Dans une déclaration publiée ce samedi, le SAMAN s’est indigné face à ces accusations. Tout en se disant disposé à ne jamais couvrir les forfaitures de ses militants, les magistrats invitent « le “véridique“ Hassoumi MASSAOUDOU de porter à la connaissance du public, les noms des juges corrompus et les montants par eux perçus pour que des poursuites judiciaires soient engagées à leur encontre. » Le SAMAN ne s’en arrête pas là. Il demande au ministre accusateur de démissionner et se mettre à la disposition de la justice pour clarifier la scandaleuse affaire de 200 milliards. Et au cas où l’ancien directeur de cabinet n’y arrive pas de son propre chef, le SAMAN : « demande au Président de la République, en vertu de l’égalité des citoyens devant la loi, principe consacré par la Constitution Nigérienne dont il est le garant de l’application, de mettre fin aux fonctions du Ministre Hassoumi MASSAOUDOU pour permettre aux autorités judiciaires de faire toute la lumière sur cette affaire de virement de fonds à l’étranger au préjudice de l’Etat du Nige. D’ores et déjà, le SAMAN sollicite du Procureur de la République du Pôle Economique et Financier du Niger, compétent pour la répression des infractions économiques et financières, l’ouverture d’une information judiciaire sur cette affaire. » Ainsi, on peut croire que le ministre Hassoumi Massoudou est sera bientôt devant le  juge pour répondre de ses actes. C’est du moins, ce qu’on est tenté de croire. Mais il ne faut pas se leurrer, on sait très bien que le président Issoufou ne voudra jamais mettre son homme-lige à la disposition de la justice. Les affaires qui le prouvent sont légions. Il y a d’abord cette affaire d’achat de l’avion présidentiel Mont Greboun. Là, également, c’est le directeur de cabinet du président Issoufou qui a dirigé l’opération au nez et à la barbe du gouvernement. Pour avoir acheté un vieil avion à plus de 20 milliards, Massoudou s’en est très bien sorti. Relativement à ses accusations contre les magistrats, il n’en est pas à son coup d’essai. On se rappelle que dans l’affaire des bébés stigmatisés, il avait accusé le juge en charge du dossier d’être corrompu aussi. Malgré une plainte du SAMAN à son encontre, rien n’y fit, il n’est jamais inquiété. Donc, ce n’est pas maintenant qu’on espérera que, dans l’intérêt supérieur de la nation Nigérienne, le président Issoufou Mahamadou accepte que Massoudou soit entendu par la justice de son pays. Surtout qu’avec ses problèmes de trésoreries publiques, il a besoin de son homme de confiance pour tenir encore quelques temps et espérer redresser la situation financière de sa gouvernance.

Mais ce qui est sûr, le peuple et sa justice survivront à ce régime et sans doute que l’heure des comptes sonnera un jour ou l’autre. 

1er mars 2017
Source : Le Canard en furie