Actualité africaine et internationale
Dans le cadre de sa participation au sommet US-Africa Business Summit à Gaborone, au Botswana, le Président de la République du Niger, M. Mohamed Bazoum, a animé un panel de haut niveau portant sur la problématique cruciale de l'approvisionnement en énergie en Afrique dans le contexte de la transition vers des économies vertes. L'absence d'accès à l'électricité pour 600 millions d'Africains constitue un obstacle majeur à la réalisation des objectifs de développement et de création d'emplois sur le continent.
D'importants projets de production d'électricité sont en cours et sont destinés, dans un avenir proche, à bouleverser radicalement le paysage énergétique africain. En 2022, l'Union africaine a adopté une position commune sur l'accès à l'énergie et une transition équitable dans le contexte des impératifs de lutte contre le changement climatique. Il est donc urgent que les gouvernements et le secteur privé unissent leurs forces pour accélérer la réalisation de projets visant à stimuler la production d'électricité sur le continent.
Dans son allocution d'ouverture, le Président Bazoum a souligné que le Niger est un important producteur d'uranium. Malgré les critiques émises par les mouvements écologistes depuis la fin du XXe siècle et les difficultés rencontrées sur le marché après l'accident de Fukushima, l'uranium demeure une source d'énergie prometteuse pour l'avenir. Le Président a affirmé que l'énergie nucléaire civile, bien que coûteuse et hors de portée pour nos pays pris individuellement, constitue une solution viable. Il plaide donc en faveur de l'adoption d'un vaste projet énergétique nucléaire à l'échelle de l'Afrique. L'Union africaine a déjà tracé la voie en décidant de déployer à la fois des énergies renouvelables et des énergies fossiles pour atteindre ses objectifs de développement.
La séance sur l'énergie a également compté la participation du Vice-président namibien, le Dr Nangolo Mbumba, un autre producteur d'uranium, ainsi que du Vice-président de la Banque Africaine de Développement, le Dr Kevin Kariuki, et de nombreux représentants de l'industrie et des institutions financières œuvrant dans le secteur de l'énergie.
Dans cette perspective, il est primordial que tous les Africains envisagent avec sérieux et s'investissent dans la mise en œuvre de ce vaste projet énergétique basé sur le nucléaire civil. L'indépendance énergétique représente un pilier essentiel pour le développement durable de notre continent. En unissant leurs efforts, les pays africains peuvent bâtir un avenir énergétique prometteur pour tous leurs peuples, en générant des opportunités économiques, des emplois et une amélioration de la qualité de vie.
La concrétisation de cette ambition requiert une coordination étroite entre les gouvernements, les institutions financières et les acteurs de l'industrie énergétique. Ensemble, ils peuvent surmonter les défis et tracer la voie vers un avenir énergétique prospère pour l'Afrique, contribuant ainsi à la transformation socio-économique du continent.
Boubacar Guédé (Nigerdiaspora)
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Dans le cadre de sa participation au US- Africa Business Summit qui se tient à Gaborone (Botswana), le Président de la République, M Mohamed Bazoum, a animé hier mercredi un panel de haut niveau sur la problématique de l’approvisionnement en énergie de l’Afrique dans le contexte de la transition vers des économies vertes. Le constat de base est que le non accès à l’électricité de 600 millions d’africains est un obstacle majeur pour l’atteinte des objectifs de développement et de création d’emplois du continent.
D’importants projets de production d’électricité sont en cours et devront à leur terme, les années prochaines, changer considérablement la carte énergétique de l’Afrique. L’UA a adopté en 2022 une Position commune sur l’accès à l’énergie et une juste transition au regard des impératifs de la lutte contre le changement climatique. Il est urgent que les gouvernements et le secteur privé travaillent ensemble pour accélérer la réalisation des projets visant à booster la production d’électricité.
Dans son propos liminaire, le Président Bazoum a indiqué que le Niger est un grand producteur d’uranium. Bien que décrié par les mouvements écologistes depuis la fin du 20ème siècle et affaibli sur le marché par l’accident de Fukushima, l’uranium reste une source d’énergie d’avenir, a soutenu le chef de l’État, pour qui le nucléaire civil est malheureusement cher, non à la portée de nos pays pris individuellement. C’est pourquoi, constatant qu’il y a un regain d’intérêt pour le nucléaire civil et une remontée sur le marché, le Président Bazoum plaide pour que les pays africains se dotent d’un grand projet énergétique basé sur le nucléaire civil. Le terrain est déjà balisé pour cela puisque l’Union africaine, pour atteindre ses objectifs de développement, a décidé du déploiement des énergies à la fois renouvelables et fossiles.
Le panel énergie a vu la participation du Vice-président namibien (autre producteur d’uranium) Dr Nangolo Mbumba, du Vice-président de la Banque Africaine de Développement Dr Kevin Kariuki, et de nombreux représentants d’industries et de banques opérant dans le secteur de l’énergie.
Direction de la Communication de la Présidence de la République
Source : https://www.lesahel.org
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Depuis quelques jours, la France est traversée par une vive tension consécutive à la mort, par fusillade policière d’un jeune de dix-sept ans, Nahel, à Nanterre. L’annonce de la mort du jeune Français avec des vidéos qui ont circulé, montrant les circonstances de la tragédie, a mis en émoi tout le peuple français, y compris sa classe politique et ses dirigeants qui ont tous été indignés par un acte qui a toutes les allures d’une bavure policière intolérable dans le maintien d’ordre. Spontanément, avant que la famille de Nahel n’appelle à une marche blanche le vendredi, les Français s’étaient mobilisés à travers la France, cassant et brûlant pour exprimer leurs colères débordantes face à une nième bavure que rien ne peut justifier. Et Issoufou Mahamadou qui, pour discréditer les luttes sociales menées par la société civile de son pays, prenant en exemple la France pour dire qu’on ne mène pas des manifestions nocturnes, et que s’entêter à le faire n’est que motivé par des relents subversifs, en a eu pour son grade : la France depuis des jours, et dans beaucoup de ville est en feu au point d’alerter le pouvoir français qui est, depuis des jours, sur le qui-vive, inquiets des retentissements que peuvent avoir tant de colères massives. Aussi Issoufou, trouvait-il là le moyen de condamner les luttes menées dans son pays, incapable de comprendre qu’il n’y a ni heure, ni jour préétablis pour que des colères explosent tant que des situations les provoquent.
Emmanuel Macron, lui a compris : ce crime cache mal bien d’autres malaises profonds dans sa France. L’ONU n’a d’ailleurs pas tardé à relever dans un tel événement, comme dans d’autres, quelques fondements racistes. La France, nonobstant la diversité dont elle est désormais tissée, est malade, toujours incapable de la sublimer et de la revendiquer comme une part entière de son identité. La France, elle-même prend du temps à comprendre les mutations qui l’ont traversée depuis qu’elle allait en aventure dans le monde et avec le monde, perdant beaucoup de sa France dont elle garde encore les illusions de la constance quand, pourtant, il ne lui en reste rien que son altérité, vivant une France métissée, en tout cas, devenue une autre. Et elle ne peut plus être celle que l’on veut préserver.
Comment ne pas être admiratif de ce peuple qui peut, sans se demander qui est Nahel, et surtout de quel parti peut-il être, ni même s’interroger sur sa famille, se mobiliser, défendant des valeurs et la vie humaine sacrée quand le nôtre ne voit en tout que politique, même quand le tonnerre gronde ? C’est donc le peuple et lui seul qui protège le peuple, défend les valeurs qu’il incarne. Et même si le politique appelle en France à ne pas manipuler le crime à des fins politiques, il sait que les colères sont légitimes et cherche les moyens de les contenir. On apprend d’ailleurs qu’une nouvelle cellule de crise se tient à l’Elysée après les violences nocturnes où les forces de maintien de l’ordre font face à des jeunes révoltés, la grogne contaminant plusieurs villes du pays. L’embrasement de la France consécutif au crime a obligé l’Elysée à créer une cellule de crise, et au président français à écouter sa visite à l’extérieur et même à renoncer sine die à une autre en Allemagne. Quand la France se porte mal qu’a-t-il à chercher ailleurs ? N’est-ce pas la paix de la France qui l’autorise à aller se balader chez les autres, dans le monde ? Cela aussi, s’appelle la responsabilité politique. On ne l’a pas toujours chez nous. Même en temps de deuil qu’il a luimême décrété, on a vu Issoufou prendre son avion et partir loin du pays. Les larmes de son peuple n’étaient pas les siennes. Il n’a que faire de ses douleurs. Mais il est socialiste.
Pour autant, même redoutant que d’autres ne s’en servent pour manipuler la grogne et le deuil, jamais le gouvernement français n’a pris la décision liberticide d’interdire les manifestations, laissant des foules se rassembler spontanément et manifester, et même la nuit où l’on a plus de casses. Mais Issoufou Mahamadou, l’ancien président du Niger pour qui, jamais dans ce pays, des manifestations n’ont lieu la nuit, peut être surpris de voir ces images qui font le tour du monde pour comprendre que la violence n’est pas nègre ; elle est humaine, liée à notre part animale que nous ne saurions nier. Le problème c’est d’être démocrate et de croire en la démocratie et à tout ce qui la fonde. Devant ce qui n’est pas normal dans la République, tous s’accordent à le reconnaître et à le dire : ça s’appelle la responsabilité. Qui, en France, n’a pas reconnu, que le contrôle tel qu’on a vu avec les images qui ont circulé, ne peut justifier qu’on tue ? Sous nos Tropiques, sans doute que mécaniquement, pour défendre un gouvernement, l’on va tout suite à la condamnation du jeune, de son refus d’obtempérer à une autorité de police. Ce n’est pas la démocratie !
Même si les Français, condamnent des violences qui s’en prennent à des biens privés et publics, il reste qu’ils reconnaissent la légitimité des colères dans une France où certains actes ne doivent plus avoir cours pour ne pas souiller la France et son image de démocratie séculaire foisonnante d’opinions divergentes et de diversités harmonieuses même si par des individus isolés, elles peinent à se réconcilier et à s’accepter. Mais comment ne pas être séduit par l’attitude de cette jeunesse qui se réveille et dit «Non», dans la République à de tels crimes qui ne peuvent être en phase avec la France car ils ne sont pas France ? C’est donc une France qui est scandalisée, indignée, non un clan de la patrie des Droits de l’homme.
Dans un pays, les gens doivent savoir ce qu’ils aiment, ce qui fonde leurs convictions démocratiques, leurs valeurs de vie. Et la révolte continue de s’exprimer, dans la rue, et toujours les nuits où les hommes sont plus libres, quand même Zaki, l’ex-président du Niger peut ne jamais le comprendre. Peut-il d’ailleurs comprendre que laisser de tels actes se poser, ne pas les contrarier, c’est permettre à la démocratie de respirer mieux pour s’éviter des «constipations» par lesquelles, le peuple accumulant des colères qu’il ne peut exprimer, finit par en exploser par son trop-plein ? Manifester dans une démocratie, permet de réguler les tensions, de rabaisser le niveau du thermomètre des crises sociales et politiques. Un pays qui n’a pas de jeunesse débout n’a pas d’avenir. Cette charmante jeunesse combattante de France porte les symboles de la vitalité et du dynamisme de sa démocratie, et des espérances de la nation. Quand, dans un pays, au lieu de cette jeunesse virile et responsable, consciente de ce que l’avenir est sien pour savoir se mettre débout, l’on a une jeunesse peureuse et corrompue, avide d’argent facile et de bonne vie, aspirant elle aussi, comme les aînés déroutés, à l’embourgeoisement, alors ce pays ne peut plus compter sur sa jeunesse qui, elle, n’aura plus d’avenir.
Se battre est l’essence des sociétés humaines sans lequel l’on ne peut avoir de transformations qui les rendent progressistes, plus portées vers un avenir radieux. Les luttes sociales sont fondamentales aux transformations sociales. Une société qui perd le goût à la lutte et au sacrifice est vouée forcément au rabaissement et souvent, hélas, à l’asservissement.
Ce pays – le Niger – a besoin aujourd’hui de se regarder. Ses hommes ont besoin de se regarder, de regarder leurs peurs, leurs lâchetés et surtout de l’hypocrisie, de voir dans cette Afrique naguère guerrière, pour comprendre qu’eux aussi peuvent relever la tête et croire qu’ils portent les mêmes ADN des guerriers du passé qui ont fait leur gloire et leur fierté. Peuvent-ils déjà oublier qu’ils sont les descendants de Kourandaga, d’Idriss Alaoma, de Sarraounia Mangou, la reine sorcière, d’Issa Korombé, de Sony Ali Ber, et de tant d’autres figures tutélaires de leur histoire ?
Non, les Nigériens ne peuvent pas être la risée de l’Afrique : ils sont une dignité à revendiquer, une grandeur à assumer. Comme dans cette France que nos dirigeants veulent, en tout, prendre pour exemple.
A.I
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Le 25 mai 1963 marquait un tournant historique pour l'Afrique, alors que naissait l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Cette initiative audacieuse visait à promouvoir l'unité et la solidarité entre les nations africaines, dans le but de faire face aux défis communs et de favoriser le développement du continent.
Près de six décennies plus tard, l'urgence d'une unité africaine solide et efficace est plus que jamais cruciale. L'Afrique est confrontée à de nombreux défis et pour surmonter ces obstacles, il est impératif que les Africains se rassemblent, mettent en commun leurs ressources et travaillent de concert pour trouver des solutions durables.
Dans cette quête d'unité, un appel vibrant est lancé à la jeunesse africaine. La jeunesse représente l'avenir du continent et détient un pouvoir immense pour façonner son destin. Il est essentiel que les jeunes Africains se mobilisent et s'engagent activement dans la construction d'une Afrique unie et prospère. Ils doivent prendre conscience de leur potentiel et de leur rôle crucial dans le développement de leur pays et du continent dans son ensemble.
Pour atteindre cet objectif, il est judicieux de s'inspirer de l'exemple de l'Union Européenne (UE), qui a réussi à surmonter des siècles de divisions et de rivalités pour établir une union politique et économique solide. L'UE a démontré que l'unité pouvait conduire à une prospérité partagée, à une stabilité accrue et à une voix commune sur la scène internationale. L'Afrique peut tirer des leçons précieuses de cette expérience et adapter les meilleures pratiques à sa réalité continentale.
Parmi les solutions envisageables pour renforcer l'unité africaine, on peut envisager une intégration économique accrue, avec la création de marchés régionaux dynamiques et la promotion du commerce intra-africain. Les initiatives telles que la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) constituent un pas dans la bonne direction. Il est également essentiel d'investir dans l'éducation et la formation des jeunes, afin de leur donner les compétences nécessaires pour contribuer activement au développement de leurs communautés et de leur continent.
Enfin, il est crucial de renforcer les mécanismes de gouvernance et de démocratie en Afrique. Des institutions solides, transparentes et responsables sont essentielles pour favoriser la confiance mutuelle et la coopération entre les pays africains. Les dirigeants africains doivent œuvrer ensemble pour promouvoir la bonne gouvernance, la primauté du droit et la protection des droits de l'homme.
En ce 25 mai, anniversaire de la naissance de l'OUA, rappelons-nous l'importance vitale de l'unité africaine. L'avenir de l'Afrique repose sur la volonté et l'engagement de tous les Africains à travailler ensemble pour surmonter les défis qui se dressent devant nous. Il est temps de passer à l'action et de faire preuve d'une véritable solidarité continentale.
La réalisation de l'unité africaine ne sera pas sans difficultés. Les différences culturelles, les intérêts nationaux divergents et les problèmes historiques complexes peuvent rendre le processus complexe. Cependant, il est essentiel de surmonter ces obstacles pour le bien-être et la prospérité de tous les Africains.
Il est impératif que les dirigeants africains renouvellent leur engagement en faveur de l'unité et de l'intégration continentales. Ils doivent mettre de côté les rivalités politiques et les différences idéologiques pour travailler ensemble au service du bien commun. L'unité africaine ne peut être réalisée que par des actions concrètes et une volonté politique forte.
En outre, il est nécessaire de promouvoir la participation active de la société civile, des organisations non gouvernementales et du secteur privé dans le processus d'intégration africaine. Ces acteurs peuvent apporter des idées novatrices, des ressources et une expertise précieuse pour soutenir les efforts d'unité et de développement du continent.
L'Union Africaine, successeur de l'OUA, joue un rôle central dans la promotion de l'unité africaine. Elle doit renforcer ses mécanismes institutionnels, favoriser le dialogue entre les États membres et coordonner les efforts de développement continental. L'Union Africaine doit être un catalyseur de l'unité, unissant les nations africaines autour d'une vision commune et d'objectifs partagés.
Enfin, les partenariats avec d'autres régions et organisations internationales peuvent également contribuer à renforcer l'unité africaine. L'établissement de relations mutuellement bénéfiques avec des blocs régionaux tels que l'Union Européenne, ainsi qu'avec d'autres puissances mondiales, peut favoriser les échanges économiques, les transferts de connaissances et l'émergence de nouvelles opportunités pour l'Afrique.
En conclusion, l'unité africaine est essentielle pour relever les défis auxquels le continent est confronté et pour réaliser son plein potentiel. À l'occasion de cet anniversaire de l'OUA, rappelons-nous que l'unité est la clé du développement de l'Afrique. Les appels à la jeunesse pour une mobilisation continentale doivent être entendus, les solutions pour unir les Africains doivent être explorées, et l'exemple de l'Union Européenne peut nous inspirer dans notre quête commune d'une Afrique unie, prospère et résiliente.
Boubé Guédé (Nigerdiaspora)
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Adresse à l’Afrique Combattante, appel à la Résistance nationale et panafricaine ! Un collectif citoyen nigérien, présidé par l’ancien ministre de l’Intérieur du général Ibrahim Baré Maïnassara, Omar Idi Ango, vient de se constituer en vue d’apporter sa contribution dans la lutte que mènent actuellement certains Etats africains pour retrouver toute leur souveraineté pleine et entière. Après une analyse approfondie, le collectif a rendu publique une déclaration d’une très bonne facture que votre journal a jugé utile de vous faire lire les points importants…
Chers frères et soeurs du continent africain, d’Amérique, d’Asie et d’Europe,
En ce début de XXIe siècle, des changements majeurs et des transformations exceptionnelles s’opèrent sur fond de crises multiples nées de la faillite du capitalisme international : crises multiples. Crise alimentaire, crise climatique, crise migratoire, crise sanitaire, crise humanitaire, ainsi que la guerre russo-ukrainienne (ou plutôt la guerre russo-occidentale), suivie de la spectaculaire montée des prix de l’énergie, l’envolée de l’inflation et l’escalade synchronisée des taux d’intérêts des banques centrales à travers le monde, les dettes publiques dans la zone euro, la récession dans certaines économies industrielles.
Toutes ces crises, interagissant entre elles, sont autant d’éléments réunis pour une explosion globale qui aboutira à une inévitable recomposition géopolitique mondiale susceptibles d’affecter profondément nos vies, de même que l’existence de nos États. Ces crises auront sans doute des répercussions sur le devenir de l’homme et de l’humanité. De ces mutations sortira inexorablement un nouvel ordre politique, militaire, énergétique et économique mondial, pour le meilleur ou pour le pire.
Les rivalités sur plusieurs fronts et dans de nombreux domaines entre les puissances occidentales déclinantes – mais encore pugnaces – et les forces émergentes, la destruction de la Libye, l’extension des conflits armés en l’Afrique subsaharienne, la guerre en Ukraine et ses répercursions planétaires ; la reconstitution des cartels énergétiques et pétroliers mondiaux (OPEP+, avec l’arrivée de la Russie aux côtés de l’Arabie Saoudite et de l’Iran en voie de réconciliation sous les auspices de la République Populaire de Chine) ;, la constitution du pole des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui enregistre aujourd’hui de nombreux candidats (Arabie Saoudite, Iran, Venezuela, Mexique, Égypte, Nigéria, etc.), celle de l’Organisation de Coopération de Shangaï (OCS), qui compte quatre (4) des neuf (9) puissances nucléaires mondiales (Chine, Russie, Inde, Pakistan) ; la dédollarisation de l’économie qui porte un coup fatal à la suprématie américaine ; et la tendance à la multipolarisation du monde, en sont les manifestations les plus visibles. Pendant cinq (5) siècles, l’Afrique a été placée au coeur des grands bouleversements du monde, comme vivier humain dans le commerce triangulaire ; comme propriété de l’empire colonial européen sous le règne de l’impérialisme triomphant ; comme pourvoyeuse de matières premières et débouché économique au cours de la Révolution industrielle ; comme chair à canon durant les deux (2) conflits mondiaux ; comme fournisseuse de métaux rares, stratégiques ou critiques depuis la Révolution numérique.
Aujourd’hui encore, l’Afrique est livrée à toutes les convoitises, en proie aux manoeuvres visant à semer la division et de l’asservir et de faire mains basses sur ses abondantes ressources minières et énergétiques.
Dans ce dessein funeste, l’Afrique est mise à feu et à sang de la mer Rouge à l’océan Atlantique. Entre les deux eaux, sur la bande sahélienne traversant le continent de part en part, les pays sont en guerre (Soudan et Tchad à l’est, Nigeria au sud, Mali, Niger et Burkina Faso au centre), ou sur le qui-vive. Guinée Bissau). Au sud du Sahel, dans le Golfe de Guinée, le Bénin et le Togo doivent désormais faire face aux attaques terroristes. Plus au sud encore, en Afrique centrale, la République centrafricaine est, elle aussi, victime d’attaques de groupes armés.
La République centrafricaine, le Mali et le Burkina Faso ont en commun d’avoir été des colonies françaises. Ils ont à leur actif le fait d’avoir bouté l’armée française hors de leurs frontières, et celui d’avoir diversifié leur coopération militaire en faisant appel notamment à la Russie (cas du Mali et de la Centrafrique) dans le cadre de la coopération économique et de la lutte contre le terrorisme. Ces choix souverains, considérés par la France, ancienne puissance coloniale, ses alliés européens et ceux de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), comme un crime de lèse-majesté, suffisent pour entrainer les trois pays dans une spirale de violences, marquée par des affrontements communautaires, par des attaques menées par des groupes terroristes ou des groupes rebelles dont les parrains et commanditaires ne sont plus anonymes.
Or, les guerres en République centrafricaine, au Mali et au Burkina Faso sont perçues par la majorité des Africains comme des guerres de libération nationales, dont la portée continentale n’échappe à personne. Africains et Africaines du Continent et des Diasporas, l’heure est d’une extrême gravité. Le temps n’est plus ni aux tergiversations, ni à la procrastination, il faut agir maintenant. En ces moments orageux où de sérieuses menaces planent sur nos vies et nos libertés, il est du devoir de tous et de chacun de s’opposer à toute intervention militaire étrangère, sous quelque prétexte que ce soit, au Burkina Faso, au Mali ou en République centrafricaine.
Considérant que l’argument sécuritaire avancé pour justifier la présence militaire étrangère sur nos terres est un leurre et un échec patent ; estimant qu’elle sert plus la sécurisation des sources d’approvisionnement en ressources minières et énergétiques que la lutte contre le terrorisme; exigeons le démantèlement de toutes les bases militaires étrangères et le départ des troupes ; exhortons les Africains et Africaines de tous les pays et de tous les continents à faire leur la même exigence ; mettons en garde les pays africains en général, ceux du Sahel en particulier, contre toute instrumentalisation et toute utilisation de leur sol dans une éventuelle intervention militaire étrangère contre le Mali, le Burkina Faso ou la République centrafricaine. Nous appelons solennellement les Africains et les Africaines, où qu’ils se trouvent, à apporter leur soutien spirituel et moral, au Mali, au Burkina Faso et à la République centrafricaine dans la lutte de libération qu’ils mènent, jusqu’à la victoire finale. À cette fin, nous lançons un vibrant appel à la Résistance pacifique aux peuples africains et à toutes leurs composantes : jeunes et moins jeunes, paysans, ouvriers, intellectuels et artistes, élèves et étudiants, partis politiques et syndicats, organisations de la société civile, hommes et femmes. Que chacun, pour faire échec à l’assujettissement qui se profile oeuvre par ses actions ; que chacun selon ses capacités, ses compétences et ses moyens, contribue à la lutte et à la victoire.
Il ne faut guère en douter, en Centrafrique, au Burkina Faso et au Mali se joue une grande partie de notre avenir, car ces pays sont porteurs de l’espoir d’un continent enfin libéré de plusieurs siècles de domination, un continent qui pourra occuper dans le monde nouveau qui émerge, la place qui est la sienne. Regardons notre passé pour mieux envisager notre avenir ! Que les propos qui suivent s’entendent aux quatre coins du continent. Ceux de la reine Saraouniya Mangou du Niger, qui fit dire aux émissaires des capitaines Voulet et Chanoine que non seulement elle ne prêterait pas allégeance à la France, mais qu’elle ne laisserait pas la colonne traverser son territoire. Ceux du Naba Wobgho du royaume mossi (Burkina Faso), qui refusa de signer le traité de protectorat avec la France en ces termes : « Je n’ai nul besoin d’eux. Je sais ce qu’il me faut et ce que je veux ». Ceux du roi Béhanzin du royaume du Dahomey (Bénin), qui entouré des Amazones qui croisèrent le fer avec l’armée d’occupation française, dit au colonel Dodds : « Le roi du Dahomey ne donne son pays à personne ». Ceux de Ménélik II, Empereur d’Éthiopie, vainqueur de la bataille d’Adoua contre l’armée italienne du général Baratieri : « Je n’ai pas l’intention de regarder les bras croisés, les puissances arrivées d’outre-mer avec l’intention de partager l’Afrique ». Ceux de Barthélémy Boganda, ancien chef de gouvernement de Centrafrique : « Libérer l’Afrique et les Africains de la servitude et de la misère, telle est ma raison d’être et le sens de mon existence ».
Vivent la Centrafrique, le Burkina
Faso et le Mali libres !
Vivent le Niger et le Tchad libérés !
Vive l’Afrique de nos attentes !
La victoire est au bout du chemin
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Un collectif citoyen nigérien, présidé par l’ancien ministre de l’Intérieur du général Ibrahim Baré Maïnassara, Omar Idi Ango, vient de se constituer en vue d’apporter sa contribution dans la lutte que mènent actuellement certains Etats africains pour retrouver toute leur souveraineté pleine et entière. Après une analyse approfondie, le collectif a rendu publique une déclaration d’une très bonne facture que votre journal a jugé utile de vous faire lire les points importants…
Chers frères et soeurs du continent africain, d’Amérique, d’Asie et d’Europe,
En ce début de XXIe siècle, des changements majeurs et des transformations exceptionnelles s’opèrent sur fond de crises multiples nées de la faillite du capitalisme international : crises multiples. Crise alimentaire, crise climatique, crise migratoire, crise sanitaire, crise humanitaire, ainsi que la guerre russo-ukrainienne (ou plutôt la guerre russo-occidentale), suivie de la spectaculaire montée des prix de l’énergie, l’envolée de l’inflation et l’escalade synchronisée des taux d’intérêts des banques centrales à travers le monde, les dettes publiques dans la zone euro, la récession dans certaines économies industrielles.
Toutes ces crises, interagissant entre elles, sont autant d’éléments réunis pour une explosion globale qui aboutira à une inévitable recomposition géopolitique mondiale susceptibles d’affecter profondément nos vies, de même que l’existence de nos États. Ces crises auront sans doute des répercussions sur le devenir de l’homme et de l’humanité. De ces mutations sortira inexorablement un nouvel ordre politique, militaire, énergétique et économique mondial, pour le meilleur ou pour le pire.
Les rivalités sur plusieurs fronts et dans de nombreux domaines entre les puissances occidentales déclinantes – mais encore pugnaces – et les forces émergentes, la destruction de la Libye, l’extension des conflits armés en l’Afrique subsaharienne, la guerre en Ukraine et ses répercursions planétaires ; la reconstitution des cartels énergétiques et pétroliers mondiaux (OPEP+, avec l’arrivée de la Russie aux côtés de l’Arabie Saoudite et de l’Iran en voie de réconciliation sous les auspices de la République Populaire de Chine) ;, la constitution du pole des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui enregistre aujourd’hui de nombreux candidats (Arabie Saoudite, Iran, Venezuela, Mexique, Égypte, Nigéria, etc.), celle de l’Organisation de Coopération de Shangaï (OCS), qui compte quatre (4) des neuf (9) puissances nucléaires mondiales (Chine, Russie, Inde, Pakistan) ; la dédollarisation de l’économie qui porte un coup fatal à la suprématie américaine ; et la tendance à la multipolarisation du monde, en sont les manifestations les plus visibles. Pendant cinq (5) siècles, l’Afrique a été placée au coeur des grands bouleversements du monde, comme vivier humain dans le commerce triangulaire ; comme propriété de l’empire colonial européen sous le règne de l’impérialisme triomphant ; comme pourvoyeuse de matières premières et débouché économique au cours de la Révolution industrielle ; comme chair à canon durant les deux (2) conflits mondiaux ; comme fournisseuse de métaux rares, stratégiques ou critiques depuis la Révolution numérique.
Aujourd’hui encore, l’Afrique est livrée à toutes les convoitises, en proie aux manoeuvres visant à semer la division et de l’asservir et de faire mains basses sur ses abondantes ressources minières et énergétiques.
Dans ce dessein funeste, l’Afrique est mise à feu et à sang de la mer Rouge à l’océan Atlantique. Entre les deux eaux, sur la bande sahélienne traversant le continent de part en part, les pays sont en guerre (Soudan et Tchad à l’est, Nigeria au sud, Mali, Niger et Burkina Faso au centre), ou sur le qui-vive. Guinée Bissau). Au sud du Sahel, dans le Golfe de Guinée, le Bénin et le Togo doivent désormais faire face aux attaques terroristes. Plus au sud encore, en Afrique centrale, la République centrafricaine est, elle aussi, victime d’attaques de groupes armés.
La République centrafricaine, le Mali et le Burkina Faso ont en commun d’avoir été des colonies françaises. Ils ont à leur actif le fait d’avoir bouté l’armée française hors de leurs frontières, et celui d’avoir diversifié leur coopération militaire en faisant appel notamment à la Russie (cas du Mali et de la Centrafrique) dans le cadre de la coopération économique et de la lutte contre le terrorisme. Ces choix souverains, considérés par la France, ancienne puissance coloniale, ses alliés européens et ceux de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), comme un crime de lèse-majesté, suffisent pour entrainer les trois pays dans une spirale de violences, marquée par des affrontements communautaires, par des attaques menées par des groupes terroristes ou des groupes rebelles dont les parrains et commanditaires ne sont plus anonymes.
Or, les guerres en République centrafricaine, au Mali et au Burkina Faso sont perçues par la majorité des Africains comme des guerres de libération nationales, dont la portée continentale n’échappe à personne. Africains et Africaines du Continent et des Diasporas, l’heure est d’une extrême gravité. Le temps n’est plus ni aux tergiversations, ni à la procrastination, il faut agir maintenant. En ces moments orageux où de sérieuses menaces planent sur nos vies et nos libertés, il est du devoir de tous et de chacun de s’opposer à toute intervention militaire étrangère, sous quelque prétexte que ce soit, au Burkina Faso, au Mali ou en République centrafricaine.
Considérant que l’argument sécuritaire avancé pour justifier la présence militaire étrangère sur nos terres est un leurre et un échec patent ; estimant qu’elle sert plus la sécurisation des sources d’approvisionnement en ressources minières et énergétiques que la lutte contre le terrorisme; exigeons le démantèlement de toutes les bases militaires étrangères et le départ des troupes ; exhortons les Africains et Africaines de tous les pays et de tous les continents à faire leur la même exigence ; mettons en garde les pays africains en général, ceux du Sahel en particulier, contre toute instrumentalisation et toute utilisation de leur sol dans une éventuelle intervention militaire étrangère contre le Mali, le Burkina Faso ou la République centrafricaine. Nous appelons solennellement les Africains et les Africaines, où qu’ils se trouvent, à apporter leur soutien spirituel et moral, au Mali, au Burkina Faso et à la République centrafricaine dans la lutte de libération qu’ils mènent, jusqu’à la victoire finale. À cette fin, nous lançons un vibrant appel à la Résistance pacifique aux peuples africains et à toutes leurs composantes : jeunes et moins jeunes, paysans, ouvriers, intellectuels et artistes, élèves et étudiants, partis politiques et syndicats, organisations de la société civile, hommes et femmes. Que chacun, pour faire échec à l’assujettissement qui se profile oeuvre par ses actions ; que chacun selon ses capacités, ses compétences et ses moyens, contribue à la lutte et à la victoire.
Il ne faut guère en douter, en Centrafrique, au Burkina Faso et au Mali se joue une grande partie de notre avenir, car ces pays sont porteurs de l’espoir d’un continent enfin libéré de plusieurs siècles de domination, un continent qui pourra occuper dans le monde nouveau qui émerge, la place qui est la sienne. Regardons notre passé pour mieux envisager notre avenir ! Que les propos qui suivent s’entendent aux quatre coins du continent. Ceux de la reine Saraouniya Mangou du Niger, qui fit dire aux émissaires des capitaines Voulet et Chanoine que non seulement elle ne prêterait pas allégeance à la France, mais qu’elle ne laisserait pas la colonne traverser son territoire. Ceux du Naba Wobgho du royaume mossi (Burkina Faso), qui refusa de signer le traité de protectorat avec la France en ces termes : « Je n’ai nul besoin d’eux. Je sais ce qu’il me faut et ce que je veux ». Ceux du roi Béhanzin du royaume du Dahomey (Bénin), qui entouré des Amazones qui croisèrent le fer avec l’armée d’occupation française, dit au colonel Dodds : « Le roi du Dahomey ne donne son pays à personne ». Ceux de Ménélik II, Empereur d’Éthiopie, vainqueur de la bataille d’Adoua contre l’armée italienne du général Baratieri : « Je n’ai pas l’intention de regarder les bras croisés, les puissances arrivées d’outre-mer avec l’intention de partager l’Afrique ». Ceux de Barthélémy Boganda, ancien chef de gouvernement de Centrafrique : « Libérer l’Afrique et les Africains de la servitude et de la misère, telle est ma raison d’être et le sens de mon existence ».
Vivent la Centrafrique, le Burkina
Faso et le Mali libres !
Vivent le Niger et le Tchad libérés !
Vive l’Afrique de nos attentes !
La victoire est au bout du chemin
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Depuis quelques semaines, sinon depuis quelques années, si l’on, tient compte du vaste mouvement des Gilets Jaunes, la France vit des turbulences extrêmes qui, malgré leur violences, peuvent inquiéter quand à l’état d’une France qui, acculée par ses nombreux défis, reste quand même une démocratie vivante où, pour autant, l’on n’étouffe pas les libertés, le pouvoir pouvant laisser le peuple jouir de ce droit constitutionnel qui l’autorise à manifester, à exprimer ses désaccords, tous ses désaccords. De ce point de vue, quand on considère ce qui se passe sous nos tropiques, et notamment au Niger, l’on ne peut qu’envier ce qui se passe en France, même si ici et là, depuis des jours, les discours se radicalisent, portant la confrontation à des extrémismes inquiétants. Il y a à faire voir comment une démocratie fonctionne et que jamais, même avec les violences que l’on a vues, l’on a procédé à des arrestations, ni même interdit à des Français de manifester, fussent-il ce qu’on aurait pu désigner chez nous « une minorité ».
En vérité, la France va mal et les images qu’on peut voir d’elle aujourd’hui sur les médias sont préoccupantes. A quoi peut-on lier cette situation qui, de pourrissement en pourrissement, avec un mouvement qui prend de l’ampleur, engage chaque jour davantage de Français qui ne peuvent comprendre les surdités de Macron à écouter son peuple, à entendre ses colères, à croire un tant soit peu, qu’un peuple puisse ne pas avoir tort. Emmanuel Macron, doit-il avoir déjà oublié les conditions de son élection par laquelle il disait pourtant avoir entendu le message que les Français lui envoyaient pour savoir repenser sa gouvernance, pour ne pas gouverner comme il l’a toujours fait. Mais depuis qu’il a retrouvé son fauteuil à l’Elysée, il semble avoir tout oublié, gouvernant comme toujours, mauvaisement , ou, pour être plus artiste, dans la ʺmauvaisetéʺ ainsi que pourrait le dire le narrateur d’Allah n’est pas obligé d’Amadou Kourouma, le small-soldier, Birahima. La France si belle, doit-elle mériter cela ? Nous l’avons souvent écrit, notre monde, ou pour être précis, les démocraties du monde sont en crise de leadership avec des dirigeants qu’on découvre partout, sans le leadership nécessaire pour conduire un Etat, pour transformer les sociétés et rendre possibles pour les peuples, le rêve et la grandeur. La France paie-t-elle son imprudence à confier son destin à son plus jeune président de son histoire pour laisser, par les fougues de sa jeunesse, le pays se désagréger ainsi, et offrir au monde, sur les médias, ces images qui sont humiliantes pour son image ?
Des Gilets Jaunes, au gré d’un entêtement à vouloir faire passer une loi controversée, antisociale, la grogne fut portée par les syndicats qui ont fini par se mobiliser, demandant rien que le renoncement à la fameuse loi sur la retraite qui met aujourd’hui dans la rue les travailleurs et depuis des jours, la jeunesse du pays. Et comme il fallait s’y attendre, les forces politiques adverses, opportunément, se saisissent de cette situation et rentrent dans le mouvement, donnant un écho politique à la crise au niveau des institutions de la République, et notamment au niveau de l’assemblée nationale où, à la suite de deux motions de censure, la majorité ne réussit à échapper qu’avec une courte tête.
Des colères dans une France où on n’écoute pas un peuple qui râle depuis des semaines s’amplifient de plus en plus jusqu’à atteindre un seuil de violence qui donne à réfléchir pour ne pas comprendre que Macron fasse preuve d’une telle inflexibilité pour rester dans les mêmes rigidités suicidaires. Issoufou Mahamadou, peut-il voir ça, toutes ces images d’une France agitée, lui qui, en des moments où, trop acculé, voudrait faire croire que les Nigériens seraient les seuls manifestants violents de la terre ? Peut-il lire tant de hargne et d’ardeur vengeresse chez ces hommes, jeunes et moins jeunes, souvent à la retraite, qui se mobilisent, bloquent des villes, mettent même la France à l’arrêt, aspirant à vivre après la retraite ? Peut-il même observer que ces manifestations vont jusque dans la nuit lui qui, inquiet d’entendre ses congénères se proposer de manifester jusque la nuit pour veiller à la place de la concertation, voit venir un complot, de la subversion ? Peut-il enfin comprendre que, traqué jusqu’à son dernier retranchement, un peuple peut déborder de colères et d’énergie, apte à la violence, pour tenter dans un dernier geste commandé par l’instinct de survie pour s’arracher quelques miettes de vie ? On ne provoque pas trop un peuple, et peut-il enfin comprendre que si ce pays tient c’est aussi parce que, depuis qu’il arrivait au pouvoir, Bazoum, sans être fort dans son pouvoir, par l’élégance qu’il a imprimée dans sa gouvernance, est parvenue à faire chuter le mercure, à baisser une tension qui était forte dans le pays depuis quelques années que Zaki, à sa façon, régenta le Niger, n’écoutant personne si ce n’est son envie d’occuper trop de l’espace, pour briller seul, lui et une certaine famille, au milieu de la misère nigérienne sciemment provoquée et entretenue.
Mieux, pour le lui rappeler, il n’y a aucun jour constitutionnellement décidé, pour avoir des manifestations dans la République, les hommes, pouvant, quand ça leur chante, battre le pavé, tous les jours de la semaine, les jours ouvrables comme les jours no-ouvrables. N’est-ce pas déjà, pour le cas du Niger, une grave restriction des libertés que de décider que les citoyens-manifestations ne puissent s’organiser que les week-ends pour marcher ? Mais revenons au cas de la France.
En voulant imposer sa loi par la porte dérobée du 49-3, le sentiment que le gouvernement de Borne a donné aux Français est que, qu’ils le veuillent pas, la loi passera ; ce qui, bien entendu, n’est pour bien d’observateurs, rien qu’un abus de la part d’un pouvoir qui ne sait pas entendre les malaises somme toute légitimes qui traversent une France qui ne doit pas oublier qu’elle fait face à moult défis : à côté des colères internes montantes, il y a ce rejet de cette France de la part de partenaires africains qui se battent à s’affranchir de son diktat pour vivre pleinement leur souveraineté. Et au même moment, obligée d’avoir une opinion dans la guerre en Ukraine, et surtout de prendre toute sa place aux côtés de ses alliés, la France n’est plus qu’en mauvaise posture.
« Macron face à la rue : jusqu’à quand ? »
Ce titre d’un débat sur France 24 dit à lui tout seul, tout le drame que vit la France aujourd’hui. Il y a, comme au Niger, deux camps, deux Frances qui s’affrontent, les deux versant dans la radicalité, et surtout incapables d’écoute, n’entrevoyant pour l’un que la rue pour se départager et l’intransigeance pour imposer ses choix pour l’autre. Pareille situation pour un président qui a rempilé, revenant très affaibli au pouvoir, n’est pas un bon signe même. Mais bouffi de suffisance, Emmanuel Macron pourrait croire qu’il n’a en face de lui, aucun leader d’envergure pouvant faire le contrepoids en face de lui pour trop craindre d’être submergé. Il doit donc prendre ce mouvement au sérieux pour comprendre, qu’il ne peut plus jamais rien faire comme il le veut car sa France s’est mise debout pour défendre son avenir et ses retraites. Quand on voit ces guérillas urbaines avec ces feux qui brûlent un peu partout, l’on ne peut que s’inquiéter pour cette France qui se parle mais qui ne s’écoute pas. Pour contenir la mobilisation des manifestants, le ministère de l’intérieur, le mardi dernier, sortait quelques 11.000 policiers et gendarmes dont 4000 pour la seule ville de Paris. Pareille situation quand les nerfs se chauffent à blanc, est-elle tenable dans la durée ? Macron, a-t-il franchement, trop de solutions ?
On ne peut pas imposer à un peuple comme la France si riche de son histoire et de ses combats, pour croire qu’au 21ème siècle, quelques hommes puissent lui imposer des choix dont il ne veut pas. Ces images d’une France triste, avec des fumées partout ces derniers jours et des écoles fermées, n’honorent pas le pays de Rousseau, et pas même ce pouvoir d’un pouvoir jeune qu’un orgueil risque de perdre. Se rétracter, c’est-à-dire faire ce repli tactique est une sagesse dans les luttes, et Macron doit s’en saisir, notamment quand il a des forces qui lui tendent la perche pour s’en sortir, moins déplumé car la vérité est que, depuis quelques jours, il a énormément perdu en termes de popularité dans une France qui le rejette.
ISAK
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Cela fait de longues décennies, depuis Bourguiba, depuis N’Nkrumah, depuis Lumumba, depuis Kadhafi, que l’on chante l’Unité Africaine, sans y parvenir, pire sans trouver la voie pour au moins poser des jalons que les générations montantes pourront consolider pour mener à bon port le chantier titanesque de ce qui s’est mué en Union Africaine (UA). L’Afrique ainsi que la colonisation l’avait minutieusement mis en place, est faite de contradictions multiples, de rejet immense de l’autre si bien qu’il est devenu impossible de construire le moindre consensus même sur des questions dont l’intérêt ne fait l’ombre d’aucun doute. Comment par exemple, ne pas comprendre que les africains de la CEDEAO ne soit pas capables de s’entendre à aller, dans la même démarche, à une monnaie unique qui pourra mieux les libérer et faire en sorte qu’ils aient une maîtrise de leurs économiques et de leurs croissances ? Comment comprendre, alors que certains pensent qu’il faut aller sans la France dans un tel projet, d’autres à l’image d’Alassane Dramane Ouattara, s’y opposent pour croire que sans la France, l’on ne saurait entrevoir une nouvelle monnaie unique sans que ce ne soit sous l’administration d’une France paternaliste. ganisations sous-régionales ne fonctionne à merveille et pour cause, aucune d’elle ne peut fonctionner avec les fonds que ses membres pourraient consentir pour ses ambitions, toutes, allant vers des partenaires extérieurs pour trouver les moyens de leur fonctionnement. Il y a même souvent des pays qui ne paient pas leurs cotes parts. C’est dans cette Afrique géographiquement divisée, racialement peut-on dire, avec sa partie Nord essentiellement composée de peuples arabes à peau claire qui ont, les premiers, introduit l’esclavage sur le continent et qui, en plus d’une identité raciale qu’on pourrait confondre à celle des peuples d’Europe et d’une proximité géographique avec l’Europe, souvent a eu vis-à-vis de l’autre Afrique, un regard racial complexé.
Le racisme arabe vis-à-vis des Noirs est pourtant une réalité bien connue et bien ancienne. Combien d’Africains en ont souffert et souffrent encore de ce regard dédaigneux qu’on a encore sur leur peau que l’on voudrait voir comme une tare détestable.
C’est ainsi qu’en Tunisie, comme pour ameuter le peuple d’en bas, un discours qui vient du sommet de l’Etat, a été servi pour réveiller ces réflexes identitaires et rallumer les racismes enfouis dans une société qui avait pourtant appris à converser avec l’autre Afrique, développant ainsi ici et là, de bonnes relations avec bien de pays. La déclaration du président tunisien a provoqué une telle onde de choc dans son opinion autant que sur le continent que l’on a cru que Kaid Saied, est désaxé, hors du monde pour tenir un tel discours décalé de son époque. Voudrait-il manipuler un certain identitarisme désuet qui prônerait un purisme arabe, pour ne pas dire tunisien qu’il voudrait préserver d’un métissage biologique qui viendrait ternir son arabité revendiquée ?
En tout cas, depuis que le président tunisien a eu un tel discours, les haines se sont déchaînées, et il y a eu un déferlement de violences exercées sur les composantes noires étrangères du pays. Certaines vidéos partagées sur les réseaux sociaux révèlent la traque à l’homme noir où on voit des immigrés pourchassés comme des bêtes. De telles images ont ému l’opinion et fait douter de ce Saied. Certains migrants rapatriés par les autorités de leur pays n’hésitent même pas à qualifier «la Tunisie [de] prison à ciel ouvert», le pays, depuis des jours, étant devenu pour les non nationaux noirs, invivables, et même invisible pour ne pas s’exposer à la haine raciale, raciste.
Incompréhension et indignation…
Partout, l’on ne peut entendre que de l’incompréhension et de l’indignation de la part de tunisiens, d’autres Africains qui crient à la dérive raciste de la part d’un dirigeant qui, pour avoir échoué, et pour se trouver en face de colères dans son pays, voudrait détourner son opinion sur un tel problème Aujourd’hui, aucune des orqu’il peut artificiellement créer pour faire oublier la cible réelle de tant de colères qui n’est autre que son pouvoir de plus en plus impopulaire.
En Tunisie d’abord…
Il ne faut donc pas faire l’amalgame. Il ne faut pas croire que parce que le président Saied a pu parler d’une certaine façon des autres Africains se trouvant dans son pays, que tous les tunisiens pensent comme lui. Ceux qui, ameutés pour agir comme ils l’ont fait pour brutaliser des immigrés dans le pays, n’ont certainement pas trop réfléchi à ce qu’un discours politique d’une telle facture, n’en est pas un et qu’il cache mal le désarroi d’un homme qui se sait désormais mal-aimé dans son peuple pour chercher des boucs émissaires qui ne peuvent être que les Nègres, appelés alors injustement à payer pour ses échecs. Sur le site d’Africanews l’on apprend que dans le pays, «Des ONG ont dénoncé mercredi un discours «raciste et haineux » du président tunisien Kais Saied après sa violente charge contre les migrants originaires d’Afrique subsaharienne, qu’il a présentés comme une menace démographique pour son pays». Un tel discours que seule une extrême droite française peut porter en certaines époques, ne peut pas s’entendre sur un continent où les peuples ont appris à échanger et à se parler, à vivre l’un chez l’autre et viceversa, ce dans le respect des lois de chacun. Pourquoi donc ce discours vénéneux vient-il blesser des relations séculaires de fraternité que des dirigeants, depuis des décennies, ont tissées et raffermies pour renrendre possible la marche de l’Afrique vers son unité ? Cette Afrique, peut-elle comprendre que sa richesse réside aussi en sa diversité ?
On ne peut donc qu’offusquer d’entendre chez Africanews, que «Lors d’une réunion, il a tenu des propos très durs sur l’arrivée de «hordes de migrants clandestins» et insisté sur »la nécessité de mettre rapidement fin» à cette immigration ». Sans doute que la Tunisie mérite mieux qu’un tel discours et l’on ne peut que se réjouir que dans le pays même où il est proféré, il soit l’objet d’un vaste rejet. Une manifestation organisée par une des puissantes centrales syndicales du pays soutenue par plusieurs organisations, est assez révélatrice de ce malaise dans le pays et de ce que dans le pays, il y a de nombreux tunisiens et organisations tunisiennes, qui en avaient été indignés pour ne pas se retrouver dans un tel discours.
Kais Saied est d’ailleurs allé trop loin dans son appréciation quand il affirme que la migration de Subsahariens dans son pays «relevait d’une »entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie», afin qu’elle soit considérée comme un pays «africain seulement» et estomper son caractère «arabo-musulman»». Croitil, dans ce monde ouvert, être capable de mettre l’arabité à l’abri du métissage, de ce mélange biologique que rien, ne peut aujourd’hui contrarier parce que les hommes, pour décider d’être ensemble, de générer une espèce, ne se rencontrent pas qu’en Tunisie ? Que pourra-t-il faire de ces nombreux tunisiens et tunisiennes qui vivent ailleurs, loin de leur patrie, rencontrant d’autres peuples ?
Le site du journal Le Point témoigne de ce dépit d’organisations tunisiennes qui s’opposent à ce regard raciste de la Tunisie, du moins de Saied, témoignant que «Dans un communiqué conjoint, 18 autres ONG et associations, dont la Ligue Tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) ont exprimé leur «solidarité pleine et inconditionnelle avec les migrants subsahariens et leurs défenseurs», estimant que le discours du président Saied rappelait «l’époque des camps d’extermination nazis de la Seconde Guerre mondiale»».
Comme on peut le voir, le président tunisien, s’est mis à dos de son peuple, isolé dans une Tunisie africaine, qui sait que, de toute façon, malgré la blancheur de ses habitants, sa Tunisie n’est pas pour autant pure ; elle n’est ni européenne, mais bien africaine. Même blanche.
A l’extérieur, on peut entendre les voix d’organisations ou d’associations sous-régionales ou continentales qui expriment la même incompréhension. Celle la plus vive et la plus audible est venue de l’Union Africaine qui avait obligé le gouvernement tunisien à réagir pour expliquer l’inexplicable. Refusant de verser dans la polémique qu’on voudrait lui imposer, l’UA est restée sur sa position : un tel discours n’est pas acceptable dans l’Afrique d’aujourd’hui. Et l’Afrique découvre ses fragilités… Les confidences des migrants interrogés, forcés à se mettre dans la rue quand on doit les chasser de leurs habitations, et même quand ils ne sont que des étudiants, ont choqué. Les cris de détresse pour tous les gouvernements sérieux, y compris ceux qui sont en guerre et qu’on prétend être en difficulté, n’ont donné d’autres choix que d’intervenir vite pour rapatrier leurs ressortissants bloqués dans le pays de Kais Saied. La Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire, pour ce citer que ces exemples, ont affrété des avions pour ramener dans le pays leurs concitoyens. En Côte d’Ivoire, le gouvernement a mis en place des fonds de soutien pour accueillir ceux qui venaient si brutalement dans le pays.
Au Niger, on attend. Le gouvernement nous imposant ce débat inutile, de ce que les nigériens n’auraient pas ou auraient été affectés, victimes de l’acharnement de certains tunisiens.
En Côte d’Ivoire, cette femme a ces mots qui rassurent : «la Grande est notre joie de retrouver notre patrie».
A.I
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Déclaré vainqueur de l'élection présidentielle du Nigeria, Bola Tinubu, candidat du parti au pouvoir, a remporté 37% des voix, selon les résultats officiels. Son principal adversaire, Atiku Abubakar, a obtenu 29% des voix, tandis que Peter Obi, du parti travailliste, en a recueilli 25%. Malgré leur disqualification du scrutin et leur appel à une nouvelle élection, Tinubu est sorti vainqueur de cette compétition.
Tinubu est l'un des politiciens les plus riches du Nigeria et a axé sa campagne sur son bilan en tant qu'ancien gouverneur ayant reconstruit la plus grande ville du pays, Lagos. Toutefois, il a été battu à Lagos par M. Obi, un nouveau venu qui a mobilisé le soutien de nombreux jeunes dans les zones urbaines, perturbant ainsi le système bipartite du pays. Tinubu a remporté la plupart des autres États de sa région natale du sud-ouest, où il est connu sous le nom de "parrain politique", qui aide à placer d'autres personnes en poste. Sa campagne pour la présidence s'est faite sous le slogan : "C'est mon tour".
Dans son discours d'acceptation, Tinubu a appelé à la réconciliation avec ses adversaires : "Je saisis cette occasion pour demander à mes concurrents de nous unir. C'est notre seule nation. C'est un pays et nous devons le construire ensemble". Tout en reconnaissant que ses concurrents avaient le droit de contester les résultats devant les tribunaux, il a déclaré que les lacunes de l'élection étaient relativement peu nombreuses et n'avaient eu aucun impact sur le résultat de cette élection.Le président sortant, Muhammadu Buhari, quitte ses fonctions après deux mandats marqués par une stagnation économique et une insécurité dans tout le pays, allant d'une insurrection islamiste dans le nord-est à une crise nationale d'enlèvements contre rançon et d'attaques séparatistes dans le sud-est. Tinubu a désormais pour tâche de résoudre ces problèmes dans la nation la plus peuplée d'Afrique et le plus grand exportateur de pétrole.
Boube G. (Nigerdiaspora)
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Le 36ᵉ sommet de l'Union Africaine a débuté le samedi 18 février à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, avec la participation de 55 pays. La cérémonie d'ouverture, qui s'est tenue dans la matinée au siège de l'organisation, a rassemblé une trentaine de chefs d'État et quatre chefs de gouvernement, dans le respect de la tradition africaine.
Le président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki, a ouvert les discours en abordant le thème principal de cette année, à savoir l'accélération de la mise en place de la zone de libre-échange en Afrique, la ZLECAF, qui peine à être concrétisée jusqu'à présent. Il a également fustigé le manque de volonté politique des dirigeants africains, qui a entrainé une désaffection des populations par rapport à l'Union Africaine, au cours des soixante dernières années.
Les discours ont ensuite enchainé, avec l'intervention du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui a plaidé pour la création d'une mission d'imposition de la paix dirigée par l'Afrique et soutenue par les Nations Unies, dotée de financements suffisants pour faire face aux défis sécuritaires sur le continent.
Antonio Guterres s'est dit profondément préoccupé par la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC et au Sahel, où la violence des groupes armés et la progression des groupes terroristes se font de plus en plus sentir. Il a également soutenu l'appel lancé en faveur du rétablissement de gouvernements civils et démocratiquement élus au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Soudan.
Le Sénégalais Macky Sall, président sortant de l'Union Africaine, a ensuite cédé la place au président de l'Union des Comores, Azali Assoumani, qui le remplacera pour une année à la tête de l'organisation continentale.
Lawal Girma (Nigerdiaspora)
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Le récent sommet USA- Afrique a donné toute la mesure du comportement obséquieux des dirigeants du continent. Ils font tout pour plaire aux occidentaux comme si ces derniers étaient leurs électeurs. La sortie du président du Ghana au cours de laquelle il affirmait péremptoirement que la milice Wagner est déjà au Burkina Faso en est la parfaite illustration. De quels réseaux d’informateurs dispose-t-il pour assumer la paternité de cette déclaration ? Les Américains ont plus de moyens pour se rendre compte de la présence des Russes. Pourquoi ne laisse-t-il pas la primeur aux Américains ? La raison paraît simple. Il fallait mettre l’information dans la bouche d’un dirigeant africain et de surcroît d’un pays voisin. Le plus grave réside dans l’identité de celui qui a livré l’information. D’ordinaire, une telle obséquiosité est attendue des dirigeants des pays francophones formatés par le système français. Un système principalement caractérisé par le parrainage et où le parrain aide pour en retirer un bénéfice direct alors que le système anglophone est surtout caractérisé par le mentorat. Le mentor n’est qu’un guide. Comme le mécène, il n’attend rien en retour. Et puis, le Ghana est connu, depuis Kwame Nkrumah, pour être un pays panafricaniste qui a fait beaucoup pour l’émancipation du continent. Comment est-ce qu’un héritier d’une telle figure peut-il avoir un tel comportement ? Accra aurait pu être le refuge, le soutien à tous ces pays en guerre contre le terrorisme. On aurait voulu entendre le président ghanéen sur le raisons de cette guerre ; dénoncer ceux qui sont à la base de cette situation. Qui a créé Al-Qaïda, l’Etat islamique ? Ceux qui ont mis cette information dans la bouche du dirigeant du Ghana. Les Américains. Ils ont créé Ben Laden qui a fini par se retourner contre eux. C’est en tout ce que l’on veut faire croire. On sait seulement qu’il a fourni le prétexte pour l’invasion de l’Afghanistan. L’Etat islamique est né à la suite de l’invasion, par les mêmes Américains, de l’Irak. Au cours de l’opération, le président Saddam, un sunnite, dans pays à majorité chiite, a été tué. Il était le rempart contre tous les extrémistes. Vivant, l’Etat islamique n’aurait pas vu le jour. Nana Akuffo Ado aurait aussi pu se demander qui est à la base de la guerre au Sahel ? La France qui a démembré et tué le président de ce pays, armé certains Maliens en vue de créer un Etat dans le Sahara pour satisfaire une lubie vieille des années de la colonisation et surtout pour s’emparer des immenses ressources du sous-sol du cette partie de l’Afrique. Voilà ce qu’on aurait voulu entendre. Pourquoi, un pays souverain n’a-t-il pas le droit de recourir aux extraterrestres pour se défendre ? Qu’a fait la CEDEAO pour aider le Mali, le Burkina Faso et le Niger pour lutter contre les terroristes ? Rien. Du moins beaucoup pour enfoncer ces pays. Le président de l’ancienne Gold Coast était président de la CEDEAO. Il a parrainé un paquet de sanctions contre le Mali. Des sanctions illégitimes, iniques au lieu d’envoyer, comme le veut la solidarité entre voisins, des hommes, des armes, du grain et de l’argent pour ses frères du Mali. Si le président du Ghana s’écarte de la ligne tracée par ses prédécesseurs, c’est son choix. Il peut être difficilement mais tout de même compris. Ce qu’on peut le moins lui pardonner, c’est la situation dans laquelle sa gouvernance a plongé le pays. Lui qui a hérité d’une situation économique florissante laissée par ses prédécesseurs et qui avait même, à un certain moment, refuser les soutiens de la Banque mondiale et du Fonds monétaire. Aujourd’hui, le pays est pratiquement en cessation de payement et le Cedi, la monnaie, est au plus bas. On comprend aisément sa posture vis à vis des occidentaux. En se pliant en quatre pour ces bailleurs de fonds, il serait en train d’assurer ses arrières. La mauvaise gouvernance entraînant toujours le mécontentement, les crises. Par contre notre ministre des Affaires étrangères lui continue de se positionner. D’autant que le pouvoir, dans nos pays, se donne à l’extérieur. Pour plaire, il répète invariablement ce que disent les occidentaux du Mali. Sinon de quels moyens dispose-t-il pour connaître la situation dans ce pays ? On peut se demander sur quelle planète se trouvent certains responsables africains. Au point d’ignorer royalement qui a mis ce pays dans la situation actuelle. Au départ, seul le nord du pays connaissant le terrorisme. En une dizaine d’année de présence des troupes françaises, les terroristes sont partout. Si l’on manque le courage de le dire, il ne faut pas manquer l’honnêteté de se taire.
Modibo
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L’Afrique n’a pas conscience de sa force, de l’importance des potentialités dont elle regorge et pour lesquelles tant de puissances du monde la courtisent ; lui font les yeux doux, se lient d’amitiés factices avec elle, sans doute plus pour profiter de ses richesses que pour ce qui fait le bien du continent. On savait qu’il y a un sommet France-Afrique, un sommet Chine-Afrique, un sommet Russie-Afrique, un sommet Afrique-Turquie, et depuis des jours, un sommet Etats-Unis-Afrique, chacun de ces sommets n’étant que des espaces de rencontre avec le continent noir pour lui miroiter des financements ou des facilités de financement qui pourraient se révéler un « cadeau empoisonné ». On comprend pourquoi, tant de pays du monde s’approchent de l’Afrique, font semblant de ne vouloir que le bonheur du continent, mentant pour nous arracher nos richesses. Ce n’est donc pas vrai. Tous ceux qui viennent, ne viennent que pour leurs intérêts et les peuples du continent, aujourd’hui le savent bien.
Les Africains ne sont pas dupes à croire que les 55 milliards annoncés par Joe Biden au profit de l’Afrique puissent être de la preuve d’un humanisme que pourrait avoir la politique africaine des Etats-Unis. Il est évident que derrière cette annonce calculée, le pays de l’Oncle Sam, tient à la main une calculatrice, visant des intérêts que les Africains ne tarderont pas à découvrir.
Ces puissances du monde pensent à leur avenir, à l’avenir du pays qu’ils laisseront à leurs enfants. Or, bien de ces pays n’ont pas de potentiels sur lesquels ils peuvent compter pour construire leur avenir et consolider leurs industries. L’Afrique, dans leur agenda, devra servir d’avenir pour leurs pays, se jouant de pseudo-amitié pour venir exploiter le continent, lui prendre encore ses richesses.
L’Afrique, peut-elle continuer à jouer à l’innocente, encore plongée dans la nuit de son enfance d’où elle ne peut toujours pas sortir depuis qu’elle peut se rendre compte qu’en vérité, on ne l’aime pas, mais on aime ce qu’elle a. Peut-elle ne pas comprendre que ses richesses pourraient être la cause de ses malheurs ?
Les dirigeants africains sont interpellés : comptons sur nous-mêmes, et protégeons nos richesses pour que nos enfants puissent avoir un avenir.
Aïssa Altiné (Nigerdiaspora)
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Les Honorables Juges de la Cour de Justice de la Communauté, CEDEAO, ont unanimement décidé de revenir sur leur précédente décision suspendant l’examen des requêtes déposées contre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée. Cette décision permettra à la Cour d’examiner les affaires les concernant redonnant ainsi la possibilité aux citoyens de ces trois Etats membres d’introduire des requêtes auprès de la Cour pour violation de leurs droits.
La décision a été prise le jeudi 24 novembre 2022 lors de l’atelier sur l’orientation des nouveaux juges et membres du personnel nouvellement recrutés.
Le Président de la Cour, l’Honorable Juge Edward Amoako Asante a soumis la question à l’examen de tous les participants à cet atelier en expliquant que la suspension par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de ces Etats membres relève des sanctions politiques et ne constitue pas une exclusion desdits Etats membres de la Communauté.
La décision du 30 septembre 2021 a été prise conformément à l’article 78 du Règlement de la Cour qui dispose : « La procédure peut être suspendue dans tous les cas, par décision du Président sauf pour les renvois préjudiciels……… ». Mais à la suite des débats et tenant compte de la portée de la décision de suspension prise par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement, les Honorables Juges ont retenu en toute indépendance de rapporter leur décision du 30 septembre 2021.
Par conséquent, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso reviennent à nouveau dans le champ de compétence de la Cour de Justice de la CEDEAO et toutes requêtes venant de ces Etats ou de leurs ressortissants seront reçues conformément aux textes y relatifs.
Source : www.courtecowas.org
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Le 20 octobre 2022 restera, sans doute, dans les annales du pays comme l’une des journées les plus sombres de l’Histoire contemporaine du Tchad, avec le mouvement insurrectionnel ayant causé la mort d’une cinquantaine de manifestants et plusieurs blessés. En effet, à l’appel de l’opposition politique regroupée au sein du mouvement ’’les Transformateurs’’, des milliers de manifestants tchadiens étaient violemment sortis pour prendre en partie les forces de l’ordre et plusieurs autres symboles de l’Etat tchadien. En réalité, la manifestation n’avait rien de pacifique et de spontané, mais participait d’un plan savamment préparé de la part de l’opposition politique pour déstabiliser le régime de la transition du général Mahamat Idriss Déby. Comme cela a pu être constaté, l’opposition politique tchadienne avait un autre agenda politique pour avoir refusé de prendre part aux assises du Forum national sur la réconciliation tchadienne, qui se sont tenues, récemment et qui ont décidé de la prolongation de deux (2) ans de l’actuelle transition politique dans le pays. Très minoritaire au sein de l’opinion publique tchadienne, le parti politique ‘’les Transformateurs’’ de Succès Masra avait boycotté les assises du dialogue national inclusif afin de plonger le Tchad dans une situation sociopolitique inextricable, juste pour des intérêts bassement personnels. Sans doute conscient de sa faible représentation politique dans le pays, Succès Masra avait recouru à une vieille recette sur le continent africain consistant à instrumentaliser une partie de la jeunesse dans le but de soumettre le pays sous un climat d’insurrection populaire permanente. Alors, pour assouvir d’ambitions politiques, ces leaders politiques assoiffés de pouvoir n’hésitent pas à transformer ces jeunes africains en chairs à canon envoyés sur le front de l’insurrection armée et violente, dans le seul but de faire apparaître les autorités politiques légitimes comme des sanguinaires, des barbares en leur faisant porter le chapeau de la répression sanglante contre des émeutiers chauffés au ‘’Tramadol’’ ou autres substances abolisantes du jugement éclairé. C’était justement l’objectif visé par ce groupuscule politique qui n’avait d’autres desseins que ceux de propulser le Tchad dans une période d’incertitudes majeures, en le présentant comme un boucher, le tout dans le but de le discréditer aux yeux de l’opinion publique tchadienne, africaine et internationale. Malheureusement pour eux, le général Mahamat Idriss Déby Itno, qui a succédé à son père, Idriss Déby, décédé le 20 avril 2021, n’est pas un homme d’Etat assoiffé de pouvoir. En effet, il a accédé au pouvoir dans des circonstances exceptionnelles qu’il n’avait guère choisies. Faut-il le rappeler, la situation sécuritaire du Tchad avait amené, au lendemain de la disparition subite du Président Déby, le président de l’Assemblée nationale tchadienne, qui devait assurer la vacance de pouvoir, conformément à la Constitution du pays, de renoncer à cet intérim pour laisser la place au jeune Colonel Mahamat Idriss Déby. Quelle sagesse de la part de l’ancien président de cette Assemblée ! Il faut peut-être souligner la particularité d’un pays comme le Tchad, qui n’est pas un Etat comme les autres Etats démocratiques de notre espace sous/régional à cause sans doute de l’histoire sociopolitique très mouvementée de ce pays, de son indépendance à nos jours. Ignorer cette spécificité de l’Etat tchadien, ou refuser d’en prendre compte, pourraient conduire l’observateur peu attentif à des jugements fort regrettables et partiels.
Aujourd’hui, la seule personnalité politique capable d’éviter au Tchad de replonger dans une impasse politique et sociale reste et demeure le général Mahamat Idriss Déby, que l’on voudrait présenter comme un dictateur sanguinaire prêt à tout pour se maintenir au pouvoir ! Evidemment, cela ne correspond guère à la réalité, car le général Déby est avant tout un officier dévoué et un patriote sincère qui n’ambitionne que pour assurer une meilleure transition politique pour son pays, donc loin, très loin de tout ce complot macabre que l’on voudrait lui mettre sur le dos. Mais, ce fut peine perdue, puisque les observateurs avertis de la vie politique tchadienne n’ont pas tardé à y voir un scénario à la Alpha Condé, en Guinée, de septembre 2009, avec le massacre au Stade. Cette situation avait ouvert une voie royale à Alpha Condé pour la présidence de la république. Mais, le Tchad n’est la Guinée, et pour le moment, le général Déby reste et demeure le seul maître de Ndjamena, n’en déplaise à certains politiciens de cabaret qui veulent prendre des raccourcis pour arriver facilement au pouvoir.
Sanda (Le Nouveau Républicain)
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L’avenir de la France en Afrique s’assombrit de jour en jour. Depuis quelques temps, par les peuples désormais debout pour s’assumer face à l’Histoire et souvent des dirigeants qui peuvent aussi enfin lever la tête devant elle, du moins ses autorités. Alors que les mentalités sur le continent mutaient, en France, les dirigeants ne purent suivre les évolutions sur le continent, continuant à regarder l’Afrique avec les mêmes yeux complexés et déformants des années 1930. Peut-être comptait-elle sur un système éducatif qu’elle laissait en héritage, plus conçu pour dominer les coeurs, renforcer les complexes que pour libérer les esprits des chaînes qu’elle leur mettait. Les relations entre l’Afrique et la France n’ont jamais connu de telles tensions qui mobilisent les peuples, poussés à la révolte, excédés par le comportement qu’elle a sur le continent, ne pouvant jamais comprendre le processus de maturation des consciences africaines.
Comportements et discours infantilisants à l’égard des peuples…
L’Afrique, on le sait, par la colonisation et l’esclavage, fondés tous deux par son racisme, n’a jamais eu d’attitude humaine vis-à-vis de cette Afrique que le mépris, la regardant, dédaigneuse, du haut de ses complexes et de ses préjugés congénitalement incarnés. Si, depuis des siècles, avant la mondialisation, et notamment celle des civilisations, cette France moqueuse pouvait, usant de son avance technique qui lui donnait des armes plus puissantes, se permettre de violenter pour rabaisser ces peuples qu’elle rencontrait pour les esclavagiser et les coloniser afin de mieux assurer sa puissance et s’en servir à construire son économie, aujourd’hui, par le contexte nouveau, cette France ne peut s’autoriser la même attitude vis-à-vis des africains, car rien, par le Droit international, ne peut lui permettre d’avoir ce regard humiliant par lequel, elle semble se donner ce droit indéfini du paternalisme et de la condescendance incommode pour l’époque. Cette France qui ne nous connait même plus bien malgré le long compagnonnage douloureux pour savoir ce que nous voulons, ne peut donc pas vouloir continuer à tout décider pour nous comme si nous serions un peuple-enfant et ne peut, non plus, à la place des peuples, choisir pour diriger à distance des Etats indépendants officiellement, et donc choisir les hommes de sa préférence, en violant la souveraineté des peuples à décider pour eux-mêmes et à choisir pour eux-mêmes. La France ne peut donc pas continuer à croire qu’elle peut toujours avoir cette place de choix dans nos souverainetés violées et nos indépendances ridiculisées.
Pour ne prendre qu’un exemple pratique car plus proches historiquement, et parce que nous concernant, comment peut-on comprendre, lorsque la France envoie des ambassadeurs dans nos pays pour diffuser ses valeurs et promouvoir sa puissance gardienne d’un certain ordre mondial, peut-elle, par les plaintes d’un dirigeant africain peu en phase avec son peuple qui viole des principes et se met en travers de ces valeurs qu’elle porte si fièrement, obtempérer à ses injonctions pour rappeler son ambassadeur et lui nommer un autre, capable de faire plaisir à celui-là qui tord le cou à la démocratie et aux libertés, fermant les yeux sur les graves atteintes qu’il peut porter contre les principes et les libertés pour se maintenir au pouvoir ? Les Nigériens ont en souvenance, notamment de ce premier ambassadeur français au Niger intrépides du premier mandat d’Issoufou, attaché à certaines valeurs et qui, pour aider le pays et sa démocratie à se consolider, avait imposé que les conditions d’une transparence soient créées afin que les élections en vue en 2016 ne soient pas contestées pour conduire le pays à des situations dommageables dont on aurait pu faire l’économie. Mais Issoufou Mahamadou qui se savait impopulaire dans le pays par le mal qu’il a fait, usant de ses proximités et de ses amitiés tissées à l’International Socialiste avec François Hollande, s’en est plaint à l’Elysée pour demander rien que le départ de l’« ambassadeur normal ». C’est ainsi, peut-être instruit dans ce sens, que le nouvel ambassadeur envoyé dans le pays, fit exactement comme le voulait « l’ami nigérien », le laissant tout brutaliser, piétinant la dignité des hommes et les valeurs sociétales pour s’ouvrir le boulevard qui le conduisit à rempiler par des élections inédites en démocratie, avec un adversaires « ligoté » qui ne peut plus se battre à armes égales ainsi que le veut la démocratie, et l’arbitre qu’est la France, à l’issue de telles élections bancales, pouvait crier à la victoire du candidat solidaire qui peut même, le ridicule ne tuant plus, donner quelque voix à un adversaire qui boycottait le scrutin, toute chose que la journée du 20 mars 2016 – mauvais signe pour la Francophonie dont c’était la journée de célébration – donnait à voir avec des bureaux de vote désertés à travers tout le pays, tristement vides toute la journée. En 2021, la solution, pour s’imposer et imposer son candidat, a été, carrément, d’empêcher de se présenter à l’élection un autre Nigérien face auquel – personne de ceux qui pouvaient aller dans l’élections – ne peut mieux se prévaloir d’intégrité et de compétence, pour se présenter à une élection qu’on lui refusait par des manigances outrageantes ? Les douleurs de telles injustices sont enfouies dans le corps social, et quand on sait la respiration haletante d’un peuple blessé dans sa sociologie, il va sans dire qu’un tel acte, finira par avoir dans le pays des retentissements, demain ou un autre jour, dans le pays, sans avoir hélas les moyens de les conjurer. Et comment, en plus, comprendre qu’au même moment, quand le régime en place au Niger, interdisait systématiquement toute manifestation, la France continue quand même de louer cette démocratie amputée des libertés qui la sous-tendent ?
En cautionnant de tels actes dans une démocratie, la France ne défend plus son image dans ces pays, porteuses des « Droits de l’Homme ». Le sentiment anti-français qu’elle ne peut toujours pas comprendre lorsque, bornée, elle continue à croire que cela n’est que le fait de manipulations de nouveaux « concurrents » qui sont venus lui disputer son espace sur le continent. Il n’en est rien. Sans aller à ses jeux troubles dans le terrorisme au Sahel que beaucoup de peuples lui reprochent aujourd’hui, ce sont ces attitudes, ses interférences partisanes dans les jeux électoraux qui lui valent tant de désamour sur le continent ? Le même sentiment se vit par exemple en Côte d’Ivoire, et dans d’autres démocraties de la sous-région.
Lorsque par son alliance militaire vantée par des dirigeants incapables ne portent pas de résultats et face à tant de responsables africains impotents qui ne peuvent honorer leurs devoirs constitutionnels de protéger les peuples et de garantir l’intégrité du territoire, qu’a-t-on à faire que de se moquer de l’expertise militaire de la France, non pas parce qu’elle pourrait manquer les moyens, mais parce que, venant chez nous, elle n’en a jamais eu la volonté mais voulait simplement, profitant d’une telle occasion, pour s’y déployer au Sahel pour d’autres intérêts, les mêmes pour lesquels, elle en veut à la Russie et perd sa sérénité. Et les peuples comprennent bien cette jalousie mise sur le dos d’un mercenariat dont elle se sert pour construire son discours à détruire l’image de la Russie et cacher les douleurs qu’elle endure de voir un autre venir se faire de la place au milieux des potentialités sahéliennes enviées et réussir ainsi à emballer le monde avec elle.
Face à une génération décomplexée…
La France n’a jamais imaginé qu’une génération d’Africains pouvait avoir l’audace de la regarder dans les yeux, de la défier, ne pouvant plus se complexer face à la blancheur accidentelle de ses enfants jamais choisie, ni même inventée dans ses laboratoires, pour comprendre qu’elle n’a en face d’elle qu’un être humain qu’une couleur ne saurait élever au-dessus d’elle, au rang d’anges, tous palpitant de coeurs et d’émotions. Les nouvelles générations n’ont connu ni l’esclavage ni la colonisation et ne peuvent porter les complexes par lesquels les aînés s’agenouillaient face sa toute-puissance blanche. Cette génération ne peut ni comprendre à fortiori accepter que ce qui appartient à l’Afrique servent plus à un autre qu’à elle-même. Et la France n’a plus de chance quand désormais dans l’ordre mondial, aujourd’hui, un Etat tiers peut se plaindre, si ce n’est devant une juridiction internationale, devant des instances internationales comme l’ONU. Le Mali venait de montrer la voie, portant plainte devant l’organisation onusienne contre la France qu’il accable de fournir des armes et des renseignements aux terroristes, avec des preuves qu’il peut brandir pour justifier le bien fondé de ses allégations qui ont douché la France, depuis quelques temps, silencieuse sur le cas du Mali. On aura compris que le dossier embarrasse, comme celui des 46 soldats « ivoiriens » pour la CEDEAO, les Nations-Unies qui, face à l’insistance des autorités maliennes qui peuvent, à l’Assemblée Génération tenues le mois dernier à New York, réitérer leurs accusations qui agacent Paris et certains de ses partenaires.
La France doit donc comprendre qu’elle n’a plus les mêmes peuples et doit savoir mieux gérer ses relations avec le continent en se rapprochant plus des peuples, sinon des aspirations des peuples que des désidératas de dirigeants malaimés dans leurs pays pour ne pas subir à la place de ceux-là, les colères trop profondes d’Africains qui aspirent aujourd’hui à plus de dignité et de respect. Il est dommage que ce Président – Emmanuel Macron – qui en arrivant au pouvoir il y a quelque cinq ans, dans les fougues de sa jeunesse, promettait à la Jeunesse africaine avec laquelle il pouvait même avoir le courage d’un dialogue direct lorsqu’il la rencontrait à Ouagadougou, dévia vite de cette trajectoire annoncée pour s’embourber dans des relations incestueuses décriées naguère. Depuis personne ne peut croire qu’il puisse être l’homme du changement pour refonder la relation françafrique.
Complications…
La situation pour la France se complique sur le continent. Tout est en train de se gâter comme dirait l’autre. C’est pendant que la France et sa CEDEAO soumise s’acharnaient contre le Mali pour des motifs fallacieux qui ne sauraient distinguer son cas d’autres dans le même espace, que d’autres événements surviennent, déroutant la France dans ses choix pour sortir du pétrin africain. Cajolant le fils de Deby, indulgent à l’endroit de Damiba renversé il y a un peu plus d’une semaine, et caressant Niamey, Abidjan et Dakar, alors que partout dans ces Etats, il y a à redire, la France a réussi à se discréditer davantage auprès des peuples, notamment quand elle ne peut plus dire la vérité que tout le monde sait, notamment par rapport à la qualité de la gestion des Etats et de la conduite des élections pour s’en faire le complice le plus détesté. Alors que la France et la CEDEAO s’acharnaient contre le Mali, Goïta et son équipe, surviennent deux événements majeurs pleins d’enseignements pour elles : le rallongement de la transition tchadienne de deux années supplémentaires et – cerise sur le gâteau – la possibilité qui lui est désormais donnée de se présenter, s’il le veut, à la future présidentielle gagnée de fait, faisant ainsi du pouvoir au Tchad une histoire de famille, ce qui, il va sans dire, ne manquera pas de porter un grave coup à la quiétude déjà précaire d’un pays trop habitué à la guerre. Puis, au Burkina, un deuxième coup d’Etat, dans la même période vient rectifier le premier qui semblait être récupéré par la France ainsi qu’en ont le sentiment de nombreux Burkinabés. Les derniers événements dans le pays des hommes intègres doivent servir de leçon. L’Afrique est en train de bouger et c’est irréversible. Ce discours qu’on entend depuis quelques temps ne peut que se perpétuer, et se propager à travers les générations.
A force de se fixer sur un cas – le Mali – la France qui a manqué de vision, risque de tout perdre sur le continent. Que peut-elle dire aujourd’hui au Fils de Déby que l’on sait tout aussi, révolté depuis qu’il restait silencieux par rapport à l’assassinat de son père pour lequel, il se peut qu’il garde bien de secrets gênants ? Que peut-elle dire au Capitaine Ibrahim Traoré quand dans son pays, malgré l’engagement militaire de la France au Sahel, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader ? Que peut-elle lui dire, quand, face à d’autres qui ont forcé les élections chez eux, ou trituré des constitutions pour se maintenir au pouvoir, elle ne peut rien dire ? La France ne doit pas s’étonner de voir les populations excédées de sa présence, germe de troubles et de d’instabilité.
Comment en sortir ?
Tant que la France n’aura pas vis-à-vis des dirigeants africains qui volent les peuples un langage de fermeté, ses jours sont comptés en Afrique quand, à la faveur de la mondialisation, et les espaces autant que les marchés qui s’ouvrent, l’Afrique a la chance de rencontrer de nouveaux partenaires qui nouent des relations plus positives, faites de respect mutuel. La France n’a d’autres choix car elle ne pourra plus rien faire par le forcing. Pour revenir sur le continent, si ce n’est pas déjà trop tard pour certains cas, elle doit changer de discours, convaincre par les actes, et regarder plus ces peuples qui souffrent, ces peuples qui n’ont plus d’agriculture, qui n’ont plus d’école, qui n’ont plus de systèmes de santé, qui n’ont plus de routes. Qui n’ont plus d’avenir…
Par Waz-Za
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Depuis plus d’un an, revenait sur le continent, et notamment en Afrique de l’ouest une pandémie de coup d’Etat qui a concerné un certain nombre de pays de la sous-région. Cette situation posait le problème de la fragilité des démocraties africaines depuis que les hommes politiques, une fois au pouvoir, oublient leurs engagements et surtout que la politique commande de leur part un comportement qui anoblit l’art de gouverner les hommes. Ces interventions par les armes sur la scène politique pour s’emparer du pouvoir, condamnées par principe, ne sont pourtant que le signe du mauvais état de nos démocraties, des conséquences de la gestion politique chaotique de nos Etats par des hommes et des femmes qui, de plus en plus, prouvent qu’ils ne méritent pas de gouverner, d’être hissés à la tête des Etats. On le sait pourtant, tant qu’il n’y aura pas de gouvernance vertueuse, et que des hommes peuvent confondre la gestion de l’Etat à une gestion privée, personnelle, alors, l’on ne peut que, hélas, continuer à vivre ces actes que l’on ne se fatigue pas de condamner par principe alors qu’il aurait fallu condamner plus le comportement des hommes au pouvoir qui justifient par la médiocratie qu’ils installent et souvent légitiment même ces atteintes à la sureté de l’Etat. On ne peut trouver de solution à ces situations quand, face à elles, l’on fait preuve de myopie et d’hypocrisie pour ne pas attaquer le problème à sa racine à savoir l’intransigeance à avoir vis à vis de la qualité de la démocratie qui passe aussi par celle des élections mais aussi par l’exigence de justice et de bonne gestion de l’Etat. Tant que dans les démocraties les hommes ne pourront pas assurer ces valeurs fondamentales de la gestion moderne d’un Etat, alors, aujourd’hui et toujours, l’on devra faire face à de telles incursions par lesquelles des militaires, au nom de la nation et de la démocratie menacées, trouveront l’alibi de s’inviter dans le débat politique pour arbitrer les contradictions et imposer, sinon rétablir l’ordre. Les dirigeants nigériens d’aujourd’hui, peuvent-ils d’ailleurs se rappeler, le discours qu’ils tenaient sous le Tazartché pour aller de manière à peine voilée l’armée à désobéir, lui faisant ainsi un appel du pied pour intervenir à trancher le débat politique de l’époque ? Pourquoi peuvent-ils se plaindre qu’aujourd’hui, ailleurs, d’autres aient recours au même moyen qu’ils pouvaient solliciter en d’autres temps ?
La voix inaudible de la CEDEAO…
Il est clair que la CEDEAO qui vit les moments les plus difficiles de son histoire faits de doute et de désaffection vis-à-vis des pouvoirs qui y ont cours, marquée par des instabilités et une crise sécuritaire jamais vécue dans son espace, par la posture qui est la sienne par rapport aux problèmes qu’elle combat, manque de stratégies quand elle se refuse à comprendre que ce qui est en cause est plus la manière de gérer les Etats et la démocratie que des interventions militaires chirurgicales qui peuvent apaiser des tensions politiques et des déviances dangereuses dans les Etats. C’est pendant que, poussée dans la radicalité, elle se bat à imposer une conduite aux nouvelles autorités issues des coups d’Etat, condamnant sans façon toute prise du pouvoir par la force et incapable en même temps, d’avoir la même main forte contre ceux qui, des rangs de ceux qui dirigent les Etats, par les mêmes moyens – la violence notamment – manipulent des élections pour se maintenir au pouvoir, qu’une autre Junte vient surprendre le monde, reprenant le pouvoir des mains d’un autre, incapable de faire bouger les lignes depuis qu’il chassait le président élu du Burkina Faso. Alors que la CEDEAO, vainement finalement, jouent à éradiquer les coups d’Etat dans son espace, voilà qu’un autre, comme pour la défier, vient d’être perpétré sous ses yeux, presque impuissante à éviter la chute brutale de Damiba, pour enfin comprendre l’inefficacité de ses sanctions et sa thérapie contre les coups d’Etat qui font si peur à des dirigeants qui ont conscience de gouverner mal dans l’injustice. On aura compris que la voix de la CEDEAO dans la gestion de ces crises est inaudible car très peu responsable lorsqu’elle se laisse manipulée par un autre qui joue ses propres intérêts non ceux des Etats menacés. Ce nouveau coup d’Etat qui réveille l’Afrique avec une nouvelle génération de soldats acquis au progrès et à l’amour de la patrie est la preuve de l’échec de la CEDEAO à prendre en charge les crises politiques qui secouent son espace. Mais comment comprendre les derniers événements dans le pays de Thomas Sankara ?
Damiba : l’errance et le détournement du redressement
Si malgré la farouche opposition de la CEDEAO et de la France, des militaires peuvent oser braver la sentinelle de la CEDEAO à protéger des gouvernements peu en phase avec les peuples, c’est que sa solution ne trouve pas l’assentiment des armées et des populations. Il est dommage que la CEDEAO ne s’en rende pas compte et continue à persister dans l’erreur pour croire qu’elle peut, par la force, régler des problèmes qui relèvent plus de la responsabilité de peuples souverains à disposer d’eux-mêmes pour faire les choix politiques qui les préservent et préserve la démocratie qu’ils se seront choisies que d’un farfelu pouvoir qu’aurait la CEDEAO à réguler, par ses humeurs, la démocratie dans son espace, incapable d’uniformiser ses positions selon les cas en présence dans le moment.
Damiba : l’échec face au défi de l’insécurité
Tout le monde aura compris que ce qui vaut l’éviction à ce qu’il est convenu d’appeler désormais l’ancien président du Mali – Damiba – c’est essentiellement l’échec de sa gouvernance depuis que, à la suite de sa prise du pouvoir quand il chassait Marc Christian Kaboré, il ne put prendre à bras le corps les défis pour lesquels il prétendait s’emparer du pouvoir et prenait des engagements vis-à-vis du peuple vaillant du Burkina Faso. Face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans le pays il n’y avait de choix que d’opérer un choix quand, depuis qu’il découvrait la rutilance du pouvoir, Damiba, ne songe plus à ses engagements, travaillant à faire des places de confort à certains de ses proches ainsi que le lui reprochent les nouveaux putschistes. Les Burkinabé, peuvent-ils continuer à regarder un pouvoir impotent qui ne peut rien faire pour les sécuriser avec presque toutes les semaines des attaques d’envergure très meurtrières qui endeuillent le pays ? La dernière attaque d’un convoi alimentaire pour approvisionner des zones affectées par l’insécurité a fini par dévoiler son impuissance face au phénomène et dissuader qu’on ne pouvait rien attendre de sa part pour résoudre le problème sécuritaire. Beaucoup de Burkinabé interrogés après le coup d’Etat qui envoyait aux vestiaires le Colonel Damiba, exprimaient, non sans crainte souvent, un certain soulagement que le régime ait été renversé et jusqu’ici sans effusion de sang. Mais il y a certainement d’autres raisons pour comprendre ce qui s’est passé au Burkina Faso.
Crise au sein de l’armée ?
Comme dans beaucoup d’armées africaines, depuis l’avènement de la démocratie, la nouvelle élite civile qui arrivait au pouvoir à la faveur du multipartisme, par la crainte du coup d’Etat, avaient été déstructurées avec souvent des hiérarchies renversée pour promouvoir le plus souvent la médiocrité, ce sur des bases subjectives qui ont énormément affaibli les forces armées nationales. Ce problème, depuis le départ forcé de Compaoré du pouvoir à la suite de l’insurrection populaire, s’est posé et cela, comme ailleurs dans beaucoup d’autres pays de la sous-région, a provoqué des malaises au sein des armées, avec souvent des militaires valeureux mis dans les placards, estimant ainsi les avoir mis hors d’état de nuire ou quand, comme dans le cas du Niger, on les accuse, au moyen de faux projet de coups d’Etat montés de toute pièce pour les arrêter et les envoyer en prison ou les radier carrément des effectifs de l’armée. Depuis qu’Issoufou arrivait au pouvoir, combien de militaires, souvent de hauts gradés, des officiers valeureux, avaient ainsi été accusés pour vivre de tels déboires, selon un plan machiavélique conçu depuis belles lurettes ?
« L’Insurrection inachevée »….
C’est le titre de l’ouvrage d’un observateur de la scène politique du Burkina Faso, Bruno Jaffre qui, dans L’Insurrection inachevée : Burkina Faso 2014 montrait que le réveil de la jeunesse Burkinabé pour régler structurellement les problèmes du pays n’aura pas atteint ses objectifs, car « inachevé ». On remplaçait des hommes sans être capable de modifier la gouvernance pour avoir l’impact souhaité sur la qualité de la gestion. Et les Burkinabé peuvent bien se rendre compte que le seul fait de faire partir Balise Compaoré ou même Damiba, pour autant, ne réglait pas les problèmes du pays et qu’il y avait mieux à faire notamment en agissant sur la qualité de la gouvernance dans le pays. Il n’est donc que très normal de voir ces tâtonnements dans le pays pour essayer de trouver la voie pour sortir le pays de l’abîme. C’est pourquoi la France et sa CEDEAO, face à ce qui se passe au Burkina Faso, presque surprises et humiliées, ne regardent que perplexes une situation pour laquelle elles se seront investies pour empêcher qu’elle n’arrive dans le pays. Et indépendamment de ce que les pouvoirs burkinabé se seraient montrés incapables à régler les problèmes multiples et multiformes qui se posent au pays, il y a aussi la responsabilité d’une France qui ne peut aussi être capable de régler le problème sécuritaire qui ne fait que s’empirer au moment où, chassée du Mali, elle prétend se restructurer pour se déployer sur la zone dite des trois frontières, là aussi, comme au Mali, sans succès, assistant, impuissante, à une invasion djihadiste de grande envergure.
La France inquiétée face à un probable virage vers Moscou
Depuis quelques mois, dans les manifestations à travers le pays, comme on l’a vu la dernière fois au Niger, des drapeaux russes flottaient au-dessus des foules en furie qui appellent à une coopération militaire avec la Russie. Un tel clin d’oeil, tout le monde le sait, n’est pas du goût d’une France qui voudrait faire du Sahel sa chasse gardée, ne pouvant supporter de voir d’autres partenaires s’y intéresser a fortiori y prendre place pour lui ravir son influence dans la zone. Quand on apprend également que les divergences avec Damiba éclatent au grand jour par rapport au choix de nouveaux partenaires pour aider le pays à vaincre l’insécurité qui n’a que trop endeuillé le pays, l’on ne peut que comprendre que l’ancien président burkinabé ne puisse pas être en harmonie avec son peuple qui souffre de l’insécurité et qui voudrait bien s’essayer avec un autre pour arriver à bout de la violence terroriste dont elle endure les affres depuis de longs mois infernaux. Tout le monde peut avoir compris que le choix ne peut qu’être celui de la Russie, un choix osé qui a coûté au Mali, l’intransigeance, pour ne pas dire les extrémismes de la France et de « sa » CEDEAO à détruire les nouvelles autorités du pays de Modibo Keita. La France, n’a-t-elle pas déjà commencé à paniquer, lorsqu’elle peut redouter qu’après le Mali, cet autre pays du sahel ne lui échappe, sortant de sa zone d’influence qui était aussi sa zone de confort ? Il y a des signes.
Protection française de Damiba pour résister au coup de force ?
Le lendemain du coup d’Eta a donné lieu à des d’autres tirs nourris dans la ville de Ouagadougou, semant la confusion et d’autres inquiétudes. Mais parce que depuis la déclaration des nouvelles autorités l’on n’avait pas eu de nouvelles de l’ancien Président Damiba, l’on a entendu la nouvelle junte – le mot est à la mode – se plaindre qu’il se serait refugié dans camp militaire français dans le pays, non sans que Paris, à travers les propos d’Anne-Claire Legendre, ne le démente. Or, lorsque comptant sur les positions prises par la CEDEAO et l’UA pour s’en tenir à ces condamnations pour justifier ses prudences, la France ne peut cacher son désarroi par rapport à une situation qu’elle ne prévoyait pas et dont elle n’a plus la maitrise, sachant bien que l’intention, désormais claire chez les nouvelles autorités du pays, est irrévocable pour diversifier les partenaires autour de la question sécuritaire devenue primordiale et vitale pour le pays. En tout cas, la ministre française n’a convaincu personne et si la France devrait rentrer dans ce jeu, il est clair que face au peuple debout du Burkina Faso, elle ne peut, dans le meilleur des cas, que mettre cet autre peuple sur son dos. Déjà, quand on voit certains intérêts français ciblés dans le pays, à Ouaga et à Bobo, l’on peut comprendre que dans cet autre pays, la France n’aura plus d’avenir et la France le sait d’autant plus qu’elle connait la hargne des hommes intègres à avoir une fermeté dans leurs luttes et dans leurs exigences à assumer leur souveraineté irrévocable. Quand on entend ces militaires dire qu’« On peut avoir de partenariat avec toutes les puissances qui peuvent (les] aider », c’est que la France sait que sa fameuse place est bien menacée dans le pays, un concurrent, comme aime à le dire Parly, serait à la porte à attendre une nouvelle invitation à coopérer au plan militaire avec le Burkina Faso.
A qui le tour ? Le jeu ne fait que commencer…
Par Waz-za
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L’état du monde est assez préoccupant de nos jours. Confrontée à d’énormes défis, notre époque qui souffre d’une crise de leadership, avec partout des dirigeants peu à la hauteur de leurs responsabilités, aujourd’hui est plongée dans des violences, dans des instabilités politiques qui ont au Nord comme conséquence la montée en puissance des extrémismes qui gagnent de l’espace et au Sud, des remises en cause des ordres constitutionnels, ou par des coups d’Etat ou par des coups de force constitutionnels pour s’offrir des mandants supplémentaires illégaux. Et le monde, tant chez nous que chez ceux qui se flattent d’être les modèles de démocratie, souffre partout d’une misère démocratique. Chez nous, commandée par La Baule, la démocratie n’a installé que la médiocrité, réveillé que des identitarisme surannés, cultivé le favoritisme et le clanisme abject.
La dernière session de l’Assemblée Générale des Nations- Unies tenue la semaine dernière à New York en a donné toute l’ampleur pour amener le Secrétaire Général de l’Institution Internationale, Antonio Guterres, à s’en inquiéter, exprimant toute la préoccupation que lui inspire le nouveau désordre mondial.
Pour le Secrétaire Général de l’ONU, alertant le monde dans son discours d’ouverture de la session, « Notre monde est au plus mal. Les clivages s’accentuent. Les inégalités se creusent. Les difficultés s’étendent ». Alors que nous sommes à l’époque la plus moderne, la plus évoluée scientifiquement, voilà que ce monde, par notre incapacité à nous élever, nous révèle la part de la bête qui nous habite et que nous ne pouvons toujours pas transcender pour être l’humain que nous sommes condamnés à devenir pour faire de notre époque la plus humaine et la plus humaniste. Et dira Antonio Guterres, « Et pourtant, nous sommes bloqués par un énorme dysfonctionnement mondial. La communauté internationale n’est pas prête ni disposée à s’attaquer aux grands drames de notre époque », et ajoute, sans doute dépité, « Nous naviguons sur une mer agitée. Un hiver de mécontentement mondial se profile à l’horizon. Une crise du coût de la vie fait rage. La confiance s’effrite. Les inégalités explosent. La planète est en feu. Les gens souffrent – et les plus vulnérables sont les plus touchés. La Charte des Nations Unies et les idéaux qu’elle porte sont en péril ». Ce cri d’alarme et de détresse ne peut être entendu et on voit, même là, à la tribune, les scènes qui viennent dire ce mal et ce mal-être qui s’emparent de notre époque troublée et glacée. Aussi avertit- il : « Nous ne pouvons pas continuer ainsi », et il faut pour cela, « dans un monde au plus mal » une coalition mondiale pour surmonter les divisions.
Il n’y a que trop de désordre dans le monde et il y a lieu de s’en préoccuper. Face à l’indiscipline des grands pollueurs à respecter leurs engagements, face à leur impérialisme politique pour faire du reste du monde des victimes de leurs consommations, sinon des dépotoirs de leurs déchets, il y a urgence à rétablir des équilibres. Est-il possible de ramener l’ordre dans ce monde où personne n’écoute l’autre ?
Hégémonie…
Quand on voit ce qui se passe dans le monde, l’on ne peut que s’inquiéter pour l’ordre mondial. Le monde est devenu une jungle où les puissants du monde imposent leur diktat et empêchent aux autres d’avoir une voix qui compte. Important et manipulant un terrorisme en Afrique, et dans d’autres parties du monde, le monde occidental capitaliste et impérialiste s’en est servi à occuper militaire des espaces sous prétexte d’offrir son expertise à défendre les territoires menacés, mais jamais sans succès, depuis l’Afghanistan à la Syrie, en passant par la Libye jusqu’au Sahel où, sous le leadership de la France, il vient tragiquement échouer au point de se discréditer, hué et rejeté. Tout le monde peut comprendre que, pauvre par ses ressources de son sous-sol, et face à ses besoins immenses que la modernité lui impose, le monde occidental, avait besoin cet expansionnisme pour annexer des richesses, mais se servant pour le faire, du prétexte de sa guerre qu’elle impose par un terrorisme qu’il manipule pour ses intérêts pour le porter chez nous. La guerre au Sahel participe de cet état de fait, de cette ambition impérialiste d’une Europe gourmande.
Toute la violence qu’il y a dans le monde, ne peut, en partie s’expliquer que par un tel agenda, mais aussi, par un autre non moins important. Comment l’industrie de l’armement, un marché florissant qui fait aussi la puissance de ces pays, peut-elle prospérer quand il n’y a plus de guerres ? Comment peut-on connaitre l’efficacité de certaines armes nouvelles quand on ne crée pas ces guerres-laboratoires par lesquelles on peut les expérimenter et en mesurer la portée destructrice ? Pour son industrie et pour sa puissance, l’occident ne peut aussi avoir besoin que de guerres qui ne le touche jamais mais que l’on trouve toujours chez les autres, chez les plus faibles qui servent de cobayes à son industrie criminelle.
Le désordre et la violence, tout comme la pollution qui nous envahissent, sont tous imposés par les puissances du monde, quand ils peuvent comprendre qu’en situation normale, il leur est difficile de s’imposer et surtout d’avoir au prix qu’ils veulent, sinon à la gratuité, les ressources dont ils ont besoin pour faire prospérer leur industrie dominante. Il n’est donc que compréhensible que le Secrétaire Général des Nations-Unies s’en préoccupe, incapable de se faire entendre au milieu des puissants du monde à qui profite le désordre qu’il plaint. Mais il y a aussi un autre fait de gangstérisme qui se fait dans le monde occidental, mettant à l’épreuve le monde blanc dont on peut enfin découvrir les fragilités, la vulnérabilité même. La guerre en Ukraine, menée par la Russie qui envahissait le pays, risque à terme, de redessiner la care du monde. L’Europe, elle, en a vu ses limites, car trop dépendante de la Russie d’un point de vue énergétique et même sur le plan de certaines productions alimentaires, faisant profil bas, regardant la Grande Amérique sur laquelle elle compte pour défaire la Russie et sauver l’Ukraine.
Des hiérarchies bousculées…
Tout le monde a pu comprendre la vulnérabilité de l’Europe et notamment de la France depuis que, face à la Russie, elle est incapable d’avoir un discours belliqueux même lorsqu’elle pousse l’Ukraine à l’insoumission, et surtout de la France, malmenée dans le monde depuis quelques temps et notamment en Afrique où la jeunesse la conteste et souvent des autorités comme dans le cas du Mali où, la détérioration des relations est allée à un point de non retour. Il ne faut pas oublier que depuis quelques années, d’autres partenaires sont venus lui disputer son influence sur son continent et parce qu’elle n’a pas su ajuster son comportement au nouveau contexte, gonflée d’arrogance, cette vieille France est en passe de perdre l’Afrique. Son agitation et la perte de sa sérénité traduise cette appréhension et cette anxiété lisibles sur elle.
Quand la Chine, la Turquie, l’inde, et même d’autres pays d’Europe refusent à prendre position dans conflit russo-ukrainien, ménageant la Russie pour leurs intérêts, l’on ne peut que comprendre que l’OTAN dont jure le monde Occidental est en passe de devenir un « truc » peu fiable, ne pouvant plus fédérer son monde que des intérêts divergents divisent aujourd’hui. Ces pays ont compris que l’équilibre du monde ne peut se faire qu’au travers de leur résistance, de leur refus de se mettre sous les bottes d’une Europe qui ne compte d’ailleurs que sur la carapace de la superpuissance des Etats-Unis au non de laquelle, elle adopte souvent tant d’arrogance et d’attitude belliqueuse à l’égard d’autres peuples, et d’autres pays du monde.
Tout le monde a pu voir, comment cette Europe, à travers ses médias, depuis que l’Amérique envoyait de l’aide à l’Ukraine, jubilait, heureuse que le grand Rambo venait pour balayer la Russie et libérer l’Ukraine. Et la Russie qui a bien compris joue l’usure, allant modérément, sans mettre tous ses moyens en action. Et ceux qui savent faire la guerre savent pourquoi, comprennent la stratégie déployée ces derniers jours pour donner l’illusion de son épuisement dans la guerre…
Gobandy
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Je me rends cette semaine en Afrique, un continent dynamique qui prépare son avenir en promouvant la transformation numérique, en rendant son agriculture plus efficace et plus durable, en construisant de nouvelles infrastructures pour renforcer les liens entre les peuples, en façonnant la sécurité collective du continent et en investissant dans la plus grande ressource de l'Afrique : sa jeunesse.
Dans tous ces domaines, nous proposons que l'Europe devienne le partenaire de choix de l'Afrique. Les investissements européens en Afrique sont plus de cinq fois supérieurs à ceux de la Chine. Un quart du commerce africain se fait avec l'UE contre 15 % seulement avec la Chine et 2 % avec la Russie et 90 % des exportations africaines entrent dans l'UE en franchise de droits. L'UE travaille avec ses partenaires africains à la construction des premières usines de vaccins du continent et nous avons approuvé, lors du sommet UA-UE, un programme d'investissement de 150 milliards d'euros dans le cadre de la "Global Gateway". Avec la Facilité européenne de soutien à la paix et nos missions de formation, nous contribuons à renforcer la paix et la sécurité.
Cependant, l'avenir du monde est assombri par les conséquences dévastatrices de la guerre de la Russie contre l'Ukraine sur la sécurité alimentaire, les prix de l'énergie et les questions de sécurité. Cette guerre touche tous les continents, mais l'Afrique est l'une de ses principales victimes collatérales. Nous savons que certains pays du continent envisagent cette guerre sous un angle différent du nôtre, mais nous pouvons, je pense, nous accorder sur quatre points fondamentaux.
Premièrement : L'Europe, l'Afrique - et le monde entier - ne peuvent accepter un monde où "la force fait le droit", où les grandes puissances peuvent revendiquer des "sphères d'influence" et attaquer leurs voisins pour annexer leur territoire. L'agression russe contre l'Ukraine est un parfait exemple du type d'impérialisme cruel que l'Afrique a connu au 19ème et au 20ème siècle. C'est précisément parce que les Européens sont conscients de leurs responsabilités à cette époque que l'UE entend s'opposer à ce renouveau de l’impérialisme. Nous devons revigorer le multilatéralisme pour défendre l'État de droit, comme nous l'avons décidé lors du récent sommet UE-Afrique. C'est notamment pour cela que l'UE soutient l'appel du président Sall en faveur d'un siège au G20 pour l'Union africaine.
Deuxièmement : nous devons réagir sans délai face à la crise alimentaire. Avec plus de 70 partenaires, dont beaucoup en Afrique, l'UE agit selon quatre axes : solidarité avec ceux qui n'ont pas les moyens de se nourrir ; soutien à la production alimentaire ; facilitation du commerce agricole, notamment par l'acheminement de céréales ukrainiennes vers l'Afrique ; alignement de notre réponse avec celle du système multilatéral, avec les Nations unies au cœur du dispositif.
Pendant ce temps, d'autres tentent de détourner de leur responsabilité en rejetant la faute sur les sanctions. Pourtant, les faits sont clairs. Les sanctions de l'UE n'interdisent pas aux pays africains d'importer des produits agricoles russes, ni de les payer. C'est la guerre russe qui pose problème. Si toutefois nos partenaires africains étaient confrontés à des problèmes concrets qui semblent être liés à nos sanctions, nous examinerons cette question ensemble.
Troisièmement : nous devons intensifier notre travail commun pour préserver la sécurité et la sûreté de l'Afrique. Dans ce domaine, avec 11 missions, l'UE est le partenaire le plus fiable du continent. En avril dernier, nous avons donné à l'Union africaine 600 millions d'euros supplémentaires pour la prévention des conflits, la gestion des crises et la lutte contre le terrorisme. Cette semaine, je me rends au Mozambique et en Somalie. Au Mozambique, l'UE soutient les forces armées pour rétablir la sécurité dans la province de Cabo Delgado, et notre aide s'élève désormais à 89 millions d'euros. Nous sommes également en train de finaliser le soutien aux contingents de la Southern African Development Community (SADC) et du Rwanda. De même, la Somalie peut compter sur nos missions de lutte contre la piraterie et de formation des forces armées somaliennes. Avec 2,3 milliards d'euros, l'UE est également depuis plus de 10 ans un soutien fiable de la mission de l'UA en Somalie.
Avec 78 personnes, la Russie contribue très peu aux opérations de paix des Nations unies en Afrique, par rapport aux 6 000 soldats des pays de l'UE. Au contraire, la Russie contribue à la détérioration de la sécurité en Afrique avec plusieurs centaines de mercenaires des sociétés privées comme Wagner ou Patriot. Cette présence ne fait qu'aggraver les crises et multiplier les violations des droits de l'homme, comme on le voit au Mali et en République centrafricaine.
Quatrièmement : l'Afrique et l'Europe doivent préparer l'avenir au lieu de se tourner vers le passé. Certains tentent de ressusciter de vieux schémas pour nous diviser, mais c'est ignorer le long chemin parcouru ensemble. Le colonialisme est une tache indélébile pour l'Europe, mais le fait d'assumer notre responsabilité pour le passé a fait de nous un meilleur partenaire pour l'avenir. L'Europe regarde désormais l'Afrique avec optimisme et confiance et donne toujours la priorité dans notre partenariat aux "solutions africaines aux problèmes africains".
Cependant, d'autres semblent tentés de répéter les erreurs commises jadis par les Européens, en cherchant à s’approprier les matières premières africaines, à contrôler les terres, à placer les pays africains dans une dépendance financière ou à exploiter le dynamisme de sa jeunesse à leur avantage.
Nous travaillons à renforcer notre autonomie stratégique et nous soutenons la volonté de l'Afrique de faire de même. Nous devons travailler avec de multiples partenaires, sur la base du respect mutuel et du droit international. Telle est la règle du jeu au 21e siècle. C’est dans ce cadre, que l'Afrique et l'Europe doivent approfondir leur coopération, car nous partageons un avenir commun.
Josep Borrell
Source : EEAS-NIAMEY
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Entre la France et l’Afrique c’est de vieilles amours, toujours mouvementées, jamais apaisées, éternellement faites de tensions, à jamais conflictuelles. Faut-il croire comme le pense le poète martiniquais que « le malheur de l’Afrique c’est d’avoir rencontré la France ? ». Dans les relations orageuses qui ont été les leurs, les deux partenaires n’ont jamais su taire contradictions, convertir leurs désamours dans leur amour contrarié, presque impossible quand l’un doit toujours sous-estimer l’autre et que l’autre doit à son tour toujours soupçonner l’un, méfiant à son égard, douteux de ce qu’il puisse lui faire et lui vouloir le bien. Pendant de longues et terribles décennies de domination et de marginalité, l’Afrique et l’Europe ont mené leur compagnonnage difficile, au coeur de malentendus et de discours vexatoires, inamicaux, souvent provocateurs, à la limite de l’injure quand une France hautaine peut croire, par ses complexes imposés, qu’elle a un droit de paternalisme sur les peuples qu’elle dominait pendant une époque et qu’elle ne peut jamais croire libres et matures pour disposer d’eux-mêmes même après une accession, peut-être folklorique, à une indépendance qu’elle accordait aux Etats africains, comme dans une scène de théâtre. Pour n’avoir pas su gérer ses relations avec le continent en fonction des époques et des évolutions sociétales, la France a fini par se rendre compte que les mentalités y ont beaucoup évolué et qu’elle était en passe de perdre de l’influence en Afrique parce que les hommes et les femmes, d’une autre génération qui n’a pas connu l’époque de la domination et des complexes qu’elle entretenait, ne pouvaient pas comprendre qu’elle se comporte en « maître » à leur égard avec tant d’arrogance autant que de mépris. C’est ainsi que, n’ayant pas su évoluer avec les époques, elle devrait se rendre compte de la catastrophe de son image abimée qui s’est gravement altérée sur le continent avec ce que la presse a appelé le sentiment anti-français qui s’est alors développé dans l’opinion africaine, principalement dans la frange d’une jeunesse révoltée et consciente de ses responsabilités historiques vis-à-vis d’une Afrique qui aspire à relever la tête pour vivre digne, après plus d’un siècle de servilité et de domination. C’est l’avènement des réseaux sociaux qui a tout précipité. Alors que la France comptant sur une fracture numérique pour croire qu’elle a encore du temps pour continuer dans les mêmes logiques impériales et impérialistes, voilà que les médias sociaux qui se sont vite démocratisés, ont aidé à informer – hélas souvent aussi à manipuler – et à faire mûrir les consciences pour aider les Africains et surtout sa jeunesse à mieux comprendre les enjeux d’une redéfinition des relations avec la France. Pendant longtemps, isolée dans le confort de ses illusions, la France a cru que ce n’est qu’une affaire d’intox, comptant sur ceux que certains milieux africains appellent ses « valets locaux », pour croire qu’ils puissent lui remettre les choses en ordre afin de perpétuer sa domination.
Le Mali, à la suite de la brouilles avec Paris relativement à la gestion souveraine de sa sécurité, a aidé les Africains à comprendre que l’emprise française est contestable ainsi le Rwanda le réussit plus tôt, sortant tragiquement du génocide de 1994 pour devenir aujourd’hui un pays que la France peut respecter et le courtiser jusqu’à lui donner le secrétariat général de la Francophonie que Kagamé ne cherchait même pas d’autant qu’il avait quitté l’OIF, l’Organisation Internationale de la Francophonie et la langue française comme langue officielle pour marquer sa rupture totale avec cette France contre laquelle le pays avait énormément de choses à reprocher dans la tragédie qu’il vécut à la fin du siècle dernier. Parce que cette France colonialiste ne sait pas respecter les autres peuples, elle perdit de l’espace et de l’estime auprès de beaucoup de ses partenaires notamment africains qui firent alors le choix raisonné de la diversification de leurs partenaires. La France, pour beaucoup d’analystes ne travaille qu’à maintenir les peuples qu’elle dominaient hier dans un état de dépendance pour avoir à justifier une coopération inutile avec elle car celle-ci profite plus à elle-même qu’à ceux qu’elle prétend aider à se développer. Partout, sur le continent, si ce n’est dans les discours officiels où les dirigeants qui répondent plus au nom de la France qu’à celui de leurs peuples obligés de louer la France et sa relation avec le continent, l’on n’entend qu’un discours hostile, rebelle, souvent révolutionnaire d’Africains qui veulent aller à la vraie liberté pour retrouver une dignité qui leur est déniée.
Les Africains sont en avance sur le nouveau front médiatique…
Depuis quelques années, des leaders de la société civile, de grands intellectuels, des blogueurs et autres activistes des réseaux sociaux ont investi le nouveau territoire médiatique, diffusant des messages qui discréditent la France dans sa relation avec le continent et appelant les Africain à une prise de conscience pour se battre enfin pour leur dignité. Toute la jeunesse africaine connait le travail inlassable et très intellectuel que mènent par exemple Nathalie Yamb et Kémi Séba sur les réseaux sociaux depuis des années et leurs publications sont largement partagées dans le monde, utilement lues tant par les Africains du continent que ceux de la Diaspora. Les injonctions de Paris, pour les contrarier dans leurs actions surtout quand ils viennent sur le continent en se servant de pouvoirs africains qui leur sont soumis, ne fait que conforter ces acteurs dans leur combat, pouvant, dans la contrariété à laquelle ils font face sur le continent, comprendre aussi la justesse de ce combat très noble pour l’Afrique. Il se trouve d’ailleurs qu’une telle attitude à leur égard renforce les convictions, et développe la sympathie qu’ils ont à travers des structures nationales qui les soutiennent et qui sont souvent le relais de leur discours auprès des peuples et de la jeunesse. Il y a aujourd’hui une montée en puissance des réseaux de blogueur et la démocratie aujourd’hui est obligée de faire avec, rendant difficile à des pouvoirs autocratiques la gestion de la liberté d’expression sur le nouvel espace médiatique devenu presque incontrôlable. Déclaration de guerre médiatique tardive d’Emmanuel Macron
Dans sa vraie guerre contre le terrorisme, plus pour d’autres intérêts qu’au service de la paix diront les détracteurs, la France a oublié cette guerre qui lui faisait des ravages sur sa réputation dans le monde et lorsqu’elle ouvre les yeux pour voir les dégâts, c’était imparable : l’Afrique est loin sur ce front ! Il y a quelques jours, face à la dégradation irréparable de son image auprès de l’opinion africaine, Emmanuel Macron lançait sa guerre médiatique, mais comme toujours, nommant des boucs émissaires pour justifier ses déboires sur le continent, incapable de comprendre que d’autres, opportunément, pour les mêmes intérêts mais avec une diplomatie plus humaine et humaniste, ne peuvent qu’occuper les espaces vides qu’elle laisse profitant des déceptions et des colères que sa politique à l’égard du continent a provoquées. Dans son discours-déclaration de guerre, Emmanuel Macron, ne pouvant cacher ses colères, visiblement remonté contre certains nouveaux partenaires qui dérangent, comptant sur un « Levier défensif » pour réparer le tort qu’on aurait fait à son pays, estimant qu’il s’agit d’une « mission nouvelle des dernières années », et peut-être qu’il n’aura compris, hélas, que très tard. Enfin, le président français peut reconnaitre que « le monde a changé » mais ne peut mais ne peut lui changer pour se conformer à la nouvelle donne mondiale, et ne pouvant toujours pas tirer les bonnes leçons pour comprendre qu’il y a plus à mettre à cause son attitude arrogante vis-à-vis du continent que de croire que c’est un autre qui lui gâche tout dans son impérialisme de mauvais aloi. S’il est vrai, ainsi qu’il le dit, que « [leur] pays est souvent attaqué, il est attaqué dans les opinions publiques, par les réseaux sociaux et les manipulations », il reste qu’il lit mal les évolutions pour ne pas comprendre qu’il a aujourd’hui à faire face à une génération décomplexée qui ne le regarde plus comme un « Blanc », mais comme un homme en qui une couleur arbitraire de la nature ne change rien à son statut de mortel. C’est donc tout dépité qu’il constate que « le continent africain en est le meilleur laboratoire » de ces mutations qui, forcément, changeront beaucoup dans les rapports. Lorsqu’il s’en prend à un certain « narratif russe, chinois ou turc sur le continent » par rapport auquel il pense qu’« On doit être agressif, mobilisés sur ce sujet », on comprend bien qu’il ne comprend pas que le discours ne changera rien à sa situation désormais inconfortable sur le continent tant qu’il ne pourra pas changer, et avoir de nouvelles approches dans sa relation avec le continent et avec les Africains, surtout lorsqu’elle devrait être toujours portée par les mêmes arrogances. C’est pourquoi, « installer notre narratif » et « donner nos arguments » ne suffiront pas à régler le problème avec le continent. D’ailleurs, lorsqu’il parle de « Travailler avec des alliés de la France », peut-il dire qu’il compte sur les gouvernements africains qui sont, pour la plupart, peu crédibles, impopulaires dans leur opinion ? Dans le nouveau front médiatique qu’ouvre Emmanuel Macron, comptant sur les réseaux de France Média Monde, il faut craindre, comme Barkhane au Mali, qu’il ne vive les mêmes revers. Que ne font pas déjà, rfi et France 24 pour magnifier l’action de la France sur le continent et pour quels résultats ? ʺMinabilitéʺ, passe nous ton mot, Gohou Michel..
Considérée sur ces points, cette guerre est perdue d’avance.
L’Afrique est adulte. Il faut en tenir compte.
Par Waz-Za
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Le Chef de la Junte malienne est un homme peu bavard, ainsi qu’on le veut pour tout bon soldat, demeurant discret mais efficace. Poussé par une certaine fibre patriotique, avec ses camarades, il ne put regarder son pays s’effondrer dans les mains de médiocre politiciens qui ne visent que leurs intérêts, incapables d’agir pour l’intérêt général, et surtout, prêts à sacrifier leur pays et sa cohésion, sa quiétude et sa prospérité, sur l’autel de leurs appétits insatiables. Pendant que la France peut se plaindre d’un double coup d’Etat qu’elle montre du doigt à chaque occasion, pour les observateurs avisés, son action ne se justifiait que parce qu’il aura constaté que celui qui dirigeait la transition, déviait de la trajectoire tracée, soupçonné en ce moment sans doute d’être récupéré par la France pour laquelle, il pourrait avoir pris faits et causes pour ne plus se mettre au service du peuple malien et de la cause qui justifiait le coup de force. Et l’homme est resté constant dans ses choix, ne regardant que ce qui peut faire le bien du pays, disant à des moments, pour rétorquer à des gens qui cherchent sa peau, qu’il est prêt à mourir pour son pays, car, du reste, c’est pour cela aussi, qu’il embrassait le métier des armes, rétorquant à qui veut l’entendre, qu’il a toujours côtoyer – et tous les jours – la mort pour ne pas en avoir peur, pour ne plus s’en effrayer, et ce si tant est que c’est pour la bonne cause : la nation malienne sous le drapeau de laquelle il a servi. Et ce discours a été entendu et compris et depuis lors, l’homme a fait corps avec son peuple, communiant avec l’ensemble des Malien, et ce nonobstant, des voix rayées, manipulées pour être entendues comme des voix discordantes dans un Mali nouveau où l’harmonie au sein de la nation, obligeait à rallier la cause commune que portent et défendent les militaires au pouvoir, même quand on les accable du terme peu glorieux de « junte » qu’aiment tant prononcer les autorités françaises qui tenaient à les rabaisser dans une Afrique qui les magnifie pourtant.
Un soldat qui est devenu une icône pour une certaine jeunesse africaine…
Sankara est mort, mais au Mali, en un autre soldat, naissait un nouveau Sankara, mais moins versé dans la rhétorique révolutionnaire du premier, préférant plus l’action à la beauté souvent inutile du verbe. Partout en Afrique, au-delà des frontières du Mali, l’on voit se dégager une forte sympathie panafricaniste pour le nouvel homme fort du Mali, héritier de Soundjata Keita, et de Soumangourou Kanté. On ne peut pas être plus digne fils ! L’Afrique a besoin de libérateurs, de dirigeants charismatiques, engagés pour sa libération totale, de leaders capables d’assumer sa souveraineté et de rêver pour elle. Depuis lors, plus que de compter sur une armée, Goïta, avait ce bouclier inattaquable que constitue la force du peuple et son amour pour le dirigeant dont il partage la vision, comprend les motivations. Nicolas Machiavel, dans Le Prince, ne se trompait pas quand il conseillait à ceux qui gouvernent de compter moins sur les armes pour travailler à trouver quelque place dans les coeurs des peuples. On a vu, chaque fois que l’Extérieur, avec en tête la France, tentait de délégitimer la Junte, le peuple, comme on ne l’a jamais vu ailleurs, sortait massivement pour lui apporter son soutien, tenant un discours révolté et hostile à l’égard de la France.
Dans le pays, les artistes, à son honneur célèbrent sa bravoure de soldat engagé pour la nation, chantent mille et une mélodies dont la toile est aujourd’hui « meublée », le plaçant au rang de messie. Quel autre dirigeant, si ce n’est à ses frais, souvent sur commande, pouvait avoir à sa gloire, tant d’éloges venant d’artistes qui croient à ce qu’il fait et ce qu’il dit ?
Mais qui est cet homme emblématique dont rêvent d’avoir toutes les Afriques ?
Assimi Goïta est ce jeune officier de l’armée malienne qui avait dirigé le coup d’État militaire du 18 août 2020 dernier contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Excédé par la gestion peu orthodoxe sous IBK, il prit, comme au Niger un 15 avril 1974, « ses responsabilités » devant l’histoire pour répondre à des colères populaires jamais entendues par un socialiste – ils sont de mode dans la région au gré de la conjoncture politique en France – qui ne rêve que de gloires personnelles. Âgé de 39 ans voire 40, le nouveau chef de l’État est un colonel de l’armée malienne peu connu du grand public, mais connu dans son institution qui l’a révélé, pour ses hauts faits d’armes. On comprend que l’homme soit ainsi célébré comme un digne fils du pays, et au-delà, de toute une Afrique, si orpheline ces derniers temps de tels enfants qu’elle ne peut trouver que dans son histoire, quand ceux d’après indépendance, se complaisent dans la larbinisme et la collaboration proscrite.
Un soldat pur et dur…
C’est par la force de ses bras, son courage militaire qu’il est là où il est et il sait pourquoi il est venu au pouvoir pour ne pas se laisser manipuler par un autre qui voudrait lui dicter un agenda qui ne le concerne pas. C’est pourquoi, pour garder la maison, il en fait sa chose, laissant la gestion de la parole politique à d’autres, notamment à son Premier Ministre et à son Ministre des Affaires Etrangères, chacun jouant sa partition pour l’harmonie de leur équipe qu’on tente par quelques subterfuges de détruire. Mais ils sont aguerris, admirés par l’ensemble des Africains qui envient leur clairvoyance et leur patriotisme. Assimi Goïta est diplômé de grandes écoles militaires, en Afrique, en Europe et aux Etats-Unis. Son expérience militaire est aussi assez riche pour avoir fait l’expérience de la guerre sur différents fronts, notamment dans le cadre de plusieurs opérations de guerre tant dans son pays qu’à l’extérieur du Mali. Jusqu’à la date de sa prise du pouvoir, le 18 août 2020, il était aux commandes du bataillon autonome des Forces spéciales, une unité d’élite de l’armée malienne qui avait justement la responsabilité de lutter contre le terrorisme.
On apprend d’ailleurs qu’il est lui-même, fils d’un ancien officier de l’armée de son pays, et pourrait, après avoir baigné dans un tel environnement, avoir grandi avec cette passion pour les armes, continuant à l’assumer même dans un contexte où il se sait visé par bien de forces obscures qui voudraient sa tête parce qu’il ne s’est plié aux injonctions de la France dominatrice.
Le réveil du Lion…
Légitime héritier de ceux qui, dans l’Histoire de l’empire, avaient fait la gloire du Mali, Goïta, est comme, ce Soundjata Keita, qui un jour décida de marcher, se relevant de plusieurs années de paralysie qui le clouait au sol, pour se révéler à son empire comme son prochain libérateur, comme son guerrier indomptable. Depuis qu’il a pris les rênes du pouvoir, le Mali humilié par un terrorisme téléguidé, a fini par relever la tête pour marcher dignement dans le monde, pouvant désormais avoir un discours décomplexé à l’égard de la France contre laquelle, il a la hardiesse de porter sans gant toutes les accusations, allant jusqu’à se plaindre, non sans avoir des preuves, en Etat souverain, au niveau des Nations-Unies du comportement que cette France chassée de son territoire avait pour compliquer sa situation alors qu’officiellement, elle prétendait venir pour l’aider à combattre la violence terroriste. Désormais, des Nègres, peuvent d’égal à égal, parler à des « colonisateurs » qui ne peuvent pas changer dans l’esprit, tenus par leurs complexes, à humilier toujours, l’homme noir. Le Mali a donné cette fierté aux Africains, hier humilié quand, Emmanuel Macron, irrité par l’hostilité exprimée sur le continent face à sa présence militaire décriée, elle pouvait convoquer chez lui des dirigeants de pays souverains à venir lui dire expressément, et sur un ton paternaliste, s’ils veulent encore, oui ou non, que ses soldats restent dans leurs pays, demandant qu’ils le lui signifient par une demande motivée, peut-être manuscrite. Ils s’exécutèrent et allèrent, tout tremblant de peur, pour se mettre aux pieds du Maître, pour demander sa protection.
Les Africains ne veulent plus de ça : ils veulent des dirigeants responsables, capables de relever la tête. Bazoum Mohamed, en un moment, pendant les premières semaines de son entrée en fonction, lors d’un point de presse à l’Elysée, devant Macron, avait ce discours audacieux. Mais il était encore bleu dans le pouvoir. Depuis l’homme a été formaté, et il est devenu le chantre premier de la Françafrique, jouant une France dont se plaint aussi dans son pays qu’il offre à l’armée française pour s’installer sans qu’on ne sache pour quelle durée.
Par Waz-Za
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Les « barbes blanches » se souviennent sûrement de Mémoire d'un continent, cette célèbre émission de RFI, produite et présentée par Ibrahima Baba Kaké. L'excellent historien guinéen fut sans doute le premier à prendre conscience du capital enjeu de la mémoire pour de jeunes nations comme les nôtres, étrillées par l'Histoire, éprises d'estime et de liberté. Il avait compris que l'Afrique ne pouvait se construire un avenir qu'après avoir, au préalable, réhabilité sa mémoire falsifiée ou carrément niée par l'intrusion européenne.
Le temps de la pédagogie
Il me semble qu'à la veille de nos indépendances, le plus gros travail revenait aux historiens, pas vraiment aux politiciens. Et on ne peut pas dire que les Cheikh Anta Diop, les Ki-Zerbo et autres Djibril Tamsir Niane ont manqué à leur devoir. En nous parlant de l'Égypte antique, de la civilisation du Nok, du Ghana, du Mali, du Songhaye, du Congo et du Monomotapa, ils ont mis en pièces les théories méprisantes de Renan, Gobineau et autres Victor Hugo et solidement fondé notre conscience identitaire. Ce travail salutaire de contestation du discours du vainqueur et de réaffirmation de soi est fait.
Nos historiens doivent maintenant nous révéler notre passé en toute sérénité, sans aucune volonté polémiste, avec une intention purement pédagogique. Nous en avons soupé des polémiques et des slogans ! Nous n'avons rien à prouver à qui ce soit. Nous ne sommes pas au tribunal, nous sommes dans notre propre histoire. Nous voulons juste notre passé, tout notre passé, mais notre passé tel qu'il a été et non tel que nous le rêvons.
Comment et quand se sont effectuées les multiples migrations de nos populations depuis l'assèchement du Sahara ? Comment se sont construits nos différents empires et royaumes ? Quels furent leurs liens de connivence et d'interdépendance historique et culturelle ? Qu'en est-il de nos rapports avec les Berbères, les Juifs, les Asiatiques et les Arabes, populations que nous avons longtemps fréquentées avant l'arrivée des Portugais ? Une réponse objective à ces différentes questions nous aiderait à surmonter les nombreux malentendus qui nous empêchent d'avancer.
La période clé des indépendances
Dans ce gigantesque travail d'inventaire, la période des indépendances doit mériter une place prépondérante. Il me semble en effet que, préoccupés de contredire les théories des colonisateurs, nos historiens ont dangereusement privé cette période des bienfaits de leur regard critique. Une sinécure pour les démagogues et les aventuriers ! Cela a donné ces républiques désincarnées et le discours simpliste qui va avec : le pays de Sékou Touré, le pays de Ben Bella, le pays d'Ahidjo, etc. Comme si au lieu de la leur restituer, les « soleils des indépendances » avaient définitivement ôté leur terre aux Guinéens, aux Algériens ou aux Camerounais. Oui, il s'est joué dans les années 1960, une espèce de hold-up, une privatisation de l'Histoire qu'il est grand temps de dénoncer. Ceux que le hasard a propulsés au sommet du pouvoir ne sont pas forcément les libérateurs.
Quels sont les jeunes Algériens qui ont entendu parler de Krim Belkacem ou de Mohamed Khider ? Quels sont les jeunes Guinéens qui ont entendu parler de Barry Diawadou ou de Mamba Sano ? Quels sont les jeunes Sénégalais qui ont entendu parler d'Ibrahima Ly ou de Waldiodio N'Diaye ? Quels sont les jeunes Camerounais qui ont entendu parler d'Um Nyobé ou de Moumié ?
{xtypo_quote}Si la mémoire tronquée par le colon a été rétablie, il nous reste à rétablir celle tronquée par nos dictateurs.{/xtypo_quote}
* 1986, Grand Prix littéraire d'Afrique noire ex aequo pour « Les Écailles du ciel » ; 2008, Prix Renaudot pour « Le Roi de Kahel » ; 2012, Prix Erckmann-Chatrian et Grand Prix du roman métis pour « Le Terroriste noir » ; 2013, Grand Prix Palatine et prix Ahmadou-Kourouma pour « Le Terroriste noir » ; 2017, Grand Prix de la francophonie pour l'ensemble de son œuvre. La dernière publication de Tierno Monénembo a été publiée aux éditions du Seuil. Son titre : « Saharienne indigo ».
Source : https://www.lepoint.fr/afrique/tierno-monenembo-memoire
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Le Sahel est une région devenue instable avec les aléas climatiques et les caprices d’une nature incapable de répondre aux besoins alimentaires et en eau des populations qu’une avancée du désert est en train d’éprouver. Cet ensemble géographique, pour autant, n’est pas un espace pauvre car naturellement doté de richesses immenses que certains analystes estiment d’ailleurs sous-estimées pour mieux comprendre les enjeux des crises qu’il vit aujourd’hui et les convoitises dont il est l’objet de la part de puissances étrangères qui y sont revenues pour se battre plus pour leurs intérêts que pour les intérêts des population de cet espace qui, à l’instar d’autres parties du continent, notamment du centre, est un scandale écologique.
A l’origine, il y avait les crises environnementales…
Le Sahel, depuis des décennies fait face à des perturbations climatiques qui ont profondément modifié la stabilité des saisons telles qu’on les a connues dans cet espace car désormais personne ne peut délimiter temporairement les saisons devenues aléatoires, incertaines. Cela fait des années que cet espace a connu des sécheresses cycliques qui ont profondément marqué et changé la vie des populations, somme toute résiliente, obligées d’adopter de nouvelles stratégies d’adaptation, ou par la mobilité, l’exode, la migration ou en réorientant leurs activités économiques quand l’agriculture et l’élevage qui en constituent les plus importantes sont tributaires des aléas climatiques qui ont drastiquement affecté la production agricole et décimé les cheptels. Or, les différents gouvernements qui se sont succédé n’ont pas été capables de mettre en place des politiques courageuses, pour prévenir les situations difficiles auxquelles les exposent ces faits nouveaux, inconfortables. Et depuis, certains clichés sont associés à la représentation de cet espace qu’on voit toujours à travers ces images de mendiants qui tendent partout dans les rues les mains et la sébile, ces animaux amaigris si ce n’est des ossements d’animaux que la sécheresse a détruit, des enfants gravement squelettiques, souvent au ventre ballonné, malades et mourants. C’est ainsi que, famine, misère sont associées au nom et à l’image fabriquée du Sahel. Mais, d’autres facteurs sont venus aggraver cette situation.
La mauvaise gouvernance….
L’autre problème qui a précipité le Sahel dans le chaos est la mauvaise gouvernance que l’on peut relever dans presque tous les pays de cet espace et ce depuis la décennie 90 où, sous le prétexte d’une démocratie – importée elle aussi – on en fit hypocritement l’option pour mieux gérer les Etats, dans la rigueur et la transparence, dans la justice et la responsabilité. Dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest, et donc au-delà du Sahel, la démocratie est dévoyée, les élections truquées pour imposer aux peuples des dirigeants peu aimés, plus pour avoir des gouvernants plus acquis à la cause de la force impériale que des peuples dont ils sont censés défendre les intérêts. On observe sur cet espace depuis des années un certain recul démocratique et un divorce entre les dirigeants et les peuples, et même, face aux déceptions, un dégoût des peuples vis-à-vis de la politique et de la démocratie si bien que souvent, des peuples sont amenés à préférer l’exception à cette piètre démocratie que des intellectuels souvent sans éthique imposent à un peuple que l’ère post-conférences nationales avait fait rêver de renouveau. L’Afrique n’a jamais été aussi mal gouvernée que sous cette démocratie qui a donné à une race de politiciens rapaces qui s’en est servi à légaliser le vol, le pillage et les détournements massifs, au nom de majorités tout aussi volées que les fortunes amassées, illicites.
Par une telle gouvernance, et les injustices qui s’en sont suivies, l’on a provoqué des frustrations et des colères, mais aussi les conditions de révoltes sociales auxquelles, aucun des Etats ne saura résister. Avec une école à la dérive, une jeunesse abandonnée à elle-même, sans perspectives, noyée dans le chômage, l’on ne peut que s’attendre à des explosions sociales qui pousseront, comme dans le contexte français en 1789, à de grands chamboulements qui vont disloquer la société et provoquer une refondation d’une société promise à un nouvel ordre. C’est sans doute pour cela que l’ancien président français, Feu Jacques Chirac en visite au Niger, sous Tandja Mamadou, s’inquiétait pour le Niger lorsque, traversant la ville, partout, il ne voit que des jeunes et des enfants qui venaient l’accueillir, exprimant ses appréhensions pour l’avenir du pays, lorsque, dans les regards profonds et absents des enfants, les politiques ne réussiront pas à répondre à cette nombreuse jeunesse qui arrive qu’il peut même assimiler à une bombe sociale qui pourrait, demain, exploser. Les malaises qui se vivent aujourd’hui au Sahel ont aussi leurs racines dans cette donne politique de laquelle l’on tient pourtant très peu compte. On comprend que certains, pour leurs intérêts mesquins, s’en servent à abuser de la misère et de l’ignorance des nôtres en important sur l’espace sahélien un terrorisme qui ne pose officiellement, pour justifier sa violence, aucune revendication, ni politique ni religieuse.
Un terrorisme importé pour recoloniser ?
Le terrorisme, n’est-il pas un autre moyen de détourner l’Afrique de ses enjeux de développement, de ses priorités et donc de ses vrais combats pour la distraire dans cette guerre imposée dont elle aurait pu se passer pour canaliser ses efforts et ses moyens dans le redressement des économies, dans l’intégration des peuples et des économies, dans la consolidation des unités nationales et, plus idéalement, de l’unité africaine avortée depuis la mort de l’OUA ?
Ceux qui, depuis quelques années, venaient de loin, notamment d’Afghanistan, de Syrie, pour semer le désordre au Sahel, après l’effondrement de l’Etat libyen par les Occidentaux qui s’y engageaient plus pour leurs intérêts que pour la démocratie qu’ils prétendaient y apporter, ont-ils des raisons qui peuvent justifier les tragédies qu’ils imposent aux populations sahéliennes ? L’on avait appris à un moment que Bazoum Mohamed entamait des négociations avec les terroristes qu’il recevait, selon ses propres aveux au palais de la présidence, consentant même à libérer certains de leurs prisonniers pour aider à la paix, mais peut-il avoir le courage de dire aux Nigériens les raisons d’une telle initiative et surtout, les revendications posées pour lesquelles, il consentait à négocier avec des gens qui ont les mains tachetés de sang quand, il ne peut pas avoir les mêmes élégances avec d’autres – des adversaires politiques en l’occurrence – qui ont pourtant fait le choix d’inscrire leur combat, à visages découverts, dans le champ politique avec les moyens que leur donnent les textes de la République ? Faut-il donc tuer pour se faire entendre dans nos démocraties ? La question est tragique mais, hélas, pertinente.
Cette autre épreuve imposée au Sahel, ne vise, peut-on le comprendre, qu’à mettre en retard le Sahel dont on peut prendre le prétexte de courir à son secours, mais plus pour légitimer l’occupation militaire de ses territoires, pour poursuivre la mission inachevée de l’exploitation du continent que pour le sauver du terrorisme et de ses violences. C’est d’autant vrai qu’aujourd’hui l’on sait les potentialités minières – avec notamment des métaux rares et précieux – dont regorge ce vaste espace visiblement pauvre mais potentiellement riche pour nourrir tant de convoitises avec des puissances attirées par les mêmes richesses quand elles peuvent en manquer cruellement, se servant de dirigeants peu patriotes, investis plus pour le combat de la France pour faire mal au continent. L’on sait, que pendant des siècles de gloire, cette partie du continent regorgeait d’or, presqu’à surface de terre et toute cette partie du continent de ce qu’on appelle aujourd’hui la bande des trois frontières jusqu’à la Gold-Coast, le Ghana actuel, étaient riche en or et les souverains de l’époque, à l’image de Soumangourou Kanté, quand ils partaient à la Mecque se déplaçaient avec des quantités énormes d’or, si bien que pendant leur séjour le prix de l’or ne valait plus que celui de cacahouète. Quelle quantité, le colonisateur pouvait-il alors avoir convoyée dans un tel contexte sur son territoire pour se faire des réserves inépuisables, et avoir les avances par lesquelles, aujourd’hui, il nous méprise et continue de nous exploiter ? De grands textes historiques le disent mais, à dessein, cette part de l’Histoire, a été cachée pour que les Africains n’aient pas conscience de leurs atouts et de leurs richesses et ce afin que, l’idée qui les détruit intérieurement et selon laquelle on leur fait croire qu’ils sont pauvres et qu’ils sont appelés à le demeurer comme s’ils seraient frappés de malédiction, puisse s’incruster dans leur esprit et dans leur mémoire violée. Si les Africains ne se battent pas pour défendre le peu qui reste de leurs ressources pillées pour construire leur avenir et l’avenir des générations futures, alors ce continent n’aura pas d’avenir. C’est cela l’enjeu. La lutte, la dernière qui reste aux Africains à mener.
Ce qui est grave est de voir une certaine jeunesse, hier aux avant-postes des luttes sociales et politiques, comme certains de leurs aînés tapis aujourd’hui dans les organisations syndicales qu’ils animaient en d’autres temps pour servir des agendas politiques connus de tous. Comment comprendre aujourd’hui, alors que l’heure est grave, ces silences troublants d’une USN qui a trahi son héritage et ses combats, qui a trahi aussi une jeunesse et ses rêves ? Où sont toutes ces centrales qui, sous Tandja, pour des incidences financières desquelles elles ne parlent que peu aujourd’hui, prêtes alors à remuer ciel et terre pour menacer le gouvernement de l’époque ? Aujourd’hui, chacun sait qui est chacun pour que personne ne vienne gruger un autre. Il y en a qui n’ont plus aucun combat à mener dans le pays. Ils savent qu’ils se sont compromis et qu’ils ne peuvent plus avoir la confiance perdue des Nigériens.
Lorsque, nous l’avons souvent noté, Samuel Laurent, dans son essai, Sahelistan, voit, pour ce Sahel riche et victime de ses richesses le même sort qu’a connu l’Afghanistan aux mains des occidentaux incapables de gagner les guerres dont ils prennent prétexte pour aller s’y battre avec leurs soldats et leurs armes qui trouvent là des terrains d’expérimentation notamment pour celles qui n’ont pas encore servi dans les conflits armés depuis qu’elles avaient été conçues. La guerre sert donc cet enjeu de ses potentialités qui ont en filigrane, des enjeux géostratégiques lorsqu’on sait que ces richesses sont indispensables pour les progrès de la technologie, de la modernité nouvelle qui met de nos jours les puissances du monde en compétition, avec l’entrée en scène, des pays émergeants qui gênent leur hégémonie.
Comme on le voit, le problème du Sahel est profond et l’on ne saurait le limiter à une affaire de coopération, de relations partenariales. C’est encore et toujours les mêmes rapports de forces qui régissent les relations Nord-Sud pour lesquelles, l’on est aujourd’hui condamné à comprendre la lutte des peuples, aspirant enfin, à avoir le contrôle de leurs destinées et de leurs richesses.
C’est un rendez-vous de l’Histoire que l’on ne saurait manquer au risque de disparaitre.
A bon entendeur…
ISAK
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Terre natale de Blaise Diagne, premier Africain élu à la Chambre des députés de France en 1914, le Sénégal vient d'administrer la preuve d'une maturité démocratique dont on commençait à désespérer tant la majorité absolue à l'Assemblée nationale, régulièrement obtenue par tous les présidents de la République depuis l'indépendance en 1960 avait fini par enfanter un quasi-pouvoir absolu du chef de l'exécutif. La conséquence en est que l'Assemblée nationale était apparue comme une chambre d'enregistrement des projets de loi avec un déficit notoire de propositions de loi.
Le camp présidentiel au coude à coude avec l'opposition
À la suite des résultats provisoires des législatives du 31 juillet par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV), le camp du président Macky Sall, regroupé au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar (Être ensemble et partager le même espoir en langue wolof), a obtenu 82 sièges, à une longueur de la majorité absolue.
En face, les coalitions Yewwi Askan Wi (Libérer le peuple) autour des leaders emblématiques que sont Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Barthélémy Dias, et Wallu Sénégal (Sauver le Sénégal) avec comme chef de file Abdoulaye Wade, élu député à 96 ans, ont obtenu respectivement 56 et 24 sièges. Cela leur donne un total de 80 sièges, à deux longueurs du score du camp présidentiel et à trois de la majorité absolue dans un scrutin où le taux de participation a été de 46,64 %.
Une donne inédite
Entre ces deux ensembles antagonistes, trois sièges de trois autres coalitions s'intercalent : celui d'AAR Sénégal (Alliance pour une Assemblée de rupture mais aussi Soigner le Sénégal en wolof) avec Thierno Alassane Sall, Bokk Gis Gis (Avoir ensemble une même vision en wolof) avec Pape Diop, et Les Serviteurs-MPR avec Pape Djibril Fall. Chacune de ces coalitions peut permettre de sauver la mise au camp présidentiel. Ensemble, elles peuvent permettre à l'opposition sénégalaise d'imposer une cohabitation au président Macky Sall.
Faiseuses de rois, ces trois coalitions peuvent littéralement bouleverser le fonctionnement institutionnel du pays. En s'alliant avec Benno Bokk Yakaar, elles permettraient au président de la République de s'appuyer sur une majorité courte mais réelle à l'Assemblée et donc de poursuivre son programme. En s'alliant avec les deux grosses coalitions, Yewwi Askan Wi et Wallu Sénégal, elles pourraient permettre au pays de partir sur une autre trajectoire avec un gouvernement dont le programme serait largement inspiré par les approches de l'opposition, notamment sur les plans économique et social.
La question de la stabilité gouvernementale posée
Dans un contexte aussi délicat, la question de la stabilité gouvernementale va être centrale. À un siège de la majorité absolue, Benno Bokk Yakaar peut récupérer sa marge de manœuvre si elle réussit à signer avec l'une de ces trois coalitions un pacte de gouvernement. Cela permettrait à Macky Sall d'avoir les coudées franches jusqu'à l'élection présidentielle de 2024. Pour ce faire, la coalition Benno Bokk Yaakar devra véritablement s'employer, car ces trois coalitions se sont, jusque-là, positionnées du côté de l'opposition. Aussi et surtout, elles tiennent là une opportunité d'être celles qui auront en quelque sorte réécrit l'histoire politique du Sénégal en imposant au président de la République une cohabitation inédite. À défaut de concrétiser une alternance complète, elles ouvriront la voie à une politique forte de rupture à laquelle a semblé appeler la dynamique qui a permis à l'opposition d'être au coude à coude avec le camp présidentiel.
Les leçons d'un scrutin hors normes
Quelles leçons tirer de ces législatives ?
Au-delà de l'inédite cohabitation qu'elle pourrait imposer au chef de l'État, elles donnent une indication sur la volonté, voire la rage des Africains à prendre leur destin en main. Alors que la succession des coups d'État (Mali, Guinée, Burkina Faso) et autres maintiens problématiques au pouvoir (Cameroun, Guinée équatoriale, Tchad, etc.) avaient conduit à commencer à désespérer de la démocratie en Afrique, la trajectoire sénégalaise est un cinglant démenti. L'Afrique veut la démocratie, mais elle veut surtout SA démocratie, celle secrétée par ses propres courants politiques, sociaux et culturels.
Pour le Sénégal, le chemin pour arriver à la situation d'aujourd'hui a été long, mais il a pu être parcouru, car ayant une résonance au cœur de la société sénégalaise et de son histoire politique. Sans remonter au cahier des doléances des habitants de Saint-Louis du Sénégal lors de la première constituante française en passant par les nombreuses élections de la période coloniale qui ont envoyé au Palais Bourbon des députés comme Blaise Diagne, Galandou Diouf, Lamine-Guèye et Léopold Sédar Senghor, entre autres, il convient de se souvenir de la période du parti unique assez tôt dans les premières années qui ont suivi l'indépendance, de celle du multipartisme intégral autorisé sous la présidence d'Abdou Diouf et de celle de l'ouverture démocratique impulsée par Léopold Sédar Senghor dans les dernières années de son magistère.
Pendant toutes ces périodes, le Sénégal a eu l'occasion de vivre des moments cruciaux dont le basculement a été déterminé par la forte volonté de la population et d'une frange du personnel politique ou de la société civile de voir les principes démocratiques respectés.
Ainsi de l'alternance en 2000, de la mise à mort en 2011 de la « dévolution monarchique » tentée par Abdoulaye Wade, de la nette défaite de celui-ci en 2012 alors qu'il était en quête d'un troisième mandat extrêmement contesté et maintenant de ces législatives qu'on pourrait percevoir comme un coup de frein à la possibilité pour le président Macky Sall de se mettre en orbite pour un troisième mandat.
L'Afrique veut SA démocratie, disais-je ?
Si une démocratie adaptée passe par des éléments politiques et sociaux, elle passe aussi par les modes de scrutin en vigueur dans le pays. Pour le Sénégal, les députés sont élus de deux manières. Soit par un mélange de scrutin proportionnel avec des listes nationales, pour 53 parlementaires. Ou par un scrutin majoritaire dans les départements pour 97 autres députés, ainsi que pour les 15 derniers sièges occupés par les députés de la diaspora. Ce panachage de modes de scrutin a aussi pu jouer pour favoriser une plus grande représentativité et diversité des sensibilités présentes à travers le Sénégal. Dans le climat de défiance à un système bien installé et dont la troisième place d'Ousmane Sonko à la présidentielle de 2019 a été un signe patent, cela n'a pas manqué de jouer pour permettre aujourd'hui aux deux principales coalitions de l'opposition de faire jeu égal avec le camp présidentiel.
Un retour aux sources des mots de l'hymne national
En un mot comme en cent, l'issue de ces législatives nous amène aux sources mêmes du mot « Sénégal ». En wolof, « Sunu Gaal » signifie « Notre bateau », et d'aucuns disent que c'est cette expression qui a donné son nom au pays. Pour rester dans la sémantique de la navigation, on peut dire que les populations ont, par ce vote qui renverse la table, repris le gouvernail du bateau Sénégal. Pour rester dans l'atmosphère du Lion rouge, la Marseillaise sénégalaise également appelée « Pincez tous », on peut dire que résonnent bien fort les mots de Léopold Sédar Senghor qui en a écrit le texte à partir duquel l'ethnomusicologue français Herbert Pepper a composé une musique. Les voici : « Le lion rouge a rugi. Le dompteur de la brousse, d'un bond s'est élancé, dissipant les ténèbres, soleil sur nos terreurs, soleil sur notre espoir. » Ce qui vient de se passer aux législatives est un tournant pour le Sénégal, mais aussi pour l'Afrique sur le chemin de la démocratie. Et le dernier vers du premier couplet en est une illustration. Il dit : « Debout, frères, voici l'Afrique rassemblée. » Tout un symbole au moment où la démocratie, sur le continent, a besoin d'un second souffle.
Malick Diawara
Source : https://www.lepoint.fr/afrique/senegal
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L’Afrique n’aime pas l’Afrique. Ou disons, l’Africain n’aime pas l’Africain. L’esclavage lui-même n’a pu avoir lieu pour prospérer durant des années tachetées de sang et de larme que la complicité d’Africains qui ont mis les fers à leurs frères et les ont vendus à l’ennemi étranger au point où, les frères de la diaspora antillaise en veulent aux Africains, et à l’Afrique. Notre Histoire malheureusement, quand même nous aimons culpabiliser et porter l’anathème sur un autre, est aussi faite de ces lâchetés africaines dont on n’a pas le courage de parler beaucoup. Il a fallu, pour donner d’autres exemples, d’autres complicités internes, pour anéantir des héros de l’histoire africaines qui n’aspiraient qu’à tracer des chemins de la dignité humaine et de la vraie liberté. Et les peuples pouvaient le regretter après. Lumumba, Sankara, Kadhafi. Tristes souvenirs d’une Afrique qui ne sait pas ce qu’elle cherche…
L’actualité de ces derniers jours est dominée par cette scandaleuse et rocambolesque affaire de soldats – ou pour dire vrai de mercenaires – ivoiriens arrêtés au Mali qui, selon la version officielle malienne, crédible à tout point de vue, visent à déstabiliser le régime militaire de Bamako. Mais très vite – et il fallait s’y attendre – l’information, a été vigoureusement démentie par les autorités ivoiriennes, car, une telle accusation ne peut que nuire à la réputation d’Alassane Ouattara déjà ternie en Afrique depuis les dernières péripéties de l’éco. Un certain nombre d’indices et de précédents donnent à douter de la réfutation du gouvernement de Côte d’Ivoire. Les Africains savent à quel point la France souffre de ne pas pouvoir mettre à genoux la junte malienne et qu’un sous-préfet de la France de la trempe d’un Ouattara se plairait certainement à rendre ce service à la France en aidant, par ses servilités, Macron à mettre en déroute la transition du Mali. Mais peut-il avoir ce zèle à oser envoyer des soldats dans un pays avec lequel, même d’un point de vue bilatéral, il ne s’entend pas, lorsqu’il peut faire le choix de la France, à travers la CEDEAO, d’isoler le pays, et même de tenter de l’asphyxier au plan économique le peuple malien qui ne cherche que sa liberté pour décider pour lui-même ?
Dans les relations tendues que la CEDEAO a avec les autres Etats – à l’exception peut-être du Nigéria et du Togo peu bavards sur la situation du Mali – que peuvent aller chercher des soldats ivoiriens au Mali, surtout quand, apprend-on, c’est sous de fausses identités qu’ils rentrent dans le pays ? Ces soldats n’ont rien à faire dans ce pays surtout que la France par laquelle jure leur pays, elle-même, est sommée de sortir du pays, et était même en train de faire ses dernières valises pour chercher refuge au Niger.
Alassane Dramane Ouattara s’est ridiculisé et humilié lorsque, le faisant, et tentant de justifier son acte indéfendable, il fait croire que ses « mercenaires » seraient dans une mission internationale, que les partenaires internationaux engagés dans le conflit, malheureusement pour lui, ne reconnaissent pas et disent n’avoir aucun lien avec ceux-là. Presque tous les pays ont affirmé haut et fort, que jamais ils ne sont au courant de cette mission et ne sauraient s’en mêler.
La France, peut-elle être dans cette autre intrigue ? Ce n’est pas exclu quand on apprend que rfi diffusait une information à propos de l’arrestation de ces soldats et qu’elle la censurait aussitôt pour ne plus en donner des brides.
Voilà donc la France qui veut venir – ou qui est venue – chez nous.
A bon entendeur…
Nigerdiaspora
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Rien ne va plus, sur le plan diplomatique, entre la Côte d’Ivoire et le Mali, deux voisins frontaliers. A l’origine de cette brouille diplomatique, la présence, sur le sol malien, de quarante (49) neufs soldats ivoiriens, interpellés et détenus par les services de défense et de sécurité du Mali, depuis le 10 juillet dernier. D’après le porte-parole du Gouvernement malien, le Colonel Abdoulaye Maïga, il s’agissait de mercenaires ivoiriens, car, lors de leur interrogatoire, ces derniers avaient donné des versions différentes sur les raisons de leur présence au Mali. Et du côté ivoirien, on n’en sait pas plus sur les raisons de ce déploiement militaire (armes et autre logistique militaire), venu dans deux aéronefs et ayant atterri à l’Aéroport international Modibo Keïta de Bamako.
Alors, pour les autorités de la Transition politique malienne, nul doute qu’il s’agissait d’une tentative de déstabilisation du Mali, à un moment où l’on ne s’y attendait guère, surtout après la levée, par la CEDEAO, lors de son dernier Sommet d’Accra, des sanctions économiques et financières décrétées, en janvier dernier, qui frappaient le pays. Pour Bamako, c’était-la la deuxième tentative de déstabilisation du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara (ADO), contre les autorités de la Transition malienne depuis que l’Etat du Mali a décidé de revoir sa coopération stratégique bilatérale et multilatérale. Dans quel intérêt la patrie d’Houphouët Boigny s’invite-t-elle, régulièrement, dans les affaires politiques internes au Mali, en violation flagrante des règles et principes de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat souverain, tels que proclamés par la Charte des Nations Unies et celle de l’Union Africaine (UA) ? Vaste et délicate question qui trouverait sa réponse dans l’Histoire sociopolitique de toutes les anciennes possessions coloniales françaises. En effet, comme vous le savez déjà, ces derniers temps, un fort sentiment anti-français est apparu au sein des opinions publiques africaines, d’une manière générale, mais particulièrement auprès de la jeunesse de l’Afrique francophone, souvent aux accents de radicalité, qui s’indignait de la place peu glorieuse qu’occupaient leurs pays dans le concert des nations. Pour ces jeunes de l’Afrique francophone, si leurs pays respectifs peinaient encore à sortir du sous-développement et de la pauvreté, c’était, en grande partie, dû aux relations très verticales entre Paris et ces Etats, relations qui maintenaient ces derniers sous un statut d’éternels assistés, en dépit des énormes richesses naturelles locales. Du reste, ce sentiment anticolonial n’est pas un fait nouveau sur le continent africain, car, il jalonne, de part en part, toute l’Histoire tumultueuse entre la puissance colonisatrice et les colonies. Mais, ce qui a changé, de nos jours, d’avec les décennies antérieures, c’est sans doute la mondialisation, l’ouverture des Etats d’Afrique aux autres parties du monde, qui aura permis à ces pays de nouer des relations commerciales plus équilibrées, plus équitables avec de nouveaux partenaires économiques (Chine, Inde, Turquie, Brésil, Russie, Qatar, Emirats-Arabes-Unis), au détriment du traditionnel partenaire hexagonal. A la vérité, le déclassement économique et commercial contemporain de la France a beaucoup contribué à renforcer les jeunes africains dans leur conviction de l’absolue nécessité de concevoir un modèle de développement économique et social en rupture totale avec ce schéma désuet et suranné hérité du passé. Cependant, dans cette aspiration souverainiste, les Etats d’Afrique francophone n’ont pas, toujours, joué le même jeu, sans doute à cause de la grande force de l’ancienne métropole coloniale de désunir pour mieux régner, en privilégiant certains Etats au détriment des autres. Et souvent, dans ce rôle ingrat, se sont retrouvés les Etats comme la Côte d’Ivoire, la fille aînée de la France, et aussi le Sénégal qui fut la porte d’entrée principale en Afrique occidentale pour le Coq gaulois. Mais, c’est surtout la Côte d’Ivoire de Félix Houphouët Boigny qui incarnera le mieux ce rôle de ‘’juif de service’’ pour faire avorter toutes velléités d’indépendance totale des Etats de l’ex-AOF (Afrique Occidentale Française) vis-à-vis de la France. Tout le monde sait les rôles joués par Houphouët et Senghor dans cette configuration de l’Afrique francophone postcoloniale, difficile à évoquer dans un si court article de presse.
Néanmoins, malgré cette chape de plomb décrétée sur les aspirations souverainistes par ces suppôts de l’ancien colonisateur, le sentiment anti-français dans le reste de l’Afrique francophone n’a fait que se renforcer, au fil des années.
C’était, d’ailleurs, dans ce sillage que s’inscrivait le projet de la création d’une monnaie commune au sein de l’espace de la CEDEAO (dénommée Eco), pour mettre un terme au CFA, jugé trop attaché à la France, et aussi pour éliminer les monnaies inflationnistes nationales que sont la Naira nigériane et le Cedi ghanéen. A ce niveau aussi, qui pour faire échec à cette entreprise salvatrice pour cette région ? Alassane Dramane Ouattara, naturellement, marchant dans les pas de son père spirituel, Houphouët, va voler au secours de la France, en acceptant d’accueillir, sur le sol ivoirien, le président français, Emmanuel Macron, aux fins de torpiller la création d’une monnaie commune véritable en Afrique occidentale, avec comme tout ce que cela comporte comme conséquences en termes de souveraineté et de création monétaires. Et depuis, ça été le flop pour l’éco qui ne serait plus, alors, qu’un CFA bis, dont la différence avec ce dernier résiderait uniquement dans la dénomination. En réalité, on connaissait le deal passé entre ADO et Macron, dans cette affaire : fermer les yeux sur le troisième mandat d’ADO contre le maintien, sous une forme ou sous une autre, le CFA. Or, on savait, lors de son accession au pouvoir, l’intransigeance que le président Macron affichait à l’égard de ces sempiternelles triturations constitutionnelles opérées par certains autocrates africains pour se maintenir perpétuellement au pouvoir. Mais, au nom des intérêts supérieurs de la France en Côte d’Ivoire, le pensionnaire de l’Elysée était prêt à un tel reniement, car, au fond, devait-il se dire, qui mieux qu’ADO pour veiller sur les intérêts du pays de Gaulle dans celui des éléphants d’Afrique ? Rappelez-vous également l’épisode malheureux de l’assassinat du père de la révolution burkinabé, Thomas Sankara, en octobre 1987, par son ami, Blaise Campaoré, avec la bénédiction de la France et de la Côte d’Ivoire. Et où Blaise avait-il trouvé refuge, après sa chute, en 2014 ? N’est-ce pas en Côte d’Ivoire ? Et quant à son frère, François Campaoré, commanditaire de l’assassinat du journaliste indépendant, Norbert Zongo, où avait-il également trouvé l’asile ? N’est-ce pas en France ? Récemment encore, qui étaient aux manoeuvres dans le retour au bercail de Blaise, après huit ans d’exil passés en Côte d’Ivoire, en dépit de la sentence du tribunal spécial qui le condamnait, pourtant, à mort pour l’assassinat de Sankara ? Ce sont toujours la France et son bras séculier en Afrique francophone, à savoir ADO.
D’accord que Blaise rentre chez lui, mais qu’il aille garder prison, dans ce cas-là, comme tous ses co-jugés dans cette affaire ! Dans le cas échéant, quel respect pour la mémoire collective burkinabé et de la crédibilité ultérieure de la Justice du ‘’pays des hommes intègres’’ ?
Comme on le voit, c’est ADO le facteur numéro un de la déstabilisation actuelle de l’Afrique francophone occidentale, perpétuant ainsi le funeste héritage du natif de Yamoussoukro dans la vassalité à l’ancien maître colonial. Mais, ADO se trompe lourdement, car les temps ont bien changé, et le complexe d’infériorité qui habite toujours les gens de sa génération est inconnu de cette jeunesse montante totalement démystifiée et décomplexée devant un roi désormais nu !
Sanda
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Dans la tragédie qui se vit au Sahel, il y a sans doute, pour en reconnaitre des responsables, des dirigeants peu convaincants, manquant de leadership, mais portés sur la démagogie et un populisme de mauvais aloi. Le Sahel doit plaindre la qualité des dirigeants que le destin lui donne à un moment aussi crucial de son histoire pour manquer autant de pragmatisme que du sens de l’Etat pour s’élever à la hauteur des responsabilités auxquelles les soumettent leurs charges à la tête des pays. On a vu comment au Togo, au Sénégal, au Mali, au Benin, au Niger, les relations politiques se sont exacerbées sur l’échiquier, portant un coup dur à l’unité nationale, à la démocratie et à la nation. Ceux qui sont au pouvoir, et dans bien de cas pas par la bonne manière, ne peuvent rien concéder à d’autres dans la démocratie et même ce qu’ils ont de droit, abusant d’un pouvoir que l’on sait pourtant mal acquis. Peut-on tant manquer d’humilité et notamment quand on a été cet opposant supposé charismatique qui a pendant des années, fait croire qu’il incarne une alternance, une élégance politique qui pouvait permettre de gouverner autrement ? De faux démocrates qui ne peuvent pas s’accommoder d’adversaires et qui usent et abusent du pouvoir pour les anéantir, ne peuvent pas supporter les règles de la démocratie, aspirant à exister seuls dans la démocratie, dans la négation de l’autre. Combien sont-ils les opposants harcelés en Afrique de l’Ouest depuis qu’une classe politique, souvent sous le label du socialisme, arrivait au pouvoir ? Cette partie du continent n’a jamais été aussi instable que ces dix dernières années, et ce depuis qu’en France, la dernière race de socialistes menacée d’extinction, eut en France la chance d’arriver au pouvoir, pour promouvoir ici et là, une horde d’amis politiques incapables sur le continent mais qui pouvaient avoir, manquant de fierté, la faiblesse de se rabaisser à l’autorité de dirigeants français auprès desquelles ils semblent trouver leur légitimité, non auprès du peuple qu’ils prétendent les avoir élus. Imposer aux Nigériens, aux Sénégalais, aux Ivoiriens, aux Maliens, aux Béninois des dirigeants qu’ils n’auront pas choisis, c’est compromettre la démocratie et créer les conditions de l’instabilité qui agite l’Afrique de l’Ouest depuis des années, faisant peser des menaces graves sur l’existence même des Etats.
Partout, dans les pays que nous citons, et tous francophones par ailleurs, rien n’est plus dans la normalité et leurs démocraties tanguent, vivant des moments incertains. Tous semblent vivre les mêmes remords que des Libyens, depuis des années de désespoir, peuvent vivre après la chute de Kadhafi qui leur donnait pourtant des espoirs démesurés et insensés avec la promesse d’une démocratie prêt-à-porter importé que le monde envahissant venait leur proposer, leur vendre. La promesse était pleine d’illusions et de mensonges car, en vérité, en elle seule, elle ne saurait rien changer dans la vie des hommes tant que les hommes qui la portent n’y croient pas et ne peuvent se soumettre à ses règles. Sans doute que les Libyens préfèrent mille fois, après les dégâts d’une transition au forceps, la situation qu’ils vivaient sous le Guide, au lieu de cette merdre de leur marche haletante vers une démocratie incertaine, inconvenante. La Côte D’Ivoire même si Ouattara réussit mieux la gestion économique de son pays où il a consenti de gros investissement ayant changé le pays, le Mali, le Sénégal, le Niger en ont fait aussi l’amère expérience de cette plongé d’hommes sur la scène, faisant croire qu’ils pouvaient être les messies du nouveau siècle.
Le Burkina Faso aussi. Les deux coups d’Etat, qui ont mis au placard Kaboré, traduisent tout le malaise qui se vit dans le pays. La jeunesse manipulée qui se soulevait pour chasser Campaoré, a fini par déchanter car les hommes dont elle mettait les pieds à l’étrier, ne devraient pas être capables pour faire face aux défis, même si les leurs, contrairement aux nôtre, pouvaient être plus humbles à respecter mieux certains principes démocratiques. La junte, aujourd’hui au pouvoir, avec à sa tête le Colonel Damiba, a vite pris conscience du chaos dans lequel se trouve le pays pour faire des choix hardis qui pourront ramener la paix et la cohésion sociale dans le pays. Mais ce choix n’est pas du goût de tous. On sait pourquoi.
Ayant compris que la mise à l’écart de certains hommes et notamment d’un Blaise Campaoré, malgré tout ce que l’on pourrait dire à son compte, restent des hommes politiques ancrés dans le peuple pour ne pas y manquer d’écoute, n’est un choix dont on peut continuer à s’accommoder dans un pays qui se déchire et se perd. Qu’un tel homme soit associé à une démarche de réconciliation nationale, ne peut qu’être rationnelle ainsi que peut l’imposer une sagesse africaine qui voudrait que les hommes sachent se surpasser pour mettre en avant de tout l’intérêt général, non les rancunes d’hommes qui croient avoir des choses à régler à l’histoire, à leur histoire, mais incapables de comprendre dans ce que vit le Burkina Faso, que leur peuple attend plus que ces rancunes pour retrouver la paix et renouer avec leur vivre-ensemble séculaire.
Ventes contraires…
Mais depuis que le retour de l’ancien président avait été annoncé et acté, l’on a assisté à une campagne pour torpiller l’initiative des militaires, pour faire croire que des rancunes pouvaient mieux gérer un pays qui va pourtant mal, très mal. Le Burkina a pourtant besoin de cette grandeur : le peuple burkinabé, si tant est que la présence de Balise Campaoré pouvait aider à ramener la paix et à unifier le peuple, peut-il sensément s’en priver au nom des considérations qu’on évoque aujourd’hui au coeur des malaises que vit le Burkina Faso ? Les Burkinabés, peuvent-ils ne plus être capables de pardon, pour laisser passer une chance aussi historique leur donne la junte ? Ils pourront regretter leurs intransigeances, leurs extrémismes quand pourtant, à l’état actuel des choses, ils ne peuvent voir aucune lueur d’espoir dans la gestion somme toute chaotique de l’insécurité dans le pays et ce depuis de longues et terribles années de violences et de deuils. Ceux qui, des anciens présidents ont choisi de ne pas répondre à l’appel de la nation et de la République, de l’Histoire et du peuple, tenus sans doute par leurs rancunes pour l’homme qu’ils chassaient, pourraient manquer de courage à s’assoir sur la même table pour parler avec homme qu’ils ont appris à haïr. Auront-ils raison, après avoir jugé de l’intérieur du pouvoir, la délicatesse des défis du pays pour comprendre que Campaoré ne soit pas capable de tout régler mais au moins d’avoir été capable de leur assurer la sécurité dans le pays, toute chose qu’ils ne peuvent réussir, eux, depuis que leur « ennemi » vit hors du pays et du pouvoir. Mais, demain, face au peuple et à) l’Histoire, forcément, ils répondront de leurs choix.
Il se trouve d’ailleurs que la venue de Blaise pourrait aussi gêner le médiateur désigné par la CEDEAO pour avoir choisi, l’accable-t-on, de jouer un certain rôle dans la chute du président Burkinabé, aujourd’hui appelé à parler avec ses concitoyens en vue de trouver une solution au problème sécuritaire et à la cohésion d’un peuple qu’un certain ostracisme institué depuis son départ du pouvoir avait divisé. On ne peut donc pas abandonner le Burkina à cause de rancunes de quelques personnes revanchardes, trempées de haines intarissables qui, n’ayant pas voulu de Blaise Campaoré, ne peuvent mieux faire en poussant le pays dans le désastre que l’on sait.
Il est pourtant de bon ton pour que le pays saisisse les bons offices d’un homme qui se sent toujours redevable vis-à-vis de son pays et de son peuple, quitte après à régler ensuite son contentieux avec la Justice de son pays. Dans le malaise burkinabé, il reste un homme à écouter et à impliquer dans le processus de paix, et ce malgré ses déboires. Comment ne pas le comprendre quand il peut prendre de son propre chef l’initiative d’écrire aux nouvelles autorités du pays pour leur proposer son expertise dans la gestion des problèmes du pays. Rfi rappelait d’ailleurs « qu’il y a trois ans, alors que le pays est en proie aux attaques terroristes, Blaise Compaoré écrit, se départant de toute rancune, une lettre au président en place, Roch Marc Christian Kaboré » pour lui faire part de sa préoccupation et sa disponibilité à aider à régler le problème. Ceux qui refusent de s’assoir sur la même table avec Blaise autour du Colonel Damiba, ont-ils mieux à proposer à leur pays pour l’amener à se passer de l’homme qui gêne ? C’est triste quand les hommes, accrochés à des principes-bidon, sont incapable de s’élever pour ne pas s’aliéner à leurs affects.
Non, en vérité, ils n’ont aucune solution pour le pays. Ils n’ont que leurs rancunes qui détruisent leur lucidité pour ne regarder que les problèmes de l’Etat qu’au travers de leurs personnes et de leurs égoïsmes. Radio France Internationale note, « qu’il a exprimé sa disponibilité à soutenir toutes les initiatives en vue de la promotion de la paix ». Sinon, comment peut-on gâcher tant des volontés à oeuvrer pour la paix dont a si besoin le peuple du Burkina ? La controverse autour du retour de Balise Compaoré n’est qu’inutile et pas forcément nécessaire dans la conjoncture historique actuelle.
Sauver le pays…
Aujourd’hui, le plus important pour le Burkina Faso est d’être capable de pardon. La gravité de la situation l’exige et à cette fin, il faut user de tous les moyens à portée de main pour sauver le pays d’une désagrégation annoncée. C’est pourquoi, rapporte rfi, « Pour Pierre-Olivier Sur, avocat de Blaise Compaoré, le « Burkina est en train d’écrire sa grande histoire et le droit suivra. ». Certains hommes aux coeurs de haine, ne doivent pas contrarier cette énergie qui s’empare du pays.
Il faut plus que des paroles, de l’audace politique et des gestes politiques forts. Et le Niger mettra du temps à avancer sur les mêmes problèmes quand on continue à croire que les discours peuvent, seuls, régler les malentendus et les colères, quand on peut penser que diffuser sur les médias des chansons qui prêchent la paix et la cohésion sociale, peuvent nous éloigner de l’abîme.
On gouverne mieux, on rassemble mieux, avec des actes qu’avec des paroles. Damiba l’a compris. Il est sur le chantier…
On ne peut pas gouverner sans être capable d’avoir une certaine lucidité qui donne des avances sur les peuples, notamment à comprendre, avant eux, la gravité des moments et surtout les courages à avoir pour oser certaines solutions que d’autres, pour une raison ou pour une autre, pourraient récuser. Damiba a fait un choix pour l’Histoire et la postérité pourra retenir qu’il ne se serait pas trompé et surtout qu’il aura vu avec tous les autres, la seule voie qui reste pour aller à la paix et à l’unité entamée de son peuple gagné par le doute. Pour vaincre et faire face aux défis, plus que jamais, le peuple vaillant du Burkina a intérêt à taire ses dissensions pour s’entendre sur l’essentiel.
Il ne faut pas trop faire attention aux faucons.
Waz-Za
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Le dernier sommet de la CEDEAO tenu à Accra en fin de semaine dernière pour statuer sur les cas des trois transitions en cours à savoir celles du Mali, de la Guinée et du Burkina, a conduit l’Institution régionale à se dédire, à s’humilier quand, parlant de durée de transition, les autorités maliennes, peuvent ne pas revenir sur leurs vieilles décisions que récusaient les Chefs d’Etat et la France. Combien de fois, les Chefs d’Etat de l’espace s’étaient-ils réunis pour discuter de la situation de ces pays depuis que des militaires s’étaient emparés du pouvoir, justifiant leur irruption sur le champ politique ici par la mal gouvernance, notamment démocratique, là par une insécurité qui prend des allures inquiétantes ? Et les peuples, las, pouvaient comprendre et soutenir la libération de leurs démocraties par les armes !
Mais de toutes les transitions, c’est celle du Mali qui a le plus fait couler de l’encre et de la salive ; la France s’en était d’autant irritée qu’elle a usé et abusé de tous les moyens pour mettre les bâtons dans les roues de la transition malienne, exprimant une aversion irrationnelle contre les nouvelles autorités du pays de Soundjata Keita. Personne ne pouvait comprendre pourquoi la France pouvait faire cette fixation sur le seul cas malien : quand même prétextant la durée inadmissible de la transition proposée, avec les autres cas et avec le cas du Tchad notamment, alors que l’on ne peut avoir aucune clarté sur la durée des transitions qui se mènent, elle se fait compréhensible et indulgente vis à vis des autres pays. Mais pourquoi le Mali seul gêne ?
La CEDEAO, pour retrouver sa crédibilité, a intérêt à défendre désormais des valeurs, notamment dans la gouvernance, la justice et dans la tenue d’élections propres. Si elle ne le fait pas, elle n’évoluera qu’à contre-courant de son époque et souffrira toujours de ne pas être comprise des peuples et sans doute aussi de mourir de sa bonne mort.
Un concurrent dans la maison…
En vérité, dans l’esprit des dirigeants français, leur Afrique, malgré une indépendance que la France pouvait distribuer en 1960 comme des cacahuètes, ne pouvait pas être libre, et pour cela ils peuvent croire qu’ils aient un droit indéfini de maternage sur cette Afrique pour la malmener à leur guise ad vitam aeternam. Jean Yves Le Drian pouvait même s’inquiéter que sur le continent, certains de leurs « concurrents – c’est son mot – se soient déjà installés sur le continent, leur ravissant leur place et leur influence. Mais à cette préoccupation française, la diabolisation de Wagner et de la Russie, les tentatives vaines d’opposer Goïta à Choguel Maiga afin de fragiliser leur tandem, ne firent rien et les responsables maliennes restèrent, droits, dans leurs bottes, décidées à aller au bout de leurs choix, quoi qu’il en coûte. Mais Emmanuel Macron, dans ses manœuvres peut se servir de ce qu’une presse appelle ses valets locaux pour malmener les autorités maliennes et le peuple malien contre lesquels, sous injonction de la France-tutrice, la CEDEAO-marionnette pouvait prononcer, malgré le tollé et l’indignation que soulèvent ses méchantes décisions télécommandées au sein des peuples de l’espace, décidée à asphyxier le peuple malien qui cherche enfin la voie de sa libération. Mais, face à l’incompréhension de leurs frères africains égarés sur les voies de la Françafrique, les Maliens et leurs autorités résistèrent, tenant jusqu’au bout, ne laissant paraitre aucun impact de l’isolement assassin d’une CEDEAO qui peut alors oublier ses peuples pour faire plaisir au colonisateur. Et le Mali, vaillant, avançait. Fier de mener sa nouvelle épopée.
Mise au ban de la communauté africaine, depuis qu’Emmanuel Macron, pour avoir conduit une politique intérieure et extérieure désastreuse, s’embourba dans les élections françaises, pour ne plus savoir, quel discours tenir face à la dégradation des relations avec le Mali et la montée du sentiment anti-français sur le continent, la CEDEAO, égarée dans ses choix-bidons, cherchait l’occasion et le prétexte de sortir la tête de l’eau. Alors que certains dirigeants qui n’ont pourtant pas de raisons de lui faire la leçon pouvaient incarner l’aile dure du maintien des sanctions – le Nigérien et le Bissau-guinéen – l’on apprenait que certains autres présidents de l’espace, mesurant le tort causé à ce pays frère, commençaient à se désolidariser d’une posture qui mettait en marge Bazoum Mohamed et Sissoco Embalό au point de donner à leurs peuples un problème de conscience.
Le dernier sommet n’eut d’autres choix que d’adopter une nouvelle posture vis-à-vis du Mali pour lequel, presque la queue entre les pattes, l’organisation régionale, annonce, humiliée, comme pour se racheter, la suspension des mesures de rétorsion prises contre le Mali depuis de longs mois, consacrant ainsi la victoire de la souveraineté et de la responsabilité sur la servilité et le cynisme politique d’une CEDEAO qui ne sait plus agir pour les peuples pour ne servir que de syndicat dans lequel les dirigeants en exercice s’imposent une solidarité dans les épreuves du pouvoir.
La CEDEAO finit par faire ce qu’elle aurait dû faire depuis longtemps quand, face à son attitude, les Africains exprimaient leur incompréhension. Mais revenant à la raison, avec ce virage pour lequel, certains présidents, notamment le Togolais et même peut-être la nouvelle France issue des dernières législatives doivent avoir pesé de tout leur poids pour changer de stratégie vis-à-vis du Mali, la communauté économique de l’Afrique a compris qu’elle rame à contre-courant de l’Histoire.
En vérité, tous les peuples rêvent de suivre la voie de la dignité que trace le Mali et c’est sans doute cela qui fait trop peur à une France qui, lorgnant les potentialités du continent, ne regarde l’Afrique que comme une réserve pouvant lui permettre de maintenir sa puissance et son influence dans la géopolitique mondiale.
Une nouvelle ère s’ouvre au continent africain : irréversible. Si la France sait en tenir compte pour prendre le train alors qu’il est temps, elle pourra marcher encore avec des peuples avec lesquels son histoire est faite d’amour et de désamour. Si elle reste garrotée à ses vieux préjugés, la prochaine histoire belle de ce continent se fera sans elle.
L’heure est venue de respecter les peuples africains.
Tawèye Kio
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Emmanuel Macron a gouverné pendant cinq ans. Depuis quelques mois, il a rempilé à la suite d’élections qui ne donnaient pas trop de choix aux Français, condamnés à ne choisir qu’entre lui et une extrême droite dont la poussée débordante inquiète et ce en l’absence sur l’échiquier d’adversaires de taille que les autres partis pouvaient aligner pour menacer sa candidature. Et face à Marine Le Pen, les Français durent se contenter de l’homme dont ils décriraient depuis des années la gouvernance. Entre autres signes du malaise que vivent les Français face à son pouvoir fait souvent d’arrogance et de mépris, il y avait le mouvement des Gilets Jaunes qui avait agité la France et révélé la gravité et la profondeur des malaises, du mal-être dans une France où, sous le Président des riches, les fractures se sont creusées avec une classe moyenne vivant de plus en plus moins bien. Mais Emmanuel Macron, trop confiant à son intelligence, n’écoutait personne. Mais sa gouvernance n’aura pas été un désastre que pour les Français.
En effet, pour l’Afrique, ces cinq années, ajoutées à celles passées au pouvoir par son prédécesseur, François Hollande, auront fait revivre les vieux reflexes coloniaux de la part de dirigeants qui n’ont que peu de respect pour les Africains pour croire qu’ils restaient les mêmes peuples barbares qu’on peut continuer à brutaliser et à mépriser.
Plus que sur un autre plan, c’est au plan de la diplomatie que la macronie a échoué, faisant vivre à la France moult revers. D’abord, au sein de l’Union Européenne l’on a vu comment certains hommes politiques en Italie ont rabroué la politique africaine de la France, ne pouvant pas comprendre que la France s’offusque d’une migration qu’elle contribue pourtant à provoquer par l’exploitation qu’elle fait subir au continent, par ses ingérences inadmissibles, par sa politique inique de soutien aux dictateurs et aux dirigeants mal élus, et souffrant de légitimité. Puis, l’on a vu comment, sans se conformer à ce que des relations entre les deux pays auraient pu dicter pour ne pas nuire à leur partenariat, les Américain ravissaient aux Français un gros marché de sous-marins pourtant conclu avec l’Australie qui finit ainsi par leur fait un faux bond. La France en avait d’autant souffert que les autorités françaises n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement face aux USA qui n’ont fait que ce que les Français savent faire, avoir des intérêts, non des amis.
Mais les plus grands déboires de la France ont été vécus avec le Mali que son soutien, pendant dix années n’aura pas aidé à sauver de le menace terroriste. Et objectivement, il y avait des raisons pour le Mali de s’irriter d’une telle coopération infructueuse, inefficace. Pendant que tous les peuples d’Afrique, à l’exception de dirigeants du continent à la solde de la Françafrique, soutenaient les autorités maliennes et leur peuple dans leur marche vers l’émancipation que la France d’Emmanuel Macron cherchait à contrarier pour leur imposer des choix qui ne leur convenaient pas. Depuis des années, la France essaya de mettre le Mali et ses autorités au ban de la communauté internationale, instrumentalisant, face à son échec à faire changer les autorités visionnaires de la transition de position, elle mit aux trousses de ce Mali nouveau l’Union Européennes, les Nations-Unies et avant celles-là, la CEDEAO qui lui est très servile pour n’agir que sous ses injonctions, incapable d’écouter les peuples et de travailler pour le bien de la communauté qu’elle prétend pourtant défendre.
Aujourd’hui, la France a bien compris qu’elle a perdu le Mali et qu’elle risque de faire face à une contagion d’émancipation et de rebellions à son égard de peuples qui ont souffert de son joug et de sa domination, et surtout de son exploitation éhontée car ces peuples désormais debout, aspirent à se choisir de nouveaux partenaires. Le sentiment anti-français n’a jamais été aussi fort que sous Emmanuel Macron qui n’a pas su écouter les problèmes que lui exposent les peuples, faisant toujours le choix des dirigeants et souvent mal élus que des peuples que cette nouvelle France ne sait plus écouter. Pourtant, personne ne pouvait croire que Macron puisse avoir une telle attitude vis-à-vis du continent quand on sait le discours qu’il tint devant la jeunesse africaine à Ouagadougou, annonçant une refonte totale des relations avec le continent mais cette volonté il ne peut jamais la concrétiser, jouant sur les mêmes combines et sur les mêmes complicités avec des dirigeants qui ont troqué la souveraineté des pays pour servir la France à laquelle, finalement, ils sont plus redevables, et surtout pour plus se mettre au service de l’Elysée, comme des sous-préfets de la France, que de se mettre résolument au service des peuples qu’ils prétendaient les avoir élus.
Qui pouvait croire que la France, si vite, puisse changer de ligne, pour revenir à violenter les relations avec l’Afrique, se comportant pas moins que comme un nouveau colon du siècle nouveau d’une époque, qu’il ne peut pourtant prétendre, par âge, connaitre, pour en être si nostalgique. Aujourd’hui – et c’est dommage qu’il ne puisse pas le comprendre – les Africains ont besoin de liberté et surtout de faire face à leur destin, d’assumer leur indépendance retrouvée, libres de choisir leurs amitiés, peurs partenaires qu’un autre ne peut plus leur imposer.
On comprend que le Mali de Goïta serve aujourd’hui de modèle pour une génération d’Africains qui aspire à plus de dignité et de respect.
Et cela n’arrive à Emmanuel Macron que parce qu’il a eu des personnalités qui n’ont pas su bien conduire la diplomatie française plus fondée sur des préjugés quand des autorités françaises ne peuvent plus comprendre que ce n’est plus la même Afrique et que celle d’aujourd’hui a pris de l’âge et qu’elle mûri pour ne plus supporter le paternalisme d’une époque à jamais révolue. C’est donc, non sans amertume, que cette France, se rend aujourd’hui compte que son espace se rétrécit au profit d’autres partenaires qui développent des relations de coopérations, militaires, économiques, et diplomatiques plus avantageuses, contrairement aux siennes trop léonines.
Du reste, l’on peut croire qu’il l’a compris car depuis la victoire peu brillante aux dernières élections présidentielles, Emmanuel Macron pouvait prendre conscience de la mauvaise perception que les Français ont de sa gestion pour comprendre qu’il y a beaucoup à revoir dans sa politique, et certainement dans sa politique africaine de loin la plus désastreuse. Depuis qu’il a mis en place son nouveau gouvernement, l’ont peut lire quelques changements en vue, l’homme pouvant enfin saisir le message de ses concitoyens.
Les élections législatives ont fini par confirmer la mauvaise posture de la macronie dans l’opinion française. Il débarqua alors son ministre de la Défense et celui des affaires Etrangères qui ont nui beaucoup à l’image de la France à travers le monde et notamment sur le continent africain. Les français en ont marre de la macronie mais ils n’avaient pas eu d’autres choix à faire que celui d’un mal moins mal. Ils lui ont d’ailleurs refusé une majorité pour gouverner et après le deuxième tour, Emmanuel Macron doit perdre ses arrogances pour comprendre qu’il est contraint de partager le pouvoir ainsi que le lui impose le peuple français. Et puisque là l’on sait lire et comprendre des résultats électoraux et les jeux auxquels la démocratie soumet les acteurs, Macron cherche aujourd’hui des alliances et a appelé d’ores et déjà les leaders des partis politiques à le rencontrer pour discuter de la conduite à tenir et pour le seul intérêt de la France et de son peuple, toute chose impossible chez nous où dès lorsqu’on a le pouvoir, qu’importe la manière, l’on se croit tout permis pour brutaliser les principes et violer les règles.
Le résultat est cinglant pour la macronie dans les urnes ce dimanche 19 juin 2022, et les médias parlent tantôt de « déroute du parti présidentiel », d’élection « historique », de « tsunami », et ainsi que l’impose la situation de « main tendue », non celle trop hypocrite à laquelle un certain socialisme tropical au Niger a habitué.
Le cas est inédit, dit-on, dans la cinquième République et Macron n’a pas d’autres choix.
Des jours difficiles pour Emmanuel Macron…
Dans un article publié par Antoine Comte et Thibaud Le Meneec de France Télévision, l’on apprend les perspectives plausibles de la prochaine gouvernance que le président français devrait mettre en oeuvre. Même si la cohabitation dont rêvait Jean Luc Mélenchon pour s’imposer Premier Ministre n’est pas à l’ordre du jour, il reste qu’obligé de composer avec des adversaires très critiques à son encontre, sans être la mer à boire, pourrait s’avérer compliqué pour le patron de la macronie. D’ailleurs pour les deux journalistes de France Télévision « Il ne sera certes pas le prochain Premier ministre, mais il a réussi un coup politique. A l’issue du second tour des élections législatives, dimanche 19 juin, Jean-Luc Mélenchon affichait une satisfaction déconcertante. «Ce qui se présente, c’est une situation totalement inattendue, absolument inouïe : la déroute du parti présidentiel est totale, et aucune majorité ne se présente», a-t-il lancé, à Paris, fort de l’entrée à l’Assemblée nationale de 133 députés de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) ».
En vérité, il y a de quoi s’inquiéter car parlant de ceux qui font leur rentrée fracassante à l’assemblée nationale, constitués désormais en groupe parlementaire, il y a de quoi redouter une radicalisation des rapports politiques entre bords politiques. En effet, « «Quand on voit la capacité qu’ils ont eue à paralyser l’Assemblée nationale à 17, j’imagine ce que ça pourrait être à 50, 60 ou 70», soufflait le député macroniste du Gers Jean-René Cazeneuve, juste avant sa réélection au second tour », il y a à redouter des jours difficiles pour Macron et les siens. On apprend alors dans le même papier que malgré tout « «La Nupes peut clairement gêner Emmanuel Macron en utilisant des outils du parlementarisme à leur disposition, comme la motion de censure ou la saisine du Conseil constitutionnel. Ce sera sans doute aussi bien une opposition frontale que constructive.» ».
Et la Droite « normale », elle-même, n’entend pas renoncer à sa reconstruction pour jouer par opportunisme avec le pouvoir même si elle se dit prête à jouer à une « opposition constructive, se plaçant aux antipodes de la position rigide des deux extrêmes qu’elle proscrit, les accablant de jouer à enfoncer le pays dans la crise. Cette Droite dira, pour montrer qu’elle ne renonce pas pour autant à sa stature d’Opposition responsable, notamment lorsqu’elle annonce qu’elle ne servira jamais de béquille à un « unijambiste politique » pour l’aider à traverser son mandat difficile.
Et l’Afrique dans tout ça ?
Il va sans dire qu’au coeur de ces clivages, l’Afrique pourrait profiter de cet affaiblissement d’Emmanuel Macron et de la macronie, et de l’entrée certaine de nouveaux acteurs politiques majeurs d’autres bords, pour au moins créer un certain équilibre afin, au moins, de contraindre la France à changer de politique vis-à-vis des partenaires africains, et notamment en aidant à promouvoir les valeurs de démocratie, de libertés, d’élections transparentes entre autres. Dès le départ, nous expliquons que la France, pour ne pas perdre le peu qui lui reste sur le continent est obligée de revoir sa copie relativement au type de relations que la conjoncture lui impose aujourd’hui. Que ce soit la Gauche ou la Droite, il est clair que désormais, les choses devront remarquablement changer et ceux qui comptent sur Macron pour survivre politiquement doivent comprendre qu’une époque est en train de changer et que de plus en plus, sans être trop naïf, la nouvelle France comprendra qu’elle a intérêt à changer vis-à-vis de l’Afrique, sinon, elle n’aura aucun avenir sur ce continent si important pour elle, tant d’un point de vue de la géostratégie que d’un point de vue économique.
L’Afrique change. La France doit apprendre à changer avec elle.
ISAK
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Un groupe de 102 universitaires sénégalais viennent de signer un manifeste dans lequel ils expriment leur inquiétude quant à la démocratie et à l’état de droit dans leur pays. Ci-dessous le texte intégral.
« La plus grande injustice peut être habillée d’une forme juridique parfaite (…). Tous les intellectuels, tous les patriotes doivent comprendre que le combat que nous menons en ce moment est le leur ; c’est le combat qu’il importe de mener avec ténacité́ pour que l’ère des menaces grotesques, de la crainte, de la peur sous ses formes variées, économique, physique, soit révolue. C’est le combat pour la vraie liberté́ individuelle, pour la dignité́. Si des Bokassa et des Idi Amin Dada ont pu exister en Afrique, c’est parce que des intellectuels et des cadres africains ont abdiqué leur responsabilité́, ont préféré ronger des os, au lieu de s’occuper de l’essentiel, c’est-à-dire de la sauvegarde des droits imprescriptibles du citoyen, pensant que cela présentait moins de risques. Les intellectuels, tous les citoyens lucides, doivent opposer une résistance morale à l’arbitraire. Ils doivent être disposés à payer de leur personne pour que les lois de circonstance cèdent la place à des lois justes ». Cheikh Anta Diop, publié dans Taxaw n°18, novembre-décembre, 1979.
Le présupposé d’une « nation mortelle » ne se limite pas à une vue de l’esprit philosophique qui ne s’appliquerait pas dans l’espace politique sénégalais. L’Etat de droit structure institutionnellement la fabrique d’une nation en ce qu’il renferme une ambition sociologique. Le discours sur l’Etat de droit n’est pas la propriété́ exclusive des juristes. En effet, la crise postulée, systémique par nature, a diverses expressions : l’incapacité́ de la normativité́ institutionnelle à essentialiser la démocratie, la remise en cause de la fondation unitaire de l’Etat par l’atomisation du pouvoir, la justice sélective, l’organisation judiciaire de la compétition politique, l’urgence de la conservation et de la patrimonialisation du pouvoir etc. Aussi, l’Etat de droit vise-t-il la réalisation du contrat social. En ce sens, la crise du droit se prolonge en une crise de société́.
La soumission de l’Etat au droit organise le vivre-ensemble indispensable pour faire société́. En somme, l’Etat de droit ne se résume pas à̀ l’existence d’institutions. Les lois et les institutions, comme seuls outils de mesure de la démocratie, créent un Etat de droit abstrait, peu enclin à̀ réconcilier le Peuple avec le Droit. Une architecture institutionnelle, puisse-t-elle être formellement séduisante, doit être questionnée à l’aune de sa pratique et de son degré́ d’intériorisation politique par les acteurs. L’Etat de droit abouti transcende les standards institutionnels. La séparation des pouvoirs est un poncif qui satisfait les contemplateurs fétichistes de la grammaire des textes. Les politiciens surtout ! Les consommateurs (particulièrement les juristes positivistes) repus de choses entendues aussi ! Bien souvent, par naïveté́ intellectuelle, la démocratie au Sénégal est exaltée, chantée et célébrée. Quelle démocratie ? Celle procédurale, matérialisée par des modes populaires globalement transparents de dévolution du pouvoir, ne satisfait pas pleinement les citoyens.
Au contraire, la démocratie substantielle (réelle) porte l’idée d’une constitution sociale qui est construite sur le fondement des droits fondamentaux subjectifs. Il est vrai que le pacte républicain nécessite l’existence d’une démocratie procédurale et d’une séparation des pouvoirs. Cependant il ne s’y réduit pas, sauf à exalter le formalisme d’un Etat de droit incantatoire qui neutraliserait les exigences d’une démocratie libérale.
La gouvernance politique au Sénégal est oublieuse de l’Etat de droit.
Au demeurant, l’antique théorie de la séparation des pouvoirs, déclamée dans les discours officiels, ne s’inscrit dans le temps long qu’à travers la rationalisation de l’interdépendance fonctionnelle des pouvoirs, caractéristique du fonctionnement des démocraties modernes. Cet idéal ne pourrait naturellement prospérer que si le serment d’allégeance des acteurs institutionnels (juges, parlementaires, autorités investies de l’ordre public – police, gendarmerie, armée –, dépositaires provisoires de l’autorité́ politique etc.) est désincarné. Incarné, il se transforme en féodalité́. Le Sénégal n’échappe pas à cette personnalisation exacerbée du pouvoir. La construction de l’imaginaire du pouvoir, cristallisé par une autorité́ légitime, est un prérequis de l’Etat surtout lorsqu’il promeut un paradigme unitaire comme au Sénégal. La dispersion du pouvoir dans des lobbies (politique, économique, colonialiste, confrérique, régionaliste, ethnique etc.), le renoncement de l’autorité́ légitime à incarner une autorité́ univoque, la toute-puissance du spirituel sur le temporel et la crise du Droit sur l’autel des compromissions de chapelles, questionnent la subsistance même de notre Etat. Qu’en reste-t-il qui puisse encore se soumettre au droit ?
Les contestations populaires récurrentes et multiformes, sont des manifestations de la crise de l’Etat de droit. En atteste l’actualité́ socio- politique ! La légalité́ formelle est contredite par la légitimité́. Quel Etat de droit lorsque les contre-pouvoirs institutionnels (parlement et pouvoir judiciaire) se dépossèdent, par devoir de gratitude et de corruption intellectuelle, de leurs attributions ? La consolidation de l’Etat de droit suppose, à l’évidence, une justice plus indépendante. De fait, la transformation de l’Etat de justice en Etat politique donne libre cours à̀ certaines pratiques : la docilité́ des juges, le suivisme alimentaire des sbires, l’entrisme et le clientélisme politique, le culte du chef etc. La paraphrase de Jean de la Fontaine raconte l’état de l’institution judiciaire au Sénégal : « selon que vous soyez « opposant » ou « avec le pouvoir », les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ». Or, l’Etat de droit ne s’accommode pas de la création de catégories de justiciables.
Les instructions, non pas seulement générales mais individuelles, adressées aux chefs de parquet qui sont autant d’injonctions de faire, participent à l’établissement d’une doctrine politique des poursuites pénales. La domestication de la justice renforce la perspective marxiste d’un droit instrument de domination d’une classe sur une autre et valide le constat d’un Etat de droit purement déclaratoire.
Parallèlement, l’Etat de droit ajourne autant le « gouvernement des juges » que la figure fourvoyée de juges du gouvernement ! Le principe même d’une démocratie libérale tient dans l’impartialité́ de ce tiers investi d’une charge sacerdotale et vertueuse.
Ni juges du gouvernement, ni droit de l’Etat, l’Etat de droit exige la soumission totale de l’Etat au droit.
La gouvernance politique, dans l’absolu, sanctuarise les symbolismes du pouvoir. Le raffermissement des représentations sociales légitimes est un attribut de la fonction de diriger. La parole et le serment participent de ces valeurs transcendantes qui résonnent en contemplation de la hiérarchie des normes. Dans notre espace sociétal, construit sur une civilisation de l’oralité́ comme le suggère Mamoussé Diagne, le culte des valeurs n’est pas inférieur à celui des « lois écrites ». La sagesse africaine millénaire ne dit pas autre chose lorsque l’article 23 de la Charte du Mandé en 1236 affirmait ceci : « Ne vous trahissez jamais entre vous. Respectez la parole d’honneur ».
Dans une telle perspective, lorsque la norme fondamentale (article 27 de la Constitution qui dispose ceci : « nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs») rencontre la valeur – la confession présidentielle de l’impossibilité́ d’un troisième mandat –, ce mutisme anxiogène, pourtant bruissant de calculs politiciens, réduit les derniers vestiges de l’Etat de droit à sa portion congrue. Entretenir la mystique du troisième mandat rétrograde notre avenir politique dans les abimes de 2012. Cette histoire politique récente, à l’origine d’une alternance sans alternative, est pourtant promue à un avenir en perspective !
Le temps est suspendu à l’humeur opportuniste du Chef. L’interprétation d’un énoncé́ clair et sans ambages, fût-elle politique ou judiciaire, n’est pas un acte de volonté́. C’est faire l’apologie de la volonté́ du Prince !
1. Idrissa BA, Professeur assimilé en histoire, FLSH/UCAD
2. Mame Penda BA, Professeure assimilée en sciences politiques, Agrégée des Facultés de droit, UFR SJP/UGB
3. Tapsirou BA, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
4. Mor BAKHOUM, Maître de conférences assimilé en droit, UVS
5. Oumar BARRY, Professeur assimilé en sociologie, FLSH/UCAD
6. Jean Charles BIAGUI, Maître de conférences assimilé en sciences politiques, FSJP/UCAD
7. Marie BOUARE, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
8. Mouhamadou BOYE, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
9. El Hadji Alioune CAMARA, Maître de conférences assimilé en économie, UFR SES/UIDTT
10. Aminata CISSE-NIANG, Professeure assimilée en droit, Agrégée des Facultés de droit, FSJP/UCAD
11. Jean-Louis CORREA, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, UVS
12. Patrice CORREA, Maître de conférences assimilé en sciences de l’information et de la communication, UFR CRAC/UGB
13. Karamoko DEMBA, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
14. Mamadou Hady DEME, Maître de conférences assimilé en sciences politiques, FSJP/UCAD
15. Abdoul Alpha DIA, Maître de conférences titulaire en économie, UVS
16. Amadou Hamath DIA, Professeur assimilé en sociologie, SES/UASZ
17. Hamidou DIA, socio-anthropologue, Directeur de recherche, IRD/France
18. Mouhamadou Mansour DIA, Maître de conférences titulaire en sociologie, UVS
19. Oumar DIA, Maître de conférences titulaire en philosophie, FLSH/UCAD
20. Karounga DIAWARA, Professeur titulaire de droit, Université́ Laval, Québec
21. Fatimata DIA-BIAYE, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
22. Malick DIAGNE, Maître de conférences titulaire en philosophie, FLSH/UCAD
23. Sidy Nar DIAGNE, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
24. Babacar DIAKHATE, Professeur assimilé en mathématiques/informatique, FST/UCAD
25. Abdoulaye DIALLO, Maître de conférences assimilé en droit, SES/UASZ
26. Halima DIALLO, chercheure en psychologie, IFAN/UCAD
27. Mamadou Diouma DIALLO, Maître de conférences assimilé en sciences de l’information et de la communication, UFR CRAC/UGB
28. Mamadou Aguibou DIALLO, Maître de conférences assimilé en sociologie, SES/UASZ
29. Thomas DIATTA, Maître de conférences assimilé en droit, SES/UASZ
30. Paul DIEDHIOU, Maître de conférences titulaire en sociologie, SES/UASZ
31. Abou Adolf DIEME, Maître de conférences assimilé en droit, SES/UASZ
32. Ablaye DIEYE, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
33. Adrien DIOH, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
34. Ibrahima Demba DIONE, Maître de conférences assimilé en sociologie, SES/UASZ
35. Abdou Khadre DIOP, Maître de conférences assimilé en droit, UVS
36. Babacar DIOP, Maître de conférences titulaire en philosophie, FLSH/UCAD
37. Dame DIOP, Maître de conférences assimilé en lettres modernes, UFR LASHU/UASZ
38. Abdoul Aziz DIOUF, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
39. Christian Ousmane DIOUF, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
40. Gane DIOUF, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
41. Ibrahima Dally DIOUF, Professeur assimilé en sciences de gestion, Agrégé́ des Facultés de sciences économiques et de gestion, FASEG/UCAD
42. Ismaïla DIOUF, Professeur assimilé en mathématiques et informatique, FST/UCAD
43. Ousseynou Kolly Diène DIOUF, Maître de conférences titulaire en économie et gestion, UFR SES/UASZ
44. Pape Alioune FALL, Professeur assimilé en informatique, UFR SAT/UGB
45. Saliou FAYE, Maître de conférences assimilé en sciences politiques, FSJP/UCAD
46. Souleymane GAYE, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
47. Souleymane GOMIS, Professeure titulaire en sociologie FLSH/ UCAD
48. Jean Alain GOUDIABY, Maître de conférences titulaire en sociologie, UFR SES/UASZ
49. Ababacar GUEYE, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
50. Cheikh Thiécoumba GUEYE, Professeur titulaire en mathématiques et informatique, FST/UCAD
51. Doudou GUEYE, Maître de conférences titulaire, UFR SES/UASZ
52. Abdoulaye GUISSE, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SES/UASZ
53. Fatoumata HANE, Professeure assimilée en sociologie, UFR SES/UASZ
54. Abdou KA, Maître de conférences assimilé sociologie, UFR SES/ UASZ
55. Amadou KA, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
56. Cheikh KASSE, Maître de conférences titulaire en lettres modernes, FASTEF/UCAD
57. Ousmane KHOUMA, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
58. Diouma KOBOR, Professeur titulaire en physique, UFR ST/UASZ
59. Mohamed Moro KOITA, Maître de conférences titulaire en gestion, ESP/UCAD
60. Raphael LAMBAL, Maitre de conférences titulaire en lettres modernes, UFR LASHU/UASZ
61. Mouhamed Abdallah LY, Chargé de recherche en linguistique, IFAN/UCAD
62. Mohamed Lamine MANGA, Maître de conférences assimilé en histoire, UFR LASHU/ UASZ
63. Ibou NDAO, Maitre de conférences assimilé en géographie, UFR SES/ UASZ
64. Abdoul Aziz NDIAYE, Professeur assimilé en économie, Doyen de l’UFR SEG/UGB
65. Amsata NDIAYE, Maître de conférences titulaire en physique, UFR SAT/UGB
66. El Hadji Samba NDIAYE, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
67. Ndéye Astou NDIAYE, Maître de conférences assimilé en sciences politiques, FSJP/UCAD 68. Ndéye Coumba Madeleine NDIAYE, Professeure assimilée en droit, Agrégée des Facultés de droit, FSJP/UCAD
69. Serigne NDIAYE, Docteur en littérature comparée, Emory University/USA, ancien directeur du Council of International Externe Exchange (CIEE), Bureau Afrique
70. Seydi Ababacar NDIAYE, Maître de conférences titulaire en chimie, ESP/UCAD
71. Sidy Alpha NDIAYE, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
72. Thierno Amadou NDIOGOU, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
73. Lucienne Kodou NDIONE, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
74. Moussa NDIOR, Maître de conférences assimilé en sciences politiques, UFR SES/UASZ
75. Amary NDOUR, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
76. Abdoulaye NGOM, Maître de conférences assimilé en sociologie, UFR SES/UASZ
77. Paul NGOM, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
78. Abdoul Aziz NIANG, Directeur de recherche, entomologiste, IFAN/UCAD
79. Babacar NIANG, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
80. Mouhamed Bachir NIANG, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
81. Yaya NIANG, Maître de conférences assimilé en droit, UFR SJP/UGB
82. Baye Massaer PAYE, Maître de conférences assimilé en anglais, UFR LASHU/ UASZ
83. Cheikh Sadibou SAKHO, Maître de conférences titulaire en sociologie, UFR LSH/UGB
84. Moussa SAMB, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, FSJP/UCAD
85. Yamar SAMB, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, UFR SJP/UGB
86. Aly SAMBOU, Maître de conférences assimilé en lettres étrangères appliquées, UFR LSH/UGB
87. Mame Anna SENE-FALL, Maître de conférences titulaire en philosophie, FASTEF/UCAD
88. Marie-Pierre SARR-TRAORE, Maître de conférences titulaire en droit, FSJP/UCAD
89. Mamadou SEYE, Maître de conférences assimilé en droit, UFR ECOMIJ/UADB
90. Yankhoba SEYDI, Professeur assimilé en anglais, FSLH/UCAD
91. Youssouf SEYDI, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
92. Adama SOUMARE, Maître de conférences titulaire en langues et civilisations romanes, FSLH/UCAD
93. Fatoumata Bernadette SONKO, Maître de conférences assimilé, CESTI/UCAD
94. Ndiémé SOW, Maître de conférences assimilé, UFR LASHU/ UASZ
95. Oumar SY, Professeur titulaire en géographie, UFR ST/UASZ
96. Ibrahima SYLLA, Maître de conférences titulaire en sciences politiques, UFR SJP/UGB
97. Mouhamadou Moustapha TALL, Maître de conférences assimilé en droit, FSJP/UCAD
98. Cheikh THIAM, Professeur d’études africaines, Doyen de la School for international training, USA
99. Mballo THIAM, Maître de conférences titulaire en droit, UFR ECOMIJ/UADB
100. Benoît TINE, Professeur assimilé en sociologie, UFR SES/UASZ
101. Sadou WANE, Maître de conférences assimilé en droit, UFR ECOMIJ/UADB
102. Moussa ZAKI, Professeur assimilé en droit, Agrégé́ des Facultés de droit, UFR SJP/UGB”//FIN.
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Depuis quelques années, l’Afrique occidentale francophone, fait face à des crises diverses dont des crises politiques, électorales, doublée d’une mal gouvernance et d’une crise sécuritaire de plus en plus prégnante. Cette situation inconfortable ne pouvait que justifier dans beaucoup de pays, après le constat amer de l’échec de l’élite civile dans la gestion du pouvoir, l’intervention militaire chirurgicale qui amène la grande muette aux affaires afin d’éviter l’implosion et l’effondrement d’Etats fragiles devenus des jouets aux mains de politicards sans vision. Mais au lieu d’une analyse lucide de ce qui a pu conduire à ces situations somme toute regrettables dans une Afrique qui cherche depuis trois décennies à trouver sa voie dans la démocratie, la CEDEAO, sous injonction de la France, n’eut de solution pour réagir à de telles situations délicates que la brutalité, sans jamais faire preuve de tact pour aborder au cas par cas les différentes situations. Et depuis des années qu’elle use et abuse de sanctions méchantes et inefficaces qui ne font que détruire son image et nuire à sa réputation, cette CEDEAO est incapable de poser un regard critique plus responsable sur elle-même, espérant que le Mali puisse s’effondrer sous les effets escomptés de ses sanctions, n’ayant aucun élan de compassion pour un peuple qu’elle voudrait asphyxier, écraser même pour faire croire à la France qu’elle joue bien la servilité, qu’elle sait faire le mal contre elle-même, contre des peuples de son espace qu’elle a pourtant vocation à écouter, et elle joue le mauvais rôle pour le seul bon plaisir d’Emmanuel Macron.
D’abord cette intransigeance aveugle vis-à-vis du Mali n’a pas empêché qu’on ait d’autres coups d’Etat dans l’espace CEDEAO, notamment en Guinée et au Burkina Faso, et selon certains discours qu’on a entendus il y a quelques semaines, il en reste encore. Aussi, alors qu’elle somme les autorités maliennes de revenir sur la durée proposée pour leur transition, chez les nouveaux qui font irruption sur le champ politique pour prendre le pouvoir dans les pays que nous citons plus haut, la même CEDEAO qui fait très attention à la durée des transitions, ne peut s’empêcher d’avoir un traitement de faveur vis-à-vis des autres putschistes comme si, dans ce qui se faire dans le même espace, elle pouvait voir de bons et mauvais coups d’Etat. Ainsi, par ses partis pris, sa gestion partiale des différentes crises, la CEDEAO a gravement terni son image si bien qu’aucun Africain aujourd’hui n’écoute ses discours et ne donne de l’importance à ses décisions à travers lesquelles, dans l’espace, on ne la comprend plus. Sommet après sommet, la CEDEAO accusée d’être un syndicat au service des intérêts exclusifs des chefs d’Etat en exercice tenus de se serrer les coudes par solidarité corporatiste », ne put rien changer car sa lecture du problème est trop parcellaire, peu lucide, peu sérieuse. Il ne peut en être autrement dès lors qu’elle ne pense plus par elle-même, obligée de travailler avec la réflexion inconvenante d’un autre qui essaie de l’instrumentaliser depuis que, pour fonctionner, au lieu des seuls efforts de ses membres, elle accepte les appuis financiers de la France et de l’Union Européenne qui s’en servent à lui dicter des politiques. On peut d’ailleurs voir qu’elle n’est pas sur la même longueur d’onde avec l’UA qui, lors de son dernier sommet à Malabo, faisait une analyse plus critique et clairvoyante des crises qui secouent le continent. Elle peut d’ailleurs enfin avoir le courage de parler de là où ça fait plus mal : certains dirigeants, par leur entêtement, auront mérité ce qui leur est arrivé. Comment la CEDEAO, peut-elle être libre dans son fonctionnement, quand, financièrement, elle devrait dépendre d’un autre ? Là est tout le problème. Tant que les Africains, ne sauront pas consentir les moyens de leur fonctionnement tant au niveau des Etats que des organisations continentales et régionales, ils ne pourront jamais avoir des politiques souveraines qui visent leur plein épanouissement pour assumer leur souveraineté, leur indépendance, leur émancipation politique et économique.
L’UA, ne se fait pas d’illusion pour les problèmes politiques que vivent les Etats africains dont bon nombre sont du giron français. C’est pourquoi, abordant essentiellement deux sujets qui font l’actualité sur le continent, à savoir le terrorisme et les coups d’Etat, elle situe le problème au niveau de la responsabilité des gouvernants. Selon Moussa Faki « le terrorisme a continué à prospérer » sur le continent, « notamment parce que nous n’honorons pas nos propres engagements ». Comment ne pas le reconnaitre quand, menant une guerre difficile contre le terrorisme, des Etats, notamment le Niger, peuvent croire qu’une telle occasion leur donne la possibilité, disons la chance, de profiter du conflit et peut-être de son enlisement, pour faire des affaires ? Comment ne pas le croire encore quand, tout en revendiquant sa souveraineté, des Etats peuvent en ce 21ème siècle croire qu’ils ne peuvent s’assumer à se protéger eux-mêmes, par le seul effort de leurs armées pour croire que leur sécurité puisse dépendre d’un autre et oser la sous-traiter avec d’autres pays ? Et c’est pourquoi, parlant des deux sujets, il peut dresser le constat amer suivant : « Il n’y a pas tellement de nouveau dans les décisions prises à Malabo. Ce qui est nouveau, c’est l’aggravation de la situation sur le terrain et l’effet de contamination que cela peut produire vers les autres pays, notamment les pays de la COS [d’Afrique du Nord] et qui étaient jusqu’ici épargnés. Nous espérons qu’eu égard de la situation, ces décisions ne soient pas traitées comme des décisions d’antan, puisque déjà nous avions la convention de Lomé, nous avions la charte pour la démocratie et les droits de l’homme qui existe, mais ce sont des documents qui ne sont pas très observés. Et malheureusement, nous voyons ces coups d’État revenir dans notre continent ». Et des coups d’Etat, on en aura toujours, tant que sur des principes de démocratie, de bonne gouvernance, on ne reste pas intraitables avec ceux qui, abusant du pouvoir, voudraient torpiller la démocratie, l’orthodoxie, et braquer des élections pour prendre en otage la démocratie. Le drame de l’Afrique est là. Et nulle part ailleurs.
Pour l’UA donc, tant que certains problèmes, notamment politiques, ne sont pas traités avec sérieux et pris au sérieux, l’on ne peut pas éviter sur le contient les interruptions intempestives des expériences démocratiques. Il est impensable que des hommes qui se servent de la démocratie et des libertés qu’elle confère pour arriver au pouvoir, puissent s’y détourner dès qu’ils s’installent, pour croire qu’ils peuvent dompter la démocratie pour la gérer selon leurs humeurs et leurs égoïsmes ? Ceci dit, tant qu’on gèrera mal, tant qu’on fera de l’injustice, tant qu’on trafiquera des élections pour détourner les volontés populaires, il n’y aura ni paix, ni stabilité, ni démocratie. Les peuples de ce siècle ne sont pas ceux du siècle dernier et on ne peut vouloir traiter les deux de la même manière. Que n’a-t-on pas dit à Alpha Condé, avant que ce qui devrait lui arriver arrive, têtu à croire qu’il est puissant et invulnérable ? Quand les peuples crient, on ne les écoute pas, on ne les entend pas, on n’en fait à sa tête, fou de pouvoir. Ces autismes ne peuvent que conduire aux catastrophes du genre de ce que l’on vit et voit aujourd’hui et on comprend que lorsque cela arrive, les peuples n’en pleurent pas, pouvant même sortir pour exprimer leur soulagement et même leur soutien inébranlable aux « libérateurs » qui arrivent pour arbitrer les conflits politiques interminables quand ceux qui gouvernaient sont insensibles à leurs déclarations et à leurs manifestations de rue le plus souvent interdites pour dénier aux peuples un droit inaliénable : le droit à la liberté, et notamment la liberté de manifester et d’assumer sa différence. Les Africains sont jaloux de leur démocratie et depuis qu’ils ont goûté aux délices de la liberté, ils ne peuvent plus accepter que des prédateurs de ces libertés viennent prendre en otage leurs démocraties pour restreindre les libertés.
Cette nouvelle lecture des crises que traversent bien de pays africains, ne peut être mieux faite que par un tel regard et on peut croire qu’au sein de la CEDEAO, les lignes sont en train de bouger, laissant voir quelques divergences sur la conduite à tenir surtout quand, les mesures annoncées n’apportent pas les résultats espérés et qu’au lieu d’un autre qu’on croit cibler, ce sont les peuples qui souffrent. Il ne faut pas oublier que, depuis la réélection d’Emmanuel Macron, avec l’arrivée au Quai d’Orsay d’une nouvelle ministre française des Affaires étrangères et de l’Europe, une Chiraquienne, en France aussi un regard a dû changer et cela compte dans la nouvelle lecture pour savoir mettre de l’eau dans son vin. D’autres l’ont compris pour changer d’attitude et assoupir leur position, ce que d’autres n’ont pas compris, pour demeurer rigides sur des positions pourtant intenables, par stratégie et par pragmatisme. L’approche française des relations françafricaines quand, ce que lui dictaient Jean Yves le Drian et Florence Parly ont dramatiquement échoué, ne pouvait que changer pour prospecter de nouvelles voies diplomatiques afin de soigner et refonder les relations avec cette Afrique qui se révolte contre une certaine vieille et désuète France qui ne vit plus son temps.
Le dernier sommet de la CEDEAO en fin de semaine dernière à Accra est assez révélateur de ce nouveau malaise qui traverse la CEDEAO qui est en train de perdre son unanimisme autour de la question malienne quand les autres pays ne peuvent leur faciliter la tâche, avec là aussi, des transitions longues annoncées. L’organisation communautaire « établit de manière claire un lien entre la mal gouvernance et les coups d’État ». Les coups d’Etat, en d’autres termes, ne sont que la conséquence de la mal gouvernance. On ne saurait donc accuser des soldats qui mettent en danger leur vie, prennent des risques énormes, pour sauver ce qui reste d’un pays, de leur pays.
Il se trouve même qu’au regard du temps que prend les sanctions, certains pays et leurs dirigeants, ne manquent pas de compassion pour un pays avec lequel, depuis de longues décennies, ils ont de solides relations qu’ils ne sauraient trahir trop longtemps pour seulement faire plaisir à une France qui a sans doute compris ses erreurs et qui cherche à recadrer sa relation avec « ses » amis africains et même avec le Mali. C’est d’une nécessité historique et politique qu’il s’agit pour cette France qui a pendant des années de copinage difficile refusé d’évoluer, de changer de regard sur le continent.
Presque séparé en queue de poisson au dernier sommet sans la moindre déclaration consensuelle, les chefs d’Etats qui se découvrent enfin se sont donné rendez-vous le 2 juillet prochain pour prendre une décision à l’encontre des trois transitions devenues un casse-tête pour les dirigeants de la CEDEAO qui ne sont pas arrivés à durcir ou à assouplir les sanctions ainsi que cela était entendu, mais sans que, toujours, certaines des sanctions ne soient prévues par leurs testes.
Divisions au sein de la CEDEAO….
Comme l’indiquait sur Twitter le ministre des Affaires étrangères du Mali, Aboudlaye Diop, la rencontre d’Accra se tenait à « huis clos entre chefs d’État », ce qui n’a pas empêché d’apprendre les positions des uns et des autres relativement à la position à tenir face aux différentes transitions qui étaient au menu des discussions et notamment vis-à-vis du cas passionné du Mali qui, malgré toute la coercition, refuse de courber l’échine face à la CEDEAO, face à la France, face à l’Union Européenne, décidé à s’assumer, tenant le cap dans ses nouveaux choix stratégiques. Face à l’Histoire. Nos dirigeants qui, dans la gestion de tels problèmes où les solidarités avec les peuples s’imposent, font preuve d’un zèle inouï pour plaire à la France ou à un autre, doivent comprendre qu’il y a toujours une certaine retenue à avoir pour la postérité car un jour ou l’autre, l’on pourra avoir à répondre de ses actes et de ses paroles. N’est-ce pas que ceux qui jouent aux faucons de la CEDEAO pour se faire les plus extrémismes dans le désir criminel d’asphyxier le peuple vaillant du Mali, doivent se poser mille et une questions depuis qu’au sortir de la rencontre, quand même tenue à huis-clos, exclusivement entre présidents de l’espace, que les positions des uns et des autres avaient fuité comme pour les mettre en marge et les exposer au mépris d’Africains qui ne peuvent comprendre le comportement de certains de leurs dirigeants, surtout quand on apprend qu’il ne s’agit que d’une minorité de présidents, quelques deux ou trois. C’est dommage. Personne, y compris des journalistes, n’étaient dans la salle quand même, juste après, l’on apprend que le président du Niger, le sieur Bazoum Mohamed, le président ghanéen et celui de la Gambie constituent, l’aile dure, la ligne la plus dure qui s’oppose à tout allégement des sanctions prises à l’encontre des pays concernés et notamment à l’encontre du Mali. Les Nigériens en ont eu honte. Peuvent-ils ne pas avoir regretté leur intransigeance qui, visiblement, agace certains de leurs paires, qui, sans doute pour se faire bonne conscience vis-à-vis du peuple du Mali, pouvaient sortir de la discrétion à laquelle les astreint leur fonction, pour confier à des journalistes français qui pouvaient s’être opposés à un allègement des sanctions contre un peuple qui résiste, refusant de baisser les bras pour assumer son destin de peuple libre. Et les autorités maliennes, malgré une certaine campagne qui se mène contre elles, peuvent, aussitôt réitérer la durée de leur transition, refusant d’écouter les atermoiements d’une CEDEAO à la dérive, désormais sans âme et divisée.
Dans tout ce qui se fait contre le Mali, faut-il en vouloir à ces trois ? Tant il est vrai que par ce que l’on a appris par rapport à leur position rigide, l’on ne peut que déplorer une telle attitude de leur part quand ils ne peuvent pas savoir qu’un huis-clos, pour autant, ne les protège pas de leur extrémisme suicidaire, de leurs choix risqués aujourd’hui révélé au monde entier. C’est pour cela d’ailleurs que la décision de la même CEDEAO qui désignait l’ancien président nigérien comme facilitateur dans la crise burkinabé, pourrait ne pas être la bonne. La CEDEAO peut même avoir mal fait son choix car d’une part, dans le problème Burkinabé, le Nigérien est loin d’être neutre pour jouer à l’impartialité à laquelle son nouveau rôle le soumet car on connait ses relations avec les autorités déchues et avec un camp d’un certain Salif Diallo pour lesquels il pourrait vouloir jouer pour polir son image que l’on sait peu lice dans l’opinion du pays. Et d’autre part, il pourrait être peu crédible dans une telle crise dont il est un acteur lointain pour mériter de l’écoute dans ce pays et notamment vis-à-vis d’une certaine société civile du pays des hommes intègres qui a de bonnes raisons de douter de ses bons offices surtout parce qu’il incarne une aile dure de la communauté et aujourd’hui à travers Bazoum Mohamed qui est son continuum et qui est, quand même Camarade, son fils spirituel, qui tient aujourd’hui, dans la CEDEAO, le camp le plus intransigeant, le plus intolérant pour ne pas savoir faire des concessions dans une crise comme celle-là. On sait que sur un tel sujet, Bazoum Mohamed ne marche que dans les pas de celui qui lui a fait le bonheur de devenir président de l’Etat du Niger. Il ne faut pas aussi oublier qu’Issoufou reste l’un des dirigeants le plus soumis à la France aujourd’hui impopulaire au Sahel. Ses complicités avec la France, pourraient donc ne pas l’aider dans sa mission. Les Burkinabé finiront par le découvrir. Il ne faut donc pas se surprendre si demain, au Burkina Faso, l’on entend des voix qui récusent le rôle de médiateur de l’ancien président nigérien dans la crise du pays de Blaise Campaoré. Vous pouvez vous enfermer dans les salles climatisées aux fauteuils douillets et aux conforts rutilants, mais les peuples finiront par apprendre tout de vos paroles et de vos intentions.
Et il revient à chacun d’assumer ce qu’il fait pour en répondre aujourd’hui, demain, ou un autre jour…
ISAK
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La semaine africaine a été initiée dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l’Afrique, le 25 mai. Ce jour célèbre la commémoration de la création de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 25 mai 1963 à Addis-Abeba, en Ethiopie sous le parrainage du négus Haïlé Sélassié.
Durant une semaine, le groupe Afrique de l’UNESCO, à travers différentes activités et festivités mettent en valeur la richesse du patrimoine et de la diversité culturelle africaine et prônent le rapprochement entre les peuples. Expositions, conférences, projections de films, gastronomie et bien d’autres activités vous attendent à la maison de l’UNESCO pour la semaine africaine.
Que faire pendant la semaine africaine
SEMAINE AFRICAINE DE L’UNESCO – EDITION 2022
Placée Sous le Haut Patronage de S.E.M Alassane OUATTARA,
Président de la République de Côte d’Ivoire
23, 24, 25 mai 2022
CALENDRIER DE LA SEMAINE AFRICAINE -EDITION 2022
23 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Segur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 4 |
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Cérémonie d’ouverture |
10 : 00 – 13 : 00 |
Hall Ségur |
Arrivée des invités |
10 : 00 – 10 : 55 |
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Arrivée de M. Xing Qu, Directeur Général Adjoint de l’UNESCO, du Répresentant du Parrain, des VIP |
10 : 55 – 11 : 00 |
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Discours de la Présidente du Comité d’organisation |
11 : 00 – 11 : 10 |
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Discours du President du Groupe Afrique |
11 : 10 – 11 : 20 |
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Discours de M. Xing Qu, Directeur Général Adjoint de l’UNESCO |
11 : 20 – 11 : 30 |
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Discours du Représentant de S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire |
11 : 30 – 12 : 00 |
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Visite des stands |
12 : 00 – 13 : 00 |
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Cocktail déjeûnatoire |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Segur |
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Conférences |
15 : 00 – 18 : 00 |
Salle 11 |
Conférence inaugurale animée par Wilfrid Lauriano Do Rego, Président du Conseil de surveillance -KPMG France, Coordonnateur Conseil Présidentiel pour l’Afrique – Elysée sur « Autosuffisance, résilience et developpement économique de l’Afrique » suivies d’un panel sur la transformation des matières premières |
15 : 00 – 16 : 40
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Débat |
16 : 45 – 18 : 00 |
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Pot d’honneur |
18 : 00 – 19 : 00 |
Hall Segur |
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24 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Segur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 9 |
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Cinéma |
10 : 00 – 13 : 00 |
Salle 11 |
Projection de documentaires et films autour du patrimoine culturel africain suivie des tables rondes sur « la sauvegarde d’Abou Simbel et les temples de Nubie » |
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Cocktail déjeûnatoire africain |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Ségur / Jardin japonais |
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Conférence sur l’apport culturel et civilisationnel de l’Afrique au nouveau monde suivie de témoignages d’Africains de la diaspora sur leur vécu, introduite par Mme Françoise REMARCK, Ministre de la Culture et de la Francophonie |
15 : 00 – 18 : 00 |
Salle 11 |
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Afterwork |
18 : 00 – 19 : 00 |
Foyer |
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25 MAI 2022 |
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ACTIVITES |
HEURE |
SALLE |
Expositions Art, Artisanat, Afrique et Diaspora |
09 : 00 – 18 : 00 |
Salle Miro / Salle des Pas perdus / Hall Ségur |
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Salon des Auteur(e)s Africain(e)s |
09 : 00 – 12 : 00 |
Salle des Actes / Foyer/ Salle 4 |
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Ouverture de l’Afrique sur le monde |
10 : 00 – 16h : 00 |
Hall Ségur |
Forum des échanges culturels Gastronomie, danses, arts, artisanats |
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Cocktail déjeunatoire « saveurs du monde » |
13 : 00 – 15 : 00 |
Hall Ségur |
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Soirée de gala |
18 : 00 – 21 : 00 |
Salle 1 |
Mot du President du Groupe Afrique |
18 : 00 – 18 : 05 |
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Mot de la Directrice générale |
18 : 05 – 18 : 10 |
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Mot du Répresentant du Président de la République de Côte d’Ivoire |
18 : 10 – 18 : 20 |
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Début de la soirée |
18 : 15 – 21 : 00 |
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CHRONIQUE. "Nos vrais militaires, qui viennent de remplacer nos faux démocrates, ne sont pas pressés de passer le relais eux non plus." Tierno Monénembo*
Pour Tierno Monénembo, il est à craindre que "nous soyons devant des dictatures militaires en gestation et qui, devenues bientôt pures et dures, feront encore pire que Bokassa et Mobutu réunis". Ici, le convoi du président du CNRD, le colonel Mamady Doumbouya, à son arrivée à une réunion avec de hauts représentants de la Cedeao en septembre 2021. © JOHN WESSELS / AFP
Après les présidences à vie, les transitions éternelles ! C'est comme ça en Afrique : le changement ne dure que le temps d'une ovation. Le héros se dépêche d'enfiler les chaussons du tyran déchu et de reproduire trait pour trait ses tics et ses frasques. Chez nous, le pouvoir change de visage, jamais de nature. « Les bagues partent, les doigts restent », disait José Saramago, ce génial et malicieux écrivain portugais. Ne rangeons donc pas les armes, le combat n'est pas terminé. Hier, les apôtres du troisième mandat, aujourd'hui, les tenants de la transition de cinq ans d'âge. Notre vie politique est un dilemme. Nous tanguons entre Charybde et Scylla, je veux dire entre tyrannie et « démocrature », selon que le « guide suprême » est en treillis ou en complet-veston.
Excès de désespoir
À nos amis qui nous l'avaient vertement reproché, nous répondons que nous n'avons pas soutenu Assimi Goïta, Mamadi Doumbouya ou Sandaogo Damiba par excès de naïveté, mais par excès de désespoir. Mieux valait encore les braises de l'enfer que le paradis selon IBK, Alpha Condé et consorts. Maintenant que l'enfer est là, que les braises, nous les avons jusqu'au cou, nous nous demandons amèrement quelle mouche nous a piqués. Mon Dieu que c'est dur d'avoir à choisir entre la peste et le choléra !
Assimi Goïka et Mamadi Doumbouya et Sandaogo Damiba avaient pourtant tout pour forcer notre admiration. Ils ont abattu des régimes politiques particulièrement honnis. Ils nous ont promis la justice, le respect des droits de l'homme, le retour imminent à l'ordre constitutionnel. Nous avons cru un instant qu'ils étaient nos nouveaux Rawlings, nous qui avons tant besoin de croire. Mais très vite, deux points ou plutôt deux anomalies nous ont conduits à douter de leurs bonnes intentions : le délai particulièrement long (3 à 5 ans, un mandat électif, quoi !) de la transition et (dans le cas de Mamadi Doumbouya en tout cas) le refus systématique de publier la liste du CNRD, l'organe suprême de la junte guinéenne. Cela nous donne le droit de penser que, tout comme leurs prédécesseurs, ces putschistes ne visent qu'un seul but : régner le plus longtemps possible et dans les conditions les plus opaques.
Pires que Mobutu et Bokassa réunis
Je crains que nous ne soyons devant des dictatures militaires en gestation et qui, devenues bientôt, pures et dures feront encore pire que Bokassa et Mobutu réunis. D'évidence, ces gens ne sont pas pressés d'organiser des élections et aucun des arguments qu'ils soulèvent ne réussira à convaincre.
En premier lieu, celui de la lutte contre le terrorisme que l'on invoque sans cesse au Mali et au Burkina ! Le djihadisme au Sahel est un problème profond, une question de longue durée qui ne pourrait être réglée par un gouvernement intérimaire, fût-il muni d'une baguette magique. Et puis, franchement, les terroristes, nos militaires les combattraient mieux au front que vautrés sous les lambris de la République.
Les arguties avancées en Guinée ne tiennent pas debout, non plus : la récupération du patrimoine bâti de l'État, les « assises nationales », les crimes économiques et les crimes de sang relèvent d'un gouvernement constitutionnellement établi. Le lieutenant-colonel Mamadi Doumbouya (ou quelque autre putschiste que ce soit) n'a pas à traiter des questions de fond. Le rôle d'un gouvernement de transition se limite à expédier les affaires courantes et à organiser des élections incontestables, le plus rapidement possible. Tout le reste est illégal quand il ne relève pas de la diversion pure et simple.
Tierno Monénembo
* 1986, Grand Prix littéraire d'Afrique noire ex aequo, pour « Les Écailles du ciel » ; 2008, Prix Renaudot pour « Le Roi de Kahel » ; 2012, Prix Erckmann-Chatrian et Grand Prix du roman métis pour « Le Terroriste noir » ; 2013, Grand Prix Palatine et Prix Ahmadou-Kourouma pour « Le Terroriste noir » ; 2017, Grand Prix de la francophonie pour l'ensemble de son œuvre.
Source : https://www.lepoint.fr/afrique/tierno-monenembo
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Emmanuel Macron et Marine Le Pen battent à nouveau le pavé depuis lundi. Il leur reste neuf jours pour convaincre les électeurs. Comme sur bon nombre de sujets, leurs propositions diffèrent nettement sur l’Afrique. Quand le président sortant entend « continuer » à faire du continent « un axe stratégique et prioritaire » de sa politique étrangère, la candidate d’extrême droite souhaite, elle, s’adresser en priorité à l’Afrique francophone en mettant en avant la question migratoire.
On pourrait y voir un paradoxe. Le bilan « africain » d’Emmanuel Macron est régulièrement mis en avant par ses proches. Et pourtant, il n’y a quasiment rien sur le sujet dans son programme. Oubli ? Défaut de communication ? Rien de tout cela, se défend son entourage : s’il n’y a pas d’engagements nouveaux, c’est qu’en cas de réélection, le président poursuivra dans la voie engagée en novembre 2017 à Ouagadougou. « Changer le rapport de la France au continent africain, ce n’est pas quelque chose qui se fait en cinq ans, c’est vraiment quelque chose de plus longue durée », indique-t-on au sein de son équipe de campagne, après avoir assuré que « l’Afrique va continuer à être un axe tout à fait stratégique et prioritaire de la politique étrangère de la France ».
Travail de mémoire engagé sur la colonisation en Algérie, reconnaissance du rôle de la France dans le génocide des Tutsis au Rwanda, restitution d’œuvres d’art au continent, réforme du franc CFA… Emmanuel Macron – s’il est réélu – devrait s’inscrire dans la lignée de ces évolutions engagées depuis cinq ans. Pour ce faire, il devrait notamment mettre en œuvre certaines des propositions formulées en octobre dernier à Montpellier par l’intellectuel camerounais Achille Mbembé. Comme la mise sur pied d’un fonds d’innovation pour la démocratie, la création en France d’une « maison des mondes africains » et le déploiement d’un « campus espace nomade » destiné à favoriser la mobilité des étudiants et des chercheurs.
Opposés sur l’immigration et la politique mémorielle
Un programme à mille lieux de celui de Marine Le Pen. Et pour cause : la cheffe de file du Rassemblement national aborde surtout l’Afrique sous le prisme migratoire. Sur ce sujet, son programme se veut très ferme : fin du droit du sol, suppression du regroupement familial, limitation du droit d’asile, durcissement de l’accès à la nationalité française. Et, au-delà, préférence nationale qui donnerait priorité aux Français en matière de logement, d’emploi et de prestations sociales.
Mercredi, lors d’une conférence de presse consacrée aux questions de politique étrangère, la candidate d’extrême droite a ainsi annoncé son intention de « conditionner tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire algérien, par la réadmission par les autorités consulaires algériennes en France ». Avant de préciser le fond de sa pensée : « Les Algériens qui vivent déjà en France et se comportent conformément au droit français, respectent nos us et coutumes et aiment la France, n’ont pas de raison de ne pas rester.
Les autres, certes minoritaires, devront partir. »
Plus radicale sur l’immigration, la candidate d’extrême droite se veut aussi en opposition frontale avec la politique mémorielle engagée par Emmanuel Macron sur le Rwanda et la colonisation algérienne. « S'il s'agit de réconcilier les mémoires en se flagellant devant l'Algérie qui ne cesse de réclamer des actes de repentance, moi, en ce qui me concerne, ce sera non », expliquait-elle le 18 mars dernier, « sauf si l'Algérie demande elle-même pardon aux harkis sur la manière dont ils se sont comportés à leur égard ». Son projet pour défendre la place de la France sur continent ? La mise sur pied d’une union francophone et d’une politique de co-développement avec l’Afrique de l’Ouest.
Le Pen favorable à un départ des troupes françaises du Sahel central
Sur le Sahel, Marine Le Pen porte un regard très critique vis-à-vis de Barkhane. Elle qui qualifie cette opération et le retrait des forces françaises du Mali, d’ « échec ». La candidate du Rassemblement national envisage un départ des forces françaises du Sahel central, mais pas du reste de la région. « Il faudra maintenir une force en fonction aussi de ce que veulent les États, estime Louis Aliot, le maire RN de Perpignan. Le Tchad, c’est un bon partenaire, entre guillemets, pour lutter contre un certain nombre de débordements et d’actions terroristes sur le terrain. On a une histoire commune, beaucoup d’Africains vivent en France. Donc, avance ce porte-parole de Marine Le Pen, la France, nécessairement, elle doit être là pour maintenir quand même une présence. »
Un sujet sur lequel la différence avec Emmanuel Macron paraît moins marquée. Si ce dernier est réélu, la transformation du dispositif militaire français devrait se poursuivre. Transformation qui se caractérisera par moins de soldats français sur le terrain et en première ligne, mais des militaires plus en soutien des armées locales. Avec le Niger, comme nouvel allié numéro un de la France dans la région.
Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220415-macron-le-pen-sur-l-afrique-des-programmes-aux-antipodes
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Les 71 députés nommés au sein de l'assemblée législative de transition au Burkina Faso ont pris leurs fonctions mardi, deux mois après le coup d'Etat qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré lors d'un putsch, a constaté un journaliste de l'AFP.
Cette assemblée est chargée de voter les textes des réformes prévues pendant la transition. La séance, qui s'est ouverte au siège du parlement à Ouagadougou, se tient en présence des membres du gouvernement de transition nommé le 6 mars par le chef de l'Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.
Les députés, qui ont procédé au port de leur écharpe, ont été acclamés à l'appel de leur nom, avant d'être installés par le doyen d'âge, Jean-Hubert Bazié, qui a présidé la session inaugurale.
Les 71 députés ont été désignés, par le chef de l'Etat (21), les forces de défense et de sécurité (16), les organisations de la société civile (13), les représentants des régions du pays (13, un par région) et par les partis politiques (8).
On y retrouve notamment, Luc Adolphe Tiao, le dernier premier ministre de l'ex-président Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire en 2014 après 27 ans au pouvoir. Ancien candidat à la présidentielle de novembre 2020, Abdoulaye Soma, dirigeant du Soleil d'avenir, siège également dans cette assemblée.
Plusieurs figures de la société civile comme Pascal Zaida, Valentin Yambkoudougou, ou encore Roland Bayala, très critiques du précédent gouvernement ont aussi été nommés. A la mi-journée, l'enseignant-chercheur Aboubacar Toguyeni, 58 ans et nommé député par le chef de l'Etat, a été élu à la tête de l'assemblée législative de transition.
"Mon mandat sera inscrit dans le sens de l'engagement pour le pays dans sa quête de sécurité, de dignité et d'honneur", a déclaré M. Toguyeni après son élection. "C'est une transition pour asseoir les fondements pour une société plus juste et de moralisation de la vie publique", a-t-il ajouté, appelant "à la contribution nécessaire de tous les Burkinabè pour la construction d'un Burkina nouveau".
La mise en place de cet organe législatif fait suite à l'adoption début mars d'une Charte de la transition, élaborée après une concertation entre la junte au pouvoir et les "forces vives" de la nation (partis, syndicats, société civile...).
Cette Charte prévoit une période de trois ans avant des élections pour un retour à l'ordre constitutionnel. Signée par le lieutenant-colonel Damiba, elle lui interdit de se présenter aux élections prévues à la fin de la transition.
Le lieutenant-colonel Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir fin janvier après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré accusé d'inefficacité face à la violence jihadiste qui mine le pays.
Dans le sillage du Mali et du Niger, celle-ci a fait depuis sept ans quelque 2.000 morts et plus d'1,7 million de déplacés au Burkina.
Source : https://www.voaafrique.com/a/burkina-
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Si les tendances de progrès actuelles se poursuivent, très peu d'États membres de l'Union africaine pourraient parvenir à un accès universel à une eau potable et à un assainissement gérés en toute sécurité ou à des services d'hygiène de base d'ici 2030.
’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) sur l'eau, l'assainissement et l'hygiène en Afrique va nécessiter une accélération spectaculaire des taux de progrès actuels, selon un rapport spécial UNICEF/OMS axé sur l'Afrique, lancé aujourd'hui lors du Forum mondial de l'eau à Dakar, Sénégal. Ce rapport spécial appelle à une action urgente sur un continent où la pénurie d'eau et la faiblesse des services d'assainissement et d'hygiène peuvent menacer la paix et le développement.
Entre 2000 et 2020, la population de l'Afrique est passée de 800 millions à 1,3 milliard de personnes. Environ 500 millions de personnes ont eu accès à l'eau potable de base et 290 millions à des services d'assainissement de base, selon un rapport du Programme conjoint UNICEF/OMS de surveillance de l'approvisionnement en eau, de l'assainissement et de l'hygiène (JMP), lancé aujourd’hui lors d'une session du Forum mondial de l'eau co-organisée par le Conseil des Ministres africains chargés de l'eau (AMCOW) et l'UNICEF.
Sur le continent, cependant, 418 millions de personnes manquent encore d'un service d'eau potable de base, 779 millions manquent de services d'assainissement de base (dont 208 millions qui pratiquent encore la défécation à l'air libre) et 839 millions manquent de services d'hygiène de base.
Selon le rapport, l’atteinte des cibles des ODD en Afrique nécessitera une multiplication par 12 des taux de progrès actuels en matière d'eau potable gérée en toute sécurité, une multiplication par 20 pour l'assainissement géré en toute sécurité et une multiplication par 42 des services d'hygiène de base.
« L'accès équitable à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène n'est pas seulement le fondement de la santé et du développement des enfants et des communautés. L'eau c'est la vie, l'eau c'est le développement, l'eau c'est la paix », a déclaré Marie-Pierre Poirier, Directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « À une époque où la pénurie d'eau alimente les conflits et où les points d'eau sont ciblés, l'UNICEF appelle à des actions urgentes. Nous avons besoin d’eau, d’assainissement et d’hygiène dans les écoles, en particulier pour les filles qui peuvent manquer l'école parce qu'il n'y a pas de toilettes ou parce qu'elles doivent aller chercher de l'eau. Les femmes et les enfants ont besoin d'un accès sûr à l'eau. Alors que le changement climatique exerce une pression supplémentaire sur les ressources, nous avons besoin de services d'eau, d'assainissement et d'hygiène sensibles aux risques climatiques et résilients pour les enfants et les communautés. Et nous en avons besoin maintenant. »
Des inégalités importantes persistent à l'intérieur des pays, notamment entre les zones urbaines et rurales, entre les régions et entre les plus riches et les plus pauvres. Dans les zones urbaines, 2 personnes sur 5 manquent d'eau potable et 2 personnes sur 3 manquent d'assainissement gérés en toute sécurité, et la moitié de la population manque de services d'hygiène de base. Dans les zones rurales, 4 personnes sur 5 manquent d'eau potable et 3 personnes sur 4 manquent d'assainissement gérés en toute sécurité, et 7 personnes sur 10 manquent de services d'hygiène de base.
Dans le monde, l'UNICEF travaille dans plus de 100 pays pour aider à fournir un accès à l'eau potable et à un assainissement fiables, et pour promouvoir les pratiques d'hygiène de base dans les zones rurales et urbaines, y compris dans les situations d'urgence. Nous obtenons de meilleurs résultats en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène pour les enfants en travaillant directement avec les écoles et les établissements de santé pour améliorer l'accès à ces services, en fournissant un soutien vital dans les contextes humanitaires. La créativité et l'engagement des membres de la communauté soutenus en tant qu'agents du changement peuvent inspirer une action collective liée au climat, se ralliant autour de "rien sur nous sans nous", où les membres de la communauté et les dirigeants gouvernementaux identifient des solutions aux défis auxquels ils sont confrontés.
Organisé pour la première fois en Afrique subsaharienne du 21 au 26 mars 2022 sous le haut patronage de Macky Sall, Président du Sénégal et Président en exercice de l'Union Africaine, avec le soutien de nombreux partenaires dont l'UNICEF, le 9ème Forum Mondial de l'Eau sur la « Sécurité de l'eau pour la paix et le développement » vise à offrir un cadre unique pour la communauté de l'eau et les décideurs afin de trouver des solutions pour accroître l'accès à l'eau et à l'assainissement sur le continent africain d'ici 2030.
Source : https://www.unicef.org/fr/
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Pendant huit ans, Damy Idowu s’est démené pour garder ouvert son petit salon de coiffure situé dans un quartier commercial de Lagos en dépit de l’inflation galopante au Nigeria, de deux récessions et de la pandémie de coronavirus.
Mais, la semaine dernière, l’entrepreneur a dû se résoudre à fermer boutique, comme beaucoup d’autres au Nigeria – le géant africain faisant face à l’une de ses pires crises énergétiques de ces dernières années.
« Pour fonctionner, mon salon a besoin d’électricité et je ne peux pas me permettre d’utiliser le générateur à cause des prix du diesel », explique M. Idowu.
Au Nigeria, premier producteur de pétrole d’Afrique, les pannes d’électricité sont courantes car les infrastructures décaties ne parviennent souvent pas à acheminer l’électricité aux habitants.
Mais l’effondrement prolongé des réseaux électriques au cours des dernières semaines, combiné à une hausse mondiale des prix du diesel du fait de la guerre en Ukraine, plongent dans le noir ses quelques 210 millions d’habitants.
A cause des délestages fréquents, la plupart des commerces dépendent de générateurs fonctionnant au diesel.
Mais depuis l’offensive russe en Ukraine, les prix du diesel ont doublé dans le pays, augmentant considérablement les coûts de production.
A Lagos, la capitale commerciale, les petits commerces sont particulièrement affectés, et les bureaux limitent désormais les horaires de travail, le cout de l’électricité étant devenu inabordable.
Usines à l’arrêt
A Kano, ville industrielle dans le nord du pays, de nombreuses usines sont empêchées de tourner à plein régime. Certains propriétaires ont même arrêté leur chaine de production.
C’est le cas d’Umar Sani Marshall, propriétaire de Marshall Biscuits, une usine de confiserie qui a arrêté de produire ces deux dernières semaines.
« La situation actuelle dépasse l’entendement », déclare-t-il à l’AFP, déplorant des coûts de production « empêchant toute rentabilité ».
Un manque à gagner important qui intervient au pire moment pour ce producteur de confiserie, juste avant le mois du Ramadan, où la demande est d’habitude très forte.
Cette crise énergétique touche durement l’économie du Nigeria, et s’ajoute à des semaines de pénuries d’essence qui ont provoqué le mois dernier des embouteillages monstres dans les grandes villes du pays.
Elle mine aussi le moral des Nigérians, dont plus d’un tiers vit dans l’extrême pauvreté.
Chez eux, ceux qui le peuvent utilisent des générateurs à essence ou au diesel pour éclairer leur maison lorsque le courant est coupé. Mais les Nigérians qui n’ont pas les moyens d’en acheter se retrouvent dans le noir.
La semaine dernière, le réseau national s’est effondré deux fois en 48 heures.
Certaines rues principales de Lagos ne sont plus éclairées la nuit, provoquant des accidents de voitures, tandis que les commerçants éclairent désormais leurs produits à la lumière de leurs téléphones portables.
Le président nigérian Muhammadu Buhari a présenté ses excuses pour les pénuries de carburant et a convoqué lundi son ministre de l’Énergie pour discuter des pénuries d’électricité.
A moins d’un an de l’élection présidentielle, le parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), a prévenu dimanche que cette crise énergétique pourrait entraîner des protestations populaires.
Mais au Nigeria, les problèmes énergétiques sont structurels.
Selon les médias locaux, le pays a connu 206 pannes totales entre 2010 et 2019, en raison de la faiblesse du réseau et de son mauvais entretien.
Les pénuries d’électricité coûtent au Nigeria environ 29 milliards de dollars, soit quelque 2 % du PIB, selon la Banque mondiale.
Investissement ou corruption ?
Quant au pétrole, le Nigeria produit 1,4 million de barils de brut par jour, mais n’en raffine que très peu. Il dépend presque entièrement des importations de carburant, ce qui rend le marché local vulnérable aux ruptures d’approvisionnement.
Avec une population en croissance rapide de 210 millions d’habitants, le pays a connu, au cours de la dernière décennie, un boom des activités commerciales et industrielles qui dépendent largement de l’électricité.
Bien que le secteur ait été privatisé en 2013, au fil des ans, la demande d’électricité a dépassé les capacités de production, de transport et de distribution. Et les quelques réformes engagées par le gouvernement n’ont pas suffi à résoudre les problèmes.
Selon la société publique Transmission Company of Nigeria (TCN), les sociétés de production attribuent les pannes actuelles à un mauvais approvisionnement en gaz, à des défaillances des unités de production et à la maintenance.
Mais, la corruption, endémique dans de nombreux secteurs au Nigeria, est également pointée du doigt.
Dimanche, le groupe de la société civile SERAP, a exhorté le président Buhari à enquêter sur les soupçons de corruption, alors que quelque 11.000 milliards de naira (24 milliards d’euros) ont été dépensés dans le secteur de l’électricité depuis 1999.
Selon eux, ce sont « les montants stupéfiants des fonds publics qui auraient été volés au fil des ans dans le secteur de l’électricité qui ont des effets catastrophiques sur la vie de millions de Nigérians ».
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Un éternel recommencement. La guerre de nos jours n’est plus ce que nous avons connu il y a un peu plus d’un demi-siècle. De nos jours, elle reste surtout médiatique et à outrance. Si l’on se penche avec sérieux sur ce sujet, l’on verrait bien qu’il y a plus de vidéos développées dans le cadre du conflit qui oppose la Russie à l’Ukraine que de cartouches ou de bombes larguées. Et c’est vidéo à collages sont tellement bien concoctées qu’on se croyait déjà sur le point de faire un bilan. Dans ce cadre, la Russie serait bien partie et on pourrait d’ores et déjà lui octroyer la victoire car, elle aurait envahi l’Ukraine et chasser les habitants ; il ne resterait que la capitale à prendre. Là aussi on annonce qu’ils y sont déjà ; juste question de quelques heures. Soit. Dans cette guéguerre médiatique savamment orchestrée, notre chère Afrique reste encore le dindon de la farce. Car, si on décompte le nombre de productions et de diffusion dans ce sens, nous serons encore les premiers, à des années-lumière des peuples mêmes qui sont directement concernés par ce conflit d’arrangement. Pensez-vous que ces vidéos et audio qui distillent des mensonges à profusion sont regardées ou écoutées en occident ? Détrompez- vous ; ces aberrations mensongères ne peuvent passer qu’ici chez nous où le nombre d’analphabètes et de semi analphabètes fait profusion et augmente de plus en plus. Une tête mise à la place d’une autre ; un corps apposé à une tête ; des paroles attribuées ou à Poutine ou à Biden ; bref des collages qui seront détectés à la moindre diffusion en Occident. Mais ici chez nous, c’est le branle-bas. On les regarde, on les écoute et on les partage avec souvent des commentaires naïfs et même insultants. Nos fadas, nos lieux de rassemblements ne parlent que de cette guerre que d’aucuns ont tendance à appeler mondiale. S’il vous plait ! Arrêtons de nous insulter et apprécions les vocables à leur juste valeur. Voyezvous, il n’y a pas plus Guerre Mondiale que cet embrasement que l’on vit dans le Sahel sous la pression des groupes djihadistes. En effet, ces drames qui se jouent depuis une vingtaine d’années ont fait énormément de victimes à la taille d’un conflit mondial. De plus, toutes les forces mondiales sont en présence : L’Union européenne avec Barkhane et Takuba, les Allemands, les belges, les Italiens, les Etats-Unis, le Japon, la Chine, la Russie… tous ces pays y sont présents et les armes fabriquées par eux-mêmes sont utilisées sur le terrain des opérations. Ces puissances se mènent une guerre de positionnement géostratégique juste pour la sauvegarde de leurs propres intérêts. C’est tout. Personne n’est présent pour arrêter la propension des djihadistes et des terroristes dans le Sahel. Du reste, qui a délocalisé le djihadisme de l’Etat Islamique ? N’est-ce pas pour arrêter ce phénomène en Europe et aux USA que la Libye a été démantelé, et les djihadistes éparpillés au Sahel ? Il faut le savoir. Les réfugiés de l’Etat Islamique ont pour la plupart pris d’assaut la Libye tant pour s’y cacher que pour reprendre souffle et se réinvestir en Occident. De plus, la Libye devenait le fief patenté du terrorisme d’où les combattants entraînés gagnaient l’Europe pour intégrer les soldats de l’Etat Islamique. C’était une vraie menace pour la stabilité de l’Occident et cela prenait des proportions inquiétantes, car ce sont les jeunes européens eux-mêmes qui se faisaient enrôlés pour l’Etat Islamique. Allez savoir combien de jeunes français, Italiens, allemands, Turcs et autres ont été identifiés parmi les combattants de l’Etat Islamique. Alors, l’Occident s’est aperçu qu’avec le degré de ségrégation qu’il a créé chez lui, il ne pourrait plus lutter contre ce fléau car les combattants se recrutaient parmi ses propres enfants, ceux-là même qui sont victimes des avatars de la société post-industrielle. Ce qu’il faut faire, c’est changé de terrain d’opération à ces djihadistes. Chose faite depuis un temps, car on a surarmé les gens en Libye avant de les faire descendre au Mali, au Niger, au Tchad, au Nigeria…etc. Franchement, il y en a parmi nos dirigeants qui méritent la corde sans aucun procès.
Ceci dit, c’est ici au Sahel, pendant que les ethnies sont opposées et les djihadistes poussés et boostés à outrance que les occidentaux ont déplacé leurs théâtres d’intérêts divers. On exploite les mines, on vend des armes et mêmes des mercenaires pendant que l’occident enrichit dans le sang de nos frères. Pensez-vous franchement que l’Islam tel qu’il est pratiqué et qu’il se développe en Afrique Occidentale a besoin de quelques rectifications ? Et c’est dans des mosquées même que ces soi-disant musulmans sont souvent fusillés alors même qu’ils ne cessent de professer «Alla hou Akbar». Quel musulman sérieux poserait un acte pareil. Ouvrons juste les yeux.
Depuis tous les temps, les Etats- Unis et leurs alliés européens étaient au Sahel et ils exploitaient tranquillement les richesses pendant que la région s’embrasait. Plus de 30 mille hommes qui n’ont jamais réussi à assainir le nord du Mali et à arrêter la progression du terrorisme ! Aberration ! Et jamais ces occidentaux n’ont bronché si ce n’est avec l’aide de la Russie au Mali. Si Wagner n’était pas arrivé au Mali, pensez-vous réellement que la France et ses alliés quitteraient ce pays ? Non ! C’est juste une question géostratégique à travers laquelle Poutine lui-même avait voulu avoir un arrangement sur l’Ukraine : je me retire du Mali si l’Europe arrête ses visions sur l’Ukraine ! Et c’est le niet opposé par l’Europe qui a exacerbé Poutine ! On lui demande de quitter le Mali alors qu’on a déjà posé les jalons de la perte de l’Ukraine. Ne pensez-vous pas que cet homme pourrait avoir raison de devenir fou et intraitable ? Il n’y a que chez nous où n’importe quelle humiliation peut passer.
Ceci dit, la guerre en Ukraine n’aboutirait jamais à un embrasement mondial. Vivons notre super guerre mondiale ici au Sahel où on chercherait même à mettre deux pauvres en conflit. En Ukraine, il se joue tout simplement un conflit géostratégique dans lequel on cherche un arrangement. Chacun veut avoir une position confortable avant de s’asseoir et de commencer à négocier. On aurait sacrifié quelques âmes et quelques infrastructures que l’on s’arrangerait encore à reconstruire ensemble. La conséquence la plus lourde serait une partition de l’Ukraine. Ici on Sahel, on laisserait tomber quelques mines et récupérer quelque chose quelque part. Pendant ce temps, nous, nous continuons à animer la galerie sur les réseaux sociaux. Pauvre Afrique ; on ne saisit jamais les vrais enjeux et nous risquons d’occuper les strapontins éternellement.
Kaillo
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Ces dernières années, la Russie a étendu son influence en Afrique et, après l'invasion de l'Ukraine, elle attend de ses nouveaux alliés qu'ils lui apportent leur soutien, ou du moins qu'ils restent neutres, dans les instances internationales telles que l'ONU.
De la Libye au Mali, en passant par le Soudan, la République centrafricaine (RCA), le Mozambique et d'autres pays, la Russie s'implique davantage, souvent militairement, en aidant à combattre les rebelles ou les militants djihadistes.
Au Conseil de sécurité des Nations unies, le Kenya, actuellement membre non permanent, a exprimé très clairement son opposition à l'action de la Russie en Ukraine.
Mais les autres pays n'ont pas encore soutenu la position du Kenya en chœur. L'organe continental, l'Union africaine, s'est dit "extrêmement préoccupé" par ce qui se passait, mais est resté discret dans ses critiques à l'égard de la Russie.
L'Afrique du Sud, qui est un partenaire de la Russie au sein du groupe Brics, a appelé le pays à retirer ses forces d'Ukraine, mais a déclaré qu'elle gardait l'espoir d'une solution négociée.
Par ailleurs, le président de la RCA, Faustin-Archange Touadéra, aurait soutenu la décision de la Russie de reconnaître les régions ukrainiennes de Donetsk et de Louhansk comme des États indépendants.
Et mercredi, le chef adjoint de la junte soudanaise, Mohamed Hamdan Dagalo, a conduit une délégation à Moscou, signe d'un rapprochement entre les deux pays.
L'un des exemples les plus flagrants de l'évolution des alliances en Afrique est apparu une semaine avant l'attaque de la Russie contre l'Ukraine, avec la fin de la participation française à la lutte contre les djihadistes au Mali.
Le Premier ministre malien, Choguel Maiga, a confirmé, dans une interview accordée à France24, que son pays avait signé des accords de coopération militaire avec la Russie. Mais, il a nié que la société militaire privée russe controversée, le groupe Wagner, soit impliquée.
L'aide russe au Mali, ainsi que l'offre qui aurait été faite au gouvernement militaire du Burkina Faso, s'inscrivent dans le cadre des mesures prises par la Russie au cours des cinq dernières années pour accroître son influence en Afrique, tant officielle qu'informelle.
Alors que l'engagement renouvelé de la Russie et de l'Afrique prenait de l'ampleur, un sommet organisé en 2019 dans la ville de Sotchi, dans le sud de la Russie, a réuni des délégués de plus de 50 pays africains, dont 43 chefs d'État.
Le président Vladimir Poutine s'est adressé aux dirigeants, faisant appel à un passé de soutien aux mouvements de libération et s'engageant à stimuler le commerce et les investissements.
Le sommet de Sotchi 2019 a attiré la quasi-totalité des chefs d'État africains.
Mais il y a également eu un autre type de présence : la fourniture opaque de sécurité aux gouvernements d'un certain nombre de pays africains, sous forme de formation, de renseignements et d'équipements, ainsi que l'implication de mercenaires russes dans les conflits locaux.
Comme l'a indiqué M. Poutine, il existe des liens historiques qui remontent à l'époque de l'URSS, le prédécesseur de la Russie, lorsque l'Afrique était l'une des nombreuses sphères de concurrence entre celle-ci et les États-Unis.
Mais depuis l'effondrement de l'URSS en 1991 jusqu'au début de la dernière décennie, alors que la Russie traversait une période de transition, les relations avec l'Afrique ne figuraient pas en tête des priorités.
Puis, retrouver le statut de superpuissance est devenu une priorité de politique étrangère pour le président russe.
En 2014, après l'annexion par la Russie de la péninsule ukrainienne de Crimée et les sanctions internationales qui ont suivi, les relations avec les États-Unis et l'Union européenne se sont fortement détériorées.
Face à la menace d'un isolement international, Moscou a commencé à chercher de nouveaux alliés.
"À la suite des sanctions, la Russie a dû chercher de nouveaux marchés pour ses exportations", explique Irina Abramova, directrice de l'Institut de l'Afrique à l'Académie nationale des sciences de Russie.
Qu'est-ce qui se cache derrière le conflit Russie/Ukraine ?
Mais la Russie ne cherchait pas seulement des marchés, elle voulait aussi accroître son influence dans le monde.
En 2014, elle s'est impliquée dans la guerre civile en Syrie, soutenant le président Bachar al-Assad, en partie pour mettre en évidence le chaos que l'Occident était en train de créer et montrer comment la Russie pouvait le réparer.
De la Syrie, elle s'est ensuite tournée vers le continent africain.
Irina Filatova, professeur honoraire de l'université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, explique que la tâche principale de la Russie en Afrique était de discréditer l'influence occidentale, de la même manière qu'en Syrie.
Elle voulait montrer que les Européens, par exemple, n'avaient pas réussi à contenir la menace djihadiste dans le Sahel.
Elle l'a fait par le biais d'une double politique en Afrique, combinant des instructeurs militaires officiels travaillant dans certains pays, et des agences informelles, telles que le Groupe Wagner, combattant dans un certain nombre d'autres.
La RCA a été le premier pays africain où des mercenaires russes du groupe Wagner sont apparus en 2017.
Plus tard, ils ont été suivis par un contingent officiel de consultants militaires russes. Leur objectif était d'aider le président Touadéra à garder le contrôle.
Les allégations d'atrocités commises par les mercenaires sont devenues courantes, mais la Russie a toujours nié qu'un de ses citoyens ait été impliqué dans des crimes de guerre ou des violences contre des civils.
Les mercenaires russes ont également été actifs en Libye, au Soudan, au Mozambique et au Mali, avec plus ou moins de succès.
Autre signe de l'importance croissante du continent, l'Afrique est devenue un marché clé pour l'industrie de l'armement russe. Selon l'agence nationale d'exportation d'armes, près de la totalité des armes destinées à l'Afrique proviennent de Russie.
Les principaux importateurs sont l'Algérie et l'Égypte, mais de nouveaux marchés ont vu le jour au Nigeria, en Tanzanie et au Cameroun.
Mais il y a aussi un prix à payer pour des liens plus étroits sur le front diplomatique. L'Afrique, au total, dispose de plus d'un quart des voix à l'Assemblée générale des Nations unies, et peut être une voix collective puissante dans d'autres organes internationaux.
Un rapport de 2021 sur les perspectives de coopération entre l'Afrique et la Russie, publié par l'École supérieure d'économie de Moscou, souligne que les pays africains ont eu tendance à rester neutres face aux actions de la Russie par le passé.
"Aucun des pays africains n'a introduit de sanctions contre la Russie [après 2014]. Lors des votes à l'ONU sur les questions liées à l'Ukraine, la plupart des pays du continent expriment une position neutre", indique le rapport.
Avec l'invasion de l'Ukraine, si cette position neutre se poursuit, ou si elle se traduit par un soutien plus marqué, alors les efforts de la Russie au cours des dernières années pourraient être considérés comme ayant porté leurs fruits.
Par Ilya Barabanov, BBC News Russian
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L’Afrique, qui réceptionne déjà des produits toxiques au rebut venus d’ailleurs, deviendra-t-elle en plus « la poubelle du monde » des déchets plastiques ? A l’assemblée de l’ONU pour l’environnement qui s’ouvre lundi 28 février à Nairobi, les pays du continent tenteront de s’unir pour l’éviter.
D’Antananarivo à Dakar, en passant par Nairobi ou Conakry, les capitales africaines sont souillées par d’immenses décharges à ciel ouvert où les déchets plastiques se comptent par milliers de tonnes, dégageant des odeurs pestilentielles, des fumées et particules toxiques : au péril de leur vie, hommes, femmes et enfants parmi les plus pauvres viennent y chercher de quoi survivre au quotidien.
Les déchets plastiques polluent aussi les océans et les zones rurales, y menaçant la faune, la flore et les hommes. « Ces sachets [en plastique] sont de vrais assassins, remarque Hama Abdoulaye, un berger nigérien vivant près de Niamey. Ils tuent nos animaux à petit feu lorsqu’ils broutent l’herbe mêlée aux plastiques. »
En raison d’une collecte des déchets déficiente et du manque d’usines de recyclage, « les déchets plastiques augmentent en Afrique », note un récent rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), ce qui constitue « une menace significative pour l’environnement et les économies du continent ».
« Les déchets des pays industrialisés »
Quelque 300 millions de tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année dans le monde, dont 11 millions finissent dans les océans mais, selon l’ONU, « le manque de statistiques » concernant l’Afrique « est un obstacle majeur ». « Il n’y a pas de doute, si rien n’est fait dans quelques années, l’Afrique va être une véritable poubelle des sacs et déchets plastiques », estime Ousmane Danbadji, dirigeant de l’ONG Réseau nigérien pour l’eau et l’assainissement.
La décision en 2018 de la Chine d’interdire l’importation des déchets plastiques, suivie par d’autres pays asiatiques comme les Philippines et la Malaisie, fait craindre que les pays riches ne se tournent vers le continent africain pour s’en débarrasser.
Ils le font déjà pour d’autres produits et matériaux dangereux tels que les batteries ou les composants électriques et électroniques usagés, en particulier au Ghana et au Nigeria. « Le risque est grand de voir tous les déchets des pays industrialisés déversés ici chez nous en Afrique », craint Yves Ikobo, président de l’ONG congolaise Planète verte RDC.
A Nairobi, les pays africains essaieront de parvenir à une position commune sur l’interdiction d’importer des déchets plastiques sur le continent, en vue de pourparlers pour un accord international contre la pollution du plastique.
Manque d’engagement des Etats
La plupart des Etats d’Afrique subsaharienne se sont progressivement dotés depuis le début des années 2000 de législations interdisant « la production, l’importation, la commercialisation, l’utilisation et le stockage des sachets et des emballages en plastique » qui ne sont le plus souvent pas ou mal appliquées.
« Soucieuse de concilier la poursuite des activités économiques avec la protection de l’environnement », une note de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) adressée à l’AFP précise qu’elle est « en train de finaliser un projet de règlement portant sur l’harmonisation des règles » nationales. Cependant, les Etats membres « n’ont pas encore convenu (…) d’une échéance pour l’importation des plastiques ».
« Il y a un manque d’engagement de nombreux Etats en Afrique », affirme John Gakwavu, responsable d’une ONG rwandaise de défense de l’environnement, sentiment partagé par Ousmane Danbadji : « Nous ne pouvons rien faire contre la prolifération [des déchets plastiques], car les politiques ne s’engagent pas véritablement dans la lutte. »
Un manque d’engagement en partie lié à l’impact économique et social du secteur du plastique qui crée de l’emploi dans plusieurs pays, dont l’Afrique du Sud, puissance du continent, où il fait travailler quelque 65 000 personnes. Barbara Creecy, ministre sud-africaine de l’environnement, a récemment déclaré que tout accord international doit prendre en compte « les responsabilités différenciées et les capacités respectives » de chacun « à la lumière des circonstances nationales ».
Difficulté de faire bloc
« Je ne pense pas que les pays africains prendront une position exactement commune » à Nairobi, estime Nhlanhla Sibisi de Greenpeace Afrique, basé à Johannesburg. « Des pays comme l’Afrique du Sud qui a déjà une industrie du plastique bien en place » mettront en avant « la création d’emploi », mais aussi sa contribution « au fisc ». Un argument de poids dans un pays où 65 % des jeunes sont au chômage.
« Il sera très difficile que nos pays fassent bloc pour interdire l’entrée des déchets », estime Yves Ikobo, car « c’est aussi, pour eux, l’entrée de fonds, de capitaux. D’où l’importance pour nous de continuer à faire pression pour qu’on ne sacrifie pas l’avenir du continent ».
Richard Kainika, secrétaire général de l’Association des recycleurs de déchets du Kenya, assure de son côté « ne pas avoir de problème » avec l’importation en Afrique de déchets plastiques initialement « bien triés et classés », car « le recyclage participe à la création d’emplois et protège l’environnement ».
Pour pallier les déficiences des pouvoirs publics et dans l’attente d’un accord international qui prendra du temps, des citoyens africains se mobilisent avec leurs faibles moyens pour essayer de rendre plus propres leurs villes, campagnes et plages, en y ramassant régulièrement les plastiques qui les submergent, notamment à Libreville et Abidjan. Dans cette ville, en collaboration avec l’Unesco et une entreprise privée colombienne, une usine de recyclage du plastique en briques a ouvert ses portes en 2020 pour construire des centaines d’écoles en Côte d’Ivoire.
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Le Conseil Africain Franco-Arabe pour les Grades (CAFAG) a officiellement lancé ses activités hier, au Centre Amir Sultan de Niamey. Cadre d’évaluation des Universités pour apprécier leurs carrières, le CAFAG a pour objectif la promotion de la recherche; l’édition des communications et des œuvres académiques et l’organisation de manifestations culturelles, scientifiques et technologiques pour non seulement permettre un échange fructueux entre les chercheurs et faire connaitre leurs productions au public. Le coup d’envoi de ces activités a été donné par le directeur de l’Enseignement Supérieur Arabe (DESA), Dr Ali Tassiou, représentant le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
A l’entame de son propos le directeur de l’Enseignement Supérieur Arabe (DESA), Dr Ali Tassiou a rendu un hommage mérité à ceux qui ont réfléchi et travaillé pour réaliser ce rêve tant attendu des enseignants chercheurs Franco-Arabe du continent africain. «Il est certes évident que personne n’a le monopole de la science car, elle est universelle, elle doit être perçue comme un bien commun et à la portée de tout celui qui en a besoin», a-t-il affirmé. Les promotions qui en résultent de ces recherches et ces innovations doivent, a soutenu Dr Ali Tassiou, être accessibles à tous. Mais très malheureusement, a-t-il déploré, le moyen technique, politique et financier font obstacle aux enseignants chercheurs franco-arabes. Beaucoup devraient être promus depuis très longtemps vu leurs compétences, leurs capacités et leurs expériences cumulées. Le CAFAG est donc une chance pour ces derniers car, c’est une structure quasi-inexistante dans le domaine des enseignements Franco-Arabe. Dr Ali Tassiou a en outre assuré le président du CAFAG que les enseignants chercheurs du Niger adhéreront à cette structure en masse car, ils attendaient cette chance depuis longtemps.
Auparavant, le directeur du Centre Amir Sultan, Dr Sallam Mohamed Saleh Al-Mugari, a dans son mot de bienvenue mis un accent sur le fonctionnement de l’Education au Niger qui, a-t-il apprécié, est accompagné par l‘Etat sur tous les plans. C’est ce qui donne le sens à cette retrouvaille et prouvent le courage sur l’avancement des activités du CAFAG au Niger, a-t-il ajouté.
Pour sa part, Pr Diarra Abdoulay Mohamed, fondateur du CAFAG a fait une brève présentation de l’Institution créée en 2018 par l’Université privée Africaine Franco-Arabe de Bamako pour évaluer la carrière de ses encadreurs afin d’encourager la productivité et la rendre concurrentielle dans le monde universitaire. Le CAFAG ne s’oppose pas au système d’évaluation existant mais, se singularise par sa rigueur et sa souplesse. Il est rigoureux parce qu’il insiste sur la qualité des œuvres ; souple parce qu’il s’ouvre aux universitaires de différents horizons notamment les arabophones, les francophones, les anglophones et autres, a-t-il précisé. Selon Pr Diarra Abdoulay Mohamed, cette institution dont il est le fondateur est ouverte au monde des établissements de recherches ou des enseignements publics et privés, l’essentiel est de présenter une production universitaire fiable qui met surtout l’accent sur l’innovation technologique et culturelle. A cet effet, a-t-il relevé, elle répond au besoin pressent de beaucoup des universitaires car, elle leur offre une opportunité de faire valoir des travaux doctoraux de grandes importances pour le monde du savoir.
Aussi, les initiateurs de cette rencontre ont mis cette occasion à profit pour honorer les membres fondateurs du CAFAG et les enseignants et chercheurs aguerris qui ont fait leur preuve dans le domaine de l’Enseignement Franco-Arabe. Il faut également noter que plusieurs communications étaient au menu de la rencontre dont la communication sur l’administration scolaire moderne et celle sur le Cinéma et les autres Arts.
Aïchatou Hamma Wakasso (Onep)
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Après les sanctions iniques imposées au Mali le 9 janvier dernier, les dirigeants de la CEDEAO se seraient-ils enfin rendus compte des limites de leur stratégie pour empêcher l’irruption des hommes en kaki dans la gestion politique des pays ? Un mois après ces sanctions, prises dans un moment de colère et pour plaire à la France, les présidents de l’organisation sous régionale étaient en conclave, le 3 février dernier à Accra. Entre ces deux sommets, l’organisation a été amputée. Le président du Burkina Faso a été renversé par un coup d’Etat militaire. Sans compter la tentative en Guinée Bissau qui, contrairement au Mali, à la Guinée Conakry et au Burkina, a plus une odeur de cocaïne. C’est dire que la tolérance zéro pour les coups d’Etat militaires ne porte pas de fruit. L’intransigeance de la CEDEAO, au lieu de prévenir les interruptions par les militaires des processus démocratiques, semble les provoquer. Et c’est probablement pourquoi aucune sanction n’a été prise au cours du sommet du 3 février. Le communiqué final issu de ce sommet donne raison à ceux qui disent que la CEDEAO est devenue un syndicat des présidents. Ils ont exprimé leur « préoccupation face au maintien en détention du président Roch Marc Christian Kaboré. » Pourtant, dans tous les pays de l’espace, des opposants politiques sont détenus et maintenus en prison sans que la CEDEAO s’en émeuve. Pire, les présidents de cette organisation ne se préoccupent pas du tout de la situation de leurs compatriotes. Dans la même communiqué final à propos de la situation sécuritaire au Burkina il est dit : « la Conférence a noté la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays, qui requiert un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin de pouvoir trouver des solutions efficaces à ces problèmes. » C’est hallucinant. La dégradation de la situation sécuritaire est-elle le fait du coup d’Etat ? Elle en est surtout la cause. Il est à se demander si nous sommes sur la même planète que nos chefs d’Etats ? Depuis que Kaboré exerçait dans ‘’l’ordre constitutionnel’’, qu’ont-ils fait pour l’aider à ‘’trouver des solutions efficaces’’. Rien du tout. Et pourtant ils ont décidé d’envoyer une force d’appui et de stabilisation en Guinée Bissau. Une force d’appui et de maintien de Emballo.
A propos du Mali, la CEDEAO est encore à la recherche de justifications. En témoigne la référence, dans le communiqué final, au soutien de l’UA qui, le 14 janvier dernier, dans les conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité, a approuvé toutes les décisions et sanctions prises à l’encontre du Mali. Elle aurait pu regretter le refus des Nations Unies d’en faire autant. La CEDEAO a aussi reçu une mémorable claque de l’Union européenne qui n’a sanctionné que quelques responsables Maliens. La preuve que ses décisions sont excessives et inappropriées. Des sanctions émotives qui disqualifient la CEDEAO dans la recherche des solutions aux problèmes des Maliens et qui rendent inaudibles ses appels qui invitent les autorités maliennes à proposer un chronogramme acceptable. C’est cela qu’on appelle chez nous « l’alerte après la guerre ». Et c’est maintenant que les chefs d’Etats instruisent la Commission pour « accélérer la révision du Protocole additionnel de 2001 sur la démocratie et la bonne gouvernance et les textes connexes. » Désavoués par leurs opinions, leurs compatriotes et même par certains de leurs pairs, les dirigeants de la CEDEAO cherchent à amadouer. Annoncer la révision le Protocole additionnel semble-t-il vouloir dire plus de tripatouillages de Constitution, plus de holdup électoraux, plus de détournement, plus d’impunité ? Certainement pas. Une révision dans le pipe line permet de gagner du temps.
Modibo
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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé jeudi à Dakar que l'Europe comptait mobiliser plus de 150 milliards d'euros d'investissements en Afrique dans les prochaines années.
"Aujourd'hui, je suis fière d'annoncer plus de 150 milliards d'euros par le programme Afrique-Europe; c'est le tout premier plan régional sous Global Gateway", a-t-elle dit devant la presse, en référence à l'initiative européenne lancée en décembre.
Global Gateway est censée mobiliser jusqu'à 300 milliards d'euros de fonds publics et privés d'ici à 2027 dans des projets d'infrastructures à travers le monde. Sa déclinaison pour l'Afrique fixe plutôt l'horizon à 2030, indique un document rendu public par la Commission européenne.
L'argent ira aux énergies renouvelables, à la réduction des risques de catastrophe naturelle, à l'accès des Africains aux réseaux internet, aux transports, à la production de vaccins ou à l'éducation, dit le document.
"Pour tout cela, nous avons bien sûr besoin du secteur privé, de son expertise et de son fort investissement, nous avons aussi besoin de volontarisme politique au plus haut niveau", a déclaré Mme von der Leyen au côté du président sénégalais Macky Sall.
Global Gateway est perçue comme une riposte aux "Nouvelles routes de la soie" tracées par la Chine. En Afrique aussi, la Chine étend rapidement sa présence économique et politique.
La visite de Mme von der Leyen précède de quelques jours le sommet Union européenne-Union africaine des 17 et 18 février à Bruxelles. Le chef de l'Etat sénégalais assume depuis peu la présidence de l'Union africaine.
"Les investissements seront au coeur des discussions" de ce sommet, a souligné Mme von der Leyen. "Dans ce domaine, l'Europe est le partenaire le plus fiable pour l'Afrique et de loin le plus important", a-t-elle ajouté.
Mme von der Leyen a redit que Global Gateway était ancrée dans "les valeurs auxquelles l'Europe et l'Afrique sont attachées, comme la transparence, la durabilité, la bonne gouvernance et le souci du bien-être des populations".
Les concurrents chinois ou russes des Européens en Afrique sont communément accusés d'être moins exigeants quant à la protection de l'environnement ou des droits humains.
Mme von der Leyen avait indiqué dans un entretien accordé à l'AFP avant son déplacement que les investissements étrangers en Afrique avaient "trop souvent des coûts cachés, des coûts financiers, politiques, environnementaux et sociaux, parfois très lourds". Elle avait déploré les liens de "dépendance" qu'ils pouvaient établir, possible allusion à la dette contractée auprès des bailleurs chinois.
Le président sénégalais a dit attendre du sommet UE-UA "un partenariat rénové, modernisé et davantage orienté vers l'action".
"L'Europe et l'Afrique ont intérêt à travailler ensemble", du fait de leur proximité et des répercussions sur la sécurité, et des opportunités offertes à l'Europe par l'Afrique, "avec ses ressources humaines et naturelles et ses besoins de développement", a-t-il dit.
Il a exprimé son "attachement à la lutte contre le réchauffement climatique, mais également notre plaidoyer pour le maintien du financement sur le gaz pour soutenir l'industrialisation de l'Afrique et l'accès universel à l'électricité, puisque plus de 600 millions d'Africains restent encore privés d'électricité".
Le Sénégal, pays pauvre, place beaucoup d'espoir dans l'exploitation future des champs de gaz et de pétrole découverts dans l'Atlantique. Il prévoit de produire ses premiers barils fin 2023 ou en 2024.
Le président sénégalais s'alarme de l'engagement annoncé en 2021 pendant la conférence sur le climat COP26 par une vingtaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la France. Ils comptent mettre un terme d'ici fin 2022 au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles sans techniques de capture du carbone.
12 février 2022
Source : https://www.lepoint.fr/monde/afrique-
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Dans son acception et acceptation, la démocratie est, essentiellement, régie par la loi du nombre. Elle se manifeste dans le choix, à l’issue d’un vote libre, équitable et consenti, des populations. Elle oblige les élus, les femmes et hommes choisis, de respecter leurs engagements, de respecter les textes desquels ils tirent leur légitimité. Elle les oblige aussi à respecter la séparation des pouvoirs. Elle insiste sur l’indépendance de la justice et la liberté d’expression et d’opinions. Sous nos tropiques malheureusement, elle est régie par le rapport de force. Le respect du choix des populations, la justice, les libertés d’expression et d’opinions sont constamment et systématiquement bafoués. Le peu de respect des populations ne pourrait avoir qu’une seule raison. Nos présidents ne sont pas redevables à leur peuple. Ils le sont vis à vis de la France qui fait et défait. Quels sont les présidents qui doivent leur fauteuil à des élections justes, honnêtes et équitables ? Combien sont-ils qui modifient les constitutions, avec la bénédiction de la France, pour s’octroyer des mandats de plus ? Le président Tandja qui n’avait pas la bénédiction de la France l’a appris à ses dépens. Et récemment Alpha Condé aussi. Ouattara et Faure sont là. Pourtant ni la France, ni la CEDEAO encore moins l’UEMOA ne disent rien. Il a suffi que les Maliens mettent le doigt où ça fait mal pour qu’à l’unisson des sanctions pleuvent. Nos chefs d’Etats, conscients d’avoir été mal élus, de diriger comme de potentats avec la mauvaise gouvernance, l’injustice, redoutent au plus profond d’eux les militaires. Nos politiques estiment aujourd’hui, que personne en dehors d’eux ne mérite de diriger. Pourtant tous doivent la présidence à des militaires. Au Niger, Bazoum doit le pouvoir plus au général Djibo Salou qu’à Issoufou Mahamadou.
En Côte d’Ivoire, n’eut été l’armée française, Ouattara serait toujours en exil.
Au Burkina, Kaboré doit son pouvoir au peuple et à l’armée qui ont chassé Compaoré. Aujourd’hui, c’est ce même Kaboré qui empêche au peuple d’apporter son soutien aux Maliens. Et cela, juste pour plaire aux Français. On ne parlera pas du Ghana dont la prospérité et la stabilité sont en grande partie l’oeuvre du capitaine Jerry Rawlings. Est-il vraiment acceptable que des hommes qui braquent les urnes, détournent les votes, font de l’injustice un mode de gouvernance, dilapident à leur seul profit les ressources des Etats, exécutent tous les desideratas des colons, s’érigent en donneurs de leçons ? Comme dirait un humoriste, nous sommes vraiment en danger.
Modibo
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Quelles sont les vraies motivations qui conduisent à la création de grands ensembles politiques ou économiques à l’échelle régionale, sous régionale ou même continentale ? Restons chez nous en Afrique pour tenter de trouver une réponse plausible à cette question. Car, comme vous le savez, c’est en Afrique que les regroupements de ce genre sont en train d’échouer lamentablement, devenant un véritable fiasco à des années de lumières des objectifs qui ont motivé leur création. Pour le reste, en Amérique, en Europe ou en Asie, ces initiatives sont en train de donner des résultats forts appréciables, au point où certains regroupements ont même supplanté les occidentaux longtemps reconnus comme les premiers acteurs politiques et économiques du monde.
Ceci dit, dites-moi le dernier pays au monde à être émietté pour donner naissance à deux nations ? Dans tous les cas, c’est en Afrique que cette aberration s’est passée. Ensuite, dites-moi le dernier pays au monde à rejoindre un autre pour créer un espace beaucoup plus grand, viable politiquement et économiquement ? Ne rêvez pas ; ce n’est pas en Afrique mais en Asie.
Deux exemples sur lesquels va se baser notre sobre analyse. En effet, depuis un peu plus de deux décennies, le monde a pris l’option de la globalisation et, les nations les plus averties ont compris que désormais nul pays ne saura se faire prévaloir s’il reste dans son espace étriqué et exigu des quatre frontières. Le monde a plutôt besoin de grands espaces d’exercices pour résister aux exigences des marchés devenant de plus en plus sélectifs. En Europe tout comme en Asie, des pays longtemps divisés par des pratiques géopolitiques ont fini par se rendre à l’évidence pour enfin se reconstituer. C’est le cas un peu éloigné dans le temps des deux Allemagnes et beaucoup plus récemment l’Exemple de la Chine et la richissime Île de Hong-Kong. Aujourd’hui, ces deux nations sont parmi les plus influentes au monde. De son côté, l’Europe s’est davantage renforcée à travers l’Union Européenne ; ne parlons même pas du cas des Etats- Unis qui demeurent une référence sur ce plan. Petit à petit, l’Occident s’est avantage renforcé en créant ou en consolidant des ensembles géographiquement étendus, économiquement viables et politiquement influents. En répondant à la nouvelle donne de la géopolitique mondiale, l’Occident s’est mis à l’abri de la pression des groupes beaucoup plus forts. En effet, aucune nation prise individuellement de nos jours ne saurait s’affirmer et s’afficher sur l’échiquier mondial.
Cette réalité a aussi été bien appréhendée par les peuples africains. C’est ainsi que depuis des décennies, plusieurs regroupements ont été initiés. C’est le cas de l’OUA devenue Union Africaine (UA), de la CEDEAO, de l’UEMOA, de l’UEAC… Aujourd’hui, l’on est en droit de se demander quel est le niveau de développement de ces institutions, en rapport avec les objectifs premiers qui leur ont été assignés. Pour que l’on veuille être objectif, l’on reconnaîtra que ces institutions ne sont que de véritables fiascos. De tous les temps, jamais ces institutions n’ont réussi à asseoir la cohésion recherchée. Quant à l’intégration, ce n’est qu’une chimère qui ne fait que désintégrer les liens séculaires qui existent entre les peuples. En effet, le Niger, par exemple, entretient des relations séculaires avec le Mali. Ces liens sont fraternels, géographiques, économiques et même politiques. Depuis toujours ces deux peuples se sont côtoyés, se sont rendus visite et séjournent les uns chez les autres. En adoptant des sanctions contre le Mali, la CEDEAO a systématiquement brisé ces relations séculaires qui lient les peuples du Mali à ceux du Niger. Voilà une institution qui à l’origine a pour mission de réunir les peuples et qui s’érige à présent en diviseur des peuples. Ainsi au moment où partout au monde les peuples ont adhéré à l’option des grands ensembles, nous en Afrique continuons à céder à la division, chacun recroquevillé sur son minable état. Que se passe-til dans la tête de nos chefs d’état ? Sont-ils réellement conscients des enjeux concrets de la géopolitique mondiale ?
Que l’on réponde par l’affirmative à cette question ou que l’on se taise. En effet, nos hommes politiques ont une grande culture intellectuelle et ils appréhendent mieux que quiconque les enjeux de la géopolitique. Du reste, ils ont juste fait le choix de jouer aux traîtres, aux valets locaux. Les pays de la CEDEAO notamment sont tirés comme des boeufs par la France. C’est à ce niveau qu’il faudrait douter si réellement nos hommes politiquent maîtrisent les enjeux en cours. En effet, de nos jours, tous les voyants sont allumés pour reconnaître que dans les années à venir, l’Afrique serait le continent le plus convoité du monde. L’exploitation de ses ressources naturelles fera de ce continent un potentiel énorme en matière de développement. Ceci dit les autres pays ont bien appréhendée cette réalité et ils s’agitent tant bien que mal pour conforter leur position et leur situation en Afrique. C’est véritablement l’enjeu principal de cette guéguerre entre les nations occidentales au sujet du Mali. Que ce soit la France, la Russie, l’Iran… toute influence présente au Mali s’inscrit dans un cadre véritablement économique ; chaque nation agit pour la défense et la protection de ses propres intérêts.
Voyez-vous, c’est principalement aujourd’hui plus que jamais que nous avons besoin d‘une véritable intégration où nos pays se présenteraient en un bloc uni face aux occidentaux. Nous devons négocier des accords en commun face à l’Union Européenne ou tout autre regroupement qui se manifeste. Mais non ! C’est ce moment que nos chefs d’état ont choisi pour se mener en bateau par ces mêmes nations colonisatrices, notamment la France. Pour le colon, il reste toujours dans sa logique de « diviser pour mieux régner ». S’il vous plait, si jamais l’Afrique présentait un front économique unique, et uni, pensez-vous que certaines clauses aberrantes et sournoises pourraient frappés nos états ? Pensez un tant soit peu au Pacte Colonial. L’Occident est conscient de la force de notre continent si jamais les états sont intégrés et évoluent au sein d‘une même institution viable. Et, jamais ces pays ne nous laisseront réaliser l’unité Africaine qui est le gage de notre totale émancipation. C’est véritablement la réalité que chaque chef d‘état doit avoir à l’esprit. Après, il s’agit de poser des actes concrets qui réunissent les gens au lieu de ceux qui les divisent.
Kaillo
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- La Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie en session extraordinaire, par visioconférence, le 28 janvier 2022, sous la présidence de E.M. Nana Addo Dankwa Akufo-Addo, Président de la République du Ghana et Président en exercice de la Conférence.
- Cette session extraordinaire a été convoquée à l’effet d’examiner les évolutions politiques au Burkina Faso, suite au coup d’Etat survenu dans ce pays le 24 janvier 2022, qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu de E.M. Roch Marc Christian Kaboré.
- Etaient présents à ce Sommet, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ciaprès, ou leurs représentants dûment mandatés :
- E.M. Patrice TALON, Président de la République du Bénin ;
- E.M. Jose Maria NEVES, Président de la République du Cabo Verde ;
- E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
- E.M. Adama BARROW, Président de la République de Gambie ;
- E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana ;
- E.M. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la République de Guinée Bissau ;
- E.M. George Manneh WEAH, Président de la République du Liberia ;
- E.M. Muhammadu BUHARI, Président de la République fédérale du Nigeria ;
- E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger ;
- E.M. Julius Maada BIO, Président de la République de Sierra Leone ;
- E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise ;
- E.M. Sidiki Kaba, Ministre des Forces Armées, République du Sénégal.
- Ont également assisté à cette Session :
- E.M. Moussa Faki, Président de la Commission de l’Union Africaine ;
- E.M. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO ;
- E.M. Mahamat Saleh ANNADIF, Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ; ● S.E.M. Abdoulaye DIOP, Président de la Commission de l’UEMOA.
- Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris note du mémorandum relatif à la situation politique au Burkina Faso, présenté par E.M. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO. La Conférence a salué la qualité du rapport et pris note des recommandations qui y sont formulées.
- La Conférence condamne fermement ce coup d'Etat et exprime sa profonde préoccupation face à la résurgence des putschs militaires dans la région, suite à ceux perpétrés au Mali le 18 août 2020, en Guinée, le 5 septembre 2021 et au Burkina Faso, le 24 janvier 2022. Le coup de force au Burkina Faso a été effectué en faisant en sorte d’obtenir sous la contrainte la démission du Président Roch Marc Christian Kaboré.
- La Conférence réaffirme son engagement total en faveur du principe de la tolérance zéro pour l’accession au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels, tel qu’édicté dans le Protocole additionnel de 2001 de la CEDEAO, relatif à la Démocratie et la Bonne gouvernance. Par ailleurs, la Conférence :
- exige la libération immédiate et la protection du Président Roch Marc Christian Kaboré et de tous les autres détenus politiques ;
- décide de suspendre le Burkina de toutes les Institutions de la CEDEAO ;
- exige le rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel par les militaires, en les engageant à se conformer à l’esprit républicain et s’en tenir à leur rôle de préservation de l’intégrité territoriale du pays ;
- charge le Comité des Chefs d’Etat-major (CCEM) de déployer sans délai une mission au Burkina Faso pour mener des consultations avec les dirigeants militaires et faire l’évaluation de la situation sécuritaire dans le pays en vue de soumettre un rapport à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
- charge également la Commission d’organiser le déploiement au Burkina Faso, le 31 janvier 2022, d’une mission ministérielle de la CEDEAO dirigée par la Présidente du Conseil des ministres pour évaluer la situation politique et soumettre un rapport à la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement. Le Représentant Spécial des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, ainsi que l’Union Africaine participeront à cette mission.
- La Conférence a suivi un compte rendu sur les dernières évolutions de la situation politique au Mali et en Guinée.
- La Conférence invite la Commission à finaliser les travaux en cours portant sur la révision du Protocole sur la Démocratie et la Bonne gouvernance.
- Elle décide de convoquer un Sommet extraordinaire le 3 février 2022, à Accra, Ghana, pour faire le point de la situation au Burkina, en Guinée et au Mali.
- Les Chefs d’Etat et de Gouvernement expriment leur profonde gratitude à E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, pour le leadership exemplaire dont il a fait preuve en vue d’assurer la réussite de ce Sommet.
Fait le 28 janvier 2022
LA CONFERENCE
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Depuis les manifestations contre Ibrahim Boubacar Keita (IBK), organisées par le peuple au sein du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), un vent nouveau souffle, un vent de libération, sur les pays sahéliens, précisément les anciennes colonies de la France en Afrique de l’Ouest. Pas aussi anciennes que cela, car ces pays sont encore dans le giron français, pour ne pas dire l’empire français.
L’on connait la suite de ce mouvement populaire. Cette situation du Mali, dirigé présentement par le Colonel Hassimi Goita avec pour Premier ministre Choguel Kokala Maiga, a suscité au niveau de la France des commentaires insolites et pour le moins ridicules pour un pays qui se dit berceau des droits de l’homme mais qui se comporte de manière paternaliste en véritable puissance colonisatrice. Avec tout l’anachronisme qui caractérise une telle posture. La CEDEAO qui s’est révélée comme un instrument au service de la France s’est montrée encore plus ridicule. Avec à sa tête des présidents dont la plupart sont mal élus, en mal de légitimité, ou ayant brigué un troisième mandat en tordant le cou à la Constitution de leur pays tout en s’inféodant toutes les institutions de la République dont les forces de défense et de sécurité que, paradoxalement on ne veut pas voir à la tête d’un Etat dans l’espace CECEAO.
D’ailleurs, ceux qui parlent de coup d’Etat constitutionnel,que ce soit en Guinée et en Côte d’Ivoire, se trompent ou veulent tromper les autres. Ce sont des coups d’Etat contre la Constitution et contre le peuple, à proprement parler. Mais, les mêmes ont décidé de soumettre leurs frères maliens à des sanctions théoriquement drastiques mais difficiles à mettre en ?uvre dans la pratique pour plusieurs raisons, en tentant de les noyer, les asphyxier, pour leurs propres intérêts mesquins car en pensant à leur sort personnel et surtout à ceux de la France. Pour rappel, c’est de cette manière que l’Afrique a été soumise à des siècles d’esclavage et de colonisation : les complicités internes, l’utilisation des africains contre leurs frères. Il n’y a pas à chercher, ailleurs, d’autres causes. Car, au niveau de la France ou des pays de la CEDEAO, nul n’a pensé un seul instant au peuple malien, à sa volonté de rompre avec le néocolonialisme, son droit à la sécurité et à la dignité. C’est quand même curieux qu’il n’y a pas eu autant de mobilisation pendant tout le temps où le Mali subit les attaques meurtrières des terroristes et autres groupes armés. Mais, les maliens ont plus d’un tour dans leur sac, avec des alliés de longue date comme l’Algérie aux côtés de laquelle le Mali sous Modibo Keita a lutté pendant la guerre de libération de l’Algérie contre la France, et également la Russie. Sans oublier d’autres pays émergents qui n’attendent que l’occasion de se faire des partenaires en Afrique surtout au Sahel, une zone, parait-il, qui regorge de richesses que la raison humaine peut à peine imaginer. Les attitudes de la France et de la CEDEA0 ont, comme dans un effet boomerang, produit l’effet inverse. Alpha Condé a été renversé le 5 septembre 2021, et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso vient de l’être le 24 janvier 2022. Dans les deux cas, pour répondre à la demande sociale, à la demande des peuples. Des peuples qui, partout, en Afrique ont assez de l’exploitation étrangère, des détournements massifs impunis de l’élite dirigeante corrompue sur fond d’incompétence, et de l’injustice sociale criarde. Autant dire mare de l’indignité. Les peuples africains veulent prendre leur destin en main, écrire leurs propres histoires, en choisissant librement leurs partenaires pour jouir tout aussi librement des ressources de leur pays, aujourd’hui mises à sac par des dirigeants plus au service de l’extérieur (c’est le sentiment de bien d’africains) que de leurs concitoyens auxquels ils ont pourtant promis liberté, égalité, justice et protection. C’est l’aspiration profonde de tous les peuples du monde, la France y compris. De ce fait, les mouvements sociaux et l’intrusion des militaires sur la scène publique qui se succèdent dans notre espace n’ont pas comme remède les sanctions, les condamnations, mais la bonne gouvernance pour l’intérêt des peuples. Il s’agit de s’interroger sur leurs raisons afin y apporter les réponses qui conviennent. Les peuples africains ne demandent pas la lune. Ils aspirent tout simplement à vivre dans la dignité. Et les africains doivent un jour ou l’autre s’assumer face à l’histoire en prenant leur destin en main pour ne compter d’abord que sur eux-mêmes. Ils le feront ou ils périront d’une manière ou d’une autre. Toutes les puissances qui se précipitent chez nous en traversant ciel, mers et terres, ne le font pas pour nos beaux yeux, mais pour leurs intérêts, pour assurer le bonheur de leurs peuples à eux. Ce n’est pas si difficile à comprendre.
Gassarou
Lire aussi >>> Malicron, le variant se propage en Afrique de l’Ouest
Le coup d’Etat perpétré par un groupe de militaires au Mali contre le régime IBK, accusé de mauvaise gouvernance, mauvaise gestion de l’insécurité qui sévit dans le pays et la mise à sac des deniers publics à travers l’octroi des marchés publics, est en train de se propager dans les trois frontières du Sahel. Le chaos instauré par l’insécurité au Mali a poussé les militaires à prendre leur responsabilité pour mettre un terme au régime d’IBK.
A la suite de cette situation, les condamnations contre la prise de pouvoir par des militaires fusent de partout. La CEDAO, l’Union africaine, la France, l’Union européenne et le Nations unies ont vivement condamné la prise de pouvoir par la force au Mali. Mais le rubicond a été franchi par la CEDAO qui a infligé des fortes sanctions contre le peuple malien. Des sanctions qui ont irrité tous les peuples dignes du continent. Trois mois après le deuxième coup d’Etat de Assimi Goita qui a eu lieu le 31 mai 2021, le variant Malicron a migré vers le golf de guinée pour infecté le régime de Alpha Condé. Le 5 septembre 2021, le pouvoir de Alpha Condé issu d’un troisième mandat en violation de la loi fondamentale de la République de Guinée est balayé par des militaires avec à leur tête le Colonel Doumbouya. En Guinée, également, le régime déchu était accusé de liberticide et d’atteinte à la vie des citoyens. Le 24 janvier 2022, le meme variant se retrouve au Burkina Faso. Au pays des hommes intègres, ce lundi 24 janvier, les populations se sont réveillées sans président avec la destitution de Roch Kaboré par des militaires qui ont décidé de mettre fin à son régime jugé incapable face à l’aggravation de l’insécurité dans le pays et à faire face au déficit de gouvernance. Un coup de force applaudi par le peuple du Faso qui exprime, à travers des manifestations, son soutien aux militaires, son raz le bol contre le régime corrompu de Roch. L’accélération de la propagation du variant Malicron dans les pays du Sahel est provoquée par la mauvaise gestion des questions sécuritaires, l’injustice, les violations répétitives des libertés fondamentales, l’impunité, le déficit de gouvernance et l’insolence politique des dirigeants. Avec l’incapacité des régimes à prendre en charge les expirations des peuples, le variant a pu s’infiltrer et se propager dans les pays du Sahel. Au Mali, en Guinée et au Burkina, les dirigeants ont payé les frais de leurs tartuferies et leurs mépris à l’égard des peuples. Selon des spécialistes, ce variant dangereux qui vient du Mali risque de se propager dans les pays du Liptako Gourma.
Alpha
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La CEDEAO note que, malgré les appels de la communauté régionale et internationale au calme et au respect de la légalité constitutionnelle, la situation au Burkina Faso est caractérisée par un coup d’Etat militaire ce lundi 24 janvier 2022, suite à la démission du Président Roch Marc Christian Kaboré, obtenue sous la menace, l’intimidation et la pression des militaires après deux jours de mutinerie.
La CEDEAO condamne fermement ce coup de force des militaires qui marque un recul démocratique majeur pour le Burkina Faso. Un sommet extraordinaire de la CEDEAO se tiendra dans les prochains jours pour examiner cette situation.
Fait à Abuja, le 25 janvier 2022
La Commission de la CEDEAO
26 janvier 2022
Source : https://www.ecowas.int/
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Récemment, en visite officielle au Gabon, le président ivoirien, Alassane Ouattara, aurait laissé entendre que c’est leur corps défendant que lui et ses pairs de l’UEMOA et de la CEDEAO ont infligé des sanctions au Mali. Cela s’apparent à des regrets. Pourtant rien ne les obligeait à en arriver à de tels extrêmes. N’eût été l’obligation de faire plaisir à la France. Oubliant les immenses services que les Maliens ont rendu à ses hommes lors de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. Apparemment les intérêts ont primé sur les relations familiales. Le groupe ethnique auquel appartient le président ivoirien parle la même langue que les Bambaras du Mali. il ne serait pas superflu de rappeler que le président Ouattara est arrivé au pouvoir après un conflit qui a opposé l’Armée ivoirienne et des rebelles dont il était le principal bailleur de fonds. Cette guerre n’a pas permis à son pays d’organiser des élections durant un mandat entier. Ni la CEDEAO, ni la France n’ont rien dit. Au terme des élections organisées, la Cour Constitutionnelle, dont les arrêts sont sans cesse brandis pour légitimer, en Afrique, les hold-up électoraux, avait déclaré Laurent Gbagbo vainqueur. La contestation du camp Ouattara a servi de prétexte à l’Armée française de perpétrer un coup d’état dans un pays indépendant. Le même scénario étai-il en préparation au Mali ? A moins que des élections bâclées et contestées ne permettent la partition du Mali pour rendre l’Azaouad redevable à la France qui s’appropriera des immenses réserves de pétrole et de gaz qui se trouvent sur les trois frontières Mali- Algérie- Mauritanie. D’où certainement l’instance pour l’organisation d’élections au Mali en février prochain. Le refus, selon la France et ses valets, l’impossibilité, selon les colonels de Bamako, d’organiser des élections dans un aussi court délai serait à la base du courroux des chefs d’Etat des organisations sous régionales. Pourtant la jurisprudence existe. Le cas libyen est là. Des élections devaient se tenir le 24 décembre dernier. Elles n’ont pas eu lieu et personne n’a infligé des sanctions à ce pays. et pourtant ce pays n’est pas parvenu, depuis 2011, à organiser des consultations électorales. Le cas malien est beaucoup plus simple. Les assises nationales de la refondation ont proposé une transition de six mois à cinq ans. Si nos chefs d’Etats avaient à coeur la résolution de résoudre la crise au Mali, des négociations sincères auraient pu mener.
Au lieu de cela, les présidents fondateurs se sont fâchés et ont ignoré les conséquences de ces sanctions pour leur pays et populations. Aujourd’hui, c’est l’effet boomerang, le retour du bâton. Ils se disqualifient pour les prochaines négociations. Ils étaient d’ailleurs disqualifiés depuis fort longtemps.
Modibo
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Selon le HCR, le nombre des personnes déracinées a été multiplié par dix depuis 2013, passant de 217.000 à un niveau alarmant de 2,1 millions fin 2021.
Le Sahel central particulièrement affecté
Le nombre de réfugiés dans les pays du Sahel central, à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, s’élève désormais à 410.000. La majorité des réfugiés de la région ont fui les violences au Mali, théâtre d’un conflit qui a débuté en janvier 2012, explique l’agence onusienne.
En 2021, une recrudescence d’attaques violentes dans toute la région a entraîné le déplacement de près de 500.000 personnes. Cela sans compter les chiffres du mois de décembre 2021 qui ne sont pas encore connus.
Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais des Burkinabès
Les groupes armés auraient mené plus de 800 attaques meurtrières l’année dernière, selon les estimations des organisations partenaires. Ces violences ont entrainé le déracinement de quelque 450.000 personnes dans leur pays et forcé 36.000 autres à fuir dans un pays voisin.
Rien qu’au Burkina Faso, le nombre total de déplacés internes est passé à plus de 1,5 million à la fin de 2021. Six personnes déplacées sur dix dans le Sahel sont désormais des Burkinabès.
Au Niger, le nombre de personnes déplacées dans les régions de Tillabéri et Tahoua a augmenté de 53% au cours des 12 derniers mois. Au Mali voisin, plus de 400.000 personnes sont déplacées à l’intérieur du pays, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente.
Les facteurs du déplacement
Dans le même temps, la situation humanitaire au Burkina Faso, au Mali et au Niger se détériore rapidement dans un contexte de crises sur plusieurs fronts.
L’insécurité en est le principal moteur, aggravée par l’extrême pauvreté, la pandémie de Covid-19 et l’aggravation des effets de la crise climatique, les températures dans la région augmentant 1,5 fois plus vite que la moyenne mondiale.
Les femmes et les enfants sont souvent les plus touchés et sont exposés à une extrême vulnérabilité et à la menace de la violence sexuelle et sexiste.
Les communautés d’accueil ont continué à faire preuve de résilience et de solidarité en accueillant les familles déplacées, malgré le peu de ressources dont elles disposent. Les gouvernements ont aussi fait preuve d’un engagement sans faille pour aider les personnes déplacées, mais ils sont confrontés à une pression croissante.
Les humanitaires en ligne de mire
Le HCR et ses partenaires humanitaires sont confrontés à des difficultés croissantes pour accéder aux personnes dans le besoin et leur fournir une assistance et une protection vitales. Les humanitaires continuent d’être confrontés à des agressions sur les routes, à des embuscades et à des vols de voitures.
L’agence onusienne appelle la communauté internationale « à prendre des mesures fortes et à ne ménager aucun effort pour soutenir les pays du Sahel central en vue de rétablir la paix, la stabilité et le développement dont la région a besoin de toute urgence ».
En réponse à la crise actuelle, le HCR coordonne les efforts conjoints des agences des Nations Unies et des ONG pour fournir des abris d’urgence, gérer les sites de déplacement et fournir des services de protection vitaux, y compris la lutte contre la violence sexiste et l’amélioration de l’accès aux documents d’état civil.
Des ressources limitées et une demande très élevée
Le HCR continue de travailler en coordination avec les autorités et d’autres partenaires afin d’assurer la réponse humanitaire la plus efficace possible pour répondre aux besoins des réfugiés, des déplacés internes et des communautés d’accueil du Sahel, et ce malgré de nombreux défis.
Face à des ressources limitées et à une demande très élevée, le HCR appelle à un soutien accru qui permettrait de sauver des vies et de remédier aux vulnérabilités.
En 2021, plus d’un tiers des besoins financiers du HCR pour le Sahel central n’ont pas été satisfaits. Pour organiser une réponse efficace en 2022 au Burkina Faso, au Niger et au Mali, le HCR a besoin de 307 millions de dollars.
15 janvier 2022
Source : https://news.un.org/fr/story/2022/01/1112292
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Dans une célèbre fable attribuée à un non moins célèbre auteur français, il est dit : « rien ne sert de courir, il faut partir à point. » Au lieu de s’en inspirer, les autorités françaises courent dans tous les sens pour imposer au peuple malien sa conduite. Il est légitime de se demander ce que veut et cherche la France au Mali. Quel est son agenda ? Après avoir vainement tenté, depuis la colonisation, la partition du Mali et après l’échec de la création de l’Etat du Sahara, avec en toile de fonds une idéologie teintée de racisme, la France use de subterfuges pour recoloniser le Continent. Cette attitude est loin des réalités historiques et sociologiques de l’espace sahélo saharien. Les Français ont été, dans cette affaire, d’une myopie qui donne toute la mesure du peu de sérieux de l’entreprise. Après huit années d’intervention et d’occupation du nord, la France décide unilatéralement de quitter cette partie du territoire. Serait-elle parvenue à constituer un embryon d’Etat à Kidal ? Comme le soupçonnent des observateurs. Se serait-elle rendue compte du caractère utopique de son projet ? Pressentant l’échec du projet, le pays du président Macron mettra tout en oeuvre pour faire plier les colonels et les amener à organiser, dans la précipitation, des élections pour que des civils plus malléables arrivent au pouvoir. Devant le refus, la France met à contribution les chefs d’Etats de la CEDEAO et l’UEMOA. Ils obtempéreront et imposeront des sanctions au Mali en dépit du caractère illégal de ces dernières. Ces présidents, incapables de solidarité avec pays frères sont aussi amnésiques. A qui, par exemple, Nana Akufo-ADDO doit-il la présidence et la stabilité du Ghana ? A un militaire. On se rappelle qu’en juin 1979, le capitaine Jerry Rawlings renverse Acheampong. Après trois mois, il organise des élections pluralistes. Hilla Limann est élu mais il se révèle incapable d’enrayer le désastre économique. Comme au Mali, Rawlings reprend le pouvoir 1a veille du nouvel an 1982. Dix années plus tard, le Ghana devient le pays avec le plus fort taux de croissance. En 1992, une nouvelle constitution est adoptée. Il sera élu et réélu pour un second et dernier mandat. Il a légué un pays stable et économiquement viable. Le président actuel l’a-t-il déjà oublié ?
Au Niger, le président Bazoum ne doit-il pas sa présidence à un capitaine de l’Armée ? Trois jours seulement après le sommet d’Accra qui a accouché des sanctions, la France, encore elle, propose une résolution au Conseil de sécurité de Nations Unies dans le cadre des sanctions de la CEDEAO. Le Ghana présentera la résolution. La France voulait le vernis des Nations Unis comme ce fut le cas de la Libye. Après la forfaiture, le cachet des Nations Unis. Mais la, la Russie et la Chine s’opposent. Un camouflet pour la France et ses valets. Ces manières de gangsters ne conviennent vraiment pas au pays des Lumières. La France est tombée bien bas. Les autorités françaises doivent se dire que l’on n’échappe pas à son destin. Nostradamus a dit que Notre Dame de Paris brûlera et la France connaîtra son déclin. Elle a brûlé l’année dernière. C’est ainsi que vivent les nations. Il y a l’apogée et le déclin.
MODIBO
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Selon des informations dignes de foi, car provenant de sources techniques proches de l’Asecna, c’est la France qui a été la première à violer la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Mali et cela, deux jours seulement après la tenue du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO, à Accra. Sur la foi d’une note rédigée par le représentant de l’Asecna auprès du Mali, un avion militaire français a été aperçu sur le radar sur l’axe Abidjan-Gao et Gao-Abidjan. Malgré le rappel à l’ordre des centres de Niamey et de Ouaga qui lui ont rappelé l’interdiction de survol de l’espace aérien malien, l’avion militaire français a fait fi de tout et a poursuivi son vol. Il a d’ailleurs coupé le contact avec les centres de Niamey et de Ouaga qui lui ont notifié la mesure en vigueur. Pourtant, Emmanuel Macron, le président français, s’est précipité pour faire savoir que la France et l’Union européenne soutiennent les mesures prises à l’encontre du Mali par les chefs d’Etat de la CEDEAO. La violation de l’espace aérien malien par un avion militaire français, le 11 janvier 2021, est une preuve supplémentaire que les chefs d’Etat de la CEDEAO ont été plus royalistes que le roi. De quoi les amener, en principe, à mettre de l’eau dans leur vin et à se remettre en cause sur l’affaire du Mali.
Laboukoye
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L'espace aérien malien sujet à controverse. Un signalement effectué mardi 12 janvier par l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar pose la question de l'impact sur les opérations militaires non seulement françaises, mais aussi internationales, de la fermeture par le Mali de ses frontières aériennes , en représailles à des sanctions similaires de la Cédéao. Dans un communiqué publié mercredi soir, le gouvernement malien assure avoir «dénoncé cette violation de l'espace aérien du Mali auprès des autorités françaises qui ont, au demeurant, décidé de soutenir les sanctions de la Cédéao, parmi lesquelles figure la fermeture des frontières terrestres et aériennes de ses pays membres avec le Mali». Le gouvernement malien ajoute, dans le communiqué, qu'il «décline toute responsabilité relative aux risques auxquels les auteurs de ces pratiques pourraient s'exposer, en cas de nouvelle violation de notre espace aérien».
La France, engagée militairement au Mali et au Sahel, mais aussi la force de l'ONU au Mali , effectuent constamment des vols entre la sous-région et le Mali, pour l'approvisionnement et les opérations.
Une autorisation de survol du Mali possible «par dérogation»
L'Asecna a informé mardi l'Aviation civile malienne qu'un Airbus A400 de transport avait enfreint le même jour l'ordre malien de suspension des vols entre les États membres de la Cédéao et le Mali, indiquent des documents publiés sur les réseaux sociaux. Le PDG des aéroports du Mali, le colonel Lassina Togola, a dit à l'AFP que ces documents étaient authentiques.
Avec AFP
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4eme SOMMET EXTRAORDINAIRE
DE LA CONFERENCE DES CHEFS D’ETAT ET DE GOUVERNEMENT
DE LA CEDEAO SUR LA SITUATION POLITIQUE AU MALI
Original : Anglais
Accra, République du Ghana
Le 9 janvier 2022
COMMUNIQUE FINAL
- La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est réunie en Session extraordinaire, le 9 janvier 2021 à Accra, en République du Ghana, sous la présidence de S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana et Président en exercice de la Conférence. Cette session avait pour objet d’examiner l’évolution de la situation politique en République du Mali depuis le dernier Sommet tenu le 12 décembre 2021.
- Étaient présents à cette Session, les Chefs d’État et de Gouvernement ciaprès, ou leurs représentants dûment mandatés :
S.E.M. Patrice TALON, Président de la République du Bénin ;
S.E.M. Roch Marc Christian KABORE, Président du Burkina Faso. S.E.M.
S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire ;
S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana;
S.E.M. Umaro Sissoco EMBALO, Président de la République de Guinée Bissau ;
S.E.M. Georges Manneh WEAH, Président de la République du Libéria ;
S.E.M. Mohamed BAZOUM, Président de la République du Niger ;
S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal ;
S.E.M. M. Julius Maada BIO, Président de la République de Sierra Leone ;
S.E.M. Dr Isatou TOURAY, Vice-Présidente de la République de Gambie;
S.E.M. Yemi OSINBAJO, Vice-Président de la République Fédérale du Nigeria ;
S.E.M. E. M. Robert DUSSEY, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et des Togolais de l’Extérieur de la République Togolaise ;
S.E.M. Belarmino Monteiro SILVA, Ambassadeur du Cabo Verde auprès de la République Fédérale du Nigeria.
- Ont également participé à cette session :
S.E.M Goodluck JONATHAN, Ancien Président de la République Fédérale du
Nigéria et Médiateur de la CEDEAO au Mali ;
S.E.M. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO ;
S.E.M. Mahamat Saleh ANNADIF, Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ;
S.E.M. Abdoulaye DIOP, Président de la Commission de l’UEMOA
S.E.M Bankole ADEOYE, Commissaire chargé des Affaires politiques, de la paix et de la sécurité, représentant le Président de la Commission de l’Union Africaine ;
S.E.M. El-Ghassim WANE, Chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA).
- Les Chefs d’État et de Gouvernement ont pris note du rapport de S.E. Dr. Goodluck JONATHAN, ancien Président de la République fédérale du Nigeria et Médiateur de la CEDEAO au Mali, ainsi que du mémorandum sur la situation politique au Mali présenté par S.E.M. Jean-Claude Kassi BROU, Président de la Commission de la CEDEAO. La Conférence a salué la qualité des rapports présentés et des recommandations qui y sont formulées.
- Lors des délibérations, les Chefs d’Etat ont déploré le fait que les autorités de la Transition au Mali n’aient pris aucune disposition pour l’organisation de l’élection présidentielle avant la date du 27 février 2022 prévue dans l’accord conclu avec la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO le 15 septembre 2020 et contrairement aux engagements souscrits dans le cadre de la Charte de transition. La Conférence déplore profondément le manque flagrant de volonté politique de la part des autorités de la Transition, qui est à l’origine de l’absence de progrès tangibles dans la préparation des élections, en dépit de la disponibilité manifestée par la CEDEAO et l’ensemble des partenaires régionaux et internationaux pour soutenir le Mali dans le cadre de ce processus.
- La Conférence a été informée des conclusions des Assises Nationales de la Refondation (ANR) du 13 décembre 2021, qui ont conduit à l’adoption d’un chronogramme de la Transition au Mali. Ce chronogramme, soumis le 31 décembre 2021 au Président en exercice de la Conférence par les autorités de transition, prévoit la tenue de l’élection présidentielle à fin décembre 2026 ; ce qui suppose une période de transition de six ans et demi (6,5). La Conférence note que des acteurs importants n’ont pas pris part à ces Assises, traduisant ainsi le manque de consensus des acteurs nationaux sur le chronogramme proposé.
- Suite à la visite du Médiateur au Mali le 5 janvier 2022, les autorités de la Transition ont soumis, le 8 janvier 2022, un nouveau chronogramme prévoyant la tenue de l’élection présidentielle à fin décembre 2025, soit une période de transition de cinq ans et demi (5,5).
- La Conférence juge totalement inacceptable le chronogramme proposé pour la transition. Ce chronogramme signifie simplement qu’un gouvernement militaire illégitime tiendra le peuple malien en otage durant les cinq prochaines années. La Conférence réitère son appel aux autorités de la transition pour que
l’accent soit mis sur les activités visant à assurer un retour rapide à l’ordre constitutionnel, tandis que les grandes réformes devront être suspendues jusqu’à l’entrée en fonction des institutions légitimes qui seront mises en place après les élections.
- Au regard de ce qui précède, la Conférence décide de maintenir les sanctions initialement imposées à l’encontre du Mali et des autorités de transition. Elle décide également l’imposition de sanctions économiques et financières supplémentaires, conformément aux délibérations de sa soixantième session ordinaire tenue le 12 décembre 2021 à Abuja, en République fédérale du Nigeria. Ces sanctions supplémentaires comprennent :
- Le rappel pour consultations par les Etats membres de la CEDEAO de leurs Ambassadeurs accrédités auprès de la République du Mali ;
- La fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la CEDEAO et le Mali ;
- La suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de la CEDEAO et le Mali, à l’exception des produits alimentaires de grande consommation ; des produits pharmaceutiques ; des matériels et équipements médicaux y compris ceux pour la lutte contre la Covid 19 ; des produits pétroliers et de l’électricité ;
- Le gel des avoirs de la République du Mali dans les Banques centrales de la CEDEAO ;
- Le gel des avoirs de l’Etat malien et des entreprises publiques et parapubliques dans les banques commerciales des pays de la CEDEAO ;
- La suspension de toute assistance et transaction financières en faveur du Mali par les Institutions de financement de la CEDEAO, particulièrement la BIDC et la BOAD.
- La Conférence instruit les institutions communautaires à prendre les dispositions pour la mise en œuvre de ces sanctions qui entrent immédiatement en vigueur. Les sanctions feront l’objet d’un réexamen pour leur levée progressive lorsqu’un chronogramme acceptable et agréé par la CEDEAO aura été finalisé et que des progrès satisfaisants auront été enregistrés dans la mise en œuvre du chronogramme des élections.
- Ces sanctions ont été prises pour faciliter le retour à l’ordre constitutionnel au Mali, nécessaire pour la paix, la stabilité et la croissance. En excluant les biens et services essentiels de base, les sanctions ont été conçues pour éviter un impact sur les populations.
- Par ailleurs, compte tenu des effets potentiellement déstabilisateurs de cette transition pour le Mali et la région, la Conférence décide d’activer immédiatement la Force en attente de la CEDEAO qui doit se tenir prête à toute éventualité.
- La Conférence lance un appel à l’Union Africaine, aux Nations Unies et à l’ensemble des partenaires pour qu’ils soutiennent le processus d’application de ces sanctions et continuent d’apporter un soutien en vue d’une transition politique réussie. Elle invite les pays frontaliers du Mali non-membres de la CEDEAO, notamment l’Algérie et la Mauritanie, à soutenir la mise en œuvre de ces sanctions. La CEDEAO conduira incessamment une mission d’information dans ces pays dirigée par la Présidente du Conseil des Ministres.
- En dépit des dénégations du gouvernement de transition au Mali, la Conférence demeure profondément préoccupée par les informations faisant régulièrement état du déploiement d’une agence de sécurité privée au Mali, avec des effets potentiellement déstabilisateurs pour la région de l’Afrique de
l’Ouest. La Conférence note que cette situation a un lien étroit avec l’enlisement de la transition politique dans le pays.
- La Conférence condamne fermement les arrestations et les incarcérations des personnalités politiques et anciens dignitaires maliens par les autorités de la Transition et demande leur traitement judiciaire conformément à l’Etat de droit et au respect des droits de l’Homme.
- Concernant la Guinée, la Conférence reste préoccupée par la lenteur du processus de transition quatre mois après le coup d’Etat. Elle regrette l’absence d’un chronogramme des élections et la non-mise en place du Conseil National de Transition. Elle instruit la conduite d’une mission en Guinée en vue de discuter du processus de transition avec les autorités.
- Concernant la réforme institutionnelle, la Conférence demande au Président de la Commission de prendre toutes les dispositions nécessaires pour la fin du mandat des statutaires actuels à fin juin 2022 et la prise de service des nouveaux fonctionnaires statutaires au 1er juillet 2022. Cela implique la finalisation de l’attribution des postes restants et le lancement du processus de recrutement des nouveaux statutaires
- Les Chefs d’État et de Gouvernement expriment leur profonde gratitude à S.E.M. Nana Addo Dankwa AKUFO-ADDO, Président de la République du Ghana, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, pour son leadership qui a conduit au succès du présent Sommet.
Fait à Accra, le 9 janvier 2022
LA CONFERENCE
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Ce chiffre alarmant a été annoncé, ce mercredi 5 janvier 2022, par le porte-parole du gouvernement, Alkassoum Maïga, à l’issue du Conseil des ministres. Cela représente plus de 13% des écoles du pays.
Ce chiffre est en hausse constante depuis plusieurs années. « C’est très impressionnant et il y a des motifs d’inquiétude », a reconnu lui-même le porte-parole du gouvernement. En trois ans, 1 300 écoles supplémentaires ont dû fermer leurs portes en raison de la pression des terroristes. Une situation qui concerne plus de 500 000 élèves et près de 15 000 enseignants.
Le gouvernement fait des efforts, il l'assure
Pourtant le gouvernement l’assure, il fait des efforts. Plus de 200 écoles ont été rouvertes récemment, 25 ont été déplacées dans des localités jugées plus sûres. Selon Alkassoum Maïga, plus de 13 500 élèves déplacés internes ont ainsi pu se réinscrire.
« Les efforts du gouvernement sont insignifiants, s’indigne Wendyam Zongo, secrétaire général du Syndicat national des personnels d’administration et de gestion de l’éducation et de la recherche. Il ne sert à rien de rouvrir des écoles, si les déplacés internes ne peuvent pas rentrer chez eux et pour cela il faut le retour de la sécurité. »
« Nettoyage des zones infestées »
Vendredi soir, lors de son adresse à la nation pour les vœux 2022, le président Roch Marc Christian Kaboré, a fixé comme objectif au nouveau gouvernement « le nettoyage des zones infestées par les terroristes et le retour des déplacés dans leurs localités d’origine ».
06 janvier 2022
Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique/
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Comment définir une « bonne présidence » ?
C’est une présidence qui arrive un peu à tordre le bras des autres membres, à vaincre les résistances, notamment celles des cinq plus gros contributeurs de l’UA : le Maroc, l’Egypte, l’Algérie, le Nigeria et l’Afrique du Sud. C’est très compliqué de faire bouger l’institution s’ils ne le veulent pas. Reprenons le cas du Rwanda, un petit pays de 12 millions d’habitants. Paul Kagame s’est dit : « Ce n’est pas grave, je vais essayer de foncer et d’utiliser tous les outils qui sont en ma possession pour obtenir des résultats. » Au bout du compte, sa présidence est celle qui a le plus marqué les esprits au cours des dix dernières années.
Que peut-on attendre de la présidence de Macky Sall ? Mettra-t-il l’accent sur la résolution de la crise sahélienne ?
Le Sahel fait partie de ses priorités. Sans oublier d’autres crises, notamment celles provoquées par les coups d’Etat en Guinée et au Mali, deux pays, comme le Sénégal, membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Il devrait également s’attaquer aux questions environnementales, notamment au Sahel, avec ce projet de Grande Muraille verte dont il parle assez régulièrement. Mais tout cela, malheureusement, va être encore une fois soumis à la question du Covid-19. L’évolution de la pandémie aura de toute manière un impact sur son agenda.
Comment pourra-t-il faire avancer ces dossiers prioritaires ?
En arrivant avec des plans préparés et des objectifs clairs, même s’ils sont modestes. La diplomatie sénégalaise existe, elle ne découvre pas l’UA. Mais il devra faire avec une machine en pleine réforme et qui est, tout de même, encore assez souvent dysfonctionnelle.
Le budget de l’UA est encore très dépendant des financements extérieurs. Est-ce une faiblesse ?
Ça va mieux. Certains pays sont à jour de leurs contributions et les mécanismes de financement via la taxe douanière de 0,2 % sur les importations [réforme Kagame] se mettent peu à peu en place. Mais la plupart des membres n’ont pas encore fait leur ce mécanisme et il est difficile d’avoir des informations sur ce sujet. On tend vers une autonomisation financière de l’institution, mais on n’y est pas encore. Une partie significative de l’argent vient encore de bailleurs de fonds comme l’Union européenne (UE).
« La France a tendance à privilégier une approche bilatérale dans ses relations avec les pays africains, plutôt que le multilatéralisme avec l’UA »
Toutefois, les pressions exercées par Bruxelles ne sont pas particulièrement fortes sur la question financière. Déjà parce que les financements européens sont un moyen d’avoir de l’influence sur l’UA et peut-être parce qu’au sein de l’UE, tout le monde ne voit pas l’UA de la même manière. Certains, comme la France, ont tendance à privilégier une approche bilatérale dans leurs relations avec les pays africains, plutôt que le multilatéralisme avec l’UA. D’autres, comme l’Allemagne ou les Pays-Bas, préfèrent travailler avec l’institution, étant eux-mêmes d’une tradition très multilatéraliste et ayant moins d’ambassades sur le continent. Il y a ainsi des philosophies différentes au sein de l’UE.
Emmanuel Macron dit pourtant vouloir mettre l’accent sur le multilatéralisme…
L’idée est plutôt de travailler avec un certain nombre de chefs d’Etats africains exerçant une influence dans leurs régions respectives. Il y a eu ainsi beaucoup d’efforts déployés pour sortir du traditionnel pré carré français sur le continent. Mais je ne discerne pas d’efforts particuliers en direction de l’UA.
Au Sénégal, le président Macky Sall vient de rétablir la fonction de premier ministre, qu’il avait lui-même supprimée il y a quelques années, au prétexte de vouloir se consacrer à la présidence de l’UA. Est-ce une bonne justification ?
Il y a sans doute une part de cuisine politique intérieure, mais une présidence de l’UA réussie nécessite de s’en donner les moyens et notamment de voyager beaucoup en Afrique et au-delà. Regardons Paul Kagame. Pendant sa présidence en 2018, il a effectué plus de 30 déplacements à l’étranger. Pour espérer obtenir des résultats, il faut rencontrer les chefs d’Etat africains et ne pas se contenter de leur téléphoner. C’est aussi une fonction de représentation à l’extérieur du continent. Il faut pouvoir gérer les deux de front.
Christophe Châtelot
05 janvier 2022
Source : https://www.lemonde.fr/afrique/
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Un consortium australo-chinois sera aux commandes de la première mine de lithium au Mali, annonce l’Agence Ecofin. En effet, c’est à Goulamina, à environ 150 kilomètres de Bamako, que la compagnie minière australienne Firefinch Limited et la société chinoise Ganfeng Lithium vont concrétiser leur projet commun.
Le gouvernement malien avait donné en septembre 2021 son accord pour la finalisation de l’accord entre Firefinch, propriétaire actuel du projet, et Ganfeng Lithium, groupe chinois qui s’est engagé à mobiliser le financement pour la construction de la mine, précise l’Agence Ecofin dans un autre article.
Le Mali, roi du “pétrole blanc”
Selon une étude de faisabilité rendue publique en décembre 2021, cette mine devrait produire à terme une moyenne annuelle de 726 000 tonnes de concentré de spodumène, un silicate d’aluminium et de lithium.
L’exploitation de la mine, précise l’agence d’information économique africaine, devrait s’étaler sur une durée de vingt et un ans, atteignant au cours de cette période un pic d’extraction de 880 000 tonnes par an. La mine doit entrer en production en 2023, au plus tard début 2024.
05 janvier 2021
Source : https://www.courrierinternational.com/
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Analyse Comme chaque début d’année depuis 1991, le ministre des affaires étrangères chinois se rend en Afrique. Cette fois, dans l’est du continent. Une visite hautement stratégique pour l’avenir de Pékin dans la région.
La tradition est bien respectée : depuis 1991, le chef de la diplomatie de Pékin entame invariablement ses déplacements de l’année par l’Afrique. Cette fois, c’est le tour de l’Afrique de l’Est. « Ni l’évolution du paysage international ni la pandémie de Covid-19 qui fait rage ne peuvent affaiblir la volonté et la détermination de la Chine et de l’Afrique à maintenir des échanges amicaux, à améliorer la communication stratégique et à se soutenir fermement », a expliqué le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Zhao Lijian, le 30 décembre. Au programme de cette tournée du ministre Wang Yi, qui doit s’achever le jeudi 7 janvier : l’Érythrée, le Kenya et les Comores.
Un peu plus d’un mois après le sommet Chine Afrique (Focac) de Dakar au cours duquel Pékin s’est engagé à verser un milliard de doses de vaccins supplémentaires contre le Covid et a promis d’améliorer ses échanges commerciaux avec le continent, voici donc le ministre de retour sur le continent pour applique les engagements de ce sommet.
Pourquoi ces trois pays ?
Outre ces engagements, Pékin se rend dans ces trois pays surtout pour deux objectifs stratégiques. Le premier concerne ses méga projets d’infrastructures dans la région, surtout au Kenya où il a lancé plusieurs lignes de chemins de fer comme « Mombasa-Malaba », « Nairobi-Susa », « Nairobi-Mombasa ». Mais aussi des autoroutes, des centrales électriques… Or, la Chine est inquiète car la sous-région – où elle est la première partenaire économique – est de plus en plus déstabilisée par des questions sécuritaires, comme en témoigne la crise éthiopienne. D’où son voyage au Kenya, le dernier grand pays stable de la sous-région au cœur de son projet des « nouvelles routes de la soie ».
La Corne de l’Afrique est, pour elle comme pour tous, la porte d’entrée de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique centrale, et la clé de voûte de la route maritime qui transite par la Mer Rouge. C’est pourquoi avant de se rendre au Kenya, le ministre des affaires étrangères chinois a démarré sa tournée par l’Érythrée dont le principal intérêt est son accès hyperstratégique sur la Mer Rouge : un facteur central pour la diplomatie maritime de Pékin. Et dont le rôle chez son voisin éthiopien – la Chine est aussi son premier partenaire commercial – est à prendre très au sérieux pour éviter l’effondrement de ce pays.
Une étape aux Comores
Les relations entre les deux pays ont toujours été très bonnes. Pékin a été l’un des tout premiers États à reconnaître l’indépendance des Comores en 1975, le premier aussi à établir des relations diplomatiques et le premier à y ouvrir une ambassade.
Au début de l’année 2021, les Comores ont accepté l’aide proposée par la Chine pour lutter contre le Covid 19 – l’envoi d’une équipe médicale –, alors qu’elle refusait celle proposée par la France, l’ancienne puissance coloniale. Le voyage du ministre des affaires étrangères chinois dans l’archipel n’est pas sans lien, là aussi, avec la diplomatie maritime de son pays : ici, l’océan Indien ! Après l’Afrique de l’Est, il va ensuite, d’ailleurs, se rendre aux Maldives et au Sri Lanka, deux autres pays stratégiques pour les grandes routes maritimes de l’océan Indien.
Une nouvelle base militaire en Afrique
Ces dernières années, la Chine a fait de sa diplomatie maritime l’un des axes majeurs de sa nouvelle stratégie en Afrique. Selon le Wall Street Journal, elle devrait ainsi construire en Guinée équatoriale sa deuxième base militaire permanente en Afrique, après celle inaugurée en 2017 à Djibouti. Se fondant sur des rapports de la CIA, le journal détaille l’état avancé des négociations entre les deux pays. Pour Pékin, cette nouvelle installation lui permettrait d’avoir accès à l’Atlantique… Une formidable tête de pont, non seulement en direction de l’Afrique de l’Ouest mais aussi vers cet océan considéré comme le pré carré des États-Unis.
05 janvier 2022
Source : https://www.la-croix.com/Monde/En-Afrique
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Pour ceux qui ne connaissent pas le personnage, et d’ailleurs, ils feraient mieux de s’en passer, Eric Zemmour est ce journaliste polémiste français, d’origine magrébine, Juif algérien, connu pour ses multiples thèses controversées au sujet de ‘’l’identité’’, de ‘’l’assimilation’’ à la française, de la funeste théorie du ‘’grand remplacement’’, et surtout son islamophobie ostentatoirement affichée sans gêne qui sont ses thèmes favoris avec lesquels il compte briguer la présidence en France. Aujourd’hui, certains sondages d’opinions lui prédisent même une qualification au second tour de l’élection présidentielle en 2022. Comment la société française a pu en arriver-là, pourrait-on tenter de se poser la question ?
En fait, si cette poussée extrémiste a atteint aujourd’hui une telle ampleur, c’est qu’au fond, elle s’est nourrie d’un sentiment diffus autour de la place de la France dans le monde, la peur de sa perte d’influence dans les zones qui constituaient jadis son pré-carré, et aussi par rapport à ce décrochage économique et industriel vis-à-vis de ces nouvelles puissances émergentes dans le monde. Décidément Eric n’aime pas Zemmour, car pour Eric Zemmour, le Maréchal Pétain est un sauveur des Juifs ! Quelle réécriture de l’histoire ! Il prospère aussi sur le terreau fertile de l’immigration, faisant ainsi fi du passé colonial de la France, et aussi du prix fort que nos parents ont payé pour l’indépendance et la liberté de cette même France. Pour lui, tous les immigrés ne sont que des criminels, des voleurs et des violeurs sans foi ni loi feignant d’oublier que la délinquance criminelle n’a pas d’identité fixe.
Eric Zemmour est une création médiatique française, principalement un monstre créé de toutes pièces par la chaîne d’infos continues du groupe audio-visuel du magnat Bolloré, qui, paradoxalement, a fait une grande partie de sa fortune un peu partout en Afrique dans le domaine portuaire et de transit. C’est ce personnage sulfureux qui débite à longueur de journée, sur cette ‘’bienveillante’’ chaine, toutes ces insanités contre les musulmans, les immigrés qu’il accuse d’être à l’origine de tous les maux dont souffre la France aujourd’hui. Il va jusqu’à accuser la dynamique démographique en donnant de faux chiffres sur des populations qui sont pourtant françaises comme lui, même si elles ne sont pas de souche comme lui-même !
Si les propos xénophobes, racistes et franchement misogynes d’Eric Zemmour trouvent des échos retentissants auprès d’une partie de l’opinion publique française, c’est surtout grâce à l’instrumentalisation politique de toutes ces questions, l’infantilisation d’un électorat auquel on fait croire que tous les malheurs actuels de la France viendraient de l’étranger, et enfin participent de la recherche effrénée de l’audimat en créant artificiellement des buzz médiatiques pour augmenter le nombre d’abonnés ! Voilà en fait, comment ce ‘’journaliste’’ défroqué, nourri aux ‘’mamelles’’ chevènementiste à ses débuts, aura vendu son âme au diable, en surfant aujourd’hui sur des thèmes réducteurs et nihilistes dans un pays qui a érigé l’universalisme et le cosmopolitisme au rang de valeurs humaines.
Aujourd’hui, devant ‘’le succès’’ de telles positions extrémistes, qui dénote d’un terrorisme intellectuel assumé, l’on ne peut qu’avoir mal pour la France, la France millénaire, la France de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 qui a servi de détonateur à la démocratie dans le monde. Aujourd’hui, cette France-là est menacée par la ‘’zemmourisation’’ rampante de la société française. Mais fort heureusement, une hirondelle ne fait pas forcément le printemps, et notre optimisme nous oblige à considérer le cas Zemmour comme un épiphénomène, tout au plus, comme une légère brise passagère, comme l’histoire contemporaine de la France en regorge, à travers les figures de Pétain, Charles Maurras de l’Action Française et autres Le Pen ! Vive, finalement la France !
Zakari Alzouma Coulibaly
08 novembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Les manifestations des Maliens, le 29 octobre dernier, impacteront-elles durablement les relations avec la France ? Ces manifestations ne constituent-elles pas des signaux à l’endroit des dirigeants des anciennes colonies françaises ? En tout cas, elles ont été gigantesques sur toute l’étendue du territoire. Elles ont aussi comme objectif le soutien aux dirigeants actuels de ce pays. Et accessoirement le retrait des militaires français du Mali. L’histoire de relations entre le Mali et la France a toujours connu des hauts et des bas. On se rappelle qu’au lendemain des indépendances, le premier président de ce pays, Modibo Keita a préféré la Russie à la France après l’échec de la fédération du Mali qui devait regrouper le Soudan- actuel Mali- et le Sénégal. Cet échec serait du fait de la France qui voyait d’un mauvais oeil ce regroupement qui aurait été le prélude à une véritable union africaine. Et on rappelle que pour faire échec à ce projet, il a été trouvé le moyen d’accuser Mamadou Dia, dirigeant sénégalais et chaud partisan de la fédération du Mali, de tentative de coup d’état. C’est le premier couac. Puis le Mali de Modibo Keita permettra aux indépendantistes Algériens, en lutte de libération, d’utiliser son territoire. Deuxième crime de lèse majesté. Le Mali sortira aussi de la zone du franc CFA et frappera sa propre monnaie. C’est la goutte d’eau de trop. Et tout aurait été mis en branle pour asphyxier le pays. L’inflation aura raison du régime de Modibo Keita. Le pays revient dans le giron français avec le coup d’état du lieutenant Moussa Traoré qui ferait partie des sous-officiers de l’Armée française reversés dans la toute nouvelle armée du Mali indépendant. Des émeutes auront raison de régime de Traoré. Une transition sera pilotée par Amadou Toumani Touré qui organisera, dans l’urgence, des élections remportées par Konaré de l’Adema. Après ses deux mandats, il quittera le pouvoir. Ce que certains feignent d’oublier en donnant l’impression d’avoir inventé la roue. Revenu au pouvoir suite à une transmission de témoin, le général Amadou Toumani Touré sera confronté à une rébellion Touarègue suite au démantèlement de la Libye. Là encore se profile la main de la France. Il signera la fin de son pouvoir quand il émettra un mandat d’arrêt contre 28 personnes suspectées d’être de connivence avec les séparatistes dont nombreux ont le soutien ferme de la France. Sanago ramassera le pouvoir. Il sera contraint de remettre le pouvoir aux civils. C’est l’oeuvre de la communauté internationale. Des élections sont organisées à la va vite. Ibrahim Boubacar Keita, un socialiste et ancien président de l’Assemblée de Konaré, est élu avec la bénédiction des camarades de l’international socialiste français. Hollande était le président. Après une deuxième présidentielle bâclée et surtout la partition du Mali, il est chassé du pouvoir par les populations. Retour des militaires avec Assimi Goita. Aussitôt, la France et la communauté internationale font pression pou qu’il remette le pouvoir aux civils. Goita et ses camarades choisiront un officier à la retraite qu’ils écarteront quelques mois après. Et depuis tout est mis en oeuvre pour les pousser à la sortie rapidement. La majorité des Maliens considèrent, à tort ou à raison, que ce serait un travail inachevé. D’où leur sortie pour soutenir la transition qui envisage des assises pour une refondation du Mali. Le mal est où ? Si tant il est vrai que le pouvoir s’exerce au nom du peuple alors chacun doit tirer les conséquences. La CEDEAO, la France peuvent-elles faire le bonheur des Maliens à leur détriment ? Assurément non. Ne doit-on pas tenir compte du passé ? A moins que d’autres raisons président à toutes ces agitations. Macron, le président français, en campagne fait feu de tous bois. Polémique avec les Etats-Unis pour un gros contrat de sous marins ; avec l’Algérie sur fond de négation de l’existence de ce pays avant l’arrivée du colon et de refus du droit de mémoire ; avec la Grande Bretagne sur la pêche… Modibo
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Les relations avec la France se sont détériorées les cinq dernières années sur le continent où s’est développé un sentiment anti-français qui a gravement écorné l’image de la France sur le continent et surtout au Sahel où, depuis quelques années, la France s’est engagée militairement pour, dit-elle, combattre aux côtés des forces nationales contre le terrorisme. Et depuis quelques jours, au-delà des opinions nationales, c’est avec les autorités d’un pays – le Mali en l’occurrence – que la tension monte, les deux pays vivant la crise la plus grave de leurs relations, étalée au grand jour, avec des responsables qui, usant de médias interposés, se lancent des pics, dans le mépris souvent des convenances diplomatiques et des règles de la bienséance, notamment chez le partenaire français irrité de ce que sa ʺpupilleʺ devenue arrogante s’émancipe de son influence pour tenir à son égard un discours qui le défi, lui tenant des vérités qui fâchent. Pourtant, ces réactions à l’égard de la France ne sont que légitimes et normales quand, après plus de soixante années d’indépendance même donnée gentiment, la France est incapable de revoir l’état de son partenariat pour, face à des contextes nouveaux, refonder ces relations sur des bases qui cachent mieux la nature prédatrice de sa présence sur le continent.
Un sommet pour repenser les relations avec l’Afrique ?
Le 28ème sommet Afrique-France qui s’est tenu ce vendredi 08 octobre en France, à Montpellier, dans le format, est une nouveauté. Réunissant habituellement, autour du président français, les chefs d’Etat africains, ce sommet, pour une première fois, change la démarche, ignore les dirigeants africains, pour inviter à leur place les acteurs de la société civile africaine. Mais cela n’est pas sans poser des interrogations. En effet, s’interrogeant sur l’absence des chefs d’Etat africains à ce sommet, Nadot, un député français, se demande « si Emmanuel Macron se prend pour le président des Africains ». Comme quoi, l’opinion française même s’agace du comportement de leur France en Afrique, ne pouvant comprendre pourquoi la France veut-elle choisir pour les Africains comme si, frappés de malédiction, ils seraient incapables de choisir par eux-mêmes et pour eux-mêmes. Cette infantilisation de l’Afrique et de leurs dirigeants de saurait continuer.
Officiellement, cette démarche novatrice vise à écouter mieux les peuples pour savoir ce que l’Afrique attend de la France et donc, conséquemment, le sommet vise à redéfinir ces relations avec le continent. Mais la France, on le sait, a plus d’une flèche à son arc et c’est pour cette raison que nombre d’acteurs doutent de cette intention d’Emmanuel Macron qui, sous son règne, a conduit ces relations, à un niveau exécrable qui répugne les peuples. Est-ce donc pour renverser la tendance que le président français a choisi cette rencontre avec la société civile quand on sait que depuis quelques années, c’est normalement cette société civile qui ne s’embarrasse pas de dire à la France des vérités qui gênent ?
Faut-il croire à une mise en scène ?
Pour certains observateurs, ce n’est qu’une diversion cette mise en scène orchestrée à Montpellier avec des jeunes dont beaucoup peuvent enfin, sans emprunter les voies de la clandestinité, aller en France dans le confort, car si tant est que la France a besoin de changer, elle n’a pas besoin de ce détail qui ne veut absolument rien dire tant qu’elle peut continuer à copiner avec des dirigeants impopulaires, mal élus, corrompus. On est d’autant plus sceptique que ceux qui ont eu le privilège du voyage de Montpellier, ne sont pas représentatifs des sociétés civiles pour porter devant le chef d’Etat français les véritables préoccupations des peuples du continent. Les visages que l’on a vus-là n’ont pas rassuré l’opinion africaine. Comment ne pas se poser cette question quand par exemple pour le cas du Mali où, même avec une activiste qui, sans complexe, a bousculé le président Macron par son intervention trop agressive, l’on découvre sur les réseaux sociaux un communiqué du CNJ relatif à la présence de la jeunesse au compte du Mali au sommet Afrique-France à Montpellier. Qui a pu donc choisir dans les pays ceux qui doivent partir ? Est-ce les gouvernements des pays invités ? Si c’est le cas, sans doute qu’il aurait fallu mieux inviter les chefs d’Etat eux-mêmes car les dirigeants ne peuvent pas pousser les acteurs qui leur sont hostiles et qui peuvent dire tout le mal de leur gouvernance décriée. Cela semble malheureusement être vrai pour le cas du Niger où c’est un « jeune » issu d’une certaine bureaucratie associative vivant dans les antichambres du pouvoir et de ses conforts qui a été envoyé, presque sans avoir un message à porter devant Macron, se contentant de faire des selfies ainsi que l’en accablent les réseaux sociaux irrités de le voir faire des photos à partager sans doute pour dire autour de lui qu’il est en France, au grand sommet de Macron. Mais encore, ceux qui sont partis, est-ce le choix des sociétés civiles elles-mêmes ? Il n’est que difficile de le croire quand on peut voir la qualité de ceux qui sont envoyés et dont certains, se contentant du tourisme dont ils ont l’avantage par un tel voyage, ne peuvent avoir une voix pour se faire entendre et faire entendre les préoccupations de leurs peuples. Pourquoi ne peut-on pas voir là Maikoul Zodi, Ali Idrisa, Bana Ibrahim, Samira Sabou, Tchangari, Nouhou Arzika, Kaocen Maiga (qui se trouverait même en France) et tant d’autres ? Mais est-ce encore le choix des ambassades de France dans les pays invités ? Celles-ci qui n’agissent qu’en concertation avec les autorités des pays dans lesquels elles sont accréditées et qui connaissent pourtant bien les grandes voix de la société civile dans nos pays, pourraient, pour ne pas offusquer leurs interlocuteurs dans le pays, faire le choix qui leur convient. Pour autant, il faut reconnaitre que l’initiative est tout à fait louable et espérer que demain, on en tiendra compte pour opérer des choix qui conduisent en France de vrais acteurs de la société civile qui peuvent dire, tout ce qui ne va pas dans les pays, d’un point de vue de la gestion démocratique, de la gouvernance économique, de l’état des droits des humains entre autres.
Des débats houleux et francs…
Il faut quand même saluer ce courage chez le président français qui, après Ouagadougou, peut aujourd’hui, dans une ville française, rencontrer une certaine jeunesse africaine pour avoir un échange direct avec elle, presque sans tabou, sachant tous les risques d’une telle initiative quand aujourd’hui, cette jeunesse qui en marre d’une certaine politique française sur le continent, pourrait sortir de la courtoisie des traditions pour tenir à son endroit un discours décomplexé, vexatoire. Ainsi qu’on peut le prévoir ou le craindre, les débats avaient été houleux, passionnés et l’on peut au moins reconnaitre le sang-froid du président français à contenir tant de reproches faites à l’endroit de la France et de sa façon de gérer ses relations avec le continent. Il a alors été question du soutien de la France à des autocrates, à des dictateurs et surtout son immixtion dans les élections africaines pour imposer des dirigeants qui, comme ceux issus d’un coup d’Etat qu’il dénonce, pourraient ne pas avoir de légitimité, mais couverts d’une légalité fragile que leur donnent des élections bancales, contestables. Emmanuel Macron a eu une certaine écoute pour ceux qui lui dit ces vérités que l’on peut entendre partout sur le continent. Peut-être a-t-il tiré les leçons de ce parcours avec le continent pour comprendre enfin qu’il y a à revoir ces relations, à les repenser pour qu’elles répondent mieux aux attentes des deux peuples. C’est du moins ce que l’on peut penser quand on considère les réactions du président français notamment lorsqu’il parle, pour répondre à ses interlocuteurs, d’« investissement solidaire » et « d’accompagnement », non d’aide. De ce point de vue, la rencontre est sans doute à saluer et à perpétuer. La meilleure de la France, est d’aider les Africains à s’approprier leur démocratie pour que leurs dirigeants ne leur imposent pas la démocratie de leur choix.
Rêver d’un nouveau départ dans la relation France-Afrique ?
Peut-on espérer un changement de paradigme dans les relations France-Afrique par la tenue de ce sommet Afrique-France qui rompt avec les traditions pour choisir, au lieu des dirigeants, les acteurs sociaux ? C’est la forme qui a changé, peut-être pas le contenu et il y a de bonnes raisons de douter. Des intellectuels français, doutent aussi. C’est le cas de Sébastien NADOT, Député de la République française qui a réagi à la tenue du sommet de Montpellier. Comme nous l’écrivions plus haut, doutant de la représentativité de ceux qui sont invités en France, il s’interroge ; « Où est la jeunesse africaine qui combat pour la liberté et la démocratie ? Où sont les représentants des diasporas soucieux de démocratie pour leurs pays d’origine ? ». On ne les voit pas. Peut-être ont-ils été à dessein soigneusement écartés de la grande messe pour ne pas entendre d’autres vérités plus blessantes. Et le Député poursuit en se disant que : Ceux qui ont à coeur la démocratie pour leurs pays et attendent de la France une aide sincère en la matière n’ont pas été invités par Emmanuel Macron, car trop bruyants, pas assez dociles pour lui à n’en pas douter ». On comprend qu’on ne puisse voir là que ceux qui partent pour le selfie des balades et des foules. Enfin, pour les nôtres.
Les débats, peuvent relever tous les observateurs, avaient été francs et riches, mais en tenir compte demain, dans la gestion des relations décriées, reste le pari difficile à gagner, demeure tout le problème car, ils sont nombreux à ne pas croire que la France puisse être capable d’opérer des changements dans ce domaine, déterminée à garder une « Afrique utile » dans son giron afin de sauvegarder les intérêts que l’on sait. C’est, du reste, pourquoi certains croient à une mise en scène, à un certain folklore dont la France est coutumière pour endormir les consciences et faire croire qu’elle serait prête à changer, comme c’en est le cas pour le franc CFA qu’elle ne peut toujours pas libérer malgré ses professions de foi.
Ce sommet, n’est qu’un bluff, dès lors qu’on n’a pas vu, la vraie société civile qu’on aurait aimé voir là. C’est en cela peut-être, comme le pense le député français, qu’il faut voir en cette rencontre mise en scène une volonté d’entrer en campagne pour soigner son image auprès des opinions françaises et africaines surtout quand on sait que c’est sous son mandat que le sentiment anti-français s’est davantage développé sur le continent. Ainsi, dira Nadot, « Il est vrai qu’à moins d’un an des élections présidentielles françaises, il aurait été inconfortable pour Emmanuel Macron de s’afficher aux côtés de dictateurs africains, qui bénéficient pourtant du soutien complaisant et intéressé de la diplomatie française ». Certains visages de chefs d’Etat devenus encombrants, s’ils venaient à faire du selfie avec lui pourraient, au regard de leur réputation, lui ruinée son image et ce à quelques pas de la présidentielle qui risque d’être âprement disputée malgré les divisions qui affaiblissent tant la Droite que la Gauche, incapables toutes de rassemblement et de consensus autour d’un candidat fédérateur.
Les Africains ont donc raison de douter. Le sommet de Montpellier est une parodie. C’est pourquoi, la société civile ne doit pas se laisser corrompre par les conforts des voyages en France pour croire à la lutte, le seul moyen de se battre pour la dignité des peuples qui doivent comprendre la responsabilité qu’ils ont à se prendre en charge.
On ne peut plus jouer avec la conscience des peuples qui aspirent à la dignité et à la responsabilité, à la liberté et à la grandeur.
WAZ zA
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Dans la vie, il faut oser, surtout en matière de gouvernance. Il faut multiplier les choix et les actes : dans tous les cas, quoique vous fassiez dans ce domaine, vous serez très certainement critiqués. Certains le feront de bonne foi, d’autres avec méchanceté et parti-pris. Le monde tourne ainsi. Aujourd’hui, à travers son choix de s’émanciper de plus en plus de la tutelle coloniale française, le Mali se retrouve être la coqueluche des réseaux sociaux. De belle guerre car ce pays a longtemps souffert des agissements intempestifs et mesquins de la politique française. Du reste, tous les pays soumis aux affres de la françAfrique commencent à en avoir marre de la France ! C’est un sentiment qui ne date pas d’aujourd’hui ; de tous les temps, les intellectuels africains les plus sincères ont dénoncé et combattu la prise en otage de nos pays par la politique mesquine, hypocrite de la France. Des tirailleurs au saccage de nos richesses naturelles, elles sont énormes les injustices que la France à perpétrer sur ses anciennes colonies. Et au nom de cette spoliation de nos matières premières, la France a étendu ses tentacules meurtriers sur nos dirigeants. En effet, pour réussir à bien cette opération de vol de nos richesses, il fallait au préalable imposer son autorité sur nos pays ; ce qui se faisait avec joie durant la période coloniale où notre sort avait été scellé à travers le Pacte Colonial. Durant cette époque, nous n’étions pas véritablement indépendants et l’autorité coloniale passait par tous les moyens pour nous spolier. De nos jours, le degré d’émancipation des peuples ne permettait plus une telle aberration. Il fallait passer par d’autres artifices ; c’était cela le vrai rôle de la FrançAfrique. Réunir les chefs d’état africains, ceux relevant de l’autorité coloniale française et leur imposer des règles de gouvernance suicidaires pour leurs peuples. De l’autre côté que fait la France ? Elle gère le maintien au pouvoir de ses larbins à travers tant la FrançAfrique que les institutions régionales, notamment la CEDEAO et l’Union Africaine. Cette garantie offerte par la France aux chefs d’état africains a fini par rattraper plusieurs d’entre eux. En effet, une fois qu’un Président d’un pays africain découvre la supercherie et s’engage à passer outre, il est carrément démis de ses fonctions ou même assassiné. Allez voir sur les réseaux sociaux les dirigeants africains assassinés sous les auspices de la France ; une bonne vingtaine dont Thomas Sankara, Baré Maïnassara et tant d’autres. Dans cette entreprise machiavélique, la France a toujours bénéficié du soutien des valets locaux. Des hommes très proches de la victime sont instrumentalisés pour faire le sale boulot ; c’est le cas chez notre voisin le Burkina où le défunt et respectable président Thomas Sankara avait été assassiné par son propre ami Blaise Compaoré. Aujourd’hui, tous les présidents africains relevant de la tutelle française vivent sous cette menace.
Dans un tel contexte, le choix du Mali de se libérer de la pression politique française mérite d’être appréhendé avec une plus grande attention. En effet, il reste évident qu’il n’y a pas meilleur choix que celui que le Mali vient de faire. C’est une décision très courageuse et tous les peuples africains se doivent d’appuyer les autorités maliennes. A défaut d’en faire autant, une mobilisation générale doit accompagner le choix du Mali. Tout d’abord, le peuple malien doit vibrer en harmonie et faire bloc derrière leurs autorités. Ceci demeure une condition incontournable pour la réussite de cette révolution inédite. Le Mali doit à l’interne forger la cohésion nécessaire pour barrer la route à d’éventuels valets locaux. C’est notre Afrique et c’est aussi cette France qui excelle dans le diviser pour mieux régner. Cette propension que nous avons à lâcher prise en cas d’extrêmes difficultés ou face à certains appâts, doit être combattue. Nous devons cultiver le nationalisme à outrance et comprendre que cette France n’a jamais eu d’amis ; elle n’a que des intérêts. On ne le dira jamais assez car il y en a encore qui reste sous le charme de la propagande colonialiste. On annonce que nos secteurs d’activités ont tellement été infiltrés par la France que nous ne saurions nous débarrasser de sa tutelle ! Cette aberration n’est rien d’autre qu’une partie de la propagande coloniale. Certes, les français ou leurs valets locaux ont des ramifications jusque dans les secteurs vitaux de nos états. Nos armées, nos forces de défense et de sécurité n’ont plus de secrets pour eux ; ils connaissent tant la taille de notre armement que notre potentiel humain ; souvent, ce sont eux-mêmes ou chez eux que nos officiers parachèvent leur formation.
Pour toutes les raisons avancées un peu plus haut, nous restons convaincus que les autorités maliennes ont besoin d’un front uni de résistance contre les agissements des français. La présence des militaires russes aux côtés des forces de défense et de sécurité maliennes est un espoir certain dans ce sens. Ces militaires russes ont piqué les yeux et l’esprit des français qui commencent à s’agiter en proférant des menaces. Tous doivent rester aux aguets car la France a malheureusement une grande connaissance de nos forces et faiblesses.
Pour finir, il faut se pencher tant sur les chances que sur les conséquences d’un tel choix. L’exemple est le meilleur pour le Mali. Cependant, les maliens ne doivent pas perdre de vue que le projet de l’Etat de l’Azaouad relève d’un objectif colonial derrière lequel la France entretient toujours un gros rêve. On a vu sur les réseaux sociaux ces vidéos dans lesquelles des rencontres sont organisées en France pour soutenir le MNLA. De plus, l’on se rappelle la présumée libération de Kidal. Les militaires maliens ne sont jamais entrés dans cette ville ; c’était plutôt la France qui a tout manigancé. Qui est à Kidal ? Quel est le statut réel de cette ville ? Personne ne peut répondre avec exactitude à ces questions. Il revient donc aux autorités maliennes de tout mettre en oeuvre pour sécuriser et leurs populations et leur pouvoir ; la France est un monstre qui ne recule face à rien pour défendre et préserver ses intérêts.
Kaillo
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Décidément, le Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS/Tarayya) n’aura pas seulement empoisonné la vie politique nigérienne de ces dix (10) dernières années, mais aussi, il aura réussi à inoculer son virus mortel (COVID-PNDS) aux institutions sous/régionales (UEMOA), régionales (CEDEAO) et continentales (Union Africaine). Promouvant une prétendue culture démocratique, le parti rose nigérien n’est, en réalité, qu’une vaste entreprise de confiscation du pouvoir suprême au moyen de la démagogie à son stade le plus achevé, le tout couronné de simulacre d’élections ‘’démocratiques’’ pour séduire et tromper la communauté internationale. C’est ainsi qu’il parvint à régenter la vie politique nigérienne durant une décennie, en transformant la démocratie nigérienne en un pouvoir clanique en dehors duquel rien ne peut exister sans la volonté du chef suprême Issoufou Mahamadou, cet assoiffé de pouvoir personnel, atteint d’une forme de mégalomanie jusque-là inconnue du dictionnaire psychanalytique le plus récent.
Aujourd’hui, la Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), un espace communautaire régional composé de quinze (15) Etats, souffre du COVID, pas 19 apparu en Chine et qui a fait et continue de faire des ravages énormes dans le monde, mais du ‘’COVID-PNDS’’, qui est cette pathologie développée dans les laboratoires roses, consistant à prendre en otage les aspirations légitimes des citoyens, en leur vendant des rêves et des chimères sous d’emballages trompeurs de programmes de développement du pays ! Les crises politiques guinéenne et malienne actuelles ont montré les grands symptômes de ce ‘’COVID-PNDS’’, qui consistent à briser les aspirations populaires à une meilleure gouvernance politique dans ces deux (2) pays face aux velléités dynastiques de soi-disant régimes démocratiques. Dans ces deux pays, c’étaient de prétendus socialistes, tout comme le PNDS-Tarayya, qui étaient aux affaires avant d’être renversés par de putschs militaires. Au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) avait détruit la belle démocratie malienne, un exemple en Afrique, pour y installer un pouvoir paternaliste aux antipodes des aspirations profondes du peuple à plus de sécurité, d’éducation, de santé et de mieux-vivre. Le coup d’Etat du Colonel Goïta s’inscrivait dans la suite logique des errements politiques d’un IBK devenu insensible aux cris de détresse émis par son peuple. La Société civile mamalienne était même à l’avant-garde de cette grande colère sociale qui sourdait de partout. Mais, pendant ce temps, la CEDEAO, comme à ses habitudes, n’avait pas montré beaucoup de fermeté pour contraindre le président IBK à engager des réformes politiques majeures qui auraient permis au Mali de sortir de cette impasse sociopolitique de l’époque. Pire, le médiateur en chef de la CEDEAO de l’époque, un certain Issoufou Mahamadou (tenez, toujours lui !), s’était montré d’une telle désinvolture à l’endroit de la Société civile malienne par de lamentables propos selon lesquels « Nous (Chefs d’Etats de la CEDEAO) ne cautionnerons pas le départ du président Keïta du pouvoir » ! Tout le monde connaît la suite de l’histoire…
En Guinée, l’historique opposant de Sékou Touré, Alpha Condé, fut aussi atteint de la même cécité qui avait frappé IBK. Obnubilé par l’ivresse du pouvoir qu’il voulait conserver au-delà des limites constitutionnelles de son pays, Condé a payé cash cette myopie. Là également, la CEDEAO n’avait rien fait pour faire entendre raison au président Condé qui fonçait droit dans le mur !
Comme on le voit, dans ces deux cas, la CEDEAO a été d’une inefficacité inadmissible pour prévenir ce qui allait dans ces deux pays. Et quand ce qui devait arriver arriva, elle n’a d’autre choix, hélas, que celui de brandir son fameux sabre en bois consistant en la suspension du pays en question de ses instances. Il en a été ainsi pour le Mali et la Guinée.
Cependant, ce qui est profondément regrettable au niveau de la CEDEAO, c’est sans doute son manque de réalisme qui l’empêche de s’interroger sur les causes profondes de ces crises afin de rechercher les solutions durables pour qu’elles ne se reproduisent plus dans son espace. Mais, nenni, au lieu de prendre son courage à deux mains pour contraindre ces ‘’Chefs d’Etat hors-la-loi, ou voyous’’ à renoncer à leurs projets funestes de confiscation du pouvoir, la CEDEAO se trompe lourdement en croyant que la solution résiderait dans ces décisions scélérates de suspension ou de sanctions financières et économiques contre les pays qui agiraient de la sorte. L’expérience aura montré que ces sanctions ne pénalisent que les pauvres citoyens de ces pays et non leurs dirigeants illégitimes. A Accra aussi, la même bêtise a été répétée. Notre Ministre des Affaires étrangères, Hassoumi Massaoudou, en aura même mis une couche de plus dans une interview sur RFI dans laquelle il avait dépassé toutes les bornes de la discourtoisie diplomatique pour se montrer plus royaliste que le roi, à la lisière même de l’ingérence dans les affaires intérieures d’Etats souverains (Guinée, Mali). Allant jusqu’à menacer de demander à la communauté internationale de prendre des sanctions contre la Guinée et le Mali, cette même communauté internationale, pourtant, aujourd’hui, perplexe face à la prise du pouvoir en Afghanistan par les Talibans ! A ce que l’on sache, les juntes militaires putschistes au Mali et en Guinée ne sont pas des terroristes, mais issues des armées régulières de ces pays-là, et par conséquent, sont en quelque sorte légitimes à prendre position dans les débats de leur pays qui les amènent, parfois, à la prise de pouvoir par les armes.
Voilà comment le PNDS-Tarayya aura réussi à transmettre son ‘’COVID’’ à la CEDEAO, qui n’est en fin de compte, qu’un simple syndicat d’imposteurs de Chefs d’Etats dont le Secrétariat Général est assuré par le parti rose nigérien !
C’est triste, tout simplement, pour les millions de citoyens de cet espace communautaire, et surtout une insulte profonde à l’endroit des pères fondateurs de cette Union pour sortir de la balkanisation coloniale et de la logique des frontières artificielles !
Sanda
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Lors de la 6ème Journée thématique de l'Afrique organisée, le 4 septembre 2021 au Centre national des conventions de Chine à Beijing, par le Forum de coopération et de développement industriel Chine-Afrique, les experts ont vivement souligné l’importance de continuer d'approfondir la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'Afrique, nous apprend l’Agence chinoise de presse Inxhua. Au total près de 10.000 personnes y ont assisté et plus de 500 entreprises chinoises ont été encouragées pour investir et faire du commerce en Afrique.
A cette occasion, le vice-ministre chinois du Commerce, M. Qian Keming, a annoncé que le volume du commerce entre la Chine et l'Afrique a augmenté de 40,5% en base annuelle pour atteindre 139,1 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de l'année 2021. « Les importations de la Chine en provenance de l'Afrique ont bondi de 46,3% sur un an, alors que les investissements directs de la Chine en Afrique se sont élevés à 2,07 milliards de dollars au cours des sept premiers mois de l'année, dépassant ainsi le niveau pré-pandémique de la même période en 2019 », a ajouté M. Qian.
Malgré la pandémie de la Covid-19 le volume du commerce entre la Chine et l'Afrique a augmenté de 40,5%
Il a ajouté que les entreprises chinoises et africaines ont dynamisé la coopération sur les chaînes industrielles et d'approvisionnement, la construction des agglomérations de l'industrie manufacturière, l'agriculture, la médecine et la santé, ainsi que sur l'exploration au sein des secteurs émergents tels que l'énergie propre, l'économie numérique et la 5G.
Pour sa part, le représentant spécial du gouvernement chinois pour les affaires africaines, Xu Jinghu, a exprimé la volonté de la Chine de saisir l'opportunité du développement accéléré de la technologie numérique mondiale, d'organiser davantage d'activités de promotion en ligne pour les produits africains, d'approfondir la coopération entre les deux parties dans les domaines de la finance, de l'e-commerce, de la culture et de l'éducation, de la logistique et de la communication, des services sociaux, de la santé et du tourisme, ainsi que d'exploiter le potentiel de développement du commerce des services Chine-Afrique par la transformation technologique et le partage d'expériences.
Dans le même ordre d’idée, le président du Fonds de développement sino-africain, M. Song Lei, a indiqué qu'un nouveau cycle de révolution technologique et de changement industriel est en train d'émerger, offrant de nouvelles opportunités pour la reprise et le développement de l'économie mondiale.
« Conformément à la tendance du développement et en se concentrant sur les préoccupations de l'Afrique, le Fonds de développement Chine-Afrique augmentera les investissements et la coopération dans des domaines tels que l'agriculture et les moyens de subsistance de la population, la médecine et les soins de santé, et les échanges régionaux pour la reprise du travail et de la production. Il élargira aussi activement les possibilités de coopération dans de nouveaux secteurs d'activité tels que l'économie numérique et les technologies de l'information, de manière à donner un nouvel élan au développement durable de l'Afrique dans la nouvelle situation », a souligné M. Song Lei.
Une vision partagée par la chercheuse de l'Académie des sciences sociales de Chine, Mme Yao Guimei, qui a souligné que selon les besoins de l'Afrique en matière de développement politique et économique, la Chine doit étroitement adapter ses exigences à l'Afrique et se concentrer sur la composante "moyens de subsistance". « De manière générale, la coopération sino-africaine dans les industries traditionnelles doit être renforcée en même temps que la coopération dans de nouveaux domaines tels que l'économie numérique et la formation des ressources humaines, alors que l'économie numérique doit être soulignée », a conclu Mme Yao.
Par Assane Soumana(onep) (Source : Inxhua)
24 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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La Commission de la CEDEAO à travers la Direction de la libre circulation du Département du commerce, des douanes et de la libre circulation a organisé le 9 septembre dernier, une réunion virtuelle d'évaluation des besoins d'une (1) journée pour les femmes dans le développement. La réunion a été convoquée pour identifier les domaines d'intervention, les lacunes, les défis et les besoins des réseaux de femmes dans le développement (WID) dans le cadre du Programme régional d'appui à la coopération transfrontalière de la CEDEAO (ECBCSP) 2021-2025 et de la CEDEAO transfrontalière.
Le Fonds de Coopération, de Libre Circulation et de Migration (CBC-FMM) récemment adopté par les Ministres de la CEDEAO en charge de la coopération transfrontalière et entériné par le Conseil des Ministres de la CEDEAO lors de sa réunion de janvier 2021. L’ECBCSP est un programme de développement multisectoriel qui vise à renforcer la coopération entre les populations, les États et les marchés pour accélérer et approfondir l'intégration régionale par le bas. Il travaille avec les collectivités locales des régions frontalières pour assurer la cohésion sociale, la construction régionale et le développement durable. Il soutient les initiatives conjointes de développement socio-économique et intègre le genre dans ses actions.
La réunion régionale a réuni plus de 73 participants issus de tous les États membres de la CEDEAO et des représentants de la Commission de la CEDEAO.
Dans son discours d'ouverture, M. Tei Konzi, le Commissaire au Commerce, aux Douanes et à la Libre Circulation de la CEDEAO a chaleureusement souhaité la bienvenue à tous les participants à cette importante réunion et a félicité tous les acteurs pour leurs efforts visant à faire avancer le programme d'intégration régionale de la CEDEAO. Il a rappelé à tous qu'une partie des objectifs de l'ECBCSP comprend le renforcement de la coopération transfrontalière et la consolidation de la paix, de la stabilité et du développement et le soutien à la mise en œuvre de projets communautaires locaux à vocation économique. M. Tei Konzi a déclaré que cette réunion d'évaluation a été organisée pour identifier et documenter les besoins des femmes dans les régions transfrontalières afin d'éclairer le soutien à la mise en œuvre de projets de développement du genre à travers les frontières.
Madame Bolanle Adetoun, Directrice du Centre de Développement du Genre de la CEDEAO, dans sa remarque, a exprimé sa satisfaction devant l'énorme participation des acteurs nationaux et locaux à la réunion virtuelle visant à renforcer le soutien aux Femmes dans le développement. Elle a souligné la nécessité d’un pour les femmes dans les actions de développement, en particulier dans le domaine du commerce et de la libre circulation pour le développement durable avant de mentionner que dans le domaine du commerce transfrontalier dans la région, environ 70% du volume sont faits par les femmes, ce qui en fait un facteur critique dans le discours et l'action de développement. Elle a estimé que le commerce transfrontalier effectué par les femmes fournit des moyens de subsistance à de nombreuses familles dans les communautés frontalières et que des efforts importants devraient être déployés pour soutenir ces initiatives de développement de la coopération transfrontalière afin de promouvoir l'intégration régionale, en particulier à travers la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Madame Bolanle Adetoun a noté que relever les défis et les contraintes auxquels sont confrontées les femmes commerçantes dans les communautés frontalières contribuera grandement à promouvoir la stabilité économique et le développement dans la CEDEAO.
La réunion a suscité des échanges intéressants sur les interventions locales et les besoins des femmes dans le développement au-delà des frontières. Elle s'est terminée par des décisions et recommandations communes qui serviront de base pour identifier et apporter un soutien aux projets de développement des femmes dans les zones transfrontalières de la CEDEAO.
Source : Département de la communication de la Commission de la CEDEAO
15 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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La communauté africaine célèbre aujourd’hui 13 septembre 2021, la 22ème édition de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle. En prélude à cette commémoration, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Entreprenariat des Jeunes, M. Gado Sabo Moctar a énuméré, dans une déclaration publique lue hier matin à son cabinet, les efforts déployés par le Niger et l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) pour sensibiliser les professionnels sur le rôle important que joue la propriété intellectuelle dans le développements des nations d’Afrique.
Le ministre Gado Sabo Moctar a indiqué que la célébration de la journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle est marquée cette année par deux (2) faits majeurs que sont la persistance de la pandémie de la COVID-19 et l’adoption par le conseil d’administration de l’OAPI d’un mécanisme de financement des innovations technologiques dans l’espace commun. Le signal positif donné par l’OAPI à travers cette adoption et ce en dépit des défis liés à la pandémie, précise-t-il, est l’occasion pour les Etats, la société civile et les partenaires au développement «de se rappeler de l’un des défis majeurs du continent, celui de son développement technologique et économique».
Le Niger, affirme-t-il, en tant que membre actif de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), célèbre cette journée pour sensibiliser les inventeurs, les chercheurs, les autres acteurs de la créativité, les opérateurs économiques et les investisseurs potentiels «sur le rôle que jouent la propriété intellectuelle et l’innovation dans le développement technologique et celui des entreprises, et par conséquent, dans le développement socio-économique».
Pour le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Entreprenariat des jeunes, le choix du thème de cette année s’explique par la ferme volonté des pays de l’OAPI d’utiliser la propriété intellectuelle comme un moteur de croissance à travers la création et le développement d’entreprises innovantes. «En effet, de nombreuses études ont démontré que les plus grandes entreprises dans le monde sont celles qui ont fait de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle et de l’innovation, la pierre angulaire de leur développement et de leur compétitivité», souligne-t-il.
M. Gado Sabo Moctar a aussi indiqué que le Niger, dans sa politique en faveur du développement socio-économique du Niger, a fait de la création et du développement des entreprises un maillon essentiel dans la création des richesses et des emplois. Pour cela, poursuit-il, le gouvernement ne ménage aucun effort, à l’effet d’encourager et d’accompagner toute initiative publique ou privée dont le but est la création et le développement d’entreprises par l’utilisation stratégique et efficace de la propriété intellectuelle. Il encourage ainsi les professionnels à participer activement à la mise en place par l’OAPI de la future plateforme afin «de donner une impulsion au développement d’entreprises dans notre pays».
Souleymane Yahaya (onep)
13 septembre 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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M. Mamadú JAO, le nouveau Commissaire de la CEDEAO en charge de l’Education, de la Science et de la Culture a pris fonction ce mois à Abuja
M. Mamadú JAO est le nouveau Commissaire de la CEDEAO en charge du Département de l’Education, de la Science et de la Culture. Originaire de la Guinée-Bissau, il a été nommé à ce poste après le décès à Dakar au Sénégal de l’ex Commissaire, le Professeur Leopoldo Amado, le 24 janvier 2021. Avant sa nomination, M. Mamadú JAO était depuis 2013, le Représentant Adjoint du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) en Guinée-Bissau.
Né le 12 Août 1958 à Buba en Guinée-Bissau, le Commissaire Mamadú JAO a eu un riche parcours professionnel. Avant sa prise de fonction en Août 2021 à la CEDEAO, il était fonctionnaire des Nations Unies. En 2012, il fut professeur invité au département d'anthropologie de l'Université de Campinas au Brésil et également professeur à l'Université Jean Piaget de Guinée-Bissau de 2011 à 2012.
Il a également été le Directeur du Programme de recherche et d'action pour la consolidation de la paix en Guinée Bissau (Voz di Paz), en partenariat avec Interpeace, Genève, Suisse, de 2007 à 2010, puis membres du groupe de recherche « Stratégies locales de gestion des conflits en Guinée-Bissau » (INEP, en partenariat avec l'Université de Bayreuth / Allemagne), ayant développé des recherches sur les questions liées aux conflits interethniques en Guinée-Bissau, jusqu’en 2012.
La grande partie de sa carrière professionnelle a été faite à l'Institut National d'Etudes et de Recherches de la Guinée-Bissau (INEP), le plus grand centre de recherche en sciences sociales et sciences naturelles en Guinée-Bissau, où il occupa divers postes depuis 1988, avant d’être Directeur de 1999 à 2012.
En 2010, il a défendu avec succès une thèse de doctorat en Études Africaines Interdisciplinaires, spécialisée en "Structures et Dynamiques Sociales en Afrique" sur le thème «Stratégies de vie et de survie en contexte de crise : les Mancanhas de la ville de Bissau » qui a également été publié en 2015. Il a également publié en 1999, un livre intitulé « Intervention rurale intégrée: expérience du nord de la Guinée-Bissau ». Il a également participé à plusieurs conférences (nationales et internationales), dirigé et coordonné plusieurs études, et publié plusieurs articles dans plusieurs revues.
Le Commissaire Mamadú JAO est marié. Il parle le portugais, le français, l’anglais (raisonnable), le russe, le créole et le peulh.
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Les économies du continent africain devraient croître de 3,4%, a affirmé le Président de la de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi A. Adesina (BAD), selon un communiqué de la Banque publié sur son site web.
M.Adesina s'exprimait lors d' une session à huis clos avec la chancelière allemande Angela Merkel tenue en fin de la semaine, des chefs d'institutions internationales de développement, pour discuter de "la reprise économique mondiale inégale", de l'accès aux vaccins et des stratégies pour sortir de la crise de Covid-19.
Selon le Président de la BAD, les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI étaient inestimables pour faire face aux vents contraires de l'économie.
"Le récent déblocage par le FMI de 650 milliards de dollars en DTS, dont 27 milliards pour l'Afrique, contribuera grandement à augmenter les réserves des pays en développement ", a-t-il déclaré.
Il a ajouté "si les pays développés réaffectent 100 milliards de dollars de DTS à l'Afrique, comme convenu lors de la réunion des dirigeants de Paris et par le G7, cela soutiendra davantage une reprise économique plus rapide en Afrique", est-il précisé dans le communiqué.
De son côté, le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT), Guy Ryder, a déclaré que "l'impact de la pandémie sur les marchés du travail était quatre fois plus important que la crise financière de 2008-2009".
"Nous avons récupéré peut-être la moitié des dommages causés en termes de travail effectué, mais nous convenons tous que le processus de récupération est incomplet, inégal et fragile", a fait savoir M. Ryder.
Les chefs institutionnels ont inclus des messages de louanges et d'adieu pour la direction de la chancelière allemande sortante lors de sa treizième et dernière séance en tant que chef de l'Etat avec eux.
Cité dans le communiqué de la BAD, Mme Merkel a relevé à cette occasion "que la reprise après la pandémie est une reprise à deux vitesses, ce qui est préoccupant".
La chancelière allemande a ajouté que le G7, le FMI et la Banque mondiale continuaient de prendre des mesures pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire, évoquant notamment les droits de tirage spéciaux du FMI et l'importance de les canaliser d'une manière qui profite aux pays les plus pauvres du monde.
Soulignant la projection du FMI d'une croissance mondiale de 6 % en 2021, la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, cité également par la BAD a fait observer, quant à elle, que "la composition des 6 % est en train de changer, les économies avancées accélérant largement la croissance, tandis que la plupart des marchés émergents et des économies en développement sont encore plus à la traîne (...)".
Pour sa part, le président de la Banque mondiale, David Malpass a fait état de progrès qui avaient été réalisés dans le cadre de l'initiative African Vaccine Acquisition Trust (AVAT) des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, affirmant que les économies avancées devaient encore mettre des doses à la disposition du reste du monde.
Au sujet de l'allégement de la dette, M. Malpass a rappelé qu'il avait activement plaidé pour "plus de transparence en ce qui concerne la dette, ainsi qu'un plus grand équilibre au sein de la relation débiteur/créancier dans le monde".
A noter que cette réunion a eu lieu la veille d'une conférence du Pacte avec l'Afrique, à laquelle assistent plusieurs chefs d'Etat africains.
"Le Pacte avec l'Afrique" est une initiative du G20 qui promeut l'investissement privé en Afrique et implique une réforme des cadres macroéconomiques, commerciaux et financiers du continent.
03 septembre 2021
Source : https://www.aps.dz/economie/
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Ankara renforce ses liens avec les capitales du Sahel ; elle construit des mosquées et des hôpitaux et ouvre des marchés d’exportation. Le pacte de défense qu’elle a conclu avec Niamey a poussé ses rivaux à s’inquiéter de ses intentions. Ankara, à l’instar d’autres puissances extérieures, devrait tout mettre en oeuvre pour éviter d’intensifier la compétition au sein de la région. Depuis qu’elle a consacré l’année 2005 « année de l’Afrique », la Turquie a noué des liens politiques et économiques partout sur le continent africain, par le biais de l’aide humanitaire et du commerce, dans le cadre d’un programme visant à renforcer son rayonnement dans le monde. Fer de lance de cet effort, Recep Tayyip Erdoğan, en tant que Premier ministre d’abord, jusqu’en 2014, et ensuite en tant que président, a cultivé des relations avec les dirigeants africains, aidé les entreprises turques à accéder à de nouveaux marchés et financé des projets qui font de la Turquie une garante de la culture islamique dans les pays africains à forte majorité musulmane.
Ankara cherche à étendre sa sphère d’influence en Afrique, mais la Turquie est non seulement en concurrence avec les Etats occidentaux, mais aussi avec des Etats arabes. La rivalité qui oppose l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU) d’une part, et la Turquie et le Qatar d’autre part, s’est transposée dans des régions en proie aux conflits, comme la corne de l’Afrique, ce qui y a souvent exacerbé l’instabilité. C’est toutefois l’avancée de la Turquie dans une autre région, le Sahel, qui a récemment inquiété les gouvernements occidentaux et du Golfe. Ceux-ci craignent en effet que la présence de la Turquie ne menace leurs intérêts géopolitiques dans une région perçue par beaucoup comme un enjeu primordial dans la guerre contre les insurgés jihadistes.
L’approche fortement militaire menée par la France au Sahel montre des signes de faiblesse. Comme Crisis Group l’a expliqué précédemment, les violences communautaires, l’insurrection islamiste et la frustration de la population face à des gouvernements qui semblent mal équipés pour étouffer la violence et protéger les citoyens ne cessent de croitre. Le nombre d’attaques jihadistes a quintuplé depuis 2016 et les conflits intercommunautaires s’intensifient. Les trois Etats du Sahel central – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – peinent à ne pas céder de terrain, et encore plus à asseoir l’autorité de l’Etat dans des zones revendiquées par les insurgés. Pendant ce temps, les jihadistes s’implantent, mettent sur pied des insurrections rurales, exploitent les rancunes locales pour recruter des combattants et élargissent leurs opérations. La déception face à l’incapacité à enrayer l’insécurité a alimenté un sentiment anti-français dans les capitales du Sahel. Si la Turquie, dont les relations avec la France sont tendues, renforçait son positionnement en tant que partenaire sécuritaire alternatif, les tensions pourraient s’accentuer. En novembre 2020, le président français Emmanuel Macron a accusé la Turquie de fragiliser les liens de la France avec l’Afrique de l’Ouest en jouant sur « le ressentiment post-colonial ». (Par ailleurs, en juin 2021, il a annoncé que le nombre de soldats français présents au Sahel, actuellement au nombre de 5 100, devrait être réduit de moitié d’ici 2023.)
En réalité, les incursions de la Turquie au Sahel se sont jusqu’à présent principalement limitées à projeter sa « puissance douce » (soft power). Les activités d’Ankara dans la région sont principalement axées sur l’aide au développement et les liens commerciaux, même si elle a signé un accord de défense avec le Niger. En Somalie, l’aide et le commerce turcs ont aussi mené à un renforcement de l’engagement militaire, mais l’engagement turc en Somalie a davantage oeuvré dans le sens de la stabilisation que du conflit avec les objectifs occidentaux. Les Etats du Sahel et les puissances extérieures feraient mieux de profiter de ce que la Turquie a à offrir plutôt que de la percevoir comme une menace intrinsèque — d’autant plus que Macron et Erdogan, qui se sont entretenus en privé en marge du sommet de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord en juin, semblent oeuvrer à une réconciliation. Les récents efforts visant à apaiser les tensions entre la Turquie et l’Egypte et entre les Etats du Golfe en conflit laissent présager qu’un rapprochement plus vaste est possible. Au lieu de se faire concurrence dans le Sahel, les puissances extérieures devraient chercher à coopérer pour le bien de cette région en proie aux troubles.
Puissance douce
Jusqu’à présent, les ambitions turques au Sahel semblent principalement d’ordre économique. En effet, selon Ankara, sa priorité dans la région est d’élargir ses relations commerciales. Toutefois, certains observateurs scrutent les actions de la Turquie en Somalie et, plus largement, dans la corne de l’Afrique, et s’interrogent sur la portée de son engagement au Sahel.
Les rivaux de la Turquie laissent souvent entendre que sa présence dans des pays africains musulmans, comme la Somalie et le Soudan, témoigne de visées idéologiques — avec l’objectif plus précis d’améliorer les perspectives pour les Frères musulmans et autres islamistes — ou de l’envie de renforcer son poids géopolitique. Cette impression n’est pas tout à fait fausse. Le vaste soutien qu’Ankara a apporté aux Somaliens confrontés à une famine dévastatrice en 2011 lui a conféré une grande popularité. Elle a ensuite utilisé cette influence pour renforcer les intérêts des alliés locaux, parfois issus des Frères musulmans. En 2017, Ankara a ouvert une base militaire à Mogadiscio, laquelle est le plus grand camp d’entraînement de ce genre en dehors de la Turquie. Elle s’est également bien ancrée au port de Mogadiscio, qu’elle considère comme un élément stratégique essentiel pour projeter une puissance militaire autour des points stratégiques de la mer Rouge et de l’océan Indien. La Turquie est désormais l’un des acteurs étrangers les plus influents en Somalie, ce que de nombreux Somaliens voient d’un bon oeil. Elle ne coordonne pas les activités qu’elle mène aux côtés des forces de sécurité somaliennes, par exemple, avec les puissances occidentales, sans pour autant entamer ses relations avec ces dernières.
Néanmoins, s’arrêter à ces seules considérations, c’est risquer de passer à côté de ce qui apparait jusqu’à présent comme un aspect essentiel de l’engagement d’Ankara au Sahel : la volonté de tirer parti d’une identité religieuse commune pour promouvoir ses intérêts économiques. Certes, cet engagement pourrait aussi mener à une coopération bilatérale accrue en matière de sécurité, comme ce fut le cas en Somalie, et alimenter ainsi la compétition avec les pays du Golfe persique rivaux de la Turquie. Pour l’heure, toutefois, Ankara semble se concentrer sur des projets et des investissements au Sahel qui ont l’appui de la population, ce qui ouvre les portes d’un nouveau marché aux exportateurs turcs.
Ayant ouvert des ambassades à Bamako (2010), Ouagadougou (2012) et Niamey (2012), Ankara cherche à courtiser les élites religieuses et politiques et à répondre aux besoins de populations en difficulté. Au Mali, par exemple, la Turquie a construit une mosquée dans un quartier huppé de la capitale pour le Haut conseil islamique du Mali, l’association religieuse la plus puissante du pays, et en a rénové une autre dans la ville natale de l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta. Dans la ville septentrionale d’Agadez, au Niger, elle a restauré la grande mosquée et le palais du sultan de l’Aïr. Ceci lui a permis de mettre en exergue les liens historiques qui unissent la Turquie aux sultans de la région ; d’après la tradition orale, le premier d’entre eux serait en effet né à Istanbul dans les années 1400. Parallèlement, la Turquie a apporté une aide bienvenue dans les domaines des soins de santé, de l’accès à l’eau et de l’éducation ; elle a construit des hôpitaux à Bamako (terminé en 2018) et à Niamey (en 2019) et a déployé des cliniques mobiles dans des villes de province du Mali, comme Koulikoro et Sikasso. L’Agence turque pour la coopération et le développement international (Tika), des oeuvres de charité et des ONG turques sont par ailleurs intervenues pour améliorer l’accès des habitants des zones rurales à l’éducation religieuse et à l’eau.
Comme ce fut le cas dans d’autres parties de l’Afrique, les populations locales ont accueilli favorablement ces projets, ce qui a contribué à ouvrir les marchés aux biens turcs et a dynamisé les efforts fournis par Ankara pour obtenir des contrats pour des entreprises turques des secteurs du bâtiment, de l’énergie et des mines. Si la force commerciale turque au Sahel reste anecdotique comparée aux centaines de millions de dollars générés annuellement par les exportations chinoises et françaises dans la région, elle a tout de même fortement augmenté au cours des dix dernières années. Les activités commerciales entre le Mali et la Turquie, notamment, ont plus que décuplé, passant de 5 millions de dollars en 2003 à 57 millions de dollars en 2019. L’établissement de vols directs entre Istanbul et Bamako, Niamey et Ouagadougou par Turkish Airlines a donné un véritable coup de fouet au commerce en ouvrant des voies commerciales aux entrepreneurs sahéliens découragés par les politiques frontalières de plus en plus strictes de l’Europe. Par ailleurs, un vol direct de Turkish Airlines reliant Bamako à Djeddah est très prisé par les pèlerins africains en Arabie Saoudite.
Certains projets turcs sont toutefois moins populaires. En 2017, une tentative de coup d’Etat a eu lieu à Ankara. Le gouvernement turc l’a imputée aux adeptes de Fethullah Gülen, un prédicateur turc islamique qui s’est exilé aux Etats-Unis en 1999. Suite à cela, la fondation Maarif de Turquie a signé un accord avec le ministre de l’Education du Mali lui permettant de prendre le contrôle d’un réseau de dix-huit écoles Horizon, affiliées à Gülen, à Bamako. Cette prise en main brutale a refroidi certains anciens élèves et nuit à la réputation des écoles.
Comme ce fut le cas ailleurs en Afrique subsaharienne, les constructions réalisées par la Turquie au Sahel concernent principalement les infrastructures. Au Niger, des entreprises turques ont mené à bien divers projets importants pour que Niamey puisse accueillir le sommet de l’Union africaine en juin 2019, notamment un nouvel aéroport international et un hôtel cinq étoiles. Au Mali, la Turquie a signé un accord temporaire pour un système de métrobus à Bamako.
Puissance dure
Les responsables turcs indiquent qu’à leurs yeux, la puissance militaire est nécessaire pour protéger leurs investissements.
Alors qu’Ankara cherche des perspectives commerciales au Sahel, les responsables turcs indiquent qu’à leurs yeux, la puissance militaire est nécessaire pour protéger leurs investissements. Au départ, la Turquie a adopté une approche coopérative de la sécurité dans la région. Celle-ci incluait un appui diplomatique aux efforts multilatéraux tels que l’accord pour la paix et la réconciliation, signé à Alger en 2015 par le gouvernement du Mali, des groupes armés pro-gouvernement et une alliance de groupes rebelles armés. Ankara a aussi donné 5 millions de dollars à la force G5 du Sahel, une coalition régionale qui a commencé à déployer des troupes issues du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de Mauritanie et du Niger en 2018, principalement pour combattre les insurgés islamistes dans la zone dite des « trois frontières », située entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Juillet 2020 a vu apparaitre une forme d’aide militaire plus controversée ; Ankara et Niamey ont alors signé un pacte de défense qui pourrait (le texte demeure secret), à l’avenir, jeter les bases d’un soutien opérationnel direct de la Turquie au Niger. L’accord a été conclu à peine un an après la publication de rapports indiquant que la France allait fermer sa base de Madama, non loin de la frontière libyenne, tout au nord du Niger, et peut-être la laisser aux EAU (aujourd’hui, il n’est plus question d’une reprise par les Emirati). Le pacte Turquie-Niger a alarmé Paris et Abou Dhabi. Pour les deux capitales, cet accord contenait la possibilité pour la Turquie d’étendre son influence de la Libye voisine au Niger ainsi que d’y établir une base militaire, comme elle l’a fait en Somalie.
L’accord Turquie-Niger a donné lieu à quantité de rumeurs sur l’ingérence régionale turque, lesquelles ont toutes été démenties par Ankara et que plusieurs sources interrogées par Crisis Group estiment sans fondement. Un document d’orientation politique émirati d’août 2020, par exemple, avertissait qu’Ankara était en train d’armer les insurgés au Sahel et en Afrique de l’Ouest pour mettre la main sur les ressources naturelles et propager l’islam politique. Le même mois, le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Çavusoglu, est devenu le premier haut responsable étranger à rencontrer les dirigeants et auteurs du coup d’Etat du 18 août au Mali, ce qui donne du grain à moudre à certains observateurs quant au fait que la Turquie aurait été impliquée dans la chute du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Keïta. Début 2021, après des mois de tensions entre la Turquie et la France en Libye et dans la Méditerranée orientale, des responsables politiques et commentateurs français ont laissé entendre que des jihadistes déployés par la Turquie pourraient être responsable d’une recrudescence des attaques menées contre des soldats français au Mali à l’aide d’engins explosifs improvisés. Selon divers hauts responsables maliens, des groupes armés du nord du Mali et des diplomates occidentaux dans la région, de telles rumeurs reflètent une inquiétude croissante quant à l’ampleur des ambitions régionales d’Ankara. Un responsable turc dans la région se plaignait que les tensions en Méditerranée avaient déjà dissuadé nombre des partenaires européens du Sahel de coopérer avec la Turquie.
L’accord de défense conclu entre la Turquie et le Niger prévoirait que des soldats turcs viennent former et appuyer les forces nigériennes dans leur combat contre les différentes factions issues de l’insurrection de Boko Haram et que la Turquie aide à sécuriser les frontières du pays avec le Mali et le Burkina Faso. Les élections présidentielles qui se sont tenues au Niger dans un contexte tendu – le tout premier transfert de pouvoir démocratique du pays, malgré de violentes manifestations, la répression policière et des irrégularités électorales – semblent avoir retardé la mise en oeuvre de ces plans. De hauts responsables militaires de Niamey ont indiqué à Crisis Group que la pleine entrée en vigueur du pacte se ferait à la discrétion du cabinet du président Mohamed Bazoum, après son investiture, en avril 2021.
Au Mali, qui est depuis des années l’épicentre des conflits au Sahel, l’empreinte militaire turque se limite à quelques programmes d’aide sécuritaire dans la capitale. En 2018, Ankara a commencé à accueillir des officiers maliens en Turquie pour les former et à doter l’armée malienne d’armes légères et de munitions. Il semble que les EAU et le Qatar, un proche allié de la Turquie, rivalisent pour renforcer leur influence. Un haut responsable politique a indiqué à Crisis Group qu’un contrat conclu en janvier 2020 avec les EAU pour la vente de 30 véhicules blindés Typhoon au Mali visait à faire échouer un projet d’achat par le Qatar d’hélicoptères français pour l’armée malienne. Une intensification de ce type d’accords avec les Emirati pourrait pousser la Turquie à s’impliquer davantage.
Compétition ou coopération ?
Bien que de nombreux Sahéliens se soient réjouis de l’arrivée rapide d’Ankara dans la région, certains Etats du Golfe et occidentaux sont moins enthousiastes. L’impression qu’Ankara cherche à étendre son influence militaire pourrait devenir une prophétie autoréalisatrice si elle poussait Abou Dhabi à renforcer sa propre présence militaire. Toutefois, pour l’heure, rien n’indique concrètement qu’Ankara se prépare à jouer autre chose qu’un rôle mineur dans les conflits de la région.
Les partenaires occidentaux craignent quant à eux que la Turquie ne devienne une concurrente économique et se méfient de cette nouvelle posture affirmée de la Turquie dans cette région déjà très militarisée. Les diplomates occidentaux ont à la fois tendance à exagérer et à sous-estimer l’influence turque. Un diplomate européen qualifie par exemple les activités de la Turquie au Sahel d’« offensive ». Par ailleurs, ce même diplomate souligne que jusqu’à présent, les interventions d’Ankara étaient plutôt opportunistes et non inscrites dans un plan stratégique plus large. En réalité, l’aide humanitaire et les investissements turcs ne soutiennent pas la comparaison face aux montants considérables que les puissances occidentales plus riches ont distribués. Alors que l’Union Européenne et ses Etats membres ont injecté plus de 8 milliards de dollars au Sahel central depuis 2014, pour la seule coopération au développement, les données de la Tika indiquent que la Turquie a dépensé seulement 61 millions de dollars entre 2014 et 2019 en aide au développement. Un autre diplomate occidental soutient pour sa part qu’il est encore trop tôt pour déterminer si le fait que la Turquie construise des écoles et des hôpitaux en échange du développement de ses marchés d’exportation est le signe d’ambitions modestes et principalement économiques ou celui de visées géopolitiques plus vastes — qui pourraient impliquer, à terme, l’envoi de soldats ou de mercenaires ou la promotion de la gouvernance islamiste dans la région.
Les Sahéliens voient, pour leur part, la Turquie sous un jour positif. Nombre d’entre eux ont accueilli la Turquie comme un acteur international de poids, avec lequel ils ont plus en commun que l’Europe, la Russie ou la Chine, et qui peut leur apporter beaucoup. Pour eux, la Turquie est moins arrogante que l’UE ou la France et constitue un partenaire ayant des intérêts similaires. La Turquie n’est par exemple pas particulièrement attachée à atténuer les flux de migrants comme l’est l’Europe. L’islam représente un lien commun. Beaucoup de décideurs et d’entrepreneurs sahéliens sont irrités par le fait que la région dépende de l’aide européenne et de l’appui militaire français et se disent intéressés par une diversification des alliances. « Les pays occidentaux sont trop présents dans nos conflits. Nous aimerions que des pays arabes ou musulmans jouent un rôle plus actif dans la résolution de ces conflits », a indiqué un universitaire malien ayant fait ses études en Occident. Pour le Niger, la perspective d’une coopération en matière de défense avec la Turquie génère de l’optimisme. « L’échange de renseignements, le renforcement des capacités et la formation militaire que propose la Turquie dans le cadre de cet accord de défense contribueront largement à améliorer la sécurité », a déclaré un responsable nigérien de la défense à Crisis Group.
Si l’expansion turque au Sahel, vue sa faible ampleur, demeure pour l’instant peu susceptible de bouleverser les dynamiques régionales, il n’en reste pas moins essentiel d’éviter de renforcer la compétition géopolitique dans la région.
Le principal danger est qu’Ankara renforce sa présence, ce qui pourrait pousser des acteurs du Golfe tels que les EAU, dont l’engagement régional est resté jusqu’ici assez limité, à intervenir. Le rapprochement récent survenu entre la Turquie et l’Egypte, et entre les Etats du Golfe en conflit, n’en est qu’à ses débuts. Il est pour l’instant difficile de savoir dans quelle mesure il permettra d’atténuer la compétition qui oppose ces Etats et qui a souvent contribué à déstabiliser l’Afrique du Nord et la corne de l’Afrique. Les différentes parties doivent éviter de créer un nouveau champ de bataille au Sahel. Idéalement, et d’autant plus que la France devrait réduire sa coopération militaire bilatérale, la Turquie devrait continuer de soutenir les efforts multilatéraux au Sahel et limiter toute coopération militaire bilatérale à la formation des forces de sécurité, ce qui permettrait de dissiper bien des rumeurs quant à ses intentions.
Les partenaires européens devraient quant à eux passer outre leur réticence à collaborer avec la Turquie. Ankara peut contribuer à des projets d’infrastructure et de développement ainsi qu’aux initiatives multilatérales soutenues par l’Europe. Les ambitions régionales turques ne sont certes pas encore pleinement déployées, et le pacte de défense avec le Niger est, légitimement, perçu — par les rivaux d’Ankara, mais pas seulement — comme une nouvelle forme dangereuse de militarisation régionale. Mais pour l’heure, les capitales européennes devraient tenir compte des éventuels avantages d’une coopération au Sahel avec un pays dont les objectifs dans la région — qui jusqu’à présent impliquent principalement d’apporter de l’aide et de développer des relations commerciales en soutien à des Etats fragiles — s’alignent largement sur ceux de l’Europe.
Hannah Armstrong
Senior Consulting Analyst Sahel
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Les violences se sont intensifiées avec un dernier bilan faisant état de 72 morts, mardi. L’armée a été déployée, quelque 2 500 soldat venant épauler les policiers dans les points chauds.
L’Afrique du Sud était mardi 13 juillet “sur le fil du rasoir”, écrit le quotidien Business Day, “alors que de violentes émeutes ont pris de l’ampleur au point que la police est aux prises avec des milliers de manifestants organisés pour piller puis brûler des centres commerciaux et des entrepôts et saboter des infrastructures stratégiques”.
Le bilan des violences, qui ont éclaté vendredi dans la foulée de l’emprisonnement de l’ancien président Jacob Zuma, s’élève à au moins “72” morts, a annoncé dans la soirée la police, citée par le tabloïd The Sowetan. 27 personnes ont trouvé la mort dans la province du Kwazulu-Natal (KZN), d’où M. Zuma est originaire, dans l’est du pays, et 45 dans la province du Gauteng qui compte la plus grande ville du pays, Johannesburg.
La plupart des décès sont survenus lors de “bousculades pendant des pillages de magasins et de centres commerciaux”, tandis que d’autres morts et blessures sont liées “à des explosions de distributeurs automatiques de billets et à des tirs”, a précisé la police, qui a par ailleurs indiqué avoir procédé à “1 234 arrestations” liées aux violences.
“Zones de guerre”
Des troupes supplémentaires ont été déployées mardi, portant à quelque 2 500 le nombre de soldats dans le Gauteng et le KZN, deux provinces ainsi transformées “en zones de guerre”, constate Business Day. “Jusqu’à présent”, pointe l’article, “l’effet du déploiement de l’armée pour aider la police dans ses opérations de répression de la violence a été minime, car les pillages ont continué pendant une bonne partie de la journée de mardi.”
“Le président Cyril Ramaphosa a autorisé le déploiement de soldats pour réprimer la violence et l’anarchie. Espérons qu’il n’est pas trop tard”, s’inquiète de son côté le Financial Mail.
La question est de savoir si l’option militaire sera capable de refermer cet épisode de violences, maintenant que les protestations ont dépassé Zuma, Ramaphosa ou les agendas politiques. Et combien d’autres régions du pays devront être rasées et combien de sang versé avant que cela n’arrive ?”
Toutefois, l’Afrique du Sud “n’envisage pas encore l’état d’urgence” rapporte Business Day dans un autre article. Il s’agit d’“un dernier recours”, ont déclaré mardi les ministres responsables des forces de l’ordre. Ce régime d’exception n’a pas été instauré “depuis l’apogée des manifestations contre le gouvernement d’apartheid dans les années 1980”, rappelle le journal.
“Je n’ai jamais été aussi près de perdre espoir”
“Je n’ai jamais été aussi près de perdre espoir”, témoigne la journaliste du Daily Maverick Des Erasmus, couvrant les événements depuis “la ligne de front des pillages”, à Durban, ville côtière de la province du KwaZulu-Natal.
Je suis une personne ordinaire dans cette tragédie, l’un des millions de citoyens qui tentent de passer la nuit sans être submergés par l’émotion alors qu’un nombre sans précédent de coups de feu percent l’obscurité, alors que des pillards transportent leurs marchandises devant ma maison, en criant, en hurlant, en riant, en étant ivres et en buvant.”
La reporter s’inquiète notamment des dommages durables de ces troubles sur l’économie.
Le secteur manufacturier du KwaZulu-Natal a été anéanti. Son secteur de la vente au détail est mort. Les hôpitaux sont sous protection, il est impossible de se procurer des médicaments, les pharmacies ont été vidées de leurs rayons, les mères cherchent du lait infantiles via des groupes WhatsApp. Des milliers d’emplois ont été perdus. Des dizaines d’entreprises et de commerces ne rouvriront pas leurs portes.”
Les “émeutes Zuma” et les pillages affaiblissent le rand, la monnaie nationale, et compromettent la reprise économique, s’alarme en écho l’hebdomadaire Mail & Guardian.
14 juillet 2021
Source : https://www.courrierinternational.com/
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«Se débarrasser de la tutelle française pour soustraire nos économies aux clauses assassines du Pacte Colonial, telle est l’attente des peuples sous le joug de la FrançAfrique. Le Mali est en train de le réussir ; le président Bazoum Mohamed acceptera-t-il de le faire au Niger ?» Un ancien président de la France avait insinué que «Les africains n’étaient pas mûrs pour la Démocratie ». Cette affirmation était consécutive à une vague de contestations et de manifestations de rue, souvent violentes, qui étaient enregistrées dans plusieurs pays ayant adopté le multipartisme. En effet juste après les conférenciades des années 1990, de nombreux pays de l’Afrique Occidentale française, notamment le Niger faisait une ouverture vers le pluralisme politique. C’est ainsi que les promesses de liberté à tous les niveaux amenaient syndicats et autres forces corporatistes à revendiquer leurs droits en usant justement des nouvelles prérogatives que leur conférait le régime démocratique. Comme à l’accoutumée, des heurts et des débordements accompagnaient souvent les sorties des syndicats. Et, les partis politiques encore tatillons, profitaient de ces manifestations pour faire prévaloir leur existence à peine reconnue. Des débordements sont alors enregistrés à chaque sortie et les tous nouveaux régimes démocratiques étaient fragilisés par ses agitations. Ces remous ont alors amené le plus souvent les militaires à faire irruption par des coups d’Etats sporadiques. Presque tous les pays ayant adopté le multipartisme après la série de Conférences Nationales ont vécu ce schéma. C’est principalement cette remise en cause constante des acquis démocratiques qui a provoqué la réaction, somme toute insultante, de ce vieux français qui, lui aussi, gesticulait pour sauver son cercle de la FrançAfrique menacé par l’ascension du Commonwealth qui attirait de plus en plus les anciennes colonies de la France dans son sillage.
Ceci dit, dans son imagination diabolique, ce soi-disant chevalier de la civilisation universelle proposait des régimes forts pour prendre le relais des partis politiques. Il rejoignait ainsi les réflexions d’un Président africain qui laissait entendre que son pays n’avait pas besoin de Démocratie car, depuis des temps immémoriaux, c’étaient des grands rois et empereurs qui dirigeaient sur les anciens espaces africains, notamment ceux de son mandingue légendaire. Comme on le voit, à chaque fois que la France veut nous faire mal, elle est toujours passée par l’intermédiaire d’un des nôtres. La sagesse africaine enseigne qu’un étranger ne peut nuire à un autochtone sans la complicité d’un autre frère du même territoire. Cette réalité reste d’actualité bien qu’elle ait été mise en oeuvre depuis le 19e Siècle par le colonisateur pour diviser nos communautés et procéder à des pillages systématiques de nos ressources par l’intermédiaire du pacte colonial. Ainsi au moment où cet homme politique français crachait cette ignominie sur le visage des africains, il faut se résoudre à croire qu’il n’était pas seul dans ses idées. Ces dires représentaient l’expression de la vision de tous les lobbys qui l’ont porté au pouvoir. En clair, c’était une tendance qui avait décidé de ramer à contre- courant des rames du destin. Comment une telle aberration pourrait sortir de la bouche d’un président français à l’endroit de ses pairs africains? C’est à croire que ce type n’avait aucune considération ni pour nos chefs d’Etat (Des marionnettes), ni pour les africains eux-mêmes. Cette réalité, certains chefs d’Etat africains l’avaient comprise ; d’autres aveuglés par les farces françaises, avaient été réveillés de leur sommeil dogmatique par la pression populaire émanant notamment des forces syndicales qui n’avaient pas gobé cette insulte. C’était ainsi que quelques chefs d’Etat poussés ou obligés par la pression populaire avaient réagi pour condamner cette façon de voir les relations entre la métropole et ses anciennes colonies. Mal leur en a pris car ils avaient été systématiquement rappelés à l’ordre, certains avec des menaces de troubles politiques. Très vite, toute la crème des présidents africains larbins de la France se sont tus. Ce qu’il faut comprendre aujourd’hui c’est que cette vision représente l’épicentre, la principale et unique vision sur laquelle repose la FrançAfrique. En effet, un grand nombre de dirigeants africains sont aujourd’hui menacés d’être éjectés de leur perchoir par le truchement de la volonté du président Macron. Pourvu qu’il ne soit pas en bons termes avec la FrançAfrique, un président africain ne saurait se faire prévaloir. D’ailleurs, il ne pourrait même pas être élu si jamais il n’a pas la caution de la France ; c’était cette fameuse caution que le président Issoufou Mahamadou et le candidat Bazoum Mohamed étaient partis chercher à la veille des présidentielles dans notre pays ? Dès lors, surtout que Mahamane Ousmane n’a pas eu ce privilège, beaucoup d’observateurs de la scène politique du pays savaient que le vin était déjà tiré ; il fallait juste le boire.
De nos jours, les populations des anciennes colonies de la France ont un ressentiment très amer contre la France. Les peuples africains, meurtris par les affres du pacte colonial réactualisé à chaque fois et sous de nouvelles formules, constamment ébranlés par les complots ourdis par les sbires de la FrançAfrique, ces peuples sont en train de rejeter catégoriquement la France au profit de tutelles beaucoup plus clémentes. Le déclic vient d’être donné par le Mali qui est en train de se débarrasser de la tutelle française au profit de celle des Russes. Pour l’instant, les accords restent certes basés sur une coopération militaire pour relayer le départ de la force Barkhane ; cependant, l’un ne va pas sans l’autre. Bientôt, le Mali saurait se libérer totalement de l’emprise française. Cette option représente l’une des principales attentes du peuple nigérien à l’endroit de son tout nouveau président, Mohamed Bazoum.
De plus, le président Bazoum est totalement émancipé des idées colonialistes. A force d’avoir mené plusieurs débats et analyses sur ce sujet, il est un de ces intellectuels africains qui restent scotchés à la dénonciation des méfaits du colonialisme. De Lumumba à Sankara, ils sont nombreux les hommes politiques africains qui se sont inscrits dans ce combat. Ce dernier reste permanent car aujourd’hui encore, nos peuples restent plus colonisés, plus exploités et spoliés qu’en 1900. Pour inverser cette tendance, il faudrait que les chefs d’Etat africains s’engagent de façon résolue à satisfaire au choix du peuple, celui de s’émanciper de la tutelle française qui maintient toujours son autorité sur nos Etats par l’intermédiaires de clauses les plus assassines contenues dans le pacte colonial. Soyez-en rassurés, ce pacte n’a jamais été abandonné malgré l’accession de nos pays à l’indépendance ; c’est un éternel recommencement avec des retraits, des ajouts et de remaniements du contenu. Il y a nécessité d’un sursaut national, de toutes les forces vives de la nation.
Mallam
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En l'espace d'un an, la pandémie a donné un coup d'arrêt à un quart de siècle de croissance économique continue en Afrique, perturbé les chaînes de valeur et entraîné un accroissement sans précédent des inégalités et de la pauvreté. De ce fait, le monde entier court des risques, car l'économie mondiale pourrait perdre l'un de ses futurs moteurs de croissance.
La pandémie de COVID-19 nous a appris que nous ne pouvons plus traiter les crises en apparence lointaines comme des problèmes lointains. Ce qui se passe dans quelque endroit que ce soit du monde peut toucher chacun de nous partout dans le monde. C'est pourquoi il est si important de s'attaquer à l'impact et aux séquelles de la pandémie en Afrique.
Bien que l'Afrique ait connu moins de cas de COVID-19 et de décès dus à celle-ci que d'autres régions du monde, l'impact de la pandémie sur le continent pourrait être plus durable, plus profond et plus déstabilisateur pour la planète tout entière. En l'espace d'un an, la pandémie a donné un coup d'arrêt à un quart de siècle de croissance économique continue, perturbé les chaînes de valeur et entraîné un accroissement sans précédent des inégalités et de la pauvreté.
Mais ce n'est pas seulement l'Afrique qui risque de perdre la possibilité de se relever pleinement de la COVID-19. L'économie mondiale pourrait perdre l'un de ses futurs moteurs de croissance.
L'Afrique a tout ce qui est nécessaire pour surmonter la crise pandémique et conduire le monde vers un nouveau cycle de croissance durable: des jeunes entreprenants et innovants, des ressources naturelles susceptibles d'alimenter une base industrielle locale et un projet d'intégration continentale éminemment ambitieux. Mais elle ne dispose pas des instruments lui permettant de sortir d'une crise aussi grande qu'inattendue.
Si le Fonds monétaire international estime que les pays africains auront besoin d'un financement supplémentaire de 285 milliards de dollars d'ici à 2025, aucun plan ni mécanisme de relance n'a été mis en place pour trouver ces ressources. Alors que d'autres régions voient aujourd'hui des signes de reprise économique rapide, l'incapacité de l'Afrique à lutter contre la pandémie avec les mêmes moyens pourrait être à l'origine d'une crise économique et sociale qui privera ses jeunes des possibilités dont ils ont besoin et qu'ils méritent.
La solidarité internationale a commencé à produire des résultats peu après le début de la pandémie. Les paiements dus au titre du service de la dette par les pays les plus pauvres ont été suspendus dans le cadre du G20 et une aide financière exceptionnelle du FMI, de la Banque mondiale et d'autres donateurs, dont l'Europe, a été débloquée.
Mais les institutions qui ont servi de fondement à la solidarité internationale depuis des décennies atteignent aujourd'hui leurs limites. Elles ont été affaiblies à court terme par les énormes inégalités dans l'accès aux vaccins. Elles sont également affaiblies par des divergences économiques majeures, dont aucune mesure d'urgence ne semble en mesure de venir à bout.
Aussi un nouveau cadre, un New Deal ambitieux et audacieux, est-il nécessaire. Et l'accès aux vaccins contre la COVID-19 doit constituer la première pierre de touche de cette initiative. Grâce à COVAX, le volet Vaccins du dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT) mis en place par la communauté internationale, et au groupe de travail pour l'acquisition par l'Afrique de vaccins, des centaines de millions de doses seront livrées au continent africain dans les mois à venir. Les doses précommandées de vaccins sont partagées par des canaux multilatéraux, la protection des professionnels de la santé constituant la priorité absolue.
Mais cela n'est pas suffisant. La vaccination représente à l'heure actuelle la politique économique la plus importante au niveau mondial: ses avantages se mesurent en milliers de milliards d'euros, son coût en milliards. C'est l'investissement le plus productif à court terme. Nous devons donc mobiliser des instruments financiers innovants pour accroître le financement de l'Accélérateur ACT, afin d'atteindre l'objectif de couverture vaccinale de l'Afrique, fixé à 60-70 % par les Centres africains de prévention et de contrôle des maladies. Nous appelons le FMI à prendre en considération le recours aux droits de tirage spéciaux (DTS, l'unité de compte du Fonds) pour financer cet effort.
En outre, comme l'affirme la déclaration de Rome faite lors du sommet mondial sur la santé qui s'est tenu le 21 mai, l'élément essentiel pour lutter contre les futures pandémies consiste non seulement à transférer les licences, mais aussi l'expertise aux producteurs de vaccins des pays en développement. Dans l'attente de la conclusion d'un accord sur la propriété intellectuelle, actuellement en cours de négociation au sein de l'Organisation mondiale du commerce, l'Afrique doit être en mesure de produire des vaccins utilisant la technologie à ARN messager et de trouver un accord, au sein de l'OMC, sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Avec l'impulsion donnée par le sommet de Paris, qui a réuni le 18 mai des dirigeants africains et européens et des responsables d'institutions financières, de tels partenariats de production seront financés et progresseront dans les mois à venir.
Le deuxième volet d'un New Deal pour l'Afrique réside dans des investissements à grande échelle dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la lutte contre le changement climatique. Nous devons permettre à l'Afrique d'isoler ces dépenses de celles allouées à la sécurité et aux investissements dans les infrastructures, afin d'éviter que le continent ne tombe dans un nouveau cycle d'endettement excessif. À court terme, en dépit du fait que certains pays africains ont réussi de manière spectaculaire à recourir aux marchés internationaux des capitaux, les créanciers privés ne fourniront pas les ressources financières nécessaires.
L'Afrique a besoin d'un choc de confiance positif. Le sommet de Paris nous a permis de consolider un accord sur une nouvelle allocation de 650 milliards de DTS, dont 33 milliards destinés aux pays africains. Nous voulons à présent aller encore plus loin au moyen de deux engagements volontaires.
Premièrement, nous avons besoin d'un engagement de la part d'autres pays à mobiliser une partie de leurs allocations de DTS au profit de l'Afrique. Dans un premier temps, cette réorientation des ressources permettrait de libérer un seuil initial de 100 milliards de dollars en faveur de l'Afrique (et de pays vulnérables dans d'autres parties du monde).
Deuxièmement, les institutions africaines doivent être associées à l'utilisation de ces DTS pour soutenir la reprise du continent et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable à l'horizon 2030. Cela pourrait, à son tour, ouvrir la voie à une refonte de notre architecture financière internationale qui donne plus de poids aux institutions africaines.
Nous appelons tous les membres de la communauté internationale à prendre ce double engagement.
Enfin, nous devons nous concentrer sur le principal atout de l'Afrique: son dynamisme entrepreneurial. Les très petites, petites et moyennes entreprises du continent sont essentielles pour l'avenir pour les femmes et les jeunes Africains, mais le secteur privé est otage de l'économie informelle et du sous-financement. C'est pourquoi nous devons nous concentrer sur l'amélioration de l'accès des entrepreneurs africains au financement en ciblant les phases les plus cruciales de leurs projets, en particulier les phases de démarrage.
Le sommet de Paris visait à parvenir à un accord sur quatre objectifs: assurer un accès universel aux vaccins contre la COVID-19, y compris par la production en Afrique; renforcer les positions et les rôles des institutions panafricaines dans le cadre d'une nouvelle architecture financière internationale; relancer les investissements publics et privés; et soutenir le financement à grande échelle du secteur privé africain. Dans les mois à venir, notre tâche consistera à faire progresser ces objectifs au sein des enceintes internationales et dans le cadre du prochain mandat semestriel de la France à la présidence du Conseil de l'Union européenne.
Cette tribune est signée par: Charles Michel, président du Conseil européen; Emmanuel Macron, président de la France; Paul Kagame, président du Rwanda; Cyril Ramaphosa, président de l'Afrique du Sud; Macky Sall, président du Sénégal; António Costa, Premier ministre du Portugal; Pedro Sánchez Pérez-Castejón, Premier ministre de l'Espagne; Alexander De Croo, Premier ministre de la Belgique; Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne; Mohammed ben Salman, prince héritier de l'Arabie saoudite; Mohammed ben Zayed, prince héritier de l'Émirat d'Abou Dhabi; Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la République démocratique du Congo et président de l'Union africaine; Faure Gnassingbé, président du Togo; Alassane Ouattara, président de la Côte d'Ivoire; Abdel Fattah al-Sissi, président de l'Égypte; Filipe Nyusi, président du Mozambique; Muhammadu Buhari, président du Nigeria; Roch Marc Christian Kaboré, président du Burkina Faso; Azali Assoumani, président des Comores; Nana Akufo-Addo, président du Ghana; João Lourenço, président de l'Angola; Sahle-Work Zewde, présidente de l'Ethiopie; Mohamed Ould el Ghazouani, président de la Mauritanie; Kaïs Saïed, président de la Tunisie; Bah N'Daw, ancien président du Mali; Mohamed Bazoum, président du Niger; Albert Pahimi Padacke, Premier ministre du Tchad; Abdalla Hamdok, Premier ministre du Soudan; Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo; Patrice Talon, président du Bénin; Paul Biya, président du Cameroun; et Moussa Faki, président de la Commission de l'Union africaine.
03 juin 2021
Source : https://www.consilium.europa.eu/fr
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Du Maréchal Idi Amine Dada à Déby, ils sont nombreux les chefs d’Etats africains que la France a conçus, promus, entretenus puis lâchés quand elle se serait passée de leurs services.
Si les citoyens africains, surtout issus des anciennes colonies françaises, ont fini de comprendre le rôle machiavélique de la FrançAfrique, il reste que leurs chefs d’Etat apprennent la leçon à leur tour. En effet à force d’analyses, d’échanges et de recherches très poussées, les peuples africains se sont de plus en plus édifiés et émancipés visà- vis de la politique africaine de la France. Du pacte colonial à nos jours, l’essentiel des relations entre les deux pôles s’est toujours résumé à la question de l’autorité coloniale : (comment ? Où ? Et quand ?) Faire prévaloir l’autorité de la métropole, la France, sur les peuples des colonies afin de leur soutirer le maximum de profit ? En clair, la France a toujours eu besoin de canaux mafieux, de subterfuges, d’énigmes, d’assassinats, de trahisons, de délations, de coups d’Etat et de complots ourdis en tout genre, juste pour s’attacher la sympathie et s’assurer le larbinisme des chefs d’Etat sous sa coupe. Au-delà, une fois que le chef d’Etat est aliéné en empoché, il reste sûr qu’il va agir sous commandement de la France en imposant à son peuple toutes sortes de martyrs. C’est ainsi que contre vents et marées certains présidents africains ont été maintenus au pouvoir durant des années par la France ; c’est cela la garantie ou la règle du gage. Le président le reste à vie tant que la France a encore besoin de ses services. Il peut réviser ou manipuler la Constitution à volonté, il peut orchestrer un vol électoral, il peut emprisonner ou empoisonner les opposants, il peut toujours continuer à dormir tranquillement sur ses lauriers. La France, présente dans toutes les sphères stratégiques de la vie du pays, lui assure le contrôle de tout, une sécurité inébranlable qui lui permet de gouverner sans craindre un soulèvement populaire ou une réaction inattendue de l’armée. Les peuples africains vivant sous le joug de la FrançAfrique sur très édifiés sur ces aspects. C’est en grande partie pour cette raison que l’on observe une aversion de plus en plus prononcée contre la France en Afrique. La présence française, qu’elle soit militaire ou civile, est de plus en plus mal vue par les peuples africains. Les événements en Côte d’Ivoire avant l’ère Ouattara illustrent bien cette position. Pour mémoire, on peut noter qu’entre autres raisons, c’est le refus de Laurent Gbagbo d’obtempérer aux injonctions de la France qui lui aurait valu toutes les foudres de la terre.
Une rébellion incompréhensible, richissime et lourdement armée qui a profondément déstabilisé la Côte d’Ivoire. Un conflit fratricide instrumentalisé pour mettre à l’abri le gênant (Gbagbo) et assurer l’arrivée du larbin Ouattara. L’un dans l’autre, ces événements ont provoqué chez les ivoiriens un sentiment de rejet de tout ce qui sent la France.
Aujourd’hui encore, les ivoiriens entretiennent une haine très poussée contre la France. Ce que le peuple ivoirien a manifesté comme aversion vis-à-vis de France reste identique dans tous les pays où sévit la FrançAfrique. C’est juste une question d’organisation et surtout de courage politique. Chez certains, il est facile de s’opposer, de critiquer sans jamais poser d’actes concrets de la rue ; c’est le cas de notre pays le Niger où les gens parlent plus qu’ils n’agissent. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, (on hésite à citer le Mali), constituent des exemples concrets où les citoyens ne tergiversent pas s’il s’agit de sortir dans la rue pour défendre les intérêts de la République ; cela a été démontré à plusieurs reprises.
Somme toute, les peuples africains ont fini de comprendre. Les naïfs, ceux qui restent encore au diapason de cette émancipation, ce sont les chefs d’Etat africains. En effet, pour la plupart de ces dictateurs protégés et instrumentalisés par la France, ils restent dupes, sans réelle compréhension de ce qui leur arrive à chaque fois. Ce n’est pas qu’ils ne subissent pas déjà les conséquences de cette relation de sujet à protégé ; nos chefs d’Etat en sont toujours victimes. Chaque jour que Dieu fait, il y a un qui tombe quelque part, lâché inexorablement par la France après qu’elle l’a sucé. De tous les temps, la France a agi ainsi avec nos chefs d’Etat ; chouchouté et porté haut par la France au moment où elle a besoin de lui et lâché tout d’un coup, ou même poignardé par cette France qu’il a servie. Deux cas sont aujourd’hui d’actualité : Blaise Compaoré qui va très certainement comparaitre devant les hautes juridictions mondiales pour l’assassinat de Sankara et … (Disons-le bas pour l’instant)… le défunt Maréchal Tchadien. Idriss Déby était bien un type de la Libye, pour ceux qui se souviennent encore de l’histoire récente de la déstabilisation de ce pays. C’est dire que le lion du Sahel aurait donc été victime de deux trahisons d’anciens amis : la Libye et la France !
Dans tous les cas, la France a toujours agi ainsi avec SES hommes. Ils sont nombreux depuis la colonisation les chefs d’Etat qu’elle a utilisé dans beaucoup de situations de coups tordus, notamment des dictateurs qu’elle a construits et promus sous le dos de leur peuple. Du Maréchal Idi Amine Dada au Maréchal Déby Itno, ils sont nombreux les maréchables que la France a protégé puis lâché au dernier moment. Il n’y a que nos chefs d’Etat assoiffés de pouvoir qui n’arrivent pas à appréhender cette réalité.
Kaillo
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Début 2020, le Pentagone avait annoncé la réduction de sa présence militaire au Sahel. Si la participation directe des forces américaines y est limitée, leur rôle est cependant déterminant dans le soutien logistique et le renseignement.
Les Etats-Unis vont s’engager davantage dans la sécurité au Sahel. L’annonce a été faite en début de semaine par la directrice chargée du renseignement, la contre-amirale Heidi Berg (photo) du Commandement américain pour l’Afrique, Africom. Cette déclaration fait suite à une visite de travail qu’elle a effectuée au Sénégal et au Mali.
Au cours de cette visite, l’officier général de la marine américaine s’est entretenu avec les responsables des différentes opérations pilotées par la France au sahel. « Nous allons continuer à apporter notre soutien et établir des partenariats au Sahel avec nos partenaires européens et africains pour combattre l’extrémisme violent », a-t-elle déclaré.
Au Niger, la présence de forces américaines au sol a été significativement réduite après l’embuscade de Tongo-Tongo qui a coûté la vie à 4 militaires américains et fait deux blessés, rappelle Niamey et les 2 jours.
Toutefois, le commandement des Etats-Unis pour l’Afrique dispose de bases de lancement de drones de renseignements à Niamey et Agadez. A Dirkou, localité située à l’extrême nord du pays dans le département de Bilma, la CIA a établi une base aérienne d’où peuvent être lancés des drones armés de type Reapers.
Rappelons que l’Etat islamique au grand Sahara, l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest et le groupe Boko-Haram figurent sur la liste des organisations terroristes extrêmement dangereuses élaborée par les Etats-Unis.
Mawulolo Ahlijah
01 mai 2021
Source : https://www.agenceecofin.com/
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Le Fonds monétaire international a publié récemment sa mise à jour des prévisions et projections sur la richesse mondiale mesurée par le Pib, à prix courants (en dollars). En Afrique, à l’horizon 2026, le classement des pays les plus riches du continent devrait connaître des bouleversements.
Selon ces projections établies à partir de l’indicateur Produit intérieur brut (Pib) à prix courants exprimé en dollars, soit la quantification de la valeur total de la "production de richesse" annuelle effectuée par les agents économiques résidant à l’intérieur d’un pays, il ressort que des changements importants seront opérés au niveau du top 10 des pays les plus riches d’Afrique, comparativement aux données de 2019, avant la crise de la pandémie du Covid-19.
Globalement, les grands pays peuplés et disposant d’importantes ressources naturelles (pétrole, minerais,…) y figurent, à l’exception de la République démocratique du Congo (RDC). Toutefois, le classement projeté à l’horizon 2026 accorde aussi une place essentielle aux pays qui ont misé sur l’agriculture et la diversification économique.
Pris globalement, les 10 pays africains qui détiendront les Pib les plus élevés du continent vont disposer d’un Pib cumulé de 2.877 milliards de dollars en 2026, contre 1.739 milliards de dollars en 2020, soit une évolution de 65,44%. En clair, la richesse des 10 premières puissances économiques africaines va croitre de manière sensible. Toutefois, cette forte hausse ne sera pas uniforme.
Et c’est le Nigéria, première puissance économique, qui continuera à truster la première place du pays le plus riche d’Afrique en terme de Pib. En effet, le pays le plus peuplé du continent, avec plus de 210 millions d’habitants, va plus que doubler son Pib au cours des 6 prochaines années, faisant passer sa richesse de 429 milliards de dollars en 2020 à 964 milliards de dollars en 2026, selon les projections du FMI.
Evolution des PIB à prix courant (en milliards de dollars) sur la période 2021-2026 (projections du FMI)
Rang en 2026 | Pays | Pib 2021 | Pib 2022 | Pib 2023 | Pib 2024 | Pib 2025 | Pib 2026 |
1er | Nigeria | 514 | 588 | 669 | 757 | 853 | 964 |
2e | Egypte | 394 | 429 | 465 | 497 | 538 | 603 |
3e | Afrique du Sud | 329 | 344 | 355 | 366 | 378 | 407 |
4e | Maroc | 124 | 131 | 138 | 146 | 154 | 162 |
5e | Algérie | 151 | 150 | 150 | 150 | 152 | 153 |
6e | Kenya | 106 | 113 | 121 | 130 | 125 | 139 |
7e | Ethiopie | 94 | 93 | 102 | 113 | 125 | 139 |
8e | Côte d'Ivoire | 71 | 77 | 83 | 90 | 97 | 105 |
9e | Ghana | 74 | 80 | 84 | 90 | 96 | 103 |
10e | Tanzanie | 66 | 70 | 74 | 79 | 85 | 91 |
Outre le fait que sa population nombreuse soit un atout notable, le Nigéria est aussi le premier producteur de pétrole africain. Toutefois, cette forte croissance sera surtout tirée, durant les prochaines années, par les importants investissements en infrastructures (chemin de fer, port en eau profonde, raffinerie de pétrole…), mais aussi et surtout le développement agricole enclenché par les autorités. Le pays compte retrouver son rang de pays agricole des années 1970, quand le géant africain était autosuffisant pour de nombreux produits alimentaire qu’il importe aujourd’hui. Le boom du pétrole a déstructuré son économie et l’a transformé en une économie de rente, le Nigéria important désormais presque tout pour nourrir sa population.
Toutefois, depuis le choc pétrolier de 2014, le président Muhammadu Buhari a décidé d’opérer un retour stratégique vers l’agriculture en lançant un modèle calqué sur celui du Japon "Sans pétrole". Disposant 84 millions d’hectares de terres arables et bien irriguées par deux fleuves -le Niger et le Bénoué- et par une importante pluviométrie de 750 mm au nord à 4 mètres au sud, le pays disposent d'atouts pour ses ambitions agricoles. Et pour accompagner cette révolution verte, il s’appuie également sur l’expertise d’OCP Africa Fertilizers Nigeria, une filiale du géant marocain des phosphate l’OCP, qui accompagne les Etats et les acteurs privés nigérians à développer le secteur agricole du pays via la production locale d’engrais, l’étude des sols, la formation des agriculteurs…
Loin derrière le Nigéria suit depuis l’année dernière l’Egypte qui s’est adjugée la seconde place des puissances économique du continent. L’Egypte tire profit des politiques de réformes mises en place après la crise aiguë de 2016 qui avait entrainé une forte dépréciation de la livre égyptienne, rendant par la même occasion le pays plus attractifs auprès des investisseurs étrangers, des touristes et gonflant (en monnaie locale) les importants transferts en devises de la diaspora égyptienne à l’étranger.
Le pays a aussi et surtout bénéficié des importantes découvertes de gaz en Méditerranée qui lui assure actuellement le 13e rang mondial des producteurs de gaz. A cela s’ajoutent les réformes structurelles qui ont permis de faire redémarrer l’économie égyptienne sur des bases solides. C’est d’ailleurs la seule économie d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient à échapper à la récession en 2020, en dépit de l’impact de la pandémie du Covid-19.
Du coup, le Pib du pays devrait passer, selon les projections du FMI, de 362 milliards de dollars en 2020 à 603 milliards en 2026, soit une évolution de 66,60%.
L’Afrique du Sud, dont le déclin économique a été entamé sous le règne de l’ancien président Jacob Zuma, verra aussi son Pib croître de manière significative pour passer de 302 milliards de dollars à 407 milliards de dollars sur la période 2020-2026. Elle connaîtra une progression moindre que les deux premières puissances économiques du continent à cause de la profondeur de la crise qu’elle traverse. Les coupures intempestives d’électricité à cause de la mauvaise gestion de l’entreprise publique Eskom illustre parfaitement la déliquescence de l’économie sud-africaine. Tout comme la compagnie aérienne South African Airways, jadis le fleuron des compagnies aériennes africaines, qui traverse une crise économique aiguë depuis une décennie et pourrait ne pas survivre à la pandémie du Covid-19 sans un sauvetage de l’Etat.
Le président Cyril Ramaphosa s’est engagé à faire remonter la pente en annonçant un plan d’investissement de 100 milliards de dollars sur 5 ans. Toutefois, la pandémie du Covid-19 risque d’aggraver la crise économique au moment où les investisseurs étrangers se détournent de plus en plus du pays, à mesure que la place financière de Johannesburg perd de son attrait.
Selon les projections du FMI, à partir de 2025, l’Algérie ne sera plus que la 4e puissance économique africaine. Elle sera supplantée par le Maroc. L’économie marocaine qui a montré beaucoup de résilience face à la pandémie du Covid-19 s’appuie sur sa diversification et surtout l’impact de ses nouveaux métiers mondiaux (automobile, aéronautique, offshoring, etc.) qui contribuent à la création d’emplois, à l’exportation et à la création de valeur pour le pays. A titre d’exemple, au niveau du secteur automobile, le Maroc est aujourd’hui le leader africain de construction de véhicules particuliers devant l’Afrique du Sud. Plus de 700.000 véhicules sont ainsi sortir des usines marocaines pour un chiffre d’affaires à l'export de plus de 7 milliards d’euros et 180.000 emplois créés.
Le Maroc va aussi profiter des réformes structurelles introduites au cours de ces dernières années, dont le Plan Maroc Vert qui atténue les impacts négatifs des sécheresses tout en améliorant de manière significative la contribution du secteur agricole. De même, le Plan de relance industrielle 2021-2023, basé surtout sur la substitution des importations par la production locale, devrait également booster l’industrie locale et sa contribution à la valeur ajoutée du pays.
Ainsi, le Pib du Maroc devrait passer de 113,5 milliards de dollars en 2020 à 162 milliards en 2026, selon le FMI, soit une évolution de 42,73% sur la période.
Quant à l’Algérie, en dépit de la manne colossale de 1.000 milliards de dollars engrangée durant les années fastes du cours du baril de pétrole, elle n’a pas réussi à enclencher la diversification économique restant prisonnière de la rente pétrolière.
La situation politique tendue, l’incapacité d’enclencher un processus de diversification économique pour sortir de cette rente pétrolière, le tarissement des réserves en devises du pays qui amoindrissent les marges de manœuvre du gouvernement, la poursuite de la dépréciation du dinar et le manque de vision stratégique de développement font que le pays va presque stagner, selon les prévisions du FMI durant la période 2020-2026. Le Pib devrait croître de seulement 6% passant de 144 à 153 milliards de dollars.
Le top 10 africain est complété par le Kenya, l’Ethiopie, la Côte d’Ivoire, le Ghana et la Tanzanie. Il s’agit de pays qui affichent depuis une décennie des taux de croissance élevés. Ces économies reposent plus globalement sur les services, l’agriculture, les investissements en infrastructures (autoroutes, chemins de fer, ports, barrages hydroélectriques, télécoms, etc.), mais aussi sur des découvertes d’hydrocarbures pour certains d’entre eux (Ghana, Côte d’Ivoire) et des politiques de diversification économique.
C’est le cas du Kenya qui est une économie de services (46,7% du PIB) et qui a investi énormément dans les infrastructures, en particulier dans les transports et l’énergie.
C’est la même stratégie pour l’Ethiopie qui, après une décennie 2010-2020 de forte croissance, a lancé le plan prospectif décennal 2020-2030 avec un objectif de croissance de 10,2% en moyenne annuelle. S’il réussit son pari, le pays pourrait figurer dans le top 5 des puissance économies africaines à l’horizon 2030. Outre l’agriculture, l’industrie manufacturière, le tourisme et les mines, le pays pourra aussi compter sur les retombées de son gigantesque barrage de la Renaissance et ses 6.450 MW de capacité de production.
Reste que les données du FMI ne sont que des projections qui s’appuient sur des variables qui peuvent connaître des évolutions significatives d’ici 2026. Toutefois, les tendances lourdes des fondamentaux macroéconomiques et des orientations stratégiques prises par les différents Etats pour doper leur croissance donnent une idée sur les perspectives d’évolution des Pib des pays du top 10.
25 avril 2021
Source : https://afrique.le360.ma/
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Moment festif, la rupture du jeûne entraîne une forte demande des produits alimentaires, et les prix s'en ressentent.
Un caddy de supermarché débordant de nourriture croupit sous la lune. Sur El-Watan, Le Hic illustre la frénésie consumériste qui frappe de plus en plus le peuple d'Algérie. Le constat du quotidien algérien n'est pas tendre. "Gaspillage", "addiction aux achats de produits alimentaires", "achats impulsifs". Et comme à chaque ramadan, les prix des produits alimentaires explosent en Afrique.
Comme en écho, des scènes d'émeutes pour acquérir des bidons d'huile se sont déroulées à quelques jours du ramadan, notamment à Constantine. Une rumeur de pénurie en serait à l'origine, comme si la population craignait de manquer.
Evidemment, une telle pression sur l'offre entraîne des conséquences. "Une situation qui est devenue récurrente à l’occasion de chaque mois de ramadan, les prix des produits alimentaires de base s’envolent sur le marché, les achats impulsifs se font plus par tradition que par nécessité", constate une enquête de la radio algérienne.
L'Algérie n'est pas la seule concernée. Tous les pays majoritairement musulmans du continent africain vivent cette surchauffe. La période du ramadan est festive et la population entend bien y participer, notamment lors de la rupture du jeûne à la nuit tombée. D'où une consommation effrénée de nourriture, pour un moment de partage.
Face à la consommation en forte hausse, les prix s'envolent par le simple jeu de l'offre et de la demande. La spéculation va bon train, même si les commerçants jurent ne rien pouvoir faire contre et se disent obligés de répercuter les hausses.
Le ministère du Commerce tunisien invoque, lui, une autre explication. Le ramadan cette année tombe en pleine intersaison agricole. Le ministre Ramzi Trabelsi a prévenu : tomates et piments seront rares et donc chers, le pays ne pouvant compter que sur la production sous serre. En fait, tous les légumes sont concernés. Il n'empêche que les services effectueront des contrôles afin de lutter contre les pratiques illicites de monopole et de spéculation.
Parfois, il est aussi tentant de faire porter le chapeau de cette augmentation des prix à des causes conjoncturelles. Les restrictions de circulation pour cause de Covid-19 auraient aussi leur part de responsabilité. Ainsi, selon un commerçant de Conakry en Guinée, "les raisons de cette hausse vertigineuse des prix sont la conséquence de la fermeture des frontières entre la Guinée et le Sénégal, parce que la plupart de ces produits viennent de là-bas".
Même les produits alimentaires les moins onéreux n'échappent pas à la hausse des prix en période de ramadan.
Face à l'augmentation de 20% du prix du kilo de viande, un boucher explique à une cliente que la viande vient du Mali : "Il y a une rareté des vaches chez nous actuellement et la plupart des vaches viennent du Mali voisin." Avec le coût du transport, il dit être obligé de revoir souvent le prix en fonction de l’acquisition des taureaux, rapporte une cliente au micro de Media Guinée.
Au Nigeria, selon RFI, les autorités religieuses ont même lancé un appel aux commerçants pour qu'ils maintiennent des prix raisonnables. Il faut dire que le coût de la nourriture dans le pays n'a jamais été aussi élevé en douze ans ! L'inflation y est déjà de 17% et la hausse du ramadan pourrait avoir des conséquences sévères pour les moins fortunés.
Bouazza Kherrati de la Fédération marocaine des droits des consommateurs (FMDC) s'adresse au bon sens des Marocains. L'association appelle les consommateurs à faire preuve de sagesse dans leurs achats alimentaires et à moins gaspiller. Il faut dire que ramadan ou pas, le gaspillage alimentaire est en hausse constante au Maroc. 3,3 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année, soit 91 kilos par personne.
Source : https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/
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L’Union Africaine dont la présidence est assurée en 2021 par la République Démocratique du Congo(RDC), a adopté pour cette année le thème « arts, culture et patrimoine : levier pour l’édification de l’Afrique que nous voulons ». En vue d’accompagner cette dynamique, des journalistes africains se retrouvent régulièrement en webinaire à l’initiative du site www.arts.cdpour débattre des questions en lien avec les arts et la culture. Pour le deuxième acte de cette rencontre virtuelle qui a eu lieu le 9 avril dernier, six journalistes de la RDC, du Congo Brazza, du Niger, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal ont abordé le thème : Restitution du patrimoine culturel africain : les pays africains sont-t-ils prêts ?
A l’entame du webiniare modéré par le journaliste Onassis Mutombo du site www.arts.cd, Souley Moutari du Quotidien Le Sahel du Niger a rappelé d’abord l’acte que l’on peut considérer comme le déclic de ce processus de restitution du patrimoine et des biens culturels à leurs pays d’origines. Il s’agit de la volonté exprimée par le président français Emmanuel Macron quand il déclarait lors de son intervention à l’université de Ouagadougou en novembre 2017 : «Je veux que d’ici cinq ans les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain en Afrique». À travers cette déclaration, le président français a remis en question le fondement de la politique patrimoniale française qui consacrait l’inaliénabilité des œuvres conservées dans les établissements français, dont les biens culturels africains répertoriés dans les collections nationales en France.
On dénombre environ 88.000 objets d’art d’Afrique subsaharienne dans les collections publiques françaises, dont 70.000 au seul musée du quai Branly à Paris. Statuettes, bijoux, masques, peintures et même 518 volumes à la Bibliothèque nationale. Ces biens culturels se sont retrouvés en France comme butins des conquêtes coloniales ; legs de "particuliers", héritages de familles de colons, suite à des missions ethnographiques ou des achats pas toujours légaux sur le marché de l’art. Dans le cadre de ce processus de restitution il y a eu le «Rapport sur la restitution du patrimoine culturel africain. Vers une nouvelle éthique relationnelle » produit en novembre 2018, par Pr Felwine Sarr du Sénégal, et la française Bénédicte Savoy, historienne d’art et membre du Collège de France. Le vote d’une loi par l'Assemblée nationale française le 6 octobre 2020, sur la restitution avec transfert de propriété de biens culturels au Sénégal et au Benin constitue un palier important dans la concrétisation de cette volonté exprimée de part et d’autre. Mais tous les pays africains concernés sont-ils prêts pour bien accueillir et conserver ces trésors? C’est une des questions abordées par les participants au webinaire.
Les infrastructures d’accueil, un défi à relever
Pour Laudes Martial Mbon du site nouvellesducongo.info, «en décidant de restituer aux Africains leur patrimoine, la France veut certainement nouer une nouvelle relation, sinon un nouveau partenariat culturel avec ses ex-colonies». Mais la question se pose souvent : «est-ce que l'Afrique est prête pour accueillir ce qui lui sera restitué», a souligné Laudes Martial Mbon, ajoutant que le problème de moyens ne doit pas être un obstacle au retour des biens culturels africains dont la présence en Occident suscite incompréhension, voire l’indignation. «Les villes africaines ont développé ces derniers temps une politique de construction des infrastructures. N’empêche qu’elles mettent sur pied des musées ou mausolées pour héberger les œuvres qui reviendront», a-t-il lancé.
C’est un peu dans le même sens qu’a abondé Emmanuel Kuzamba du site Actualité.cd de la RDC. «A partir du moment où ceux qui ont pris ces œuvres de manière despotique se disent favorables à la restitution, on ne peut pas fermer la porte. Le problème se pose certes sur les lieux de conservation mais nos ancêtres qui les avaient fabriquées les conservaient déjà ici, donc c'est possible», a affirmé Emmanuel Kuzamba. Mieux estime-t-il cette restitution est très importante du point de vue de la symbolique. Se référant à son pays il souligne que cette restitution participe à la décolonisation et permettra aux Congolais de palper leur propre histoire qui n'a pas commencé avec l'arrivée des Belges. «A travers ces œuvres d'art, on pourra mieux connaître notre histoire avant la colonisation», soutient-il.
Soulignant l’importance de la restitution des biens culturels, Adama Djitome Diatta de Radio Chine International au Sénégal, estime que «ce n’est pas un pouvoir que les Africains récupèrent avec le retour de ces œuvres pillées, c’est juste et logique qu’elles reviennent en Afrique car elles nous appartiennent». Aussi, suggère-t-elle une mise en commun des efforts par les pays africains afin de pouvoir accueillir et conserver dans des conditions adéquates leurs biens culturels. Cela à travers des conventions avec des pays qui sont plus nantis en termes d’infrastructures muséales.
Au niveau de la CEDEAO, a relevé Souley Moutari du quotidien Le Sahel du Niger, les Directeurs Généraux en charge du Patrimoine Culturel des Etats membres ont ténu le 18 mars dernier une réunion pour adopter une méthodologie et formuler des recommandations concernant la restitution de biens culturels volés ou illicitement exportés. Cependant, souligne-t-il, des questions d’ordre pratique se posent encore. Nos musées répondent-ils aux normes de conservation de ces objets d’arts ou de culte ? Ne faudrait-il pas envisager aussi la formation des conservateurs des musées sur l’histoire de ces objets datant des siècles, leur rôle dans la société afin qu’ils puisent à leur tour éduquer le public africain ? À ce sujet le journaliste nigérien a rapporté la position du philosophe camerounais Achile MBembe lorsqu’il parle de la nécessité de repenser le musée dans sa conception actuelle. Car pour lui, « le musée tel qu'il existe est une institution occidentale moderne. Les objets avaient pour vocation de disséminer les énergies vitales, d'accompagner les communautés. Si on veut réanimer ces objets, il faut les libérer du musée conçu par l'Occident au XIXème siècle, il faut les sortir de la captivité ».
Quant au journaliste Ivoirien Ali Fofana du quotidien l’Expression, une partie de son intervention a porté également sur la capacité des Etats africains à relever le défi du retour dans de bonnes conditions de leur patrimoine. Sans éluder l’équation des collections privées, Ali Fofana a insisté sur la nécessité «d'interroger la capacité de nos Etats à créer des infrastructures, donc des musées, pour accueillir ces œuvres». La Côte d’Ivoire, a-t-il précisé, réclame plus de 8.000 pièces et œuvres artistiques détenus par une cinquantaine de musées en Europe et aux USA. Le Musée des civilisations d’Abidjan et le Musée des cultures contemporaines Adama Toungara d’Abobo sont à l’avant-garde de cette politique ivoirienne pour le retour des biens culturels. La Côte d'Ivoire, a-t-il fait savoir, a le projet de construction du plus grand musée d'art contemporain de l’Afrique de l'Ouest, qui sera érigé dans la commune de Treichville à Abidjan ; une infrastructure qui devrait être livrée en 2024 selon le gouvernement. Il y a également un projet de création de Centres Culturels Intégrés dans 13 régions du pays, avec pour chacun un petit musée pour exposer les œuvres de la région.
Par ailleurs le journaliste Ali Fofana pense qu’il est important aussi pour les États concernés par ces retours d'objets culturels de renforcer les liens de coopération afin de conjuguer leurs efforts. Dans ce sens, pour lui, il faut notamment encourager les initiatives comme ce webinaire de journalistes africains ; et d’autres rencontres de personnes préoccupées par la question des arts, de la culture, du patrimoine…
Souley Moutari
13 avril 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’Union Européenne, Expertise France et le Gouvernement de la République du Faso procèderont le mardi 30 mars prochain à la remise officielle des équipements du laboratoire d’investigation numérique, suivie du lancement d’une campagne de sensibilisation sur la cybersécurité au Burkina Faso. Ces activités entrent dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Criminalité organisée: Réponse de l’Afrique de l’Ouest sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité » (OCWAR-C).
La remise officielle des équipements du laboratoire d’investigation numérique de la BCLCC du Burkina Faso se fera dans la matinée du mardi 30 mars à Ouagadougou. Elle sera suivie d’un atelier de sensibilisation pour l’hygiène numérique au Burkina Faso. Ces activités visent à contribuer au renforcement de la cybersécurité et à la lutte contre la cybercriminalité en Afrique de l'Ouest.
En effet, malgré les multiples efforts du gouvernement burkinabé pour assainir son cyberespace à travers la mise en place de structures spécialisées comme l’ANSSI, le CIRT-BF et la BCLCC ainsi que l’élaboration des référentiels tel que le RGS-BF et la SNCS adoptés en 2019, le phénomène de cybercriminalité reste une réelle menace.
Cela s’explique par le fait que la révolution des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) a changé radicalement le monde par une automatisation des tâches. Les TIC sont devenues de facto indispensables pour le développement durable surtout dans la productivité de l’économie. Cependant elles ont aussi engendré l’apparition de nouvelles formes de criminalité liées à leurs utilisations.
Selon plusieurs études, la cybercriminalité coûte chaque année à l’économie mondiale plus de 500 milliards de dollars. Ainsi, le préjudice financier subi par le Burkina Faso due aux activités de cybercriminalité est estimé à plus d’un (01) milliard de FCFA selon les statistiques 2020 de la Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité.
C’est dans l’optique d’apporter une réponse à la forte croissance de la cybercriminalité dans son espace et d’appuyer ses Etats membres que la Commission de la CEDEAO a initié le projet « Criminalité organisée : Réponse de l’Afrique de l’Ouest sur la cybersécurité et la lutte contre la cybercriminalité » (OCWAR-C). Il est financé par l’Union Européenne. Au titre des initiatives contenues dans son plan d’actions, figurent la mise en place ou la rénovation des laboratoires centraux d’investigation numérique et la conduite des campagnes de sensibilisation.
A cet effet, le Burkina Faso est bénéficiaire d’un lot d’importants matériels spécifiques pour son Laboratoire d’Investigation Numérique afin de renforcer les capacités de son unité spécialisée en charge de lutter contre la cybercriminalité et de séries de sensibilisations sur les questions de la cybersécurité et cybercriminalité.
Expertise France, l’agence de coopération technique internationale chargée de la mise en œuvre du projet travaille étroitement avec la Commission de la CEDEAO et les différents acteurs impliqués dans ce domaine notamment les Ministères en charge de l’économie numérique, de la sécurité, de la justice et des agences telles que l’ANSSI.
29 mars 2021
Source : https://www.ecowas.int/
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Un mois après son arrivée à la Maison Blanche, Joe Biden envoyait un message vidéo aux présidents africains à la veille du 34e sommet de l’Union africaine (UA). Pour son premier discours auprès d’une instance internationale en tant que président, Biden assure à l’Afrique que les Etats-Unis sont « un partenaire dans la solidarité, le soutien et le respect mutuel ».
Le retour du "leadership moral" de l'Amérique
« Le discours sur la politique africaine est très important parce que c’est un retour en grâce des Etats-Unis. Le président Biden adopte une position de "leadership moral" et essaie de remonétiser la voix des Etats-Unis qui avait été affectée et discréditée par Trump », souligne Nicolas Gachon, spécialiste de la politique américaine et maître de conférences en histoire et civilisations des Etats-Unis à l'Université Paul-Valéry à Montpellier 3.
Biden insiste notamment sur les valeurs à défendre, la bonne gouvernance, la démocratie, les droits humains, "ceux des femmes et des filles, des individus issus de minorités sexuelles, de personnes handicapées ou de toutes origines ethniques, religieuses ou autres". Des thèmes qui ne sont pas forcément au cœur de l’agenda de certains dirigeants africains, voire sur lesquels ils affichent leur hostilité, par exemple sur les minorités sexuelles. Biden se garde néanmoins de faire de l’ingérence dans les affaires des pays africains.
En s’adressant au sommet de l’Union africaine, il montre qu’il s’appuie sur une approche multilatéraliste qui avait été niée par son prédécesseur, « il reconnaît aussi le rôle capital que doit jouer l’UA dans le développement économique et politique du continent. S’adresser à l’UA c'est une reconnaissance de cette volonté de travailler en partenariat avec les organisations continentales et sous-régionales, commente Christopher Fomunyoh, directeur régional pour l'Afrique au National Democratic Institute for International Affairs basé à Washington. S’il sera difficile de répondre aux attentes de Washington, l’administration américaine souhaite un partenariat avec une Union africaine qui joue pleinement son rôle et mette en œuvre ses propres résolutions sur les droits humains, les élections, la démocratie et la bonne gouvernance ».
De nombreux autres signaux montrent que le président américain ne reste pas au stade du symbole. Au changement de ton et d’attitude de l’administration américaine à l’égard de l’Afrique, Joe Biden affiche aussi un changement de visage avec la nomination de plusieurs spécialistes de l’Afrique. Samantha Powers en tant qu’ambassadrice à l’Agence internationale de Développement, Dana Banks, diplomate en Afrique du Sud intègre le Conseil National de Sécurité. Mais surtout, Linda Thomas Greenfield est nommée ambassadrice américaine à l’ONU, avec rang de ministre. Cette diplomate chevronnée, en poste dans plusieurs pays africains, fut ambassadrice au Liberia. Une carrière africaine qui l’avait menée jusqu’au secrétariat d’Etat adjoint aux affaires africaines. Mais celle qui fut madame Afrique sous Obama fut victime de la purge sous Donald Trump.
L’expérience de l’Afrique et le fantôme d’Obama
Si Biden a choisi la compétence de spécialistes de l’Afrique, il témoigne aussi d’une forme de continuité avec l’ère Obama. Un choix qui n’est pas sans effet sur le plan intérieur. « C’est gênant pour la gauche du parti démocrate qui reproche assez sévèrement à Joe Biden d’avoir nommé des anciens membres de l’administration Obama et le taxe de dérive centriste, donc à droite, donc c’est à double tranchant », commente Nicolas Gachon. Pour cet universitaire, le danger pour Biden c’est de faire un troisième mandat d’Obama, dont le bilan pour l’Afrique est marqué par la désillusion après de grands espoirs.
Mais pour Christopher Fomunyoh, Biden aura la tâche plus facile qu’Obama, notamment parce qu’il n’est pas noir. « Biden fera des efforts pour montrer que son attachement pour le continent est réel, qu'il est à même de satisfaire les attentes des Africains et d'intégrer dans cette démarche l'appui de l'électorat noir-américain dans lequel se trouve beaucoup d'africains de la diaspora ». Selon cet expert, les nominations de personnes afro-américaines peuvent être interprétées comme « une reconnaissance à l’égard de l’électorat noir américain très rattaché à l’Afrique qui s’est mobilisé pour Joe Biden et qui en Géorgie a joué un rôle significatif pour que les démocrates obtiennent la majorité au Sénat ».
Reste que le fait que la politique intérieure dicte en grande partie la politique extérieure des Etats-Unis pose des limites à la marge de manœuvre réelle du président Biden, notamment en matière de politique africaine. Jusqu’à présent, le président Biden a beaucoup gouverné par décrets pour rompre de manière spectaculaire avec l’ère Trump. "Le problème est qu’une telle politique n’est pas très pérenne et peut être défaite par un successeur", indique Nicolas Gachon. Passer par la voie du Congrès exige plus de temps et présente plus de risques, mais donne de la force aux lois votées. « Joe Biden a évoqué dans des conversations l’idée d’une zone de libre-échange avec l’Afrique, rapporte Nicolas Gachon, mais tout ce qui pourra prendre la forme d’un traité devra être voté par le Sénat, et là les échéances sont courtes. » Et pour cause, la très courte majorité au Sénat de Joe Biden – qui dispose de la majorité dans les deux chambres du Congrès - pourrait être remise en question aux élections de mi-mandat en 2022.
Rivaliser avec la Chine, "l'adversaire stratégique"
Malgré tout, l’administration Biden affiche certaines ambitions à l’égard de l’Afrique. Lors de son audition devant le Sénat, Linda Thomas Greenfield avait présenté la Chine comme "l’adversaire stratégique" des Etats-Unis. Et sur le continent africain, elle plaide pour offrir une alternative à la Chine et à sa stratégie d’investissements qui a plongé les pays africains dans un endettement colossal selon elle.
« Ça n’a pas marché pour les Africains, et ça ne s’est pas déroulé comme le prévoyaient les Chinois, a-t-elle affirmé. Ils ont échoué parce que les Africains préféreront plutôt, lorsque c’est possible, travailler avec les Etats-Unis. Mais pour l’instant, malheureusement, ils n’ont pas toujours le choix. Nous devons en tirer avantage, et être plus proactifs dans notre engagement sur le continent africain », déclarait-elle aux sénateurs qui l’auditionnaient. De ce point de vue, « l'un des atouts qui pourra servir l'administration Biden c'est la jeunesse africaine, qui constitue une frange importante de la population africaine », estime Christopher Fomunyoh. Attachée aux valeurs démocratiques, cette jeunesse aspire à être gouvernée différemment.
Mais au-delà des effets d'annonce, peut-on s'attendre à des changements sensibles de la politique américaine en Afrique. Grand connaisseur de la question, Christopher Fomunyoh ne croit pas à une volonté d'une présence accrue de forces américaines sur le continent, même si les Etats-Unis ont le souci d'aider à régler vite des conflits en cours et atténuer les menaces auxquelles sont exposés les pays africains. Parmi les pays à conflit, l'Ethiopie, le Cameroun, mais aussi la Somalie et le Mozambique auront besoin de partenaires.
De même pour les pays de la zone sahélo-saharienne en proie à l'insécurité et l'extrémisme violent qui déstabilisent des démocraties émergentes comme au Niger et au Burkina Faso, ou encore le Mali. "Les Etats-Unis, soit de façon bilatérale, soit avec des institutions multilatérales comme le système des Nations unies, le conseil des droits de l'homme ou les organisations régionales et sous-régionales, pourraient apporter leur expertise, leurs ressources et leur expérience".
Des promesses et des moyens
D'autres pays pourraient bénéficier d'une attention plus grande de l'administration Biden: les puissances africaines comme l'Afrique du Sud, le Nigeria, le Soudan et même l'Ethiopie, mais aussi les pays alliés traditionnels comme le Liberia, le Sénégal ou encore les pays qui ont une économie en voie de développement ou qui se consolide comme le Ghana, la Côte d'Ivoire et la République Démocratique du Congo.
L'intérêt pour les Etats-Unis vise à ne pas être distancés par d'autres puissances qui développent leurs partenariats sur le continent, comme la Chine mais aussi la Russie, et bénéficier de l'appui des Africains dans les instances internationales. Mais pour cela, les Etats-Unis devraient aussi "investir en monnaies sonnantes et trébuchantes pour aider les pays africains", avertit Nicolas Gachon. Reste à savoir si Joe Biden pourra dépasser le stade des promesses et de l'invocation. "Les limites seront celles de la politique intérieure, du Sénat et de la Chambres des représentants qui gèrent le budget du président des Etats-Unis. Le risque est de se retrouver dans une situation où l'on a fait beaucoup de promesses, mais où d'autres, eux, agissent davantage sur le terrain en Afrique".
Philippe Randrianarimanana
29 mars 2021
Source : https://information.tv5monde.com
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S’il est vrai que le continent africain abrite à lui seul l’essentiel des maux dont souffre l’humanité, dont les maladies, la pauvreté, les guerres et le manque de libertés, il est tout aussi vrai que les pays francophones de ce continent sont les plus éprouvés. Plus d’un demi siècle après leur accession à la souveraineté internationale, tous ou presque les pays ayant été colonisés par la France sont toujours à la traîne par rapport à leurs homologues anglophones. En dépit d’importantes ressources naturelles dont Dieu les a dotés, ces pays occupent toujours les derniers place du monde en matière de l’Indice de développement humain.
Ce sont encore dans ce pays qu’on rencontre les plus conflits les plus meurtriers, qu’il s’agisse des rébellions, du terrorisme et des conflits intercommunautaires. C’est aussi dans ces pays que même la démocratie a de la peine à s’installer, avec des régimes qui, même lorsqu’ils sont issus d’élections démocratiques, bafouent les libertés et les textes de la République plus que les régimes militaires. Il n’y a qu’à regarder ce qui se passe actuellement dans les différents pays africains francophones pour se rendre compte de cette évidence. Tantôt ce sont des opposants qui sont arrêtés, emprisonnés, tantôt ce sont des acteurs de la société civile qui sont inquiétés. Bénéficiant de la complicité manifeste de la France, dont ils travaillent plus à protéger les intérêts qu’à promouvoir le bienêtre de leurs populations, les dirigeants à la tête des pays francophones se comportent comme dans des royaumes, sans que cela n’émeuve la fameuse Communauté internationale qui, pour moins que ça dans d’autres coins du monde, actionne tous ses mécanismes de sanctions. Certains de ces chefs d’État sont même célébrés comme des héros, alors que même des simples manifestations de rue sont impossibles dans leurs pays. Là où le bât blesse c’est quand on voit que des pays jadis attachés au respect des principes démocratiques comme les États-unis d’Amérique, l’Allemagne ou le Canada, faire profil bas face à ce qui se passe dans les pays francophones, s’ils ne le soutiennent pas ouvertement à travers des déclarations à l’endroit des dirigeants de ces pays. Aujourd’hui, le sentiment général qui semble se dégager au niveau des citoyens des pays africains francophones est celui d’une sorte de malédiction d’avoir été colonisés par la France. Et quand on voit comment les pays colonisés par l’Angleterre s’épanouissent tant du point de vue de leur développement économique que de l’exercice de la démocratie, on est tenté de donner raison à ces citoyens des pays francophones.
Hamidou Bello
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Le processus de la restauration de la démocratie déclenché en Afrique, le 20 juin 1990 , est en train d'être torturé , malmené, détourné , sous les regards impuissants des institutions internationales, souvent complices de certaines grandes puissances ex colonisatrices.
Certains pays dits" émergents" jaloux de leur indépendance obtenue de hautes luttes , ne se gênent plus à narguer les forces démocratiques africaines, en se prononçant de manière péremptoire sur la validité des résultats globaux provisoires des élections générales constitutionnelles avant que les plus hautes juridictions compétentes africaines, en matière des contentieux électoraux ne se prononcent.
La communauté internationale, les institutions onusiennes, sont aujourd'hui
incapables de réagir conséquemment en vue de faire arrêter de manière objective, le retour à la case départ du processus démocratique, en Afrique. Certaines catégories des fonctionnaires internationaux qui travaillent dans les institutions internationales, ou onusiennes, au lieu d'une part, de bien s'acquitter de leurs nobles missions, de résolutions des conflits et d'autre part, de s'investir pour un retour de la paix sociale, de la sécurité dans certains pays du monde , ils s'adonnent à des business honteux à travers les organisations des élections générales constitutionnelles et des résolutions des conflits politiques.
Le dites institutions internationales donnent l'impression, qu'elles sont aussi, atteintes par le syndrome de la corruption.
Vivement ! que la grande institution onusienne fasse bien les ménages pour que vive l'espoir , la paix sociale et la sécurité en Afrique, grâce au multilatéralisme, cher aux Nations Unies .
L' ONU de l'époque de : Javier Perez de Cuèllar, le péruvien , de Kurt Waldheim, l'autrichien, de Kofi Annan , le ghanéen, nous manque beaucoup en Afrique !
La résolution des crises sociopolitiques en Afrique à travers le multilatéralisme , ne se fait plus comme elle se devait. Elle est laissée aux pouvoirs discrétionnaires des groupes de lobby africains qui au lieu d'aider à la résolution des crises, les exacerbent en vue de tirer lâchement profit .
L 'Union Africaine doit se réveiller, se ressaisir pour jouer pleinement sa mission à elle confiée par les Etats africains.
Les nouveaux roitelets africains issus des processus électoraux démocratiques , crédibles , déclenchés grâce à la forte pression des forces vives africaines, dans les années 1990, fortement soutenu par le discours historique du président français, François Mitterrand , à La Baule , où il exigeait de ses pairs africains , une démocratisation du continent .
Il disait : "La Fance liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté".
Cette déclaration historique de la Baule avait contribué positivement à l'instauration du multipartisme intégral et aux tenues des différentes conférences nationales souveraines , exigées par les forces démocratiques, dans la plupart des pays africains francophones.
De 1990 à nos jours, le bilan n'est pas très reluisant. En effet, en 2021, en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry, au Sénégal, au Benin, au Tchad, au Niger, en Algérie, en Tunisie, ect , les processus électoraux démocratiques , crédibles, acceptables par tous, connaissent des graves difficultés réelles , auxquelles il serait hautement souhaitable d' apporter des solutions consensuelles heureuses et acceptables par tous les acteurs politiques et les acteurs de la société civile .
Faute de quoi , le processus démocratique déclenché en juin 1990, risquerait d'être plongé dans des graves complications et deviendrait un éternel recommencement, au grand dam des pays africains , au grande liesse des rêveurs d'une recolonisation de
L 'Afrique .
Les élections générales en Côte d'Ivoire, en Guinée Conakry et au Niger ont été émaillées par des crises préélectorales ou post électorales avec mort d'hommes et emprisonnent des opposants .
Les démocrates africains se devraient de prendre sérieusement conscience de la gravité de la situation qui prévaut actuellement dans certains pays africains.
Le défi de la démocratie , vient s'ajouter aux défis, sécuritaires, sanitaires, économiques et alimentaires.
Seule une prise de conscience collective qualitative, du danger qui guette les pays africains peuvent aider à bien s'en sortir de ce bourbier, de ce piège, tendus aux africains.
Au Tchad, le domicile d'un opposant politique a été attaqué par les forces de défense et de sécurité, avec morts d'hommes dont la mère du principal opposant.
Au Sénégal, le jeune opposant politique , très populaire, redouté par le pouvoir en place, Ousmane Sonko, a été arrêté sous le chef d'accusation de viol.
Son arrestation a été suivie des violences et des actes de vandalisme dans la ville de Dakar et les banlieues dakaroises .
La tension sociale est très inquiétante à Dakar.
Au Bénin , l'opposante politique, populaire, recalée à se présenter aux élections présidentielles, Mme Rekia Madougou, vient d’être mise aux arrêts sous le chef d'accusation, de préparation d'un attentat politique criminel en vue d'empêcher la tenue des élections générales constitutionnelles au Bénin .
Les démocrates africains des années 1990, se sont -ils mués aujourd'hui , en véritables dictateurs ?
Aujourd'hui, un dialogue politique franc et constructif, n'est-il plus possible en Afrique ?
Les grandes puissances ex colonisatrices, gendarmes du monde , se rejouissent-elles d'une telle situation en Afrique, grande mamelle des matières premières ?
Soutiendraient- elles le retour de la dictature en Afrique en vertus des leurs intérêts sordides , de la géopolitique et de la géostratégie internationales ?
Les forces sociales démocratiques de tous les pays africains, se devraient de ressaisir , de se réveiller, pour défendre la démocratie mise encore en cause par certains esprits, en Afrique , la résistance pacifique doit être organisée avant qu'il ne soit trop tard .
Voyez, en France ! certains esprits égarés nostalgiques de la colonisation, commencent à rêver de la recolonisation de l'Afrique avec la complicité de certains esprits égarés africains !
Ils veulent nous imposer une réforme monétaire contraire à nos intérêts !
La résistance pacifique doit être organisée à tous les niveaux pour faire triompher les principes des libertés publiques, des libertés démocratiques, chèrement acquis, de hautes luttes.
Tous unis ! Nous vaincrons !
La patrie ou la mort nous vaincrons !
L' Afrique doit rester, soudée, débout, unie ou périr !
À bon entendeur salut !
Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI.
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Près de 300 adolescentes enlevées vendredi dans leur pensionnat de Jangebe, dans le nord-ouest du Nigeria, ont été libérées et se trouvaient mardi au siège du gouvernement de Zamfara, où s'est déroulée une petite cérémonie en leur honneur.
"Nous remercions Dieu de vous avoir ramenées jusqu'à nous", a déclaré le gouverneur de Zamfara, Bello Matawalle, devant 279 adolescentes, libérées dans la nuit de lundi à mardi des mains de leurs ravisseurs.
"Elles sont 279 et aucune autre ne manque à l'appel", a assuré le gouverneur, alors que les autorités avaient précédemment annoncé que 317 filles avaient été enlevées dans leur école par des hommes armés, communément appelés "bandits" dans cette région du Nigeria.
Les traits tirés par la fatigue, les jeunes filles, qui ont entre 12 et 16 ans environ, sont arrivées très tôt au siège du gouvernement à Gusau, la capitale de l'Etat de Zamfara, dans plusieurs minibus, selon les journalistes sur place.
Les autorités les ont ensuite réunies dans un auditorium où des vêtements propres, dont un hijab bleu ciel, leur ont été distribués.
Devant les objectifs des journalistes, les adolescentes se sont ensuite levées pour l'hymne national.
"Ils nous ont fait marcher des heures durant", a rapporté lors de la cérémonie, l'une des rescapées, Hafsat Umar Anka. "Certaines d'entre nous avaient tellement mal aux jambes que nous avons dû les porter".
Leurs conditions de détention étaient absolument atroces, a-t-elle expliqué, et les bandits ont menacé de tuer quiconque essaierait de s'échapper.
- Installations humanitaires visées -
Le président Muhammadu Buhari, décrié pour la situation sécuritaire catastrophique dans le nord du Nigeria, dont il est originaire, a exprimé sa "joie immense", dans un communiqué publié aux premières heures mardi.
"Je me joins aux familles et au peuple de Zamfara pour accueillir et célébrer la libération des élèves traumatisées", selon le communiqué signé de son porte-parole Garba Shehu.
Le président Buhari est arrivé au pouvoir en 2015, un an après l'enlèvement de masse de Chibok, où 276 jeunes filles avaient été kidnappées par le groupe jihadiste Boko Haram dans le nord du Nigeria, suscitant un émoi planétaire.
Plus d'une centaines d'entre elles sont encore portées disparues et personne ne sait combien sont toujours vivantes.
M. Buhari avait promis de mettre fin au conflit dans le nord-est du pays, mais la situation s'est largement détériorée depuis.
Mardi, une base de l'ONU et un camp militaire étaient toujours attaqués par des combattants de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap) à Dikwa, dans l'Etat du Borno. Les Nations unies ont condamné mardi cette attaque, soulignant que "plusieurs installations humanitaires ont été directement ciblées", y compris un hôpital.
Et si cette région n'est toujours pas sécurisée, le Nord-Ouest est également désormais sous le joug de groupes armés, appelés "bandits", qui terrorisent les populations, volent le bétail, et perpètrent des kidnappings de masse contre rançon.
Les "bandits" ciblent les personnalités publiques ou les voyageurs sur des axes routiers. Mais ces derniers mois, les écoles semblent être devenues une cible lucrative pour ces gangs criminels, aggravant encore davantage la déscolarisation, et notamment des filles, dans cette région minée par l'extrême pauvreté où la majorité des enfants ne vont pas à l'école, dite "occidentale".
L'enlèvement de masse de vendredi était le quatrième en moins de trois mois dans le nord-ouest du Nigeria.
- Réfugiés nigérians au Niger -
Les autorités de Zamfara ont pris l'habitude de négocier avec les "bandits" des accords d'amnistie en échange de la remise de leurs armes.
Cette fois encore, le gouverneur a expliqué que les bandits "repentis" avaient servi d'intermédiaires dans les négociations et a démenti avoir payé une rançon.
Toutefois, le versement d'une rançon ne fait guère de doute pour les experts en sécurité. Ces "bandits" agissent avant tout par appât du gain, et non pour des raisons idéologiques, même si certains ont tissé des liens avec les groupes jihadistes du Nord-Est.
Leur nombre est incertain, mais ces groupes armés attirent de plus en plus de jeunes désoeuvrés de ces régions où plus de 80% des habitants vivent dans l'extrême pauvreté.
Ces violences criminelles ont fait plus de 8.000 morts, selon un rapport du groupe de réflexion International Crisis Group (ICG) publié en mai 2020.
Le Haut-Commissariat aux Réfugiés de l'ONU (HCR) s'est dit mardi dans un communiqué "alarmé par la montée des violences dans le nord-ouest du Nigeria".
"Par peur des groupes armés et des violences entre communautés, plus de 7.660 réfugiés nigérians se sont rendus à Maradi", au Niger voisin, depuis le début de l'année, portant le nombre de réfugiés en provenance des Etats nigérians de Katsina, Sokoto et Zamfara à 77.000 dans cette région très pauvre et instable.
Par Aminu ABUBAKAR
AFP
02 mars 2021
Source : https://information.tv5monde.com/
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Le projet de la “Route Transsaharienne” reliant six pays africains à savoir l’Algérie, la Tunisie, le Mali, le Niger, le Tchad et le Nigeria sera achevé d’ici juin 2021. C’est le tronçon principal reliant Alger à la ville de Lagos au Nigeria sur un linéaire de plus de 4 000 kilomètres qui reste à achever. C’est ce qu’a indiqué, dimanche 14 février 2021, le ministre algérien des Travaux publics et ministre par intérim des Transports, Farouk Chiali, cité par l’Agence Algérie Presse Service.
Il fait savoir qu’une cérémonie sera organisée au Niger pour annoncer l’achèvement de ce projet africain qui relie Alger à Lagos, précisant que les derniers travaux sont en train d’être réalisés par une entreprise algérienne.
“Les derniers tronçons à finaliser se trouvent au Niger et seront achevés d’ici mai où juin prochain”, a-t-il expliqué.
Conçu au cours des années 1960 à l’initiative de l’Algérie et de la Commission des nations unies pour l’Afrique (CEA), le projet de la Route Transsaharienne (RTS) est conduit par un Comité de coordination composé des représentants des six pays cités plus haut. Il démarré au début des années 1970.
Lire aussi >>> Toute l’histoire de la transsaharienne : le projet routier titanesque qui va révolutionner le commerce intra-africain
La Route Transsaharienne relie Alger et Tunis à quatre capitales sub-sahariennes: Bamako, Niamey, N’Djamena et Lagos.
Ce projet a pour principaux objectifs le désenclavement de plus de 400 millions d’Africains, repartis sur plus de 6 millions de km2 constitués en grandes parties de vastes régions sahariennes du Maghreb et du Sahel, l’intégration économique des 6 pays traversés, et potentiellement des pays du Golfe de Guinée (les pays situés sur le littoral Atlantique, du Maroc au Congo-Brazzaville) et l’ouverture d’un nouveau corridor vital pour tous les 16 pays ouest africains sur les ports de la Méditerranée via le réseau routier algérien.
RTS est un réseau de 9 022 km, composé d’un axe principal Alger-Lagos et de trois branches de connexion en direction de Gabès, de Bamako et de N’Djamena.
L’axe principal traverse l’Algérie, le Niger et le Nigeria, et passe principalement par Ghardaïa et Tamanrasset, puis Agadez et Zinder, et ensuite Kano et Kaduna, sur une longueur totale de près de 4 500 km.
La branche tunisienne relie le port de Gabès à l’axe principal de la Route Transsaharienne au niveau de Ghardaïa, en passant par Gafsa et Tozeur, puis El Oued, Touggourt et Ouargla en Algérie. D’une longueur totale de 866 km, la branche tunisienne est entièrement revêtue.
La branche malienne relie Bamako à Tamanrasset sur une longueur totale de 2 461 km.
La branche tchadienne relie N’Djamena à l’axe principal de la Route Transsaharienne au niveau de Zinder au Niger, sur une longueur totale de 1197 km. Elle contourne le Lac Tchad par le nord et passe par Bol pour rejoindre une route revêtue au Niger à partir de Nguigmi.
15 février 2021
Source : https://www.webmanagercenter.com
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Voilà un peu plus d’un an que le monde et l’Afrique avec, assistent impuissants à un bouleversement du marché du pétrole dont la raison contrairement à celles traditionnellement connues est tout à fait inattendue et inédite. En effet, en Décembre 2019, et de façon plus marquée tout au long de l’année 2020, un phénomène plus inédit qu’inattendu fait son apparition et bouleverse tous les pronostics et prévisions à court et moyen termes du marché international du pétrole ; situation que certains analystes ont qualifiée de ‘’cygne noir‘’. Ce phénomène qui n’est autre qu’une crise économique née d’une double crise sanitaire et pétrolière. Je précise d’emblée que l’effondrement actuel des cours du baril de pétrole (son cours actuel est bien en dessous de celui de Janvier 2020) n’est pas uniquement dû à l’apparition du Covid-19 ; mais cette pandémie est allée au-delà du marché international du pétrole pour gagner toute l’économie réelle mondiale. Les pays africains riches en pétrole sont aussi confrontés, à la fois au choc de la pandémie du Covid-19 et à l’effondrement des prix du pétrole, ce qui les expose à de nombreuses vulnérabilités. La situation est d’autant plus alarmante, que la plupart de ces pays continuent à souffrir de cette chute des prix du brut amorcée depuis Juin 2014. Cette nouvelle crise aggrave une situation économique déjà très difficile. Cependant, elle ne peut pas être assimilée à une simple réplique de la crise des subîmes de 2008 qui s’est, en son temps rapidement propagée aux Etats-Unis et contaminer toute l’économie mondiale. Alors qu’en 2008, c’est une crise immobilière née aux Etats-Unis, muée en crise financière qui avait brutalement frappé l’économie réelle, cette fois-ci, c’est l’inverse ; l’effondrement de l’économie réelle due à une crise sanitaire et une crise pétrolière qui provoquent une crise financière d’envergure mondiale. Cette crise n’a pas d’équivalent dans l’histoire contemporaine, et elle a plongé tous les pays du monde et chacun de nous individuellement dans les moments les plus difficiles de son existence. L’Afrique bien entendu n’est pas épargnée par cette crise multiforme. Ses effets se font durement sentir, particulièrement dans les pays entièrement tributaires des matières premières de base (ressources extractives, agricoles,…) et dont les échanges commerciaux sont plus importants avec le reste du monde qu’avec leurs voisins africains. Cette pandémie entraînera des perturbations économiques d’une ampleur monumentale, créera une période dangereuse et instable sur de multiples fronts (politique, social, géopolitique, environnemental,). Aucune société, industrie ou entreprise ne sera épargnée par l’impact de ces changements, et des millions d’entreprises et industries vont disparaître et de nombreuses autres seront confrontées à un avenir incertain. En soi, la pandémie ne peut pas totalement transformer le monde, mais accélérera inévitablement de profonds changements et autres modifications sur les plans géopolitiques, politique, économique, social,...
I - Propagation planétaire du Covid-19
Déjà ‘’exporté‘’ dans tous les pays du monde, le coronavirus constitue désormais un fléau international et au vu de sa très rapide propagation, son impact a atteint tous les secteurs de l’économie mondiale. De nombreux investisseurs et analystes ont vite fait des comparaisons avec les épidémies et pandémies que le monde a connu depuis le début de ce 21ème siècle. Comparaison n’étant pas raison, il y a toutefois lieu de rappeler que les dernières importantes épidémies et pandémies ont eu pour conséquences des pertes économiques chiffrées à plusieurs milliards d’euros dans le monde. Ainsi, dans un rapport publié en 2018, le Global Preparedness Monitoring Board (GPMB), entité conjointe de l’OMS et de la Banque Mondiale, annonçait qu’entre 2002 et 2003, l’épidémie de SRAS (symptôme respiratoire aigu sévère) - qui avait enregistré 8096 malades, dont 774 décès, dans 26 pays dans le monde, a eu pour conséquences des pertes de productivité de 36 milliards d’euros (23,6 milliards FCFA). Aussi, en 2009-2010, la pandémie de grippe H1N1 avait touché presque toute la planète et provoqué la mort de près de 18.500 personnes. Selon le GPMB, son impact financier se situerait entre 41 et 50 milliards d’euros (soit 27 à 33 milliards FCFA). ‘’Récemment‘’, entre 2014 et 2016, avec le virus Ebola en Guinée, au Libéria et au Sierra Leone, il a été recensé plus de 28.000 personnes contaminées et plus de 11.000 décès ; ce qui a fait estimer l’impact économique et social à environ 48 milliards d’euros (31,5 milliards FCFA). Le GPMB note que les échanges commerciaux et le tourisme, qui pèsent pour 18% environ de l’économie mondiale, sont les plus affectés dans le cadre d’épidémies et de pandémies. Toutefois, au niveau mondial, si l’on considère le pourcentage de la population mondiale touchée, la crise du coronavirus est, à ce jour, l’une des pandémies les moins meurtrières (en termes de ratio décès/contamination) que le monde ait connues au cours des deux derniers millénaires. Selon toute vraisemblance, à moins que la pandémie n’évolue de manière imprévue, (le risque est encore bien réel avec l’apparition de nouvelles formes mutantes et plus contagieuses et mortelles) les conséquences du Covid-19 en termes de santé et de mortalité seront malgré tout légères (avec les vaccins enfin disponibles) par rapport aux pandémies précédentes. Le 24 Janvier 2021 (alors que l’épidémie fait toujours rage dans de nombreuses régions du monde), le Covid-19 a tué 0,028% de la population mondiale. Pour replacer ce chiffre dans son contexte en termes de mortalité, la grippe espagnole a tué 2,7% de la population mondiale et le VIH/SIDA 0,6% (de 1981 à aujourd’hui). Cependant, le Covid- 19, avec au 24 Janvier 2021 selon l’OMS, 99.577.178 cas confirmés de contaminations et 2.145.855 décès au monde, a déjà ‘’ses‘’ conséquences économiques de très loin, beaucoup plus dramatiques.
II - Impact et conséquences du Covid-19 sur l’économie mondiale
Avec la chute du mur de Berlin et l’éclatement du bloc soviétique en 1989, le monde est totalement dominé par les Etats-Unis qui, à travers son complexe militaro-industriel, son dollar et son industrie pétrolière, entre autres, pouvaient se permettre de neutraliser tout ‘’ennemi‘’ qui se dresserait sur leur chemin sans coup férir. Mais voilà qu’après plus de 30 ans de contrôle sans partage des activités militaro-économico-financières de toute la planète, un epsilonesque virus vient tout remettre en cause. Il est à présent clairement établi que, cette suprématie américaine sur le monde va désormais disparaître, avec d’abord la puissance économique. L’économie contemporaine diffère radicalement et ne ressemble en rien à celles des siècles passés qui reposaient entièrement sur la production, le travail manuel et les terres agricoles ou l’industrie lourde. Elle est aujourd’hui infiniment plus interconnectée, globalisée, entièrement numérisée, spéculative, élaborée et complexe. Elle se caractérise par un boom exponentiel de l’industrie de la communication, des avions qui relient en quelques heures n’importe quels points de la Terre, la dégradation accélérée et manifestement irréversible de la biodiversité, des mégapoles omniprésentes et tentaculaires qui abritent des millions de personnes vivant sans abris décents, sans installations sanitaires ou un minimum de commodités. Très progressivement et inévitablement, le fameux et très redouté ‘’effondrement‘’ – collaps – (du courant de pensée ‘’collapsologie‘’) gagne du terrain, s’étend à tous les pans de la vie socio-économique et va certainement voire bientôt émerger d’autres puissances…économiques, financières et technologiques (la Chine et d’autres pays dits émergents s’y activent). Pour éviter une telle ‘’humiliation‘’, les Etats-Unis (qui certainement garderont encore longtemps la puissance militaire) auront-ils d’autres choix que de recourir à leur force militaire ? Ce n’était pas impossible avec Donald Trump, mais l’arrivée à la Maison Blanche du démocrate Joe Biden (plus conciliant que son prédécesseur) semble écarter cette hypothèse. Et c’est un minuscule et invisible virus qui vient perturber toute la géopolitique et géo-économie mondiales. Tout au long de l’année 2020, nombreux étaient les commerces fermés, les grands événements annulés, les usines et transports mis au ralenti, les places boursières qui s’affolent... Au fur et à mesure que le virus poursuit son ‘’petit bonhomme‘’ de chemin, la pandémie frappe de plein fouet l’économie mondiale. Audelà des inquiétudes strictement médicales, ce cataclysme planétaire soulève des préoccupations sur le coût économique potentiel d’une épidémie mondiale. En effet, plus le virus se propage et perdure, plus l’impact sur la consommation des produits de base et l’impact économique deviennent négativement importants. Cette pandémie a perturbé de très nombreuses et énormes chaînes d’approvisionnement et provoqué la chute des investissements et de la consommation, conduisant à un ‘’risque réel et croissant de récession mondiale‘’, comme l’a affirmé le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres. Mais pour le FMI, le monde est placé en ‘’Grand confinement‘’, la pire récession économique depuis bientôt un siècle. Depuis plusieurs mois, toutes les places financières mondiales (grandes et petites) ont enregistré de nets replis en raison de la très rapide évolution de cette épidémie économiquement ‘’invalidante‘’. Les conséquences économiques de ce ‘’Grand Confinement‘’ également appelé ‘’Récession du Coronavirus‘’ (en référence à la ‘’Grande Dépression‘’ de 1929), n’ont épargné aucun continent. Si sur le plan sanitaire, les puissances occidentales tergiversent pour prendre plus au sérieux la pandémie (les vaccins découverts par certains laboratoires font l’objet d’âpres polémiques inutiles ; mais cela cache en vérité la bataille pour la capacité en ‘’Recherche et Développement‘’ pharmaceutique entre ces puissances), sur le plan économique, l’heure n’est plus aux atermoiements. Entre l’effondrement des cours du pétrole, la chute brutale des places boursières, le plongeon du commerce mondial, la disparition subite de la demande dans des pans entiers de l’économie, l’humanité pique droit dans ce qu’en géopolitique, les anglo-saxons appellent la ‘’perfect storm‘’, c’est-à-dire la ‘’grande tempête‘’ ; celle en mesure d’emporter sur son passage tous les secteurs socio-économiques. Imaginez que ce sont 9000 milliards de dollars US de valorisation boursière qui se sont volatilisés en neuf (9) jours, début mars 2020 à cause de cette pandémie ! Rappelons que lors de la crise financière de 2008 et celle des dettes souveraines en 2011, la zone Euro a payé cher ses valses-hésitations à intervenir massivement et urgemment pour éteindre l’incendie ; et avec la crise actuelle, ce serait davantage compliqué. Même si du point de vue sanitaire, l’Afrique est jusqu’ici beaucoup moins affectée (ce qui a honteusement démenti les tristes prédictions d’hécatombe d’une certaine opinion occidentale), de nombreux pays africains seront inévitablement plongés dans une grave crise économique et sociale. La situation est d’autant plus critique que nombre d’entre eux déjà très endettés, ont des économies très tributaires d’une monoproduction, en l’occurrence le pétrole. Très dépendantes du reste du monde pour leurs exportations, les économies africaines sont les premières victimes par contagion ‘’économique‘’ de cette pandémie. Selon le rapport semestriel (Avril 2020) de la Banque Mondiale, la croissance en Afrique subsaharienne devrait se rétracter fortement, passant de 2,4% à -5,1%, plongeant la région dans sa première récession en un quart de siècle. Avec l’apparition dans certains pays des 2ème et 3ème vagues (plus meurtrières), la situation est à l’échelle planétaire plus critique que jamais ; comme si le Covid-19 frappe encore plus fort la mondialisation…à son coeur. Pour faire face à cette situation et réduire les niveaux de contamination et les impacts économiques, de nombreux gouvernements (re) imposent à leurs populations de nouvelles mesures strictes de confinement à domicile, les mesures barrières, le télétravail et les restrictions de déplacement. Par ailleurs, les transports publics sont réduits, les vols nationaux et internationaux, de même que les transports ferroviaires et maritimes sont limités et les couvre- feux réinstaurés, limitant du coup toutes activités économiques nocturnes. Certes la crise du Covid-19 est d’abord sanitaire mais elle génère d’importants impacts économiques et le secteur pétrolier est l’un des plus touchés. Ce secteur traverse cette crise avec des événements sans précédent, probablement révélateurs, même en creux, de tendances profondes quant à l’ordre pétrolier futur et sa partie la plus visible, les prix.
III - Impact du Covid-19 sur l’économie pétrolière mondiale
Le pétrole étant la première source d’énergie consommée dans le monde ; il constitue environ 40% de la consommation mondiale d’énergie (suivi par ex ego par le charbon et le gaz naturel avec 25% chacun). Aucune économie moderne ne peut se passer du pétrole, ce qui nous laisse dire qu’il y’a une corrélation entre l’économie mondiale, sa croissance et cette matière première. Et pourtant, l’année 2020 a été la pire de l’histoire de l’industrie pétrolière, avec notamment le baril du WTI qui est même momentanément passé au prix négatif de -37,63 dollars US à New-York (c’était le ‘’black Monday‘’ du 20 Avril 2020), à cause de la demande qui s’est repliée à un niveau record et l’enchainement des difficultés jamais rencontrées auparavant par les entreprises pétrolières. Face à cette double crise (sanitaire et pétrolière) prolongée, les stocks et réserves ont atteint un trop-plein de pétrole brut, au point où les géants pétroliers ont donc dû se débarrasser de leur production à défaut de pouvoir la stocker ; expliquant les prix négatifs à la New-York Stock Exchange (NYSE), du jamais vu. En paralysant les plus gros importateurs et consommateurs mondiaux de pétrole, le Covid-19 s’est attaqué au coeur de l’économie planétaire. Notons que la seule Chine (durement affectée par la pandémie….du moins à ses débuts) pèse pour plus de 16% de l’économie mondiale. Une Chine ‘’en situation d’arrêt‘’, ce sont les activités économiques du monde entier qui sont directement et indirectement touchées. Le pétrole brut est à la limite en train d’entrer dans une tendance générale baissière (malgré une relative remontée des cours observée depuis Décembre 2020), dans un contexte où l’on craint de plus en plus que la pandémie de coronavirus ‘’n’écrase‘’ davantage les grandes économies pétrolières, déjà léthargiques, et n’affecte davantage le reste du monde. Pour Goldman Sachs, le leader mondial de la banque d’investissement, des marchés de capitaux et de la gestion d’actifs, la consommation mondiale de pétrole a chuté de 26 millions de barils par jour (Mb/j), ce qui équivaut à une chute de 25% de la demande globale habituelle. Par ailleurs, la chute de la demande globale qui a entraîné la chute des cours du pétrole brut liée à la pandémie a aussi entraîné celle des majors et des sociétés parapétrolières dans leurs activités. Fondée en 1870 par John D. Rockefeller sous le nom initial de Standard Oil, Exxon Mobil est actuellement dans une situation extrêmement critique. Dans la décennie 2010, la société affichait un record mondial de capitalisation, avec plus de 45 milliards dollars US ; elle a perdu 40% de sa valeur boursière durant la seule année 2020. La major américaine, qui figurait en tête des valeurs boursières en 1975 derrière IBM, vient d’être éjectée du Dow-Jones, le plus important et plus emblématique indice boursier de la place de New-York. Frappées de plein fouet par la chute de la consommation, toutes les majors pétrolières (grandes et petites) ont procédé comme Exxon Mobil à la réduction de leurs investissements dans l’exploration et la production de pétrole, et taillé dans la valeur de leurs actifs : 22 milliards dollars US pour Shell, 17,5 milliards dollars US pour BP, alors que Total a réduit la valeur de ses investissements dans les sables bitumineux (un hydrocarbure très cher à produire) de 8 milliards dollars US au Canada. Les effectifs ne sont pas non plus épargnés. Ainsi, Exxon Mobil a annoncé la suppression de 14.000 emplois, soit environ 15% du total, d’ici à la fin de 2021, Shell devrait réduire ses effectifs de 9000 employés et la française Total révélait récemment l’ouverture d’un plan de départ volontaire, qui pourrait concerner 700 emplois. En effet, plus la pandémie perdure, plus l’impact économique potentiel et l’impact sur les investissements dans l’amont pétrolier et la consommation des produits pétroliers finis seront importants. Sachez que l’exploitation et le raffinage du pétrole génèrent annuellement l’astronomique chiffre d’affaires de 2000 milliards d’euros (1.310.000 milliards FCFA !).
IV - Impact du Covid-19 sur les économies africaines
A des degrés divers, tous les pays du monde sont touchés, et l’Afrique bien que jusqu’ici relativement épargnée, subit les redoutables contrecoups économiques et sociaux de cette pandémie.
Cette situation vient malheureusement de mettre à nu l’irresponsabilité de certains dirigeants et surtout l’inadéquation de leurs choix aux priorités nationales et aux urgences du développement de nos Etats malades,… malades surtout de leur leadership. Il importe d’être très clair : aucun des maux actuels de l’Afrique n’a été provoqué par le coronavirus, leur origine se trouvant dans la crise structurelle qui secoue le continent depuis la décennie des indépendances, mais exacerbée par les ‘’Programmes d’Ajustement Structurel‘’ des années 1980 et la piètre gouvernance économique et politique des dirigeants actuels. Nous avons souvenance qu’en 2000, soit un peu plus de 20 ans avant le Covid-19, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés par les Nations Unies, actèrent qu’aucun recul de la pauvreté africaine ne pouvait être envisagé sans un minimum de croissance annuelle de 7% soutenue durant plusieurs années (notons que les taux de croissance ne riment pas systématiquement avec le développement). Or, année après année, il a manqué à l’Afrique entre 3 et 4% de croissance pour atteindre cet objectif. Résultat, loin de se combler, et en dépit des sommes colossales déversées par les pays riches, la pauvreté africaine a continué à augmenter. Le Covid-19 n’y est donc pour rien ; il en est seulement le révélateur et l’accélérateur, pas la cause. Certains pays qui, en ce moment, sombrent économiquement, socialement et politiquement font du coronavirus le ‘’bouc émissaire‘’. Subtilement, le Covid-19 est utilisé comme prétexte par certains dirigeants pour écarter leurs responsabilités ou même s’en dédouaner de leur très mauvaise gouvernance. Mieux, c’est l’occasion pour certains d’élaborer dans la précipitation et sur aucune base objective, des requêtes de financement de plusieurs milliards de dollars US à soumettre aux traditionnels bailleurs dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. De nouveaux programmes de développement, les révisions des budgets, et même un Plan Marshall pour l’Afrique désormais liés à la riposte contre le Covid-19 sont imaginés ; l’essentiel étant de s’en mettre plein les poches. Rappelons que déjà le 8 juillet 2017, lors du 12ème Sommet du G20 à Hambourg (Allemagne), Emmanuel Macron a tourné quelque peu en dérision avec des propos ‘’impoliment‘’ insultants et méprisants, en réponse à l’insistance de certains Chefs d’Etat pour la mise en place d’un Plan Marshall pour l’Afrique. Des mesures farfelues (dont entre autres la prise en charge par l’Etat de certaines factures d’eau et d’électricité ; ce qui s’est avéré un fieffé mensonge) sont annoncées pour soudoyer les bailleurs de fonds et les populations. A un moment, toute activité socio-économique est arrêtée…. la nouvelle trouvaille est le Covid-19. L’occasion fut saisie et le Covid-19 a eu un effet d’aubaine pour des gouvernements contestés – et souvent contestables – qui y ont vu un moyen pratique de faire taire les oppositions politiques (par le confinement, les couvre-feux et les interdictions de manifestations et de réunions) et aussi faire du marketing politique. Sur le plan de la communication, tout le gouvernement s’y met et les chaînes de télévisions publiques consacrent l’essentiel de leurs émissions quotidiennes au sujet. Aujourd’hui encore, même s’il est difficile de prévoir les conséquences sanitaires qu’aura la pandémie de Covid-19 en Afrique, tout indique que les économies de la région seront durement affectées. Les premières évaluations du FMI ont été claires ; la pandémie du Covid-19 a plongé l’économie mondiale et avec elle, les économies des pays africains dans une profonde récession. En ce début d’année 2021, le Covid-19 continue ses ravages multiformes (humains, économiques,…). Aussi, la recrudescence de nouveaux cas dans de nombreux pays et la menace de vagues récurrentes de contamination dans tous nos pays donnent à penser que la pandémie restera une préoccupation pour un moment. Malgré une croissance économique modérée estimée à 3,1%, l’Afrique demeure vulnérable à un environnement externe de plus en plus difficile, caractérisé entre autres par un ralentissement des échanges externes, la baisse des prix du pétrole, les incertitudes liées au Brexit et l’actuelle recrudescence des cas de nouvelles variantes plus mortelles du Covid-19. Les pays qui ambitionnent de relancer leur économie disposent aujourd’hui de ressources moins abondantes et devront probablement opérer des choix difficiles. D’après les tendances actuelles, les pays africains risquent d’accuser des déficits de financement considérables et, en l’absence d’un surcroît d’aides financières massives, de nombreux pays peineront à préserver leur stabilité macroéconomique. La crise du Covid-19 va révéler de nouveaux rapports de force politique pour le contrôle et la gouvernance de certains Etats, pendant et après la crise. Mais, selon toute vraisemblance, il est au moins une catégorie de pays africains qui en sentent depuis, les terribles conséquences, voire des menaces ; ce sont les producteurs de pétrole.
Par Ing. Mahaman Laouan Gaya,
Expert International en Industries et Politiques Pétrolière et Energétique,
Ancien Ministre,
Ancien Secrétaire Général de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africains (APPO)
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Les Chefs d’État réunis à Abuja le 20 Janvier 2021, ont décidé de repousser la date de la mise en circulation de la monnaie commune Eco. Le pacte de convergence qui permettrait aux pays membres de respecter les principaux critères de convergence, devrait être repris en Janvier 2022 à cause de la pandémie de Covid-19 qui a accru les dépenses des États membres. La date proprement dite de la mise en circulation de cette monnaie devrait certainement attendre encore 2025.
Cette mise en circulation de la monnaie Eco souffre plus d’une rivalité insensée entre le Nigéria et la Cote d’Ivoire que de critères de convergence.
La Côte d’Ivoire qui est une copie de la gouvernance française préfère rester à la tête d’une UMOA que de se retrouver dans une zone monétaire où elle ne pourra s’attribuer que le troisième ou quatrième rôle. Il faut souligner que la Côte d’Ivoire dépend entièrement du Nigéria pour sa consommation en pétrole, sa propre production étant livrée à la France. Dépendant donc du Nigéria pour son pétrole, elle n’entend pas céder un quelconque leadership sur cette future monnaie. Cette action est sous-tendue par la volonté de Paris qui ne souhaite nullement perdre le contrôle de la monnaie de ses ex-colonies. En témoigne leur déclaration conjointe du 21 décembre 2019. C’est ainsi que la main mise de Paris sur le contrôle de la monnaie des ex-colonies lui permet également le contrôle de leur politique, de l’économie, du commerce, des armées et donc de la sécurité.
Le Nigéria quant à lui attend de diversifier son économie avant de se lancer dans une aventure d’union monétaire. Faut-il le dire encore, l’économie du Nigéria dépend presqu’entièrement de sa production pétrolière. L’absence de la marque de leadership du Nigéria soit par nationalisme béat soit par manque d’objectivisme constitue un gros handicap dans cette union monétaire.
En rappel, la politique qui consiste à observer les critères de convergence avant la mise en place d’une Zone Monétaire Optimale a été établie et développée en 1961-1962 par Robert Mendell et Marcus Flemming. Ils estiment que pour faire partie d’une union monétaire, certains mécanismes économiques doivent converger notamment , l’inflation, le défit budgétaire, la dette publique…
Il est important de signaler que cette théorie d’observation de critères de convergence n’a jamais été respectée par aucune union monétaire. L’union monétaire qui a semblé appliquer jusqu’à ce jour le principe de ces critères mais sans succès est bien l’euro. Aujourd’hui quel pays européen respecte-t-il ces critères de convergence? La dette publique de la France par exemple s’établit à 122,4% en 2021, qui pourtant ne devrait dépasser 70% comme le recommande Mendell.
La plus grande et puissante union monétaire au monde, le dollar américain avec ses 52 États n’a jamais fait de ces critères de convergence une préoccupation. Mais comme les Dirigeants Africains adorent les expériences qui échouent ou qui sont dictées par les occidentaux, ces critères de convergences sont devenus leur champ de batail aujourd’hui.
La monnaie Eco souffre plus de la mise en avant d’intérêts et d’orgueil personnels de certains pays que de l’indispensabilité des critères de convergence. Nous comprenons donc cet appel du président du Faso lancé à l’assemblée nationale de Djibouti en ces termes : « Tous les Peuples du monde sont solidaires et leurs représentants élus que sont les députés doivent pouvoir transcender les intérêts des pays pour faire éclore un monde plus solidaire et plus uni.
Cela est particulièrement vrai pour l’Afrique, qui doit trouver dans le désordre mondial actuel, une opportunité pour construire son unité politique et sa souveraineté véritable notamment sur ses ressources et sa monnaie. »
Pour le Président du Faso, au lieu de faire de la maladie à coronavirus un sujet d’obstacle, il y voit plutôt une occasion en or pour l’Afrique, d’aller à la conquête de sa souveraineté, politique, de ses ressources et de sa monnaie. Aujourd’hui la CEDEAO et l’UEMOA ont des acquis énormes en terme de libre circulation des personnes et des biens. Si la politique monétaire n’était pas étroitement liée à celle économique dans l’espace Uemoa , certains pays se seraient retirés du FCFA. La sortie du Fcfa ne doit pas se faire individuellement mais par blocs de pression inter-étatiques.
Somme toute, tant que nous craindrons les dures réalités de la liberté, de l’indépendance, qui sont du reste éphémères, nous condamneront nos enfants et nos petits enfants à un esclavage perpétuel. Le Développement ne saurait venir d’un accident d’un suivisme historique. Le développement en est une conséquence.
Œil D’Afrik
Le Président
Larba Israël LOMPO
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Les sénateurs communistes français ont déposé une motion de rejet du projet d’accord de coopération monétaire, intitulé sournoisement une réforme du franc CFA, le jeudi 28 janvier 2021.
Nous saluons cette décision très clairvoyante empreinte de courtoisie et de respect pour les peuples africains souverains de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO.
En effet, le sommet des chefs d’Etat des quinze pays membres de la CEDEAO, a adopté depuis le 29 juillet 2019, la réforme du franc CFA, c’est la seule reforme reconnue et adoptée par les africains, cette réforme a donné naissance à la monnaie commune unique africaine, l’ECO.
La mise en œuvre de l’ECO a été ajournée pour juillet 2021 en raison du cas de force majeure, la pandémie COVID19.
La monnaie ECO de la CEDEAO, n’est arrimée à aucune monnaie internationale, l’ECO de la CEDEAO aura un taux de change flottant, flexible, qui correspond le mieux à la nature des échanges commerciaux que les pays membres de la CEDEAO entretiennent avec le reste du monde, hors de la zone EURO. Cette monnaie sera frappée et gérée en Afrique sans aucune ingérence extérieure.
La monnaie ECO adoptée souverainement par les pays membres de la CEDEAO, est une monnaie souveraine, indépendante, flexible, seule instrument monétaire à même de sortir les pays de l’Afrique de l’Ouest des pillages des leurs ressources organisés par la France.
Par contre, le projet initié par le président français Emmanuel Macron et le président ivoirien Alassane Ouattara, a pour objectif de court-circuiter, de saboter, de disloquer la CEDEAO. C’est un projet qui a également pour but de maintenir la domination monétaire et économique de la France sur les pays francophone de la CEDEAO, ce qui serait inacceptable par la génération actuelle et la génération montante consciencieuse.
La CEDEAO se devrait de déposer une plainte contre le gouvernement français, pour vol et usurpation de sa monnaie commune africaine, créée par la CEDEAO le 29 juillet 2019, à Abuja, au Nigeria. Ici l’objectif de la France et de ses valets locaux, serait d’empêcher aux peuples souverains de la CEDEAO de disposer de d’eux-mêmes.
Nous saluons encore une fois cet élan de solidarité, d’entraide, des sénateurs communistes français en vers les peuples opprimés d’Afrique.
Par conséquent, il est du devoir impérieux, des intellectuels africains, des économistes, des monétaristes africains, des parlementaires africains, des panafricanistes africains, de la société civile et la jeunesse africaine, de se lever unis comme un seul homme pour se joindre concrètement à ce combat pour l’avènement de la souveraineté monétaire africaine, initié par les pères de l’indépendance, que se livrent actuellement , les vaillants sénateurs communistes français , certains intellectuels français et la société civile française, aux côtés de leurs amis africains .
L’Afrique doit rester : debout, unie, solidaire, ou périr !
A bon entendeur salut !
Par Issoufou BOUBACAR KADO MAGAGI
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En quatre années à la Maison Blanche, Donald Trump n’a pas effectué un seul voyage officiel en Afrique. Tout juste l’ex-président américain a-t-il laissé à son épouse Melania le soin de visiter en une semaine de promenade touristique et glamour le Ghana, le Malawi, le Kenya et l’Egypte, autant de nations qu’il aurait sûrement rangées dans sa liste de « pays de ..... ».
« Trump n’avait pas d’intérêt pour l’Afrique. Sa seule obsession était la menace de la Chine. Biden aura pour priorités la gestion de la crise du Covid, l’économie, les divisions raciales du pays. La politique étrangère, et l’Afrique en particulier, viendra bien après, mais ce qui est sûr c’est que le ton va changer et il ne faut pas sous-estimer cela en diplomatie », se réjouit Jeffrey Hawkins. Cet ancien ambassadeur américain, aujourd’hui professeur à Sciences-Po, note que le continent africain n’a évidemment pas été un thème majeur du candidat Joe Biden, mais que celui-ci a publié lors de sa campagne un document à destination des diasporas. « Il y parlait d’une relation plus équitable, de la relance du programme Yali – Youth African Leaders – instauré sous Obama et de la fin de la restriction des visas » qui touchait les ressortissants du Nigeria, de la Somalie et du Soudan.
Dans l’administration qui s’installe, deux enfants de la diaspora nigériane tiendront justement une place particulière. Adewale « Wally » Adeyemo, conseiller économique sous la présidence Obama avant de prendre la tête de la Fondation de l’ex-président, doit occuper le poste de secrétaire adjoint au Trésor. Osaremen Okolo, 26 ans, a, quant à elle, été nommée conseillère au sein de l’équipe chargée de lutter contre la pandémie de Covid-19.
Renouer avec son histoire d’ouverture
Au-delà de ces symboles d’une Amérique prête à renouer avec son histoire d’ouverture, la politique africaine de Washington s’inscrira vraisemblablement dans la continuité des années Obama. Même si le premier président afrodescendant a davantage suscité d’espoir que légué des réalisations, « son approche est une feuille de route pour l’avenir avant que Biden impose sa marque », juge Jeffrey Hawkins.
Dans l’attente de la désignation d’un diplomate de carrière pour remplacer Tibor Nagy au poste de secrétaire d’Etat adjoint aux affaires africaines, la première figure visible pour le continent africain sera Anthony Blinken, le nouveau chef de la diplomatie. Pour ce francophone passé par les administrations Clinton et Obama, le premier dossier africain à traiter devrait être le conflit intérieur qui agite l’Ethiopie.
Se posera également rapidement la question de la suite à donner aux deux « coups » diplomatiques de l’administration Trump sur le continent : le processus de normalisation engagé avec le Soudan et la reconnaissance en décembre 2020 de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Cette dernière pourrait-elle être menacée ? « Ce n’est pas encore très clair, mais à partir du moment où la décision n’a pas encore été ratifiée par le Congrès, elle peut être reprise. Le plus probable cependant est que l’on ne touche à rien, car le Maroc et Israël sont de solides alliés », explique Christopher Fomunyoh, directeur pour l’Afrique centrale et de l’Ouest du National Democratic Institute, une organisation proche du Parti démocrate.
En dehors des propos à l’emporte-pièce, de quelques coups de menton et d’une poignée de décisions inattendues, la politique africaine de Donald Trump aura été marquée par le maintien de fondamentaux tels que la lutte à tout prix contre l’expansionnisme commercial de la Chine, la poursuite – à contrecœur – du combat contre les djihadistes au Sahel et la défense du principe d’élections pluralistes – mais sans grand souci pour la qualité du résultat ou pour le respect des droits humains.
L’un des changements attendu sous Joe Biden sera un retour au multilatéralisme. Une promesse que sera chargée de mettre en œuvre Linda Thomas-Greenfield en tant que représentante des Etats-Unis à l’ONU. L’ancienne sous-secrétaire d’Etat pour l’Afrique de Barack Obama, qui a notamment travaillé au Kenya, en Gambie et au Nigeria avant de prendre les commandes de l’ambassade au Liberia, est une diplomate chevronnée, proche de Madeleine Albright. La France et les Etats concernés vont notamment guetter ces prochains mois sa décision sur l’avenir de la force G5-Sahel. Paris, dans l’espoir d’alléger son engagement militaire sur place, et les cinq Etats de la région, soucieux de donner à leurs soldats l’assurance financière d’une opération de l’ONU et des règles d’engagement moins contraignantes, plaident depuis longtemps pour que cette coalition régionale soit placée sous chapitre VII de la charte des Nations unies.
Alors que Donald Trump a ordonné le départ en janvier des soldats américains de Somalie et qu’il envisageait de faire de même au Sahel, un dirigeant de cette région estime que la priorité de Washington devra être de « réinvestir diplomatiquement le dossier libyen », un pays qui continue de déstabiliser ses voisins.
Facilités commerciales
Avocate des interventions « humanitaires » et du « devoir de protéger », Samantha Power, qui fut l’une des principales promotrices de l’opération militaire en Libye sous Obama, sera elle aussi l’un des visages importants de la nouvelle administration américaine. Après avoir été l’ambassadrice de Washington aux Nations unies, l’ancienne journaliste s’est vue confier la tête de l’USAID, l’agence américaine pour le développement international. « Peut-être n’aura-t-elle pas tout de suite les moyens d’agir comme elle le veut car les budgets annuels ont été votés en octobre, mais Samantha Power a l’avantage d’avoir connu le continent avant d’accéder à une position décisionnelle. Elle ne devrait donc pas avoir la naïveté de certains de ses prédécesseurs alors que l’agence est un acteur de poids dans les relations entre les Etats-Unis et l’Afrique », estime Christopher Fomunyoh.
Enfin, l’une des personnalités chargées de synchroniser les actions des différentes agences gouvernementales américaines est un visage moins connu. Passée par les ambassades à Haïti, en Thaïlande et en Tanzanie, bonne connaisseuse de l’Afrique de l’Ouest, la diplomate Dana L. Banks a été nommée directrice pour l’Afrique du Conseil de sécurité nationale.
Au-delà des aspects sécuritaires, ses discussions avec ses interlocuteurs africains devraient porter sur les facilités commerciales octroyées à la plupart des Etats du continent. Instauré par Bill Clinton, l’AGOA – African Growth and Opportunity Act, la loi sur la croissance et les opportunités africaines – qui permet aujourd’hui à 39 pays d’exporter vers les Etats-Unis sans droit de douane, s’achève en 2025. S’il paraît peu probable que celui-ci ne soit pas reconduit, des renégociations devraient être opérées notamment du fait de l’entrée en vigueur en janvier de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
Cyril Bensimon
25 janvier 2021
Source : https://www.lemonde.fr/afrique/
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Elu en s’arrogeant la victoire, à l’issue du scrutin présidentiel du mardi 3 novembre 2020 et entérinée le 14 décembre 2020 par le vote des grands électeurs, le nouveau président des Etats Unis d’Amérique, M. Joe Biden, a prêté serment, hier mercredi 20 janvier 2021, dans l’après-midi, devenant ainsi le 46ème président du pays de l’Oncle Sam. C’était lors d'une cérémonie solennelle d'investiture qui s’est déroulée sur les marches du Capitole, avec l’absence très remarquée de son prédécesseur, Donald Trump, qui avait quitté la Maison Blanche, quelques heures plus tôt, en destination de la Floride où il a élu domicile.
L’événement, qui a mobilisé peu de foule du fait des raisons d’ordre sécuritaire, mais également du fait des restrictions imposées par la pandémie de Covid-19, était pourtant l’un des plus attendus aussi bien aux Etats Unis que dans le reste du monde. Et c’est à juste titre que la cérémonie retransmise en direct par presque tous les grands médias a été suivie avec une attention particulière aux quatre coins de la planète. Un engouement qui pourrait se justifier par les soubresauts ayant dominé la phase de la transition qui fut tumultueuse, le candidat malheureux Donald Trump, ayant eu du mal à accepter sa défaite. Une réticence affichée qui s’est d’ailleurs soldée par la prise d’assaut du capitole, le 6 janvier 2021, par les partisans du président sortant.
Il n’empêche que hier, la cérémonie de prestation de serment du 46ème Président des Etats Unis s’est déroulée dans la pure tradition de l’investiture d’un futur locataire de la Maison Blanche. C’est ainsi que, comme l'ont fait avant lui George Washington, Franklin Roosevelt et John F. Kennedy, le Président Joe Biden, 78 ans, a prêté serment sur la bible. La main gauche sur la bible, et la main droite levée, Biden a prêté serment en prononçant la formule consacrée : "Je jure solennellement que j'accomplirai loyalement les fonctions de président des Etats-Unis et que je ferai de mon mieux pour préserver, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis".
Dans son discours d’investiture qu’il a prononcé devant une l'immense esplanade du National Mall, sans public mais recouverte de 191 500 drapeaux américains, le nouveau chef d'État américain a abordé de nombreux sujets, tout en saluant ce qu’il a lui-même appelé une une journée "d'espoir" pour son pays. Comme pour répondre à son prédécesseur Donald Trump qui, depuis les résultats de l'élection présidentielle, n’a cessé de multiplier les allégations de fraudes électorales, le Président Biden a mis l’accent sur le triomphe de la démocratie : "à cette heure, mes amis, la démocratie a prévalu", a-t-il lancé.
Jouant la carte de l’homme de paix et du consensus, Joe Biden a appelé les Américains à l'unité, tout en assurant qu'il luttera lors de son mandat contre "le suprémacisme blanc et le terrorisme intérieur.". De même, il a assuré qu’il fera des Etats-Unis ‘’un partenaire de confiance pour la paix dans le monde".
Né le 20 novembre 1942 à Scranton, en Pennsylvanie, Joe Biden a occupé 36 ans ans durant le poste de sénateur du Delaware (1973-2009), avant de devenir le vice-président de Barack Obama, un poste qu’il a occupé pendant les deux mandats du 44ème président des Etats-Unis, jusqu'en 2017. De confession catholique et d'origine modeste, Joe Biden étudie l'histoire et les sciences politiques dans le Delaware, où sa famille s'est installée. Il poursuit ses études de droit à New York et devient juriste.
Assane Soumana
21 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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Alors qu’une dizaine de pays africains projettent de se tourner vers le nucléaire civil et ont annoncé leur intention de se doter d’une centrale, la Chine et la Russie se positionnent sur le marché.
Le continent possède 20 % des réserves mondiales d’uranium. Mais le nucléaire civil représente moins de 2 % de sa production énergétique. Potentielle solution pour pallier le déficit d’électricité de l’Afrique, l’énergie atomique séduit de plus en plus. Une dizaine d’États ont déjà annoncé leur intention de se doter d’une centrale. Pour les puissances étrangères, cet engouement est un enjeu commercial de taille et l’occasion d’asseoir un peu plus leur influence sur le continent. Alors que la Chine et la Russie multiplient les projets, les États-Unis tentent de rentrer dans la course.
Derrière les projets, la bataille sino-russe
L’exemple russe en Égypte
C’est la Russie, via l’entreprise Rosatom, qui construira la deuxième centrale du continent, à El Dabaa. Elle la livrera «clés en main» : combustible, construction, exploitation et gestion des déchets. Cet exemple illustre la stratégie russe en Afrique.
Des ressources en uranium convoitées
Une bonne affaire ?
L’Agence internationale de l’énergie n’est pas aussi optimiste que les pays africains. Selon elle, la part de nucléaire dans la production énergétique du continent ne va pas beaucoup augmenter dans les années à venir. En cause, son coût de production, moins compétitif que le renouvelable, mais aussi l’instabilité politique et le contexte sécuritaire tendu des pays intéressés.
Un engagement dans la durée
Dix pays africains ont clairement indiqué leur intention de se doter d’une centrale nucléaire en participant aux missions encadrées par l’AIEA destinées à évaluer l’état de leurs infrastructures respectives. Mais la route est encore longue…
19 janvier 2021
Source : https://www.jeuneafrique.com/
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La journée du lundi 11 janvier 2021 a été consacrée à un débat ouvert sur l’UNOWAS au Conseil de Sécurité des Nations Unies. Dans une intervention au cours du débat, le Représentant permanent du Niger à l’ONU, l’Ambassadeur Abdou Abarry après avoir rappelé que les attaques du samedi 2 janvier dernier, sont différentes de celles que le Niger a eu endurer au niveau de cette région frontalière avec le Mali, qui l'année dernière avait touché des objectifs militaires, a martelé que « cette fois ci l'intention de terroristes est claire. Elle ne vise pas à attaquer des objectifs militaires mais à s'en prendre à des populations civiles, de façon à les empêcher de collaborer avec les autorités nigériennes dans la lutte contre le terrorisme ». Il a aussi rappelé le bilan macabre de cette attaque qui a coûté la vie à une centaine de personnes, à savoir 70 personnes dans un village et 30 autres personnes dans un second village.
Pour l’Ambassadeur Abarry, « face à cette situation mon pays a décidé de prendre deux décisions majeures. La première est de renforcer sa présence militaire au niveau de la frontière avec le Mali et la deuxième est d'organiser dans les prochains jours un forum pour la paix, de façon à éviter que ces attaques ne provoquent un conflit intercommunautaire, autre objectif vise par les terroristes ».
Avant de conclure son intervention, M. Abdou Abarry a vivement remercié l'ensemble des partenaires du Niger dont certains comme la France, ont perdu des hommes, récemment au Mali, et l'ensemble de tous ceux qui concourent à la recherche de la paix et de la stabilité. Il a enfin « assuré les membres du conseil que l'engagement de mon pays est de réaliser la première alternance politique pacifique à la tête du Niger, à l'issue du deuxième tour des élections présidentielles, prévu le 21 février 2021. Il a tenu à saluer le chef de l’UNOWAS, M. Mohamed Ibn Chambas et son équipe pour la réussite des processus électoraux au Niger comme dans les autres pays de l’Afrique de l’Ouest ».
Dans la Déclaration commune au nom des A3+1 (Kenya, Niger, Tunisie) et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, S.E. DR. Martin Kimani, Représentant permanent de la République du Kenya auprès des Nations unies, a transmis ses « sincères condoléances au peuple et au gouvernement du Niger, par l'intermédiaire de l'ambassadeur Abarry, pour les vies perdues lors des attaques gratuites perpétrées contre des civils innocents le 2 janvier 2021 dans la région sud-ouest du Niger. Cet acte odieux démontre non seulement la volatilité, mais aussi la nature transfrontalière des menaces à la sécurité dans la région. En solidarité avec le gouvernement et le peuple nigériens, nous devons être résolus à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éliminer la menace terroriste dans la région et sur le continent dans son ensemble ».
L’Ambassadeur Kimani a poursuivi son intervention en insistant sur la diplomatie préventive qui doit « continuer à être une tâche prioritaire de l'UNOWAS. Nous félicitons également M. Chambas pour son leadership qui a permis à l'UNOWAS de remplir efficacement son mandat dans un contexte régional de plus en plus difficile ». Pour le diplomate kenyan, « au-delà de l'excellent rôle joué par l'UNOWAS à cet égard, nous estimons qu'il est temps que les Nations unies et le Conseil de sécurité s'engagent dans des actions concrètes sur la manière de répondre aux menaces climatiques et sécuritaires, y compris sur la proposition de création d'un bureau d'un envoyé spécial du Secrétaire général pour le climat et la sécurité.
Il est important de donner la priorité à l'aide aux pays de la région afin de renforcer leur résilience et de garantir des progrès tangibles dans la réalisation des aspirations du mandat de l'UNOWAS en lien avec le climat. Nous soulignons la nécessité d'une approche holistique, impliquant des interventions politiques, sécuritaires et de développement socio-économique, qui conduiront à une paix et à une stabilité durable dans la région ».
En évoquant les événements récents dans la zone des trois frontières au centre du Sahel, au Nigeria ou au Tchad, il a indiqué que ce « ne sont qu'un rappel de plus, qu'une attention plus concrète doit être accordée à cette question. C'est pourquoi l'A3+1 soulignent l'urgence d'une solution globale en forgeant un partenariat plus solide entre le G5 Sahel, les Nations unies et les partenaires de développement tels que la Banque mondiale et l'Union européenne, par le biais d'un projet conjoint qui s'attaquera concrètement à la cause profonde de la violence intercommunautaire et empêchera sa propagation ».
L'insécurité et l'instabilité politiques omniprésentes dans la région a-t-il ajouté « exigent une mise en œuvre structurée et ciblée du mandat de l'UNOWAS afin de s'attaquer efficacement aux causes profondes à travers un développement durable. Nous encourageons le renforcement de la coopération entre l'UNOWAS, l'Union africaine et d'autres organisations sous-régionales en collaboration et en coordination avec les principaux acteurs de la région, les régions voisines, ainsi qu'avec les organisations régionales et internationales dans la recherche de solutions pratiques, notamment en renforçant la mise en œuvre régionale des objectifs de développement durable (SDG) ».
En conclusion Dr Martin Kimani a réaffirmé « que la solution la plus durable à la situation en Afrique de l'Ouest et au Sahel, réside dans des stratégies globales qui s'attaquent aux causes profondes de l'insécurité et de l'instabilité ».
Auparavant, Madame Geraldine Byrne Nason, la Représentante de l’Irlande, nouveau membre du Conseil de Sécurité, a tenu à remercier le Représentant Spécial du Secrétaire Général, M. Chambas, pour le travail important de son bureau pendant les six derniers mois, qui est décrit en détail dans le rapport. L’Irlande soutient pleinement le travail de l’UNOWAS.
« L’Irlande a-t-elle souligné est ravie d’assumer le rôle de porte-plume avec le Niger pour ce dossier important. Les priorités que nous avons établies pour notre mandat au Conseil dira-t-elle est de promouvoir la paix, de soutenir la prévention des conflits et de garantir le principe de responsabilité, qui sont aussi, au cœur du mandat de l’UNOWAS.
Nous travaillerons assidument avec vous, pendant les prochains deux ans, sur nos priorités communes ; la consolidation de la paix et de la démocratie, la promotion de solutions régionales aux menaces transversales, à la paix et à la sécurité, y compris l’action contre le changement climatique, la promotion de la bonne gouvernance, l’Etat de droit, les droits de l’homme et les questions du genre ». Elle a enfin exprimé « ses condoléances sincères à l’Ambassadeur Abarry et au peuple Nigérien, suite aux attentats répréhensibles qui ont couté la vie à plus de cent personnes récemment dans la région de Tillabéri ».
Pour sa part, le Représentant spécial du Secrétaire général en Afrique de l’Ouest, M. Mohamed Ibn Chambas a salué la force conjointe G5-Sahel, qui travaille en tandem avec de multiples partenaires internationaux, dont la force française Barkhane et la force européenne Takuba, ainsi que le groupe de travail conjoint multinational et les armées nationales des pays du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, qui ont ensemble, combattu courageusement les terroristes et les extrémistes sur plusieurs fronts. Il a déploré la persistance de l'insécurité qui continue de régner et de nuire à des vies innocentes. Comme ça a été le cas des attaques audacieuses et meurtrières, notamment au Niger, où plus de 100 personnes sont mortes dans une seule attaque il y a neuf jours.
Malgré d'importants succès, l'insécurité s'est étendue à de nouvelles zones auparavant considérées comme sûres où, comme dans le nord-ouest du Nigeria, les terroristes sont de connivence avec des bandits et d'autres réseaux criminels.
Le Conseil, à travers les déclarations de ses membres, a reconnu la nécessité d’un soutien et d’une solidarité de la communauté internationale, pour aider les pays de l’Afrique de l’Ouest, à faire face aux défis de la criminalité transnationale et du terrorisme.
Cellule de communication du Conseil de Sécurité / Niger.
14 janvier 2021
Source : http://www.lesahel.org/
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L’édition 2020 de la Conférence économique africaine (AEC) organisée virtuellement, s’est ouverte ce mardi avec des appels aux décideurs politiques, chercheurs, partenaires de développement et champions du changement de politique du continent leur demandant de concevoir des solutions afin de garantir que l’Afrique bâtisse pour l’avenir après la pandémie de coronavirus.
Prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion annuelle, qui a pour thème, « L’Afrique au-delà de la COVID-19 : Accélérer vers un développement durable inclusif », les hauts responsables de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), de la Banque africaine de développement (BAD) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) conviennent que le principal défi de l’Afrique est maintenant de savoir comment mieux bâtir plus solide et ramener le continent sur la voie du développement durable.
« À cette fin, je suis convaincue que vos travaux de recherche fourniront des solutions et des informations innovantes aux décideurs. Je suis convaincue que l’Afrique dispose d’une variété de bonnes pratiques et de leçons tirées de la lutte contre cette pandémie à partager avec le monde et à améliorer le bien-être de notre bien-être collectif dans cet espace moderne interconnecté », déclare la Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, s’adressant aux universitaires et jeunes chercheurs sélectionnés pour présenter leurs recherches axées sur des solutions aux responsables politiques et aux décideurs lors de la conférence.
« Nous nous réjouissons à l’idée de recevoir vos délibérations au cours des trois prochains jours, afin de partager vos perspectives analytiques, vos conclusions et, plus important encore, comment les pays africains peuvent rebâtir plus solide et aller de l’avant, en évitant les pièges provoqués par la COVID-19. Il n’a jamais été aussi important de se concentrer sur l’Agenda 2030 et les objectifs tels qu’ils nous sont présentés que maintenant ».
S’exprimant au nom du président de la BAD, Akina Adesina, Hanan Morsy, Directrice du Département de la politique macroéconomique, des prévisions et de la recherche, déclare pour sa part que la Banque africaine de développement, en collaboration avec les institutions régionales, est résolue à bâtir un système de défense sanitaire résilient et tourné vers l’avenir pour l’Afrique.
« La pandémie actuelle offre l’occasion de tester et d’améliorer la capacité de réaction et d’adaptation de la région. Au fur et à mesure que la connaissance du virus évolue, l’Afrique doit apprendre rapidement et accroître sa résilience, en convertissant ses connaissances en recherche politique et en orientations opérationnelles qui en résultent », dit-elle.
S’exprimant sur la façon dont l’AEC est devenue une tradition sur le continent, Ahunna Eziakonwa, du PNUD, indique que c’est un endroit où la CEA, la BAD, le PNUD et la Commission de l’Union africaine réunissent des économistes de premier plan pour discuter des principales questions de développement sur le continent.
« C’est un véritable lieu d’excellence et d’érudition qui, au fil des ans, s’est avéré essentiel pour trouver des solutions pour l’Afrique que nous voulons », affirme-t-elle, ajoutant que les femmes et les jeunes africains attendent la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) pour commencer et changer leur vie.
L’un des temps forts de la cérémonie d’ouverture concerne l’allocution de la Président éthiopienne, Sahle-Work Zewde où elle exhorte l’Afrique à puiser dans « ses valeurs panafricaines séculaires en plus de solutions basées sur l’analyse conventionnelle » pour répondre à la COVID-19 et pour mieux progresser.
La Présidente Zewde souligne que « les réponses et les plans de l’Afrique pour rebâtir plus solide en pleine pandémie de COVID-19 vers une trajectoire de développement durable doivent contenir des aspects sur la dimension genre au cœur. C’est avec plaisir que je note qu’au sein de cette Conférence économique africaine, un espace a été prévu pour présenter les femmes africaines au leadership et reconnaître le rôle de celles-ci en tant que concepteurs et promoteurs de politiques, plutôt que de simples bénéficiaires.
L’édition 2020 de l’AEC, organisée conjointement par la BAD, la CEA et le PNUD, se déroule virtuellement du 8 au 10 décembre. Depuis sa création en 2006, la conférence a favorisé le dialogue et l’échange de connaissances sur les divers problèmes et défis auxquels l’Afrique est confrontée.
(Source : CEA)
10 décembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Réuni pour la 3ème fois consécutive par visioconférence à cause la pandémie de la Covid-19, le Comité des Chefs d’Etat –Major des Armées (CCME) s’est penché hier sur la situation sécuritaire de la sous-région. Cette réunion s’est tenue avec la participation du Commissaire aux affaires paix et sécurité de la CEDEAO, représentant le président de la Commission de la CEDEAO, de la représentante résidente du président de la Commission de la CEDEAO en Gambie, du directeur du Département Maintien de la Paix et de la Sécurité régionale de la CEDEAO, du Commandant de la Force MICEGA, ainsi que de plusieurs autres Officiers. Le chef d’Etat-major des Armées du Niger, président sortant dudit comité, a été représenté à cette importante rencontre virtuelle par le Chef d’Etat-major adjoint des armées, le général de Brigade Ibrah Boulama.
Dans son intervention, le Chef d’Etat-Major adjoint des Armées du Niger a indiqué que la situation sécuritaire est caractérisée, au cours de ces dernier mois, par une relative accalmie, due à la pression constance exercée par les Forces de la sous-région sur les groupes armées terroristes et les groupe criminels organisés. Toutefois, estime le Général Boulama Issa, malgré les résultats concrets obtenus, et les multiples efforts consentis par les Etats, notamment ceux du G5 Sahel et du bassin du Lac Tchad, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, la situation sécuritaire dans la zone des trois frontières (Burkina-Mali-Niger) et dans les îles du Lac Tchad demeure préoccupante, imprévisible et volatile. «C’est pourquoi, nous devons conjuguer tous nos efforts pour maintenir la pression sur les groupes terroristes, en multipliant les opérations offensives sur le terrain afin d’éradiquer définitivement le terrorisme dans notre espace géographique et assurer pleinement la sécurisation de nos populations», a-t-il déclaré.
Le Chef d’Etat-Major adjoint des Armées du Niger s’est dit convaincu que les récents acquis opérationnels sur les différents théâtres peuvent être consolidés dans la durée et que les objectifs stratégiques précités seront atteints grâce à notre détermination commune. Selon le Général Boulama Issa, depuis le 8 juillet 2020, date à laquelle, le CCME a confié sa présidence au Niger, plusieurs décisions importantes ont été prises au cours de ce second trimestre. Il s’agit entre autres, précise-t-il, de la prolongation du mandat de la MICEGA en Gambie pour une durée de 6 mois et celle de l’ECOMIB en Guinée-Bissau de 3 mois pour permettre une meilleure planification du retrait de la Force. «Depuis lors, le retrait des troupes en Guinée Bissau est devenu effectif depuis le 10 septembre 2020 au cours d’une cérémonie officielle présidé par SE. Umaro Cissoco Embalo, Président de la République, en présence notamment du Président de la Commission de la CEDEAO», a-t-il indiqué. Comme autre décision importante, a ajouté le Général, le CCME a procédé à la validation, au cours de sa réunion du 6 octobre dernier, de la rotation des personnels officiers de la Division de Soutient aux Opérations de la Paix et de ceux de l’Etat-major de la Force en attente de la CEDEAO et ce, dans le strict respect des critères définis lors de la 33ème réunion ordinaire, tenue en février 2014 à Bissau. «A cet égard, les correspondances ont déjà été envoyées aux Etats membres par la Commission de la CEDEAO et le processus de désignation suit son cours pour une relève effective au cours du premier trimestre 2021», a-t-il annoncé. Le Général Boulama Issa a ensuite exprimé toute sa gratitude au CCME pour sa constante disponibilité au cours des différents travaux qu’il a eu à présider mais aussi au personnel de la Commission de la CEDEAO, pour son professionnalisme et l’appui qu’il a apporté au cours de la présidence assurée par le Niger, et pour avoir pris les dispositions idoines pour respecter à l’avenir le parallélisme entre les différentes institutions du mécanisme au niveau régional, allant de la conférence des Chefs d’Etat aux réunions du Comité des Chefs d’Etat-major. «Dans quelques instant, je passerai le flambeau au Chef d’Etat-major des Forces Armées de la République sœur du Ghana, qui sera désormais en charge de la présidence de notre comité», a-t-il déclaré. Enfin le Général Boulama Issa a adressé à ce dernier, toutes ses félicitations et tous ses vœux de succès et a également invité tous ses homologues à lui apporter le soutien et l’accompagnement nécessaire dans l’accomplissement de cette noble et exaltante mission.
Mahamadou Diallo
02 décembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Au Burkina Faso voisin, les urnes ont livré leur secret, hier en début d’après-midi. Et, selon les résultats provisoires rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante, le Président Roch Marc Christian Kaboré est crédité d’une nette victoire sur ses autres challengers, en s’arrogeant 57,87% des voix, assez suffisant pour l’élire pour un second mandat de cinq ans.
Ainsi, après l’exploit de la présidentielle 2015 à l’issue de laquelle il a fait mousse en remportant la victoire dès le premier tour, le Président burkinabé, SEM. Roch Marc Christian Kaboré, a une fois de plus réédité le fameux ‘’takokelé’’ ou ‘’coup K.O’’ comme il l’avait promis durant la campagne présidentielle.
Et tous les honneurs sont pour le Président Roch Marc Christian Kaboré qui remporte ainsi une double victoire. Car, en plus d’avoir remporté haut la main le siège présidentiel, le Président Roch Marc Christian Kaboré a gagné l’autre pari non moins important, qui est de faire de ces élections une des plus inclusives, transparentes et apaisées. Car, en dépit des incidents enregistrés, avec notamment le volte-face de certains candidats de l’opposition criant à la fraude aussitôt après la publication des premiers résultats, la CENI, les acteurs de la société civile, ainsi que l’ensemble des observateurs électoraux ont été unanimes à reconnaitre que ces élections ont été des plus transparentes. Finalement la seule fausse note, a été la non-tenue du scrutin dans certaines localités du pays pour cause d’insécurité.
Réagissant à sa réélection à chaud, par un tweet, le Président du Faso a affirmé que c’est avec humilité et émotion qu’il accueille les résultats annoncés ce jeudi par la CENI qui le donnent vainqueur à la Présidentielle. «J’exprime ma reconnaisse à la Nation. Je salue et félicite l'ensemble des candidats à cette élection. Je salue leur fair-play. Je mettrai tous mes efforts pour une concertation permanente pour travailler pour la paix et le développement de notre pays. Je serai le Président de tous les Burkinabè. Nous allons nous mettre au travail immédiatement. Dieu bénisse le Burkina Faso», a écrit SE. Roch Marc Christian Kaboré.
Pour sa part, l’opposition politique, à travers les candidats signataires de l’Accord politique de Ouagadougou, a rendu public, hier après-midi, une déclaration dans laquelle elle dit prendre acte des résultats provisoires proclamés par la CENI. «L’opposition politique réaffirme, à l’attention de l’opinion publique nationale et internationale, sa volonté renouvelée de préserver la paix, la stabilité et la sécurité au Burkina Faso en plaçant l’intérêt supérieur de la Nation au-dessus de toute autre considération», conclut la déclaration.
Par Assane Soumana
26 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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« Excellence Monsieur Andry Rajoelina, Président de la République de Madagascar, Champion de l’Industrialisation;
Excellence, Dr. Olusegun Obasanjo, ancien Président de la République Fédérale du Nigéria, membre de l’Initiative Afro-Champions et co-Président de la Coalition pour le dialogue sur l’Afrique ;
Honorables Ministres ;
Excellence M. Li Yong, Directeur Général de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel ;
Dr Vera Songwe, Sous Secrétaire Générale des Nations Unies et Secrétaire Exécutive de la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique ;
Ambassadeur Albert Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’Industrie ;
Madame Pamela Coke-Hamilton, Directrice Exécutive du Centre du Commerce International ;
Professeur Benedict Oramah, Président du Conseil d'Administration, Banque Africaine d'Import-Export;
Directeurs Généraux d’Entreprises et autres participants à cette session de haut niveau de la Semaine de l'Industrialisation de l’Afrique;
Mesdames et Messieurs.
La Commission de l'Union Africaine, l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel, la Commission Economique des Nations Unies pourl'Afrique et la Banque Africaine d'Import-Export ont jugé pertinent de me distinguer à l’occasion de cette édition de la semaine de l’industrialisation de l’Afrique, en ma double qualité de champion, de la zone de libre-échangecontinentale africaine (ZLECAf) d’une part et de l’industrialisation de l’Afrique d’autre part.
J’en suis très honoré et vous comprendrez toute mon émotion surtout en ce moment où je me prépare à transmettre la charge de leadership du peuple Nigérien au candidat qui sera élu à la prochaine élection présidentielle,dont le premier tour est prévu le 27 Décembre prochain. Permettez-moi de remercier les Organisations ci-dessus citées pour l’honneur qu’elles me font.
Permettez-moi de dédier cette distinction à la jeunesse africaine qui attend avec impatience les retombées, notamment en termes d’emplois, des actions d’intégration que nous mettons en œuvre sur le continent.
Par ailleurs, j’ai certes mis tout mon cœur et déployé l’énergie nécessaire pour assumer les fonctions de champion de la zone de libre-échange continentale de l’Union Africaine et de champion de l’industrialisation de l’Afrique qui m’ont été confiées, mais je dois très sincèrement avouer et reconnaitre que le mérite des résultats obtenus revient à tous. Il revient aux dirigeants de notre continent qui ont compris que le rôle historique de notre génération est de réaliser l’intégration économique du continent, les générations précédentes ayant réalisé sa totale décolonisation. Il revient à laCommission de l’Union Africaine, aux autres Organisations Continentalescomme la CEA et aux Communautés Economiques Régionales ainsi qu’à nos administrations en charge du Commerce et de l’Industrie qui ont conduit les négociations et obtenu des compromis sur des sujets délicats. Il revient également à nos industriels et hommes d’affaires qui ont maintenu la pression sur leur Etat respectif en vue de la signature et de la ratification de l’Accord instituant la ZLECAf.
Le succès enregistré prouve, s’il en est besoin, l’importance du leadership en matière de développement. Le leadership continental est cristallisé dans une vision, celle de l’agenda 2063 dont la ZLECAfest un des projets phares en vue de sortir notre continent de la pauvreté en bâtissant une Afrique résiliente et autonome. Parmi ces projets phares figure «le plan d’action pour le développement industriel accéléré de l’Afrique» (AIDA) et sa composante «plan d’action pour la stimulation du commerce intra-africain»(BIAT). Le lien entre Industrie et Commerce est évident.
Par ailleurs, au niveau mondial, l'Assemblée générale des Nations Unies a déclaré lapériode 2016 à 2025 comme «Troisième Décennie du Développement Industriel de l'Afrique» en conformité avec les objectifs du développement durable dont l’industrie et l’innovation sont une priorité.
{xtypo_quote}«L’Afrique doit devenir de manière durable et inclusive le prochain grand centre manufacturier du monde. C’est à travers l’industrie que nous pouvons réaliser la modernisation et la transformation structurelle des économies africaines », déclare SEM. Issoufou Mahamadou{/xtypo_quote}
Mesdames, Messieurs,
L’industrialisation de notre continent est donc considérée comme une priorité aussi bien au niveau continental qu’au niveau mondial. La prise de conscience de son importance nous a amené à consacrer, depuis 1989, le 20 novembre de chaque année comme journée de l’industrialisation de l’Afrique.
Depuis 2018, la journée de l’industrialisation de l’Afrique a été commémorée sur une semaine. Permettez-moi de féliciter la Commission de l’Union Africaine pour cette innovation. Le thème retenu pour cette année est «industrialisation inclusive et durable dans l’ère de la ZLECAF». De ce thème je retiens deux mots importants : inclusif et durable.
L’Afrique doit devenir de manière durable et inclusive le prochain grand centre manufacturier du monde. C’est à travers l’industrie que nous pouvons réaliser la modernisation et la transformation structurelle des économies africaines.
L'inclusivité signifie simplement que nous ne devons exclure personne. Personne ne doit être laissé pour compte. L’industrialisationdoit être au service de tous, elle doit profiter à tous. L’industrialisation doit être conduite dans l’intérêt de tous y compris des générations futures d’où la liaison avec la durabilité qui signifie conservation de la nature. Nous ne devons jamais oublier que «nous n’héritons pas la terre de nos ancêtres mais nous l’empruntons à nos enfants».
Pour promouvoir un développement industriel inclusif et durable, il est indispensable de disposer d’un grand espace de marché. Les programmes initiaux d'industrialisation par substitution aux importations que la plupart de nos pays ont suivis peu après l'indépendance, ont échoué simplement parce que les marchés nationaux étaient trop étroits et fragmentés. L’Afrique est en effet trop balkanisée avec 55 Etats et près de 84.000 km de frontières, autant d’obstacles qui limitent les échanges entre les citoyens du continent.
De ce qui précède découle l'importance de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine grâce à laquelle nous créons un vaste marché unique de 1,3 milliard de personnes où les biens et les services peuvent s’échanger librement. Le démarrage des échanges dans le cadre de la ZLECAf, initialement prévu en juillet 2020, retardé du fait de la COVID 19, est finalement programmé pour le 1er janvier 2021. Ce sera un nouveau signal fort que l’Afrique lancera au monde. Cela confirmera sa ferme volonté à participer unie à un système commercial multilatéral équitable.
L’accélération de la deuxième phase des négociations sur les investissements, la concurrence et la propriété intellectuelle renforcera cette volonté.
Mesdames, Messieurs,
L’industrialisation suppose aussi l’harmonisation des politiques, règles, réglementations et normes.
Elle nécessite l’élaboration d’une politique africaine sur les infrastructures industrielles de qualité. Le président de la Commission de l'Union Africaine m'a informé qu'un projet de document sur la politique de qualité africaine est maintenant prêt pour examen par le Comité Technique Spécialisé des Ministres du Commerce, de l'Industrie et des Mines de l'Union Africaine. J'attends avec impatience son approbation par les ministres et sa soumission à la conférence pour adoption en février 2021. Une fois que cela sera fait, notre continent sera mieux placé pour adopter la norme “Made in Africa”, dont la mise en œuvre supprimera les obstacles techniques au commerce dans le Zone de Libre-Echange Continentale Africaine et, ce faisant, nous rapprochera d’un marché unique.
La mécanisation, la production de masse, les technologies de l'information et de la communication, l'automatisation et la numérisation font partie des processus technologiques associés à l'industrialisation. La quatrième révolution industrielle dans laquelle nous nous trouvons actuellement entraîne de nouvelles exigences d'innovation et de durabilité. L'Afrique doit tirer parti de cette révolution et de la prochaine qui se profile déjà à l'horizon, la cinquième révolution industrielle qui se caractérisera par une interaction accrue entre les machines et les humains et se concentrera également sur la création d'un monde meilleur. C’est l’esprit de durabilité, l’un des éléments clés de la Semaine Africaine de l’Industrialisation de cette année.
Dans ce contexte de l'éventail multiforme de technologies industrielles, les partenariats, impliquant des institutions universitaires à travers l'Afrique, le secteur privé et les gouvernements sont essentiels pour promouvoir le développement des compétences, la recherche et le développement ainsi que le design industriel. Ce n'est que par l'innovation que l'Afrique peut s'approprier et contrôler le processus d'industrialisation.
Nous devons également promouvoir l'employabilité dans le cadre du programme d'industrialisation. Avec une population jeune, l'Afrique est également confrontée au défi de créer 10 à 12 millions d'emplois par an aujourd’hui et 20 millions à l’horizon 2040-2050. La main-d'œuvre africaine continuera donc de croître, ce qui soulève à nouveau la nécessité d'un développement des compétences adaptées aux industries du présent et de l'avenir. Certains économistes du travail prévoient que dans moins de 10 ans, 77% des emplois exigeront des compétences techniques approfondies et spécifiques et que 65% des élèves du primaire d’aujourd’hui occuperont des emplois qui n’ont pas encore été inventés. Nous devons donc préparer les générations futures aux exigences technologiques de demain et être mieux positionnés pour assurer notre futur succès industriel.
Mesdames, Messieurs,
Permettez-moi de souligner d'autres domaines sur lesquels nous devrions nous concentrer dans notre quête pour un développement durable inclusif.
Premièrement, nous devons tirer parti des abondantes ressources naturelles dont dispose notre continent. Celles-ci vont des minéraux à l'eau et aux terres arables. Un élément clé de cet effet de levier est de transformer nos ressources en richesse ce qui permet à l’Afrique de sortir du statut de simple réservoir de matières premières.Cela nécessite de l'innovation et cela nous ramène aux enjeux clés du développement des compétences industrielles, de la recherche et développement et du design industriel. Des grappes industrielles viables, des chaines de valeurs régionales et continentales faciliteront l’intégration du continent dans le système mondial de production et de commerce.
Deuxièmement, l'Afrique est également confrontée au défi d'industrialiser l'agriculture grâce à la mécanisation et à l'application de technologies intelligentes et, ce faisant, à augmenter la productivité du secteur agricole. À cela s'ajoute la nécessité de promouvoir l'agro-industrie, qui est également essentielle pour réduire la forte dépendance du continent à l'égard des denrées alimentaires importées.
Troisièmement, l'exploitation de ce vaste marché de 30 millions de kilomètres carrés nécessite des infrastructures de transport et de logistique modernes. Avec les vastes opportunités créées par la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, je m'attends à ce que des partenariats public-privé émergent bientôt pour investir dans le développement des réseaux de transport, de communication et de distribution sur toute la longueur et la largeur de notre continent. Faire baisser les coûts de transport à travers la promotion du rail, promouvoir l’énergie à faible coût, notamment l’hydroélectricité dont seulement 5% du potentiel est exploité en Afrique et le solaire, développer le secteur financier, l’éducation et la formation sont autant de défis à relever.
Quatrièmement, la majorité des entreprises du secteur privé africain sont des micros, petites et moyennes entreprises. Selon la Société Financière Internationale (SFI), celles-ci représentent jusqu'à 90% de toutes les entreprises de ce marché. C'est en reconnaissance de cela que dans le Plan d'Action pour le Développement Industriel Accéléré de l'Afrique (AIDA) est intégrée la stratégie des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et le plan directeur 2017-2021 y afférant.
Je ne manquerai pas d’évoquer les zones économiques spéciales, qui sont dans certains pays appelées parcs industriels. Celles-ci ont historiquement joué un rôle critique dans la conduite du programme d'industrialisation dans de nombreux pays du monde, y compris ceux d'Afrique comme Maurice. Au moment où nous nous dirigeons vers l’opérationnalisation de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine, des négociations sont en cours, concernant les Règles d'Origine, pour faciliter leur implication dans le Commerce Intra-Africain tant en ce qui concerne les Zones Economiques Spéciales (ZES) nationales que régionales. Je ne peux qu'exhorter les structures de négociation de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine à conclure de toute urgence les négociations sur cette question.
Mesdames, Messieurs,
Alors que nous œuvronsà la promotion de l'industrialisation à travers l'Afrique, une urgence critique que nous ne pouvons ignorer est la pandémie de la COVID-19. C'est une menace majeure à la fois pour la santé humaine et pour nos économies. Malgré les contraintes budgétaires, les pays africains, comme tous les autres pays du monde, sont tenus de développer des systèmes de santé résilients qui réduisent la propagation communautaire de la pandémie COVID-19.
Toutes les économies du monde, y compris celles l'Afrique, sont affectées négativement par la COVID-19. Conséquence directe de cette pandémie, l'Afrique est en récession, pour la première fois depuis 1995. Au milieu d'un endettement qui devient difficile à entretenir et de la faiblesse des prix des matières premières provoquée par la pandémie COVID-19, le stress économique des pays africains va s'intensifier. Par ailleurs, la pandémie a ouvertement exposé le vide des économies africaines sur plusieurs fronts notamment celui de la fragilité et de la faiblesse des capacités industrielles. Elle constitue un argument de plus qui doit nous amener à accélérer la mise en œuvre du plan d’action pour le Développement Industriel Accéléré de l’Afrique.
J’appelle donc tous les pays africains à se lancer de manière agressive dans une industrialisation durable inclusive en tant qu'ancrage de base d'un rétablissement rapide post COVID-19. En outre, j'appelle également tous les États membres de l'Union Africaine à signer et à ratifier l'Accord établissant la ZLECAf afin que grâce au marché unique ainsi créé soient attirés des investissements accrus essentiels à la création d'emplois et à une relancepost COVID-19 plus rapide. J’espère que le monde trouvera très prochainement un vaccin contre cette terrible pandémie.
En constatant que la présente édition de la semaine d’industrialisation de l’Afriquea pu atteindre tous ses objectifs et en présentant toutes mes félicitations à la Commission de l’Union Africaine et aux autres partenaires, je réitère mon appel solennel au Secrétaire Général des Nations Unies en vue de l’organisation d’un sommet spécial sur l’industrialisation de l’Afrique que le Niger sera heureux d’abriter en novembre 2021.
Je vous remercie.»
23 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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Avec 0,2 point de moins en 2019 qu’en 2018, la moyenne africaine de la Gouvernance globale enregistre sa première baisse annuelle depuis 2010. C’est ce qui ressort de L’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIAG) 2020, publié le 16 novembre par la Fondation Mo Ibrahim qui axe ses activités sur le rôle essentiel du leadership politique et de la gouvernance publique sur le continent. Le recul en question résulte selon le rapport de la détérioration simultanée de trois des quatre catégories de l’IIAG : Participation, droits et inclusion ; Sécurité et état de droit et Développement humain.
La Fondation Mo Ibrahim créée en 2006, définit la gouvernance comme l’accès aux biens et services publics auxquels tout citoyen du monde contemporain peut légitimement prétendre, et que tout gouvernement est tenu de délivrer à ses concitoyens.Il convient de relever que l’état des lieux présenté par l’IIAG 2020 porte sur des données qui s’arrêtent en 2019. L’’IIAG 2020 fournit l’évaluation la plus exhaustive à ce jour de l’état et des tendances de la gouvernance des 54 États africains, à travers quatre grandes dimensions : Sécurité et état de droit; Participation, droits et inclusion; Fondements des opportunités économiques ; Développement humain. Il présente également une mouture rénovée de l’indice, au travers notamment de trois améliorations significatives : une extension du spectre de la gouvernance, incluant de nouveaux domaines comme l’environnement ou la gestion des inégalités ; des indicateurs renforcés grâce à l’amélioration de la disponibilité des données ; et une nouvelle section entièrement dédiée aux Voix des citoyens africains.
Concernant le recul inédit du niveau de gouvernance globale, révélé par le rapport ses auteurs précisent que «de 2015 à 2019, on constate un affaissement des progrès tant en matière de Développement humain que de Fondements des opportunités économiques, tandis que se poursuivent la détérioration des catégories Sécurité et état de droit, ainsi que Participation, droits et inclusion, et ce façon accélérée pour la dernière».
Mo Ibrahim, président de la Fondation Mo Ibrahim, a déclaré à propos : «L’Afrique est à l’épreuve. Les fragilités de gouvernance mises en exergue par l’IIAG 2020 sont exacerbées par la COVID-19, qui menace en outre les progrès réalisés dans les domaines économique et humain. L’insatisfaction et la méfiance des citoyens à l’égard de la gouvernance publique s’aggravent un peu partout. Les gouvernements peuvent saisir cette occasion unique de démontrer à la fois leur détermination à sauvegarder la démocratie et leur capacité à définir un nouveau modèle de croissance, plus résilient, plus équitable, plus durable, et plus autonome.»
Une évolution contrastée selon les dimensions de la gouvernance
Le Niger est classé 28ème pays africain en termes de «gouvernance globale» dans l’édition 2020 de l’IIAG. Le rapport relève qu’au cours de la dernière décennie, le pays a connu des améliorations dans la catégorie «développement humain» suivies dans une moindre mesure par la catégorie «fondements des opportunités économiques». Cependant, selon le rapport le Niger a aussi connu une détérioration de ses scores dans les catégories «participation, droits et inclusion» et «sécurité et état de droit.»
La situation décrite par le rapport 2020 contraste d’avec celle vécue sur la décennie écoulée, au cours de laquelle la gouvernance globale s’est légèrement améliorée. «En 2019, plus de six citoyens africains sur dix vivent dans un pays ou le niveau de Gouvernance globale est meilleur qu’en 2010», souligne-t-on à ce sujet.
Le rapport note que les progrès accomplis sur la dernière décennie sont essentiellement tirés par les bons résultats obtenus en matière de développement économique et humain. Les résultats encourageants obtenus dans les catégories Fondements des opportunités économiques (+4,1) et Développement humain (+3,0) proviennent principalement des progrès réalisés dans les sous-catégories Infrastructures et Santé, ainsi que, dans une moindre mesure, Environnement durable.
Ces tendances positives vont malheureusement de pair avec une insécurité croissante et la dégradation de la situation au niveau des droits ainsi que celle des espaces civique et démocratique. Les deux catégories Participation, droits et inclusion (-1,4) et Sécurité et état de droit (-0,7) enregistrent en effet un recul préoccupant sur l’ensemble de la décennie, fait remarquer le rapport.
Ainsi, dans vingt pays, représentant 41,9 % de la population africaine, l’amélioration sur la décennie des catégories Développement humain et Fondements des opportunités économiques s’accompagne en parallèle d’une détérioration des catégories Sécurité et état de droit et Participation, droits et inclusion. Selon l’étude, huit pays -Angola, Côte d’Ivoire, Éthiopie, Madagascar, Seychelles, Soudan, Tchad et Togo - réussissent à progresser dans chacune des quatre catégories.
Les auteurs du rapport estiment que concernant la crise sanitaire de la Covid19, l’impact actuellement constaté risque d’aggraver les détériorations déjà à l’œuvre en matière de participation et de droits, mais aussi de remettre en cause les progrès enregistrés en termes de développement économique et humain.
L’étude relève par ailleurs une insatisfaction croissante des citoyens africains à l’égard de la gouvernance de leur pays, soulignant que les clés d’une bonne performance sont : une progression équilibrée entre les différentes catégories, et l’impact prioritaire des indicateurs relatifs à l’état de droit, la justice, l’inclusion et l’égalité.
Souley Moutari
(Source IIAG 2020)
19 novembre 2020
Source : http://www.lesahel.org/
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La politique étrangère de la future administration de Joe Biden n’est pas encore définie. Joe Biden est resté plutôt prudent sur la politique extérieure que son administration souhaite mener. Mais son équipe affiche des signaux positifs pour un rapprochement avec le continent.
L’équipe de Joe Biden entend afficher un « respect mutuel » envers l’Afrique et montrer son « engagement » sur les questions de démocratie, de sécurité et d’économie. Joe Biden veut se démarquer de Donald Trump, qui a qualifié ses partenaires africains de « pays de merde » et qui ne s’est jamais rendu en Afrique.
Joe Biden, lui, promet d’organiser un sommet de chefs d’États africains, comme l’avait déjà fait Barack Obama en 2014. De quoi nouer des liens concrets avec ses homologues africains. Il faut dire que Joe Biden bénéficie de l’expertise de grands noms de la diplomatie américaine, comme le diplomate Nicolas Burns ou Susan Rice, l’ancienne chargée d’affaires africaines sous Bill Clinton.
« On ne s’attend pas à un changement spectaculaire », tempère toutefois un diplomate africain. « On pourrait s’attendre, poursuit cette source, à une reconduction de l’AGOA », le programme d’échanges commercial qui permet aux pays africains d’exporter des produits vers les États-Unis sans être taxés.
Le grand enjeu reste la présence militaire américaine au Sahel. L’équipe de Joe Biden n’a donné aucune indication sur ses intentions.
On devrait enfin observer un changement radical sur les questions migratoires. Joe Biden entend mettre fin à la « politique inhumaine en matière d’immigration » menée par Donald Trump. Le président élu promet par exemple d’annuler « le travel ban », les restrictions de voyages qui touchent les citoyens nigérians, soudanais et somaliens.
Le Gabonais Ali Bongo Ondimba a été le premier chef d’Etat africain francophone à réagir sur les réseaux sociaux. Dans un tweet, il a félicité Joe Biden pour son élection comme 46e président des Etats-Unis d’Amérique.
D'Addis Abeba, le Premier ministre et prix Nobel de la paix éthiopien Abiy Ahmed a lui aussi tenu a féliciter Joe Biden et Kamala Harris dans un tweet. « L'Éthiopie est impatiente de travailler étroitement avec vous », a-t-il déclaré.
08 novembre 2020
Source : https://fr.news.yahoo.com/biden-Afrique
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Les tensions entre l'Éthiopie et l'Égypte sont vives depuis plusieurs mois autour du barrage de la Renaissance (Gerd). Un conflit dont le président américain, Donald Trump, vient de raviver les braises après une déclaration guerrière.
L'Éthiopie a déclaré samedi 23 octobre qu'elle ne "cèderait à aucune agression d'aucune sorte" après des propos du président américain, Donald Trump, estimant que l'Égypte pourrait détruire le méga-barrage éthiopien sur le Nil.
Le bureau du Premier ministre, Abiy Ahmed, a défendu dans un communiqué le barrage de la Renaissance (Gerd), appelé à devenir le plus grand d'Afrique, en déclarant travailler de longue date à la résolution de problèmes liés à ce projet avec le Soudan et l'Égypte, situés en aval.
"Néanmoins, les menaces belliqueuses ponctuelles visant à faire que l'Éthiopie succombe à des conditions abusives foisonnent toujours. Ces menaces et affronts à la souveraineté éthiopienne sont mal avisés, improductifs, et en claire violation des lois internationales", dit ce communiqué.
Le bureau d'Abiy Ahmed ne mentionne pas directement Donald Trump, mais publie ce communiqué au lendemain d'une déclaration du président américain soutenant l'Égypte.
"C'est une situation très dangereuse, car l'Égypte ne sera pas en mesure de vivre de cette façon", a déclaré vendredi Donald Trump à des journalistes, après l'annonce d'un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan.
"Ils [Les Égyptiens] finiront par faire sauter le barrage. Je le dis haut et fort : ils feront sauter ce barrage. Ils doivent faire quelque chose", a déclaré le président américain.
Une pomme de discorde entre les deux pays
L'Égypte, dépendante des eaux du Nil pour environ 97 % de son irrigation et de son eau potable, considère le barrage comme une menace "existentielle". De son côté, l'Éthiopie le voit comme un jalon essentiel de son électrification et de son développement.
La tentative de Washington de faire office de médiateur dans ce dossier a échoué cette année, après que l'Éthiopie a accusé Donald Trump, proche du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, de favoriser l'Égypte.
Les négociations entre l'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan sont désormais menées sous la médiation de l'Union africaine.
>> À lire aussi : Pour son barrage de la Renaissance sur le Nil, "l'Éthiopie est prête à tout, absolument tout"
Les États-Unis ont annoncé début septembre la suspension d'une partie de leur aide financière à l'Éthiopie après que cette dernière a décidé unilatéralement de remplir le barrage malgré "l'absence de progrès" dans les négociations avec l'Égypte et le Soudan.
Avec AFP
25 octobre 2020
Source : https://www.france24.com/fr/afrique/20201024-tensions-autour-d-un-barrage-
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Une étude scientifique retrace le parcours d’adaptation de bovidés et recommande de nouveaux croisements pour « garantir » la sécurité alimentaire du continent.
Le bétail africain, essentiel à l’économie de nombreuses populations du continent, a prospéré grâce au croisement avec une espèce d’origine asiatique, qui lui a permis de supporter des climats divers et des attaques sanitaires éprouvantes, selon une étude parue lundi 28 septembre.
De nos jours, la majorité des bœufs africains sont des races à bosse, issues du croisement de deux espèces d’origine distinctes, Bos taurus et Bos indicus.
On trouve des traces de la première, qui est dépourvue de bosse, dans l’actuel Soudan dès 7 000 ans avant notre ère. Ses membres ont gagné ensuite la corne du continent, à l’est, et l’Afrique de l’Ouest. La deuxième espèce, couramment appelée zébu et dotée d’une bosse, n’est arrivée que bien plus tard, environ 700 ans après le début de notre ère, débarquée sur les rives de la mer Rouge et de l’océan Indien à la faveur de l’islamisation de la corne de l’Afrique. Puis il a fallu au moins deux ou trois siècles pour que la nature et les déplacements de populations pastorales fassent le reste, selon les auteurs de l’étude publiée dans Nature Genetics.
Un de ses co-auteurs, Steve Kemp, professeur en génétique tropicale à l’Université d’Edimbourg, a qualifié ce croisement de « coup de fouet de l’évolution », en décuplant l’adaptabilité de ces animaux à un environnement difficile.
Génome de seize races
De Bos taurus, les descendants ont hérité de traits génétiques leur conférant une bonne résistance aux climats chauds humides, et une tolérance à une maladie parasitaire véhiculée par la mouche tsé-tsé, la trypanosomiase. Plus connue sous le nom de maladie du sommeil, elle reste un fléau, dans ses différentes formes, pour les bovidés comme pour les humains.
Pour sa part, Bos indicus a transmis à leur descendance commune une bonne résistance au climat chaud et sec, typique de la corne de l’Afrique, ainsi qu’aux attaques de tiques.
L’importance du bétail dans l’économie pastorale africaine reste majeure, souligne l’étude, en rappelant qu’il procure alimentation, engrais et source d’énergie, sans oublier son rôle fréquent de dot pour les mariages.
Les auteurs de l’étude, « recommandent de nouveaux croisements de bétail africain avec des races exotiques comme l’une des voies à suivre pour garantir la sécurité alimentaire du continent ».
L’étude a été menée par une équipe internationale d’universitaires d’Addis-Abeba, Nairobi, Khartoum, Séoul, Edimbourg et Uppsala. Ils ont étudié le génome de 172 bœufs appartenant à seize races, dont les très répandues sanga, zanga et zébu africains.
Le Monde avec AFP
24 octobre 2020
Source : https://www.lemonde.fr/afrique
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Depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a vingt-cinq ans, jamais un Africain ni une femme n’a dirigé l’institution. Cela sera-t-il un argument décisif pour l’ancienne ministre nigériane des finances, Ngozi Okonjo-Iweala, ou l’actuelle ministre kényane des sports, Amina Mohamed ? Toutes deux sont restées en lice à l’issue de la première sélection, qui s’est achevée vendredi 18 septembre à Genève, pour la désignation du prochain directeur général du gendarme des échanges mondiaux. Un troisième candidat africain, l’Egyptien Hamid Mamdouh, seul concurrent pourtant officiellement adoubé par l’Union africaine (UA), n’a pas été retenu.
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La Nigériane et la Kényane, imposées tardivement par leurs pays respectifs – quitte à offrir l’image d’un continent désuni au moment où celui-ci revendique son tour à la tête de l’OMC –, affronteront trois autres prétendants : la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee, le Saoudien Mohammad Al-Tuwaijri et le Britannique Liam Fox. Début octobre, le couperet devrait tomber pour trois de ces cinq candidats, avant la nomination du vainqueur, prévue en novembre. Mais que peuvent attendre les Africains d’une institution déclinante, minée par la défiance et dans laquelle leurs voix ont toujours été peu écoutées ?
Bataille contre les subventions agricoles
La part du continent dans le commerce mondial est passé de 4,8 % au début des années 1970 à 2,5 % aujourd’hui, selon les statistiques de l’OMC. Avec son 1,2 milliard d’habitants et ses 54 pays, il ne pèse pas davantage que le Royaume-Uni. L’Afrique est restée en marge de cette « libéralisation des échanges dans l’intérêt de tous » promise par l’OMC dans son mandat. « L’OMC n’a pas facilité l’entrée de l’Afrique dans le commerce mondial alors qu’il devenait le moteur de l’économie, constate l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes. La production organisée autour de chaînes de valeur globalisées a donné l’avantage aux activités protégées par des droits de propriété intellectuelle. Les pays qui détiennent les matières premières, même stratégiques comme en Afrique, ont été les perdants. »
Au début des années 2000, le cycle de négociations de Doha, dit du « développement » et censé combler ce déséquilibre, a vite tourné court. Les sujets soulevés à l’époque, à commencer par les pratiques déloyales barrant l’accès des pays les plus pauvres aux marchés mondiaux, sont toujours sur la table. Lorsqu’ils ont trouvé un début de solution au terme de sinueuses et interminables discussions, leur mise en œuvre est restée inachevée, comme dans le cas des subventions à l’exportation des produits agricoles. L’élimination des aides à la pêche, lancée en 2001, fait toujours l’objet de débats. « L’ensemble des dispositifs de dumping directs ou indirects pratiqués par les grandes économies dans le domaine agricole entravent l’accès des produits africains au marché mondial, en même temps qu’ils rendent difficile l’émergence de marchés domestiques dans ces pays. L’OMC n’a pas su remédier à cela et c’est le grand défi qui est devant elle », observe Junior Davis, directeur du département Afrique de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced).
Laurence Girard
18 octobre 2020
Source : https://www.lemonde.fr/afrique/
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La situation qui prévaut dans nombre de pays de l'Afrique de l'Ouest à la veille de décisifs scrutins présidentiels est extrêmement préoccupante. Dans quelques jours, si tout se passe comme annoncé, deux élections vont se dérouler sous haute tension. Il s'agit de celles de la Guinée, le 18 octobre, et de la Côte d'Ivoire, le 31 octobre, où les candidatures d'Alpha Condé et d'Alassane Ouattara sont très controversées. En effet, les deux présidents veulent briguer un troisième mandat à la suite d'un changement de leur Constitution. Les arguments invoqués sont truffés de contradictions, les interprétations erronées et le langage utilisé est délibérément trompeur. Nombreux sont les citoyens choqués par le non-respect de leur parole par les dirigeants. Ils sont également révoltés par le refus de reconnaître l'alternance politique pourtant obtenue de haute lutte lors de l'avènement du multipartisme dans les années 1990.
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Des coups d'État constitutionnels
Ces deux tentatives d'usurpation du pouvoir s'apparentent à des coups d'État constitutionnels menaçant gravement la stabilité de la sous-région. En Guinée, plusieurs dizaines de personnes ont perdu la vie depuis que la nouvelle Constitution a été promulguée en avril dernier après un référendum biaisé. Il en est de même en Côte d'Ivoire, où la validation de la candidature d'Alassane Ouattara par le Conseil constitutionnel a provoqué une levée de boucliers dans l'opposition et parmi les démocrates. Des manifestations contre son troisième mandat ont déjà causé près d'une quinzaine de morts et de nombreuses arrestations. Le spectre de la crise postélectorale de 2010-2011, issue d'un bras de fer entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, plane sur le pays. Se proclamant tous les deux vainqueurs, leur jusqu'au-boutisme s'est soldé par la défaite de Gbagbo après une guerre civile qui a causé la mort de 3 000 personnes, provoqué un grand nombre de blessés et de déplacés, entraîné des centaines d'arrestations et occasionné de lourds dégâts matériels.
Effondrement du cadre législatif et institutionnel rongé de l'intérieur
La faillite des institutions et juridictions nationales de dernier recours, telles que le Conseil constitutionnel et la Commission électorale (servant à l'établissement des listes électorales), est le résultat de l'effondrement du cadre législatif et institutionnel rongé de l'intérieur et au service du pouvoir. Tout cela anéantit la confiance que les citoyens auraient dû avoir dans les institutions de la République. Il s'ensuit un blocage complet des voies légales alors que les régimes autoritaires interdisent aux citoyens de s'exprimer librement et de manifester de manière non violente en utilisant des méthodes répressives pour faire taire tout mécontentement. Les revendications et manifestations de rue contre les résultats des élections législatives au Mali, par exemple, ont constitué l'étincelle qui a mis le feu aux poudres et provoqué le récent putsch militaire qui a déposé l'ex-président Ibrahim Boubacar Keïta.
Sortir d'une logique du passé
La politique en Afrique reste trop souvent une affaire de personnes s'appuyant sur des appartenances identitaires et non sur des programmes de société. La sphère privée domine les enjeux nationaux au détriment de l'intérêt général. Les populations sont prises en otage pour des raisons personnelles.
L'instabilité grandissante fait surgir un autre danger : la menace terroriste. Les militants d'Al-Qaïda et de l'État islamique opèrent dans la région sahélienne et pourraient profiter du chaos pour étendre leur influence vers la côte.
Appels à la Cedeao et à l'Union africaine
Nous lançons un appel à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao). Instituée en 1975 par le traité de Lagos, signé par 15 pays anglophones et francophones, elle a pour mission de mutualiser les énergies régionales pour y dynamiser un marché intérieur, mais aussi d'assurer la gestion des conflits et la sécurité collective des pays membres, sans oublier le protocole signé à Dakar en 2001, portant spécifiquement sur la démocratie et la bonne gouvernance. Maintenant que la transition au Mali est sur les rails, nous osons croire que les pays membres vont se pencher urgemment sur le dossier des troisièmes mandats.
Nous lançons un appel à l'Union africaine et à l'Organisation des Nations unies afin que ces institutions adoptent une position ferme pour mettre fin à toute tentative de perversion des principes démocratiques. En Côte d'Ivoire, pour éviter le risque d'un embrasement, il est nécessaire d'amener les acteurs politiques des deux camps à se réunir autour d'une table de négociations afin d'arriver à un consensus qui tracera les lignes d'une élection apaisée et transparente.
Nous vivons une période marquée par des crises sanitaires, sociales, économiques et climatiques ; elle requiert pourtant innovation, courage et vision pour en sortir. Nous pensons que la politique est une affaire trop grave pour être confiée aux seuls politiciens. Il nous faut de nouveaux leaders africains à la hauteur des défis auxquels est confronté le continent.
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* Véronique Tadjo (Côte d'Ivoire), écrivaine, professeure invitée à l'université du Witwatersrand, Eugène Ebodé (Cameroun), écrivain, docteur en littératures française et comparée, Tierno Monénembo (Guinée), écrivain, docteur en biochimie, ont rédigé cette tribune.
Les signataires : Felwine Sarr (Sénégal), écrivain, Professeur à l'université de Duke, Caroline du Nord ; Zakes Mda (Afrique du Sud), écrivain, professeur émérite de littérature anglaise à l'université de l'Ohio ; Makhily Gassama (Sénégal), critique littéraire, ancien Ministre de la culture ; Boualem Sansal (Algérie), écrivain, ingénieur, Dr. en économie ; Juvénal Ngorwanubusa (Burundi), écrivain, ancien Ministre, professeur à l'université du Burundi ; Zukiswa Wanner (Afrique du Sud), journaliste, écrivaine, éditrice ; Lola Shoneyin (Nigeria), poétesse, romancière ; Michèle Rakotoson (Madagascar), écrivaine, Commandeur des Arts et des Lettres Malgaches ; Tochi Onyebuchi (Nigeria, États-Unis), écrivain, ancien avocat spécialisé en droits civiques ; Panashe Chigumadzi (Zimbabwe), journaliste, essayiste, écrivaine ; Bisi Adjapon (Nigeria), écrivaine ; Frédéric Grah Mel (Côte d'Ivoire), biographe, docteur d'État ès Lettres ; Abubakar Adam Ibrahim (Nigeria), écrivain, journaliste ; Amatesiro Dore (Nigeria), écrivain, récipient de la Fondation Wole Soyinka ; Mohamed Mbougar Sarr (Sénégal), écrivain ; Nana Ekua Brew-Hammond (Ghana, États-Unis), écrivaine, poète ; Kola Tubosun (Nigeria), enseignant, écrivain, éditeur ; Maaza Mengiste (Éthiopie, États-Unis), écrivaine, essayiste ; Sindiwe Magona (Afrique du Sud), écrivaine, essayiste, conteuse, actrice.
14 octobre 2020
Source : https://www.lepoint.fr/afrique/l-afrique-a-besoin-de-nouveaux-leaders-14-10-2020-2396413_3826.php#
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Des centaines de personnes mobilisées depuis dimanche pour éteindre l’incendie qui s’est déclaré sur le plus haut sommet d’Afrique.
Près de 500 personnes sont mobilisées depuis dimanche pour éteindre les flammes qui ravagent le mont Kilimandjaro, la plus haute montagne d’Afrique située en Tanzanie. Selon le quotidien tanzanien The Citizen, le feu s’est déclenché à «haute altitude» mais les flammes étaient «facilement visibles depuis le village de Moshi, qui se trouve à des dizaines de kilomètres» du volcan.
Le feu s’est rapidement propagé à cause des vents forts et des dizaines d’hectares sont parties en fumée. La haute altitude rend difficile l’extinction de l’incendie, qui n’aurait fait aucune victime pour l’heure. Selon le journal tanzanien, les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’incendie serait d’origine accidentelle et dû à des randonneurs qui ont fait un feu pour réchauffer leur nourriture.
«C’est la saison sèche et l’incendie se propage très vite», a déclaré Paschal Shelutete, porte-parole du Tanzania National Parks (Tanapa), l’organisme gouvernemental qui gère les parcs nationaux dans ce pays d’Afrique de l’Est.
«Nous avons également pris toutes les précautions nécessaires pour s’assurer que tous les visiteurs et leurs équipements ne sont pas affectés», a-t-il ajouté dans un communiqué mardi. Chaque année, près de 50.000 personnes escaladent le Kilimandjaro qui culmine à 5.985 m d’altitude.
14 octobre 2020
Source : https://africtelegraph.com/tanzanie-le-kilimandjaro-ravage-par-des-flammes/
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Une mission conjointe Cedeao – Union Africaine – Nations Unies de diplomatie préventive séjournera du 04 au 06 Octobre 2020 à Abidjan en Côte d’Ivoire dans le cadre de l’élection présidentielle du 31 Octobre 2020. Conduite par Son Excellence Madame Shirley Ayorkor BOTCHWEY, Ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration Régionale du Ghana et Président du Conseil des Ministres de la CEDEAO, elle est composée du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et au Sahel, les Commissaires chargés des Affaires politiques de la CEDEAO et de l’Union Africaine et le Secrétaire Exécutif du Conseil de l’Entente.
Cette mission se situe dans la droite ligne du Protocole de la CEDEAO relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité et avec son Protocole additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance. Cette démarche de diplomatie préventive, dans le même sens que celle effectuée par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Afrique de l’Ouest et au Sahel en septembre 2020, a pour objectif de consolider et amplifier les acquis. Elle vise également à faire aux autorités et aux acteurs politiques ivoiriens, des recommandations destinées à permettre une élection inclusive, transparente et crédible.
Au cours de son séjour, la mission conjointe aura des entretiens avec les membres du Gouvernement impliqués dans l’organisation de l’élection présidentielle, les responsables des institutions chargées de son organisation, de même qu’avec les candidats retenus pour y participer et les Responsables de partis politiques. Elle a également prévu de rencontrer des membres d’organisations de la société civile et d’ONG internationales travaillant dans le domaine de la démocratie et de la bonne gouvernance ainsi que des diplomates (Groupe africain, pays membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies, Union Européenne, etc.).
06 octobre 2020
Source : www.ecowas.int
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