Le juste milieu, puisque Bazoum ne pouvait accepter dei mordre ainsi la poussière devant Boubé et Kadri qu’il connaît si bien, a été trouvé avec la suppression des indemnités de tous les autres membres de la Ceni, à l’exception des 20 membres du bureau élargi. La Ceni n’existe, donc, plus. Mais c’est sans gêne que Boubé et Kadri ont lancé un avis de réunion plénière pour le mardi 15 mai 2017 à 9 heures. Une boutade dont seuls peuvent être capables ceux qui savent où ils vont et ce qu’ils font. Représentants des partis politiques et de la société civile pour la plupart, ceux dont les indemnités ont été supprimées depuis de longs mois ont compris qu’on n’avait plus besoin d’eux. Celles des 20 membres du bureau élargi ont été préservées pour sauvegarder certains privilèges. Pas plus ! Et d’ailleurs, il est curieux de constater que tous les autres ont été remerciés bien avant l’introduction d’un projet de loi visant à adopter le principe d’une Ceni permanente qui comprendrait, paraît-il, 20 membres. N’est-ce pas trop curieux, cette coïncidence ? Bref, Boubé et Kadri reprennent du service. Avec 20 collègues du bureau élargi, tous, sans exception, acquis à la majorité au pouvoir. Et puis, de toute façon, lorsqu’on est capable de déclarer publiquement que l’idée de porter sur certains procès-verbaux la mention « certains représentants de partis politiques ont refusé de signer les PV » vient de soi, l’on n’est pas incapable de faire l’impossible. Car, il s’agit bien de faire l’impossible, avec un fichier déclaré non fiable pour organiser les élections locales. Mais Boubé et Kadri n’en ont cure. Ils vont faire le boulot, comme d’habitude, sans état d’âme.
19 mai 2017
Source : : Le Monde d'Aujourd'hui