Lorsque le tout est menacé et son existence est affectée alors nait le besoin de philosopher. Lyotard (2012, p.43) écrit avec raison : « Il y a besoin de philosopher parce que l’unité est perdue. L’origine de la philosophie c’est la perte de l’un, c’est la mort du sens ». Ici se trouve clairement indiqué, à mon avis, le rôle et la responsabilité du philosophe. Cette recherche va au-delà de la singularité du philosophe ; au-delà de ses intérêts immédiats et particuliers. Il ne s’agit pas pour le philosophe de justifier une quelconque idéologie particulariste ni de soutenir une politique qui n’œuvre pas pour le bien de tous. Bien au contraire, la recherche du tout ou de l’universel reste l’horizon de toute préoccupation philosophique authentique. La recherche du tout et de l’un doit être le mode de régulation de la préoccupation du philosophe. Sinon rien d’autre ! A titre d’exemplification, prenons la loi des finances 2018 qui est aujourd’hui un point de discorde entre la société civile et le pouvoir. Pendant que le politique voit des impératifs financiers et économiques, le philosophe s’appesantira plus sur les conséquences éthiques et morales de l’application et d’une telle décision fiscale. La vue du philosophe est ici très importante parce qu’elle peut aider le politique dans ses prises de décisions.
Une crise sous-entend aussi l’idée de choisir et de faire un choix. L’aide du philosophe peut devenir un préalable à une décision politique humaniste et éthique.
Par le Prof Dr. Sahidi Bilan
University of Sunderland in London