Certains ont tendance à lier les difficultés économiques actuelles du Niger aux facteurs exogènes, notamment la conjoncture économique mondiale. Ce raccourci d’argumentation mis en avant par Guri est évidemment très facile et simpliste. Ce qu’il faut retenir, une très bonne partie des difficultés économiques actuelles est imputée à la gestion calamiteuse des finances publiques de Guri. La gestion administrative, financière et économique est une science – des règles et des procédures doivent être respectées pour éviter certaines complications. Sur le plan d’évaluation de politique publique, l’efficience est l’optimisation des ressources mises en œuvre pour parvenir à un résultat. Or, cet aspect est le maillon faible de la gouvernance de Guri, et constitue l’une des principales causes de difficultés économiques et financières actuelles de notre pays. Au-delà de la "politique de visibilité" et de l’ostentatoire médiatique sur les quelques réalisations de Guri, déplaçons le débat sur  le plan technique, ainsi si on fait un audit objectif sur l’ensemble des ressources financières mobilisées et des réalisations, le résultat est sans appel : Guri a un bilan négatif.

La mauvaise gestion de Guri est papable telle que le harcèlement des commerçants pour le paiement de l’impôt, la ponction de l’Etat sur les comptes bancaires des commerçants pour payer les salaires des fonctionnaires et les dépenses des princes, les arriérés des salaires chez certains fonctionnaires. De même, en dépit de la mise en œuvre du programme 3N, il y a 6 ans, le Niger est toujours dernier en termes d’IDH, l’insécurité alimentaire n’a pas reculé et la malnutrition infantile atteint même des seuils d’alerte de l’OMS (15% en 2016). Le débat sur des indicateurs, tant en termes de sciences administratives ou de théories socioéconomiques, souligne un bilan lamentable du gouvernement de Guri.

Liam DJIBO