La fête de tabaski, malgré les circonstances dans lesquelles elle se présente, notamment celles de la période de soudure et d’insécurité grandissante, sera tout de même célébrée par l’Ummah Islamique, bien évidemment par nous autres membres de la communauté musulmane nigérienne plaise à Dieu au cours de cette semaine. Faut-il le rappeler cette fête est l’une des grandes fêtes que célèbre la communauté musulmane chaque année et ce, une seule fois. Au cours de sa célébration les fidèles s’adonnent à l’une des caractéristiques essentielles de ladite fête. Celle de l’immolation des bêtes au nom de Dieu et de lui seul. C’est seulement en ce sens que le sacrifice aurait été digne du nom et révélerait de l’un des devoirs religieux du musulman. Retenons par ailleurs que c’est un devoir qui ne s’impose qu’aux personnes ayant les moyens de l’accomplir. Cela sous-entend alors que pour les démunis cela n’est aucunement pas une obligation. Mais, force est de constater que nombre sont les musulmans nigériens qui se livrent à cette pratique religieuse recommandé par Dieu, malgré que celle-ci s’avère souvent difficile pour eux. Mais comme pour le nigérien il n’y a pas d’impossible, cela est tout à fait possible même si les obstacles persistent. Comme le disent les Zarmas ‘’ Asi té wo si no, dèberi no ga barmey’’. C’est justement ce à quoi l’on assiste dans notre société. Combien sont-ils ces personnes qui se lancent dans de telles aventures en dépit de ne pas être à mesure ? Notamment le fait de s’acheter une bête même si les moyens font défaut. Pour cela certains s’endettent, d’autres vont jusqu’à escroquer ou même faire pire que cela, s’il le faut. Pourtant Dieu n’a jamais dit qu’il a besoin qu’on agisse de la sorte. Que faisons-nous donc de l’adage qui dit « qu’à l’impossible nul n’est tenu ». Sourdes oreilles et point d’yeux pour celui qui non seulement refuse d’entendre et de voir mais aussi pour celui qui agit dans l’intention de satisfaire les uns et faire taire les autres. A ce sujet, sans être de mauvaise foi, je dirai que Dieu connait mieux qu’eux leur intention et sait tout. Alors il est le mieux placé pour savoir de quoi peut-on qualifier de tels agissements et au-delà qu’est-ce qu’ils valent en réalité ? Dans le même bateau où se trouvent les auteurs de telles pratiques se trouvent aussi une catégorie de personnes qui malgré qu’ayant les moyens outrepassent les limites. Ces individus sont à même de s’acheter plusieurs bêtes et à des prix exorbitants pendant que des membres de leur famille n’ont même pas de quoi s’acheter un cop. Oh le m’as-tu vu ! Où nous mènes-tu ? Au point où nous sommes capables de tromper la vigilance de certains et incapables d’honorer l’engagement pris devant Dieu et en son nom. Car, venir en aide à son prochain est aussi un grand sacrifice et engendre probablement la grâce divine. Si l’on est alors réellement à la recherche de la bénédiction divine à travers l’immolation des bêtes, pourquoi ne pas en faire autant en venant en aide à son prochain ? Ne serait-ce que lui offrir un mouton parmi tous ces moutons que l’on a pu acheter prétentieusement mais sans rendre fier celui pour qui l’on le fait. Bien évidemment Dieu ! Aussi il faudrait retenir une chose, au cours de la célébration de l’Aid El Kebir, il y a une autre pratique que l’on développe tant chez nous et qui est même devenu une coutume, notamment le partage de la viande à sacrifier que l’on fait après immolation qui mérite d’être revue, car elle en a tant besoin. Comment peut-on comprendre que quelqu’un qui ait immolé une bête en fasse de sa viande un sacrifice à celui qui a aussi eu à immoler une bête, souvent plus abondante. Quel scenario ! Dieu a pourtant dit à propos qu’il faut privilégier les démunis à ce sujet, notamment ceux qui n’ont pas eu la chance de s’acheter une bête tout comme nombre de fidèles. Pire, n’allez pas voir les morceaux qu’ils distribuent. J’appelle cela juste de la forme.

Sacrifice ou sacrilège ? Telle est la question que se pose nombre de nigériens à ce sujet. En somme même si la fête chez nous s’est pratiquement toujours déroulée de la sorte, elle connait tout de même ces derniers temps, surtout ces deux dernières années une pratique nouvelle, celle de l’utilisation du charbon en lieu et place du bois. Faut-il le souligner la première est moins couteuse et moins risqué en terme de dommages, surtout avec cette constante évolution du réchauffement climatique. De ce fait, nous encourageons nos concitoyens à faire plus recours au charbon minéral au lieu de celui du bois afin justement de préserver la nature. En ce sens qu’une telle initiative donnerait du tonus à lutte que mènent depuis des lustres nos autorités contre la déforestation. Chose qui cadre d’ailleurs avec la plantation des arbres qui a lieu chaque 3 Août, symbole à travers lequel nous célébrons notre ‘’ indépendance’’. Nous lançons ainsi un appel aux autorités compétentes en vue de vulgariser les sensibilisations allant dans le cadre de la consommation du charbon minéral. Initiative à travers laquelle nous pouvons amener les autres pays à nous emboiter le pas tout en valorisant d’une pierre deux coups cette matière précieuse dont nous disposons autant : le charbon minéral. En ce sens, nous aurions fait un grand pas vers la lutte contre le réchauffement climatique et la désertification qui sont entre autre l’une des causes du changement climatique. Que Dieu exauce à travers cette fête que nous célébrerons dans peu, nos prières et nous guide sur le droit chemin et sorte le Niger de l’Auberge.

Amadou. I