de l’intéressé, les autorités communales d’une mégapole sous-régionale ont dû interdire le fils du président, Karim Kéita, député deson état et président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale, de toute transaction immobilière sur le territoire de leur circonscription.

Le summum de l’immoralité et de l’incurie politiques se révèle au grand jour à la faveur de récentes élections législatives dont les résultats rendus publics par le Ministère de l’Administration territoriale, maître d’oeuvre dans l’organisation du scrutin, ont vu 31 candidats, d’abord proclamés élus, perdre leurs sièges au profit d’adversaires partisans ou proches du président Ibrahim Boubacar Kéita, après leur «réexamen» par une Cour constitutionnelle que tout le monde savait caporalisée pour assurer la victoire au camp présidentiel.

En toute chose, il faut savoir raison garder, dicte la sagesse. Sauf à accepter qu’une caricature de démocratie est une démocratie, le système dont la rue bamakoise réclame la fin depuis des mois n’est pas une démocratie. A défaut de l’accompagner avec compréhension et humilité dans cette passe difficile, il faut laisser le peuple malien écrire son histoire et non lui imposer des choix.

Au demeurant, le Mali semble, à y bien regarder, n’être que le présent d’un avenir proche dans nombre de nos Etats. Le même désir de changement couve un peu partout en Afrique de l’ouest et même au-delà, dans le continent et ailleurs.

Des départs de feu sont d’ores et déjà signalés en Guinée-Conakry et en Côte d’Ivoire. Ici et là, deux octogénaires «démocratiquement élus», Alpha Condé et Alassane Ouattara pour ne pas les nommer, ont, peu avant la fin de leurs seconds et ultimes mandats, tordu le cou à la constitution pour proroger leur pouvoir. La ruse du référendum suffit-elle à les dédouaner de cette forfaiture ? Que nous dira et que fera la CEDEAO si l’un des deux venait à connaître le sort de Ibrahim Boubacar Kéita ?

Décidément, l’Afrique de l’ouest est dans la tourmente. Même là où semble prévaloir une toute relative paix sur les fronts politique et social, il faut croire qu’il ne s’agit que d’un silence sismique. Gare au jour du «Big One» !

*Journaliste

Par Bory Seyni

Certains esprits accusent l'armée malienne de ne pas pouvoir bouter hors de son pays, les Djihadistes  et autres cessionistes ,  mais elle est  toujours prompte aux coups d'Etat.

C'est vraiment une vision très courte, étriquée de la situation au Mali.

Comment le régime de IBK a été débarqué par l'armée malienne ?

Tout est parti d'une mauvaise gouvernance reconnue par la communauté internationale.

Près de trente-deux députés ont été déclarés frauduleusement gagnants des élections législatives par la cour constitutionnelle démissionnaire, qui avait reconnu à son temps sa faute.

Des allocations des ressources financières destinées aux achats d’armes pour faire face aux Djihadistes et aux autres cessionistes  , avaient été détournées .

Un mouvement de la société civile composé des partis politiques, des syndicats, des acteurs de la société civile, avait organisé des manifestations des rues pour exiger le départ du président de la République, Ibrahim Boubacar Keita.

Les forces de défense et de sécurité avaient tiré sur les manifestants civils, plus de cinquante morts enregistrés.

L’armée malienne avait décidé de prendre ses responsabilités pour éviter au pays un chaos.

L’armée malienne avait mis fin au régime de IBK, sans effusion de sang, la constitution est maintenue, une nouvelle cour constitutionnelle également, avait été instituée.

Suite à la démission du IBK, l’armée s'était donnée trois ans pour assainir la situation.

La France avait exercé des pressions pour que la période de la transition démocratique soit écourtée à dix-huit mois, avec comme civil ou un ancien militaire à la tête de la transition, et un civil premier ministre, chef du gouvernement.

Les militaires maliens avaient accepté de faire la concession, avaient accédé à la demande de la CEDEAO.

Les militaires maliens ont constaté par la suite que les cessionistes et les Djihadistes, étaient plus armés que l'armée régulière malienne, chaque fois, en conseil des ministres qu'ils initient un projet de contrat afin d'équiper conséquemment les forces armées maliennes, ils se trouvaient bloqués par le président de la transition et son premier ministre.

En fins stratèges, ils ont passé outre, ils ont ficelé un projet de commande d'armements militaires pour inverser l'équilibre de force avec les Djihadistes et les autres mouvements des rébellions, lourdement armés par une puissance ex colonisatrice.

Le président de la transition à l'occasion d'un sommet France- Afrique, en France, a dévoilé le secret défense du Mali à la France.

De retour au Mali, il a procédé à un large remaniement du gouvernement sans consulter les militaires en violant ainsi la charte de la transition.

En réalité cette troisième crise a été provoquée par le président de la transition qui a agit contre les intérêts du Mali.

Ce qui devrait arriver arrivait.

Le Colonel Assimi Goïta et ses compagnons d’armes, en concertation avec la société civile ont pris leurs responsabilités pour sauver le Mali, et le reste de la sous-région du SAHEL de la déstabilisation savamment organisée avec la complicité de certains chefs d'Etat africains, chevaux de troie d'une puissance excolonisatrice.

Une analyse critique sérieuse de la situation du Mali est plus que nécessaire avant de prendre une position opportuniste.

C'est un grand enjeu qui se dessine au SAHEL.

La France n'a pas d'amis, le général De Gaulle l'avait dit, elle n'a que des intérêts à défendre.

Si le Mali tombe dans la déstabilisation telle que dessinée par certains stratèges d'une puissance ex colonisatrice, tout le reste du Sahel suivra.

Ce qui s'est passé au Tchad avec la disparition du Maréchal du TCHAD Idriss DEBY ITNO, procède du même scénario.

La junte militaire malienne pour le moment cherche à s'armer et changer d'alliance, pour bouter les terroristes et autres cessionistes hors de son territoire.

Les militaires maliens savent ce qu'ils font, ils ont besoin du soutien indéfectible de toute l'Afrique pour mettre en échec ce sinistre projet de la balkanisation du Sahel.

Faisons donc très attention aux jugements hâtifs sur la junte militaire malienne.

À bon entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

L’avenir a besoin de la Cour Constitutionnelle au Niger : Par Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour
Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour

La Cour Constitutionnelle du Niger vient de rendre un arrêt de rejet n. 10/CC/ME en date du 08 décembre 2020 en décidant comme étant mal fondée la requête d’un candidat à l’élection présidentielle, laquelle requête tendait à déclarer principalement l’inéligibilité du candidat du Parti majoritaire au Pouvoir.

Cet arrêt intervient à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle dans une ambiance peu commode pour l’image du pays. En effet, de l’analyse dudit arrêt, ressort un constat basé sur le mimétisme juridique et sur l’exercice flexible du pouvoir juridictionnel de la Cour Constitutionnelle.

 1. Le Mimétisme juridique de la Cour Constitutionnelle

  Le Mimétisme se traduit par l’appréciation sélective des faits et  des actes de la procédure et enfin par la dévolution du pouvoir d’investigation.

 A. L’appréciation sélective des faits et des actes de procédure par la Cour Constitutionnelle

La Cour a fait état dans son premier considérant en la forme de l’arrêt que la requête a été enregistrée le 02 décembre 2020 sur le numéro 36 à son greffe. Elle ajoute dans le premier motif au fond que le dossier de la procédure de sa saisine a été porté à sa connaissance dans la soirée du 04 décembre 2020. Qu’en tenant compte de cette date et des investigations menées en son siège et  en dehors de celui-ci, la Cour s’est trouvée dans l’impossibilité matérielle de rendre son arrêt dans les délais impartis de quarante heures pour traiter les réclamations portant sur l’éligibilité d’un candidat.

Partant de ce raisonnement, on constate la différence que fait la Cour entre la date de l’enregistrement d’une requête à son greffe et la prise de la connaissance du dossier de la procédure. Il faut noter que cette différence est superflue, car c’est par l’enregistrement ou le dépôt d’une requête au greffe que la Cour est saisie de tout le contentieux.

 L’article 22 du règlement intérieur fait obligation au Greffier en Chef de transmettre aussitôt toute requête qu’il a enregistrée au Président de la Cour Constitutionnelle.[i] Nul ne peut douter des diligences de rigueur du Greffe, surtout pour une affaire concernant la candidature à l’élection présidentielle.

La Cour fait état du mémoire en défense du représentant du candidat du Parti majoritaire au pouvoir en date du 03 décembre 2020. Cette précision implique la connaissance de la requête et la réplique par ledit représentant avant même la Cour. La curiosité procédurale est de comprendre la logique de porter la requête en question à la connaissance de la partie défenderesse  par la Cour Constitutionnelle avant que cette dernière ne soit elle-même au courant du contenu du dossier de la procédure. Il y a lieu de noter la diligence exemplaire de la partie défenderesse tant par son mémoire en défense qu’aux éléments de réponses donnés à la Cour sur sa demande.

 B. La dévolution du pouvoir d’investigation de la Cour Constitutionnelle

Il est du devoir de la Cour de mener des investigations sérieuses pour asseoir sa conviction dans une situation douteuse et de pleine de contradiction. Elle peut également déléguer cette mission à un de ses membres ou à toute autre personne compétente.

 La Cour a rappelé que le requérant a en vain fait envoyé une sommation de dire au Tribunal de Grande Instance de Diffa pour s’assurer de la conformité de l’acte produit dans ses registres par le ministère d’huissier de justice dont procès-verbal est dressé et versé dans son dossier.

 Elle puise ces éléments dans les pièces jointes à la requête, objet de sa saisine.

On constate dans les considérants 5 et 6 de l’arrêt que la Cour a délégué souverainement son pouvoir d’investigation au Président du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Diffa pour vérifier si le certificat de nationalité inscrit sur le registre de 1985 a bien été délivré au candidat du Parti majoritaire au Pouvoir. Les recherches effectuées par le TGI de diffa sont revenues infructueuses au motif  que ses registres les plus récents sont de 2002, 2003, 2004 et 2005 et sont sur des cahiers de 200 pages.

Le TGI de Diffa ne justifie pas l’absence des registres antérieurs à 2002. Y a-t-il eu, vol, incendie, destruction des registres par Boko Haram ? Est-ce que les différentes missions d’inspection des juridictions par le Ministère de la Justice n’ont rien constaté  au niveau du TGI  de Diffa ? Pourquoi l’état de la tenue des registres est resté sans aucune mesure de reconstitution ?

Outre les recherches dans  ses archives de 2016, la Cour Constitutionnelle a également demandé à la partie défenderesse des explications sur la discordance des numéros et la production de l’acte original ou à défaut la photocopie légalisée.

 La partie défenderesse a mis en relief son ignorance et l’absence de souvenance sur la discordance des numéros. Toutefois une copie légalisée sans numéro a été produite dans le dossier de la Cour. Cette dernière s’est repliée sur la variation des numéros  des deux certificats de nationalité dont la faute n’est pas imputable à l’intéressé pour fonder entre autres sa décision.

Une candidature à l’élection présidentielle a une importance, on ne peut plus importante, pour que la constitution du dossier ne soit pas prise à la légère.

 Il est bien curieux de constater des variations et des discordances dans les éléments constitutifs du dossier pour un candidat habitué des élections depuis la 3e République et disposant non seulement d’un secrétariat aux élections, d’une direction de campagne mais aussi d’un Conseil, faisant partie des ténors du Barreau du Niger. La Cour n’a pas fait preuve de rigueur d’analyse et d’investigation approfondie en se limitant aux informations apparentes du TGI de Diffa et des pièces du dossier.  D’où l’exercice flexible de son pouvoir juridictionnel.

2. L’exercice flexible du pouvoir juridictionnel par la Cour Constitutionnelle

Il est important de relever le conservatisme juridique des circonstances pour envisager des réformes de la Cour constitutionnelle.

 A. Le Conservatisme juridique des circonstances de la Cour Constitutionnelle

La défense du candidat du Parti majoritaire au pouvoir  invoque la caducité du certificat de notoriété de son client au motif qu’il a juste servi pour les besoins de scolarité et de bourses.

La Cour a passé sous silence ce moyen de défense au lieu de chercher à discuter sa pertinence argumentaire car le certificat de notoriété n’a pas une fonction circonstancielle. La photocopie légalisée du certificat de nationalité sans numéro dans le dossier n’a pas également suscité des questionnements dans l’exercice du pouvoir souverain décisionnel de la Cour constitutionnelle. De tout cela, la Cour déduit que rien n’est imputable à la partie défenderesse. Or il est bien connu que tout citoyen dispose d’un droit de rectification de ses actes d’état civil et surtout pour une candidature à l’élection présidentielle.

La rectification permet de corriger les erreurs sur un acte d’état civil et par là assurer l’inscrutabilité de l’éligibilité de la personne concernée. Il existe une procédure au sein de la Cour pour corriger des erreurs matérielles sur ses propres arrêts.

Une telle attention du législateur prouve suffisamment l’intérêt du droit à la rectification des actes personnels ou publics.

  L’actif jurisprudentiel démontre quelques hésitations de libération et de création de la Cour constitutionnelle pour des affaires hautement politiques. Pour y remédier, des réformes s’imposent tant sur le plan de la composition que sur le fonctionnement de la Cour.

 B. Les réformes du cadre juridique de la Cour constitutionnelle

Les excellentes conditions de travail sous l’épée du serment confessionnel doit assurer la plénitude et l’exercice effectif de toutes les prérogatives constitutionnelles de la Cour.

Cependant, on peut noter le caractère peu glorieux dans la manifestation de sa totale indépendance vis-à-vis de la classe politique et des attentes populaires. 

C’est pourquoi, l’article 121 de la Constitution en vigueur  concernant la proposition des deux représentants par le Président de la République et du Bureau de l’assemblée nationale doit être revu. Le texte indique la proposition des personnalités par les deux plus grands hauts responsables du pays sans préciser l’autorité ou le comité ad hoc appelé à entériner leur proposition.

Ce serait plus subtil d’y penser à un comité de sélection surtout que tous les candidats à la Cour sont appelés à produire un dossier comportant notamment un curriculum vitae qui permet de juger de leurs qualifications et expériences professionnelles accompagné de tous les documents probants ;  un extrait du casier judiciaire ; un certificat de nationalité nigérienne.

Aussi est-il fondamental de revoir le nombre des membres de la Cour et la limitation à une seule procuration par conseiller lors de l’élection du Président et du Vice-Président.

En effet, comme le tirage au sort s'effectue en présence des sept (07) membres de la Cour, sauf cas de force majeure dûment constatée au procès-verbal, il est donc possible d’exiger la présence effective de tous les conseillers. L’article 7 du règlement intérieur sur le point du nombre de procuration par membre de la Cour doit être reformé. Il se pourrait que les deux représentants du Président de la République et du bureau de l’Assemblée nationale puissent disposer de deux procurations chacun pour déjà dégager une majorité de 4 sur 7.

Sept membres composent la Cour Constitutionnelle d’où la nécessité d’élargir le nombre de sept à neuf. L’arrêt commenté a relevé des tâches lourdes et énormes de la Cour au point où, elle se met en situation de ne pas respecter des délais légaux et impératifs.

Deux représentants proposés par le Chef de fil de l’Opposition politique et de l’Association nationale des municipalités du Niger sont à ajouter pour mieux respecter la logique démocratique. Le Chef de fil de l’Opposition politique a un statut particulier et déférant en droit positif, il est donc pertinent qu’il soit représenté.

 Les municipalités sont le pivot de la démocratie locale et leur représentation pourra répondre à l’équilibre institutionnel. Retenons que la politique n’est pas une religion et le Droit non plus. Mais lorsque la politique rentre sur la scène judiciaire, le Droit sort par la petite porte. D’où, il est aussi important de retirer le serment confessionnel aux membres de la Cour Constitutionnelle. Son instauration par la classe politique d’après la 3e République relevait plus de la politique politicienne pour justifier l’absence de confiance aux responsables des organes républicains.

Cette question a été largement traitée dans la précédente publication sur les élections d’adieu au Niger mais aussi dans une revue du syndicat autonome des Magistrats du Niger sous la 5e République au premier mandat du défunt père de la Nation, le regretté Tandja Mamadou (Paix à l’âme de l’illustre disparu).

[i] Règlement intérieur de la Cour Constitutionnelle sur son site internet en date du 10 décembre 2020.

Par Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour

Les candidats à l’élection présidentielle, invités par l’UENUN à la place AB, exposent leur programme et discutent  avec la commission thé-débat composé de «spécialistes étudiants» des différents secteurs de développement. L’éducation tient une place de choix dans les discussions et cette initiative est vraiment à saluer, car autrement, ce sujet d’intérêt public très sensible ne serait pas vraiment présent dans cette campagne.

 Ces échanges inédits avec les « paroles dites » ou les engagements prononcés, devant un grand public, serviront de preuves sur lesquels sera apprécié le vainqueur au moment opportun.  Ces rencontres de portée pédagogique indéniable, montrent la maturité des étudiants et l’intérêt qu’ils portent à leurs études et constituent en outre des pratiques de consolidation de la démocratie au Niger. Tous les candidats à l’élection présidentielle considèrent, à juste titre d’ailleurs, l’éducation comme un sujet essentiel et sont conscients des difficultés du système éducatif. Ils proposent des mesures généreuses, qui vont garantir la réussite de tous, avec des bonnes paroles pour séduire les étudiants. Tous conviennent également du fait que l’école doit représenter une part très importante du budget public. Beaucoup disent également qu’ils sont issus de familles pauvres et que l’école qui a pour tâche principale de former le citoyen,  a constitué le levier de leur ascension sociale.

Est-ce que l’école est encore ce lieu de formation qui offre à chacun sa chance ? Est-ce que  l’école est encore un grand ascenseur social pour tous les nigériens ?  

L’école nigérienne est malade depuis au moins trois décennies, mais il faut aussi dire que des efforts louables ont été accomplis dans l’enseignement primaire et dans l’enseignement professionnel et technique, ces deux dernières décennies avec des progrès  comparables à ceux des pays francophones de la sous-région.

Cependant, l’écart reste important concernant l’alphabétisation et l’enseignement général secondaire et moyen où le Niger a des taux  de scolarisation nettement plus faibles. Il en est de même du nombre d’étudiants où le retard est très considérable, malgré l’ouverture de plusieurs universités publiques et privées.

Le rôle de l’éducation, qu’on le veuille ou pas, demeurera, jusqu'à la fin des temps, primordial et indissociable du progrès social et humain. Aussi, c’est la situation de dégradation dans laquelle se trouve  l’Education  dans notre pays qui explique la place peu enviable occupée par le Niger depuis de nombreuses années, dans le classement de l’indice de développement humain.

Le programme des nations unies pour le développement (PNUD)  affirme qu’aucun pays ne peut prétendre au développement sans avoir atteint au minimum un taux de scolarisation de 70% et celui d’alphabétisation de 40%. Ainsi dit, le lien entre éducation et développement d’un pays n’est plus à démontrer. Une maxime attribuée à Lao Tseu, un sage de la Chine ancienne vient bien à propos en affirmant : «Donnez à un homme un poisson, et il aura à manger pour une journée ; apprenez à un homme à pêcher, et il aura à manger toute sa vie».

Investir dans l’éducation, c’est déjà, lutter contre la pauvreté, les inégalités et jeter les bases d’une croissance économique solide par la formation du  capital humain.

 Le lien entre développement et éducation est évident. Il faut donc investir davantage dans le  système éducatif pour améliorer le classement du Niger dans le concert des nations.

Pour remettre le système éducatif nigérien sur les rails, il faut d’urgence considérer les trois niveaux suivants :           

  • Réhabiliter le cadre de concertation des structures consultatives en matière d’éducation

Est-il besoin de rappeler que l’éducation commence en famille, avant de se poursuivre à l’école avec de nombreux partenaires notamment l’Etat, les enseignants, diverses  associations et organisations, des bailleurs de fonds pour ne citer que ceux-là. L’éducation n’est pas  seulement «la chose de l'Etat», elle intéresse tout le monde, toutes les composantes de la société.

L’école républicaine et démocratique nécessite un cadre de concertation permanent et périodique, regroupant l’ensemble des partenaires, du niveau communal au niveau national. Le décret n° 2003-195/MEB1/A/MESSRT du 24 JUILLET 2003, instituant  les structures consultatives en matière d’éducation est mis en veilleuse (voir l’article La paralysie des organes consultatifs en matière d’éducation et la relance de l’école républicaine au Niger dans Tamtam info du 26 octobre 2018). Il n’est point besoin d’être un expert pour reconnaître que l’école est l’avenir de la société et l’existence d’un cadre permanent de concertation de tous les protagonistes est indispensable pour prendre des mesures consensuelles d’orientation, de gestion et d’encadrement d’un système éducatif égalitaire et efficace.

  • Accroitre le Budget alloué aux ministères en charge de l’éducation et créer un fonds national d’appui à l’Education

Tous les secteurs sociaux-économiques de développement (santé, hydraulique, environnement, énergie, communications, grandes infrastructures, etc.) nécessitent des investissements colossaux et constituent des priorités nationales. Mais, la défense de l’intégrité nationale, la lutte contre le terrorisme et l’éducation nationale viennent largement au premier plan. Aucun secteur ne doit être négligé, mais l’éducation, socle du développement,  qui forme et fournit le personnel à tous les autres secteurs, nécessite  au moins le quart du  budget national. L’Etat ne pourrait prendre en charge toutes les dépenses relatives à l’éducation, et il faut donc trouver des sources de financement complémentaires à travers la coopération bilatérale et multilatérale. Il faut que l’Etat mobilise efficacement l’aide des grandes organisations internationales partenaires de l’Education et des pays amis. L’Etat doit également sans tarder mettre en place un fonds national d’appui à l’Education qui serait financé par des taxes sur toutes les grandes entreprises, des contributions volontaires, des dons et legs de personnes physiques ou morales. 

  • Former et retenir des enseignants de qualité

Le corps enseignant, la ressource la plus significative et la plus précieuse de tout système éducatif. L’idée que tout diplômé peut être un bon enseignant est un mythe qui doit être abandonné. Il faut mettre fin à la contractualisation et revaloriser la profession enseignante en améliorant la rémunération, le recrutement, la carrière et les conditions de travail des enseignants. Les moniteurs d’antan enseignaient nettement mieux que les instituteurs d’aujourd’hui, formés durant deux ans après l’obtention du BEPC, dans les  écoles normales. Pour former de bons enseignants du primaire,  il faut désormais rehausser le profil d’entrée dans les écoles normales en prenant des bacheliers ou tout au moins des élèves disposant du BEPC et justifiant du niveau de la classe de terminale.

On le sait, les fruits de l’investissement dans le domaine de l’éducation sont certains mais ils ne sont pas visibles rapidement. Il est très difficile d’évaluer rapidement les effets des mesures mises en œuvre et il faut aussi laisser le temps aux dispositifs de s’installer et éviter les multiples reformes budgétivores, non pertinentes qui perturbent le système éducatif.

En revenant au sujet des élections, il faut noter que la justice, la droiture et l’honnêteté sont les caractéristiques de la bonne gouvernance en islam. Il y a 1400 ans, le Calife Omar Ibn El Khattab, compagnon du prophète, réputé pour sa clairvoyance  avait adressé une lettre à Abou-Moussa-al-Achari, lui recommandant quelques conseils dans l’exercice de sa fonction de gouverneur et de juge. Cette lettre dans laquelle on retrouve des principes de droit moderne actuel, est devenue  un modèle de justice et de bonne gouvernance pour de nombreux états.

« La justice est une obligation sans équivoque et une voie à suivre. Sois perspicace lorsqu’une affaire t’est soumise, car il ne sert à rien de dire la vérité sans la mettre en application. Sois impartial vis-à-vis des gens dans ton assise et ton regard afin que le noble n’espère pas de toi une conduite injuste et que le faible ne désespère pas de ton équité. La preuve incombe à l’accusateur et le serment à celui qui nie. Le compromis entre les gens est permis sauf un compromis qui rend licite ce qui est interdit ou illicite ce qui est permis. Qu’une sentence que tu as émise auparavant ne t’empêche pas de revenir à la vérité, si après un examen de conscience tu te rends de la vérité, car rien ne peut remettre en question la vérité et sache que revenir vers la vérité est mieux que de persister dans l’erreur. Essaye de comprendre ce qui résonne dans ton cœur lorsqu’il n’y a ni verset ni hadith à ce sujet, détermine les cas semblables et procède par analogie, puis choisit ce qui plait le plus à ALLAH et est plus proche de la vérité d’après ton appréciation. Accorde un délai à quiconque réclame un droit absent pour qu’il en apporte la preuve. S’il l’apporte, il prend son dû, sinon tu fais appliquer la loi… Evite le malaise, l’angoisse et le préjudice que tu peux causer aux parties dans des endroits de vérité  auxquels ALLAH accorde la récompense et l’agrément, car celui dont le fond du cœur est en harmonie avec ALLAH, ALLAH arrangera ce qu’il y a entre lui et les gens. Que la paix soit sur toi. »

Il faut souhaiter des élections transparentes, crédibles  et un climat post électoral apaisé.

 Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’éducation à Zinder

  

 

 
En Afghanistan, pays en guerre depuis 20 ans, les Talibans ont pris le contrôle de plusieurs villes, dont Kaboul, la capitale. Le président du pays, Ashraf Ghani, est en fuite; et les quelques hautes personnalités de son régime, encore présents dans le pays, se préparent à transmettre le pouvoir à leurs ennemis jurés. C'est ce que rapportent tous les grands médias mondiaux; et tout cela s'est joué en l'espace de quelques jours, à l'approche de l'échéance de retrait définitif de l'armée américaine, pilier principal de la coalition internationale qui a déclenché la guerre en 2001.
A Washington, Londres, Paris, Berlin et Ottawa, capitales des grandes puissances engagées, depuis bientôt 20 ans, dans la guerre en Afghanistan, les dirigeants sont dans le désarroi; ils assistent impuissants au retour au pouvoir des Talibans, n'ayant plus aucun projet pour ce pays où ils ont déployé des milliers des soldats et dépensé des sommes folles, en dehors de l'évacuation de leurs ressortissants et de leurs "collaborateurs" afghans. "Ceci n'est pas Saigon", dit un haut dirigeant américain; mais, il s'agit bien d'une débâcle. Elle est même, à certains égards, plus retentissante encore que celle enregistrée au Vietnam, en 1975, avec la chute de Saigon.

Au Sahel, région où certains des Etats mènent depuis quelques années une guerre rude contre des divers groupes armés idéologiquement proches des Talibans afghans, la chute de Kaboul sonne comme une alerte; elle préfigure ce qui pourrait y advenir, au cours des prochaines années, si les élites au pouvoir et leurs soutiens occidentaux continuent d'ignorer les appels à des réformes politiques audacieuses. La chute de Kaboul indique, en tout cas, et de manière fort magistrale, que la guerre contre les groupes armés djihadistes ne peut être gagnée en faisant l'économie des telles réformes, seules susceptibles de jeter dans la bataille la plus grande force politique et militaire, à savoir "le petit peuple".

Après 20 ans de combats, qui ont entrainé d'énormes pertes en vies humaines, principalement au sein de la population afghane, les armées occidentales, dotées des moyens les plus sophistiqués, ont échoué face à des Talibans déterminés ; mais, cet échec est d'abord et surtout celui des dirigeants politiques occidentaux, eux qui ont engagé toutes leurs forces (soldats, armements, argents, expertises) dans cette guerre, en misant sur une élite corrompue, qui partage avec les Talibans le rejet profond de la démocratie. On se souvient encore des élections afghanes qui, bien supervisées par les "grands pays démocratiques", ont été marquées par les fraudes des plus grossières.

En Afghanistan, 20 ans de guerre ont enrichi une élite profondément corrompue, portée et maintenue au pouvoir par des armées étrangères ; mais, il faut dire que ces 20 ans de guerre ont enrichi également le complexe militaro-industriel occidental, les compagnies de sécurité et des experts en tout genre. L'argent englouti par cette guerre, les vies humaines qu'elle a emporté, ne sont une perte que pour le "petit peuple" d'Afghanistan et les petits contribuables des pays qui s'y sont engagés; et c'est parce que la guerre n'est pas un malheur pour tous qu'elle se poursuit toujours au Sahel, sur fond de corruption des élites, de déni des droits et du refus du dialogue et de réformes, au risque de voir un jour déferler sur les capitales des "Talibis en moto".

Au Sahel, il est urgent que des hommes et des femmes de bonne volonté se lèvent et proclament que la guerre en cours ne peut pas être gagnée avec les mêmes armées étrangères qui ne l'ont pas gagnée en Afghanistan; mais aussi, avec le même type de dirigeants corrompus, qui n'ont aucune once de patriotisme, et le même type de forces de défense et de sécurité, qui commettent parfois des graves exactions et sont plombées par l'affairisme de leurs chefs. Cette guerre, si elle doit être gagnée, ne le sera qu'à travers une volonté large et des initiatives audacieuses visant à construire un nouveau contrat politique et social restituant au peuple sa souveraineté et créant les conditions d'une vie digne pour les millions de personnes qui en sont aujourd'hui privées.
Par Moussa Tchangari

La classe politique nigérienne face à ses responsabilités devant Dieu le plus puissant, devant l’histoire, devant le peuple souverain du Niger : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

La pondération, la modération, la prudence, la retenue, la sagesse, ces mots ont perdu leur vrai sens auprès de nos leaders politiques nigériens , à l'occasion de cette campagne électorale très spéciale , très électrique, pour les élections présidentielles du deuxième tour, le 21 février 2020.

Tous sont emportés , par la peur , par la colère, par la haine l'un envers l'autre !

Cependant, la démocratie pour laquelle le peuple a consenti tant des sacrifices, c'est le pouvoir du peuple souverain , le gouvernement du peuple par le peuple souverain , ce n'est pas la bagarre, ce n'est pas les invectives, ce n'est pas les insultes, ce n'est pas l'utilisation de la force, c'est le fair-play, c'est les arguments contre arguments et non les calomnies, les sophismes, les mensonges.

Aux élections générales, démocratiques crédibles, transparentes, c'est le peuple souverain qui décident, grâce à la volonté de Dieu le plus puissant, de donner le pouvoir à qui il veut.
La démocratie, ce n'est pas les arguments de la force mais la force des arguments qui peut séduire le peuple souverain.

Au lieu que les candidats vantent devant les électeurs souverains les contenus de leurs programmes , nous assistons à des invectives de part et d’autre , des insultes, des menaces sur les innocents citoyens .

L 'atmosphère politique est actuellement délétère, si les pouvoirs publics et les institutions chargées de l'organisation des élections générales constitutionnelles, ne prennent garde, le pays risquerait d'être plongé dans une crise sociopolitique regrettable, préélectorale ou postélectorale.
Vaux mieux prévenir que guérir !

Par conséquent, la classe politique dans son ensemble, doit se ressaisir, garder sa sérénité, son fair-play légendaire afin d'éviter au peuple souverain, déjà meurtri par les crises : sanitaires, alimentaires, sécuritaires, socio-économiques et financières, d'être plongé dans une violence regrettable.

Ces invectives, ces insultes, ces calomnies, ces intolérances extrêmes, ne font pas partie des nos valeurs socio-culturelles, elles sont sources des violences, restons nous-mêmes, respectueux de nos valeurs socioculturelles, c'est le Niger qui gagne et qui progresse.
Nous ne cesserons jamais de le répéter, n' en déplaisent aux pyromanes, aux va-t- en guerre !
Restons nous-mêmes ! C'est toujours la démocratie nigérienne qui gagne et qui se consolide !

À bon entendeur salut !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

La Compagnie Minière d’Akouta, la Cominak, qui exploite les gisements d'uranium dans la région d'Agadez vient de fermer sous prétexte de l'épuisement des ressources

Œuvre de tant de jours en un jour du 26 mars 2021, fermée et effacée !

Cominak qui a servi de l'électricité à la grande France, sans contrepartie immédiate car le Niger accuse encore des interruptions intempestives de la distribution du courant électrique, cause , entre autres, du retard de notre pays dans développement économique et social.

Dernier en indice du développement humain des Nations Unies.

L 'uranium du Niger a permis à la grande France de se doter des centrales nucléaires qui alimentent  aujourd'hui, régulièrement la France en courant électrique, source du développement économique et social.

Aujourd'hui après tant de jours d'exploitation, de pillage de ressources minérales, la France décide de la fermeture de la mine de l'uranium de la Cominak, sous prétexte que le minerai n'est plus exploitable.

La fiscalité   de l'uranium révisée, au profit du Niger, initiée par l'ancien président de la République Mamadou TANDJA , est reléguée aux calendes grecques !

Il appartiendrait maintenant aux autorités politiques nigériennes de tirer les conséquences de cette fermeture en vue de prospecter d'autres perspectives plus porteuses, plus bénéfiques , pour le Niger.

La mine de l'uranium de la Cominak ferme au moment où le monde traverse une crise socio-économique et sanitaire, très aiguës, ce qui prouve qu'en matière des relations économiques internationales, il n'y a pas d'état d'âme, chaque pays défend que ses intérêts.

La période d’après uranium n'avait pas été bien dessinée par nos experts !

Maintenant que nous exploitons : le pétrole, l’or, le gypse ect .

À notre pays de bien tirer les leçons de cette fermeture et de tracer des nouvelles perspectives prometteuses dans la gestion de nos ressources minières et autres richesses naturelles.

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

La cour constitutionnelle face à ses responsabilités constitutionnelles, devant Dieu le plus puissant , devant le peuple souverain du Niger et devant l'histoire :  Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

La cour constitutionnelle juge les élections en dernier ressort , ses arrêts ne sont susceptibles d'aucun recours.

La cour constitutionnelle doit dire le droit en toute impartialité, conformément aux serments confessionlels  prêtés , devant Dieu le plus puissant, devant les hommes, sur les livres saints des  différentes confessions religieuses de ses   membres.

Tous les acteurs électoraux ont prêté serment .

Chaque membre de la cour constitutionnelle, de la Commission Électorale Nationale Indépendante, a juré sur le livre Saint de sa confession religieuse, c'est ainsi que les musulmans ont juré sur le Saint coran, les chrétiens ont juré sur la sainte Bible, les Bahais  ont juré sur le livre Saint du Bahaisme et tous,  ont pris l'engagement de s'acquitter de leurs missions dans la probité et l'honneur.

Le droit doit aller à la rencontre de la volonté populaire.

Le droit doit réguler aussi les tensions sociales, étant donné : "le plus fort n'est jamais assez fort pour être toujours le maître, s'il ne transforme sa force en droit, et l'obéissance en devoir ".

Un pays où la règle de droit n'est pas bien appliquée,  n'est pas bien observée ,  l'anarchie  et la loi de la jungle, " feront  leur nid , s'installèront " ce qui n'est pas souhaitable dans une société sensée être  régie par la  règle de droit.

Le juge électoral a une grande responsabilité dans l'apaisement des tensions sociales après la proclamation des résultats globaux provisoires des élections générales constitutionnelles par la Commission Electorale Nationale Indépendante , la CENI .

Il doit vider les contentieux électoraux conformément à la règle de droit ,  sans subir aucune pression de qui que soit.

Le juge électoral juge à son âme et conscience , à son intime conviction.

De l'impartialité de son verdict dépendra, la paix  sociale, la sérénité et la concorde sociale.

Les procès-verbaux de constat dûment établis,   constituent  une limite à l'intime conviction du juge électoral.

Les voies de droit ont tout prévu en matière électorale.

C'est pourquoi , nous lançons un bribrant appel aux acteurs politiques afin qu'ils privilégient le recours aux voies de droit pour faire  valoir leurs prétentions,  pour faire aboutir leurs revendications .

Par conséquent, les pouvoirs publics et les acteurs politiques, doivent créer les conditions nécessaires afin que ces actes de violence et de vandalisme cessent ,  privilégier les recours prévus par les textes en vigueur et prioriser le dialogue franc et constructif.

Notre cher pays  le Niger , pays démocratique, ne mérite pas cette situation lamentable et pitoyable.

Le droit doit être dit en toute objectivité, en toute impartialité  au nom du peuple souverain du Niger.

C'est le Niger qui gagne et la démocratie qui se consolide.

À  bon entendeur salut  !

 

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour
Me AMANI Yahouza, Avocat à la Cour

Il est important de rappeler que les premiers cas de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ont été constatés à Wuhan en Chine, le 31 décembre 2019. Depuis lors, cette maladie avec son incroyable développement est devenue universelle car touchant toute notre planète avec ses lots de malheurs sans cesse grandissants. L’Homme et la science découvrent ainsi leurs limites au grand jour.

Un virus sans vie tue des vies de tous horizons et restaure l’égalité entre les puissants et les faibles. La question centrale est de protéger la vie humaine donc de se protéger contre la mort.

La mort, hantise éternelle de tout être humain dont personne n’y échappera, quel que soit le statut, la richesse, la misère, le pouvoir, la connaissance, la croyance, l’environnement, la religion et de toute autre considération. Au centre de cette problématique mondiale de santé, l’on comprendra que le tout puissant, le miséricordieux, Dieu a lancé un message à l’humanité pour qu’elle fasse son autocritique et reprendre le droit chemin qu’il lui a tracé.

La Covid-19 a remis en cause tout le Droit International des Droits de l’Homme dans toutes ses composantes (La Charte des Nations Unies, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Pacte International relatif aux droits civils et politiques, le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels). Cette nouvelle donne a créé un autre pouvoir très puissant à savoir le Pouvoir sanitaire bousculant les Pouvoirs politique, législatif, judiciaire et de la presse pour être à jour de la science politique.

L’Organisation mondiale de la santé a mis en place un dispositif pour l’accès équitable aux outils de lutte contre la Covid-19 nécessitant un fond de 35 milliard de dollars. Ce fond servira à l’achat et à la distribution de 2 milliards de doses de vaccins, 245 millions de traitements et 500 millions de tests au cours de l’année prochaine. [i] 

Ce premier message de l’OMS adressé aux décideurs politiques internationaux à l’occasion de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies est à rendre plus significatif.

En effet, la pandémie se répand et se renouvelle un peu partout au monde suscitant davantage des inquiétudes relativement à la nécessité d’un deuxième confinement.

Les premières décisions politiques planétaires ont été le confinement des peuples, la fermeture des frontières aériennes et terrestres, la fermeture des centres de commerce, des lieux de culte, des services publics, des établissements scolaires et universitaires, des lieux de loisir, l’instauration des gestes barrière bref un état d’urgence sur les droits humains. Cette situation est sui generis car de par l’histoire ni la peste, la rougeole , le sida, l’Ebola, la grippe aviaire et même les deux guerres mondiales n’ont pas entrainé un chapelet des mesures drastiques remettant en cause les acquis en matière des droits humains.

La présente analyse va consister à passer en revue les droits humains les plus remis en cause dans une démarche scientifique et pédagogique. D’où il convient d’étudier d’une part la naissance d’un Pouvoir Sanitaire planétaire et d’autre part la dépendance des autres Pouvoirs (Politique, Législatif, Judiciaire et la Presse) entrainant une remise en cause des droits humains.

  1. La naissance d’un Pouvoir Sanitaire planétaire :

Il est de connaissance de tous que dans un Etat existent quatre pouvoirs à savoir le politique, le législatif, le judiciaire et avec la force de la transformation des réalités politiques, la presse. Sur le statut de pouvoir de cette dernière, beaucoup de divergences doctrinales ont été exposées. Pour notre part, la Presse constitue en un point douté un Pouvoir fort qui peut non seulement « construire une élite politique, sociale, culturelle etc… mais aussi en détruire).

La Covid-19 a ramené sur la scène internationale l’Organisation mondiale de la santé (A) et le Conseil mondial de suivi de la préparation aux pandémies (B).

  1. L’Organisation mondiale de la santé (OMS)

Elle est devenue opérationnelle légalement depuis son acte constitutif du 07 avril 1948 et a pour missions entre autres la protection et l’amélioration de la santé des peuples et leur bien-être, condition indispensable à la paix et au développement.[ii]

L’OMS a eu plusieurs réunions avant de reconnaître la pandémie de la Covid-19 et de susciter des mesures importantes à prendre par des dirigeants politiques mondiaux en fonction des réalités de chaque Etat et de l’évolution de la maladie. Elle a été pessimiste pour le Continent africain sous estimant l’environnement social et culturel de l’Afrique, continent le moins touché en termes de morts et de nombre des contaminés. La situation en Afrique a créé des incertitudes scientifiques relativement au dynamisme diagnostique de la maladie et de son expansion. Elle a relevé une dichotomie entre les zones de plein soleil et celles des rives côtières. Les statistiques ont démontré que les premières sont moins touchées par rapport aux secondes. Les enjeux climatiques et leurs variétés peuvent être retenus comme des postulats d’explication ou de justification des écarts des données.

L’OMS exposée, affaiblie par le discours trompien avec ses mesures inopportunes affectant son fonctionnement se trouve toujours confrontée aux besoins de financement de la recherche scientifique et des moyens conséquents de lutte contre la Covis-19. En effet, face à ce dilemme, seule la Chine a répondu promptement à l’appel des fonds de l’OMS. L’Europe, l’Afrique et les autres nations mettent en exergue des politiques régionales sanitaires avec divers organismes, oubliant la nécessité de la mutualisation des efforts pour des rendements clairs et substantiels.

La Covid-19 est une maladie universelle, par conséquent les moyens de lutte doivent être aussi universels. L’échange des expériences de tous horizons est primordial tout en évitant les querelles de gains sur le dos des victimes ou des probables malades. L’OMS se doit de diversifier ses lieux de rencontre ou de réunion en s’intéressant à la région du golf où il y a des richissimes bien que connus radins sur des questions de contribution financière pour des causes nobles. Une  bonne et pertinente campagne de levée des fonds pourra mieux faire bouger les lignes. Certes, des experts plus autorisés que nous ne cessent de s’y pencher mais un rappel est toujours opportun et utile. La mondialisation doit être la tasse de thé de tout le monde en bien tout comme en mal. Les faibles de la planète ont des attentes légitimes à l’égard de l’OMS sur les paramètres d’acquisition des vaccins contre la Covis-19 pour un partage équitable. Les plus puissants espèrent avoir la part du lion, oubliant que la réouverture des frontières entre certains pays du Sud, du Nord va toujours être un véhicule de propagation du virus. Docteur David Narbarro envoyé spécial de l’OMS a laissé entendre que « ce virus ne va pas disparaitre. Il est là pour rester, comme une nouvelle menace pour l’humanité. Même si un vaccin arrive, cela ne signifiera pas la fin du virus. Cela signifiera que nous disposons d’un nouvel outil plus efficace pour combattre le virus. Mais désormais, nous devons gérer nos vies de manière à empêcher ce virus d’avoir une chance de nous infecter. »[iii]

 L’OMS a enregistré un record de 4 millions d’infections avérées ces deux dernières semaines.

D’où l’intitulé du rapport 2020 du Conseil mondial de suivi de la préparation aux pandémies « Un monde en désordre »

  1. Le Conseil mondial de suivi de la préparation aux pandémies

 Le Conseil mondial de suivi de la préparation aux pandémies (GPMB) (a) est un organe indépendant de surveillance et de transparence instauré conjointement par la Banque mondiale et l'Organisation mondiale de la santé. Il a été créé en réponse aux recommandations formulées en 2017 par l'équipe spéciale pour les crises sanitaires mondiales mise en place par le Secrétaire général des Nations Unies.[iv]

Il a été chargé de produire des réflexions sur la pandémie de la Covid-19 et dans ce cadre, il a produit un rapport 2020 en faisant le constat suivant : « La pandémie de COVID-19 a révélé l’incapacité collective à considérer la prévention, la préparation et la riposte à une pandémie avec le sérieux voulu et à établir des priorités en conséquence. Elle a démontré la fragilité des économies hautement interconnectées et des systèmes sociaux, et la fragilité de la confiance. Elle s’est immiscée dans les fissures des sociétés et des nations et les a aggravées. Elle s’est nourrie des inégalités, nous rappelant de façon brutale qu’il n’existe pas de sécurité sanitaire sans sécurité sociale. La COVID-19 a profité du désordre du monde. »[v]

L’OMS évolue avec ses panels de réflexions scientifiques pour prévenir les risques de maladie et de pandémie. Mais la Covid-19 a été une surprise du siècle créant un « monde en désordre » dans la lutte contre la pandémie.

La manifestation de cette organisation mondiale et de cette structure ad hoc ont donné naissance à un Pouvoir sanitaire planétaire à travers lequel les pouvoirs politiques, législatif, judiciaire et des médias doivent puiser pour prendre des décisions de direction et de changement des lignes éditorialistes.

En effet, le Pouvoir politique a été contraint d’attendre les directives du Pouvoir sanitaire planétaire pour prendre des mesures en empiétant sur le champ du Pouvoir législatif et laissant la charge de l’application de certaines mesures par le Pouvoir judiciaire avec le regard critique du Pouvoir de la presse.

Cette contextualisation crée une dépendance des dits Pouvoirs au nouveau Pouvoir avec une remise en cause des droits humains.

  1. La remise en cause des droits humains par la Covid-19

Pour ce faire, une sélection des droits humains mis en cause sera menée à travers les droits civils et politiques (A) et les droits économiques, sociaux et culturels (B).

  1. Les droits civils et politiques

A titre illustratif, il convient de citer le droit à la vie, à la liberté, le droit au respect de la vie privée, le droit à la libre circulation, le droit à la liberté de pensée, à la liberté d’opinion et d’expression et le droit à la liberté de réunion. Le premier droit humain est celui de la vie et la Covid-19 tue cette vie par conséquent rend à néant ce droit tant protégé par des instruments juridiques nationaux, régionaux qu’internationaux. La mobilisation des peuples et des dirigeants politiques a été de prendre des mesures drastiques pour protéger le droit à la vie.

 Pour y arriver, les droits à la libre circulation et de réunion ont été les premiers à être atteints par des mesures de protection et de prévention contre la Covid-19. La fermeture des frontières et l’interdiction des réunions  ou des manifestations publiques ont constitué le pivot des mesures gouvernementales sur l’échelle planétaire.

 Le domaine de transport terrestre et aérien a été le plus touché entrainant l’isolement physique des peuples et des citoyens dans toutes les zones géographiques. Alors la mesure primordiale contre ces droits a été la décision politique de confinement, de couvre-feu, d’état d’urgence et de l’usage de la force publique.

L’Etat a décidé et il était présent dans la sphère privée de tout un chacun par des mesures de fermeture des lieux de distraction, de culte, de restaurations et le chapelet des règles de geste barrière (lavage des mains, restrictions des visites familiales, distanciation physique à la maison tout comme à l’extérieur etc…). La longue durée du confinement, près de six mois a été difficilement supportable entrainant des critiques de part et d’autre tant par des médias que par des citoyens. On assiste aujourd’hui à un vent de colère et de contestation en Europe contre certaines mesures de lutte conte la Covid-19.

Le droit de pensée, le droit à la liberté d’expression et d’opinion ont été également atteints par des poursuites pénales contre les citoyens voulant les exercer.

Le nouveau Pouvoir sanitaire planétaire s’est placé au premier plan face aux autres pouvoirs car tout dépendait de ses directives. Le Conseil de santé ou le Conseil scientifique, les organes centraux en charge des questions liées à la santé publique ont été les seuls repères des décisions politiques, législatives et judiciaires.

 Cette situation a créé un « monde en désordre » remettant en cause les droits sociaux, économiques et culturels.

  1. Les droits économiques, sociaux et culturels

Le chômage, les faillites des entreprises, des sociétés,  les ruptures, les difficultés d’approvisionnement alimentaire, la rareté et la cherté des produits dits de première nécessité, l’absence d’assistance sociale, le manque de soutien financier aux particuliers et à des sociétés dans certains pays ont été l’hécatombe des droits au travail, syndical, de grève, à la sécurité sociale, à l’éducation, à la santé, à un niveau suffisant de vie, bref le droit au bonheur. A titre illustratif, La pandémie continue de faire des ravages sur le marché du travail. Selon la dernière livraison de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) publiée mercredi 23 septembre, une projection de 245 millions d’emplois seront détruits d’ici quelques semaines.

 Tous les systèmes d’organisation et de fonctionnement  des Etats ont été perturbés dans toutes les directions. Le discours politique « divague, flotte et se durcit) sans clarté ni véritables solutions à la Covid-19 et l’avenir reste  incertain. Le contexte est diffus et confus avec des registres des élections générales dans pas mal de pays notamment aux Etats Unis d’Amérique où le  Président Donald Trump a de par sa politique nationale et étrangère remis en cause tous les codes traditionnels de coopération et de diplomatie. Il règne un état de guerre froide entre son pays et les autres puissances (la Russie, la Chine, la Turquie et l’Iran).

Les dirigeants européens cherchent une autre voie pour s’imposer sur le plan international tandis que l’Afrique est confrontée au terrorisme mouvant, aux questions liées à l’absence de confiance politique entre les classes, à la pauvreté sans cesse grandissante et à l’impunité généralisée. Tout cet environnement n’est point favorable à la renaissance des droits économiques, sociaux et culturels. Il nous est paru de comprendre que le monde n’a jamais aussi été incertain qu’à nos jours et ce depuis les mouvements liés au choc des civilisations. Les nations doivent se réorganiser pour d’une part rendre le monde ordonné et d’autre part faire en sorte que la mondialisation soit la tasse de thé de tout citoyen, de tout pays en bien tout comme en mal. La pandémie de la Covid-19 est universelle et les moyens de lutte contre cette dernière doivent aussi être universels et équitables.

Il y va de la survie de l’espèce humaine sur la terre et il faudrait le comprendre sans trop tarder car la maitrise de temps n’est pas du ressort de l’être humain au sens global du terme. Un virus sans vie tue des vies et à notre humble, il y a lieu de tenir un sommet international des Chefs d’Etat et des gouvernements spécialement autour de la pandémie de Covid-19. C’est une question centrale car concerne le premier droit humain à savoir le Droit à la vie.

 Par Me AMANI Yahouza,  Avocat à la Cour

[i] https://www.who.int/fr/news-room/detail/15-09-2020-who-s-three-messages-for-unga75
[ii] https://www.who.int/fr/about/who-we-are/constitution
[iii] Propos tenus à l’occasion de son interview à Euronews
[iv]https://www.banquemondiale.org/fr/topic/pandemics#:~:text=Le%20Conseil%20mondial%20de%20suivi,Organisation%20mondiale%20de%20la%20sant%C3%A9.
[v] https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/GPMB_AWID_ES_2020_FR.pdfsuivant

 

 

 

C'est  très honteux , c'est très pénible à supporter, ce qui passe actuellement en cette journée solennelle des élections présidentielles du deuxième tour au Niger.

Tous ! sont en train de tricher , certains en train de braquer les urnes , d'autres  en train de vouloir falsifier les procès-verbaux , en train d'empêcher l'accès aux bureaux de vote  à certains assesseurs, pourtant tous ont combatu pour le triomphe de la démocratie !

Les forces de défense et de sécurité ont joué leur partition dans certaines localités, ils ont arrêté des malfaiteurs, des voleurs des urnes, ont donc  déjoué beaucoup des fraudes.

 

Les observateurs étrangers amusent la galerie, ils jouent à la prudence , ils mettent la charrue avant les bœufs, ils se prononcent sur la qualité des élections avant le début du scrutin, avant d'être sur le terrain.

Les observateurs nationaux sont sur le terrain, ils sont plus soucieux de la qualité des élections que les observateurs étrangers. Ils paraissent curieusement plus crédibles , plus objectifs que les observateurs étrangers.


Certains membres de la CENI ont trouvé malheureusement la mort dans leur noble et exaltante mission, dans la région de Tillabery,  suite à une embuscade tendue par des bandits armés.
Que les âmes de nos héros reposent en paix !
Nos condoléances les plus émues aux familles des disparus et à leurs collègues.

La démocratie pour laquelle le peuple nigérien a consenti tant des sacrifices ne mérite pas une telle torture,  que des tricheries, que des fraudes électorales,  que des menaces sur des paisibles citoyens, que des invectives réciproques de part et d'autre.
Sept morts sur le champ d'honneur !
Paix à leurs âmes !

Une œuvre de tant des  sacrifices,  tant des efforts , tant des jours en un jour effacée !
Le combat pour la triomphe de la démocratie a vécu que pour cette bassesse  ! Pour cette infamie !

Que des chapelets des accusations réciproques qui méritent à être vérifiées !
Que des mensonges politiques distillés par ci par là !
Chacun  dit sa vérité !
Chacun cherche où se trouve la vérité !
La vraie vérité se fait  rare !
Cherchons la vraie vérité, la vraie démocratie. Elle est peut-être au centre.

Ressaisissons-nous, soyons honnêtes, sincères, crédibles et démocrates.
Arrêtons de nous mentir !
La démocratie pour laquelle nous croyons, La démocratie pour  laquelle nous avons tant  combatu se trouve malmenée  aujourd'hui dans notre pays , considéré comme un grand laboratoire de la  démocratie !
Prenons garde ! Ressaisissons-nous !
Restons nous-mêmes ! Respectons nos valeurs socioculturelles ! Arrêtons de nous mentir.
C'est le Niger qui gagne !
À bon entendeur salut  !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Au-delà de l’insécurité sociale, sanitaire et alimentaire, le nigérien connait également l’insécurité financière. Depuis un certain temps, les nigériens ne font que crier galère, galère. Non seulement les activités tournent au ralenti mais, la vie coûte également chère. Bref, les prix de plusieurs produits de nécessité ont connu une hausse sur le marché. Tout est devenu si cher que la population s’en plaint. Partant, des multiples plaintes venant de cette dernière les autorités de l’heure ont jugé utile, dans le cadre du plan de soutien aux personnes vulnérables, de lancer la campagne nationale de la vente des céréales a prix modéré, le 19 février 2022. Bien vrai, cette initiative est venue à point nommé et permis également au gouvernement de venir en appui en priorité aux populations en insécurité alimentaire. Mais est-ce que le problème est résolu ? Absolument non ! Car, hormis les céréales c’est le prix de plusieurs produits qui a augmenté notamment le pain, le savon et l’huile pour ne citer que ceux-là. Et pourtant, le revenu du citoyen lambda quant à lui n’a grimpé d’aucun franc. Dans une telle situation, ce même citoyen ne peut que se sentir financièrement asphyxié. Et voilà la raison pour laquelle il crie galère. Si le citoyen lambda avait un revenu conséquent, pensez-vous qu’il se plaindra de cette cherté de la vie à ce point et de la galère qui plane sur lui? Même si les autorités croient pouvoir lutter contre cette cherté, sont-elles à même de trouver une solution à la galère qui prévaut depuis une décennie dans ce pays ? Il y a lieu de se poser de telles questions car, la situation ne fait que s’amplifier sous le silence complice des uns et des autres. Il suffit juste de prendre un taxi et vous découvririez qu’à bord on parle de la galère au pays ; d’aller vers certains centres commerciaux et vous découvrirez que nombreuses sont les boutiques dont les portes restent fermés du fait de la morosité des affaires. Vous verrez même si vous êtes bienveillants que c’est au-delà de 10h que nos marchés battent leur plein. Le nombre de mendiants et de chômeurs quant à lui ne fait gonfler et la réalité en témoigne. D’ailleurs nombreux sont les citoyens de ce pays qui par faute d’espoir continuent de quitter ce pays et ce, sans faire leurs bagages. Pour cette même cause, certains d’entre eux continuent de mourir dans le désert et sur la mer.

Et pour la simple raison que le pays va mal, il est malade et a tant besoin de soins. Mais pourtant jusqu’à preuve de contraire, nos autorités veulent faire croire à la face du monde que tout va bien qu’à part les problèmes sécuritaire et alimentaire dû probablement à la mauvaise récolte mais singulièrement à une gestion laxiste et partiale. Cette même gestion a engendré assez de maux notamment ceux cités ci-haut au point, où l’on se demande si la renaissance tient encore dans ses bottes. Car, ce que l’on vit aujourd’hui est loin de la renaissance mais plutôt plus proche de la descente aux enfers. Et cet état de fait doit sérieusement inquiéter nos autorités car maintenant, les nigériens ont compris qu’elles ne sont pas à même de relever le défi. Sur qui peuvent-ils et doivent-ils alors compter ? Puisque les personnes en charge de les sortir du gouffre notamment nos dirigeants ne sont pas à même d’honorer l’engagement qu’ils ont pris malgré toutes les conséquences qu’ils encourent. Que cela fait honte ! Surtout lorsqu’on sait ce que ce pays regorge comme ressources naturelles et que malgré cela il ne fait que se détériorer que d’émerger. Et cela à cause de la mauvaise foi de certains fils de ce pays ayant eu la chance d’être aux affaires mais sans pouvoir et vouloir apporter un plus à l’élan de ce pays.

Que de l’ingratitude ! Ce pays leur a tout donné et ils l’ont en retour tout arraché sans pour autant conserver la moindre valeur de ce patrimoine qu’ils ont pris en otage. Voilà ce qui fait de nous des premiers qui se retrouvent à la dernière place. A qui la honte ? A nous, ou à nos dirigeants. Chers dirigeants, N’oubliez pas une chose, c’est vous qui portez le chapeau. Je me demande souvent comment se sentent-ils en présence de leurs homologues qui se soucient de l’avenir de leur nation et face à toute cette médiocrité dont ils sont taxés. Sont-ils sourds et aveugles ? Peut-être en quête d’orientation…

Amadou. I

Malgré la  somme de cent quatre-vingt un ( 181 000 000 000 )milliards de francs CFA investis (sauf erreur de ma part ) par l' Etat du Niger, dans le secteur de l'électricité,  pour securiser les régions de , Niamey, Dosso et  Tillabery,  en approvisionnement du courant électrique,  et mettre ainsi  fin aux opérations de délestage dans le reste  du pays,  la  fameuse société chargée de la distribution du courant l'électrique, la NIGELEC , n'arrive pas à honorer ses engagements à l'égard de sa clientèle .

En effet , en 2017,la centrale thermique diesel de Gorou Banda  d'un coût de quatre-vingt milliards (80 000 000 000  ) de francs CFA et d'une capacité de  production de quatre-vingt (80 ) mégawatts a été inaugurée, le 2 avril 2017, par le président de la République sortant, Issoufou Mahamadou.

La centrale solaire photovoltaique d'un coût de 35 milliards de francs CFA, et d'une capacité de production de trente (30 ) mégawatts  a été inaugurée , à  Gorou Banda , par le président de la République sortant, Issoufou Mahamadou.

La nouvelle centrale thermique à pétrole brut  d'un coût de  soixante-six (66 000 000 000 )  milliards de francs CFA, et d'une puissance de quatre-vingt-neuf ( 89) mégawatts  , a été inaugurée le 17 mars 2021.
Soit un  total général,  sauf erreur de notre part , de cent quatre-vingt un milliards (181 000 000 000 ) de francs CFA investis pour une capacité de production de cent quatre-vingt dix-neuf (199) megawatts.
Ces cent quatre-vingt dix-neuf mégawatts devraient  être ajoutés en appoint à la production précédente des mégawatts des anciens équipements de la NIGELEC.

Nous entamons bientôt le onzième mois béni de Ramadan, observé dans des difficultés économiques, de manque régulier du courant électrique et de l'eau potable , la NIGELEC n'a toujours pas trouver des solutions heureuses aux calvaires  causés aux citoyens par les interruptions intempestives du courant électrique.
Surtout pendant le mois béni de Ramadan !

Elle choisit toujours le  mois béni de Ramadan pour opérer des arrêts intempestifs de la distribution du courant électrique, ses quartiers de prédilection pour  couper le  courant électrique,  consécutif à l'arrêt de la distribution de l'eau potable,  sont  habités par les plus démunis,  ainsi les modestes citoyens qui n'ont pas les moyens de se procurer des groupes électrogènes, sont laissés à eux mêmes.
 
Pourtant à l'occasion de l'inauguration de la  nouvelle centrale thermique à pétrole brut, de la distribution du courant électrique, de Goudel , le 17 mars 2021 ,  l'inamovible  directeur général de la NIGELEC a dit , comme à son habitude en pareilles circonstances,  à   l'adresse des citoyens nigériens et aux  habitants du pays , que la NIGELEC , avec la nouvelle centrale thermique à pétrole brut de 89 mégawatts, d'un coût de soixante-six milliards (66 000 000 000 )de francs CFA , avec un taux de couverture de 75% de la demande , qui vient s'ajouter aux autres centrales inaugurées à grande pompe,  la couverture de la demande sera atteinte à 100%.

Cependant,  à l'épreuve des faits les difficultés persistent toujours, les solutions se font attendre !

Par conséquent, il serait hautement souhaitable que les plus hautes autorités, fassent prendre des dispositions  utiles et diligentes afin de  bien auditer  la NIGELEC, pour bien déterminer avec exactitude les causes  de la défaillance  en vue de remédier dans les meilleurs délais à la dite défaillance.
En effet,  l' Etat du Niger a investi cent quatre-vingt un milliards (181 000 000 000 )de francs CFA, dans le secteur de l'électricité, dans le but de  securiser les régions, de Niamey,  Dosso et Tillabery en approvisionnement du courant électrique ainsi les opérations de délestage à  l'intérieur  du pays seront réduites ou supprimées  .
Mais des solutions  heureuses et définitives aux calvaires des citoyens  pendant la grande chaleur, tardent toujours à être trouvées ,  c'est inadmissible cette manière de faire de la NIGELEC.

Nous nous rappelons encore,  à l'occasion de l'inauguration de la centrale électrique de Goroubanda,   ils ont dit que les calvaires sont finis, quid ! ils ont même fait dire dans le discours officiel, que les goulots d’étranglement dans la distribution du courant électrique sont surmontés.

Dès le lendemain de la dite  fameuse annonce de Goroubanda, les calvaires ont surgit encore !

Ce sont toujours les  mêmes promesses qui sont  reconduites à l'occasion de chaque inauguration d'une centrale électrique, des promesses qui sont restées comme des mirages.

Il y a lieu , de bien vouloir examiner avec une haute attention, le système de la gestion de la NIGELEC, , c'est tout un peuple qui souffre de la mauvaise gestion du courant électrique au Niger.

L ' Etat du Niger se devrait de faire,  faire déceler les véritables causes de cette défaillance nuisible aux pauvres citoyens et à la bonne marche de  l'économie du pays , en vue de trouver une solution heureuse et définitive.

Notre rang de dernier en indice du développement humain, l'IDH,  des Nations Unies , procède , entre autres, de cette défaillance de la NIGELEC. Car sans électricité, l'école ne peut bien fonctionner , la distribution de l'eau potable n'est pas bien opérationnelle , les entreprises industrielles n'arrivent pas  à jouer leur rôle de vecteurs du développement économique et social , les hôpitaux publics ne fonctionnent pas en plein temps, les petits opérateurs économiques tels que : les soudeurs, les vulcanisateurs, les tailleurs,  les menuisiers,  les gérants des magasins d'alimentations générales, pour ne citer que ceux-là, roulent en pertes. Ils n'arrivent pas à s'acquitter de leurs obligation fiscales .
Les ressources internes ne permettent pas à l'Etat de faire face à ses charges publiques du fait que la richesse ne circule pas bien sur l'étendue du territoire.
 Le manque d'électricité nuit à la santé de l'économie du pays  

Bref toute l'économie du pays se trouve handicapée et menacée par la faute d'une mauvaise  gestion du courant électrique .

Le nombre très élevé des morts des personnes âgées , entre autres,  est dû à la haute  chaleur à domicile, par défaut du courant électrique.

L' Etat du Niger se devrait de prendre des dispositions diligentes utiles pour éviter aux modestes citoyens, et aux activités économiques du pays,  de faire les frais d'une mauvaise gestion du courant électrique qui n'a que trop duré.

La nouvelle problématique qui se pose : est-ce que le Niger n'est pas victime du mauvais choix des centrales électriques non adaptées à la réalité socio-économique du pays ?

À bon entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

La émocratie n'a pas répondu à l'attente du peuple souverain, elle a été une escroquerie organisée par une minorité du peuple qui s' est servie au lieu de servir le peuple.
Non ! nous n'en croyons pas !
Pendant près deux ans nous avions livré bataille, aux risques  de nos libertés, aux risques des nos vies, pour l'instauration du multipartisme intégral au Niger !
Des savants, des anciens ministres, des  doyens du mouvement syndical nigérien, des scolaires, des organisations socioprofessionnelles , des femmes, des jeunes , des vieillards,  étaient tous mobilisés pour le triomphe de la démocratie au Niger. Tous croyaient au bien fait de multipartisme intégral.

Le Général président, Ali Chaibou, l'homme de la décrispation, avait autorisé le 15 novembre 1990 le multipartisme intégral au Niger sous la pression des forces vives du pays.

Depuis l'intauration du multipartisme, que des intrigues, des alliances qui se faisaient, se defaisaient ,au gré des intérêts sordides personnels de certains politiciens.
Cependant le peuple souverain , lambdas est laissé à lui-même.
Nous avions naïvement  cru que le multipartisme intégral serait une solution aux goulots d’étranglement  qui empêchent à notre pays de progresser.

Malheureusement le multipartisme intégral au Niger, est devenu un tremplin, une échelle, une rente ,  pour certains politiciens véreux, spécialistes du nomadisme politiques, des intrigues de toutes sortes, des colporteurs des fausses rumeurs , des colporteurs des fausses accusations en vue de gagner malhonnêtement leur pain quotidien, atteindre là où leur niveau d'instruction,  d'éducation, ne les permettrait pas.

L' exercice de  de la politique est presque devenu une activité mercantile pour s'en servir et non servir le pays .

Au Niger pour une population  de près de  22 millions d'habitants , il existe déjà près de 150 partis politiques, d'autres sont en voie d'être reconnus.
Cette montée exponentielle du nombre des partis politiques dans notre pays est très inquiétante, inquiétante parce que malgré le nombre aussi important des partis politiques, le pays est toujours dernier de la planète en dépit des ressources minières et autres richesses dont regorge son sous-sol.

Seule une seule minorité s'est enrichie au detriment de la majorité des nigériens qui souffrent de manque des produits de  premières nécessités .
L 'avènement du multipartisme intégral au lieu d'être source d'unité, d'une cohésion sociale, d'une concorde nationale, il est devenu source  de  divisions familiales, source  discorde dans la cité,  dans les associations de la société civile , sensées défendre les intérêts supérieurs du peuple souverain. Aujourd'hui nous avons en face de nous deux sortes d'associations de défense de droits des citoyens, celles qui défendent les droits des citoyens lambdas et celles qui défendent leur pain quotidien en utilisant la ruse et le mensonge pour justifier l'indefendable.

Nous pleurons notre pays ! Nous pleurons notre cher Niger !
Si nous devrions continuer dans cette pagaille organisée tête baissée , nous prendrions en nous la lourde  responsabilité devant l'histoire de tirer encore notre cher pays vers le bas, vers l'incertitude, dans la chienlit.

Il est grand temps que nous nous arrêtons pour réajuster les choses, cette pagaille organisée risquerait de nous amener à l'abîme si nous prenons garde.
Ces invectives violentes, ces insultes, cette haine , ne sont pas conformes à nos valeurs socio-culturelles !

Une rectification s'impose au nom de l'intérêt supérieur du peuple souverain.

C'est de l'avenir du Niger qu'il faudrait voir  et le pays  progressera .

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

La politique en phase critique au Niger : Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Éducation à Zinder

Une fois n’est pas coutume, je veux partager quelques réflexions dans un domaine où je ne suis point spécialiste mais où chaque citoyen peut dire son mot. Il s’agit bien sûr de la politique. Je tiens également à préciser que je ne suis ni analyste, ni même un observateur averti de la vie politique au Niger.

La politique est, depuis quelques mois, le sujet de conversation favori des nigériens qui s’expriment à profusion dans les réseaux sociaux, les médias, les services, les fadas, etc. Peut-on expliquer cela par la célèbre phrase du Discours de la Méthode de Descartes : « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée » ? Peut-être bien ! Mais c’est très probablement à cause du renouvellement total du mandat des élus locaux, régionaux et nationaux (du Conseiller communal au Président de la République) que la conversation politique monopolise le plus  l’attention  des nigériens en ces moments.

Les dispositions régissant les partis politiques se trouvent dans les textes de loi de 2010 : la Constitution de la VIIème et la Charte des partis. Selon l’article 9 de notre loi fondamentale, les partis politiques se créent librement : « Dans le cadre de la liberté d’association reconnue et garantie par la présente Constitution, les partis politiques, groupements de partis politiques, syndicats, organisations non gouvernementales et autres associations ou groupements d’associations se forment et exercent leurs activités librement, dans le respect des lois et règlements en vigueur.

Les partis et groupements de partis politiques concourent à l’expression des suffrages. Les mêmes prérogatives sont reconnues à tout citoyen nigérien jouissant de ses droits civils et politiques et remplissant les conditions d’éligibilité prévues par la loi.

Les partis politiques à caractère ethnique, régionaliste ou religieux sont interdits. Aucun parti ne saurait être créé dans le but de promouvoir une ethnie, une région ou une religion, sous peine des sanctions prévues par la loi ».

L’article 2 de la charte des partis politiques de 2010 définit les partis politiques  comme « des associations à but non lucratif qui, conformément à la Constitution, regroupent des citoyens nigériens autour d'un projet de société et d'un programme politique, en vue de concourir à l'expression du suffrage universel et de participer à la vie politique par des moyens démocratiques et pacifiques.

Les partis politiques ont l'obligation d'assurer la sensibilisation et la formation de leurs membres et de contribuer à la formation de l'opinion, en vue de la préservation et de la consolidation de l’unité nationale, de la démocratie, de l’état de droit ,de la paix, de la sécurité et du développement économique, social et culturel du Niger ».

La lecture de ces deux articles suffit à comprendre les fonctions principales d’un parti :

  • Existence d’un but politique ou d’une plate-forme d’idées constituant la base d’un programme politique,
  • Mobilisation et formation des militants,
  • Participation aux élections dans la perspective de gestion de la cité.

Le nombre de partis politiques est très élevé au Niger à cause du multipartisme intégral, consacré par notre constitution, de  la facilité de formation ou création d’un parti (voir le Titre II, articles 3 à 16 de la charte des partis) et du manque de contrôle du ministère de tutelle.

Certains partis sont nés à la suite de conflits internes mal résolus mais beaucoup d’autres sont des « partis satellites » ou des « échoppes politiques » ne prenant part à aucun scrutin électoral et se limitant juste de soutenir un autre parti. La transhumance politique est un autre phénomène tout aussi inquiétant, voire nocif pour tout système démocratique, observé à l’échelon mondial et qui prend de l’ampleur au Niger. C’est le fait de quitter son parti pour un autre, au gré de circonstances du moment, sur fond de corruption et de clientélisme. Même des élus quittent les partis où ils ont obtenu le suffrage et continuent d’exercer le mandat au profit du parti d’accueil.  A ce sujet voici une description pleine d’humour du « nomadisme politique » faite par Francis KPATINDE, au plus fort de la transhumance politique au Bénin (In Jeune Afrique, N° 1779 du 9 au 15 février 1995) :

« Ce sont des bergers d’un genre nouveau qui, une boussole à la main, une calculatrice dans la tête, vont de pâturage en pâturage pour ‘’brouter’’. A l’écoute de la météo, les yeux rivés sur les sondages, ils arpentent les sentiers du nomadisme politique, comme ailleurs on emprunte les chemins d’alpage .Le matin, le ‘’nomade’’ politique flirte avec l’opposition, l’après-midi, il se laisse séduire par le pouvoir. Puis, déçu de ne pas avoir été bombardé ministre, il renoue avec ses premières amours, qu’il délaissera à la première occasion pour les allées du pouvoir. Le nomade politique s’installe là où l’herbe pousse. (…) Si quelques ministres refusent obstinément de verser dans le nomadisme, la plupart ont rejoint les rangs du parti présidentiel ».

Notre démocratie est-t-elle en crise ? Une autre situation embarrassante est le fait que pour la première fois on a vu des élites, chef de partis, déposer leurs dossiers de candidature à la cour constitutionnelle, sans être en mesure de payer la caution. Les nigériens sont en droit d’attendre du sérieux et du respect de la part tous les  leaders politiques. Pourquoi déposer un dossier, médiatiser l’événement et ne pas être en mesure de payer la caution ?

Les partis politiques doivent jouer leur rôle d’animation de la vie politique, ce qui inclut la responsabilité participer aux compétitions électorales et d’assurer l’éducation civique des militants.

D’ailleurs, l’apprentissage démocratique est même institutionnalisé à l’école. Le Parlement des Jeunes vise à promouvoir la culture de la paix, de la tolérance, du dialogue, du développement et de la démocratie en inculquant aux collégiens et lycéens le sens des responsabilités.Le but du Gouvernement Scolaire au primaire est également d'éduquer les enfants à la démocratie et de mettre sur pied des projets visant à améliorer la vie de leur école.Les élèves acquièrent ainsi des connaissances et des compétences pratiques.

L’enracinement de la démocratie est un processus laborieux et de longue haleine.

 Les partis politiques doivent être régis par des textes clairs, avoir une discipline interne très ferme et des leaders intègres qui inspirent confiance et soucieux de l’intérêt général et de la ligne du parti. Les partis ne doivent pas être des propriétés personnelles ou familiales de leurs fondateurs. Il faut que les partis politiques sortent des logiques ethniques, régionalistes et du nationalisme étroit ou borné et aient une implantation nationale.

 Selon l’article 44 de la charte des partis politiques, « les partis politiques peuvent contracter librement des alliances, se grouper ou fusionner.

Afin de préserver la transparence du jeu démocratique, les alliances et les groupements doivent être rendus publics sans délai et les instruments consacrant ces alliances ou ces regroupements doivent être déposés au ministère chargé de l'intérieur dans un délai de quinze (15) jours sous peine de nullité. »

Cependant, les coalitions électorales qui vont se mettre en place ne devraient en aucune façon lier les mains du futur président de la république, élu au suffrage universel et dont les prérogatives sont définies par la constitution.  Selon l’article 50  de la Constitution, avant son entrée en fonction, le Président de la République prête serment sur le Livre Saint de sa confession devant la Cour constitutionnelle, en présence des membres de l’Assemblée nationale, en ces termes :

«Devant Dieu et devant le Peuple nigérien souverain, Nous................................., Président de la République élu conformément aux lois, jurons solennellement sur le Livre-Saint :

- de respecter et faire respecter la Constitution que le Peuple s’est librement donné ;

- de remplir loyalement les hautes fonctions dont nous sommes investi ;

- de ne jamais trahir ou travestir les aspirations du Peuple ;

- de respecter et défendre la forme républicaine de l’Etat ;

- de préserver l’intégrité du territoire et l’unité de la Nation ;

- de respecter et défendre les droits et libertés des citoyens ;

- de ne prendre ni cautionner aucune mesure avilissante pour la dignité humaine;

- de veiller à la neutralité de l’administration et au respect des textes qui consacrent sa dépolitisation ;

- de travailler sans relâche au bonheur du Peuple ;

- de ne ménager aucun effort pour la réalisation de l’unité africaine ;

- de nous conduire partout en fidèle et loyal serviteur du Peuple.

En cas de parjure, que nous subissions les rigueurs de la loi.

Puisse Dieu nous venir en aide». Le serment est reçu par la Cour constitutionnelle.

Un « bon indicateur de l’état de santé de la démocratie en Afrique consiste à observer si les dirigeants quittent effectivement le pouvoir au terme prévu par leur mandat » et sur ce plan et contrairement à beaucoup d’autres pays, même ceux de la sous-région le Niger est sur le bon chemin.

Il est vraiment temps de réduire le nombre de partis par des procédures consensuelles à définir par la classe politique pour éviter de tomber dans des travers dus aux motivations bassement matérielles de certains leaders qui créent des partis qui n’existent que sur « papier ». Par exemple, comme c’est le cas dans certains pays, tout parti politique perd son statut juridique s’il ne présente pas, seul ou en alliance, des candidats à deux élections locales et législatives consécutives, dans au moins quatre régions du pays.

Pour conclure, il important de noter qu’il n’y a pas d’ennemis en politique, mais des adversaires, c’est-à-dire des compatriotes qui ont un point de vue différent sur la marche du pays. Les militants de la majorité comme ceux de l’opposition sont tous fils et filles du même et seul Niger et, il n’y a pas les anges d’un côté et les démons de l’autre. Il faut privilégier les débats d’idées, éviter les attaques personnelles systématiques ou plus grave encore les débats sur les ethnies, qui vivent d’ailleurs en bonne entente, dans un brassage total. La politique nécessite le respect mutuel, la tolérance et le fair-play.

Nous souhaitons que le second tour des élections présidentielles se déroule dans la transparence et un climat apaisé. Pour affermir la démocratie et la bonne gouvernance, le nouveau président doit prendre l’initiative de s’entretenir régulièrement avec le chef de fil de l’opposition et redynamiser le cadre national de dialogue politique.  Aussi, c’est à la majorité présidentielle de faire les efforts nécessaires pour la bonne marche du cadre. Une vraie démocratie ne pourrait se développer sans un dialogue permanent entre les forces constitutives d’une société, un esprit de tolérance et le rejet de la violence. L’ennemi commun de tous les nigériens en ces temps, c’est le terrorisme et l’obscurantisme. Il faut une union sacrée de tous les nigériens pour lutter efficacement contre les forces du mal. Les populations doivent offrir une collaboration totale aux forces de défense et de sécurité et concernant l’Education, dépolitiser l’école, privilégier le mérite et en plus du travail normal des ministères en charge de l’éducation disposer d’un plan présidentiel « spécial » d’appui au secteur, du même ordre de financement que le programme de modernisation des villes.

 Par Moustapha Liman Tinguiri, planificateur de l’Éducation à Zinder

Ce n'est plus un art de gestion de la cité dans la cohésion et la concorde sociales ou le fair-play, le tout au service du peuple.
La plupart des personnes adhérent aujourd'hui aux partis politiques par intérêt, sans conviction, sans idéal ni éthique.
"Ils pratiquent le nomadisme politique et/ou la politique du ventre" .

Cette cascade de démission de part et d'autre prouve si besoin est, qu'un malaise subsiste au sein de plusieurs formations politiques. Il résulte d 'un manque criard de culture démocratique et de conviction idéologique .
Les militants de base sont laissés à eux-mêmes ,aucune formation politique n 'aspire à éveiller ou maintenir la fibre patriotique des militants. Les leaders de certains partis politiques y compris ceux qui se considèrent comme étant grands, pratiquent la dictature , la menace , le chantage et " la politique du ventre " , en fonction de leurs intérêts sordides et mesquins.

Dans les sièges des partis politiques les "Fadas ", ou autres arbres à palabres, on ne parle plus que d’argent, de retombée financière et de poste. Les gens ne pensent
qu' à se servir au lieu de servir les citoyens à qui pourtant on promettait le bonheur pendant la campagne électorale.

Une nouvelle espèce de prébendiers est apparue : chasseurs de leaders de partis politiques qui déboursent bien, (qui donnent beaucoup d'argent).
Une fois la bonne proie débusquée ils alertent les autres qui viennent en grandes pompes grossir le rang des nouveaux militants en brandissant les petits drapeaux au couleur dudit parti politique . Une fois la fête terminée ou après le passage de la délégation, ils changent de drapeau et attendent le nouveau venu à qui on fait croire aussi qu'on est avec lui.

C'est ainsi que les citoyens lambdas comptent prendre leur revanche sur les politiciens véreux et menteurs .

Les politiciens se trompent car cette fois-ci, les populations des villes et des campagnes ont compris et elles ont décidé de s'organiser. Elles savent aussi ruser puis accueillir toutes sortes de délégations de partis politiques avec enthousiasme et prendre avec plaisir l'argent qu'on leur donne. Le peuple a compris que ces fonds ont été prélevés sur les impôts ou proviennent de l'incivisme fiscal. Cet argent a été détourné à d'autres fins, au lieu de servir à la construction d’infrastructures hospitalières, routières et scolaires.

Les narcotrafiquants aussi, investissent dans la campagne de certains candidats en vue de récolter les fruits de leur investissement , c'est à dire l'impunité.

Les grandes salles font le plein à l'occasion de congrès d'investiture des candidats en contre partie des billets de banque distribués à certains participants qui louent leurs services pour donner l'impression que certains leaders politiques sont de grands mobilisateurs.

Les compétences ne peuvent plus s'exprimer au sein des formations politiques en toute objectivité , desqu' elles expriment une opinion contraire à celle du chef , c'est les représailles ou la marginalisation.

Toute idée qui vient du chef est applaudie même si elle est erronée, c'est pourquoi certaines compétences, certains esprits indépendants sont marginalisés au sein des formations politiques. Ils préfèrent aller ailleurs.

Tous les chefs des partis politiques sans exception pratiquent malheureusement cette manière peu démocratique de gérer les partis politiques.

Nous devrions répenser notre manière de faire de la politique. Les partis politiques pour être efficaces doivent faire appel et entretenir les compétences. Ils doivent accepter des débats contradictoires , francs , constructifs , honnêtes et sincères , à l'interne avant toute prise décision qui engage le parti .

À notre humble avis, malgré tout ce qui se passe , au moment opportun le peuple doit faire un choix salvateur, car il est le seul arbitre !

C'est le Niger qui gagne et qui progresse !

À bon entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

Les Nigériens se souviendrons, et ce pendant longtemps, la renaissance prônée par Mahamadou Issoufou et ses compagnons. Non pas parce qu’ils leur ont apporté le bonheur promis, non pas parce que Mahamadou Issoufou a redressé les secteurs sociaux de base et permis aux Nigériens d’aller à l’école et de se soigner. Mais bien au contraire, en raison de la nature catastrophique de sa gouvernance, tant du point de vue politique qu’économique, en passant par une rupture d’égalité sans précédent entre les Nigériens, citoyens d’un même pays.

Pourtant, l’accession du PNDS au pouvoir avait suscité un réel espoir, espoir de bonne gestion des ressources nationales, tant humaines, matérielles que financières, espoir de respect des règles démocratiques, tant les Nigériens les ont vus et entendus décrier à tort ou à raison les dérives réelles, ou, par eux imaginées, des régimes qui se sont succédé. Malheureusement, cet espoir est très vite éventré par les pratiques des socialistes au pouvoir, des pratiques qui contredisent chaque jour que Dieu fait les discours édulcorés qu’ils tiennent, comme si ce n’est pas du même Niger qu’ils parlent. Les Nigériens se sont vite rendu compte que la propagande et le mensonge ont pris le dessus sur le devoir de vérité à un peuple auquel pourtant on doit tout.

Pire, ces mensonges et autres discours propagandistes cachent des réalités bien tristes et des pratiques graves pour le Niger et son peuple, de la part de nos gouvernants. Car, c’est sur fond de prédation des ressources nationales et des libertés des citoyens. Aussitôt installés au pouvoir, ils ont vite fait de ranger dans les tiroirs les slogans qu’ils scandaient lorsqu’ils étaient à l’opposition : « la bonne gouvernance », « l’efficacité de la dépense publique »… C’est ainsi que L’uraniumgate, cette vente circulaire manifestement frauduleuse d’uranium, a trop vite fait de montrer aux Nigériens la vraie face des guristes : la boulimie et un goût prononcé pour l’argent qui les condamne à une accumulation primitive accélérée de capitaux et de biens matériels. Deux cents milliards transférés par le Directeur de cabinet, à l’époque, du chef de l’Etat, d’un compte BNP-Paribas, sous le sceau de la SOPAMIN, créé à cet effet, vers des paradis fiscaux. L’enquête parlementaire mise en place pour examiner la question, bâclée, n’a rien donné, sauf à contribuer à semer davantage la confusion sur cette opération. On a fait croire aux Nigériens que c’est du trading et qu’aucun sou du Niger n’a été dépensé. Ce qui ne justifie rien, car ces deux cents milliards ont bien un fond, un support. Est-ce des années de production de l’uranium nigérien qui ont servi à cette transaction ? De même que l’on peut se demander ce qui a servi de garantie au vertigineux et tout aussi frauduleux prêt Eximbank d’un montant de 2 milliards de dollars. Ce montant, longtemps nié par les autorités nigériennes, a été pourtant certifié par une dépêche de la très officielle agence de presse chinoise, Xinhua, en date du 9 janvier 2014. Pourquoi cacher le montant aux Nigériens qui, pourtant, vont le rembourser au prix fort, s’il n’y a pas une intention d’en faire un usage autre que pour l’intérêt général. En plus, combien d’années de production de pétrole ont été mises en gage ? On le sait, les chinois sont durs en affaire, et s’ils trouvent une proie à croquer, c’est à pleines dents, sans état d’âme. A partir d’Eximbank, les scandales politico financiers où des hauts fonctionnaires et des opérateurs économiques, tous proches du pouvoir de la renaissance, sont empêtrés et régulièrement cités, dans la presse locale comme dans des journaux à grands tirages à l’international. Avec l’affaire Africard, intervenue après la rupture unilatérale par les autorités nigériennes du contrat qui lie Africard et notre pays, la renaissance a terni l’image du Niger aussi bien en Afrique, en Europe qu’aux Etats-Unis d’Amérique, avec les différents procès tenus un peu partout où notre pays a été chaque fois débouté. Ecornant gravement toute la crédibilité que d’autres Nigériens se sont sacrifiés pour bâtir. Conséquences : saisies de biens meubles et immobiliers du Niger en France et aux Etats-Unis. Pour finir avec un accord amiable où le Niger perd une dizaine de milliards au profit de ceux que les autorités du Niger qualifiait d’escrocs, ces mêmes escrocs qui étaient leurs amis. Alors que ladite société n’a produit la moindre pièce biométrique. Dans toutes ces affaires, ce sont des responsables, des autorités au plus haut sommet de l’Etat qui se rangent du côté d’expatriés, d’intérêts étrangers pour mettre en péril les intérêts vitaux du Niger et des Nigériens. La dernière affaire en date, du moins celle connue de la majorité des Nigériens, est cette scabreuse affaire, du ministère de la défense, où des milliards destinés à l’achat d’armes pour combattre les terroristes, sont détournés par des Nigériens qui, jusqu’ici, bénéficient, apparemment, d’une impunité totale. Et pourtant de centaines de soldats sont morts par la faute de ces détourneurs et ceux qui les protègent. En même temps, les Nigériens sont sommés de la boucler, de ne pas réclamer justice, sous peine de poursuites judiciaires. Maikoul Zodi, Halidou Mounkaila et Moudi Moussa se trouvent actuellement en prison pour avoir demandé que justice soit rendue au peuple nigérien, aux soldats morts et à leurs familles endeuillées et inconsolables à ce jour. D’autres affaires, non moins scandaleuses, ont jalonné la gestion du pays . Sans oublier tous ces éléphants blancs, appelés pompeusement « projets structurants », qui ont plongé les maigres ressources du pays dans l’abime. Il en est ainsi de la boucle ferroviaire, du barrage de Kandadji, la centrale thermique de Gorou Banda. Concernant précisément la boucle ferroviaire, en plus des centaines de milliards déjà perdues, Bolloré réclamerait environ 1 900 milliards au Niger et au Bénin pour rupture illégale de contrat. Dans cette demande de réparations, Africa-rail n’est pas en reste. Il ne réclamerait pas moins de 3 milliards de FCFA aux deux pays. Le feuilleton opposant Africa rail au Niger est loin d’être terminé. Quant aux ponts et toboggans construits à grands frais, sur le dos du contribuable, ils n’ont contribué qu’à aggraver la situation de notre pays. Le Niger, est régulièrement classé dernier des Etats de la planète depuis l’accession de Mahamadou Issoufou au pouvoir. Les routes principales, économiquement rentables, telles que la RTA, la route Gaya-Bela, d’autres routes secondaires, sont totalement abandonnées, réduisant drastiquement le trafic routier et les échanges à l’intérieur du pays. Parallèlement, les libertés publiques et individuelles sont quotidiennement bafouées, piétinées, et violées par un pouvoir qui, manifestement, n’a que du mépris pour le peuple. La moindre protestation, la moindre critique est l’occasion pour les bires de la renaissance pour interpeler, arrêter, emprisonner. Pendant que d’autres peuvent mentir, calomnier, voler à souhait, impunément. La rupture d’égalité entre les Nigériens est totale. La gestion est cahoteuse, tout autant que le bilan est catastrophique.

(A suivre).

C‘est le 25 Août 2015 que le contrat de bail de la résidence du Niger à New York, a été signé par la Mission Permanente et Mr Dong Won Suh, de nationalité coréenne. La résidence est située à White Plains, 33 Colonial Road.

Depuis lors, les Ambassadeurs Représentants du Niger qui se sont succédé y résident, moyennant le paiement régulier d’un loyer mensuel au propriétaire.

Alors, de quoi parlent, les artificiers de l’intoxication et la médisance qui, à travers les media sociaux font circuler, vidéos et autres audios, insinuant que ladite résidence appartiendrait au Président de la République.

Ce pur mensonge, fruit de leur imagination perfide, témoigne clairement de leur volonté de nuire à autrui car, la propriété du Niger, en plus des locaux de la Mission Permanente, sis à 417 East 50th street, est située à 5 East 80th street, à New York, comme tout le monde le sait de façon publique et incontestée.

Quoi de plus normal qu’un Président de la République en mission dans un pays visite les locaux de l’Ambassade ou de la Mission ?

Quoi de plus normal, que l’Ambassadeur invite le Président et sa délégation à un déjeuner ou à un dîner à la Résidence du Niger ?

Pour ceux qui ne le savent pas ou qui font semblant de l’ignorer, cela est une tradition bien établie que le Président de la République SEM Issoufou Mahamadou a bien voulu perpétuer, lors de sa mission aux Nations Unies.

Il n’est donc simplement pas raisonnable de croire que lorsque le Président visite une Résidence et, c’est le cas, dans la vidéo de sa visite à New York en 2016, que l’on fait circuler à dessein, cette Résidence lui appartiendrait.

Dans ce cas alors, toutes les Résidences du Niger qu’il a visitées seraient ses propriétés.

A vous de juger.

Lawali Dan Maradi

La ruée vers le fauteuil présidentiel : quels critères pour figurer parmi les favoris à l’aune de l’histoire politique post-conférence nationale du Niger ?: Abdourahamane Oumarou LY

Le scrutin présidentiel 1er tour, prévu pour le 27 décembre 2020, c’est tout naturellement que les prétendants au fauteuil présidentiel se manifestent les uns après les autres. En ce début du mois de novembre 2020, la presse fait déjà état de 30 candidats déclarés[1]. Certes, il reviendra à la Cour constitutionnelle, conformément aux dispositions pertinentes de la Constitution et du Code électoral, de déclarer parmi eux les heureux éligibles, mais tout laisse croire que même avec des recalés, il y aurait un afflux de candidats plus que de coutume. Aussi, depuis l’ouverture démocratique des années 1990, jamais autant de prétendants ne se seraient bousculés au portillon du palais présidentiel. Abondance de candidatures ne nuit pas serait-on tenté d’affirmer.

Pour certains, cette inflation, signe de vitalité démocratique, est l’occasion pour les électeurs d’avoir une large palette de choix parmi autant de projets de sociétés que de candidats.

 Pour d’autres, cette pléthore de candidatures, signe d’un appétit politique certain, n’est ni plus ni moins qu’une banalisation de la fonction suprême.

Si tous les candidats éligibles à la course présidentielle sont placés sur la même ligne de départ, à l’aune de la sociologie politique Nigérienne, incontestablement les favoris sont à rechercher parmi ceux qui remplissent un certain nombre de critères (1). Toutefois, les candidatures des outsiders  (indépendants et petits partis) que Jean Garrigues appelle les candidatures de témoignage ne sont pas dépourvues de tout intérêt  (2).

  1. Les critères d’éligibilité en faveur des grands partis

Nous sommes dans les conditions politiques[2] qui ne s’acquièrent pas du jour au lendemain et qui contribuent fortement à l’élection d’un candidat. Olivier Duhamel formule l’équation de l’éligibilité (E) à la présidentiable comme suit : E = N+ O+ P+ X. Il s’agit de la notoriété (N), de l’opinion publique favorable (O), du soutien d’un parti politique (P), et de la stature d’homme d’Etat (X). Dans le contexte nigérien, à ces variables, nous ajoutons le financement (F). On se rend compte que les partis qui remplissent ces conditions en arrivent à se permettre quelques libertés par rapport aux textes.

  1. La notoriété : la notoriété s’acquiert au fil du temps. La reconnaissance des personnalités politiques passe par une carrière professionnelle riche au cours de laquelle, elles auront occupé divers postes de responsabilités. A titre illustratif, parmi les candidats présidentiables, on relève un ancien président de la République, des anciens présidents de l’assemblée Nationale, premiers Ministres, ministres, députés etc. Ceux là sont déjà connus de l’opinion publique. Depuis la période post- conférence nationale, les lois politologiques  révèlent qu’en dehors des régimes d’exception (militaires) dont il ne sera pas tenu compte[3], les présidents élus, sauf Monsieur Mahamane Ousmane[4], ont tous eu une vie publique assez remplie.

A contrario, faire irruption du jour au lendemain sur la scène politique ne donne aucun gage de succès dans l’immédiat. On se demande pourquoi, ces nouveaux présidentiables veuillent brûler les étapes en briguant directement la magistrature suprême sans passer par les fonctions d’élu local ou même la députation.

  1. La popularité auprès l’opinion publique : elle découle de la notoriété, il faut être connu pour être apprécié. On attribue à Rousseau la première utilisation du terme d’opinion publique dans son sens contemporain: «l’empire du jugement des autres». C’est à travers les médias que la classe dirigeante et l’opposition occupent l’espace public, font connaître leurs actions. Et l’opinion publique porte ses jugements, attribue ses bons et mauvais points, approuve ou réprouve leurs propos et faits. Le rôle des médias dans le façonnage de l’opinion publique est déterminant, d’où les mésententes récurrentes entre l’opposition et le pouvoir quant à leur accès. A défaut de visibilité, sans pouvoir mettre un nom sur le visage d’un présidentiable, à l’heure du bulletin unique, comment l’électeur pourrait-il le choisir ? Comme si certains candidats ne se rendent pas compte du rôle considérable des médias en ne saisissant pas les occasions offertes par les évènements de portée nationale pour prendre position[5]. Dans ces conditions, briguer la magistrature suprême reste hasardeux et les motivations qui poussent à agir incompréhensibles ; sous d’autres cieux, on aurait qualifié ces candidats de "plaisantins".

  2. Le soutien d’un parti politique : le parti politique constitue une machine électorale structurée avec des instances de réflexion, de mobilisation, des sources de financement. Il va sans dire que le candidat qui dispose d’une telle structure est avantagé par rapport au candidat indépendant, tenu de mettre en place une organisation ad hoc et des relais sur le territoire national, à ses frais.

  3. La capacité reconnue d’homme d’Etat : cette capacité ne désigne pas seulement les dirigeants de l’Etat qui exercent le pouvoir mais englobe aussi les personnalités politiquesréputées avoir la capacité de le faire en cas d'accès au pouvoir. Ce critère rejoint la notoriété. Dans le système nigérien, ils se recrutent forcément au sein des leaders des grands partis, sans dénier toute aptitude aux autres.

  4. Le financement : l’argent occupe un poids excessif dans la vie publique. Les partis au pouvoir disposent d’une longueur d’avance, eux qui peuvent attribuer les marchés publics à leurs opérateurs économiques à charge pour ces derniers d’assurer le financement des activités de fonctionnement du parti et les campagnes électorales. S’il y a lieu, il est fait recours à l’extérieur.

Les leaders disposant de peu de moyens ont beau sensibiliser les citoyens d’accepter les cadeaux offerts par les partis nantis, « bouffer » et voter pour les partis de leurs choix, ce discours a du mal à passer. L’achat des consciences produit ses effets et les grands partis s’en donnent à cœur joie, ce d’autant plus que les dépenses électorales ne sont ni plafonnées, ni contrôlées.

Au vu de ce qui précède, il résulte de l’évolution politique du Niger que les partis qui disposent des atouts sus-indiqués figurent parmi les favoris à l’élection présidentielle. Cette position privilégiée leur permet de s’adonner à des activités à la limite de la loi ; c’est le cas de tous ces grands partis dont les leaders ont déjà entrepris des "tournées de prise de contact ou de proximité" ; sous le regard impuissant de certains candidats qui attendent l’ouverture officielle de la campagne. Les médias couvrent abondamment ces activités, en publi-reportage ou non.

Les candidats indépendants et les petits partis, en dépit de leurs chances infimes de l’emporter, ont un rôle à jouer dans l’élection présidentielle, à divers niveaux.

  1. Le rôle des petits partis et des candidats indépendants dans l’élection présidentielle

Pour qui est à la recherche d’idées innovantes et de programmes captivants, les petits partis et les candidats indépendants les offrent, qui plus est, ils peuvent soit, jouer les trouble fête, soit se faire désirer dans l’éventualité d’un second tour.

  1. Des programmes basés sur le changement

A lire ou écouter les programmes des candidats indépendants et des petits partis, l’idée maîtresse qui transparaît c’est le changement, à au moins deux niveaux. D’abord le renouvellement du personnel politique. Les jeunes leaders estiment que depuis la conférence nationale, on assiste à un jeu de chaise musicale entre les mêmes hommes/femmes politiques (Salim Salim Zanguina de Force Niger sur Dounia TV, octobre 2020), incapables de s’entendre. Le dégagisme est une volonté unanimement partagée par tous les jeunes leaders, mais force est de constater que dans tous les pays du monde, le renouvellement générationnel ne s’opère pas  du jour au lendemain à cause justement des raisons sus évoquées.

Ensuite, pour la jeune classe politique, les programmes mis en œuvre jusque-là n’ont pas produit de résultats, pour ne pas dire qu’ils se sont soldés par un échec ; ils en veulent pour preuves, depuis des lustres, le classement peu enviable du pays au niveau de l’IDH, la faillite de sociétés composant le maigre tissu industriel à l’instar de la Braniger, de la Sonitextil (Dr Souleymane Abdallah de Nigerena, sur TV Dounia le 30 octobre 2020). 

  1. La volonté affichée de déranger les partis d’origine

Parmi les partis nouvellement créés, beaucoup de leaders transfuges n’ont pas quitté en bons termes avec leurs anciens camarades. Des mésententes, des querelles ou des ambitions (légitimes ?) frustrées expliquent les scissions (M. Alma Oumarou du RPP-Farila, transfuge de MPR-Jamahuriya, M. Ousmane Idi Ango de l’ADR-Mahita, transfuge du PNDS Tarayya,  M. Mounkaila Issa du RNDP-Anneima Bani Zoumbou, transfuge de l’ANDP Zaman Lahiya ) pour ne citer que ceux-là. En quittant leurs partis, les transfuges cultivent le vœu cher de se faire regretter en laissant un grand vide difficilement comblable. Et si ces nouveaux leaders peuvent se placer dans une position de trouble-fête en détournant l’électorat du parti-mère, ils ne s’en priveraient pas. Histoire de vengeance.

  1. Le moment tant attendu par les petits partis et les candidats indépendants : la négociation des alliances électorales

Lorsque les petits partis et les candidats indépendants réalisent un score honorable au premier tour, ils peuvent se faire désirer y compris par leurs anciens partis dans le cadre des alliances du second tour. En la matière, toutes les combinaisons sont possibles. A travers ce jeu, certains font le bon choix et finissent par se retrouver avec le candidat élu à la magistrature suprême, donc au pouvoir avec tous ses privilèges.

Au total, dans l’histoire politique post-conférence nationale, les élections présidentielles ont toujours couronné une personnalité à l’expérience politique certaine, connue du grand public, soutenue par une grosse machine partisane structurée et capable de mobiliser  des ressources financières. Ces lois politologiques n’ont pas encore été démenties, qui sait peut-être à l’occasion des élections de 2020/2021 ?

Abdourahamane Oumarou LY

Contributeur

 

Bibliographie

Olivier Duhamel, Guillaume Tusseau, Droit constitutionnel et institutions politiques, Paris, Seuil 3ème édition 2013 ;

Abdourahamane Oumarou LY, Partis politiques, démocratie et Etat de droit en Afrique : l’exemple du Niger, Paris, Harmattan, 2017.

[1] La Roue de l’histoire du 29 octobre 2020

[2] Il y a lieu de les distinguer des conditions juridiques d’éligibilité sur lesquelles la Cour constitutionnelle se prononce, qui sont les mêmes pour tous les candidats.

[3] Le Général Baré  fut une exception, bien qu’issu de l’armée, il occupa des fonctions ministérielles (Santé publique).

[4] Cela peut aisément s’expliquer par le fait que la période post-conférence Nationale fut une période "révolutionnaire". Il fallait coûte que coûte balayer la classe politique en place et la remplacer par des hommes neufs, peu importe leurs expériences politiques et/ou administratives.

[5] A l’exemple du candidat (Dr Abdoulaye Amadou Traoré, candidat indépendant d’abord, puis fondateur de PPNU Sawyi) qui se présente régulièrement à l’élection présidentielle (2011 et 2016), et s’éclipse après le scrutin pour refaire son apparition à la prochaine élection présidentielle.

C’est avec un grand plaisir que j’ai appris sur les réseaux sociaux que vous avez visité ce jour 23 juillet 2021, Goumerie le site pétrolier d’Agadem. J’espère que vous avez pu constater les installations mécaniques qui permettent aux chinois d’exploiter le pétrole du Niger et les emplois que cette industrie aurait pu créer à la jeunesse Nigérienne.

La plus grande question que nous devons nous poser ici est celle-ci : « Et si le Niger pouvait un jour exploiter son pétrole et avoir les 100 % de revenus pour son peuple ? Il y’a de cela 30 à 40 ans en arrière, les chinois n’avaient pas la technologie d’exploitation du Pétrole, alors comment se fait-il que ceux-ci arrivent à faire ce qu’ils ne faisaient pas il y’avait 30 ou 40 ans ?

C’est grâce à la formation massive des ingénieurs mécaniciens et polytechniciens que les chinois sont parvenus à maîtriser l’exploitation du pétrole et d’autres ressources minières.

Exemples et expériences des pays Asiatiques Les pays Asiatiques, l’Inde et la Chine ont compris que la mécanique est un élément déclencheur de l’industrialisation. Ils ont envoyé des jeunes pionniers dans les années 1960 et 1970 dans les pays développés pour apprendre la mécanique dans des grandes écoles. Ces jeunes pionniers ont aussi appris la pédagogie (l’art d’enseigner) la mécanique. Dès le retour de ces jeunes pionniers dans leur pays respectifs, les gouvernements ont investi massivement dans l’apprentissage de la mécanique dans les collèges et lycées. Par le biais de l’apprentissage massif de la mécanique, l’Inde et la Chine ont amorcé leurs industrialisations.

Pourquoi des ingénieurs mécaniciens ? Nul ne peut ignorer un seul instant, le rôle d’un mécanicien dans la gestion des tâches quotidiennes dans notre vie, ainsi que la gestion des activités économiques dans le monde entier.

Je vous décris en quelques lignes l’importance d’un mécanicien dans notre univers. Le mécanicien est un élément clef dans le succès de tout projet de construction de bâtiment, construction de route, transport aérien, transport maritime, agriculture, élevage, transformation des produits agricoles, exploitation des mines etc…

Le mécanicien est indispensable dans toutes les activités de production dans ce monde.

  • En construction de route où l’on utilise des engins de terrassement, le mécanicien compétent est indispensable pour le bon déroulement du chantier. Au cas échéant, le chantier va tourner mal. L’entreprise accusera des retards dans le délai d’exécution du contrat. Elle subira des pénalités et des dégâts financiers ;
  • Prenons le transport aérien ou maritime, le pilote d’un avion ne peut décoller sans avoir l’autorisation du Mécanicien. Le capitaine d’un bateau ne peut naviguer sans avoir l’autorisation du mécanicien ;
  • Prenons l’Agriculture mécanisée ; la mécanisation de l’agriculture se fera par des ingénieurs mécaniciens. La transformation des produits agricoles se fera par l’installation des usines de transformation. La construction de ces usines ainsi que leurs maintenances seront assurées par des mécaniciens ;
  • Dans le cas des minerais, le pétrole, l’or, le phosphate, le fer, le manganèse. L’exploration ou l’exploitation de ces gisements demeure toujours la compétence des mécaniciens.

L’apprentissage des métiers de mécanique, d’électromécanique, d’électricité industrielle, de soudure, de chaudronnerie vont permettre au Niger d’exploiter son pétrole ainsi que d’autres minerais dans 10 à 15 à venir.

Je propose qu’un pourcentage sur des revenus du pétrole soit prélevé pour la création d’un centre d’excellence en mécanique pour promouvoir la formation de 10 000 ingénieurs mécaniciens polytechniciens afin de permettre au Niger d’exploité son pétrole ainsi que d’autres minerais d’ici 10 à 15 ans à venir. Le Niger demeure une source de gisements géologique tant convoité par le monde entier. Cependant, tant que le Niger ne maitrisera pas l’exploitation de son pétrole ainsi que les autres ressources minières de son sous-sol, nous demeurerons toujours un pays pauvre et très endetté.


La formation massive de 10 000 ingénieurs mécaniciens, polytechniciens est un impératif pour un Niger émergent.


La formation massive des ingénieurs mécaniciens va entraîner automatiquement une vague de délocalisation des industries au Niger, cela va créer des millions d’emplois, augmenter aussi l’assiette de la collecte des impôts de l’État.
Dans l’espoir de pouvoir vous présenter un jour le projet de création d’un Centre d’Excellence en Mécanique pour promouvoir la formation de 10 000 ingénieurs mécaniciens polytechniciens, je vous souhaite un très bon séjour à AGADEM.

SAMUEL KOFI FANGNON
INGENIEUR MECANICIEN
EXPERT DANS LES PROJETS DE FORAGES D’EAU
CITOYEN CONCERNE PAR LE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE DE L’AFRIQUE
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Le Niger en  tant que 4ème producteur mondial de l'uranium s’est engagé dans les applications pacifiques des sciences et de la technologie nucléaires.
Les lois adoptées ainsi que les traités et conventions ratifiés par le Niger portent essentiellement sur la sûreté,  la sécurité et l'utilisation pacifique de l'énergie atomique, dans les domaines tels que la sécurité alimentaire et nutritionnelle, la santé humaine , la valorisation des ressources minières , l'énergie et la lutte contre des effets néfastes des changements climatiques notamment.

 Tel doit être le cheval de bataille de notre diplomatie dans les débats internationaux sur le nucléaire.

La guerre de clochers entre les grandes puissances mondiales sur l' utilisation de l' énergie atomique pour la fabrication des armes de destruction massive, ne doit pas nous faire perdre de vue l'utilisation pacifique qui a le potentiel pour accélérer le développement de notre pays. Pour tirer le meilleur profit des sciences et techniques nucléaires, le gouvernement doit donc tout mettre en œuvre pour valoriser les compétences nationales disponibles dans le domaine.

C'est le Niger qui gagne et qui progresse.

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

Par correspondance en date du 8 février 2021, le Conseil supérieur de la communication (CSC) a informé l’opinion nationale que le débat télévisé de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle du 21 février 2021 n’aura pas lieu. Peu importe les raisons. Un tel débat qui s’inscrit dans la tradition républicaine des pays démocratiques (I) aurait constitué un excellent mode d’expression de la démocratie au Niger (II).

I. Le débat télévisé, rituel incontournable de tradition Américaine exporté à travers le monde entier
Le premier tête à tête télévisé de l'histoire des États-Unis remonte au 26 septembre 1960 à Chicago, entre John F. Kennedy et Richard Nixon. Par la suite, il gagnera la France en 1974 où le débat présidentiel a opposé pour la première fois Mr Valéry Giscard D’Estaing et Mr François Mitterrand. A cette occasion, le candidat Valéry Giscard D’Estaing asséna la fameuse répartie devenue célèbre : «  Monsieur Mitterrand, vous n’avez pas le monopole du cœur. » D’aucuns pensent que ces propos ont contribué à sa victoire. Depuis lors, sauf en 2002, la tradition a toujours été respectée en France.

Le débat face à face constitue l’ultime occasion pour convaincre les abstentionnistes et les indécis. Au-delà des joutes oratoires, les téléspectateurs apprécient tout : la stature de présidentiable des candidats, leurs gestuelles et postures corporelles et bien d’autres images et détails. Les télévisions saisissent l’occasion pour réaliser leurs meilleures parts d’audiences de l’année. Le rituel bien ancré ailleurs a du mal à s’établir au Niger.

II. Le débat télévisé, duel non décisif au Niger, pourtant excellent mode d’expression de la démocratie
Au Niger, aucun texte n’oblige les candidats qualifiés pour le second tour à se soumettre au face à face télévisé. Tout de même, le CSC, dans l’éventualité de sa tenue, l’a réglementé à travers la Décision  N°033/P/CSC du 06 octobre 2020, fixant les conditions de programmation et de diffusion des messages et déclarations des candidats sur les médias publics dans le cadre de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du second tour du 21 Février 2021. Il ressort de l’article 10 de ladite décision que :

« Il est organisé un face à face de quatre-vingt-dix (90) minutes en français entre les deux 2 candidats le dernier jour de campagne. Les deux candidats s’engagent par écrit à prendre part à ce débat.  En cas de désistement volontaire d’un candidat, il est accordé à son challenger un entretien de quarante-cinq 45 minutes. ».

Malheureusement, depuis l’ouverture démocratique des années "90", le débat présidentiel télévisé n’a jamais suscité le consensus autour de son organisation au Niger. Est-ce, peut-être, pour sa faible contribution à la conquête de l’électorat, contrairement aux pays occidentaux ? Les militants sont intimement attachés à la personne des candidats, les programmes, quelles qu’en soient leurs pertinences exposées dans un duel, n’auraient pas substantiellement compté dans les intentions de vote des électeurs. Le débat de cette année, vivement attendu, ne sera donc pas la grande première. Pourtant, sa tenue n’aurait pas été inutile à tous points de vue. D’abord, les deux candidats auraient apporté d’amples éclairages sur leurs programmes qui s’inscrivent respectivement dans la continuité du régime en place, pour l’un, et la rupture, pour l’autre. Ensuite, la confrontation médiatique, mode d’expression par excellence de la démocratie, aurait passionné bien de curieux, au-delà des frontières nationales, à l’heure où toutes les grandes chaînes sont sur satellites. Par exemple, en Côte d’ivoire, le débat télévisé du 25 novembre 2010 entre Mr Laurent Gbagbo et Mr Alassane Ouattara, a tenu en haleine, au-delà des Ivoiriens, les Africains d’horizons divers.
La confrontation télévisuelle avortée aurait permis à la démocratie de marquer des points au Niger.

Par Abdourahamane Oumarou Ly
Contributeur


Bibliographie :
Le débat présidentiel. Un combat de mots. Une victoire aux points
Patrick Charaudeau
Dans Langage et société 2015/1 (n° 151), pages 109 à 129.

Il ressort d’une enquête, en France, lors de l’élection présidentielle française de 2017, que plus de 10 % des répondants ont affirmé que ce débat compte tout à fait dans leur intention de vote

Aux élections présidentielles du deuxième tour, de cette année il n'y aura pas de débat "face à face" entre les deux candidats qualifiés , sur le plateau de la télévision nationale , ainsi en a décidé le Conseil Supérieur de la Communication , le CSC, chargé de la régulation de la presse, suite au désistement du candidat Mahamane Ousmane.

Ce débat "face à face" entre deux candidats aux élections présidentielles, est en général une tradition européenne et en particulier une coutume française.
C'est une pratique étrangère au Niger , qui ne tient pas compte de réalités sociopolitique et culturelles de notre pays.

À l'occasion du débat "face à face", chaque candidat vante son programme et présente les perspectives d’avenir qu'il offre aux électeurs pour améliorer la situation socio-économique du pays.

Dans ce genre de débat à la française, il est fait de coutume utilisation de certains indicateurs économiques: le produit intérieur brut, le PIB, le taux de croissance, le taux de pression fiscale, le taux d'alphabétisation, le taux de scolarisation, l' Indice du Développement Humain, l'IDH ect .
Ces instruments de mesure de développement économique et social sont mal maîtrisés par les citoyens électeurs nigériens non avertis et surtout mal compris par ceux qui n'ont pas été à "l'école de l'occident " , qui pourtant constituent la majorité des électeurs.

La faiblesse et la complexité de ce genre de débat, réside dans le fait qu'il se fait dans la langue officielle, étrangère , le français, ce qui pose des difficultés de compréhension pour la grande majorité du peuple souverain à comprendre ce qui se dit au débat" face à face " .

Même dans les pays européens où il est devenu une traditionnelle coutume, souvent déterminant dans la victoire d'un candidat, il est reconnu le droit à un candidat le pouvoir discrétionnaire de refuser le" face à face" avec son adversaire. En effet, en France, Jacques Chirac mis en ballottage par Jean Mari Le Pen, avait refusé le débat " face à face" , avec son adversaire Jean Mari Le Pen, pour des raisons discrétionnaires, ce qui avait été approuvé à son temps par la majorité des électeurs français.

Aux élections générales de 24 novembre 1999, remportées par le Président Mamadou Tandja, celui-ci avait refusé le débat "face à face" avec son challenger, Issoufou Mahamadou. De même aux élections présidentielles du 4 décembre 2004, consacrant le deuxième mandat du président Mamadou TANDJA, il n'y avait pas eu de débat " face à face" .

Aux élections présidentielles de 2011, il n'y avait pas eu également, de débat "face à face" , entre les candidats au second tour, le Président Issoufou Mahamadou et le Président Seyni Oumarou .

Aux élections présidentielles de 2016, il y avait pas eu de débat "face à face " entre le Président Issoufou Mahamadou et le président Hama Amadou qui était en prison civile de Filingué.

Le débat politique "face à face" ne fait pas partie de la tradition politique nigérienne, la majorité des électeurs nigériens n'accordent pas un grand intérêt au dit débat, il se fait en langue étrangère maîtrisée seulement par un poignée de citoyens électeurs.

Le débat" face à face " serait plus intéressant, plus determinant, s'il pourrait se faire dans une de nos langues nationales, parlée par la majorité des nigériens. Les électeurs auront ainsi plus des éléments d'appréciations pour juger et bien faire en leur âme et conscience, le choix de leur candidat préféré.

La presse nationale se devrait d'interpeller les candidats, entre autres, sur les dossiers brûlants suivants :

1/ Les investissements réalisés ou à réaliser dans les infrastructures qui pourraient relancer l’économie du pays, par exemple, les investissements , agro-sylvo-pasteraux , routiers, hydrauliques, énergétiques, sanitaires, scolaires ect.

2/ La justice, le droit de manifester, les droits de l'homme, les libertés publiques , qui sont aussi importants que le droit matériel , dans l'épanouissement moral, la vie paisible , agréable, des citoyens.

3/ La sécurité sans laquelle il ne peut y avoir de développement économique et social.
4/ La délinquance économique et financière, les narcotrafiquants, les surfacturations des dépenses publiques,
la concussion, qui nuisent à la bonne santé l'économie du pays .
5/ L' aide aux entreprises industrielles privées en vue de favoriser l'émergence d'un secteur privé plus compétitif dans la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine.
6/ La fiscalité, l'emploi , le prix du pétrole, la fermeture des usines de la production de l'uranium, ect.
Donc les sujets intéressants à débattre ne manqueront pas, il suffit de bien organiser sainement ce débat ,sans préjugé, en tenant compte de nos réalités socio-culturelles.

Au défaut d'un débat " face à face" , qui n'est pas indispensable, compte tenu de la spécificité du Niger, la presse nationale pourrait interroger chacun des candidats à travers un entretien, à domicile, dans nos langues nationales , afin qu'il explique aux électeurs le contenu de son programme sur : la sécurité publique, les libertés publiques , les infrastructures : routières, électriques, hydrauliques, sanitaires, scolaires , universitaires, ect , étant donné que chacun des candidats avait participé à la gestion du pays durant les vingt dernières années, en effet, l'ancien Président de la République Mahamane Ousmane , en plus de trois ans à la tête du Niger, il avait participé pendant dix ans à la gestion du président de la République, Mamadou Tandja et le Président du PNDS/ TAREYYA, Mohamed Bazoum, en plus de quinze mois de gestion de la transition démocratique, dirigée par le Premier Ministre chef de gouvernement, Cheffou Amadou, il avait participé pendant dix ans à la gestion du Président de la République, Issoufou Mahamadou. Tous les deux candidats ont géré le pays, ils sont comptables des gestions passées , ils ont connu l'opposition politique pendant des années. En outre ils sont tous , connus du peuple souverain du Niger.

Par conséquent, la presse nationale pourrait interpeller chacun des candidats sur son programme, sur sa gestion passée et les perspectives d’avenir pour le pays, dans un entretien à domicile.

C'est le Niger qui gagne et qui innove dans le débat politique avec son fair-play légendaire !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

Il me plaît de vous transmettre une réflexion importante de mon frère Omar Tankari, un citoyen nigérien soucieux de la paix, concernant l'ensemble de notre sous-région africaine.

En effet, la réunion des chefs d'état-major de la CEDEAO s'est déroulée dans un ton martial, marquée par des déclarations insupportables de gradés clamant haut et fort leur volonté de déployer les armes sur le territoire du Niger.

Il est effrayant de constater en 2023 avec quelle désinvolture et quelle arrogance, frôlant l'inconscience, certains Africains sont enclins à semer la désolation et la mort parmi leurs frères africains, évoluant pourtant dans le même espace de développement social, économique et humain !

Si l'option militaire, apparemment souhaitée avec ardeur par certains de nos frères africains, devait se concrétiser et que la Guerre du Niger éclate, Messieurs les va-t-en-guerre, sachez que :

L'Histoire vous regarde et vous dénoncera comme des bourreaux au sein d'une Afrique de l'Ouest qui aspirait à la fraternité, mais qui, au bout de 20 ans, aura fini par retomber dans les schémas ancestraux d'une confrontation fratricide. L'Histoire retiendra les noms des pays, des dirigeants et des militaires responsables de cette tragédie.


L'Histoire retiendra que malgré l'opposition de vos parlements, du Parlement de la CEDEAO, de l'Union Africaine et de vos populations respectives, vous aurez persisté dans votre aveuglement à punir les Nigériens. N'oubliez pas que vous pourriez peut-être affronter le CNSP, mais ce sont les Nigériens, les enfants, les femmes et les hommes du Niger qui risquent de payer le prix fort de votre folie guerrière.


L'Histoire retiendra que, sous couvert de restaurer un ordre constitutionnel, vous aurez foulé aux pieds les principes fondateurs de la CEDEAO, outrepassé les dispositions constitutionnelles de vos pays respectifs, superbement ignoré les règles d'engagement de l'Union Africaine et négligé les Nations Unies, garantes de la paix mondiale et bien supérieures aux regroupements régionaux.


L'Histoire se souviendra que vous aurez disposé des ressources humaines, matérielles et financières nécessaires pour réprimer les Nigériens et potentiellement réinstaller un "président élu" qu'ils ne désirent visiblement plus. En revanche, pendant plus de 10 ans, vous aurez superbement négligé les souffrances des populations vulnérables victimes des groupes terroristes. Vous n'aurez pas mobilisé autant de ressources pour soutenir vos frères du Niger, du Mali et du Burkina dans leur lutte contre les tueries ayant endeuillé des milliers de familles.


L'Histoire retiendra que vous aurez pris le risque insensé de provoquer la désintégration majeure de la CEDEAO, cet espace ouest-africain censé mutualiser nos forces pour surmonter collectivement nos épreuves et nous mener vers l'émergence socio-économique. L'Histoire retiendra que vous aurez durablement altéré les liens de solidarité entre les peuples ouest-africains, unis au-delà des frontières et de l'incompétence des politiciens.


Voilà cinq points que l'Histoire retiendra si vous franchissez le pas en agressant le peuple du Niger, un pays qui ne vous aura fait aucun mal ! L'Histoire le retiendra pour l'enseigner à vos arrière-petits-enfants.

Ali A. BONGUERE

Le Niger à la croisée des chemins : Essai sur une politique de relance - Par Ph.D. Youssouf MAYAKI

« La matière grise est la locomotive du progrès » Joseph K. Zerbo 
« Cent glissades n’empêchent pas la tortue d’entrer dans la mare » Proverbe Mossi

 En matière de développement économique, il n’y a pas de recette miracle. La solution réside dans le travail, la discipline et la bonne gouvernance sous la direction d’un leadership éclairé ; fut-il despotique. Tant il est évident que les politiques conjoncturelles (macroéconomiques) et structurelles (sectorielles) fonctionnent uniquement lorsque ces conditions – là sont réunies. Comme le fait remarquer un économiste ; la macroéconomie s’adresse à un peuple qui travaille et un autre d’ajouter que seuls les pays qui ont à leur tête des dirigeants prêts à se sacrifier pour ce peuple peuvent se développer.

Dans la plupart des pays africains au Sud du Sahara, la difficulté d’un véritable décollage économique, quelque soit le flux des ressources, réside dans l’absence d’une stratégie de développement clairement définie découlant d’une vision dans le cadre d’un projet de société et mise en œuvre avec détermination grâce à des politiques économiques adéquates et cohérentes et une bonne gouvernance volontariste. Pire ! Les économistes parlent de ‘’malédiction des ressources naturelles’’ pour caractériser la situation de ces pays africains riches en uranium, pétrole, gaz, charbon, or, diamant, cuivre, cobalt, etc…… mais où le développement n’est pas au rendez-vous ; parasité par la misère avec son cortège de malheurs : inégalités, chômage, inflation, insécurité (banditisme armé, terrorisme, guerres civiles), recul de la démocratie, défaillance de l’Etat, corruption, détournement des deniers publics, perte de l’indépendance.

Il faut, donc, y remédier par une politique de croissance qui demande à être consolidée par et pour les nationaux et rendre irréversibles ses effets pour l’arrimer solidement sur la trajectoire de développement afin d’avancer sur le chemin du progrès. Celle-ci sera différente de la croissance qui s’effondre au moindre choc exogène avec des conséquences irrémédiables sur les ‘‘secteurs réels’’ très sensibles (eau, agriculture, éducation, santé). En effet selon certains experts, la crise financière de la décennie passée aurait provoqué une baisse de taux de croissance en Afrique de 5,4 % en 2008 à 3% en 2009 avec comme conséquence une hausse de la mortalité infantile qui se traduirait par le décès ‘’supplémentaire’’ de 700 000 nourrissons ! Aujourd’hui, la crise COVID-19 aurait provoqué, selon les estimations de la  Banque mondiale une chute du PIB mondial de 5,2 % en 2020, ce qui représente la plus forte récession depuis la seconde Guerre mondiale. Pour la première fois depuis 1870, un nombre sans précédent de pays vont enregistrer une baisse de leur production par habitant indique la Banque mondiale dans sa dernière édition semestrielle des Perspectives économiques mondiales. L’activité économique dans les économies avancées (censées fournir de ‘‘l’aide’’ aux pays moins nantis) devrait décliner de 7%, sous l’effet de graves perturbations qui ont frappé l’offre et la demande intérieures. Le groupe des économies de marchés émergentes et en développement devrait connaître sa première contraction en soixante ans, avec une baisse globale de son PIB de 2,5%. Les prévisions font état d’une diminution de 3,6% des revenus par habitant, ce qui fera basculer des millions de personnes dans l’extrême pauvreté en 2020. En Afrique, on s’attend à une chute du PIB de 3,2% à 1,8% toujours en 2020 et à une première récession depuis 20 ans. Les obstacles sur les chemins de la croissance sont nombreux et importants. Mais ils ne sont pas insurmontables. Certains sont de nature économique, comme le coût des facteurs de production (transport, énergie, infrastructures) ou le poids de la fiscalité et l’insuffisance de financement ; d’autres non, à l’instar du problème de décision, de l’image négative du pays (pauvreté, insécurité), de pratiques administratives néfastes. Mais, tous sont déterminants dans le succès ou l’échec de toute politique économique. De plus, tout ne s’explique pas forcément et seulement par des chocs exogènes (hausse/baisse des prix des matières premières ou produits agricoles, taux de change, etc…) ou des aléas climatiques (sécheresse, inondations, etc…). Puisque malgré la persistance de ces éléments, le Niger a connu des fortunes diverses dans divers domaines (tissu industriel, finances publiques, endettement, école, santé, etc…) en fonction de la gouvernance appliquée par les différents régimes qui se sont succédés depuis l’indépendance en 1960. A ce niveau, il faut rappeler les immenses richesses du sous sol nigérien (uranium, charbon, or, pétrole, gaz, gypse, cassitérite, fer, diamant, terres rares, etc…) dont certaines sont exploitées. Pourtant, au cours de la dernière décennie, le Niger est constamment classé dernier (189e) ou avant dernier (188e) de la planète ; la situation se détériorant régulièrement depuis 1990 d’où un certain nombre de défis à relever dans un contexte de mondialisation. Quelques hommes politiques et des économistes rétorquent, à juste titre, que ‘’le Niger est riche ; ce sont les Nigériens qui sont pauvres’’. Ce paradoxe montre bien que le développement est d’abord une affaire de volonté humaine, soyons plus précis ; de volonté politique. Cette volonté de s’en sortir se traduira dans la réalité uniquement s’il existe une expertise en économie pour proposer des stratégies à mettre en œuvre et en assurer la bonne exécution une fois la voie tracée par le politique. Il est vrai que le déficit en ressources humaines hautement qualifiées dans toutes les spécialités est une contrainte majeure dans les pays non développés et un goulet d’étranglement à l’action d’un Président de la République  patriote et progressiste ; ce qui rend encore plus dramatique leur marginalisation. La réussite en politique économique nécessite, faut-il le répéter, des experts de haut niveau ; « choisir les meilleurs parmi les plus brillants » tel est le principe énoncé par Franklin D Roosevelt, Président des Etats Unis d’Amérique (1933-1945) et appliqué par son lointain successeur, Barack Obama (2009-2017) pour le choix de ses collaborateurs ; Joe Biden semble être dans la même disposition. Parce que, seule peut relever les défis du développement, une élite   très bien outillée sur les plans scientifique, technique et culturel sans complexe historique et philosophique donc farouchement révoltée de voir son pays dans une situation déplorable comparativement à celle d’autres qu’elle a la chance de visiter ou d’y vivre alors même qu’elle est convaincue que rien de divin ne justifie cela. C’est la rencontre d’une intelligentsia responsable et de dirigeants visionnaires qui explique le succès économique enregistré par les pays asiatiques. Certains parmi les plus développés aujourd’hui étaient plus pauvres que beaucoup de pays africains en 1960 ! Avant-hier c’était le Japon, la Corée du Sud et Taiwan ; hier Hong Kong, Singapour, Malaisie, Indonésie ; et aujourd’hui la Chine et l’Inde. Cependant, quelques pays africains comme le Botswana, l’Ile Maurice, le Ghana ont vu leur situation économique s’améliorer grâce à cette collaboration entre élites intellectuelle et politique. En ce qui concerne notre pays, il y a urgence de reconstituer le tissu industriel, lieu privilégié de création de richesse et d’emplois, ce qui nécessite :

  • La promotion d’un environnement favorable aux investissements par la levée des obstacles tels que le harcèlement fiscal, la concurrence déloyale et la corruption ; même si les réformes entreprises pour l’amélioration du climat des affaires ont permis au Niger de gagner 42 places dans le classement ‘’Doing Business’’ de la Banque mondiale. Le pays qui occupait la 174e place en 2011 est ainsi passé à la 132e place en 2019.
  • Un financement de l’économie adapté et suffisant qui passe par des incitations aux banques commerciales afin d’octroyer des crédits à long terme aux investisseurs privés.
  • Multiplier et Accélérer la création de banques spécialisées pour favoriser le développement général (Banque Nationale de Développement à l’image de la défunte BDRN qui n’a jamais été dirigée par un spécialiste du financement du développement), celui particulier de certains secteurs spécifiques (comme la BAGRI et la BHN), des régions, des PME et l’industrie.
  • La négociation ‘’d’accord - cadres’’ avec les partenaires publics et privés appropriés des pays impliqués dans l’exploitation du pétrole-gaz, de l’uranium et de l’or pour la réalisation de zones économiques de production préférentielles (zones industrielles, zones franches et autres clusters), créatrices de valeur ajoutée et pourvoyeuses d’emplois, de revenus et de devises.  

A court terme, il faut assurer une redistribution massive de la rente tirée du pétrole et de l’uranium vers les couches moins nanties qui vont dépenser la totalité de leurs revenus dans l’acquisition de biens essentiels (alimentation, habillement, logement, santé, éducation) et non dans la consommation ostentatoire de biens de luxe. Aussi, faut-il relever le niveau des salaires, généraliser et augmenter la bourse à tous les étudiants, multiplier les réalisations à haute intensité de main d’œuvre pour donner du travail au maximum de jeunes nigériens même sans qualification professionnelle et réguler l’emploi dans le monde rural par l’intensification des cultures irriguées et de contre saison.

Ainsi, est relancée la consommation des couches populaires en évitant ce que les économistes appellent le ‘’syndrome hollandais’’ ( l’inflation due à une augmentation rapide de la demande rendue possible grâce aux revenus supplémentaires provoquée par une flambée des prix d’une matière première d’exportation) par un approvisionnement adéquat du pays grâce à la levée des barrières non tarifaires et autres obstacles aux échanges internationaux notamment toutes les tracasseries qui sont encore plus dommageables que les tarifs du fait de l’incertitude qu’elles créent.  C’est ici que la ZLECAF aura tout son sens pour les nigériens surtout qu’avec la réciprocité il y aura des débouchés extérieurs pour une industrie de substitution aux importations arrivée à maturité au point de vendre à l’étranger ses produits devenus intéressants et compétitifs. Dans sa phase initiale, ce schéma va permettre de relancer les activités de commerce (international, de gros et de détails) avec les transports, les assurances et les banques ; bref, tout le secteur des services. Bien sûr, le solde de la balance commerciale va se détériorer. Ce qui n’est pas un drame ! Au contraire ce serait le signe de la bonne santé de notre économie car de l’existence d’une demande domestique solvable. Un bon prétexte pour les futurs dirigeants du pays pour encourager, dans une seconde phase, la création d’entreprises capables de fabriquer sur place les biens importés et capter cette rente du commerce international. La création des entreprises sur la base du paradigme de l’import-substitution va emporter facilement l’adhésion des opérateurs économiques, industriels potentiels, qui constateront, à travers les statistiques des importations dans la balance des paiements, l’existence concrète d’un marché à satisfaire. Ainsi, après le secteur tertiaire, ce sera au tour du secteur secondaire de connaitre une renaissance. Dans un premier temps de cette seconde phase sera caractérisée par une persistance de la détérioration de la balance commerciale provoquée par une hausse des importations de biens d’équipement qui vont servir à construire les usines devant fabriquer des produits usinés destinés à la consommation finale en substitution des biens importés. Tout ceci va évoluer vers une industrialisation avec des comptes extérieurs équilibrés, des emplois, des revenus, de meilleurs transferts pour les couches vulnérables avec comme corollaire une hausse généralisée du niveau de vie. Une hausse de la consommation s’en suivra provoquant à son tour une hausse de la production, donc des emplois et des revenus. Ainsi, la boucle est bouclée en un ‘’cercle vertueux’’ du développement économique tel que le prédit ‘’l’approche des différentes phases de la balance des paiements’’ échappant ainsi au ‘’cercle vicieux’’ de la pauvreté. La demande continuera de croître grâce aux revenus gagnés dans les industries minière et pétrolière à condition que les « grands chantiers » soient perpétuellement exécutés. Toutes les populations laborieuses (travailleurs, fonctionnaires, enseignants, étudiants, opérateurs économiques véritables) trouveront leur compte ainsi que l’Etat qui verra s’accroitre ses recettes fiscales. Cette politique est la seule qui puisse garantir à la fois la paix sociale et la prospérité. C’est pour cela qu’il faut de la détermination dans son application pour ne pas reculer devant la moindre fronde de tous ceux qui, de par leur positionnement politico-administratif formel ou informel, captent une part disproportionnée de la rente des ressources naturelles et de la défaillance de l’Etat (trafics en tous genres) sans rapport avec leur contribution à la création de richesses dans le pays et que la science économique qualifie de ’’ passagers clandestins’’ ou resquilleurs.

Plus tard, il faudra créer avec l’appui de l’État de grandes fermes modernes et une véritable industrie de la viande et produits dérivés pour l’exportation. La politique agricole sera, donc, axée sur l’élevage semi – intensif caractérisé par de grandes exploitations modernes avec des espaces vastes pour le pâturage sauvage complété par une production du fourrage et gérées de façon professionnelle. Le scénario idéal est de faire venir des capitaux arabes avec le savoir-faire des ‘’seigneurs de la viande’’ latino-américains. On assistera donc à la mise en œuvre intelligente et novatrice d’une grappe de partenaires Niger – Chine - Arabie saoudite – Koweït – Qatar - Brésil - Argentine. Cet élevage proche de la nature produira de la viande de qualité très compétitive et très prisée pour satisfaire la demande des pays africains, des pays arabes et surtout de certains pays asiatiques ; l’Asie avec sa population énorme dont le niveau de vie s’améliore ce qui se traduira par une plus grande part de consommation de viande dans l’alimentation. Le Niger est idéalement positionné sur les plans géographique et géopolitique pour conquérir ces marchés.  La meilleure arme contre la pauvreté demeure une politique industrielle hardie génératrice d’emplois et de revenus ; et ce sont les PME qui seront le bras armé de cette politique. Aussi, le Niger pourra s’appuyer sur un partenariat stratégique avec les PME des pays partenaires au développement impliqués dans l’exploitation du pétrole et de l’uranium (encore !) ; France et notamment la Chine où 4/5 de l’emploi est assuré par les PME non publiques qui représentent par ailleurs 90% du parc industriel et contribuent pour 60% à la formation du PIB, afin de créer un tissu industriel national dans le cadre d’une politique de substitution aux importations mais sans exclure quelques entreprises d’exportations dans les filières où nous avons un avantage comparé. Comme nous l’avons dit plus haut, celles-ci produiront pour satisfaire une demande domestique solvable grâce aux revenus générés par la rente uranifère et pétrolière et aux salaires des travailleurs des « grands projets » dans les secteurs énergétiques et des infrastructures : mines d’uranium et centrales nucléaires, raffinerie de pétrole, usines de charbon, cimenteries, barrages, routes et ponts. La politique de relance nécessitera une politique budgétaire et fiscale incitative. En tant qu’instrument privilégié de planification financière et de régulation, le budget doit refléter les choix stratégiques en matière de politique  économique. Il ne doit plus être la simple traduction comptable des contraintes subies et de notre limite en matière de politique de relance. Au contraire, il doit être la traduction de notre volonté de reprendre l’initiative. Dans ce contexte, il sera un outil de gestion macroéconomique financé par une fiscalité qui est compatible avec les impératifs de la croissance et du développement.

Elle nécessitera aussi une politique de financement adaptée aux besoins de l’économie nationale par la mise en place d’institutions financières pouvant garantir de ressources appropriées et une expertise aux secteurs jugés prioritaires.

A cet égard, l’exemple chinois est instructif. En effet, la Chine a enregistré des résultats macroéconomiques exceptionnels en partie grâce à une politique efficace de financement de l’économie qui repose sur un système bancaire et financier performant composé de banques spécialisées dans le développement des différents secteurs, des infrastructures et des zones géographiques spécifiques. Un partenariat dans le domaine financier avec les chinois confortera notre plan de relance de l’économie grâce au transfert de savoir-faire, à des conditions de prêts attrayantes et des disponibilités financières quasi illimitées (Industrial and Commercial Bank of China détient 20,1% de la Standard Bank d’Afrique du Sud qui est la première banque en Afrique par les actifs gérés qui représentent 160,65 milliards de dollars en 2018).

Eux, gagneront aussi à accompagner l’installation et la croissance des entreprises chinoises au Niger ; pas seulement dans les secteurs minier et énergétique mais aussi et surtout dans les autres secteurs qui seront développés en joint-venture. Pour cela, il faut savoir profiter rapidement, des opportunités qu’offre la Banque de Développement de Chine (CDB) dont la mission est d’octroyer des prêts aux secteurs de l’énergie, du transport, des matières premières et des infrastructures, d’accompagner les entreprises chinoises à investir à l’étranger et d’approfondir la coopération avec des gouvernements, des banques et des entreprises de tout pays.

Les raisons d’espérer existent mais pour cela il faut que la raison prévale et connaître l’histoire des faits économiques et sociaux du Niger pour ne plus avoir un complexe d’infériorité. D’autant plus que le Niger a déjà connu une ère d’industrialisation soutenue et réussie qu’on peut qualifier, avec le recul du temps, de ‘’miracle économique méconnu’’ ; fruit d’une politique volontariste du régime PPN/RDA avec Diori Hamani comme Président de la République (1960 -1974). Plusieurs infrastructures économiques furent créées (sociétés, usines, ranchs, aménagements hydro-agricoles, énergie) pour produire, commercialiser et exporter toute une gamme de produits usinés : huile, farine, semoule, biscuit, bonbons, lait, viande, cuirs et peaux, maroquinerie, savon, parfum, pommade, cigarettes, allumettes, plastiques, chaussures, médicaments et produits pharmaceutiques, équipements et menuiserie métalliques, couvertures, pagnes, briques rouges, ciment, fourneaux, chauffe-eaux et pompes solaires, fruits et légumes (tomates, haricots verts, fraises), etc……..  A la veille de l’ajustement structurel (1983), le secteur des entreprises publiques (non compris le secteur privé et celui de l’économie mixte) se composait de 54 entreprises qui réalisaient 24 % de la valeur ajoutée du secteur moderne soit encore 4,6 % du produit intérieur et employait environ 13.000 personnes soit 46,6 % de la population active occupée dans ledit secteur. De nos jours, tout ce tissu industriel a pratiquement disparu ! Prendre la bonne direction, même tardivement, est louable mais ne suffit pas. Le chemin est plein d’embûches. Le premier écueil à éviter demeure ce que les économistes appellent la « malédiction du pétrole » ou par extension ‘’la malédiction des ressources naturelles’’ annoncé plus haut : cherté de la vie, inégalités sociales et disparités régionales qui engendrent conflits sociaux et instabilité politique d’où l’insécurité généralisée (banditisme, rébellions, terrorisme). C’est ce risque politique élevé qui pousse les fonds souverains des pays émergents à continuer d’investir en Amérique du Nord ou en Europe où les rendements sont inférieurs à ceux en Afrique, parfois carrément négatifs, ce malgré les avis et conseils de certains experts dans le sens d’une diversification géographique de leur portefeuille.

Youssouf MAYAKI, Ph.D.
Economiste
Haut Fonctionnaire des Finances
Administrateur Civil
Homme politique

 

 

Le Niger est malade. Gravement. Depuis dix ans que le socialisme et la France ont la chance d’avoir leurs hommes à la tête du Niger, le pays ne fait que vivre des situations cocasses, des régressions terribles et ce depuis que par un socialisme avarié et contrefait, la médiocrité pouvait être exaltée et promue et que l’ostracisme et le clanisme pouvaient être portés à leur summum.

Ce pays est en mal de leadership. Lorsque l’Opposition s’éteint, incapable de porter une voix depuis que, à ce qu’elle dit elle-même, sa victoire lui a été arrachée, retranchée dans ses doutes et ses silences agaçants, sur l’échiquier l’on ne peut voir aucun leadership qui peut parler et qui peut avoir la chance d’être écouté. Par les lâchetés et les hypocrisies, des hommes ont compromis leur réputation et aujourd’hui, la politique nigérienne souffre de manquer d’hommes de poigne capables de porter les ambitions du peuple, d’incarner sa dignité. Où sont tous ces grands hommes politiques, qui, à force de suivisme aveugle, oublieux de ce qu’ils ont à défendre leur pays, de reconnaitre ce qui fait son bien, cherchant un petit espace pour trouver à manger, tous font profil autour de la gamelle, exilés dans des partis qu’ils ne savent plus gouverner car n’ayant au-delà du ventre et de leur confort personnel atteint, aucune ambition pour le parti et pour le Niger. Issoufou a sans doute mieux compris la dimension alimentaire de nos hommes politiques pour jouer depuis dix ans à les rabaisser, à leur arracher leur libre arbitre, à leur confisquer leurs voix, leurs opinions pour être ces béni-oui-oui qui ont oublié qu’au-delà de villas cossues et de comptes en banque garnis, ils ont surtout à laisser en héritage à leurs enfants un nom. Une bonne réputation surtout.

Le Niger est en panne pas seulement sur le plan politique. Sur le plan social, toutes les valeurs qui nous rendent des fiertés sont aujourd’hui renversées. Comment comprendre ces silences déroutants de syndicats, d’acteurs de la société civile sur les graves périls qui planent sur la nation – nous ne parlons pas d’une région ou d’une autre et l’équivoque ici est important ? Le Niger est sur des pentes dangereuses, et par les laxismes et les couardises dont nous faisons montre, dans le monde, nous ne laissons qu’une image de nous qui nous rabaisse, nous humilie. A la face du monde ? Nous sommes les lâches de la terre. C’est terrible. Oui, à force de division, de catégorisation, de stratification socialiste, la renaissance nous révèle nos divisons cultivées à dessein, exhibe nos divisions et nos fragilités. C’est dans la douleur des divisions inoculées que le peuple, dressé sur des automatismes et des réflexes dangereux, a perdu le goût à la vie qui implique forcément, le goût à la lutte car un peuple qui ne lutte pas, ou qui ne sait pas lutter, ne pourra jamais se relever, même de la plus bénigne des difficultés. Et c’est d’autant grave qu’on le lui met dans la tête, pour le détruire définitivement en lui faisant croire qu’il ne peut avoir d’existence que par un autre, que par l’autre. Parce que nous serions des incapables alors même que celui qui est censé nous sortir du pétrin n’y arrive pas depuis sept ans de copinage douteux.

Les Nigériens ont souffert d’entendre le président du Niger, dans sa dernière communication, dire que la France est indispensable pour nous et nous faire croire que nous n’aurions pas de vie que sous ses ailes protectrices. Pourtant, quoi qu’il dise de ses exploits guerriers pour avoir tué un tel ou un tel, les Niger doutent de l’efficacité des ailes de la maman-poule qu’il s’était évertué à flatter à la face du monde, réduisant son rôle de président d’un peuple souverain, caricaturalement, au laudateur.

Non. Ce soir, en écoutant la parole qui rassure la France de notre « reconnaissance » et Issoufou de notre soumission, les Nigériens avaient été tristes.

Il ne reste plus au peuple que de prendre ses responsabilités et de se réveiller.

Le compte à rebours a commencé.

Par Elhadj Omar CISSE

Au cours de ces derniers jours, les citoyens nigériens, privés d'accès à l'Internet, n'ont pas eu l'occasion de mesurer tout l'intérêt que portent d'autres pays, voisins ou lointains, à la crise post-électorale en cours dans le pays. Comme il est de coutume en pareilles circonstances, plusieurs dirigeants étrangers se sont prononcés sur la situation qui prévaut au Niger; mais, les réactions les plus significatives sont bien sûr celles des dirigeants des deux plus puissants voisins du pays, à savoir le Nigeria et l'Algérie.

Selon le porte-parole de la présidence de la République fédérale, M. Garba Shehu, interviewé par correspondant en Haussa de la Deutsche Welle (DW) à Abuja, le président Muhammadu Buhari a appelé son homologue nigérien pour le féliciter, non seulement pour "la bonne tenue des élections", mais aussi "pour la victoire du candidat du PNDS-Tarrayya, Bazoum Mohamed". Le porte-porte de la présidence nigériane a indiqué également, dans cette interview du 24 février, que le président Buhari appelle ceux qui contestent les résultats de l'élection présidentielle à user des voies légales de recours et à éviter de créer la "fitna" et la division dans le pays.
A la suite du président Buhari, le prèsident algérien, Abdelmajid Tebboune, s'est également prononcé sur la situation au Niger. C'était le 2 mars dernier, lors de sa première intervention publique, après sa sortie d'hôpital. Evoquant la situation au Sahel, le président algérien a déclaré, selon RFI, ce qui suit : « La France pense qu’elle a une mission historique dans le Sahel et elle défend ce rôle. Nous pensons différemment. Nous voulons aider à bâtir des pays avec un peu de démocratie. Nous étions les premiers à envoyer une mise en garde à la rue à Niamey qui refuse l’élection de Bazoum. Nous sommes contre la violence...Nous œuvrons pour une solution pacifique en Libye, au Mali et au Niger ».

Avant ces déclarations, nous avons entendu celles du ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qualifiant les élections nigériennes d'exemple pour l'Afrique; et ce, bien même avant la tenue des 1er et second tours de l'élection présidentielle. Les autorités françaises, on le sait, n'ont jamais caché leur soutien indéfectible au régime de Niamey; et les raisons sont évidentes et connues de tous : la France qui a, au Niger, d'importants intérêts, économiques et militaires, défendus becs et ongles par le président sortant, n'entend point laisser les Nigériens gérer seuls leur crise.

Quoi qu'il en soit, en attendant la proclamation officielle des résultats du second tour de l'élection présidentielle par la Cour constitutionnelle, on peut dire que les Nigériens savent à présent qu'ils ne sont pas les seuls concernés par ce qui se joue dans leur pays. La crise post-électorale en cours dans le pays est scrutée aussi bien à Abuja qu'à Alger et Paris, sans oublier Ndjamena, dont des soldats stationnent à la périphérie de Niamey, en attendant, semble-t-il, leur déploiement dans la zone des trois (3) frontières. Les prises de position de ces capitales indiquent que le futur du Niger, indépendant et souverain dans ses 1 267 000 km2, dépend de la façon dont sera gérée la situation présente; et ce n'est pas seulement l'affaire des seuls protagonistes de la crise post-électorale.

Par Moussa Tchangari
Source :  https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54

Après les tragédies de Toumour dans la région de Diffa, Zaroumdarey, Tchiomabangou et Banibandgou dans la région de Tillabery, le Niger vient d'enregistrer une nouvelle à Tillia dans la région de Tahoua. Entre décembre 2020 et mars 2021, pendant se déroule dans le pays un processus électoral des plus singuliers, au moins 367 personnes, toutes civiles, ont été froidement tuées par des éléments armés non identifiés; suscitant toujours les mêmes réactions indignées au sein de l'opinion, et des communiqués gouvernementaux presque toujours identiques.
Ainsi, au grand malheur des populations civiles, les tragédies se succèdent dans le pays; et ce, malgré les mesures drastiques d'état d'urgence en vigueur dans trois (3) des huit (8) régions. Le point commun des tragédies de ces derniers mois, c'est qu'elles n'ont touché que des personnes civiles qui, normalement, doivent être épargnées en période de conflit armé. Ces tragédies indiquent clairement, de part la nature même de leurs cibles, que nous sommes face à un changement majeur dans la stratégie des groupes armés.
En effet, après une série d'attaques ciblant principalement les forces de défense et de sécurité, les groupes armés semblent avoir décidé de tourner à présent leurs armes contre des personnes civiles; et ce, pour des raisons que le commun des citoyens n'arrive toujours pas à saisir clairement, et qu'aucun spécialiste des questions de conflit n'a tenté d'exposer et expliquer. La tâche est, il faut le reconnaitre, difficile; car, aucune des dernières tragédies n'a été revendiquée.
Aujourd'hui, bien qu'aucune revendication n'est venue nous éclairer sur les mobiles de ces crimes odieux, plusieurs explications circulent au sein de l'opinion; et l'une d'elles mérite de retenir l'attention de tous, parce qu'elle a été avancée par le gouvernement, et parce qu'elle a été également évoquée par des organisations de la société civile. Le dernier communiqué du gouvernement, qui est intervenu à la suite de l'acte criminel de Banibangou, souligne clairement qu'il s'agit d'assassinats ciblés. Cette version a été également soutenue par la société civile de Tillabery, à travers une déclaration évoquant des velléités d'"épuration ethnique".
Outre ces réactions, nous avons eu droit à de nombreux audio soutenant la thèse de "ciblage ethnique" des victimes, en particulier pour celles de la région de Tillabery; et c'est sans surprise que nous avons vu circuler ce matin encore des posts indiquant l'origine communautaire des personnes tuées à Tillia. Certes, personne n'a tenté d'indiquer l'identité communautaire des meurtriers; mais, il faut craindre que, à force de privilégier l'hypothèse d'un "ciblage ethnique", on finisse par donner une coloration communautaire à un conflit d'une autre nature.
Quoiqu'il en soit, eu égard à ce qui se passe dans d'autres pays de la région, notamment au Mali et au Burkina Faso, il importe de mesurer les risques liés à la propagation de rumeurs, et parfois même de quelques bribes d'informations avérées, prêtant aux groupes armés des velléités d'"épuration ethnique". Ce sont ces rumeurs et bribes d'informations, parfois diffusées à dessein, qui ont donné une tournure communautaire au conflit armé au Mali; et ce sont elles qui risquent de jeter de l'huile sur le feu déjà ardent qui fait des ravages dans les régions de Tillabery, Tahoua et Diffa.
Dans le contexte actuel, marqué déjà par une maturation des rancoeurs et frustrations nées de la gestion désastreuse du pays au cours des dix (10) dernières années, il importe de rester vigilants et conscients de l'ampleur du danger qui guette tout le Sahel; et par conséquent de ne pas céder à la tentation de "communautariser" un conflit dont nous savons tous que l'un des enjeux principaux tourne justement autour de la sauvegarde même de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des pays de cet espace.
En tout cas, il est certain que la "communautarisation" du conflit en cours au Sahel, si elle advient à cause de notre hypersensibilité aux théories les plus fumeuses, ouvrirait la voie à la dislocation de nos Etats au grand bonheur de ceux qui en sont obsédés depuis fort longtemps. C'est, à mon humble avis, ce qu'il convient de garder toujours à l'esprit.

Par Moussa Tchangari
Source :  https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54

Moussa-Tchangari-Niger

Quand dans un pays, on peut voler des milliards, se pavaner tranquillement en grosses cylindrées partout, se faire ovationner par une foule de gens qui n'ont peut-être même pas pris trois (3) repas complets depuis au moins un an, on peut dire qu'il est mûr pour la dictature; car, ça veut dire que la plupart des gens n'ont pas encore le sens du bien commun et qu'ils considèrent que ce dernier a vocation à être pillé et privatisé par ceux qui sont chargés de le gérer.

Quand dans un pays, des personnes peuvent se faire tuer, dépouiller de leurs biens et de leur liberté, parfois dans une indifférence presque totale, et parfois avec quelques encouragements sous forme d'excuses pour les criminels, comme on l'a vu avec l'affaire d'Inatès, on peut également dire qu'il est mûr pour la dictature; car, partout où la vie, l'intégrité physique, la liberté et les biens des personnes ne sont pas sacrés, notamment lorsqu'il s'agit de la vie, de l'intégrité, de la liberté et des biens des autres, un boulevard est tracé pour la dictature.

Quand dans un pays, lorsque survient une catastrophe, on ne peut compter que sur ses proches, et que la seule chose que les tenants du pouvoir peuvent faire c'est de visiter les ruines, comme on l'a vu avec les récentes inondations, il est aussi mûr pour la dictature; car, ça veut dire qu'il n'y a ni demandes, ni attentes vis-à-vis de l'Etat, qui peut consacrer ses moyens à autre chose, par exemple offrir le luxe à ceux qui l'ont domestiqué et accaparé.

Quand dans un pays, les juges préfèrent être riches plutôt qu'indépendants, les intellectuels font le couloir chez les commerçants, les agents publics, civils et militaires, sont prêts à exécuter n'importe quel ordre pour se maintenir en place, on peut aussi dire qu'il est mûr pour la dictature; tout comme lorsque les élections ne sont finalement que des foires où électeurs et candidats s'achètent, et qu'un politicien habile peut toujours avoir quelques soutiens, malgré tout le mal qu'il a fait ou le petit bien qu'il n'a pas fait.

Oui, nous sommes dans un pays suffisamment mûr pour la dictature; mais, on sait aussi que d'une situation favorable à la dictature, peut naître parfois son contraire. On peut l'espérer pour le Niger; mais, ça suppose quelques sacrifices qu'il faut être nombreux à vouloir consentir. Courage à nos camarades qui croupissent en prison depuis six (6) mois, et dont le seul tort est d'avoir pensé que, contre le vent de la dictature qui souffle sur le pays, il faut se lever, se battre, pour le transformer en un vent d'espoir pour le peuple meurtri du Niger.

Par Moussa Tchangari

21 septembre 2020
Source  : https://www.facebook.com/moussa.tchangari.54

Officiellement le Maréchal du Tchad, le Président de la République, Idriss DEBY ITNO est tombé sur les champs d'honneur les armes à la main en défendant l'intégrité du territoire tchadien.

Les obsèques nationales du Maréchal du TCHAD se sont bien déroulées dans une parfaite organisation. Une dizaine des chefs d'Etat africains et le Président français, Emmanuel Macron, ont assisté aux dites obsèques le vendredi  23 avril 2021 à N'Djamena , capitale du Tchad.

À l'occasion des obsèques nationales du Maréchal du TCHAD, Idriss DEBY ITNO, le Président  français,  Emmanuel Macron a fait une tranchante déclaration. En effet,  il a déclaré de manière péremptoire que la France ne laissera personne, ni aujourd'hui, ni demain,  déstabiliser la République du Tchad.
L 'assassinat du Maréchal du TCHAD, ne constituerait -t- il  pas en lui seul,  une déstabilisation du Tchad et par conséquent une déstabilisation en perspective de la région du SAHEL ?

 À  quoi , ont servi les accords de coopération de défense ?

À quoi , ont servi les radars, les avions de chasse français, qui survolaient les terrains de la bataille ?

Seule une enquête internationale, indépendante, bien approfondie,  peut permettre de bien répondre à ces interrogations.

À notre humble avis la déstabilisation du Sahel est en cours, il appartiendrait aux pays africains de la région du SAHEL et leurs  partenaires extérieurs soucieux de l'avenir de la région du SAHEL, de prendre les dispositions qui s'imposent pour pallier au plus pressé.

La  problématique qui se pose ici , comment la France pourrait -elle
défendre sa position de soutien indéfectible à une charte de la transition promulguée  de manière unilatérale,  par le conseil militaire de transition , dirigé par le fils du président défunt du Tchad ?

En effet, la constitution du Tchad a prévu la procédure à suivre en cas de vacance de  pouvoir, pour remplacer le président de la République.
Cette procédure n'a pas été respectée, au contraire, il s'en est suivi une dissolution de l'assemblée nationale et de toutes les institutions dites démocratiques et républicaines, ce  qui consacre un régime d’exception tant décrié par la France,  à l'occasion du changement de régime au Mali , sans effusion de sang, ni suspension de la constitution.

La France a condamné le changement de régime sans passer par la voie des urnes,  au Mali,  elle a exigé par la voix de la CEDEAO, que la transition démocratique  au Mali ne dépasse pas dix huit mois, le président de l'exécutif et le premier ministre de la transition, soient des civils. Cependant sur le cas du TCHAD où le président en exercice a trouvé violemment la mort, une mort tragique dont les circonstances ne sont pas encore bien élucidées, la France prend acte de la charte de la transition promulguée par le conseil militaire de la transition, alors que ailleurs en pareilles circonstances, la France a  toujours exigé un consensus au sein des forces vives des pays concernés.

L' Union Européenne, les Etats-Unis d'Amérique, l' Union Africaine, l'UA, l'Organisation des Nations Unies, l'ONU,  donneurs des leçons en  démocratie  aux  africains,  vont-ils s'accomoder de la position française sur les violations des principes démocratiques chers aux dites institutions et aux États-Unis d'Amérique ?

La société civile tchadienne, les syndicats, l'opposition politique, les différentes rébellions armées issues  des rangs de l'armée tchadienne ,exigent un retour à l'ordre constitutionnel normal.
Peut-on ignorer ces cris de cœurs d'une partie du peuple Tchadien , dont le  Front pour une Alternance et la Concorde au Tchad, le FACT, qu'on accuse d'avoir assassiné le Maréchal du Tchad et espérer sauvegarder l'intégrité du territoire tchadien ?
Le  front pour une Alternance et la Concorde au Tchad, le FACT, est déjà à trois cents kilomètres de N'Djamena, la capitale.
C'est un front dont la majorité des membres sont issus de l'armée régulière du Tchad, il se déclare prêt au dialogue franc avec un gouvernement de transition démocratique conduit par des civils conformément à la constitution.

Nous pensons qu'une large concertation s'avère indispensable pour tendre vers l'adoption d'une charte de la transition démocratique, consensuelle, et  acceptable par tous .
Faute de quoi le président français Emmanuel Macron, prend un pari très risqué.
En effet,  en République du Tchad, depuis le renversement du régime de François Tombalbaye dit N'garta Tombalbaye , le mode d'accession au pouvoir s'était toujours opéré par la voie des armes.
Le défunt Maréchal Idriss DEBY ITNO, était arrivé au pouvoir par la voie des armes en renversant le régime de Hussein Habré, dont il fut le chef d'Etat Major Général de l'armée, en 1990.
Depuis lors il s'était imposé par la force des armes.
Par la suite, il s'était adapté aux exigences internationales , il est devenu un démocrate , il  organisait des élections générales constitutionnelles qui étaient toujours contestées par l'opposition politique et l'opposition armée .

Il était devenu  aussi un rempart contre les terroristes dans la région du SAHEL, un grand allié de la France contre les terroristes en Afrique. C'était un grand guerrier.

À notre humble avis un dialogue franc et constructif entre toutes les forces vives  du Tchad, serait plus que nécessaire si l'on voudrait bien créer les conditions d'une stabilité au Tchad.

L 'usage de la force ne pourrait permettre de ramener la paix au Tchad.
La France se devrait de revoir sa position à l'égard, des FACT et des autres fronts  armés au Tchad.

Il sera difficile de stabiliser la situation securitaire au Tchad sans passer un dialogue franc et constructif avec toutes les parties prenantes au conflit politique.
Tant que le Tchad ne sera pas stabilisé, la région  du SAHEL court un grand risque de déstabilisation.
La France, en ignorant la réalité sur le terrain des opérations , risquerait de créer les conditions nécessaires à la déstabilisation du Tchad d'une part et d'autre part à renforcer le désordre dans la région du SAHEL.

La nouvelle problématique qui se pose est la suivante : les différents fronts armés, en vertus de la géostrategie et de la géopolitique internationales, n'ont -ils pas les soutiens de certaines grandes puissances étrangères ?
La France a t-elle aujourd'hui les moyens de faire face aux efforts de la  guerre au Tchad et aux efforts de la lutte contre Covid-19  en France ?

A bon entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.

« La  politique est comme l’agriculture, il faut savoir cueillir le fruit de votre semence au bon moment, car avant, il n’est pas mûr,  et après, il n’est plus mûr ! » Hassan II, Roi du Maroc, cité par N’Gbanda Nzambo Ko Atumba

Le 27 décembre 2020, les Nigériens ont été sollicités (au Niger, le vote est un droit et non une obligation contrairement à d’autres pays) dans le cadre des élections législatives couplées aux présidentielles ; la reine des consultations. Ainsi, un président démocratiquement élu au suffrage universel va succéder à un autre sans rupture dans le processus de démocratisation du pays ; une première dans l’histoire du Niger indépendant ! Les résultats globaux provisoires proclamés par la CENI ce samedi 02 janvier 2021 confirment qu’il y aura un second tour le 21 février mettant en scène Mohamed Bazoum et El hadj Mahamane Ousmane, deux poids lourds de la politique contemporaine originaires de la même région de Zinder ; un autre fait inédit. Aurons-nous à la tête du pays un homme d’action qui réfléchit (Seyni Kountché, Ibrahim Baré Maïnassara, Félix Houphouët-Boigny, Jacques Chirac, Jean Chrétien) ou un homme de réflexion qui agit (Djibo Bakary, Diori Hamani, Léopold Sédar Senghor, Georges Pompidou, Pierre Elliot-Trudeau) ou les deux ?! Selon l’expression heureuse d’Alain Duhamel dans son livre ‘La marche consulaire’. Les électeurs nigériens auront, aussi, à choisir non pas entre des programmes individuels de partis mais bien entre deux programmes de gouvernement alternatifs et concurrents.

Etre Président de la République dans notre système n’est pas une sinécure. En effet,  notre constitution s’inspirant, selon les experts,  de la constitution de la Vè  République française, en reprend les principes fondamentaux. Ainsi, le Président de la République est le garant de l’indépendance nationale, de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, du respect de la constitution, des traités et accords internationaux. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, ainsi que la continuité de l’Etat. Il nomme les membres du Gouvernement (y compris le Premier ministre) et met fin à leurs fonctions. Président du Conseil des Ministres, il dispose d’un très large pouvoir de nomination aux grands postes de l’Etat (emplois civils, militaires, judiciaires) ; et ce pouvoir n’est ni neutre, ni théorique. On voit tous les enjeux en période de cohabitation institutionnelle. Il est le véritable et unique ‘patron’ de la diplomatie, le Chef Suprême des armées, le Chef de l’administration, et préside le Conseil de la République. Véritable incarnation de la nation, il est censé rassembler tout le monde en se plaçant au-dessus des partis politiques ; les constitutionnalistes le qualifient régulièrement de « clef de voûte » des institutions. Dans l’ordre même de la présentation des pouvoirs, le Chef de l’Etat devance le parlement. En fait, c’est un véritable monarque dès lors qu’il dispose d’une majorité confortable à l’Assemblée Nationale. Dans le cas contraire, on se retrouve dans un régime parlementaire. C’est cette aptitude à muer en fonction de l’évolution des choix du peuple souverain qui fait la force du régime semi-présidentiel à la française. Ce n’est donc pas celui-ci qui est instable par essence mais le désir des électeurs. Ce qui n’empêche pas le Professeur Frédéric Joël Aivo de faire la proposition suivante : « il nous semble judicieux d’instituer aux côtés du Président de la République un acteur politique efficace pouvant conduire les grands travaux de développement et servir en même temps pour le Chef de l’Etat de parade aux aléas dangereux d’une action politique réformatrice. Tel sera dans notre format néo-présidentiel, l’essentiel de la mission du Chef de Gouvernement. »

Plus impressionnantes encore sont les armes de contrôle politique dont dispose le Président. En menaçant simplement d’en user, il maîtrise sans peine les mécanismes du jeu politique. Ces armes sont d’intensité différente. La première, la dissolution, ne s’inscrit pas vraiment dans la tradition politique française et  comporte des risques non négligeables ; la deuxième, le référendum, est très souvent source de malentendu, au lieu de répondre à la question posée, le peuple profite de l’occasion pour sanctionner le pouvoir en place (!) ; la troisième enfin est l’arme suprême des temps de crise qui permet d’instaurer, pour une durée limitée mais sans véritable contrôle, une dictature de salut public (Arnaud Teyssier). On peut, sans risque de se tromper, affirmer qu’une telle constitution est faite pour ‘l’homme providentiel doté d’humanité et d’autorité’.

Le fondateur de la Vè république française, le Général de Gaulle l’a voulu ainsi ; un texte au service d’une grande ambition et d’un rôle exceptionnel convaincu d’être l’homme providentiel pour remédier à une gouvernance chaotique d’une IVè république à bout de souffle dans un pays en proie au doute après le traumatisme de la seconde guerre mondiale et face à la montée des mouvements indépendantistes et parfois franchement révolutionnaires dans les colonies. Ecoutons Jacques Chirac, Président de la République française (1995 - 2007) parler de ses impressions de retour du service militaire en Algérie :

  « Ce qui me frappe en rentrant d’Algérie où j’ai vécu, pendant plus d’une année, pratiquement coupé de tout, c’est l’effondrement moral, politique et administratif de notre pays, où la faillite de l’Etat se conjugue à l’inertie de l’opinion. Nul alors ne semble s’indigner, ni même s’étonner que, mois après mois, le gouvernement français soit obligé d’aller mendier ses fins de mois, à l’étranger. Après s’être tourné vers les Américains, le voici contraint de s’adresser aux Allemands, douze ans après la Libération. Le jeu politique, sous cette IVe République finissante, s’apparente à un théâtre d’ombres où s’agitent des spectres interchangeables et désabusés. J’en arrive à me demander s’il est encore utile, et même convenable, dans ces conditions, de consacrer sa vie à servir un Etat qui n’est plus digne de ce nom. Cette période précédant le retour au pouvoir du Général de Gaulle me marquera profondément. Elle constitue l’un des rares moments de déception et de découragement que j’ai connus au cours de mon existence. » Extrait de son livre ‘Chaque pas doit être un but’.

Le Général De Gaulle qui a des origines irlandaises (côté maternel) « fut marqué surtout par un récit romantique : Le libérateur de l’Irlande ou la vie de Daniel O’Connell. Il devait toujours se souvenir de cet exemple, exaltant, de résistance contre la persécution religieuse et nationale.» (David Schoenbrun ; Les trois vies de Charles de Gaulle, 1965).  Mais qui est ce Daniel O’Connell qui a façonné tant sa personnalité, sa vision de la vie, son destin ? « Jamais, en aucun siècle et en aucun pays, aucun homme ne prit sur sa nation un empire aussi souverain, aussi absolu, aussi complet. L’Irlande se personnifie dans O’Connell. Il est en quelque sorte, à lui seul, son armée, son parlement, son ambassadeur, son prince, son libérateur, son apôtre, son Dieu. » (Timon ; Livre des Orateurs, 1842) cités dans Arnaud Teyssier.

Dans une chronique parue dans l’hebdomadaire français L’Express consacrée à la question des aptitudes d’un Président de la République dans un tel cadre, Jacques Attali énumère les qualités que devrait posséder un Président auxquelles j’ajouterai quelques précisions et modifications pour tenir compte de notre environnement. Il commence par affirmer un truisme ; un Président n’est ni un Ministre, ni un Premier ministre ! N’Gbanda Nzambo Ko Atumba met en garde le Président de la République en Afrique qui serait tenté de se comporter en Chef coutumier ! Il doit d’abord penser cette incarnation, à chaque instant, qui détermine tout. Il doit la vivre profondément. C’est pour cela que dans les pays développés où les institutions sont fortes et les ressources humaines assez abondantes pour ne pas constituer un goulet d’étranglement à l’action du Président ; choisir un candidat aux élections présidentielles à l’intérieur d’un camp (parti politique, coalition de partis, plateformes) c’est choisir avant tout un profil psychologique.

Dans ce contexte, le Président de la République doit sans cesse penser à la trace de son action dans l’histoire de son pays passée et future. En plus d’une grande capacité de travail et d’un caractère solide pour supporter une pression terrible. Bien sûr, on s’attend à ce qu’il s’exprime correctement dans la langue officielle (le français), parle parfaitement la langue véhiculaire de l’unité nationale (le haoussa) et au moins une langue internationale (l’arabe ou l’anglais). Savoir travailler en équipe mais décider seul, sans le faire en fonction de ses intérêts personnels et partisans ou de rancunes personnelles. Dans l’exercice quotidien de sa fonction, il doit éviter de se mêler des détails ; s’en tenir à de grandes directives, et seulement recadrer les ministres quand ils s’écartent de la ligne tracée. Tout en se gardant de s’entourer d’individus haineux et médisants qui malgré les honneurs, l’aisance financière et le pouvoir sont aigris et en veulent à la terre entière ; parce que la méchanceté est la caractéristique principale des personnes souffrant d’un sentiment d’infériorité se sentant obligées de salir et d’écraser toutes les personnes pouvant potentiellement paraître plus brillantes à leurs yeux. Celles-ci tirent la gouvernance vers le bas et ainsi le pays tourne en rond scotché à des performances médiocres jusqu’à l’implosion. Le cas du Premier Ministre est plus compliqué ; en effet, si le Président nomme ce dernier, il ne peut pas le limoger ! (ce qui n’est plus le cas dans la dernière constitution du Niger). Seule une motion de censure votée par la majorité des députés peut le faire partir en dehors d’une démission de sa part. Dans son livre, ‘Le pouvoir et la vie’, Valéry Giscard d’Estaing a relevé l’incongruité d’un tel échafaudage constitutionnel et quelle solution pratique le pouvoir gaulliste a trouvé pour contourner cette difficulté. Les causes potentielles de conflit sont plus fréquentes en Afrique où on reproche aux dirigeants africains actuels de ne pas avoir de vision mais plutôt des visées à la différence des ‘pères de l’indépendance’ : Djibo Bakary, Diori Hamani, Kwamé N’Krumah, Modibo Keita, Félix Houphouët-Boigny, Ahmed Sékou Touré, L’Empereur Haïlé Sélassié, Jomo Kenyatta, Patrice Lumumba, Le Roi Mohamed V, Ahmed Ben Bella, Gamel Abdel Nasser, etc…(Amzat Bakari-Yaraba).

Une grande connaissance des sujets les plus essentiels pour l’incarnation de la nation est indispensable. Il s’agit des problèmes militaires et de souveraineté, financiers, éducatifs et sociaux, les questions de géopolitique des ressources naturelles et de coopération notamment avec les pays voisins frères qui sont des puissances continentales (Nigeria, Algérie). En effet, une chose qui frappe l’étranger résidant à Niamey, le Nigérien de la diaspora ou l’étudiant de retour après un long séjour à l’extérieur ; c’est l’absence de l’Algérie et du Nigeria sur les médias notamment les télévisions publiques et privées pour montrer les opportunités formidables que leurs économies offrent aux Nigériens. Comme si tout le monde s’est donné le mot ; c’est un sujet tabou ! L’Expert y notera la tiédeur des relations  économiques, sociales et culturelles avec  ces voisins jugés encombrants par les ennemis de l’Afrique. Pour comprendre, il faut se référer à l’œuvre monumentale d’un grand spécialiste de l’histoire africaine ; Klaas Van Walraven ; ’Le désir de calme - L’histoire du mouvement SAWABA au Niger’. Il explique comment Charles de Gaulle a posé les trois principes cardinaux de la diplomatie des pays africains francophones sahéliens notamment le Niger. Ils tournent tous autour du désert du Sahara : l’Algérie, l’OCRS (la question touarègue), l’uranium. C’est ainsi que le projet d’un chemin de fer traversant le désert du Sahara élaboré par le gouvernement de Vichy dirigé par le Maréchal Pétain fut jeté aux oubliettes au lendemain de la seconde guerre mondiale. De même, on se demande le sort véritable réservé au projet de gazoduc trans-saharien de 4128 km (NIGAL) d’une capacité de transport de 30 milliards de m3 de gaz naturel entre Warry au Nigeria et Hassi-R’Mel en Algérie et dont la mise en service est prévue pour 2020. Que devient, enfin, le projet de renouvèlement complet par l’Algérie de la totalité du parc des poids lourds au Niger grâce à la fourniture de milliers de camions avec un financement assuré de la Banque Islamique de Développement (BID) initié par le CNUT en 2000 ? Ou celui de coopération tripartite Air Niger International (Niger) – Khalifa Airways (Algérie) – Kabo Airlines (Nigeria) toujours initié par le CNUT en 2000 ? Ou encore du prolongement du réseau ferroviaire nigérian au Niger ? La bonne nouvelle ;  le Ministre nigérian des Transports, Rotimi Amaechi vient de signer ce lundi 11 janvier à Abuja un contrat d’exécution avec l’entrepreneur, Mota-Engil Group, pour la construction du chemin de fer à écartement standard Kano-Katsina-Jibiya-Maradi, d’une valeur de 1,9 milliards de dollars (environ 1000 milliards FCFA). Sinon, je sais, par expérience, le sort réservé aux patriotes sincères soucieux du resserrement des liens avec l’Algérie et le Nigeria et au-delà l’intégration africaine grâce à des projets concrets et palpables (surtout dans le domaine stratégique du transport) conformément aux idéaux de coopération Sud-Sud dans une perspective gagnant-gagnant’.

Pour mener à bien sa mission, un Président de la République doit être capable de créer un consensus avec l’opposition sur les grands sujets de défense et sécurité, les finances publiques, la monnaie et les ressources naturelles (uranium, pétrole, gaz, or, charbon, etc…). Mieux, il doit être sincèrement et constamment préoccupé par le sort des populations ; avoir de l’empathie pour tous, de la compassion pour les faibles et les démunis, et de la considération pour les élites intellectuelle et culturelle faute de quoi aucune émergence du pays n’est possible.

Le Niger, ancienne colonie française,  a obtenu son indépendance grâce à la lutte héroïque de son peuple sous le leadership d’une élite nationaliste composée d’instituteurs (mais pas uniquement) formés en grande majorité à la célèbre et prestigieuse Ecole Normale William Ponty, institution fédérale de l’Afrique Occidentale Française (AOF) installée au Sénégal à Saint Louis d’abord, puis à l’île de Gorée et enfin à Sébikotane situé sur le continent à 41 km de Dakar; grâce aux luttes armées des autres peuples colonisés en Afrique, en Asie et dans le monde arabe ;  finalement grâce au nouveau contexte international d’après la seconde guerre mondiale marqué par l’émergence  de nouvelles super puissances en l’occurrence les Etats Unis d’Amérique et l’URSS ouvertement anti colonialistes. Pourquoi ce bref rappel ? Pour dire que le Président de la république doit être un patriote intraitable. C’est une attente sérieuse du peuple nigérien qui a été bien comprise par les ‘partis de la deuxième génération’ issus de la scission des ‘partis historiques’ de  la Conférence Nationale quand on voit l’usage récurrent du qualificatif ‘patriote’ dans leur acronyme. Mais pour cela, il doit avoir un caractère bien trempé et être solide physiquement et dans la tête ; faisant preuve en toutes circonstances de détermination et de discernement !

Le Niger doit relever d’énormes défis économiques et de gouvernance ; mais les raisons d’espérer existent. Pourvu que le Président comprenne qu’il y a urgence à considérer l’amélioration des conditions de vie des populations comme l’objectif principal de son premier mandat. Pour cela, il faut donner de l’importance au développement économique de la nation et affirmer que désormais l’économie constituera la pierre angulaire de sa gouvernance.

Le premier test est la formation du gouvernement ; gouvernement de remerciements (concept emprunté à François Mitterrand pour caricaturer le premier gouvernement de Valéry Giscard d’Estaing en 1974) versus gouvernement de développement. Dans le premier cas, il s’agit d’une équipe composée de personnes qui ont accompagné  le leader politique dans la conquête du pouvoir : des ‘combattants de la première heure’ qui forment le premier cercle ; des ‘militants cachés’, amis personnels ‘apolitiques’ prêts à apporter un appui financier significatif au bon moment ; des bailleurs de fonds bien connus des militants et même du grand public qui attendent un retour sur investissement (commerçants presque toujours analphabètes, ils ont leurs cadres à placer et des marchés à conquérir) ; des alliés politiques qui ont été décisifs dans la ligne droite. Enfin, il ne faut pas oublier les parents amis et connaissances (PAC) qui se drapent du manteau de technocrates neutres non concernés par les clivages partisans, donc forcément mus par le seul intérêt général et ……compétents !? Dans le deuxième cas, c’est-à-dire celui de gouvernement de développement ; il s’agit de relever le défi de la gestion du pouvoir, exercice délicat qui exige de s’entourer de personnes compétentes sur le plan technique et rompues aux rouages de l’administration tant publique que privée pour être capables de répondre aux attentes des populations. En plus des qualités intrinsèques requises, celles-ci doivent avoir démontré leur souci du bien-être commun et du destin de leur pays (qui n’est pas uniquement la somme des hasards) de sa trajectoire et de son rôle dans le monde soit en militant dans des partis politiques ou dans les organisations de la société civile et avoir ouvertement pris position très librement sur la marche de la nation et les grands problèmes de société à travers meetings, marches et manifestations diverses, cours, conférences-débats, interviews radio-télévisées, publications et écrits divers, etc…...Et maintenant, le Président doit trouver une combinaison optimale qui soit un équilibre stable entre ces deux groupes. Parce que les défis sont énormes en termes de : savoir (école, apprentissage, recherche, innovation) qui fait la richesse comme l’affirme l’un des plus célèbres spécialistes de l’histoire économique, David S. Landes dans son livre ‘Richesse et Pauvreté des Nations’ en ces termes : « Les institutions et la culture en premier, l’argent ensuite ; mais , au tout début et de façon croissante, ce fut le savoir qui fit toute la différence » ; bonne gouvernance (allocation optimale des ressources, imputabilité, croissance et redistribution) ; emploi des jeunes (formation, industries, grands projets/travaux HIMO). Ces derniers s’impatientent et exigent : une bonne formation qui débouche sur un emploi, le règlement des problèmes d’insécurité et le renouvèlement de la classe politique. Ce qui est très pertinent, sauf que ce dernier point ne se décrète pas. Il est vrai que si le changement de classe politique ne garantit pas le changement de politique, il est clair qu’une politique nouvelle ne peut se faire avec l’ancienne classe politique à moins que les futurs dirigeants ne la ‘trahissent’ dans l’intérêt supérieur du peuple pour reprendre une terminologie révolutionnaire chère aux marxistes ! Mais, il est bon de clarifier ce débat ; à savoir si renouvèlement signifie rajeunissement en considérant que cette mutation va garantir le progrès économique et social donc la paix. Or, comme dirait l’autre : « en Afrique il n’y a pas de problème de générations mais un problème de mentalités ».  

Quelques références

  • Frédéric Joël Aivo ; Le Président de la République en Afrique Noire Francophone : Genèse, mutations et avenir de la fonction, L’Harmattan, 2007.
  • Jacques Attali ; « Quelles qualités pour un Président », L’Express, 2011.
  • Robert B. Charlick ; NIGER : Personal Rule and Survival in the Sahel, Westview Press, Inc., 1991.
  • Jacques Chirac ; Chaque pas doit être un but, NiL éditions, 2009.
  • Alain Duhamel ; La marche consulaire, Plon, 2009.
  • Valéry Giscard d’Estaing ; Le pouvoir et la vie, vol. 1. La rencontre (1988), vol. 2. L’affrontement (1991), Fayard.
  • David S. Landes ; Richesse et Pauvreté des Nations, Albin Michel, 1998.
  • Honoré N’Gbanda Nzambo Ko Atumba ; Ainsi sonne le glas : les derniers jours du Maréchal Mobutu, Editions Gideppe, 1998.
  • Arnaud Teyssier ; La Vè République (1958-1995) : de De Gaulle à Chirac, Editions Pygmalion, 1995.
  • Klaas van Walraven ; Le désir de calme : l’histoire du mouvement Sawaba au Niger, Presses universitaires de Rennes (PUR), 2017. Youssouf MAYAKI, Ph.D.

Youssouf MAYAKI, Ph.D.
Economiste
Haut Fonctionnaire des Finances
Administrateur Civil
Homme politique

 

 

Il est de haute signification politique que dans la situation actuelle du Niger et de son peuple que le Premier responsable puisse prendre la parole pour non seulement donner de l’assurance, de l’espoir mais également dégager des nouvelles  lignes de conduite dans le cadre de l’organisation et du fonctionnement de l’Etat. 

La prise de conscience des réelles aspirations du peuple  dans une dimension de pleine plénitude de la souveraineté nationale afin d’instaurer un modèle de justice sociale et d’état démocratique doit être le socle commun.

Le message du Général Tchiani adressé à la nation de ce samedi 19 août 2023 répond à cette problématique. La concertation entre fils et filles du pays pour donner un contenu axé sur une transition démocratique de rupture pour une durée raisonnable de trois années. 

Une transition démocratique de rupture

La plénitude de l’exercice de la souveraineté nationale  doit :

  •  sur le plan externe s’articuler à une révision complète des accords de coopération multiforme, des conventions minières et des contrats de gros ouvrages publics.

 Le droit permet leur révision et éventuellement le recours à l’arbitrage pour rétablir l’équilibre contractuel dans l’intérêt des parties ;

  • sur le plan interne à faire un état des lieux  des crimes économiques, à situer la responsabilité civile et pénale  et à faire prononcer des sanctions appropriées afin que le Niger rentre dans ses droits. 

La consultation des fils et filles du peuple du Niger  doit s’occuper de l’élaboration d’un cahier des charges, du choix des acteurs et du modèle des structures pour l’exécution du cahier, de son contrôle et de son adaptation continue.

Le recours aux compétences de la diaspora avec son expérience et  son expertise dans tous les domaines de la vie de la nation doit être une priorité au premier plan de la refondation de la nouvelle république. La présente contribution en est la preuve. 

 Le mouvement d’ensemble doit également proposer un modèle de justice sociale et d’état démocratique adapté aux réalités nationales, régionales et internationales. 

Le modèle de justice sociale et d’un état démocratique adapté

Les rédacteurs de la nouvelle constitution et du nouveau code électoral peuvent s’inspirer  de celle de la 3e république, de son code électoral et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) tant dans sa  composition et que dans son fonctionnement.

Le multipartisme limité, l’évaluation des structures existantes de lutte contre la corruption et des détournements des deniers publics, l’autonomie fonctionnelle et financière de la magistrature, le renforcement des capacités et d’actions des auxiliaires de la justice, l’assainissement dans les forces de défense et de sécurité, l’adaptation de formation et des stages, la culture d’esprit républicain à toute la chaine de commandement, l’approche participative citoyenne dans la programmation militaire, de son respect et des outils d’évaluation et de promotion de mérite, la reprise en main de l’Etat des finances publiques, des marchés publics et un nouvel organigramme d’ordonnancement, d’encaissement ,de gestion des recettes, de répartition des  richesses nationales, les questions de santé, d’éducation, de la solidarité nationale avec l’implication des collectivités publiques doivent être les repères du modèle de la justice sociale et d’un état démocratique adapté. 

L’appui de l’extérieur doit être subsidiaire sur la base des besoins réellement exprimés pour davantage donner du sens à la souveraineté nationale. La durée de trois années pour une transition réussie me paraît raisonnable. En effet, un trimestre peut être consacré à discuter et à convenir de tout ce qui précède ; 24 mois pour l’exécution du cahier des charges de la transition, deux mois pour le bilan, les réajustements et 7 mois pour le référendum, l’organisation des élections générales par palier municipal, parlementaire et présidentiel.

Par Me AMANI Yahouza

Adoption du nouvel hymne national L’honorable Omar Hamidou Tchiana, dit Ladan, président du parti Amen Amin, a encore fait mouche à l’occasion de l’examen et l’adoption du nouvel hymne national ‘’l’Honneur de la Patrie’’ en remplacement de ‘’La Nigérienne’’ par l’Assemblée nationale.

Une initiative unilatérale prise par le régime des Renaissants, à l’entame du deuxième quinquennat de l’ancien président Issoufou qui a été placé sous le signe de la Renaissance culturelle.

Cette orientation politique, qui a même conduit, on se rappelle, à la création d’un super ministère de la Renaissance culturelle, visait -comme l’ont soutenue les gouvernants de l’époque- à cultiver chez les Nigériens les valeurs sociales positives comme le patriotisme, l’amour du travail bien fait, le sens du civisme, la probité morale, la cohésion et la justice sociale, la solidarité nationale, etc., et à combattre tous les comportements contre-productifs qui annihilent les efforts de développement de notre pays. C’est dans l’euphorie béate de la mise en oeuvre de ce chantier que quelques illuminés du système ont eu l’idée du changement aussi certains vers de ‘’La Nigérienne’’ au motif qu’ils reflètent un relent paternaliste vis-à-vis de l’ex-puissance colonisatrice.

D’autres, plus radicaux, ont considéré qu’il faille carrément le remplacer par un nouvel hymne au motif qu’il a été écrit par un Français et, finalement cette deuxième option qui a été retenue, donnant lieu à la mise en place d’un comité d’experts chargé de conduire le projet.

C’est le seul projet d’ailleurs qui a abouti après plusieurs années de travail à ce résultat qui fait aujourd’hui l’objet de vives critiques au sein de l’opinion. Pour le reste, l’on a assisté plutôt à une exacerbation de la culture des contre-valeurs comme la corruption, l’impunité, le népotisme, le clanisme, la promotion de la médiocrité, l’injustice criarde, etc., durant tout le deuxième quinquennat d’Issoufou.

Suite à l’adoption du nouvel hymne dénommé ‘’L’honneur de la patrie’’ par le parlement, le député Ladan Tchiana a justement articulé son violent réquisitoire contre le régime Bazoum, en se fondant sur la promotion de ces contre-valeurs par les Renaissants depuis plus d’une décennie aujourd’hui. Par courtoisie, il a d’abord salué les experts qui ont travaillé depuis 2019 sur le projet, non sans égratigner, un tantinet, le pouvoir à travers cette pique très suggestive : ‘’ Je félicite le doyen Boncano Maïga pour sa nationalité nigérienne, en espérant que Baba Alpha [Ndlr : notre confrère expulsé manu-militari en direction de Mali sur instruction de Bazoum, l’époque ministre de l’Intérieur] bénéficiera des mêmes droits pour avoir également servi le Niger’’.

Mais selon lui, le changement d’un hymne national est un projet qui concerne toute la nation. Il doit être compris et accepté de tous. ‘’En somme, changer d’hymne exige un consensus national’’, a martelé Ladan Tchiana, reconnaissant l’existence de ‘’vers’’ à relent paternaliste ‘’que nos compatriotes soucieux de leur dignité décrie depuis plusieurs années’’.

Déficit de crédibilité

Pour le député Tchiana, la crédibilité d’un tel projet dépend de la réunion d’un certain nombre de conditions. Alors qu’il s’agit d’une initiative à prendre nos distances avec l’ex-puissance colonisatrice, le président de Amen Amin dit constater avec amertume que le projet est bâti sur la devise de la France qui est ‘’liberté, égalité, fraternité’’.

Outre ce constat, il a avancé deux raisons fondamentales pertinentes qui militent contre l’élaboration de ce nouvel hymne national. ‘’La première raison est que la priorité des Nigériens relève du défi sécuritaire, de l’éducation et du développement et non d’un changement d’hymne qui ne vise qu’à satisfaire un ego surdimensionné’’.

La seconde raison, il ne s’agit nullement d’une initiative patriotique, il s’inscrit tout simplement dans une logique ‘’mégalomaniaque’’ au regard des innombrables actes anti-démocratiques et liberticides posés depuis plus d’une décennie par le régime du PNDS Tarayya.

‘’Comment osez-vous nous parler de liberté quand depuis 7 ans, Mohamed Bazoum, alors ministre de l’Intérieur, a pris en otage le droit fondamental de manifestation des Nigériens ?’’, a interrogé Ladan. Et de poursuivre la série d’interrogation. ‘’Comment osez-vous nous parler d’égalité quand vous octroyez les marchés publics aux seuls militants du PNDS Tarayya et à leurs prête-noms à des montants surfacturés qui ruinent le Trésor National ?’’ ‘’Comment pouvez-vous nous parler de fraternité et de justice quand vous refugiez des voleurs du fonds du ministère de la Défense à l’Assemblée nationale pour les soustraire à la justice pendant que vous maintenez en prison des hommes politiques et des acteurs de la société civile dont le seul tort est d’être opposés à votre régime illégitime ?’’

‘’Comment pouvez-vous nous parler de l’honneur du Niger que vous avez tant galvaudé ? (…) ‘’Quel régime est plus soumis à l’ex-puissance coloniale comme le vôtre ? Quel régime a autant bradé nos ressources naturelles comme le vôtre ? Quel régime doit son existence à la bienveillance de l’ex-puissance coloniale sans le concours duquel, il n’aura pas duré ?’’, a vociféré le président de Amen Amin.

Non ! Pour lui, c’est tout simplement une façon de divertir les Nigériens qui ne passera pas. Pour réquisitoire, le député Ladan n’est pas allé du dos de la cuillère pour le rendre sévère. Car tous les griefs qu’il a énumérés contre le régime du PNDS Tarayya sont des faits avérés.

C’est n’est pas avec le changement d’un hymne qu’on développe chez les citoyens d’un même pays la fibre patriotique, les valeurs de paix, de justice et de cohésion sociale. Ces valeurs se cultivent à travers des actes de gouvernance concrets. Toute chose que la gestion des Renaissants a contribué à détruire dans notre pays au cours de ces 12 dernières années.

Tawèye

Le stade général Seini Kountché est en voie d'être transformé en un centre commercial si les plus hautes autorités du pays  ne prennent pas garde.

En effet, le stade général Seini Kountché est en train d'être morcelé à des fins commerciales, tout au long des murs du dit stade , une cinquantaine de boutiques sont en train d'être construites au profit des particuliers.

Des contenaires sont transformés en habitation pour des ouvriers turques lieu de les loger dans les hôtels de la place.

L' espace sportif est en train d'être rétréci au grand dam des sportifs nigériens et contribuables.

La vocation de ce joyau est en train d'être déviée à d'autres fins que  sportives .

En face du stade , un centre commercial est en train d'être construit par une société étrangère.

L' Etat du Niger aurait dû l'orienter au "Marché Gemagué" ou Marché Dolé .

À l'intérieur de l'Academie des Arts Martiaux , une dizaine de boutiques sont aussi en train d'être construites par des particuliers.

Le  stade  général Seini Kountché  qui fait la fierté du peuple nigérien,  risquerait d'être déclassé et sanctionné par la Fédération Internationale du Football , la FIFA, par conséquent,  il ne pourra plus abriter les matchs internationaux de football.

Il semblerait que c'est une initiative du Directeur général de l'Agence Nationale d'Exploitation des Infrastructures  Sportives , ANEIS.
Il prétend jouir de l'autonomie de gestion financière et comptable pour s'adonner à un tel sabotage des infrastructures sportives.

Une autonomie de gestion ne donne pas droit à un gestionnaire de vendre les biens publics à des fins personnelles.

Nous sommes dans quel principe de gestion des biens publics ?

C'est pourquoi nous insistons toujours sur l'adequation du  profil poste et emploi.

Il faut placer les hommes qu'il faut à la place qu'il faut,  faute de quoi la gestion des biens publics ne peut être que lamentable et catastrophique.

Le stade général Seini Kountché ne pourra plus accueillir les compétitions internationales du fait qu'il est en train d'être transformé en un centre commercial au profit de quelques cadres véreux, audacieux et de certains hommes d'affaires sans scrupule.

Les autorités compétentes se devraient de faire arrêter ce bradage des biens publics.

Les biens publics sont sacrés, il est du devoir des services publics compétents de veiller à leur protection.

C'est le Niger qui gagne !

À bon entendeur salut !

Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Qualifié pour le second tour de l’élection présidentielle face à M. Bazoum Mohamed, le Candidat de l’opposition Cap 20-21 M. Mahamane Ousmane(MO) part avec un handicap sérieux, celui d’avoir 22 points de retard à rattraper et surtout de n’avoir pas pu fédérer autour de lui, les candidats non qualifiés pour le 2e tour, ayant obtenu des voix substantielles au premier tour en particulier M. Seyni Oumarou et M. Albadé Abouba classés respectivement 3ème et 4ème.

Si cette situation offre un désavantage sérieux au candidat de l’opposition, elle n’est pas la seule raison qui présagerait de son échec. En effet, MO cumule au moins les 7 (E)rreurs ci-après qui en feraient inéluctablement, un malheureux au soir du 21 février 2021.

  1. Son Esotérisme

Apres plus de trente ans de carrière politique, il est très difficile de caractériser l’homme politique qu’est MO. De la CDS au RDR, il a perdu la grande majorité de ses compagnons politiques. C’est, en effet, le leader politique qui a connu la plus grande régularité dans la perte de voix sur les 30 ans d’histoire démocratique au Niger. Cela s’explique, notamment, par le caractère énigmatique et obscur de l’homme. Son comportement sournois et abscons, a favorisé la difficile accommodation de son personnage par tous ceux qui ont vécu près de lui. Il a une doctrine marginale,  malléable et superficielle, mais en même temps, aussi, insaisissable.

Ce caractère complexe devenu permanent au fil des ans fait plutôt ressortir, chez l’homme, une absence totale de doctrine.

  1. Ses Engagements

Dans son programme politique, concocté entre les deux tours, on se rend compte et très vite, que ce document a été élaboré pour faire bonne figure et combler un vide qui serait incompréhensible.  Il est un ensemble de littérature, dépourvu de diagnostic, de défis et de nouvelles actions clairement identifiées. Il est également, dénué d’indications de mobilisation de ressources ainsi que des affectations des dépenses. Il est composé de 7 points dits Engagements. A la lecture de ces points, il parait très vite évident qu’ils n’offrent aucun indicateur de performance, aucun plan de financement ni aucune possibilité de reddition, éléments basiques d’un Engagement politique.  

C’est Donc un candidat de non-Engagements, dépassé, qui se présente aux électeurs le 21 février 2021.  

  1. Ses Elus

Au sortir des élections législatives, MO compte 7 Elus nationaux sur 168. Cet état de fait est issu d’une accumulation d’Erreurs résultant de son caractère Esotérique évoqué ci-haut et qui suscite une analyse double.

Premièrement, il présente l’image d’un candidat à faible représentativité, dont le parti ne peut même pas constitué, seul, un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale. Il sera ainsi obligé de s’allier avec d’autres pour exister politiquement dans cette institution.  Aussi, ce nombre marginal (6e en nombre de députés) l’explose aux aléas de ses alliés ainsi qu’à leur diktat, inexorable en politique qui est basé sur le rapport de force.

Deuxièmement, il incarne l’image du Candidat non représentatif de l’ensemble du pays, parce-que n’ayant des élus que dans 2 régions sur 8. Cela l’expose à l’idée du candidat circonscrit, régional, sans envergure nationale.

C’est donc, aussi, un Candidat cantonné, dont le niveau de popularité et la perception du message restent très poinçonnés.

  1. Son Equipe

Son Equipe, issue de ses alliances, est truffée de gens à la moralité douteuse. En effet, MO est entouré, dans sa Coalition, de ceux représentant tout ce qui est contraire à nos valeurs culturelles et sociales. Il a eu l’exploit d’attirer, spectaculairement, l’ensemble de ceux, dont le parcours politique a été jalonné d’immoralité, d’inconstance et d’un opportunisme reconnu. Il a surtout amassé tous les leaders, jeunes ou moins jeunes, qui ont un sentiment de revanche envers le peuple, soit parce-que, au crépuscule de leur carrière, ils lui reprochent de leur avoir pas permis d’assouvir leurs objectifs ultimes, soit parce-que, plus jeunes, ils lui en veulent d’avoir explicité et inhibé, très vite, leurs carrières qu’ils espéraient plutôt prometteuse.

C’est donc, notamment, un Candidat mal entouré, pris au piège par un clan qui veut en découdre avec le peuple nigérien et toutes ses valeurs. 

  1. Son Esquive

En Esquivant le face-à face avec son challenger, MO a révélé une faiblesse notoire. Il a surtout donné raison à ceux qui pensent que sa présence au second tout est sujette au hasard, dont la conséquence est l’impréparation et l’improvisation. Il a surtout évité le ridicule et la punition à laquelle il s’exposerait, face à un candidat prêt, préparé et possédant un programme de gouvernance. Il a, enfin, fait rater au peuple un exercice inédit qui allait sans doute faire date.

C’est donc, surtout, un Candidat de circonstance pour ne pas dire de procuration, qui semble perdu, dépaysé et totalement détaché du minimum basique attendu d’un candidat à l’élection présidentielle.  

  1. Ses Errances

En coupant sa campagne pendant 5 jours pour Errer dans la sous-région, MO a donné l’image d’un Candidat insoucieux. En effet, pendant que son challenger soulevait les foules partout au Niger, lui soutirait des fonds à on ne sait qui et sous quelle conditions, laissant ces supporteurs orphelins et perdus.

C’est donc, singulièrement, un candidat indifférant, capable de s’exposer, de heurter les sensibilités des nigériens et d’exposer le pays à des dérives comme à ses habitudes.

  1. Son Excès

Depuis le début de la campagne du 2e tour, les meetings de MO ressemblent plus à une grosse Comédie qu’a des rassemblements politiques. Cela se caractérise, notamment, par le comportement indécent de celui qui veut porter l’étoffe du commandant en chef au Niger. En effet,  ces interventions très théâtrales, jonchées de chants laconiques et ironiques, d’intonations subites et inaudibles, de propos incohérents et incompréhensibles, révèlent un comportement à la limite bipolaire et excessif.

C’est donc, foncièrement, un Candidat qui amuse et dont les interventions sont dénuées de sens et d’essence.

KABZAK

Le 24 juillet 2020, dans un article du site On-line NigerInter, en commentant la législation nigérienne sur la transparence et l’intégrité des officiers et agents publics (Constitution du 25 novembre 2010, Ordonnance N° 2020-02 du 27 janvier 2020 déterminant la liste des autres agents publics assujettis à l'obligation de déclaration de biens, Loi organique n*2020-035 du 30 juillet 2020, déterminant les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes), Dr Adamou ISSOUFOU, de la FSJP de l’UCAD, semblait attirer notre attention sur sa relative impertinence et l’inefficacité probable du contrôle en la matière. Il pointait du doigt notamment l’absence de sanctions et les contradictions avec la Loi n° 2014-07 du 16 avril 2014, portant adoption du Code de transparence dans la gestion des finances publiques au sein de l'UEMOA.
Eh bien, nous avons déjà connu une loi sur l’enrichissement illicite qui a fait long feu, et je me permets de proclamer que les déclarations de patrimoine, pardon, de biens, des acteurs institutionnels, dans le contexte actuel, c’est juste ridicule !

En effet, une simple lecture survolée du Rapport 2020 de la Cour des comptes nous renseigne que 38 des 58 responsables concernés n’ont même pas daigné s’astreindre à l’obligation de déclaration, certains depuis plusieurs années.

Quid de la correcte justification des écarts imposée par la loi ! Sauf à nous dire que les déclarations des responsables devant la Cour des comptes étaient différentes de celles près la Cour constitutionnelle, ce qui me semble absurde.

Or, voilà en quelques extraits ce que dit la Constitution VIIe République :

« Article 51 - Après la cérémonie d'investiture et dans un délai de quarante- huit (48) heures, le président de la Cour constitutionnelle reçoit la déclaration écrite sur l'honneur des biens du Président de la République.

Cette déclaration fait l'objet d'une mise à jour annuelle et à la cessation des fonctions. La déclaration initiale et les mises à jour sont publiées au Journal Officiel et par voie de presse.

Une copie de la déclaration du Président de la République est communiquée à la Cour des comptes et aux services fiscaux.
Les écarts entre la déclaration initiale et les mises à jour annuelles doivent être dûment justifiés. La Cour constitutionnelle a tous pouvoirs d'appréciation en ce domaine.

La Cour des comptes est également chargée de contrôler la déclaration des biens telle que reçue par la Cour constitutionnelle.
Article 55 - Les fonctions de Président de la République sont incompatibles avec l'exercice de tout autre mandat électif, de tout emploi public, civil ou militaire et de toute autre activité professionnelle…

Article 78 - Dans les sept (7) jours de leur entrée en fonction, le Premier ministre et les ministres doivent remettre au président de la Cour des comptes la déclaration écrite sur l'honneur de leurs biens. Cette déclaration fait l'objet d'une mise à jour annuelle et à la cessation des fonctions.
Cette disposition s'étend aux présidents des autres institutions de la République et aux responsables des autorités administratives indépendantes.
La déclaration initiale et les mises à jour sont publiées au Journal Officiel et par voie de presse.

La Cour des comptes est chargée de contrôler les déclarations des biens.
La loi détermine les autres agents publics assujettis à l'obligation de déclaration des biens, ainsi que les modalités de cette déclaration.
Article 79 - Toute déclaration des biens inexacte ou mensongère expose son auteur à des poursuites du chef de faux conformément aux dispositions du Code pénal.

Que dit l’Article 3 de la Loi organique n*2020-035 du 30 juillet 2020, déterminant les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement de la Cour des comptes ? Il précise :
« Elle est chargée aussi de contrôler :
- --- ;

  • Les déclarations des biens du Président de la République, du Premier Ministre et des Ministres ainsi que celles des présidents des autres institutions de la République, des responsables des autorités administratives indépendantes et tout autre agent public assujetti à cette obligation… »
    Et selon notre Code pénal :


« Article 152 : Le faux en écriture est l’altération frauduleuse de la vérité de nature à causer un préjudice et commise dans un écrit destiné ou apte à la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des effets de droit.

Article 153 : Sera puni d’un emprisonnement de cinq à moins de dix ans et d’une amende de 20.000 à 1.000.000 de francs tout fonctionnaire ou officier public, tout agent ou préposé d’une administration publique qui, dans l’exercice de ses fonctions, aura commis un faux :

  • soit par falsification matérielle résultant de fausses signatures, contrefaçon ou altération d’écriture ou de signature, fabrication d’acte ou convention formant titre, addition, suppression ou modification apportées après la confection des actes ou écrits dans les déclarations ou faits contenus auxdits actes ou écrits, et qu’ils avaient pour objet de recevoir ou de constater ;
  • par fabrication ou dénaturation de la substance ou des circonstances des actes ou écrits, effectuée au moment de leur rédaction, et réalisée en y portant des déclarations ou conventions autres que celles faites ou dictées par les parties, ou en y altérant par des mentions fausses ou des omissions volontaires les faits que l’acte ou l’écrit avait pour objet de constater ou en y constatant comme vrais des faits faux, ou comme avoués des faits qui ne l’étaient pas.

Article 154 : Seront punies d’un emprisonnement de un an à huit ans et d’une amende de 10.000 à 500.000 francs, toutes autres personnes qui auront commis un faux en écriture publique ou authentique.

Article 155 : Sera punie d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 10.000 à 100.000 francs toute personne qui, par des déclarations mensongères faites devant un fonctionnaire ou officier public ou un agent ou préposé d’une administration publique, aura provoqué l’insertion, dans un acte public ou authentique, d’énonciations contraires à la vérité. »

Pour améliorer l’efficacité de notre législation dans ce secteur de la gouvernance publique, je propose au moins deux choses :

  • Légiférer en matière de nature et de plafond des cadeaux qu’un officier public ou un agent public ou même un service public ou encore une institution peut recevoir et l’usage privé ou public qu’on doive en faire ;
  • Préciser les sanctions encourues dans les textes qui astreignent à l’obligation de déclaration de biens -personnellement, je préfère de patrimoine- ou réformer le code pénal en cette matière particulière.

Sinon, je crains que nous ne continuions à nous plaindre que même « logés, nourris, blanchis » aux frais de la République, le salaire de nos chefs ne leur serve que d’argent de poche alors que « les cadeaux » enrichissent outrageusement leur patrimoine.

Par Hamma Hamadou

Seul un dialogue inclusif, franc et constructif peut nous amener à résoudre cette crise sociopolitique : Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Avec les disparitions tragiques , du guide de la Jamahurya Arabe Lybienne, le Colonel, Mouammar Khadafi et du Maréchal du TCHAD, Idriss DEBY ITNO, la déstabilisation du Sahel tant redoutée , est-elle en cours ?

Le président de la République Fédérale du Nigéria, le général Muhammad Buhari, a lancé un cri de cœur à l'intention des États-Unis d'Amérique, en vue de l'aider à contrer la montée menaçante, inquiétante, des terroristes et bandits armés qui sèment la terreur dans son pays.
Au-delà du Nigéria , tous les pays voisins du Nigéria sont concernés par la déstabilisation en perspective .

Les pays du SAHEL sont vraiment en danger.

Est-ce que cet appel pressant adressé aux USA , par le général Muhammad Buhari, est un aveux d'impuissance de la part de la plus grande puissance de l'Afrique de l'Ouest ?

Le climat d'insécurité actuel au Nigéria doit interpeller la conscience de tous les dirigeants africains de G5 Sahel , elle très alarmante. Il risque de se repandre sur toute la région ouest africaine.

Au Nigéria, les prises d'otages des élèves, des jeunes filles, des femmes, dans les écoles, se multiplient, leurs libérations sont subordonnées aux versements des rançons en espèces sonnantes, faute de quoi ils sont sommairement exécutés par ces voyous sans loi ni foi.

La secte Bokoharam , aurait pris le contrôle d'une ville frontalière du Nigéria , dans la région de Diffa , Gaidam, une ville stratégique dans les échanges commerciaux entre la ville de Mainé-Soroa, de la région de Diffa et le Nigéria en général.

Certains terroristes ou bandits armés font des incursions dans les villages frontaliers du Niger, en occurrence Madarounfa, Guidan Roumdji, Tchibiri, ect, dans la région de Maradi.

La préfecture de Dogondoutchi, dans la région de Dosso, frontalière avec les Etats, de Zanfara et de Sokoto, est aussi victime des attaques des terroristes venus du Nigéria.
Ils s'attaquent aux éleveurs, aux agriculteurs, ils arrachent les biens d'autrui et tuent les honnêtes citoyens.
Ils sèment la terreur partout dans les villages frontaliers avec le Nigéria, les paysans ne savent plus où se mettre leurs têtes.
C'est vraiment triste, dommage et honteux, après soixante ans d'indépendance , les africains n'arrivent pas à prendre en main leur destin commun.

Dans la région de Tillabery, au Niger , les terroristes viennent à moto exécuter les honnêtes citoyens dans les villages et hameaux et se retrancher dans les pays voisins .
La drame de Sinagodor , de Gaigorou, Dessa , ect , illustre cette triste réalité.

Les analystes africains sont en droit de se demander, à quoi servent ces bases militaires étrangères, qui survolent et surveillent les pays du SAHEL.

Est-ce que la disparition tragique récente du Maréchal du TCHAD, Idriss DEBY ITNO , ne procéderait -t-elle pas de la déstabilisation des pays du SAHEL déjà amorcée avec la disparition du guide libyen ?

La situation sécuritaire actuelle dans les pays du SAHEL inquiète à plus d'un titre.
Serions-nous en face d'une stratégie savamment organisée , en vertus de la géostrategie et de la géopolitique internationales, pour créer une psychose de la population au Sahel , puis créer un désordre , ensuite diviser les pays du SAHEL sur la stratégie commune à adopter pour faire face à cette insécurité grandissante, en fin continuer à piller les ressources naturelles des pays du SAHEL et perpétrér la domination des pays du Nord sur les pays du Sud, pourvoyeurs des matières premières.

Face à ces manœuvres machiavéliques , les dirigeants africains des pays du SAHEL en particulier et ceux de l'Afrique en général, se devraient de se réveiller pour refuser la fatalité.

Quelle stratégie faudrait-il adopter pour éviter le péril ?

Au lieu d'agir en ordre dispersé, en cherchant l'installation encore d'autres bases militaires étrangères qui ont fait preuve de leur limite, les chefs d'Etat africains se doivent de se convaincre qu'une solution heureuse et définitive aux problèmes d'insécurité, est à leur portée.

Ils se doivent de bien comprendre que toutes ces grandes puissances étrangères qui prétendent aider les pays du SAHEL en particulier, et de l'Afrique en général, à faire face aux défis securitaires , n'ont pas pas des amis en Afrique mais des intérêts à défendre. Le général Charles De Gaulle avait déjà averti, la France n'a pas d'amis mais elle a des intérêts à défendre.

Par conséquent, les pays africains doivent rester unis ou périr. Dr Kwame N'Krumah ,le premier président de la République du Ghana, avait déjà averti également .

Ces grandes puissances étrangères ne sont pas étrangères à l'insécurité qui sévit en Afrique. La situation actuelle à Kidal, une région du Mali, où une rébellion armée, fort du soutien de la France, jusqu’à une certaine période, interdisait aux autorités militaires et politiques maliennes de visiter la dite région. Cet état de fait, entre autres , doit interpeller la conscience des panafricanistes africains convaincus.

Il ne peut y avoir des attaques terroristes sans entraînement des jeunes terroristes aux maniement des armes de guerre.

Les responsabilités de nos partenaires extérieurs sont engagées face à l'histoire, dans ce projet sinistre de la déstabilisation de l'Afrique qui serait encours.

Certes la crise sociopolitique , économique et sanitaire qui secoue certaines grandes puissances, les poussent à fermer les yeux sur certaines dérives des industries de fabrication des armes de guerre , grandes pourvoyeuses d'armes aux terroristes , aux narcotrafiquants et aux autres bandits armés, voleurs de bétail.

Les dirigeants politiques africains se doivent d'exiger de leurs partenaires européens et américains, l'arrêt des livraisons et des ventes de matériels de guerre et des renseignements sur les positions des forces de défense et de sécurité africaines engagées dans les opérations de sécurisation des territoires, aux terroristes , aux narcotrafiquants et autres bandits armés, voleurs de bétail.

Par conséquent, la meilleure façon d'aider efficacement les pays africains à lutter contre les terroristes, les narcotrafiquants et les autres bandits armés , c'est de cesser de vendre les armes aux intéressés.

Les bases militaires étrangères installées en Afrique se devraient de bien collaborer avec les forces de défense et de sécurité des pays hôtes. Faute de quoi les pays africains d'accueil seront en droit d'examiner les possibilités d'explorer d'autres possibilités de signer des accords de coopérations avec les autres pays amis à mêmes d' aider efficacement contre les terroristes.

Le monde actuel traverse une crise de la gouvernance, aux États-Unis d'Amérique, nous avons vécu l' ère Donald Trump , avec ses violations des textes réglementaires , son déni de justice et ses incertitudes , heureusement grâce aux fortes institutions américaines le pire a été évité.

En France, ses dirigeants politiques avaient engagé la communauté internationale dans une guerre qui a conduit à la destruction de l'Etat Lybien, avec comme conséquence , l'insécurité qui sévit actuellement dans les pays du SAHEL.

Le monde de renouveau est donc mal gouverné. La majorité des dirigeants des grandes puissances étrangères qui commandent le monde sont mal inspirés en bonne gouvernance mondiale et sont aussi corrompus .
Les différentes condamnations judiciaires de certains dirigeants politiques européens et autres, justifient bien cette asserssion.

Aux pays africains de tirer les conséquences de cette mal gouvernance mondiale, en vue de prendre courageusement , collectivement conscience de la situation et de faire face à leur destin commun.
Les peuples souverains souffrent , ils attendent et espèrent des lendemains meilleurs.

La nouvelle problématique qui se pose est de savoir si le personnel politique africain, dans son ensemble, au plus haut niveau, est bien disposé à faire face, avec honnêteté et courage, aux grands défis qui assaillent le continent ?

À entendeur salut !

Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI

Le Président de la République du Niger doit céder le pouvoir politique aux termes de ses deux mandats successifs conformément à l’article 47 al. 1 et 2 de la Constitution en vigueur qui dispose que « - Le Président de la République est élu au suffrage universel, libre, direct, égal et secret pour un mandat de cinq (5) ans, renouvelable une (1) seule fois.

 En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux (2) mandats présidentiels ou proroger le mandat pour quelque motif que ce soit. ». C’est une obligation constitutionnelle qui ne doit souffrir d’aucun tapage médiatique ni d’intérêt politique pour son respect.

La campagne électorale est lancée pour les différents scrutins depuis la première semaine du mois de décembre 2020.

En effet, le processus électoral entamé se trouve placé sur deux registres à savoir l’insécurité et l’absence de confiance politique.

1. Le Processus électoral et l’insécurité au Niger

Le Niger est non seulement confronté aux multiples problèmes d’insécurité des personnes et des biens  sur son territoire (A) mais aussi souffre de l’insécurité sanitaire (B).

A. L’Insécurité des personnes et des biens au Niger

L’inscription injuste et infondée du Niger sur la notice rouge par la France soulève des questions sur la politique de défense de l’intégrité de notre territoire sur lequel il est malheureux de constater l’absence de L’Etat sur certaines parties du territoire même si jusqu’à présent et officiellement, on ne note pas une occupation d’une portion du territoire par quelques groupes que soient. Toutefois, il n’est pas contestable de dire que des groupes armés non républicains prélèvent de l’impôt et autres taxes dans certains villages de la région de Tillabéry, de Tahoua et de Diffa.

Tillabéry, Tahoua, Diffa, Agadez, Niamey sont des régions concernées par l’insécurité liée au terrorisme et par le banditisme urbain. L’Armée et les autres forces de l’ordre travaillent inlassablement pour assurer notre sécurité ainsi que celle  de nos biens.

L’affaire des détournements des fonds au Ministère de la Défense nationale a failli saper le moral de nos vaillants militaires et autres porteurs de tenue.

 Le Ministère public a déclenché des poursuites pénales contre les auteurs et coauteurs mais il ne faut pas surtout négliger les complices de cette forfaiture inique. On doit noter que cette affaire va être un héritage du futur Président de la République qui doit s’y mettre pour marquer sa volonté de faire régner une justice saine, prompte, juste, équitable et efficace.

La France qui a inscrit le Niger sur la notice rouge suite aux événements de Kouré où il y a eu mort de ses ressortissants a mis injustement l’image de notre pays sur la sellette de la Communauté internationale au moment, où on a plus besoin d’elle pour accompagner le processus électoral. Il convient de remarquer que cette inscription sur la notice rouge est plus politique que diplomatique.

D’où l’arrivée des français et d’autres européens sur notre territoire nonobstant cette inscription sur la notice rouge. L’Union européenne a très vite compris les enjeux et a manifesté sa volonté d’aider le Niger sur divers domaines notamment ceux relevant de la sécurité et du processus électoral. C’est ainsi qu’elle a mis 4.500.000 euros pour appuyer le processus électoral en cours. La Suisse et la République Fédérale du Nigéria ont contribué dans la logistique.

 Les Etats Unis ont agi également dans la même direction politique que les autres pays européens à travers le financement de  quatre projets d’un montant de 1.827.000 dollars.

Ces projets financés par L’Etat Américain vont consister à mener des recherches sur les élections et les priorités des citoyens et faciliter la distribution des résultats de la recherche et le dialogue autour de ces questions au public nigérien ; Le 2e est un  projet sur l’atténuation et la  gérance  de la violence électorale à travers les systèmes nationaux d’alerte rapide (NEWS) ; Le 3eprojet sera centré sur la mobilisation des partis politiques à répondre aux priorités des citoyens nigériens. Il sera ainsi axé sur l’appui à la Gouvernance Participative pour renforcer  la participation des Citoyens processus démocratique et enfin, pour le 4eme projet, l’Ambassade des États-Unis à Niamey a accordé une subvention de près de 25 000 dollars aux dirigeants de l’Association des Jeunes Leaders Africains du Niger (YALI) pour mener une caravane de sensibilisation au public sur les responsabilités civiques et la participation des jeunes dans le processus électoral.[i]

A tout cela, il faudrait ajouter les appuis importants du PNUD et de l’OIF pour le processus électoral 2020/2021 au Niger.

 Les différentes missions de la Commission nationale des Droits de l’Homme dans certaines régions du pays notamment celle de Tillabéry ont relevé des difficultés majeures relatives au processus électoral en cours.

  Il en ressort que l’enrôlement d’électeurs n’a pas été effectif car bon nombre de villages n’ont pas eu l’occasion de faire inscrire leurs habitants sur les listes électorales. A cela, il faudrait ajouter la panique qui règne affectant le droit à la libre circulation des personnes et des biens dans les zones de Tillabéry et de Diffa.

 Les groupes armés et autres bandits sont encore actifs et troublent l’ordre public et la quiétude sociale. Cette situation a abouti à l’exclusion de certains nigériens surtout ceux de la diaspora des scrutins en cours au Niger.

L’urgence des correctifs à apporter se justifie davantage aux besoins de la présence d’observateurs régionaux et internationaux pour les élections présidentielles et législatives.

C’est une tradition instaurée au lendemain des conférences nationales tenues dans beaucoup de pays africains. Le déploiement de ces observateurs sur le territoire national ne doit pas être remis en cause du fait des problèmes d’insécurité.

Le Niger pourra s’imposer sur ce domaine pour démontrer à la Communauté internationale qu’il y a un dispositif irréprochable de défense nationale pour garantir et assurer la sécurité des différents scrutins, des électeurs et des observateurs nationaux et étrangers.

 Toutefois, il convient de relever les rapports complaisants des missions d’observation sur toutes les opérations électorales au Sénégal, en Guinée, au Togo et au Niger relativement à l’état du processus électoral.

De ce qui précède, une autre problématique surgit à savoir l’insécurité sanitaire devenue planétaire.

B. L’Insécurité sanitaire, préoccupation majeure dans le processus électoral

Le Niger est aussi victime de la pandémie de la Covid-19 à l’instar des autres pays composant la communauté internationale. Le Président du Niger a rappelé dans son message à la Nation instaurant le confinement de la ville de Niamey que « même les plus puissants sont impuissants, désarmés… ».

Le virus de désastre a entrainé une récession économique sans précédent dans le monde entier. Beaucoup de pays ont pris des mesures d’accompagnement par des mesures d’aide financière aux particuliers, d’allègement fiscal et de subvention pour les entreprises.

Au Niger et comme l’a souligné le Président nigérien lors de son message à la 75e session de l’Assemblée Générale des Nations Unies, des mesures ont été prises se traduisant par «  la distribution de nourriture, deux mois de services publics gratuits pour les ménages les plus vulnérables et un allègement fiscal temporaire pour les secteurs durement touchés. »

Cet effort a été renforcé par la mise en place d’un soutien au secteur privé sous la forme de garanties de prêt.  A cela, il faudrait ajouter la forte mobilisation des forces sociales nationales et des bailleurs des fonds pour l’appui de lutte contre la pandémie de Covid-19.

La culture sanitaire nigérienne, la présence des réfugiés et des expulsés de Burkina Faso, de la côte d’Ivoire, du Nigéria, d’Algérie, de la Libye et la fermeture unilatérale de la frontière terrestre par le Nigeria ont compliqué le dispositif national de prévention et de lutte contre la Covid-19. Le port de masque par des citoyens est difficile à respecter du fait de notre culture sanitaire. On le voit à travers les médias que seules les autorités politiques et administratives portent le masque et souvent elles l’enlèvent pour discourir.

L’obligation de porter le masque a été temporaire car le suivi n’a pas été à la hauteur des attentes. Cette situation est bien remarquable au niveau des élèves, étudiants et personnel de l’éducation à l’occasion de la rentrée scolaire du 15 octobre 2020 et lors des meetings de campagne électorale.

La disponibilité de gel pour le lavage des mains est effective au niveau des services publics, des entreprises, des centres commerciaux, des banques, des sociétés, ONG et des autres organismes internationaux. Mais, il est inquiétant de constater un laisser-aller s’instaurer dans l’application et le respect des gestes barrières par les usagers.

Le centralisme dans les décisions a été un handicap majeur au dispositif de protection sanitaire, car les campagnes de sensibilisation et de prévention ont été coûteuses et sporadiques sur l’ensemble du territoire national.

  Il y aussi les difficultés de contrôle et de suivi des confinements volontaires sur l’ensemble du territoire nigérien.

Le test de la Covid-19 exigé pour ceux qui voyagent par voie aérienne se fait tant au niveau du Centre de Recherche Médicale et Sanitaire (CERMES) qu’au niveau des directions régionales de  la santé publique notamment à Agadez et à Zinder.

 L’ONU a mis en place un dispositif dit ACT-Acceletor d’un budget provisoire de 38 milliards de dollars pour l’achat et la distribution des vaccins destinés aux pays pauvres dont le Niger. Aujourd’hui, elle a urgemment besoin de 15 milliards de dollars pour la première phase d’achat et de distribution des vaccins dans les pays les plus démunis.

 Les Etats riches tardent à injecter des montants substantiels pour le financement du dispositif onusien de lutte contre la Covid-19. Les Etats doivent aussi compter sur le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, institutions financières internationales dont la vocation est d’aider les plus démunis dans des contextes de crise manifeste comme celle de la Covid-19.

Pour le Niger, après plusieurs rectifications budgétaires, un budget de plus 100 milliards de FCFA a été dégagé pour faire face à la pandémie de la Covid-19.

 On peut déplorer l’inconsistance de ce budget car les horizons de la fin de cette pandémie sont lointains au regard de la manifestation de la deuxième vague en Europe, Aux Etats Unis et dans bien d’autres pays. On peut espérer toutefois, une adaptation du dispositif national relativement à son financement par le budget du Niger.

 Mais la pandémie de la Covid-19 est moins désastreuse que le fort nombre de décès engendrés par le paludisme au Niger.

En effet, on dénombre plus de 2449 décès à cause du paludisme contre 69 pour la Covid-19. Cette situation doit interpeller les pouvoirs publics sur les politiques de lutte contre le paludisme, secteur où il y a bon nombre des structures étatiques et non gouvernementales dans la prévention et la lutte contre cette pire maladie.

Un audit et une évaluation des impacts de diverses politiques sanitaires doivent constituer une des priorités des futures autorités du Niger. On constate qu’il y a trop  de financements pour lutter contre le paludisme mais les moyens logistiques et matériels ainsi que la perfection du personnel sont à désirer. Il n’est pas rare de constater les produits destinés à la distribution gratuite se retrouver sur le marché en vente libre et de façon notoire. L’impunité sévit outre dans les domaines de la justice, de défense nationale mais également dans celui de la santé.

Le clientélisme politique, la discrimination, l’esprit partisan et la quête éhontée des prébendes sont entre autres des justificatifs  du « règne de l’impunité ».

 La culture des biens mal acquis est présente à tous les paliers socio-économiques et est matérialisée par des vols, d’escroquerie, des détournements des deniers publics et d’abus de confiance.

Outre les problèmes d’insécurité déjà analysés, on observe un déficit de confiance entre la classe politique elle-même et entre cette dernière et la société civile.

L’espoir de la justice sociale et des changements productifs de mentalité réside dans le rétablissement de la confiance politique. Les dirigeants politiques, les acteurs de la justice, la classe intellectuelle, l’opposition politique, les médias publics et privés ainsi que la société civile se doivent de privilégier l’intérêt supérieur du Niger dans toutes les manifestations décisionnelles et comportementales. L’accompagnement de la Communauté internationale produira ainsi des effets positifs et significatifs sur le développement socio-économique du Niger.

 D’où il convient d’aborder la thématique relative à l’absence de confiance politique dans notre pays. 

2. L’absence de confiance entre les acteurs politiques au Niger

Le serment confessionnel dans les mœurs politiques et administratives au Niger a été introduit pour la première fois par l’article 39 de la Constitution du 09 août 1999 sous la quatrième République. C’est ainsi que progressivement le Président de la République, le Président de l’Assemblée Nationale, le Premier Ministre, le Président de la Cour Constitutionnelle et ses membres, le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et ses membres au niveau central qu’au niveau local et les membres composant la Commission nationale d’attribution des marchés publics sont tous astreints à la prestation du serment confessionnel dans l’exercice de leurs fonctions.

 Cette nouvelle donne visait d’une part à garantir une confiance réciproque entre les acteurs politiques et d’autre part à prévenir les violations  des multiples lois par les dirigeants politiques et autres responsables. Le serment confessionnel rendu à la norme constitutionnelle a été instauré aves des arrières pensées politiques. En effet les opposants pensaient à un retour sur le fauteuil présidentiel de celui qui a été renversé par les militaires sous la III République.

La croyance populaire de son attachement à la religion était la justification politique de l’ajout de certaines dispositions de la Constitution notamment le cadre de convocation des conseils des ministres et surtout la régulation des rapports entre le Président de la république et le Premier ministre en cas de cohabitation.

 L’esprit partisan, le mercenariat juridique, les comportements politiques malveillants, la culture de l’impunité, la solidarité politique entre acteurs dirigeants et les multiples violations des obligations constitutionnelles ont démontré que le serment confessionnel introduit n’est qu’un tigre en papier, car les Hommes politiques en prêtent sans conviction.

A. L’absence de confiance politique entre la classe politique

Le processus électoral entamé reste marqué par des divergences substantielles entre les acteurs politiques (Majorité au pouvoir et  l’Opposition politique).

 La conservation du pouvoir par la même famille politique ou l’alternance  au pouvoir sont les enjeux de taille. La confiance politique fait défaut principalement au niveau des organes d’organisation et de validité des différentes élections. En effet, les membres influents de ces deux organes symbolisent la notion des conflits d’intérêt de nature apparente, certaine et potentielle. L’intérêt se traduit par la récompense politique de toutes natures (avantages pécuniaires, promotion, facilités administratives, le prestige constant  etc….).

Cette situation explique la température judiciaire dans le traitement de certains dossiers  sensibles comme ceux du Chef de fil de l’Opposition et du candidat du Parti majoritaire au pouvoir. Le camp du pouvoir actuel a toujours manifesté sa crainte vis-à-vis du Chef de l’Opposition politique  car même emprisonné, ce dernier a réussi à se maintenir au deuxième tour de la dernière élection présidentielle mais surtout à devenir le faiseur du roi.

Le suivisme juridique constaté s’inscrit sur le registre des mercenaires appelés à servir les causes judiciaires et juridiques du régime politique. L’environnement décrit, a des répercussions sérieuses sur la crédibilité des opérations électorales en cours au Niger.

Le refus de modification d’une disposition du code électoral à fin d’empêcher le Chef de fil de l’Opposition de jouir de ses droits politiques par la classe dirigeante n’a pas été démocratique. En effet, la volonté politique des gouvernants a fait défaut pour raisons d’esprit partisan et de l’état paroissial de leur culture politique.

Aussi est-il important de s’interroger sur la pertinence de la candidature du Commandant Salou Djibo à l’élection présidentielle. Cet ancien militaire a gardé ses amitiés politiques de haut rang avec le Président de la République tout au long de ses deux mandats.

 L’initiative de la création de  Parti politique  a sans doute occupé une place de choix lors des différentes rencontres entre les deux hommes. Le lien politique est bien problématique pour la suite du processus électoral. Ce sujet sera abordé exclusivement dans le prochain article.

Il va sans dire que l’inventaire de l’héritage politique des dirigeants actuels est à dresser pour raison écrite.

La société civile convaincue de la gouvernance destinée à créer ; à protéger, à conserver et à consolider  des richesses fondées sur des biens mal acquis et d’autres sources douteuses, se méfie également de la classe politique dirigeante.

 Elle se méfie aussi de l’Opposition politique, qui pour des divergences internes et égoïstes n’a pas pu mener des combats utiles pour la conquête du pouvoir sur un terrain bien en or.

B. L’absence de confiance entre la société civile et la classe politique

La répression comme mode privilégié de la gestion des manifestations publiques par le régime actuel  est originale en ce sens qu’elle traduit ses faiblesses politiques et le déficit démocratique quasi permanent. Les acteurs de la société civile poursuivis et emprisonnés, des marches pacifiques interdites et la censure au niveau des médias d’Etat ont été toujours à l’horloge. La crainte du pouvoir est empirique car l’infiltration et l’exploitation des structures syndicales et d’autres organisations de masse à dessein politique ont été sa tasse de thé sous la 5e République. En effet, les dirigeants actuels ont épuisé les deux lectures possibles du Prince de Machiavel. Ils avaient combattu les forces ayant aidé à conquérir le pouvoir politique sous le régime de l’AFC (Alliance des forces pour le changement) où le Chef d’Etat actuel était Premier Ministre. On se souvient de la grève des travailleurs nigériens qui a duré plus d’un mois sans aucun contact aux fins des négociations. Les manifestations scolaires et estudiantines d’alors ont été toujours réprimées. Il s’agit, de la première lecture du Prince. Combattre les forces qui ont aidé le prince à conquérir le pouvoir politique pour le gérer et le conserver au motif que ces dernières connaissent  ses faiblesses et ses forces.

 Quant à la deuxième, elle a consisté à associer toutes les forces ayant contribué à la conquête du pouvoir politique dans sa gestion et sa conservation. 

Les deux mandats du Président sortant ont largement été marqués par cette lecture en ce sens que bon nombres d’acteurs de la société civile dans sa diversité se sont retrouvés à des postes de responsabilité tant à la Présidence qu’au niveau de l’administration publique et autres structures relevant du secteur privé. Les luttes de positionnement pour assurer la survie politique vont marquer la suite du processus électoral.

 Le déficit de confiance de la société civile envers l’Opposition politique se traduit par l’absence de cette dernière lors des différentes luttes. En effet, la société civile a fait cavalière seule sur le terrain de lutte pour la défense des acquis démocratiques et des droits humains. L’Opposition politique qui pourtant a bénéficié des soutiens de taille avec l’arrivée de deux poids lourds du régime à son sein, n’a pas su tirer les retombées politiques pour mieux jouer son rôle de contrepouvoir.

L’Opposition politique se trouve aujourd’hui dans un état délétère, car non seulement elle reste inactive pour sa survie politique mais aussi, elle manque des stratégies de conquête de pouvoir politique. On peut souligner son rôle négligeable sur le registre de la solidarité politique à l’endroit de son leader et sa résignation dans le processus électoral.

 La présente contribution serait incomplète, si aucune opinion[ii] n’est donnée sur les échanges relatifs à la contestation de la nationalité d’origine du candidat du Parti majoritaire à l’élection présidentielle. Notons que vivant au Canada, la question de nationalité est sans objet  et n’a aucune utilité. Le réflexe de se retourner à la nationalité d’origine relève de la culture française.  En effet, la nation doit compter sur ses fils et ce en tout lieu et en toute circonstance. La crainte est le double jeu sur la scène politique : détenir des secrets d’Etat, les exploiter et les dévoiler à son deuxième pays ou agir de façon importante pour les intérêts dudit pays au détriment de celui dans lequel l’individu vit.

 Or, il est à constater que le candidat du Pouvoir majoritaire ne se retrouve dans aucune de ces hypothèses. Le parcours d’enseignant, de syndicaliste, d’animateur important de la conférence nationale souveraine, de membre du gouvernement de la transition politique, de ministre ayant occupé des portefeuilles des affaires étrangères, de la défense nationale et de l’intérieur  devrait tout légitimement faire découvrir au moins une seule des hypothèses précitées. Aussi est -il important de souligner que seuls les critères de la bonne moralité du candidat et de la qualité de son programme politique  en l’espèce, devraient guider les électeurs libres dans leur choix politique. Pour mémoire, la presse d’investigation n’a pas cité le nom du candidat du Parti majoritaire sur la liste des dignitaires disposant des biens mal acquis comme des villas, des comptes bancaires garnis à l’extérieur ou autres biens de grand luxe. Il y a seulement  eu le cas du compte bancaire de sa fille et l’enquête n’a pas abouti à des résultats en lien avec sa moralité ou ses bonnes mœurs. On sait qu’en France, il existe bien un dispositif de lutte contre le blanchiment d’argent et à notre connaissance, rien de douteux n’a été rendu public. Une pensée en passant à Monsieur Alpha Mahamane Baba, né le 10 janvier 1984 à Niamey, de nationalité malienne, journaliste qui a été expulsé du Niger.

 Cependant, il existe une autre alternative dans l’émergence des choix politiques. En effet le Président Albadé Abouba est un le Candidat de marque car bien expérimenté des gestions politiques du Feu Tandja (Paix à son âme) et de l’actuel occupant du fauteuil présidentiel.

 La crédibilité, la probité, le talent politique, le programme politique, les fortes relations diplomatiques et politiques  d’Albadé Abouba sont des repères pour asseoir un choix politique d’avenir. Un deuxième tour de l’élection présidentielle doit se tenir, si on tient compte du contexte politique actuel sur le plan compositionnel et structurel. On se souvient que même le Président actuel a tenté en vain son élection au premier tour nonobstant sa popularité déguisée et les moyens financiers et humains colossaux (solidarité des cadres et auxiliaires de l’administration territoriale, les multiples et variables contributions des riches hommes promus par le régime etc…) La coalition qui en sortira après le premier tour sera de taille car elle va permettre une alternance au Pouvoir. Pour y arriver, il sera nécessaire d’aboutir à  la reconstitution du Parti du Feu Président Tandja à travers ses différents héritiers politiques et de composer avec les nouvelles structures politiques dans le jumelage des programmes politiques.

 Il faudrait ajouter sur ce registre la neutralité des pouvoirs publics, des organes d’organisation et de validité des élections entre les deux tours et surtout la présence effective de tous les représentants des Partis politiques dans les bureaux de vote et de dépouillement avec une vigilance soutenue de contrôle. Ce serait ainsi le cours de l’histoire.

Un illustre et sage homme politique nigérien (Paix à son âme) avait laissé entendre en son temps « qu’on ne peut pas aller à l’encontre du cours de l’histoire. »  L’ultime combat à mener sera de rendre cette histoire merveilleuse pour le Niger et son peuple et que le meilleur gagne.

[i] http://businesschallengeniger.com/elections-au-niger-le-gouvernement-americain-ap/

[ii] Important de retenir l’opinion émise  n’est pas juridique mais plutôt politique.

Les hommes politiques nigériens doivent avoir pitié des citoyens nigériens lambdas et de notre cher pays qui nous a tout donné : Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGILes défis, securitaires , alimentaires, et les inondations, nous imposent un minimum de retenues dans les débats politiques .

Toutes les régions du Niger sont aujourd'hui concernées par les problèmes liés à l'insécurité récurrente et aux crises alimentaires, phénomène nouveau: les zones urbaines et certaines localités très proches de la capitale, Niamey, où existent pourtant un nombre important des forces de défense et de sécurité, ne sont plus épargnées par des attaques des hommes armés qui sèment la terreur.

La localité de Galmi a fait l'objet, le 8 août 2020 dernier, d'une attaque des terroristes, heureusement mis en hors état de nuire par nos vaillantes forces de défense et de sécurité .

Toutes les huit régions du pays souffrent des problèmes liés à l'insécurité et à la crise alimentaire.

Le 9 août 2020, c'est la localité touristique de Kouré, à soixante kilomètres de la ville de Niamey, qui a été attaquée , par surprise en plein jour , six agents d'action humanitaire, français et deux nigériens ont été froidement abattus par les voyous de terroristes .

Nous présentons nos condoléances les plus émues aux familles endeuillées , au peuple nigérien et au peuple français.

Les inondations provoquées par les pluies torrentielles ont causé beaucoup des dégâts aux citoyens nigériens et aux pouvoirs publics, des milliers des nigériens sont aujourd'hui sans abri et ne mangent plus à leur faim .
Les principales infrastructures routières qui permettent aux biens, aux services et la richesse, de bien circuler dans le pays , sont gravement endmmagées .