Le «joker» de Seïni Oumarou dont parle Ibrahim Hamidou serait-il le Président Issoufou ?

Eminent membre du bureau politique national du Mnsd, Ibrahim Hamidou a publié sur sa page facebook un post intitulé « Une nouvelle version du rocambolesque » qui en dit long sur les coulisses de ce bras de fer judiciaire qui a opposé l’ancien secrétaire général du parti au directoire du parti. Relevant d’abord que le congrès d’investiture du secrétaire général est « une chose inédite et certainement innovante dans l’histoire du parti, en marge avec les textes statutaires du grand baobab », Ibrahim Hamidou a souligné que Seïni Oumarou a fait intervenir son joker pour gagner son parti de tenir ledit congrès à la date et au lieu convenu, nonobstant la décision de justice qui demande d’attendre que le contentieux opposant les deux ailes de Maradi convoitant le poste de secrétaire général du parti soit jugé au fond. Exactement comme, précise-t-il, il l’a fait pour remettre à sa place la composante majeure de la majorité présidentielle et la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à qui il a imposé la tenue des élections locales avant la présidentielle. Le «joker» de Seïni Oumarou dont parle Ibrahim Hamidou est-il le Président Issoufou dont parle ces sources politiques ?

Un drôle de bras de fer

Par delà le bras de fer interne entre Moussa Mahamane Doutchi qui dit se ranger derrière la décision du bureau politique — il ne perd rien au change puisque c’est un ami personnel qui accède au poste — et son challenger, Abdoulkadri Tidjani, à qui Seïni Oumarou a trouvé un épilogue à sa façon, l’affaire du Mnsd met en lumière un autre bras de fer. Selon des sources crédibles, il y a de fortes connexions entre le ministre Abdouladri Tidjani et l’axe dit des syndicalistes du Pnds, dont Mohamed Bazoum, Daouda Mamadou Marthe, Kalla Moutari, etc. Le second bras de fer, localisé au sein du Pnds, opposerait ainsi cette frange du Pnds dont Abdouladri Tidjani aurait les faveurs à un courant dirigé par le Président Issoufou. Un drôle de bras de fer qui s’est déjà matérialisé dans l’affaire relative à la date de la tenue des élections locales avant l’élection présidentielle et qui surprend plus d’un d’autant plus que le Président est en fin de second et dernier mandat. Que défendraitil en prenant régulièrement à contre pied ses propres partisans ? L’issue de ce bras de fer judiciaire a, en tout cas, affaibli considérablement l’ancien secrétaire général du Mnsd, désormais en roue libre. On le voit mal s’attabler autour de Seïni Oumarou et de ses camarades du parti avec, dans la gorge, telle une arrête de poisson, l’épilogue d’une affaire qu’il ne voulait, pour rien au monde, lâcher.

A.Doudou