Dans cette posture, le Mnsd pourrait au moins notent des observateurs, préserver son unité et découvrir les ventres fragiles qui menacent le parti d’implosion pour cause de compromission avec l’adversaire politique. Incrusté dans une majorité où il n’est guère considéré que comme un appendice du Pnds, sans possibilité de saisir directement le président du Conseil national de dialogue politique (Cndp) sans passer par celui qui se croit être le tuteur, le parti de Seïni Oumarou vit une situation embarrassante. Entre un pouvoir dont il n’a tiré que mépris, déceptions et rancoeurs, et une opposition qu’il a peur de regagner, le Mnsd Nassara tangue. Va-t-il s’en sortir ou s’embourber davantage ?
La toute dernière décision de la commission de conciliation, rétrocédant le secrétariat général du parti à Zinder, au détriment de Maradi, risque de mettre le feu aux poudres
Selon des sources politiques confidentielles, le Mnsd Nassara se prépare activement à tenir un congrès extraordinaire. La date du 15 août 2020 serait avancée. Une échéance qui, si elle a été longtemps souhaitée par les militants, pressés de voir l’épilogue des nombreuses crises latentes qui plombent le dynamisme du parti, est tout de même redoutée par certains, eu égard à la complexité des problèmes auxquels il faudra trouver des solutions justes et pérennes. Le temps presse. Dans cinq mois, en principe, les élections locales doivent se tenir et le parti a intérêt à ressouder ses rangs et à les aborder de façon sereine. Or, la toute dernière décision de la commission de conciliation, rétrocédant le secrétariat général du parti à Zinder, au détriment de Maradi, risque de mettre le feu aux poudres. Si Moussa Mahamane Doutchi, un des deux protagonistes maradawas pour l’occupation dudit poste a clairement déclaré qu’il s’alignait totalement sur cette décision de la commission de conciliation au nom de la cohésion du Mnsd, son challenger, Tidjani Abdoulkadri, actuel ministre de la formation professionnelle et technique, ne l’entend pas de cette oreille. Dans un audio qui circule sur les réseaux sociaux, l’ancien président du groupe parlementaire du Mnsd à l’Assemblée nationale sous la première législature de la 7e République a souligné être hors de question que Maradi perde ce poste gagné de haute lutte. Une divergence qui va compliquer l’équation lors de ce congrès extraordinaire.
Abdoulkadri Tidjani peut être défendable, mais elle laisse planer des doutes quant à sa loyauté vis-à-vis du parti.
Selon certaines analyses politiques, la posture d’Abdoulkadri Tidjani peut être défendable, mais elle laisse planer des doutes quant à sa loyauté vis-à-vis du parti. S’il paraît peu pertinent de prendre le secrétariat général à une région considérée comme le fief du parti, il est toutefois improductif et incohérent qu’Abdoulkadri Tidjani veuille faire opposition à une décision prise par la commission de conciliation dans l’intérêt du parti. A ce jeu, il risque d’être taxé de tout, des soupçons ayant déjà, en février 2020, fait passer l’intéressé pour un homme en passe de rébellion dans son parti. Perçu par certains comme une taupe du Pnds Tarayya, Abdoulkadri Tidjani a grillé la sympathie qu’il suscitait auprès de nombreux Nigériens au lendemain d’une déclaration publique frôlant l’apologie dans laquelle il déclare son soutien et celui de ses partisans au Président Issoufou Mahamadou. Mais, attention ! L’homme n’est pas seul dans cette démarche que d’aucuns disent insolite. Son point d’appui principal est le président de la section de Maradi, Elhadj Balla Sani qui s’est illustré dans le bras de fer opposant Moussa Mahamane Doutchi et Abdoulkadri Tidjani par un soutien aveugle au second. Autant dire que le congrès extraordinaire du Mnsd Nassara est attendu avec fébrilité par les militants qui attendent de voir si le grand Baobab saura faire mentir le pari osé d’un certain Hassoumi Massoudou qui a pronostiqué la fin de parcours pour des leaders politiques tel que Seïni Oumarou ou s’il va sombrer dans un profond marasme.
Yaou