Voici plus d’un an que la Russie mène sa reconquête de l’Ukraine, menant une guerre controversée qui a divisé le monde en trois blocs. Ce conflit qui commence à inquiéter un monde qui redoute qu’il ne le conduise inexorablement à une troisième guerre, a divisé le monde en trois camps : les deux nations en conflit – la Russie et l’Ukraine – et leurs alliés et le camp des non-alignés, c’est-à-dire, ces pays et gouvernements qui refusent de prendre parti pour un camp ou pour un autre. Le camp occidental avec l’OTAN qui constitue sa force et les USA qui en incarne le leadership, depuis des mois qu’il inonde la Russie d’argent et de moyens militaires, ne fait que s’engouffrer dans la guerre avec aujourd’hui, des millions d’Ukrainiens qui ont commencé à douter de l’efficacité du soutien accru de l’Occident qui les pousse dans une guerre bête, n’ayant aujourd’hui d’autres alternatives que l’exil, regardant derrière eux, leurs maisons en ruine, leur pays qui se désole, leurs rêves qui se brisent, leur histoire qui se complique.

Un an après, on doute de part et d’autre, et notamment du côté de l’Ukraine, d’une victoire proche et prochaine et ce, pendant que les alliés occidentaux d’Ukraine, hésitent à s’impliquer trop dans cette guerre, comprenant peut-être que les Etats-Unis, n’ont pas la technologie suffisante pour arrêter la guerre et vaincre la Russie qui reste, quoi qu’on dise, une puissance redoutable, capable de défier l’OTAN. Et de cette Russie de ce Poutine qui n’entend personne et rien sinon que sa logique, tous semblent avoir peur. Ce qui est par contre vrai est que cet occident, en poussant l’Ukraine à l’autodestruction, se créent de potentiels marchés pour la reconstruction future d’un pays qui s’est laissé détruire dans une guerre dans laquelle il n’est pas allé avec beaucoup de rationalité. La Russie, en vérité, n’est pas son égal. Aujourd’hui, les mêmes médias qui font l’apologie de la guerre et de la capacité de l’Ukraine à résister, montrent des Ukrainiens désorientés au front, acculés par le déluge de feu de Wganer qui les tenaille sans répit et des populations civiles désemparées, acculées à la fuite et à l’exil. Mais, on aura remarqué que cet occidental manifeste une solidarité sans doute intéressée vis-à-vis de l’Ukraine, annonçant ici et là, des aides en armes, en moyens logistiques, en fonds divers, souvent chiffrés en de nombreux milliards de dollars. L’Afrique a sans doute entendu ces faramineuses sommes que, plusieurs fois, les seuls Etats-Unis donnaient pour soutenir l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie qui n’est pas, faut-il le reconnaitre, du même gabarit.


En effet, depuis combien de temps – pas moins de dix ans – le Sahel se bat-il contre le terrorisme sans qu’à côté de ces autres Etats, le monde occidental, ne manifeste le même intérêt et la même solidarité pour soutenir avec tant d’argent et de moyens les Etats Sahéliens dans la guerre qui leur a été imposée ? Pire, dans le cas africain, au lieu de donner les moyens pour se battre contre l’ennemi, cette Europe arrive avec ses moyens pour prétendre se battre mieux à la place des concernés. Et on connait la suite : en dix ans d’assistance militaire, le Sahel est gagné par la violence et le désespoir ; et les Occidentaux s’y sont embourbés.
Ce cas Ukrainien, à lui tout seul peut expliquer aux Africains, qu’ils n’ont rien à attendre du monde blanc et qu’il leur revient de prendre en main leur destin pour se battre pour leur liberté et pour leur dignité. Aucun peuple ne viendra les libérer et les aider à se développer. Ces sommes que l’Amérique « donne » à l’Ukraine, auraient sans doute pu permettre à l’Afrique d’avoir une bonne école pour mieux former ses enfants et une agriculture moderne qui lui permettra de se nourrir mieux. Mais ceux qui en ont les moyens ne le feront pas. Ils préfèrent injecter tant d’argent à donner le tournis pour aider à tuer et à détruire, à endetter l’Afrique sur des projets peu porteurs, jamais pour construire. Souvent aussi, à armer ceux qui viennent violenter nos populations.


L’Afrique doit ouvrir les yeux…
Cela ne peut pas continuer. On ne pas continuer à faire semblant de ne rien voir et de ne rien comprendre à la marche d’un monde qui aime nos biens sans nous aimer. Aucun autre peuple ne peut lui vouloir du bien si elle-même ne sait pas le décider pour elle-même. Son bonheur ne saurait donc pas venir d’un autre. En ce 21ème siècle encore, malheureusement, les solidarités sont raciales, et les Nègres ne peuvent compter sur aucune autre fraternité si ce n’est celle nègre qui a pourtant du mal à s’affirmer quand les Africains, eux-mêmes, ne sont pas capables de s’aimer, de s’entraider. Les derniers événements en Tunisie qu’on a d’ailleurs vécu souvent et en d’autres temps en Afrique du Sud, en Algérie avec des refoulements réguliers de migrants sub-sahariens, en Lybie où les migrants sont traqués comme du gibier, sans aucune humanité, témoignent à suffisance de cette cruelle réalité. Face aux faiblesses d’une Union Africaine incapable de régler de tels problèmes d’intégration, et donc d’acceptation de l’autre entre nous déjà, l’on se demande, et avec quels outils légaux, une CEDEAO, peut se doter d’une armée pour s’attaquer à un autre pays qui a son drapeau, pour mater un coup d’Etat et rétablir ce qu’elle appelle trop rapidement et abusivement « l’ordre constitutionnel » alors même que ceux qu’on chasse du pouvoir ne font rien pour que l’ordre constitutionnel fonctionne normalement, et pour que la démocratie soit respectée selon les règles de son fonctionnement. Quand on vient chez cette Afrique pour manipuler des composants sociales contre d’autres, il va sans dire que quelqu’un prépare la mise en abîme de nos Etats et de notre Afrique qui pourra alors être abandonnée à la chienlit pour permettre que les forces impériales qui se disputent ses richesses viennent s’y déployer pour exploiter et détruire ce que nous possédons sans le savoir et dont dépendront les progrès futurs de notre monde et de sa science.

La géopolitique internationale, comme l’ont révélé certaines voix crédibles par la science dont elles sont porteuses, joue à la fragmentation et à la déstructuration du continent qui visent l’affaiblissement des Etats en vue de la récupération du continent et de ses richesses. S’il est vrai que l’Afrique ne peut tourner le dos au monde, il reste qu’elle doit savoir comment s’y prendre pour se préserver et préserver ses richesses. Elle doit pour ce faire miser sur le capital humain en se dotant d’écoles de qualité qui lui permettent de former les profils d’hommes, et notamment d’ingénieurs, dont son progrès a besoin pour savoir tout faire par elle-même sans s’encombrer de coopérants onéreux qui viennent prendre en Afrique sans même lui laisser l’expertise, la science qu’ils viennent mettre en oeuvre sur le continent.

On peut entendre chez certains dirigeants africains dans certains de leurs discours, notamment chez Issoufou, chez Feu Idriss Déby Itno, chez Tandja Mamadou, chez beaucoup d’autres, qu’on a avec ces partenaires étrangers, le plus souvent, que des promesses qu’on ne tient jamais. L’heure est donc venue de relever la tête dignement et de dire : ça suffit comme ça !

L’Afrique, peut-elle savoir ce qu’elle cherche pour elle-même dans le monde ? Exister ou disparaitre… I

ISAK